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500
Les Sept-Laux : silhouette de skieur au col du Merdaret (plaque de verre, environ 1909). Bibliotheque municipale de Grenoble.
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A9 Zone de 1'adresse 4.1 Lieu de publication ou de diffusion [ 1 Premier lieu Lieu suivant 4.2 Nom de l'§diteur ou du diffuseur 4.3 Mention de la fonction d'6diteur ou de diffuseur 4.4 Date de publication ou de diffusion des documents multipliables, dates de crSation des documents non multipliables 5 - Zone de la description physique ,) ( ) ( ) * + 4.5 Lieu d' impression 4.6 Nom de 1'imprimeur 4.7 Date d*impression ou de production 5.1 Nombre de documents 5.2 Type de document 5.3 CatSgorie 5.4 Technique 5.5 Mentions suivantes 5.6 Formes et formats Mentions suivantes 5.7 Mention du mat€riel d' accompagnement
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AIO 6 - Zone de la collection Sditoriale NOTE : Une mention de collection est mise entre parenthdses. S'11 y en a deux ou plus, chaque mention de collection est mise entre parenthdses 6 . 1 Titre propre de la collection §ditoriale 6 . 2 1« < Titres parall§les de cllection §ditoriale 6.3 Mentions de responsabilit€ relatives 3 la collection 6ditoriale PremiSre mention Mentions suivantes 6.4 ISSN de la collection Sditoriale 6.5 Num6rotation dans la collectlon Sditoriale 6.6 Num6ro ou titre de la sous-collection Sditoriale 6.7 Titres parall81es de la sous-collection Sditoriale 6.8 Mentions de responsabiliti relatives d la sous-collection Sditoriale Premidre mention Mentions suivantes 6.9 ISSN de la sous- collection 6ditoriale 6.10 Num6rotation dans la sous-collection Sditoriale 7 - Zone des notes 8 - Zone du num6ro international normalis6 des livres ou de son substitut et du prix 8.1 ISBN ou autre num6ro d* identification 8.2 Prix
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All THESAURUS ICONOGRAPHIQUE DE FRANgOIS GARNIER PLAN DE LA RUBRIQUE DESCRIPTION DE LA REPRESENTA TION I - THEMES 1. Caracteres generaux de la representation 40 1.1. Genre de la reprdsentation 1.2. Determinant de la representation 1.3. Localisation de la reprdsentation 2. La nature 50 2.1. L'univers 2.2. MatiSre inanimde 23. Le temps 53 2.4. V6g6tal 2.5. Animal 57 3. Le corps et la vie matdrielle 62 3.1. fitre humain 3.2. Santd physique 65 33. Hygiene corporelle 3.4. Nourriture 3.5. Usage du tabac 67 3.6. Habillement 3.7. Architecture d'habitation 69 3.8. Le chauffage 3.9. Eclairage artificiel 3.10. Mobflier 3.11. Decor d'ameublement 3.12. Linge de maison 3.13. Activitd domestique 3.14. Activitd mdnagdre 3.15. Objet & fonctions diverses 71 3.16. Produit fabrique 3.17. Architecture 73 3.18. £tat matdriel 3.19. Opdrations matdrielles diverses 4. Vie psychologique et morale 74 4.1. Vie psychologique 4.1.1. Esprit humain 4.1.2. Comportement psychologique 4.2. Vie morale 77 4.2.1. Valeur morale 4.2.2. QualitS morale 4.23. Ddfaut moral 4.2.4. Comportement moral 4.2.5. Fortune 5. Societ6 et vie sociale 78 5.1. Architecture urbaine 5.2. Architecture commemorative votive fundraire 5.3. Societe 5.4. Relation sociale 5.5. Instruction 81 5.6. Divertissement et sport 83 6. Vie politique et administrative 84 6.1. Architecture de la vie politique et administrative 6.2. Communautd politique 63. Activit6 politique 6.4. Rdgime politique 6.5. Type d'£tat 6.6. Constitution 6.7. Personnage politique 6.8. Profession administrative et judiciaire 6.9. Le pouvoir 6.10. Service.public 87 6.11. Numdraire 6.12. Relations internationales 6.13. Colonisation 6.14. Manifestation officielle 7. Armement - Vie militaire 7.1. Armement 88 91 7.2. Vie militaire 7.2.1. Architecture militaire 7.2.2. Camp militaire 7.23. Armde 7.2.4. Enseigne militaire 7.2.5. Laguerre 7.2.6. Temps de paix 7.2.7. Manifestation militaire 8. Agriculture - Chasse - Peche 8.1. Agriculture 8.1.1. Architecture agricole 8.1.2. Espace d'exploitation 8.1.3. Profession de 1'agriculture 8.1.4. Matdriel agricole 8.1.5. Culture 8.1.6. Elevage 8.2. Lachasse 95' 92 83. Lapeche 38
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A12 9. Energie - Industrie et artisanat - Commerce et services 96 9.1. Bnergie 9.1.1. Type d'6nergie 9.1.2. Transformation de Fdnergie 9.2. Industrie = Artisanat 9.2.1. Lieu d'activite industrielle 9.2.2. Profession de 1'industrie 9. 23. Matdriel industriel 9.2.4. Operation industrielle 9.3. Commerce et services 99 9.3.1. Architecture commerciale 9.3.2. Profession commerciale 9.3.3. Equipement commercial 9.3.4. Commerce 9.3.5. Activitd de service 10. Transport - Communication. . 100 10.1. Transport 10.1.1. Profession des transports 10.1.2. Transport terrestre 10.1.3. Transport par eau 10.1.4. Transport adrien 103 10.1.5. OpSration de transport 10.1.6. Transport spdcialisd 10.1.7. Ddplacement 10.1.8. Accident de transport 10.2. Communication 10.2.1. Profession de la communication 10.2.2. Moyen de communication 11. Vie intellectueile et scientiflque 104 11.1. Architecture d'activite intellectuelle 11.2. Profession intellectuelle 11.3. Objet d'activit6 intellectuelle 11.4. Lessciences 11.5. ActivitS intellectuelle 11.6. Valeur intellectuelle 11.7. Courant de pensde 12. Arts et spectacles 106 12.1. Architecture d'activite artistique 12.2. Profession des arts 123. Lesarts 12.4. Valeur esthitique 109 125. lnspiration 13. Vie religieuse 110 13.1. Religion 13.2. Irrdiigion 13.3. fitre surnaturel 13.4. Ph6nomene mystique ou surnaturel 13.5. Saintetd 13.6. Tradition religieuse 13.7. Architecture religieuse 13.8. Clergd et lafc 13.9. Mobilier et objet du culte 13.10. Vetement religieux 113 13.11. Pratique religieuse 13.12. Vie de 1'Eglise 14. Etre imaginaire . 116 14.1. fctre de raison 14.2. £tre fantastique 15. Ornement 118 II - SUJETS 16. Sujet g6ographique 120 16.1. Gôgraphie morphologique 16.2. Localisation geographique 17. Sujet biblique 122 17.1. Dieubiblique 17.2. Ange identif!6 17.3. Demon biblique 17.4. Appellation biblique 17.5. Personnage de VAncien Testament .... 125 17.6. Personnage du Nouveau Testament. .. . 137 17.7. Sujet eschatologique 141 18. Sujet mythologique 150 I 19. Personnage historique. . : 152 19.1. Saint identif!6 19.2. Sainte identiftee 162 19.3. Pape identifie 164 19.4. Antipape 19.5. Chefd'£tat identifie 168 19.6. Quidam 170 20. Nom de groupe 172 20.1. Nationalit6 20.2. Groupe ethnique 203. Associations identifi6es 175 20.4. Ordre et ddcoration identifids 20.5. Ordre religieux 177 21. Courant de pensde identifid 22. PSriodisation 178 22.1. AppeUation historique 22.2. Appellation d'epoque et de style 223. Calendrier civil et religieux 23. Personnage imaginaire 180 23.1. Homme imaginaire 23.2. Femme imaginaire 23.3. Animal imaginaire 39
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A14 NOTICES OBTENUES PAR L'UTILISATEUR A L'ISSUE D'UNE RECHERCHE DANS VIDERALP * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * 000014 Titre : BOBSLEIGH,DE5CENTE SUR LA NEIGE Siecle : 20 Annee : 1906 environ Lieu : / / Sujets : SPORT BOBSLEIGH L o c a l i s a t i o n d u document : BM GRENOBLE Cote : R 141 Numero d'inventaire : Format : 10 X 8,5 Type : PHOTO Technique : PLAQUE DE VERRE Date d'edition : 1906 CA Lieu d'edition : Numero d'image : 49140 * * # * * * * * . * * * * * # # # * * * * # * * * * * * * » * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * 000015 Titre : CHORANCHE(ISERE) Siecle : 19 Annee : 1835 Lieu : / ISERE / CHORANCHE / Sujets : SPORT, 3EU LUGE Localisation du document : BM GRENOBLE Cote : Vh 2616 Numero d'inventaire : Format : 29,5 X 21 Type : ESTAMPE Technique : LITHOGRAPHIE Extrait de : L* ALBUM DU DAUPHINE Auteur : CASSIEN,PEGERON Date d'edition : 1836 Lieu d'edition : GREN08LE Numero d'image : 49141 ****************************************************************************** 000016 Titre : GRENOBLE, L' HIVER: PATINAGE AU PARC LESDIGUIERES Siecle : 20 Annee : 1900 environ Lieu : / ISERE / GRENOBLE / PARC LESDIGUIERES / Sujets : SPORT, JEU.ENFANT PATIN A GLACE Localisation du document : ,BM GRENOBLE Cote : Vh 5234 Num6ro d'inventaire : Format : 13,5 X 8 Type : CARTE POSTALE Technique : REPRODUCTION PHOTOMECANIOUE Date d'edition : 1900 CA Lieu d'edition : Numero d'image : 49142 ...J.Jl»illJH««»»*«»»*»t»»»«»##»»»*##«»»t»***«**»«»»******»»*»»****,*lt***,**,t**** - 6 -
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A16 Ecran 3 SOMMAIRE 6ENERAL 1 Guide explicat i f 2 Exploratiori du videodisque 3 Exploration des notices 4 Recherehe d'image multi-crit&res 5 Visualiser un index 6 Recommencer une nouvelle recherche 0 Sort i e Numero choisi > Choix 1 Si au sommaire g6n£ral vous choisissez : 1. Recherche d'images multi~crit£res. V°us pourrez sdlectionner des irnages & partir de leurs caract6r ist iques contenues dans la base de donndes(auteur de 1'image, type du document,etc ) Vous s61ect ionnerez chacun de ces critdres un A un. 2. Exploration du disque. V°us pourrez visualiser des images, l'une apres l'autre & partir d'un num^ro donnd. Si 1'une d'elles vous int^resse, vous pourrez visualiser la notice correspondante. tapez <Enter>
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A17 Choix 2 EXPLORATION DU DISQUE N° NOTICE : 1 TAPEZ : <rin> <Eriter> , pour voir la notice n° <nn> (1 A 329) <Enter> , pour voir 1' irnage suivante P <Enter> , pour voir 1' irnage pr6cd?dente N <Enter>, pour voir la notice de 1'image S <Enter>, pour stopper I'explorat ion Votre choix Choix 3 JMERO DE LA NOTICE : 5 MDS .BM BRENOBLE 3 .GRENOBLE TREFAC. PORTE RANDON _DISQ .0 _IMAG .49171 rE . Pd 4/416 3E . PHOTO :HN . PHOTO 3MAT . 18, 5 X 11,5 FEUR . MICHAUD fDOC . 19eme S FIN ^EREPR. DIA 30 .BM GRENOBLE _0RDRE.44 EMES . TRANSPORT rCLES . GUERITE, REVERBERE, PORTE rCONT . 1880 ENVIRON 3ART . ISERE 1MUNE . GRENOBLE 1L0C . PORTE RANDON [MAGE . 49171 ECLE . 19 rRE . GRENOBLE iter> =suivante| <P> =precedente| <nn> =numero| <S> =sort ie| <I> =image —>
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Choix 4 RECHERCHE MULTI-CRITERES NOMBRE ACTUEL DE REPONSES : 00 SELECTION DES CRITERES DE RECHERCHE : 1 LIEU repr£sent£ S DATE de 1'image 3 THEME (contenu, sujet,...) 4 AUTEUR 5 TYPE du document 0 Retour au sommaire Num6ro choisi —> ^ i Choix 4.1 TERE DE RECHERCHE : LIEU repr6sent£ 1 Tous LIEUX et SITES confondus £ REGIONS et PROVINCES 3 DEPA RTEMENT 4 COMMUNE, LIEU-DIT ou HAMEAU 5 QUARTIER ou ARRONDISSEMENT 6 RUES, AVENUES, PLACES, SOMMETS, RIVIERES ou MONUMENTS 7 AGGLOMERATION O Retour menu pr6c6dent Numdro choisi —> 2 ne recherch<§ : i Vnn
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ViUeurbanne, manifestation ouvriere du front populaire en 1936 (photographie) Bibliotheque municipale de Lyon
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Choix 4.1 (suite) IL Y A 132 *>OUS POUVEZ Choix 4.1. (suita) RECHERCHE MULTI-CRITERES NOMBRE ACTUEL DE REPONSES : 132 SELECTION DES CRITERES DE RECHERCHE 1 LIEU reprdsent# 2 DATE de 1'image 3 THEME (contenu, sujet,...) 4 AUTEUR 5 TYPE du document 0 Retour au sommaire Nura^ro choisi —) 3 6me recherchS : tramway IMASE(S) QUI CORRESPOND(ENT) A VOTRE SELECTION. 1 AFFINER VOTRE RECHERCHE 2 REPRENDRE COMPLETEMENT VOTRE RECHERCHE 3 VISUALISER LES IMAGES SEULES 4 VISUALISER LES IMAGES ET LEUR NOTICE O Retour au sommaire Numdro choisi —> 'l
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A20 Choix 5 No NOM DE L'INDEX CONTENU 1. INDAUT AUTEUR 2. INDATE DATE CONTENU 3. INDTVPE TYPE,TECHNIQUE 4. INDTHEME THEME, MOTCLE, NOM PROPRE, NOM DE PERSONNE 5. INDCOM COMMUNE, LIEU-DIT, HAMEAU 6. INDSITE PROVINCE, REGION, DEPARTEMENT, AGGLOMERATION, COMMUNE, LIEU-DIT HAMEAU,ARRONDISSEMENT, QUARTIER PLACE,AVENUE, RUE, RIVIERE, SOMMET 7- INDLIEU RUE,AVENUE, PLACE, SOMMET, RIVIERE 8. INDAGG QUARTIER, ARRONDISSEMENT, AGGLOMERATION 9. INDREG REGIONS,PROVINCE, DEPARTEMENT 10. INDSIEC SIECLE O. Retour au sommaire Num<§ro de 1'index & lister : 1 LETTRES DE DEPART (taper <Enter> pour partir du debut) : Choix 5.1 INDEX : INDAUT 1 A. V. 3 ANDRY—FARCY 1 AP 1 AUBERT 1 BARRE 1 BAYOT 1 BICHEBOIS 1 BOILY 5 BOISSIEU <JEAN JACQUES DE) 1 BONNEFOND <J.C.) <Enter> =SuiteI <S> =Sort ie i—> 1 BONNEFOND <J.C.) 1 C. D. 2 CASSIEN 1 CEYZERIAT 1 CHAPUIS 2 CHAPUY 13 CLERIC 1 COMBA 2 CROZET 1 DELAUNAY 1 DELORME <Enter>=Suite| <S>=Sortie —>
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A25 V I D E R A L P - COUT DU DISQUE - ETAPE 1 : DISQUE 0 - Materiel de saisie de 1a base textuelle (microordiriateur + imprimarite) - Materiel de lecture de la base images (videolecteur + moniteur PAL) ~ E1aboration du 1angage d'interrogation ~ Pressage de la maquette sur disque Charter en 2 exemplaires 50 000 F 20 000 F 25 000 F 8 000 F ETAPE 2 : DISQUE 1 - Campagne photographique (10 F/image) ? - Transfert et etalonnage (10 F/image) 54 q00 f - Pressage du disque 30 q00 f - Duplication en 100 exemplaires 20 000 F * - Logiciel 15 000 F - Saisie informatique 90 QQQ F - Manipulation des documents 72 qqq f * Cette somme devrait etre recuperee sur la vente des videodisques dupliques.
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A26 Extrait de : "L'IHAGE LASER 86" - ler salon international du vidSodisque et de 1 image mteracti ve / 14 au 19 avril 1986. S LES APPLICATIONS DU VIDEODLSQUE EN EUROPE «ppBcatJons dn •M^wOsqoe en Fhoce — Le* aedroniqBei Dejoax pi*- peroti unc iiric dc vid&xfisqae* aiqfdop6(B- «pie» lar r«rt et lliistotre. Le prcmier titre «xmcerne» fc «Bfceso de Chantffly ct aers pnt«,smi«i ^ ~UO&8tda NordotEse le ridfodbqoe pour 1« fotmationde»oopenonnd etHnfov* matkm dctcSentt — La (Banque Natioaak de Tfafy «fli- Hse k viddodisque pour formcr-*on perscmnd *ux juichets automatiques bancaire*. ^*-La Sodtti Francaije de Vidfographie (SFV) a produit une «tiie de vidfoduques Lajervkkm (7) pourl'initiation an bricoUfe. EDe loue une borne audioviroene compoafc (Ttni lecteor de vidfodiiqw! Laaervfak», de *» chargeor aatomatiqBe, d*im monitcar ' Wto et anqSficateor. Hm de lOOmageAu de bricolage i travei la France utflisent oet enjembie. La SFV oommerdaiise maintenant •e» prodnctk» en Bdgique, en Suine, en RFA et en Orande-Bretagne. — Bianitz-PrtMncnade est un vkKodisque interactif fait pour dioisir un hinfraire on un but de promaiade dani la ville de Biarritz. Y/2JS - -3! J Jl — Jtt- — — Yin-maMm nnraiff ic vin<oria(|uc cocixdc catalogue de logidds pour micro-ordinatcor dans les magasins et librairiei spfciaMet. — Vifi-lnternatkmal a &fit£ sur vidAodis- • • • / • • •
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A 26 fc»s VIMAGE LASER U ques Laicrvision et VHD un programme audiovisuel sur les chiteaux de la Loire ini- tialement produit par Laser-Image et Octet. II sera bient&t accessible en interactif par con- ncxion avec un micro-ordinateur MSX ou Thomion. — Les pompien de la vilk de Denain (Nord de la France) utiliient k vidtodisque comme source d'arcfaives photographiques qu'iii peu- vent consulter avant toute intcrvention. — La rigion N ord-Pas-de-Calais a produit un vidtodisque de promotion. Divis* en plu- sieurs partics, il montre les ressources 6cono- miques et touristiques de cetie rigion et comprend une partie « Qui fait Quoi ? » avec des annonces publidtaires. — La ville de Nancy utilise le vidtodisque pour ardiiver le partimoine urbain par une prise dc vue systtoatique des diffirentes rues et artires de la citi nanctonne. — Les laboratoires phannaceutiques Riom employent le vidtodisque pour la formation des patrkiens et la promotion de kurs pro- duits. Le premier vidtodisque est consacri i l'anginc de poitrine. — La socitii Metronk, fabricant et distri- buteur de stimulatcun cardiaques, a produit un vidtodisque de formation et d'initiation pour ks midccins. — La zoditi ADS utflise k vidtodisque interactif comme source d'informations audio- visudles pour les publicitaires. Ces vidtodis- ques Laservision permettent de retrouver instantahtinent et en ligne via k Minitd, les photographies dc mannequins ou ks dernii- res publiciKs d'une marque connue. — Ttitianti propose aux pharmaciens un emembk d'infonnations audiovisudks form< d'un kcteur de vidtodisque VHD et d'un poste de tti*vision. Mis i la disposition du public dans 1'oflkine, il foumit des informations pra- tiques mr 1'hygiine et des s&peaces publki- taires. — Lc CCETT (Ccntre Commun d*Etudes dc Tikvision et des Ttifcommunkations) divdoppe une madiine pour produire facile- ment des logiciek interactifi pour k vidfodis- que. n i'agit d'Emeraude. D'autre part, k CCETT pripare rintroduction du vidtodisque $ur ks futuri riseaux ctoMs. — Le constructeur automobile Citroen a utiliV k vidtodisque pour pr6sentcr la mar- quc et ses modties de voitures. — Le CERF (Consefl des Ensdgnants de Radiologk) produit des vidtodisques mfeio- risant dcs images mtokaks. IIs sont destimb i la formation des praticiens de cette disci- pline. — Le CRDP (Centre RigionaJ de Docu- mcntation Ptoagogkpe) de Poitien a rtelise un vidtodisque de sensibilisation aux mtoers et professions. II i'adresse aux adokscenti pour ks guider dans k choix d'une filkre. — Le laboratoire « MMia Intcractifs » du Centre Moodial Informatique a con?u et pro- duit plusicurs vidtodisques sur des thimes varks. Le premier, « Peau d'Ane », est des- | tin< i l'ensdgnement du franâis aux 4tran- | gers. « Les dnq gestes qui sauvcnt » est un vidtodisque interactif sur le lecourisme. Le CMI a aussi produit un vidtodisque sur 1'agri- culture d a de nombreux projets dont la mise au point d'un vidtodisque hautc dtfinition pour la sauvegarde du patrimoine artistique. — La Bibliothique du Centre Georges Pompidou (Paris) a produit plusieurs vidto- disques d sert souvent de plate-formc d'exp6- rimcntation pour des productions institu- tionndks. — Lc Cabinet des Estampes de la Biblio- thique Nationale a cn projd la sauvegarde | d'une partie de ses dcssins et gravures sur vidtodisques. Le publk pourrait ainsi choisir, stiectionner et consulter les fonds sans mani- puler les originaux. Unc maquette a tlt rfali- sto. : — La sodeti Giravion Dorand a congu un simulatcur de char et de tir i base dc vidto- disque interictif. — L'agence photographique Sygma a ria- lisi une maquctte d'archivage et de consulta- tion de clichii photographiques lur i vidtodisque Laservision. Cette maquette a scrvi de base i la criation de l'imageur docu- , mentaire. — La sotieti But, chaine de magasins de vente dc meubles et d'tiectromtoager, utilise k vidtodisque commc aidc i la vente. — Les Maisons Phfaix, constructcur et promoteur immobilier, ont rtahsi sur vidto- disque un catalogue de prisentation de modi- ks de maisons. Ila6t< prisenti 4 la Foire de Paris. — La chaine de ttiivision fran?aise TFl a utilisi k vidtodisque « Chartcr » pour la sd- r6e des tiections liglslativcs. B a rialisi par ; TFl pour la partk vidfo et IVAO pour la par- i tk informatique. La dcuxiime cbaine An- tenne2 a igalemcnt utilisi un vidtodisque Lascrvision pour cette soiric. D a iti rialisi | par A{»im. j — La soditi Thomson-Militaire utilise le vidtodisque pour 1'archivage documcntaire d j Paide i la maintenancc. — EDF a produit plusieurs vidtodisques pour la formation de son pesonnd. Ellc a notamment produit avec la sociixk nanc6enne Vimatd un coun dc formation aux courts- I circuits pour «es techmciens. : i — Airoformation est la pltu andcnnc et la j ptus importante par la tailk de l'application j du vidtodisque interactif en France. Filiak ! d'Airbus Industrids, A*roformation est char- git dc la formation des personnds navigants et de maintenance des diffirents modiies d*avion. Le vidtodisque interactif (NTSQ est utilisi avec k systime Plato qui pilote les lec- tcurs de vidtodisque. — La sociiti BP maritime utilise k vidto- disque pour l'instruction de son pcrsonnd navigant. — L'ENST (Ecok Nationak Supirieure dcs Ttiicommunications) cmploie k vidtodisque intcractif piloti par Minitd pour des cours des- tinis i ses itudiants. II s'agit du systime SAVAN. — L'INRA (Institut National dc Recherche Agronomique) a con?u un vidtodisque intcr- actif connecti i un systime expcrt. II cst des- tini i 1'aide au diagnostic des maladies de la tomatc. — Scrvice S.A., filiale de Philips France spidalisic dans Papres-vente dcs appardls de la marque, utilisc le vidtodisque interactif pour 1'aide au diagnostic et i la maintenance. — La Camif (Coopirative d'achat de la mutdk des instituteurs de France) a divcloppi un catalogue tiectronique i Pintention de ses adhirents. II fonctionne en kiosque par conncxion i un Minitd et est mis i la dispo- sition dcs clients dans les divers magasins de ventc. La Camif pripare aussi un programme intcractif dc diagnostic de pannes pour les appareils iiectro-minagers qu'elle vend. — La Documentation Franqaise a con$u ct produit une banque dc donnics iconographi- ques « Ikonos » sur vidfodisquc. — L'IAURIF (Institut d'aminagemcnt et d'urbanismc de la rigion Ilc-de-Francc) pos- side une banque d'imagcs sur vidtodisque Laservision. Elle est constituie par des pho- tographics d'cspaccs urbains ct cst dcstinie aux collectivitis locales et aux professionnds. — Le photographe Marc Garanger vend une partie de ses collections photographiques sur vidtodisquc (54 000 images). II s'agit du disque « Regard sur la Planite » produit par 1'Association Imidia. — Le constrocteur automobile Renault a produit un vidtodisque d'information sur la * Renault Espace » i l'usage de ses conces- sionnaires et du public. — L'itablissmcnt public de La Villette va produire 300 faccs de vidtodisques Laservi- sion pour sa midiathiquc. Ces vidfodisques pourront itre consultis par le public i 1'aidc de 180 postes de visionnement alimcntis par un inorme juke-box pouvant contenir phis de 10 000 disques. — L'assodation WF (Vilages Vacances ik France) utilise k vkiiodisquc pQoti par Minitd commc cataiogue des sites, des hibergements et loisirs quVllc propose. — L'!NRP (Institut National de Rechcrcbc Pidagogiqw) a produit pluxieiirs vkkodisqucs
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A 2> tii" L'IMAGE LASER 86 • Controi Data Corporation (CDC) appliquc le vidtodisque 4 !'EAO cn conncxion avec PLATO. NCR, Philips, Nixdorf ont 6gaJe- ment d6veloppe pour l'EAO des postes inte- ractifs 4 base de vidfodisques. • Armce ^ le vidtodisque scrt pour la simula- tion ct 1'instmction des personnels specialisis. Exemples parmi d'autres, Vcntralnement des pilotes (Dornier), des personnels opdrant sur les missiles (filiale de General Electric). • Pfizer Gcrmany utilise le vidtodisque depuis janvier 1984. Elle 1'emploie pour informer les patriciens (environ 4 000/an) et utilise pour cela des postes de travail Teleselect mis au point par Telemedia. En RFA, Boehringer, Mannheim ont r6alis6 des applications iden- tiques 4 celle de Pfizcr. • Les Editions Haefncr ct Mothcr and Child ont rialis< dcs stations d'information qui dif- fuscnt des programmes d'information aux jeu- nes mires. Ccs programmcs sont eatrecoupis de publiciti. Environ 450 dc ccs stations ont 6t6 installte dans ks maternitis eo Alkmagne. • HPPS a instalM des postes de visualisation dans les salles d'attente de 1 200 dcntistes. Les programma qui comportent dc la publiciti sont renouvelis tous les mois. • AOK Baravia (compagnie d'assurance- maladie) a rdalisi un programme d'informa- tion sur la privention en matiire de santi. • OBl Building markets a realis6 des systtoies d'information 4 la clicnttie 4 base de vidio- disque et de BTX. • Minolta (RFA) a installi chcz 1« sptoialis- tes de la photo dcs bornes Teleselect 1 000 pour former ct informer lcs amateurs de l'art photographique. • Hairmatic/LPU a instalte dans 450 grands magasins un systime de vcnte tiectronique. • Fidmann Optics diffuse son information 4 la dienttic par rintermMairc d'un clavier scdk dans la vitrine. Lc systtinc cst rdi< 4 un ordinateur qui incruste sur 1'image une infor- mation sptoifique au produit exposi, par exemple son prix. Dcvant k succCs, la sociti* a itcndu l'cxp6rience 4 dnq dc ses succursa- lcs. • Radio Advisory Group (Funkbcraterring) cn Autriche propose un service de conseil 4 la dicnttie 4 base de vidiodisque. • Dans les magaiins Roscnthal, des boroes interactives Telesclcct 1 000 4 base de vidAo- disquc Lascrvision pr6scntcnt dc la vaisselle dc haut dc gammc. • Philips Allemagne, Philips Suisse, Vaivo et Pionecr proposcnt tous des programmcs dc promotion sur l'tiectronique grand-public 4 l'intention des dtiaiDants et du consommateur final. • La compagnie d'assurances Colonia a mis sur picd un systimc 4 base de vidtodisquc pour former son pcrsonnd de dtinarchage. • La compagnie d'assurances Alianz met 4 la disposition de sa clicnttic un kiosquc interac- tif 4 base de vidtodisque qui diffuse aussi de la publidti. • La soci6t6 Esco (Esco Rdsen) cn Suisse pro- posc 90 Vi de ses voyages sous forme audio- visuclle, cc qui repr6sente dnq vid6odisques double-face. Lcs clicnts intcrrogent la borne pour faire connaissance avec les lieux et les hdtcls que leur propose 1'agence ct r6servcnt directement grSce 4 la conncxion avec k r6seau BTX. 350 agences sont d6j4 6quip6es cn borne et connect6es au r6scau ; 450 sont en attente. Hotdplan a mis en place une application simi- laire. Le dub Aldenia (Neckermann und Rdscn-Aflemagnc) propose ses produits sur bomc TeJeselect avec liaison informatique. • En ABemagne, des systimes d'information sont mis 4 la disposition des visiteurs en libre service dans le nouveau mus6e de 1'aviation et de l'cspace. Le programme, qui est bilingue allemand/anglais, a 6t6 produit avec la colla- boration de 1'Institut du Film ei de 1'Image en Sdence et en Education. • Lc musee BMW met 4 la dispcsition des via- teurs 100 postcs d'information et 7 faces dc vidtodisque. • En Suisse, ks visitcun du musee Tcchnique National peuvcnt consultcr un poste d'infor- mation 4 base de vid6odisque. Toujours cn Suissc, k Burcau F6d6ral de 1'Emploi a d6dd6 d'6quipa SOdeces ccnties d'information sur les m6ticrs de systimcs 4 basc dc vid6odisque pour renplacer dcs magn6toscopcs. En cc qui conccrne les programmes, un vaste projet est 4 l'6tudc qui comprendra phisicurs vid6odisques intcractifs faits cn collaboration avec 1'institut Hdnrich Hertz. • L'Office F6dfctl de la Presse est 6quip6 d'un systime 4 basc de vid6odisquc intcractif qui contient des informations sur rAllcmagne avec un court portrait des villes allemandcs. 11 est pr6sent6 4 l'6tranger cn particulier dans les foires. • La maison d'6dition Klctt produit des vid6o- disques d'autoformation cn biologic et cn lan- gue. Lcs tests men6s sur 2 300 616vcs de Westphalie du Nord ont donn6 de trcs bons r6sultats. • L'Office R6gional d'Instruction Civique dc Westphalk du Nord a press6 sur vid6odisque dcs programmes d'information bilingues (alk- mand/turc). D'autrts programmcs sont cn pr6- paration. • En Allemagne, 1'lnstitut F6d6ral de Forma- tion Professionnelk pr6conise le vid6odisque comme m6dia audiovisud en formation pro- fessionndle. 11 a produit des programmes sur vid6odisques qui pcuvent scrvir sur les lieux de travail et dans les coiliges techniques. • L'universit6 d'Essen (Allcmagnc) a produit dcs vid6odisques sur la physiologie ct sur les arts. Elle a d'autres titres en preparation. • L'Institut allemand du Film et dc 1'Image a produit quinze vid6odisques qu'il testc dans plu- sicun 6coles en collaboration avec le Ministere dc l'Education et k land de Wcstphahe du Nord. L'Institut du Film Sdcntifique en Alle- magnc a produit un vid6odisque sur la biolo- gie cellulaire. • KWU a produit de nombreux programmes sur vid6odisque pour la formation du pason- nd d'exploitation et de maintenance des cen- trales 61ectriques nud6aires. • La sod6t6 Blackbox de Zurich pratique la for- mation continue de son pcrsonnd d'encadre- ment 4 partir de vid6odisques intcractifs. • La sod6t6 Gencral Plastics a produit un pro- gramme sur les polycarbonates. C'cst k pre- micr vid6odisque Laserviskxi univcrsd : uncdes faces cst en Pal/Secam, 1'autre est cn NTSC. • SEL a produit sur vid6odisque un programme d'information sur ks foires sp6dalis6cs en t616- communications et en systimes tiectroniqucs. • La sod6t6 des Plastiques Rchau se sert du vid6odisque pour montrcr ses productions. • La compagnic Lufthansa utilise des bornes interactives pxxir informer sa clkntde. Lc vidto- disquc cst 6galement appliqu6 4 la formation du pcrsonnd et au stockage d'archives. Par Martinc Corrc et Frands Pelletier Sources : M6moires optiqucs, Tdemedia (Ber- thdsmann), Screen Digest, le vid6odisque au Japon par Yves Parfait.
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A28 LISTE DES SIGLES LES PLUS COURANTS EN MATIERE DE VIDEODISQUES C A V (Constant angular velocity) : vitesse angulaire constante. Sur les videodisques CAV, chaque image est individuellement adressable. C E D (Capacitance electronic disc) : nom du videodisque capacitif de la firme RCA dont le standard a ete abandonne en avril 1984. C D I (Compact disc interactif) : nouveau support disque produit par Sony et Philips, devrait permettre de stocker aussi bien des textes, du son, des images a un prix tres interessant. CD-ROM (Compact disc - Read only memory) : disque compact a memoire morte, non inscriptible (codage numerique). C L V (Constant linear velocity) : vitesse lineaire constante. Sur les videodisques CLV, on peut enregistrer jusqu'a 3 images par spire ; seules sont adressables des sequences d'images. D 0 N Disque optique numerique (codage numerique). E P (Extended play) : se dit pour les videodisques capacitifs. E P R 0 M (Erasable programmable read only memory) : se dit pour les cartouches a memoire reprogrammablesutilisees dans les videolecteurs de niveau 2. N T S C (National television standard comittee) : standard de t§1e- vision americain ou japonais. Un videolecteur n'accepte qu'un seul standard. P A L Standard de television europeen (sauf France). Utilise ega- lement au Bresil, en Argentine, en Australie. Le standard PAL est utilise en France pour la production de programmes video professionnels. P R 0 M (Programmable read only memory) : se dit pour les cartouches a memoire programmablesutilisees dans les videolecteurs de niveau 2.
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A29 R 0 M RS 232 C S E C A M V H D (Read only memory) : memoire morte. Modele d1interface serie tres repandu, utilise pour les imprimantes et les videolecteurs, necessite un connecteur rectangulaire a 25 broches. Standard de television frangais utilise egalement en URSS et dans certains pays africains. II n'y a pas de videodisques au standard SECAM. (Video high density) : nom du videodisque capacitif de la firtne japonaise JVC. W 0 R M (Write once read many,) : se dit des disques inscriptibles mais non effagables.
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A31 Laservision Format de lecture optique de videodisque qui se carac- terise par les performances suivantes : disque inalte- rable, inusable. Lecture optique, sans contact phy- sique avec le disque. Arrets sur image, lectures au ralenti ou en vitesse acceleree parfaits... (standard adopte par Philips, Sony, Pioneer). Lineaire La video lineaire designe 1'ensemble des programmes video destine a etre vu en une seule fois sans inter- ruption par opposition a la video interactive. Mapping Choixde 11implantation des images sur 1e disque pour optimi'ssn les temps d'acces dans les applications speciales (jeux par exemple). Master video Bande video au format disque master. 1 pouce servant a produire le Master photo Film 35 mm (en bande ou sous jaquette) obtenu lors de 1a prise ou de la reprise de vues de la videobase. Peut etre duplique par tirage photographique ou par etablissement d'un nouveau master video (avec ou sans elimination de vues) sans perte de qualite. Master disc Disque ou "matrice" obtenu a partir d'un master video et qui permet 1a duplication. Lors d'un retirage ulte- rieur, 1a matrice peut etre reconditionnee. Pre mastering Pre-matrigage Terme anglo-saxon equivalant a pre-matrigage. C'est la realisation d1 cahier des charges tres videodisque. une bande 1 pouce selon un strict en vue du pressage du Trame Demi-image video. Les images de 2 trames entrelacees. video sont constituees Transfert Action d'enregistrer sur video des documents existants sur film 8 mm, 16 mm, 35 mm ou diapositives. Video Procede de communication de 1'image par 11interme- diaire de signaux electroniques de type analogique ; les images vid§o peuvent etre enregistrees sur support magnetique (bandes video ou cassette) ou sur support optique (videodisque). La video c'est 1'image electro- nique par opposition a 1'image chimique, film ou photo.
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3.1.3. Indexation tres simplifiee p. ]g 3.1.4. Elements descriptifs du bordereau p . 18 3.2. SAISIE DES BORDEREAUX p. 1 9 3.2.1. Choix du logiciel documentaire Texto p. ]9 3.2.2. Champs retenus initialement p . ]g 3.2.3. Champs prevus pour les disques suivants p. 19 3.3. NORMALISATION ET HARMONISATION p. 20 3.3.1. Normes de catalogage de 1'image fixe p . 20 3.3.2. Langage documentaire contrdle p . 21 3.3.2.1. Langage utilise dans les autres applications p . 21 3.3.2.2. Thesaurus iconographique p. 21 de Frangoi s Garnier 3.3.2.3. options prises pour la maquette p. 22 3.4. SYSTEME D1INTERROGATION DE LA VIDEOBASE p. 23 3.4.1. Modes de consultation p. 23 3.4.2. Menus pour grand public sur 1a maquette p . 23 4. PROBLEMES INFORMATIQUES LIES A LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE p. 25 4.1. CHOIX DES LOGICIELS P- 25 4.1.1. Texto p_ 25 4.1.2. Logotel p. 26 4.1.3. VD-One : Texto + Logotel + VD-Driver p. 26 4.2. CHOIX DE L'ARCHITECTURE DU SYSTEME (au niveau 3) p . 27 4.2.1. Systeme "en local" p . 27 4.2.2. Systeme "telematique" P" ^8 4.2.2.1. Terminal videotex p. 29 4.2.2.2. Microordinateur p . 30 4.2.3. Systeme "mixte" p. 30
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AV IA T ION Civile L e M a g a z i n e d e l a D i r e c t i o n G é n é r a l e d e l ’ A v i a t i o n C i v i l e J a n v i e r - F é v r i e r 2 0 0 7 / N ° 3 3 9 / 3 , 0 5 C Notre prochaiN dossier Les règles de gouvernance de la sécurité en Europe Face à l’accroissement régulier du trafic aérien en Europe, l’idée d’une harmonisation de la sécurité au niveau communautaire a fait son chemin depuis le système développé à travers les JAA. Avec la création de l’AESA, notamment, la sécurité du ciel européen est désormais passée d’une ère de coopération à la construction d’une réglementation uniforme et au développement de normes communautaires. Quels vont être les rôles et compétences des différentes institutions impliquées, au niveau européen, dans la sécurité aérienne ? Navigation aérienne Les figures imposées de la certification
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1 1 H o r i z o n s / A é r o p o r t s AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 C o m p a g n i e s lesprestationsaéronautiqueset lesservicesproposés:affectation des banques d’enregistrement, positionnementdescomptoirsde vente,locauxd’exploitationdela compagnie,voiresonsiègesocial, obtentiondesbadgesettitresde circulation, services annexes (salons…). « Les attentes des compagnies vis-à-vis de l’autorité aéroportuaire concernent princi- palement les moyens matériels et organisationnels mis en œuvre pour offrir une exploitation fluide et ponctuelle comme, par exem- ple, les parcours en aérogare, le bon dimensionnement des postes inspection filtrage, la possibilité de stationner les avions au contact,ou encore la localisation des banques d’enregistrement et des comptoirs de vente », indique Emmanuel Perrot,chargédesrelationscom- pagniespourladirectiondel’aé- roportParis-CDG. Côté piste, Aéroports de Paris intervientpouraffecterlespoints destationnementdesappareils delacompagnie,ainsiquepour assurerlecontrôlesécurité-sûreté etlapropretédecespoints. Lechoixdesassistantsaéropor- tuairesestuneétapeimportante dansleprocessusd’installation d’une compagnie aérienne. La compagniechoisitsonassistant surunelistedanslaquellelaDirec- tion de l’Escale d’Aéroports de Parisfigureenconcurrenceavec lesautressociétésautorisées. Principes d’affection entre terminaux ADP décide des affectations selon les principes contenus danslecahierdeschargesqui fixe ses missions de service public : souhait de la compa- gnie,naturedutrafic(Schengen ounon-Schengen),respectdes règlesd’équité,optimisationdes infrastructuresetparticipation ounonàunealliance.Eneffet, lastratégiederegroupementdes compagniespartenairesinfluence deplusenplusleuraffectation. « À Paris-CDG, à la demande des compagnies, Aéroports de Paris a regroupé les partenaires de l’alliance SkyTeam sur les termi- naux 2C, 2D, 2E et 2F, oneworld sur les terminaux 2A, 2B, 2D, et Star Alliance dans l’Aérogare 1 », expliqueEmmanuelPerrot.Les relationsentreADPetsescompa- gniesclientessontrégiespardes textesquiimposentnotamment lanon-discriminationentreles compagniesclientes. Lecontratderégulationécono- miquesignéentreAéroportsde Parisetl’Étatpour2006-2010, fixeleniveaumaximaldestarifs desredevances.Ilpréciseéga- lementleniveaudequalitédes servicesetprestationsoffertpar AéroportsdeParis. Ennovembredernier,lesrespon- sablescommerciauxd’Aéroports deParisontassistéàlaconférence deshorairesIATA(2),aucoursde laquelleleshorairesdesvolsde laprochainesaisond’été(mars àoctobre)ontétéannoncés.À cetteoccasion,ADPadistribué sesguidespratiquesauxcompa- gnies.Dansquelquessemaines, ADP connaîtra les nouvelles compagniescandidatespourse poseràParis. 4— Michaël Couybes (1) Association pour la Coordination des Horaires qui a pour mission de répartir les créneaux horaires sur les grands aéroports français coordonnés. (2) International Air Transport Association (Association mondiale de transporteurs aériens). h Près de 200 compagnies aériennes fréquentent les aéroports parisiens : un chiffre en constante augmentation. Billetterie électronique l’envol du e.ticket rapide, simple, pratique, le billet électronique séduit de plus en plus. l’iAtA(1) souhaite même qu’il remplace définitivement le billet papier d’ici la fin 2007. Gros plan sur une nouvelle façon de voyager. a pparuen1995auxÉtats- Unis,lebilletélectronique necessedesedévelopper. Représentant 40% des ventes en2005,ilestpasséà70%fin 2006etdevraitatteindre100% fin2007,commel’exigel’IATA quirassembleplusde260com- pagniesaériennes,soit94%du trafic mondial. La plupart des grandescompagniesontrapide- mentoptépourcettepratique. AirFranceenregistredéjà93% debilletsélectroniquesaudépart deFranceetavulesémissions dee.ticketprogresserde60%en unan.LesiteInternetduvoya- gisteExpédiaenavendu60% en2005.Et,mêmesilaFrance afficheunpetitretardparrap- portàsesvoisins–avec63,3% de e.ticket émis en août2006 contre80%enGrande-Bretagne, enEspagneouauxPays-Bas–la dématérialisationdubillets’accé- lère.Touslesacteursdutransport aérienencouragentvivementce modederéservation.Certaines compagniesaméricainesappli- quent même une surcharge tarifaire sur les billets papier. L’IATAenvisageraitégalement despénalitéspoursesadhérents récalcitrantsquin’auraientpas atteintles100%dee.ticketpour lafin2007. Bref,lebilletélectroniquesonnela mort,àtrèscourtterme,dubillet papier. En dehors de quelques critiquessurleséchéancesdela bascule–2007,c’estdemain!–, personnenesembleseplaindredu principe.Etpourcause.Lesvoya- geurscommelestransporteursy trouventdesérieuxavantages. Simplicité et économie Entronsdansledétail.Leprin- cipedue.ticketesttoutsimple. Riennechangedanslemodede réservationquisefaittoujours parInternet,partéléphoneou auprès d’une agence ou d’une compagnie aérienne. Une fois lebilletréglé,ilestenregistré danslabaseinformatiquedela compagnie.Levoyageurreçoit ensuiteuneconfirmationdeson voyageavectouteslesréféren- cesdontilabesoinpourembar- quer.Iln’aplusqu’àseprésenterà l’aéroportlejourdudépart,muni d’unepièced’identitéetdecette confirmationderéservation.Enfin, illuiestpossibledemodifierson billet,delamêmemanièrequepour lesexemplairespapier,sursimple appeltéléphoniqueetjusqu’auder- niermoment(sousréservequeles conditionstarifaireschoisiesparle clientpermettentdetellesmodifi- cations).Unsystèmeefficacequi dégagelevoyageurdebiendes soucis.Plusbesoind’attendrefébri- lementsonbilletdanssaboîteaux lettres,nid’êtreangoisséàl’idéede leperdreoudeselefairevoler.Et mêmesileclientégaresonnuméro deréservation,labaseinformati- quedelacompagnie,elle,atout conservéetretrouvefacilementsa trace.Ajoutonsàcelalapossibilité, offerteparcertainstransporteurs, d’éditerchezsoisacarted’embar- quement,cequisimplifieconsi- dérablementlesdélaisd’attente àl’aéroportetfaitgagnerunpré- cieuxtemps.Moinsdestresspour levoyageurrimeaussiavecplus d’économiespourlacompagnie aérienne.« Alors que le traitement d’un billet papier coûte 10 dollars, celui du e.ticket ne dépasse pas un dollar »,indique-t-onducôtéde l’IATA.Unedifférenceénorme qui permettrait d’économiser 3milliardsdedollarsparanet éviteraitlesquelque315millions debilletspapierencirculation(en 2005).Lee.ticketparticipeainsi àlaréductiondescoûtsdansle transportaérien,secteurfaible- mentbénéficiaire. Alorsexitlebilletpapieretbien- venueaue.ticket! 4— Béatrice Courtois (1) IATA : Association mondiale de transporteurs aériens. //— Avec le ticket électronique, moins de stress pour le voyageur rime aussi avec plus d’économies pour la compagnie aérienne… —// © E. Dexheimer/Editing © P. Dolémieux/Agence Rapho/ADP
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16 Ciel unique européen oblige, les prestataires de services de la navigation aérienne, dsnA en tête, ont réalisé, au cours des derniers mois, un gros travail pour obtenir la certification destinée à établir, en europe, un système conforme à des normes communes pour la fourniture de ces services. Un processus inédit qui vise à renforcer toujours plus l’efficacité de la gestion de la sécurité et fait évoluer les pratiques quotidiennes. e nEurope,lecieldufutur passe désormais par la certificationdespresta- taires de services de la navigation aérienne. En déve- loppantleurvisiond’unespace aérienmieuxorganisépourfaire face,aveclemaximumdesécu- rité,auxévolutionsdutraficdes annéesàvenir,leslégislateurs duCieluniqueeuropéenont,en effet,prévuunimportantvolet consacréàlafournituredesser- vicesdenavigationaérienne(1).En décembre2005,ilsontd’ailleurs enfoncéleclouenprécisant,dans undeuxièmerèglement,lesexi- gencescommunesenmatièrede certificationduprestatairedeser- vicesdelanavigationaérienne(2). Autrementdit,pasderéelcadre harmonisépourlafourniturede cesservicesenEurope,sanscerti- ficationdesprestataireschargésde lesfournir.Pourrespecterl’obliga- tiond’uneséparationentrel’opé- rateuretl’autoritédesurveillance, ● ● ● leprocessusdecertificationadû attendrelaréorganisationdela DGAC,intervenuecourant2005, avantdesemettreformellement enplace.Lerèglementeuropéen, directement applicable dans le droitfrançais,étantassortid’un délaidemiseenœuvred’unan, lesprestatairesquesontlaDSNA etMétéoFranceavaientdoncnor- malementjusqu’au21décembre dernierpourobtenircettecer- tificationréaliséeparlaDCS(3), avec l’appui du STAC(4) et des neufs Directions de l’Aviation civile.Pourlesorganismesd’in- formationdevold’aérodrome(les AFIS)etlesprestatairesDéfense (voirencadré),cedélaiestreporté au 21juin prochain, comme le permetlerèglementeuropéen. Ungrostravailetunevéritable petite révolution «culturelle» dans laquelle s’est notamment lancéelaDSNAdepuisplusieurs années.Carlaréflexionsurl’har- monisationdesrèglesnedatepas d’hier,expliqueAlainPrintemps, sous-directeurdelaNavigation aérienne,desaéroportsetdela sûretéàlaDCS:« Bon nombre de ces exigences, en particulier pour la sécurité, reprennent les règlements d’Eurocontrol que sont les ESARR(5) et étaient donc connues ». Management de la qualité, de la sécurité et de la sûreté Silecœurdesexigencesàrem- plirpourêtrecertifiéconcernele systèmedegestiondelasécurité, lechampd’applicationdelacerti- fications’étendàungrandnom- bred’autresdomaines,souligne pour sa part Anne Frisch, chef delaMissiondelasécurité,dela qualitéetdelasûreté(MSQS)àla DSNA:« On doit avoir un système de management de la sécurité et de la sûreté, mais aussi mettre en place, d’ici à décembre 2007, un système de management de la qualité. En outre, la certification nous demande de développer un plan d’entreprise à cinq ans, qui sera décliné annuel- lement, et de nous conformer à des exigences très diverses, AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 1 D O S S I E R h La certification des prestataires de services de la navigation aérienne concerne l’ensemble des pays européens qui doivent satisfaire aux règles de l’harmonisation du Ciel unique. En France, la DSNA vient d’obtenir ce certificat… PrestAtAires de serviCes de l A nAviG Ation Aérienne PrestAtAires de serviCes de l A nAviG Ation Aérienne Les figures imposées de L a cer tification © E. Dexheimer/Editing © V. Paul/DGAC
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comme celles relatives aux finan- ces ou aux ressources humaines. » Prouverqu’onpossèdeunsystème efficacedegestiondelasécurité, qu’ilexistedesrèglesenmatière desûreté,démontrerlavalidité desargumentsdeconformitéaux exigencesfinancières,laqualité desservicesrendus,lebien-fondé del’organisationdesressources humaines…peudesecteursont échappéauxcontrôlesdeséqui- peschargéedelacertificationà laDCS. Une surveillance externe inédite Leséquipesdecertificationse sont appuyées avant tout sur une vérification documentaire etontégalementmené,jusqu’en octobredernier,unequinzaine d’auditsauseindesorganismes d’exploitation, de la Direction technique et de l’innovation (DTI)etdeséchelonscentraux delaDSNA.Objectif:s’assurer delaconcordancedusystèmede gestiondelasécuritéauxdeman- desdulégislateureuropéen.Une desdifficultésdecettedémar- chetotalementinéditearésidé danslecontextetrèsparticulier delaréorganisationdelaDGAC. « Lorsque la conformité aux règle- ments se construit en même temps qu’un processus de réorganisation interne, il n’est pas anormal de constater des difficultés dans la préparation de la certification », reconnaîtlechefdubureaudela Certificationdesprestatairesde lanavigationaérienne,Richard Thummel.Unpointdevuepar- tagéparAnneFrischàlaDSNA: « C’est vrai que cela arrive juste après la séparation entre les fonc- tions de régulateur et d’opérateur, et que la DSNA doit achever de se forger une organisation un peu dif- férente et, notamment, renforcer le management de la sécurité ».Car l’évolutionorganisationnelledoit êtrel’undesmoyensd’améliorer encorelagestiondelasécurité. « Les pays latins, en général, et la France, en particulier, sont moins habitués à formaliser que les Anglo-Saxons. Ils possèdent, en revanche, un certain pragma- tisme et une certaine réactivité et, en mêlant ces différents ingré- dients, on doit parvenir à amélio- rer encore nos résultats », poursuit AnneFrisch.Ilasurtoutfalluse familiariser avec l’apparition d’une fonction de surveillance externe, venue s’ajouter aux contrôlesinternesdéjàpratiqués parlaMSQSàlaDSNA.Pourévi- terquelesauditsnesoientperçus demanièretrop«intrusive»par leprestataire,desrèglesdujeu trèsclairesontétédéfiniesducôté delaDCS,notammentpourfor- merdespersonnesparfaitement compétentesetqualifiéespour menerdesauditsexternes.Une formationendeuxmodules(un surlesrèglementsetunautresur lestechniquesproprementdites del’audit)aétédéveloppéeparle STACetl’ENAC(6).Ils’agit,souli- gneAlainPrintemps,d’allervers plusderigueuretdeformalisa- tion:« L’objet de ces audits, c’est de regarder s’il existe des écarts entre la pratique et le règlement. On doit être dans le constat exhaustif et neutre des pratiques, et non dans un quelconque procès d’intention. La qualité d’un audit réside dans l’absence de contestation finale du fait de son impartialité. »Un «manuel de surveillance» a d’ailleurs été rédigé en octo- bre2005pourdéfinirprécisé- mentuneméthodologieetles procéduresenmatièred’audits. Des objectifs d’intérêts collectifs Toutescesmesurespréparatoires ont facilité la coordination du processusdecertificationentre leséquipesdelaDCSetcellesde laMSQS,soninterlocuteuràla DSNA.Lesauditeursn’ontpasété confrontésàdesphénomènesde rejetsetdesréponsesauxactions correctives demandées ont été fourniesparleprestataire.« On ne peut pas nier certaines difficultés, noteAnneFrisch.Mais,je pense que les personnels comprennent de plus en plus qu’on est dans une logique de progression et pas dans une logique de sanction ».Lafédé- rationdel’ensembledesagentsde laDSNAautourd’objectifsd’inté- rêtscollectifsestd’ailleursundes grandsenjeuxdecettedémarche decertification,estimelarespon- sabledelaMSQS.Essentiellepour lamiseenplace ● ● ● //— L’objet des audits “externes”, c’est de regarder s’il existe des écarts entre la pratique et le règlement. On doit être dans le constat exhaustif et neutre des pratiques. —// _Un doUble système d’aUdits _ Parallèlement aux procédures de surveillance externe réalisées par la DCS, la DSNA exerce une surveillance interne par le biais de la MSQS. Si elles ont toutes deux pour objectif final d’améliorer la sécurité, les audits externes servent essentiellement à évaluer la conformité réglementaire, tandis que les audits internes, réalisés à la demande du Directeur de la DSNA, ont vocation « à devenir de plus en plus des audits de performance qui doivent non seulement vérifier qu’on fait bien ce qu’il faut, mais aussi que ça se traduit par un résultat positif », explique Anne Frisch. Autre différence, les audits externes n’interviennent pas dans la manière d’apporter des actions correctives, prérogative laissée au prestataire. De plus, explique Alain Printemps, ils sont réalisés « pour le compte du public, qui a besoin qu’une autorité de surveillance lui garantisse que l’opérateur respecte le règlement ». h Pour les opérateurs français, la démarche de certification est intervenue dans le contexte de la réorganisation de la DGAC. Mais l’évolution organisationnelle est aussi l’un des moyens d’améliorer encore la gestion de la sécurité. 1 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 1 D O S S I E R © Photos E. Dexheimer/Editing
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0 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 1 S é c u r i t é AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 Civils-MilitAires Même combat pour la sécurité la Commission mixte de sécurité aérienne travaille à tirer les leçons des incidents de circulation aérienne entre civils et militaires. Pour une meilleure cohabitation. L’espaceaérienestutiliséenFranceparl’aviationcommercialeetmilitaire,ainsique,danslesbassescouchesdel’atmosphère,parl’aviationgénéraleetdeloi- sir.Enhautealtitude,lesavionsévoluentle plussouventsouslaresponsabilitédecontrô- leurscivilsoumilitaires.Àbassealtitude, horsdeszonesquidépendentd’aérodromes àforttrafic,donceuxaussisouscontrôle,les pilotesnaviguentselonlesrèglesduvolàvue (régimedevolVFR),etmettentenpratiquent leprincipegénéral:voiretéviter. C’estdanscettepartiedel’espaceaérien quecirculea priorileplusgrandnombre d’appareilslégers.C’estlàaussiqu’existe leRéseauTrèsBasseAltitude(RTBA)pour l’entraînementdesavionsmilitairesauxmis- sionsdepénétration.Ils’agitd’unensemble decouloirs,avecdeslimitesgéographiques précises,unehauteurminimaleau-dessus dusol(plancher)etunealtitudemaximale (plafond).Lesappareilsmilitairesyvolent àgrandevitesse,leurspilotesnepouvant appliquerenpermanenceleprincipe«voir etéviter». Examen des zones de proximité Cette fréquentation commune de l’espace aérienentraîneinévitablementdesrapproche- mentsindésirables.Lorsquelerapprochement aétéjugédangereuxparl’unouplusieursdes acteursconcernés,ilest,alors,susceptiblede fairel’objetd’un«airprox»,oud’unefiche d’événementsiuneéventualitéderisquea étédétectée.Airproxetfichessontenvoyés pourexamenaubureaucivilo-militairequi réunitdesmembresdelaDSNA(1)etdela DIRCAM(2).Aprèsconsultationdesparties encause,undossierdesynthèseestétabli. Lesdossiersainsiconstituésfontensuitel’ob- jetd’uneétudeparlaCommissionmixtede Sécuritéaérienne.« Créée par un décret du 25 janvier 2005, la Commission mixte regroupe une vingtaine de personnes,indiquelelieute- nant-colonelErikChatelus,delaDIRCAM, suppléantducolonelOudartqui,avecJean- ClaudeCoulardot,delaDirectiondesOpéra- tionsdelaDSNA,assurentlacoprésidence delaCommission.On y trouve des experts de la réglementation, des contrôleurs civils et militaires, dont un de la Marine nationale, un pilote de l’Aviation légère de l’armée de terre, un de l’armée de l’air, un représentant d’Air France, et les représentants des fédérations de l’aviation sportive et de loisir… » LaCommissionseréunitdeuxfoisparan,pour procéderàl’examendesdossiersquiluisont soumis.Entreunedizaineetunequinzaine àchaquesession.Ils’agitdetirerlesleçons desévénementsrapportésetdeproposerdes solutionspropresàéviter,autantquepossible, quecesévénementsnesereproduisent.« Pour prendre l’exemple de la basse altitude, nous avons remarqué que certains endroits de l’espace aérien concentrent, si l’on peut dire, les conflits potentiels entre avions militaires et avions civils, rapportelelieutenant-colonelChatelus.Tel est le cas de la région entre Dijon (Côte-d’Or) et Tournus (Saône-et-Loire), avec un axe de navi- gation très fréquenté par les avions en VFR et la proximité d’un tronçon du réseau d’entraînement à basse altitude. Le plancher de ce tronçon est à 800 pieds (environ 240 mètres). Nous avons proposé de le porter à 1 000 pieds (environ 300 mètres). Les avions en VFR auront ainsi la pos- sibilité de passer plus facilement sous le couloir réservé aux avions de combat… ». Entreutilisateursd’unmêmeespaceetd’un mêmeciel,ilfautsavoirpartager… 4— Germain Chambost (1) Direction des Services de la Navigation Aérienne. (2) Direction de la Circulation Aérienne Militaire. h Certaines portions de l’espace aérien concentrent des activités civile et militaire qui doivent être impérativement séparées. //— Il s’agit de tirer les leçons des événements rapportés et de proposer des solutions propres à éviter que ces événements ne se reproduisent. —// de mécanismes d’amélioration continueenmatièredesécurité, cettedémarchedevraitégalement permettred’accroîtrelalisibilitéde l’organisationinternedelaDSNA, d’optimisersonfonctionnement (via l’amélioration des interfa- ces,notamment),d’obtenirune plusgrandetransparencesurles performancesréaliséesetdese tournerencoredavantageversle servicequeleprestatairerendà sesusagers.Lacertificationmenée danschacundespayseuropéens établirapartoutlaconformitéàdes normescommunes.Lessituations restenttoutefoisdisparates.Com- mentcomparer,eneffet,lasitua- tionduNATS(7)del’autrecôtédela Manche,aveccelledesonhomolo- guefrançais,oubienencoreavec celledespetitspayseuropéens? « Si le règlement européen prévoit un mécanisme de “revue croisée des autorités de surveillance” à des fins d’harmonisation, la situation de ces autorités en Europe reste aujourd’hui très diverse,constate Richard Thummel. Vous avez, par exemple, la Grande-Bretagne qui possède depuis longtemps une autorité de surveillance et avait déjà des principes de certification dans sa réglementation nationale et, d’un autre côté, des pays dont les ressources humaines en matière de surveillance sont beaucoup plus limitées. C’est d’ailleurs pourquoi la France a mené une opération de jumelage dans ce domaine avec la Lituanie. »D’autresencore,à l’exempledel’Allemagne,dispo- sentd’uneorganisationinterne très performante mais doivent acheverdemettreenplaceleur autorité de surveillance. De ce côté-ciduRhin,etàl’exception doncdes75organismesAFISet desprestatairesDéfensequibéné- ficientd’undélaisupplémentaire, letravaildecertifications’estdonc achevéàlafindel’annéeavecla remiseparlaDCS,le19décembre, duCertificatàlaDSNA.Loind’être unefinensoi,cettecertification marqueledémarraged’unsystème desurveillancecontinue,viaun programme d’audits annuels destinéàvérifierrégulièrement laconformitéauxexigencesdu règlementeuropéen.Cettecerti- fication,confieAnneFrisch,prend égalementlesformesd’unerecon- naissancedelaplacedusystème français au niveau européen: « La certification est importante en termes d’image pour la DSNA qui est, avec son homologue alle- mand, le plus gros “contrôleur” d’avions en Europe. À travers elle, on peut montrer la performance d’un “modèle” français. » 4— Henri Cormier (1) Règlement (CE) n° 550/2004, du 10 mars 2004. (2) Règlement n° 2096/2005, du 20 décembre 2005. (3) Direction du Contrôle de la Sécurité. (4) Service Technique de l’Aviation Civile. (5) Eurocontrol Safety Regulatory Requirements. (6) Ecole Nationale de l’Aviation Civile. (7) National air traffic services. _Des prestataires également certifiés pour la Défense _ Même si les règlements ne le lui imposaient pas, la direction de la circulation aérienne militaire (dircam) a choisi de faire également certifier ses prestataires de services de la navigation aérienne (armée de l’air, marine, armée de terre et centre d’essais en vol). par le biais d’un arrêté du 4 juillet 2006 et d’une convention établie en septembre 2006, la dircam a été chargée d’effectuer ce travail de certification pour le compte de la dcs. dans cette optique, elle applique une méthodologie définie avec la dcs et elle a désigné des auditeurs du ministère de la défense qui doivent suivre une formation assurée par eurocontrol. Un comité directeur défense de certification et une commission défense de certification ont été créés pour procéder, dans un premier temps, à la certification initiale et prendre en charge, ensuite, la surveillance continue et les renouvellements de certificats. //— Avec la certification de la DSNA, on peut montrer la performance d’un “modèle” français. —// D O S S I E R © E. Dexheimer/Editing © A. Paringaux/Stac
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 S é c u r i t é AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007  AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 les incursions de piste Un risque majeur pour les avions la présence inopportune d’un avion, d’un véhicule, voire d’hommes ou d’animaux sur une piste ou sa zone protégée entraîne des risques graves contre lesquels il convient de se prémunir. a u mois d’octobre2001, alors qu’un brouillard intense recouvrait l’aéro- dromedeMilan,unMD87audécollage percutaunaviond’affairesCessnaCitation quis’étaitengagésurlapisteàlasuited’une erreurdecheminementausol.L’accidentfit 118victimes.Àcausedelatrèsmauvaisevisi- bilité,nilecontrôleurquigéraitlafréquence sol(pourleroulage),nilecontrôleurdela fréquencetour(pourledécollage)n’avaient puserendrecomptedel’erreurduCitation. Lescirconstancesdecettecatastropheconsti- tuentunvéritable«casd’école»,souligne BerioskaMarchant,adjointeauchefdela missionSécurité/QualitédeService/Sûreté àlaDirectiondesServicesdelaNavigation aérienne(DSNA). Lesconséquencesdramatiquesdecetteincur- siondepiste(1)soulignentlanécessitédetout fairepours’enprémunir. L’Europe se mobilise ÀlasuitedelacatastrophedeMilan,Euro- controlédictad’ailleursunpland’actionen cesens.BaptiséEAPPRI(European Action Plan for the Prevention of Runway Incursions), ilcomporte55recommandations,« dont 33 concernent en tout ou partie le prestataire de services de la navigation aérienne »,indique EmmanuelJacquemin,chefdudépartement SécuritéetPerformancedelaDirectiondes OpérationsdelaDSNA. Dès2004,desgroupesdetravaildecequi étaitàl’époquelaDirectiondelaNavigation aérienne(DNA)etleServiceduContrôledu Traficaérien(SCTA)enavaientdéduitunPlan d’ActionSécuritéAéroport(PASA)quis’ap- puyaitsurl’EAPPRI.LePASAviseàrenforcer lasécuritésurlesaéroportsetenparticulierà limiterlesévénementsquimettentencausela sécurité:présenceinopportuned’unmobile, avionouvéhicule,surlapisteoulazonepro- tégéequiluiestassociée.LePASAde2004 comprend26recommandations,quis’adres- sentauxServicesdeNavigationaériennede laDSNA.Lamiseenœuvredecesrecom- mandationsentraînedesactionscorrectives etpréventives.ElleestsuivieparlaDSNA etcontrôléeparlaDirectionduContrôlede laSécurité(DCS).Eneffet,laréorganisation delaDGAC,favorisantuneapprochetrans- versaledelasécurité,laDCSjouedésormais unrôleactifdanslesuivi,enFrance,des recommandationsEAPPRImisesenœuvre nonseulementparlaDSNA,maisaussiparles exploitantsdesaéroportsetdescompagnies aériennes.L’attentionseporteplusspécia- lementsurlesquinzeplusgrandsaéroports français.Carladensitédutrafic,qu’ils’agisse d’avionsoudevéhiculesterrestres,augmente lerisqued’incursions.L’analysedecetype d’incidentsmetenévidencelaprépondérance desfacteurshumains,delapartdespilotes, descontrôleurs,oudesconducteursdevéhi- cules.Ilpeuts’agird’avions«oubliés»parle contrôle,quiautoriseunavionàs’alignersur lapistepourledécollage,puisl’oublieetcroit lapistelibre,oudeclairances(autorisations d’effectuerunemanœuvre,accordéesaupilote parlecontrôleur)malrespectéespourdiverses raisons,tanthumainesquetechniques. Actions de prévention Autantdedomainesdanslesquelspourra etdevrajouerlaprévention.Pourcequiest descontrôleurs,laréductiondetelsincidents passeparlamiseenplacedeméthodesde travailrigoureuses,etde«garde-fou»qui permettentderattraperleserreurs.Quandon parlede«garde-fou»,onpense,parexem- ple,àlagestiondesstrips.Ils’agitd’aide- mémoirenormalisés,unparavion,utilisés parlescontrôleurs,surlesquelsilsreportent desinformationsdetravail.Letableaudes Un problème bien identifié strips,quiregroupecesaide-mémoire,peut ainsicomporterunemplacementspécifique représentantlapiste.Yplaceruntelstripjoue lerôled’unrappel. UnsystèmedesecoursappeléRIMCASa, parailleurs,étémisenplaceàRoissy.Des antennesinstalléesausolpermettentde surveillerlesmouvementsd’avionssurles pistesettaxyways,etdedéclencherune alarmeencasderisqued’incursiondepiste. CesystèmeafaitsespreuvesetlaDSNA aprévudeledéployersurlesprincipaux aéroportsfrançais. Maislescontrôleursnesontpaslesseuls concernés.Il importe de mieux faire travailler ensemble tous les acteurs: contrôleurs,maisaussigestionnairesdes plates-formespourlasignalisationoula miseenplacedeparcoursnormaliséspour les véhicules, conducteurs, compagnies aériennes.C’estcequisepasseauseindes Comités depromotiondela sécurité, en placesurlaplupartdesgrandsaéroports français,etquiseréunissentuneoudeux foisparan.Leurbut:identifierles«points durs»surchaqueaéroportenfonctionde sesparticularitésetdesaconfigurationpro- pre.LeComitédepromotiondelasécurité décideraalorsdesactionsàentreprendre. Celles-cipeuventprendrelaformedecam- pagnesdesensibilisation,derappelsdansle cadredelaformationcontinuedescontrô- leurs(maintiendecompétences),demodi- ficationsdanslasignalisationausol,d’une formationspécifiquepourlesconducteursde véhicules.« Nous avons même vu des cas où cela a débouché sur des modifications dans les méthodes de travail à l’intérieur du cockpit… », indiqueEmmanuelJacquemin.Preuveque touslesacteurssontbienconcernés,àun titreouàunautre. 4— Germain Chambost (1) L’Organisation de l’Aviation Civile Internationale (OACI) a formalisé le 24 novembre 2004 une définition pour « l’incursion de piste ». Une incursion de piste est toute situation se produisant sur un aérodrome, qui correspond à la présence inopportune d’un aéronef, d’un véhicule ou d’une personne dans l’aire protégée d’une surface destinée à l’atterrissage et au décollage d’aéronefs. h Outre des perturbations dans le trafic, certaines incursions peuvent avoir de graves conséquences. D’où les plans de prévention pour réduire les risques. //— Il importe de mieux faire travailler ensemble tous les acteurs : contrôleurs, mais aussi gestionnaires des plates-formes pour la signalisation ou la mise en place de parcours normalisés pour les véhicules, conducteurs, compagnies aériennes. —// Depuis 2002, on note en France une augmentation du nombre des incursions de pistes. Ce qui ne signifie pas que la situation se dégrade. À titre indicatif, on a relevé durant l’année 2005, sur l’ensemble des aéroports français (métropole et DOM/TOM), 109 cas d’incursions d’aéronefs, 36 de véhicules terrestres, 18 de personnes et 198 d’animaux ! L’augmentation des incidents rappor- tés est, en fait, la conséquence de l’effort de suivi engagé depuis plusieurs années, comme cela se produit souvent en matière de sécurité. Ainsi, à Orly et Paris-Charles de Gaulle, le décompte des incidents est réalisé de manière automatique, indique Berioska Marchant. Par ailleurs, ces incursions sont de gravité inégale : à titre d’exemple, un dépassement par un avion du point d’arrêt avant la piste de moins d’un mètre sera comptabilisé comme une incursion. La responsabilité du contrôle aérien n’est engagée que dans moins de 20 % des cas d’incursions de piste, chiffre qui correspond à la moyenne internationale. La prévention des incursions de pistes ne date pas non plus de la publication des plans européen EAPPRI ou français PASA. Le problème est connu et des actions ont déjà été entreprises. À Nice, un Runway Incursion Team (groupe de travail sur les incursions de pistes) existe depuis longtemps. À Paris-Charles de Gaulle, un groupe de prévention pour la sécurité a été mis en place après l’ouverture du doublet des pistes Sud, en 1999. Début 2006, le plan de prévention des incursions de piste a été mis à jour, à la suite de l’entrée en service du doublet des pistes Nord. Des mesures concrètes ont été prises, en particulier au plan des infrastructures. Outre le système de surveillance et d’alerte RIMCAS, le terrain est désormais doté de « barres d’arrêt » : une ligne de feux incrustés dans le revêtement barre les points d’entrée des pistes. Les feux sont rouges tant que le contrôleur n’a pas autorisé l’avion à s’aligner. Ils passent au vert quand l’autorisation est accordée. © G. Voinot/Stac
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 6 C o u l i s s e s AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 simulateurs à l’école nationale de l’Aviation civile le virtuel à bon prix l’enAC est à l’origine d’un simulateur de vol « low cost », élaboré de toutes pièces à partir d’équipements sur étagères. Une performance qui sera suivie d’un deuxième projet, tout aussi ingénieux et économique : une vraie cabine de simulateur d’A340-600 offerte par le constructeur. sentantdesmonomoteurs,ainsi quedeuxentraîneursauxsystè- mesautomatisésdetypeA320, maisaucunementcomparablesà «SimOne»,nomdusimulateur àbascoûtsquiademandétrois ansdetravail.Pouroptimiserla miseensituation,l’homme,qui connaîtaussibienl’universde l’instructionqueceluidupilo- tage,arécupérélacabineenbois d’unemaquettedel’A340réali- séeàl’échelle1,qu’ilahabillé d’un«cœurlogiciel».Cedernier intègrelesmodèlesdevoletde comportementdeséquipements, lesbasesdedonnéesnécessai- resaussibienauvolàvuequ’aux instruments,ainsiquel’ensemble dumatérieldestinéàpercevoir lesréactionsdel’avionvirtuel. Letoutavecrestitutionsonoreet visuellesurécranavecimagesde synthèseen3D.Cetteréalisation adonnématièreàdenombreux projetsd’élèvesingénieursENAC quiontlargementcontribuéau réalisme du simulateur. Pour VincentDurel,iln’apasétédif- ficiled’identifierlesfournisseurs potentiels. « Ils sont peu nom- breux et les logiciels de modélisa- tion actuellement commercialisés sont des versions copiées sur de vrais avions de ligne. En plus du pilotage virtuel, il est possible aussi de simuler le trafic aérien. » Quasiment à moitié prix Pourl’environnementvirtuel,il aexploitéle«FlightSimulator» deMicrosoft,quiestàcejourle logicield’entraînementleplus vendudanslemonde,etatra- vailléavecunesociétéitalienne, ProjectMagenta,quidéveloppe l’undesprojetslesplusaboutis pour reproduire des cockpits AirbusetBoeing.Silavocation premièren’étaitpasderéaliser un simulateur « low cost », le projetacoûtéquelque75000$, contre150000et300000$pour un simulateur professionnel d’aviondeligne.Opérationnel depuisunanetdemi,ilestutilisé //— Les logiciels sont des versions copiées sur de vrais avions de ligne. En plus du pilotage virtuel, il est possible aussi de simuler le trafic aérien. —// principalement dans le cadre delaformationdestechniciens supérieurs,desingénieursENAC, desingénieursducontrôle,des ingénieurs électroniciens et dans certains mastères. Pour VincentDurel,cen’estpasune première. « C’est dans l’air du temps, les prix des PC chutent, le Flight Simulator de Microsoft se développe ». Soninitiativea d’ailleurs attiré l’attention de nombreusesuniversitésinterna- tionalesmaisaussid’industriels. Fortedecetteexpérience,l’école selancel’annéeprochainedans laconstructiond’undeuxième simulateur.« Airbus nous a donné une vraie cabine de simulateur d’A340-600. Le réalisme sera encore plus poussé. “Sim One” était une maquette en bois et les instruments de bord étaient des- sinés. L’idée est d’offrir plus de disponibilité pour les cours mais aussi de servir à l’expérimentation de certaines procédures comme l’anticollision par exemple. » Enfin,lamiseenréseaudeces nouveaux équipements avec lessimulateursdecontrôlede l’ENACvapermettredessimu- lationsnouvelles,pluscomplètes etplusréalistes. 4— Adeline Descamps «il est possible aujourd’hui de construire un poste de pilotage similaire à celui d’un avion réel. En effet, nous trouvons dans le commerce l’en- semble des équipements sur étagè- res pour réaliser, dans des budgets d’investissements raisonnables, un simulateur de vol reproduisant un cockpit extrêmement réaliste », expliqueVincentDurel,chargé dulaboratoire«Systèmedebord» àl’ENAC.« Il n’y avait pas d’obli- gation particulière à la base car nous n’assurons pas la formation pratique des pilotes de ligne. Pour nous, il s’agissait de bâtir un sys- tème permettant à des non-pilotes d’appréhender l’univers du cockpit, l’environnement global du vol et les contraintes du pilotage », poursuit avecmodestiel’instructeur,qui aconçulesimulateur.Eneffet, l’écolepossèdedéjàdeuxsimula- teursdevolprofessionnelsrepré- h Cockpit grandeur nature et navigation virtuelle : le simulateur offre aux élèves ingénieurs une approche plus « réaliste » de l’univers du pilotage. le service technique de l’Aviation Civile de la dGAC l’expertise technique succédant au stBA(1), le stAC a élargi ses compétences dans l’aviation civile en créant un pôle d’expertise navigation aérienne. rattaché à la dCs(2), il lui apporte son appui technique dans les activités de certification et de surveillance. entransformantleSTBAenSTAC,enmars2005,laréformedelaDGACenaaussimodifiélagénéalogie.Commesonnoml’indiquait,l’ancienserviceétait historiquementliéauxbasesaériennes(et rattachéàl’ex-ServicedesBasesaérien- nes),alorsquelenouveau,rattachéàla DCS,élargitlesocledecompétencestech- niquesdesonprédécesseurdansl’aviation civile.« Le STAC est un nouveau service à compétence nationale et pas simplement la juxtaposition de l’ancien STBA et d’une partie de l’ex-STNA(3) (équipement, péril aviaire, environnement, balisage,…) », affirmeson directeur,Louis-MichelSanche.« Son posi- tionnement a évolué : il est d’abord, mais pas exclusivement, un service technique d’appui de la DCS, pour les activités de certification et de surveillance des exploitants, dans trois domaines : les infrastructures et équipements aéroportuaires, la sûreté et, depuis 2005, la navigation aérienne. » « La DCS et les Direc- tions de l’Aviation civile (DAC) sont des servi- ces qui ont besoin de l’expertise du STAC pour instruire des dossiers techniques pointus ou apporter une assistance en matière d’audit », souligneAlainPrintemps,sous-directeur delanavigationaérienne,desaéroportset delasûretéàlaDCS. TroisautresdirectionsdelaDGACbénéficient aussidel’expertiseduSTAC.Ainsi,ilaidela DirectiondesAffairesstratégiquesettechni- ques(DAST)àdéfinirdesspécificationstech- niquesetàréaliserunretourd’expériencesur l’applicationdelaréglementation.LaDirection delaRégulationéconomique(DRE)bénéficie ainsidusoutienduSTACpuisqu’ilpeutfaire officedebureaud’étudespourlesaéroports enrégieetémetdesavissurlesprojetsd’in- vestissementsaéroportuaires.Enfin,pour cesdeuxdirections,ileffectueuneveille technique,quipeutalimenterégalementla DirectiondesProgrammesaéronautiqueset delaCoopération(DPAC). Renforcer les compétences en navigation aérienne Cœurd’activitéduSTAC,ledomaineaéro- portuaire représente près de 80% de ses activités.Maiscesdernièresannées,lepôle sûretéaprisdel’ampleurfaceàl’évolution delamenaceterroriste.« Dans ce domaine, nous devons être à tout moment au courant des capacités de détection disponibles dans le monde, exprimer un avis sur ces moyens et, enfin, tester les produits en laboratoire et dans nos centres de tests », souligneLouis-Michel Sanche.Enfin,lescompétencesdelaDivision Navigationaérienne(DNA)vontserenforcer. SituéeàToulouse,commelesdivisionsEnvi- ronnementetÉquipements,elleserainstallée en2008dansunnouveaubâtimentenface deceluidelaDirectiondelaTechniqueetde l’Innovation(DTI). Afindesedévelopperetd’offrirdesservicesen Europe,leSTACaentreprisdedevenirunorga- nisme«agréé»et«notifié»selonlesexigences desrèglementseuropéens«Cielunique».« À terme, cet agrément lui donnera l’autonomie nécessaire à la réalisation d’audits en navigation aérienne, en particulier au niveau européen », estimeAlainPrintemps.« Le STAC doit donc réfléchir à sa stratégie internationale, notamment au regard de l’ambition de la DGAC d’être une référence en Europe. » Davantageintégrédans lasphèreaviationcivile,avecdespersonnels désormaistousrémunéréspardesprogrammes delaDGAC,leSTACnereniepaspourautant sesorigines.Servicetechniqueduministère desTransports,ilcontinueàœuvrerpourla sûretédestransportsmaritimesetterrestres et,pourleministèredelaDéfense,ilpoursuit sesmissionsd’ingénierieetd’expertise. 4— Daniel Bascou (1) Service Technique des Bases Aériennes. (2) Direction du Contrôle de la Sécurité. (3) Service Technique de la Navigation Aérienne. h À terme et une fois agréé, le STAC pourra réaliser des audits au niveau européen. © P. Stroppa/Studio Pons/ADP © DR
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 6 C o u l i s s e s AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 simulateurs à l’école nationale de l’Aviation civile le virtuel à bon prix l’enAC est à l’origine d’un simulateur de vol « low cost », élaboré de toutes pièces à partir d’équipements sur étagères. Une performance qui sera suivie d’un deuxième projet, tout aussi ingénieux et économique : une vraie cabine de simulateur d’A340-600 offerte par le constructeur. sentantdesmonomoteurs,ainsi quedeuxentraîneursauxsystè- mesautomatisésdetypeA320, maisaucunementcomparablesà «SimOne»,nomdusimulateur àbascoûtsquiademandétrois ansdetravail.Pouroptimiserla miseensituation,l’homme,qui connaîtaussibienl’universde l’instructionqueceluidupilo- tage,arécupérélacabineenbois d’unemaquettedel’A340réali- séeàl’échelle1,qu’ilahabillé d’un«cœurlogiciel».Cedernier intègrelesmodèlesdevoletde comportementdeséquipements, lesbasesdedonnéesnécessai- resaussibienauvolàvuequ’aux instruments,ainsiquel’ensemble dumatérieldestinéàpercevoir lesréactionsdel’avionvirtuel. Letoutavecrestitutionsonoreet visuellesurécranavecimagesde synthèseen3D.Cetteréalisation adonnématièreàdenombreux projetsd’élèvesingénieursENAC quiontlargementcontribuéau réalisme du simulateur. Pour VincentDurel,iln’apasétédif- ficiled’identifierlesfournisseurs potentiels. « Ils sont peu nom- breux et les logiciels de modélisa- tion actuellement commercialisés sont des versions copiées sur de vrais avions de ligne. En plus du pilotage virtuel, il est possible aussi de simuler le trafic aérien. » Quasiment à moitié prix Pourl’environnementvirtuel,il aexploitéle«FlightSimulator» deMicrosoft,quiestàcejourle logicield’entraînementleplus vendudanslemonde,etatra- vailléavecunesociétéitalienne, ProjectMagenta,quidéveloppe l’undesprojetslesplusaboutis pour reproduire des cockpits AirbusetBoeing.Silavocation premièren’étaitpasderéaliser un simulateur « low cost », le projetacoûtéquelque75000$, contre150000et300000$pour un simulateur professionnel d’aviondeligne.Opérationnel depuisunanetdemi,ilestutilisé //— Les logiciels sont des versions copiées sur de vrais avions de ligne. En plus du pilotage virtuel, il est possible aussi de simuler le trafic aérien. —// principalement dans le cadre delaformationdestechniciens supérieurs,desingénieursENAC, desingénieursducontrôle,des ingénieurs électroniciens et dans certains mastères. Pour VincentDurel,cen’estpasune première. « C’est dans l’air du temps, les prix des PC chutent, le Flight Simulator de Microsoft se développe ». Soninitiativea d’ailleurs attiré l’attention de nombreusesuniversitésinterna- tionalesmaisaussid’industriels. Fortedecetteexpérience,l’école selancel’annéeprochainedans laconstructiond’undeuxième simulateur.« Airbus nous a donné une vraie cabine de simulateur d’A340-600. Le réalisme sera encore plus poussé. “Sim One” était une maquette en bois et les instruments de bord étaient des- sinés. L’idée est d’offrir plus de disponibilité pour les cours mais aussi de servir à l’expérimentation de certaines procédures comme l’anticollision par exemple. » Enfin,lamiseenréseaudeces nouveaux équipements avec lessimulateursdecontrôlede l’ENACvapermettredessimu- lationsnouvelles,pluscomplètes etplusréalistes. 4— Adeline Descamps «il est possible aujourd’hui de construire un poste de pilotage similaire à celui d’un avion réel. En effet, nous trouvons dans le commerce l’en- semble des équipements sur étagè- res pour réaliser, dans des budgets d’investissements raisonnables, un simulateur de vol reproduisant un cockpit extrêmement réaliste », expliqueVincentDurel,chargé dulaboratoire«Systèmedebord» àl’ENAC.« Il n’y avait pas d’obli- gation particulière à la base car nous n’assurons pas la formation pratique des pilotes de ligne. Pour nous, il s’agissait de bâtir un sys- tème permettant à des non-pilotes d’appréhender l’univers du cockpit, l’environnement global du vol et les contraintes du pilotage », poursuit avecmodestiel’instructeur,qui aconçulesimulateur.Eneffet, l’écolepossèdedéjàdeuxsimula- teursdevolprofessionnelsrepré- h Cockpit grandeur nature et navigation virtuelle : le simulateur offre aux élèves ingénieurs une approche plus « réaliste » de l’univers du pilotage. le service technique de l’Aviation Civile de la dGAC l’expertise technique succédant au stBA(1), le stAC a élargi ses compétences dans l’aviation civile en créant un pôle d’expertise navigation aérienne. rattaché à la dCs(2), il lui apporte son appui technique dans les activités de certification et de surveillance. entransformantleSTBAenSTAC,enmars2005,laréformedelaDGACenaaussimodifiélagénéalogie.Commesonnoml’indiquait,l’ancienserviceétait historiquementliéauxbasesaériennes(et rattachéàl’ex-ServicedesBasesaérien- nes),alorsquelenouveau,rattachéàla DCS,élargitlesocledecompétencestech- niquesdesonprédécesseurdansl’aviation civile.« Le STAC est un nouveau service à compétence nationale et pas simplement la juxtaposition de l’ancien STBA et d’une partie de l’ex-STNA(3) (équipement, péril aviaire, environnement, balisage,…) », affirmeson directeur,Louis-MichelSanche.« Son posi- tionnement a évolué : il est d’abord, mais pas exclusivement, un service technique d’appui de la DCS, pour les activités de certification et de surveillance des exploitants, dans trois domaines : les infrastructures et équipements aéroportuaires, la sûreté et, depuis 2005, la navigation aérienne. » « La DCS et les Direc- tions de l’Aviation civile (DAC) sont des servi- ces qui ont besoin de l’expertise du STAC pour instruire des dossiers techniques pointus ou apporter une assistance en matière d’audit », souligneAlainPrintemps,sous-directeur delanavigationaérienne,desaéroportset delasûretéàlaDCS. TroisautresdirectionsdelaDGACbénéficient aussidel’expertiseduSTAC.Ainsi,ilaidela DirectiondesAffairesstratégiquesettechni- ques(DAST)àdéfinirdesspécificationstech- niquesetàréaliserunretourd’expériencesur l’applicationdelaréglementation.LaDirection delaRégulationéconomique(DRE)bénéficie ainsidusoutienduSTACpuisqu’ilpeutfaire officedebureaud’étudespourlesaéroports enrégieetémetdesavissurlesprojetsd’in- vestissementsaéroportuaires.Enfin,pour cesdeuxdirections,ileffectueuneveille technique,quipeutalimenterégalementla DirectiondesProgrammesaéronautiqueset delaCoopération(DPAC). Renforcer les compétences en navigation aérienne Cœurd’activitéduSTAC,ledomaineaéro- portuaire représente près de 80% de ses activités.Maiscesdernièresannées,lepôle sûretéaprisdel’ampleurfaceàl’évolution delamenaceterroriste.« Dans ce domaine, nous devons être à tout moment au courant des capacités de détection disponibles dans le monde, exprimer un avis sur ces moyens et, enfin, tester les produits en laboratoire et dans nos centres de tests », souligneLouis-Michel Sanche.Enfin,lescompétencesdelaDivision Navigationaérienne(DNA)vontserenforcer. SituéeàToulouse,commelesdivisionsEnvi- ronnementetÉquipements,elleserainstallée en2008dansunnouveaubâtimentenface deceluidelaDirectiondelaTechniqueetde l’Innovation(DTI). Afindesedévelopperetd’offrirdesservicesen Europe,leSTACaentreprisdedevenirunorga- nisme«agréé»et«notifié»selonlesexigences desrèglementseuropéens«Cielunique».« À terme, cet agrément lui donnera l’autonomie nécessaire à la réalisation d’audits en navigation aérienne, en particulier au niveau européen », estimeAlainPrintemps.« Le STAC doit donc réfléchir à sa stratégie internationale, notamment au regard de l’ambition de la DGAC d’être une référence en Europe. » Davantageintégrédans lasphèreaviationcivile,avecdespersonnels désormaistousrémunéréspardesprogrammes delaDGAC,leSTACnereniepaspourautant sesorigines.Servicetechniqueduministère desTransports,ilcontinueàœuvrerpourla sûretédestransportsmaritimesetterrestres et,pourleministèredelaDéfense,ilpoursuit sesmissionsd’ingénierieetd’expertise. 4— Daniel Bascou (1) Service Technique des Bases Aériennes. (2) Direction du Contrôle de la Sécurité. (3) Service Technique de la Navigation Aérienne. h À terme et une fois agréé, le STAC pourra réaliser des audits au niveau européen. © P. Stroppa/Studio Pons/ADP © DR
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 C o u l i s s e s / P o r t r a i t I s a b e l l e M O n n I E R AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007  PortrAit CHiNOiS Si vous étiez : une saveur : la coriandre dans la cuisine asiatique un parfum : l’ylang-ylang un bruit : la mer une couleur : le vert un animal : le dauphin un objet : l’altimètre une saison : le carême aux antilles un pays : le Québec un film : Midnight Run une époque : l’antiquité grecque une musique : la Wally d’alfredo catalani un héros : Maryse hilsz (aviatrice française détentrice de nombreux records de vitesse et de distance dans les années 1930) un plaisir : le retour des enfants après l’école un principe : l’honnêteté un défaut : l’anticonformisme la qualité recherchée : la tolérance la qualité exécrée : l’absence de doutes une sensation : l’aboutissement un rêve : un vol de convoyage de l’amérique à l’europe un hobby : la marche dAtes ClÉS — Mars 1964 : naissance à Aubervilliers (93) — 1992-1997 : adjoint au chef du bureau Gestion de la Direction de la Navigation aérienne — 1997-2001 : chef du département Opérations du Service du Contrôle du Trafic aérien — 2001-2005 : adjoint au Directeur régional de l’Aviation civile Antilles-Guyane — 2005-2006 : chef du Service de la Navigation aérienne (SNA) Antilles-Guyane — décembre 2006 : chef du SNA-Sud- Sud-Est deslocauxtechniquesdémarrerontdébut2008,avec unanderetard,enraisond’unréajustementbudgétaire pourfinancercetteopération. Les effectifs de contrôleurs aériens de votre service sont temporairement réduits. Comment faites-vous pour pallier cette situation ? Nousrencontronsdesdifficultéstemporairesd’effectifs, notammentchezlescontrôleursaériensetlesperson- nelsdesbureauxdepiste,causéespardesdépartsàla retraite,desmutationsetlescongés.Touslesefforts sontfaitsaveclaDSNApourrétablirlasituation. Pour2005et2006,nousavonsmisenplace,pourles contrôleursaériens,deuxfilièresderecrutement,en plusdescommissionsadministrativesparitaires:àla sortiedel’ENACetparlavoiedesexamensprofession- nels.Nousavonsrenforcéenconséquencelessubdivi- sionsinstructionetlesplansdeformation. Un projet de réorganisation du SNA/AG a été lancé. Pourquoi et où en est-il ? Ils’agitd’uneinitiativelocale,validéeparlaDirection desOpérations,quidoitpermettrederemédieraupro- blèmed’éparpillementdesservices.Cetteréorganisa- tionposelaquestiondelalocalisationdusiègeduSNA enGuadeloupeouenMartinique.Iln’estpasfaciled’y répondrecarceprojetn’estpasqu’undossiertechnique interneauSNA.Nousdevons,eneffet,tenircompte, auniveaulocal,dessensibilitéscontradictoiresetdes débatssouventpassionnéssuscitésparcesujet.Cette décisionetl’achèvementdeceprojetreviendrontàmon successeurpuisquejevaisdirigerleSNA/Sud/Sud-Est, àMarseille,àpartirdelami-décembre. Que retenez-vous de votre expérience aux Antilles et à la Guyane ? J’aicompristoutel’importancedel’écouteetdurespect desparcourspersonnels.Animerunservicecomposite commeleSNA/AGestunexercicedélicatmaisstimu- lant.Endépitd’unecertaineréserve,lespersonnels sontprêtsàavanceravecdesobjectifsclairs.Enfin, l’expérienceresteragravéedansmamémoireetcellede mafamille:cetterégionesttrèsagréableàvivresurtout avecdejeunesenfants.Nousavonsdécouvertune naturefabuleuseetunecultureforteetauthentique. 4— Propos recueillis par Daniel Bascou, le 13 novembre 2006 (1) Direction de l’Aviation civile. (2) Direction du contrôle de la sécurité. Après la création du Service de la Naviga- tion aérienne Antilles-Guyane (SNA/AG) en mars 2005, quel bilan tirez-vous de son fonctionnement ? C’estunbilanglobalementpositifavecdeuxéléments contrastés.Toutd’abord,laréformedelaDGACaété particulièrementpositivecarelleafavorisélerecen- tragesurlesmétiersdelanavigationaérienne.Lesdos- sierstechniquesbénéficientd’unsuivimieuxstructuré toutaulongdelachaînehiérarchique,notammentpour cequiconcernelesaspectssécurité.Enrevanche,cette réorganisationn’apasencorerévélétoutsonpotentiel danslesfonctionsadministratives.Uneévolutionest envisagéedanslecadreprotocolairepourdoterles SNAd’unsupportadministratifinterneàlaDirection desOpérations(DO)delaDSNA. Quelles sont vos relations avec la DAC/AG ? Lesrelationsentrelesdeuxservices,limitéesauxfonc- tionssupportjusqu’àmaintenant,vonts’étendre.La DACetleSNAdoiventprogressivementmieuxcoor- donnerleursactions,notammentcellesdestinéesàleurs partenaireslocauxcommuns,enparticulierlesDDE, lesaéroportsetlescompagniesaériennes.Enfin,dans lecadredel’auditduSNA/AGparlaDCS(2),réaliséen septembredernier,laDAC/AGpourraitavoirlarespon- sabilitédusuividelalevéedesnon-conformités. Quels enseignements tirez-vous des audits déjà réalisés dans votre service ? AprèsdesauditsinternesdelaDSNAetduSNA/AG, nousavonsétéauditésparlaDCSdanslecadredela certificationglobaledelaDSNA,entantqueprestataire deservicesdenavigationaérienne,selonlerèglement européenCielunique.Cedernierauditarévélédes pointsfortsmaisaussidesnon-conformités.Savoir êtreauditéestunecompétenceensoi,celas’apprend. Jepensequenousn’avonspassuffisammentmisen valeurnospointsforts.LeSNA/AGdoitprogresser danscedomaineenvuedel’obtentiondelacertification ISOprévuefin2007. Votre service a lancé plusieurs opérations de génie civil. Où en sont-elles ? LestroisprincipauxaérodromesdelazoneAntilles- Guyanesontconcernés.ÀPointe-à-Pitre,lestravaux dunouveaubloctechniqueontdébutécetété,comme prévu.Lelancementdesinstallationstechniquesadonc puêtreconfirmépourunemiseenserviceprévuefin 2008.LaconstructiondelafuturevigiedeCayennea aussicommencécetété,conformémentauplanning. Enrevanche,àFort-de-France,lestravauxd’extension « Animer un service composite comme le SNA/AG est un exercice délicat mais stimulant. En dépit d’une certaine réserve, les personnels sont prêts à avancer avec des objectifs clairs. » ChEF DU SERvICE DE L A NAvIGATION AéRIENNE ANTILLES-GUyANE © V. Paul/Graphix/DGAC
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 de nombreuses manifestations vont commémorer, en 2007, les cent ans de l’hélicoptère. Une fabuleuse machine que la France a portée dans les airs… ilestparfoisdifficilededéter-minerquelestl’événementhistoriquequidoitêtreprisencomptepourmarquerofficielle- mentledébutdudéveloppement d’unetechniquedevenuecourante aujourd’hui. Comme beaucoup d’autres technologies, celle de l’hélicoptèreestissuedeplusieurs décenniesdetravaux,derecher- chesetd’essais,réalisésavecplus oumoinsdesuccèsendifférents endroitsdumonde.Maisilest universellementreconnuquela Franceajouéunrôledéterminant dansledéveloppementdecette fabuleusemachine. Si le premier vol d’un avion a eulieuenoctobre1890(«l’Éole de Clément Ader»), il apparaît que c’est en 1907 que les trois premières tentatives de soulè- vementverticald’unemachine emportantunpiloteontpuêtre qualifiéesderéussies.Cestenta- tives,toutesréaliséesenFrance, reviennentrespectivementàLouis Breguet,PaulCornuetMaurice Léger.« Cette année a marqué une période charnière dans l’histoire de l’hélicoptère, celle où l’on a basculé des modèles réduits à des appareils montés, équipés au moins d’un organe de commande », précise PhilippeBoulay,historiendela giraviation. Enfait,lapremièreétaperemarqua- bledel’histoiredel’hélicoptèrese situedèslemilieuduXVIIIesiècle, enRussie,avecladémonstration quedesrotorsàaxeverticalpou- vaientassurerunesustentation, donnantàcetypedeconceptle statutd’objetscientifiqueetnon plusdesimple«jouet».Unpeuplus tard,en1784,lapremièredémons- trationdevold’unmodèleréduita eulieuenFrancependantquelques secondes,utilisantl’énergiedela détented’unarcpouractionnerle rotor.Maisilafalluattendre1877 pourassisteraupremiervolmoto- risé–à12mètresdehauteur,sur unedistancede20mètres–d’une machinede3mètresd’envergure etéquipéed’unepetitechaudièreà vapeur,celledeEnricoForlanini. Les soulèvements de 1907 Carlamotorisationaconstitué undesobstaclesfondamentaux del’hélicoptère,qu’ilafalluplus d’unsièclepoursurmonter,etqui atrouvésonaboutissement,en termes de performances, avec l’adaptationd’uneturbomachine, danslesannéescinquante.Tous lestypesdemoteursontétésuc- cessivementenvisagésetessayés avecplusoumoinsdebonheur:à poudre,électrique,àvapeur,puis àcombustioninterne.Lestrois «soulèvements»de1907ontpu êtreréalisésgrâceàdesmoteurs àpistonsdonnant24à40che- vauxdepuissancethéorique.Ils ontmarquéladeuxièmeétapedu développementdel’hélicoptère. Plustard,lepremierkilomètre en circuit fermé a été franchi par Étienne Oehmichen en 1924,tandisqu’unemachinede LouisBreguetetRenéDorand, le «Gyroplane Laboratoire», vatenirl’air(àunecentainede mètresdusol)pendant1heure entièreen1936. Dèslors,denombreuxpaysont participéaudéveloppementde l’hélicoptère,enapportantcha- cun leur pierre à l’édifice. Les AllemandsetlesAméricainsont réalisédegrostravauxpendantet aprèslaSecondeGuerremondiale. LaFranceareprisparlasuiteson rôleactif,quiseconcrétiserapar l’apparition de l’Alouette II en 1955,véritablepointdedépart del’industrieactuellefrançaiseet européennedel’hélicoptère(voir Aviation Civilen°335). Autotal,cesontdesdizainesde milliersdemachinesquiontété construitesencentans,dupetit biplaceécoleaméricainRobinson R22àmoteuràpistons,augigan- tesqueMi12soviétiquebirotordes années1960,dotéd’unesoutede4,4 mètresdesectionetpouvantpeser jusqu’à105tonnesaudécollage! Lesmanifestationsdecommémo- rationducentenaireserontcoor- donnéesparl’UnionFrançaisede l’HélicoptèreouUFH,fondéeen 2003,pourdéfendreetpromou- voirl’hélicoptère. 4— Régis Noyé h Le 13 novembre 1907, près de Lisieux, Paul Cornu, fabricant de cycles et pilote de la machine de son invention, décolle de 30 cm… pendant une vingtaine de secondes… 2007 : l’héliCoPtère A Cent Ans Une affaire française //— « L’Alouette II » marque le véritable point de départ de l’industrie actuelle française et européenne de l’hélicoptère. —// L e c t u r e s // les secrets de l’aéropostale Les années Bouilloux-Lafont 1926-1944de Guillemette de Bure Guillemette de Bure est la petite-fille de Marcel Bouilloux-Lafont. Peintre de talent, passionnée par l’œuvre de son grand-père, elle a mené au fil des années des recherches, en France et en Amérique latine, pour mieux connaître l’Aéropostale et compren- dre les événements qui ont jalonné l’histoire de la Ligne. À Partir d’une documentation exceptionnelle, elle a reconstitué les succès, mais aussi les heurs et malheurs, de Marcel Bouilloux-Lafont. Homme d’affaires brillant installé en Amérique du Sud, il construit des ports et des chemins de fer, ou encore une bonne par- tie des nouveaux quartiers de Rio. En 1926, quand Pierre-Georges Latécoère se heurte à de sérieuses difficultés qui mettent en cause la prolongation du réseau de l’Aéropos- tale, Bouilloux-Lafont lui rachète la compagnie. Il finance la construction d’une quinzaine d’aérodromes équipés de TSF et de moyens de radio- goniométrie. Sous son impulsion, dès 1930, la Compagnie générale Aéropostale dispose de 218 avi- ons, 21 hydravions, 8 navires et exploite un réseau de 17 000 km. Le 26 mai 1930, Mermoz écrit à Bouilloux-Lafont : « L’affection et le dévouement de nous tous vous est acquis ». Dès cette épo- que, les difficultés vont obscur- cir cette belle réussite. Le krach À table ! Embarquement immédiat pour Osaka Si chaque mi-novembre, les avions cargo d’Air France décollent à pleine charge les soutes remplies de Beaujolais nouveau vers le pays du Soleil Levant, il en va tout autrement en ce début d’année, pour un tout petit produit, véritable joyau de notre gastronomie. Avez-vous deviné ? Il s’agit de ces diamants noirs que l’on trouve dans la région de Lalbenque (Lot) notamment, et plus communément appelés truffe noire Mélanosporum. En ce début d’année, elles sont à leur apogée. À quelques 9 800 kilomètres du Périgord, le cuisinier Dominique Corby les attend… de fourchette ferme dans son restaurant d’Osaka, la capitale de la gastronomie franco- nipponne. Bel ambassadeur de la gastronomie franco- japonaise, il va proposer des « taïragaï » (en japonais le « r » se prononce « l ») qui sont de grosses coquilles Saint-Jacques dans une coquille de moule. Il va ensuite les contiser de quelques rondelles truffières, et les accompagner d’une salade de pommes de terre « red moon » (variante locale de la Roseval) légèrement badigeonnées d’huile de truffe, et agrémentée de quelques particules de truffe (encore !). Au dernier moment, on l’assaisonnera d’une délicate vinaigrette à base d’huile de noisette et bouquet de pommes. Et avant d’embarquer – forcément à l’heure ! – nous irons jeter un dernier coup d’œil au Kuromo-ichiba, marché local si particulier… Sayonara et… bon appétit ! Gauthier Pajona Chef de cabine principal A.F. Restaurant panoramique Sakura, Hôtel New Otani Tél. : (0081) 06 6920 7331 S a v e u r s de Wall Street et la révolution brésilienne d’octobre 1930, tout d’abord, les promesses non tenues des autorités françaises, ensuite, vont fragiliser l’Aéropostale puis la conduire au dépôt de bilan. Marcel Bouilloux-Lafont, mort ruiné en 1944. Ce livre retrace les moments les moins connus, les plus étonnants de l’Aéropostale. • Éditions Privat / Collection Aviation 160 pages - 17,90 euros // Avions de rêve Les plus beaux avions de collection en vol Pour Xavier Méal, les avions que l’on peut admirer dans les musées sont beaux. Mais à ses yeux, il leur man- que l’essentiel : une âme. Dans cet ouvrage exceptionnel, ce photographe a choisi de nous livrer vingt-cinq avions capturés en plein vol et figurant parmi les plus belles col- lections du monde : biplans d’avant- guerre, warbirds de la Seconde Guerre mondiale, avions de course hors normes, multimoteurs légendaires et bizarreries aéronautiques… Xavier Méal parcourt la planète depuis quinze ans pour les photogra- phier dans l’azur infini. Il livre ici plus de 200 photos exceptionnelles, nous raconte le destin extraordinaire de ces avions qui ont traversé les âges et les affres de l’Histoire et qui, au seuil de leur disparition, ont trouvé, en la personne de leur propriétaire, un sauveur capable des pires folies pour leur redonner vie et devenir ainsi de véritables joyaux de l’aviation. Xavier Méal, rédacteur en chef adjoint du Fana de l’aviation, exerce son métier de journaliste depuis quinze ans. Passionné par l’aviation depuis son plus jeune âge, et plus particu- lièrement par les avions de collection,  E s c a l e / É v a s i o n AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 il parcourt le monde à la découverte d’appareils tous plus rares et éton- nants les uns que les autres pour les photographier en vol. • Editions larivière 176 pages - 39 euros // Paris /Angkor itinéraire d’un défi Paul dubrule En 2002, Paul Dubrule décide de rejoindre le Cambodge à vélo afin d’inaugurer l’école de formation qu’il a créée à Siem Reap. Avec l’aide de George Schaller, barou- deur et ancien de Terre d’Aventures, l’expédition se prépare minutieuse- ment. Au départ, il s’agissait d’un pari : celui de pédaler jusqu’à Angkor et ainsi prouver que le courage et la détermination peuvent l’empor- ter sur l’âge. Après avoir traversé l’Allemagne, l’Autriche, la Hongrie, l’Ukraine, la Russie, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Chine et le Tibet occidental et oriental, le Laos, la Thaïlande, Paul Dubrule atteint finalement le Cambodge au bout de huit mois (le 24 octobre 2002) dont trois passés à plus de 5 000 mètres d’altitude. Un périple de 15 272 kilo- mètres à vélo… Ce carnet de voyage retrace l’aventure d’un homme de 67 ans qui laisse famille, responsabilités et confort derrière lui pour se lancer à l’assaut des hauts plateaux du Tibet. Le récit est accompagné d’extraits du journal de bord tenu par Paul Dubrule ainsi que des témoignages de son entourage. Co-fondateur du groupe Accor, maire de Fontainebleau de 1992 à 2001, sénateur de Seine-et- Marne de 1999 à 2004, Paul Dubrule est président de Maison de la France depuis mars 2005. • Parution : 1er février 2007 Éditions de la Martinière 160 pages - 26 x 17,5 cm - 36 euros © UFH
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AV IA T ION Civile L e M a g a z i n e d e l a D i r e c t i o n G é n é r a l e d e l ’ A v i a t i o n C i v i l e J a n v i e r - F é v r i e r 2 0 0 7 / N ° 3 3 9 / 3 , 0 5 C Notre prochaiN dossier Les règles de gouvernance de la sécurité en Europe Face à l’accroissement régulier du trafic aérien en Europe, l’idée d’une harmonisation de la sécurité au niveau communautaire a fait son chemin depuis le système développé à travers les JAA. Avec la création de l’AESA, notamment, la sécurité du ciel européen est désormais passée d’une ère de coopération à la construction d’une réglementation uniforme et au développement de normes communautaires. Quels vont être les rôles et compétences des différentes institutions impliquées, au niveau européen, dans la sécurité aérienne ? Navigation aérienne Les figures imposées de la certification
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6 T é l e x opérations de dégivrage ne posaient aucun problème. La majorité des opé- rateurs, en plus de leur lance, tenait tous un appareil photo à la main… Un mot de conclusion ? Des moments inoubliables qui m’ont permis de passer de l’autre côté du « miroir », car à Toulouse, la DGAC accompagne ce projet européen depuis plusieurs années. Pouvez-vous rapidement nous présenter la Flight Safety Foundation ? Fondéeen1947auxÉtats-Unis,laFondationpourlaSécuritéaérienne estuneorganisationinternationaleàbutnonlucratif,nonpolitique etcomplètementindépendante.Elleœuvrepourl’améliorationde lasécuritéetlapréventiondesaccidents.Pourcefaire,ellebénéfi- cied’untrèslargepaneld’adhérents–plusde1000–répartisdans 150pays.Ceux-cisontdenatureetd’originetrèsvariées,individus etorganisations,industrielsetopérateurs.Sonbudgetestdel’ordre de4millionsdedollarsparan.Airbusestd’ailleursl’undenosplus importantscotisants. Pouvez-vous nous expliquer quels sont les modes d’action de la Fondation et quelle est son influence ? Nousidentifionslesproblèmesdesécuritéetlesétudionsenconcer- tationaveclesdifférentsspécialistesconcernés.Nosmodesd’action sontvariésenfonctiondessujetsetdesopportunités.Nousagis- sonsautraversdeprogrammesd’audits,derecherches,depublica- tions,deséminaires,etc.Noustransmettonsnosconclusionsounos recommandationsauxacteursintéressésdelachaînedutransport aérien.Lenombreetlavariétédenosmembres,ainsiquenotretotale indépendance,constituentnotreforce.Ilssontégalementgarantsde notreobjectivité.Nousnousexprimonsd’uneseulevoix,aunomde l’ensembledenosmembres,etnoussommesécoutés. Quels sont aujourd’hui les principaux défis pour la sécurité aérienne ? Jepourraisrésumerceux-cientroismots:traçabilité,transparence etsécurisationdesenquêtes.Letransportaérienévoluedansun environnementauxenjeuxparfoiscontradictoires.Ilfaitégalement intervenirdesmétiersextrêmementvariés.Decefait,desfaiblesses oudesvidesdelaréglementationpourraientêtreexploitésaudétri- mentdelasécurité. Ilexistedesmoyensd’évitercetécueil.D’abord,uneplusgrande traçabilitéenmatièredepropriétédesavions,parexemple,autravers duregistredesimmatriculations.Ensuite,unemeilleuretransparence dansl’exploitationdecesavions.C’estd’ailleurscequifaciliterale travaildel’enquêtequiessayera,encasd’accident,d’endéterminer lescausesprobablesetd’entirerlesrecommandationsvisantàéviter qu’ilnesereproduise. Maisilnefautpasqu’unrégimedepénalisationexcessifvienneentra- verlerecueildesinformations,nil’efficacitédel’enquête,neserait-ce queparlacraintedepoursuitesjudiciairesàl’encontredesacteurset destémoins.C’estpourquoinousavonssignéle27octobre2006avec lestroispartenairesquesontl’ANAE(4),laRAE(5),etlaCANSO(6),une résolutionrelativeàlapénalisationdesaccidentsd’aviation(7). Vous venez de prendre vos fonctions de président de la FSF, quelles sont vos priorités ? Ellessontaunombrededeux.Lapremièreestdeconsoliderleréseau international,solidaire,queconstituelaFondation,etderendrecelui-ci plusefficaceencore.Ilfautfaireensortequetoutlemonde–j’entends touteslescatégoriesprofessionnellesquisontimpliquées–puissent separlerettravaillerensembledanslemêmebut:lasécurité.Que nousinstituionsunvéritablepartagedel’information. Ladeuxièmeprioritéestd’aidertouslespaysquiconnaissentousont lesplussusceptiblesdeconnaîtredesaccidents.Ilsdoiventbénéficier delaconnaissanceetdel’expériencedesautres.L’idéalserait,bien sûr,quetoutesleslistesnoiresdisparaissent…!Quandunpaysest touchéparunaccident,c’esttoutelacommunautéaéronautiquequiest concernée.Cettesolidaritéesttrèsfortedechaquecôtédel’Atlantique, maiselledoitégalements’exercerversd’autrespays. C’estlaraisonpourlaquellej’airenduhommage,dansmondiscours d’ouverture,àl’enquêteduBEAfrançaisetàsonrapportdansl’ac- cidentd’unBoeing727survenuen2003auBénin.C’estl’exemple mêmedecequ’ilfautfaire. 4— Propos recueillis par Régis Noyé (1) Fondation pour la Sécurité Aérienne. La DGAC est membre de la FSF via la Direction du contrôle de la sécurité (DCS). (2) Federal Aviation Administration (Autorité de l’aviation civile américaine). (3) Organisation de l’Aviation Civile Internationale. (4) Académie Nationale de l’Air et de l’Espace. (5) Royal Aeronautical Society. (6) Civil Air Navigation Services Organisation. (7) Disponible sur le site de la FSF : www.flightsafety.org AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007  L ’ i n t e r v i e w Le personnage est plutôt jovial et on le devine tout de suite ravi d’avoir à parler de son sujet favori : la sécurité aérienne. D’ailleurs, on s’aperçoit très vite, en discutant avec lui, de sa détermination. Dégagé de toute appartenance à un corps professionnel, il estime avoir désormais les mains libres au sein de la Fondation pour avoir un vrai pouvoir d’influence. Et « Bill » Voss a toutes les compétences pour cela, car il connaît l’aviation sous toutes ses formes. Après vingt-trois ans passés à la FAA(2), il vient de quitter un poste de Directeur de la Navigation aérienne à l’OACI(3). W i l l i a m V o s s P R é S I D E N T D E L A F L I G h T S A F E T y F O U N D A T I O N ( 1 ) Route Prouving de l’A380 : le témoignage de Joël Rault, directeur de l’Aviation civile Sud L’Agence européenne de la Sécurité aérienne (AESA) et la Federal Aviation Administration (FAA) ont décerné conjointement, le 12 décembre 2006, la certification de type au plus gros avion civil du monde, l’Airbus A380. Cet événement majeur clôt une campagne d’essais en vol commencé le 27 avril 2005 et qui s’est terminée le 29 novembre par le « Route Prouving » (voir encadré). Joël Rault, directeur de l’Aviation civile Sud était à bord du dernier vol de ce Route Prouving (du 25 au 29 novembre 2006). Nous lui avons posé quelques questions. Comment avez-vous vécu ce vol du « tour du monde » ? Indépendamment du côté magi- que du vol – faire le tour du monde en 4 jours en survolant les deux pôles est absolument fantastique – ce que l’on retient, ce sont à la fois un réel sentiment de sécurité, renforcé du reste par la taille de l’avion, et d’excellentes conditions de confort. Sécurité, de par les qualités de vol de l’avion, même par temps de turbulence ; confort, car cet avion est doté d’une cabine dont le niveau sonore est très faible. En outre, les dimensions exceptionnelles de cette cabine permettent une circulation aisée : on peut déambuler pendant les vols longues durées (Johannes- burg/Sydney 15 h 45 de vol). Quelle était l’ambiance à bord ? La soixantaine de personnes à bord a constitué très rapidement un groupe uni qui s’est véritablement « approprié » l’avion. Il se dégageait de cet ensemble une chaleur humaine intense, une communauté soudée autour de l’avion. La Terre vue de l’A380, c’est une expérience unique. Quelles sont les images que vous gardez en mémoire ? Deux images majeures : l’Antarctique et une aurore boréale au-dessus du pôle Nord, sans oublier l’atterrissage à Vancouver sous la neige, filmé par la caméra placée dans la dérive de l’avion, Que retenez-vous de l’accueil dans les escales ? L’A380 a fait escale pour la première fois à Johan- nesburg et Vancouver. Notre arrivée en Afrique du Sud n’est pas passée inaperçue, une foule impor- tante était présente pour assister à l’arrivée de l’appareil sur l’aéroport international O.R. Tambo. L’avion a été, selon une tradition, « baptisé » par les lances des camions de la Sécurité. À Vancouver, la neige nous a permis de voir que les La dernière série de tests Les vols « Route Prouving » visent à vérifier la conformité de l’avion sur les trajets et escales de sa future exploitation commerciale. Le programme « Route Prouving » de l’A380 comportait 4 séries de vols. Cette dernière série de tests a débuté le 13 novembre et s’est terminée le 29 novembre par le vol Vancouver/Toulouse. Au cours de ces 18 jours, l’avion a parcouru 127 788 km (69 000 nm) en 152 heures. L’escale la plus longue, Johannesburg/Sydney, 13 512 km (2 960 nm) en 15 h 45, a permis de survoler le Pôle sud. Il avait auparavant fait escale à Singapour, Séoul, Hong Kong, Narita, avant de se rendre en Chine avec des escales à Guangzhou, Pékin et Shanghai. L’enthousiasme débordant de futurs grands voyageurs comme ici sur le tarmac de l’aéroport de Shanghai en Chine. © Airbus © FSF
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10 H o r i z o n s / C o n s t r u c t i o n AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 11 A300 / 310, une lignée d’avions à succès P remier avion biréacteur gros-porteur au monde, l’Airbus A300/310 aura finalement été produit à 821 exemplaires. Lancé en mai 1969 et mis en ligne par Air France en mai 1974, l’Airbus A300 a été commercialisé à 566 exemplaires dont les cinq A300-600ST spécialement aménagés pour le transport des éléments Airbus. D’ailleurs, c’est avec l’A300 qu’a été inauguré le transport par la voie des airs (Super Guppy) des différentes pièces provenant des sites de production du consortium européen. Lancé de son côté en juillet 1978, l’Airbus A310 a été fabriqué à 255 exemplaires entre 1983 et 1998. Cet appareil a été le premier gros-porteur équipé d’un poste de pilotage à deux dans lequel la tech- nologie numérique et les écrans cathodiques ont été introduits. Avec ces deux types d’appareils dont plus de 650 sont actuellement en service auprès de quatre-vingts utilisateurs dans le monde, Airbus a inventé un concept de standardisation de flotte qui est devenu l’un de ses principaux arguments commerciaux. C’est ainsi qu’un pilote certifié sur l’un de ces modèles peut être habilité au pilotage d’un autre modèle à l’issue de quelques journées de formation seulement. Au sein de la gamme Airbus, l’A300-600F pourrait être remplacé par une version cargo de l’A330. MAisons de l’environneMent Des contrôleurs à la rencontre des riverains À lasuitedeleurréorganisationrespective auprintemps2005,laDGACetAéroports deParisontsigné,le12octobredela mêmeannée,unprotocoled’accordrelatifà l’informationenmatièredesurvols.Ilprécise leursmissionsrespectivesetfaitl’objetd’un suivirégulieretcoordonnéentrelesdeuxorga- nismes.« Cette évolution modifie en profondeur le système d’information des riverains en région parisienne : ADP conserve, dans son champ d’ac- tion, la mesure du bruit, de la pollution de l’air, de la pollution de l’eau et des déchets produits par l’activité de ses aéroports. De son côté, la DSNA(1) devient l’interlocuteur principal sur les questions de circulation aérienne »,expliqueJacqueline Pédron,chargéed’affairesàlaMissionEnvi- ronnementdelaDSNA.Lanouvellerépartition descompétencesprévoitqu’AéroportsdeParis assure,avecsesMaisonsdel’Environnement, unpremierniveaud’informationetréponde auxrequêtesdesvisiteurs(riverains,élus, associations…).« Dès lors que des explications complémentaires relatives au dispositif de circu- lation aérienne, à son mode opératoire et à ses perspectives d’évolution s’avèrent nécessaires, Aéroports de Paris transmet la demande à la mission environnement de la DSNA »,précise JacquelinePédron. Deux permanences hebdomadaires LeprotocoleaprévuquelaDGACmettrait àdispositiondespersonnelscompétentsen matièredecirculationaériennepourapporter uneexpertiseauseindesMaisonsdel’En- vironnement.LamissionEnvironnementa décidédecréerunespaceentièrementdédié àlanavigationaériennedanschacunedes deuxMaisonsdel’Environnementd’Orlyetde Roissy(2),dotédediversoutilspédagogiques etdecommunication(3). Pourfairevivrecetespace,desingénieurs ducontrôledelanavigationaérienne(ICNA) retraitéssontprésentsdanschacunedesdeux Maisons,depuisle2octobre2006,leslundiset mercredisde10heuresà16heuressansinter- ruption(saufenaoûtetlesjoursfériés).Ces contrôleursaérienssontchargésd’unemis- siondecommunicationauprèsdesvisiteurs: élus,riverains,membresd’associations…Ils sontàleurécouteetdoiventexpliquerde manièresimpleetaccessibleundispositif trèscomplexe.Lescontrôleursaérienssont plusparticulièrementchargésderépondre àtoutequestionportantsurledispositifde circulationaérienne(liéausiteconcerné), surlestechniquesducontrôleaérienetses contraintes,lescaractéristiquesdusurvol desavionsenrégionparisienne,lesprocé- duresd’atterrissageetdedécollage,lamise enœuvredesVolumesdeProtectionenviron- nementale(VPE).Ilspeuventainsiexpliquer lescontraintesdumétier,tellesqueletravail entempsréel,lagestiondespointesdetra- fic,l’impératifdesécurité,laséparationdes flux,lesdistancesdesécuritéentreavions. Demême,ilssontamenésàdécrirelephéno- mènecomplexedeladispersiondestrajectoi- res(« pourquoi les avions ne suivent pas tous des rails ? »), tantaudécollage(effetduvent, performancesdifférentesdesavions…)qu’à //— Nous pouvions difficilement trouver meilleur expert que les contrôleurs pour expliquer les contraintes inhérentes au transport aérien. —// l’atterrissage(guidageradar).« Nous pouvions difficilement trouver meilleur expert que les contrôleurs pour utiliser ces outils et expliquer les contraintes inhérentes au transport aérien, en particulier à la sécurité en matière de survol, de trajectoire, d’atterrissage ou de décollage », souligneJacquelinePédron. 4— Michaël Couybes (1) Direction des Services de la Navigation Aérienne. (2) Les lundis et mercredis de 10 heures à 16 heures, sans rendez-vous. – Maison de l’Environnement de Roissy Zone de Fret 2 95711 Roissy Charles-de-Gaulle cedex Accueil : 01 48 64 63 82 – Maison de l’Environnement d’Orly Face au 73 de l’avenue Jean-Pierre Bénard à Athis-Mons Accueil : 01 49 75 90 70 (3) Notamment des logiciels tels que ISIS (logiciel de bruit), 3D Bridgnet et Elvira 3D (logiciels de visualisation des trajectoires aériennes), ainsi que des supports divers (diapositives PowerPoint, modules pédagogiques sur le travail du contrôleur aérien, films, CD-Rom…). Le logiciel Vitrail, développé par ADP, qui permet de rejouer le trafic de la région parisienne, est également présent dans cet espace. depuis octobre dernier, huit contrôleurs, qui sont aussi de jeunes retraités, assurent des permanences d’information aux riverains sur la circulation aérienne en région parisienne au sein des Maisons de l’environnement de Paris-Charles- de-Gaulle et d’orly. h Hervé Briand, contrôleur à la retraite, répond aux questions des riverains à la Maison de l’Environnement de Roissy. E n v i r o n n e m e n t h Entretien d’un A310 au centre de maintenance Air France. ©P. Delapierre-Air France © E. Dexheimer/Editing
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1 H o r i z o n s / A é r o p o r t s AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 AVIATIONCivile 339 Janvier-Février 2007 1 sur ses deux plates-formes de Paris-orly et Paris-Charles de Gaulle, Aéroports de Paris accueille et gère près de 200 compagnies aériennes. selon un processus rigoureux qui ne relève en rien du hasard. pour la saison d’hiver 2006/2007,lesaéroports parisiens accueillent six nouvelles compagnies aérien- nes:KenyaAirways,AirOneet MyWayAirlinesàParis-Char- lesdeGaulle;AirBerlin,Clic- kairetElysairàParisOrly.Elles viennentrejoindrelesquelque 200transporteursquifréquen- tentdéjàlesaéroportsparisiens, dont150réguliersàCDGet40à Orly. Sur chacun de ces deux aéroports,unpôlecommercial dépendantdeladirectiondela plate-forme gère les relations aveccesclients. Arnaud Sabatier, responsable des relations avec les compa- gnies aériennes à la Direction delaStratégieetdelaQualité d’AéroportsdeParis,intervient quantàluienamont:« Nous tra- vaillons sur l’accès au marché des aéroports parisiens et au dévelop- pement du trafic, en démarchant les compagnies ou en répondant à leurs propres demandes, tout en veillant à l’équilibre entre nos deux plates-formes de CDG et d’Orly. » Toute compagnie aérienne qui souhaite se poser sur l’un des deux aéroports parisiens doit, aupréalable,respecterplusieurs étapes.Si,parexemple,ils’agit d’unecompagnienoncommunau- taire,elledoitdisposerdedroits detraficnégociésentrelesauto- ritésdel’aviationciviledesÉtats concernés.Ensuite,lecahierdes chargesapplicableàAéroportsde Parisprévoitquelescompagnies sontaffectéesselonlescapacités disponiblesetlanaturedestrafics (court,moyen,longcourrierou affaires,etc.).Lacompagniedoit aussisevoirattribuer,parl’asso- ciationindépendanteCohor(1),des créneaux,quisontenfaitl’auto- risation,pourunhorairedonné, d’utiliserlesinfrastructuresdela plate-forme.« Mais dans les faits, les compagnies oublient parfois ces différentes étapes »,souligne ArnaudSabatier.« C’est pourquoi ADP a publié à leur intention un guide pratique afin de faciliter leurs démarches et leur accès au marché des aéroports parisiens » (voirencadré). Un pôle commercial par aéroport Cen’estqu’unefoistoutesceséta- pesréalisées,quel’affectationsur unterminalpeutêtreaccordéepar AéroportsdeParisetques’ouvrent les discussions sur les aspects pratiques.Àcestade,cesontles pôles commerciaux des plates- formesquiprennentlerelais.Ils ontétécrééstoutspécialement ilyadeuxansafin,notamment, d’offrirauxcompagniesclientes desinterlocuteursprivilégiésetde proximité.« Nous devons prendre en compte, d’un côté les capacités disponibles avec une volonté d’opti- misation et, de l’autre, les souhaits des compagnies »,indiqueFrançois Bru,chargédesrelationsavecles compagniespourladirectionde l’aéroportParis-Orly. « En règle générale, nous appre- nons l’arrivée d’une compagnie environ un mois à l’avance. Une fois que l’on détient cette informa- tion, nous avons besoin de savoir quels appareils seront exploités, selon quels régimes de vols, et avec quels prestataires d’assistance en escale… »,énumère-t-il.Aéro- portsdeParisetlacompagnie s’accordentalorssur De nouveaux guides pour les compagnies clientes Les directions d’aéroports proposent respectivement à Paris-Orly, depuis octobre, et à Paris-CDG, depuis novembre, un « Guide du client ». Ces guides « B to B » (Business to Business), fournissent aux compa- gnies toutes les informations utiles sur les formalités administratives à accomplir pour effectuer leurs opérations aériennes sur une plate-forme. Y sont notamment détaillées, les procédures d’attribution de ressources (droits de trafic, créneaux horaires, programmes de vols, autorisations de circulation, etc.) avec le contact référent et ses coordonnées. Ces supports décrivent également l’ensemble des services aéroportuaires et prestations associées fournis par Aéroports de Paris sur ses plates-for- mes : services aux avions, prestations domaniales, prestations industrielles et d’affaires…. Ces guides sont diffusés systématiquement auprès de chaque nouvelle compagnie et progressive- ment aux autres. À noter qu’ils sont également proposés aux sociétés d’assistance en escale qui opèrent sur l’une des deux grandes plates-formes parisiennes. l’accueil des compagnies aériennes sur les aéroports parisiens Bienvenue à Paris //— « Les attentes des compagnies concernent principalement les moyens matériels et organisationnels mis en œuvre pour offrir une exploitation fluide et ponctuelle. —// ● ● ● © E. Dexheimer/Editing © V. Paul/DGAC
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Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales Publications : «Les Finances des communes de 10.000 habitants et plus en 2008» Direction générale des collectivités locales/DESL Mise en ligne : mai 2010 7 Analyse d'ensemble des communes métropolitaines de 10 000 habitants et plus (hors Paris) Les résultats présentés concernent les 899 communes de France métropolitaine ayant une population totale supérieure ou égale à 10 000 habitants au recensement général de la population de mars 1999 y compris les recensements complémentaires pris en compte au 01/01/2008. La ville de Paris, du fait de ses particularités, a été exclue du champ de cette étude (à titre indicatif, les dépenses de la ville de Paris atteignaient près de 6,0 milliards d’euros en 2008 soit 2 730 euros par habitant). En 2008, les résultats financiers de ces communes ont été les suivants : Recettes totales : 48,104 milliards d’euros Dépenses totales : 47,651 milliards d’euros Le tableau suivant présente l'évolution, en euros courants et en euros constants, des recettes et des dépenses totales depuis 2002 : 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Evolution des recettes totales : en euros courants...................... en euros constants*.................. + 2,3 % + 0,0 % + 1,4 % - 0,1 % + 2,7 % + 1,1 % + 2,3 % +0,3 % + 4,4 % +2,0 % + 3,8 % +1,3 % + 0,7 % - 1,6 % Evolution des dépenses totales : en euros courants..................... hors gestion active de dette (1) en euros constants*.................. hors gestion active de dette(1) + 1,2 % (+ 0,5 %) - 1,1 % (- 1,2 %) + 1,3 % (+ 1,1 %) - 0,2 % (- 0,4 %) + 2,8 % (+ 2,5 %) + 1,2 % (+ 0,9 %) + 3,2 % (+ 3,3 %) +1,2 % (+ 1,2 %) + 4,1 % (+ 4,3 %) +1,7 % (+ 1,9 %) + 3,8 % (+ 3,9 %) +1,2 % (+ 1,4 %) - 0,3 % (- 0,5 %) - 2,7 % (- 2,9 %) Évolution du PIB en volume... +1,2 % +0,8 % +2,5 % +1,9 % +2,2 % +2,3 % +2,0 % * taux déflatés par l'indice des prix du PIB Sources : comptes administratifs DGCL, comptes de gestion DGFiP En 2008, les dépenses totales réalisées par les communes métropolitaines de plus de 10 000 habitants n’ont que légèrement diminué de 0,3 % par rapport à 2007. Si l’on exclut les mouvements financiers dus à la gestion active de la dette (1), l’évolution s’établit à – 0,5 %. Les mouvements liés aux opérations de gestion active de la dette1 ont été exclus du reste de l’étude, car il s’agit d’opérations inscrites en recettes et dépenses qui gonflent artificiellement les volumes budgétaires. Cette évolution stable par rapport à 2007 est imputable à l’effet conjugué de la progression moins soutenue des dépenses de fonctionnement (+ 2,5 %) et de la brutale baisse des dépenses d’investissement ( - 6,3 %). En effet l’effort d’équipement brut diminue de façon conséquente ( - 7,5 %) en année électorale. L’influence de l’intercommunalité, qui s’accompagne de transferts de compétences et donc de dépenses et de recettes, est moins marquée sur les évolutions des budgets communaux pris dans leur ensemble en raison de la forte couverture du territoire déjà atteinte en 2007. Ainsi les communes enregistrent une croissance de leurs dépenses de fonctionnement de même amplitude qu’en 2007. Cependant, au niveau individuel, les budgets des communes appartenant à des groupements à fiscalité propre, en particulier ceux à taxe professionnelle unique, se trouvent modifiés tant en niveau qu’en structure (cf. chapitre sur l’influence de l’intercommunalité). 1 Sont compris sous les termes de « gestion active de dette » ou encore « réaménagement de la dette » : - d’une part, les remboursements anticipés de dette classiques refinancés par emprunt, comptabilisés à l’article 166 « refinancement de dette » - d’autre part, les mouvements de dette équilibrés en dépenses et en recettes correspondant à l’utilisation des nouveaux produits de gestion active de la dette : crédit long terme renouvelable (CLTR), ouverture de crédit à long terme (OCLT) et prêt à capital et taux modulable (PCTM) comptabilisés à l’article 16449 : « emprunts assortis d’une ption de tirage sur ligne de trésorerie : opérations afférentes à l’option de tirage sur ligne de trésorerie ».
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Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales Publications : «Les Finances des communes de 10.000 habitants et plus en 2008» Direction générale des collectivités locales/DESL Mise en ligne : mai 2010 8 Structure des comptes des communes de plus de 10 000 habitants de métropole (hors Paris) en 2008 DEPENSES 1 649 €/hab RECETTES 1 665 €/hab Charges de personnel 673 €/hab Charges à caractère général 292 €/hab Autres charges de gestion courante 172 €/hab Autres 20 €/hab Intérêts payés 46 €/hab Remboursements de dette 101 €/hab Fonctionnement (hors trav. en régie) 1203 €/hab Annuité de la dette 118 €/hab Ventes de produits, prestations 83 €/hab Dotations et Participations 407 €/hab (dont DGF 294 €/hab) Impôts et Taxes 813 €/hab (dont produit 4 taxes 529 €/hab) Autres 83 €/hab Fonctionnement 1386 €/hab Epargne de gestion 228 €/hab Epargne brute 182 €/hab Dotations et subv. d'invest. 123 €/hab Emprunts 138 €/hab Autres 18 €/hab Augmentation du fonds de roulement 16 €/hab Investissement 279 €/hab Investissement (y c. trav. en régie) 445 €/hab Dépenses d'équipement brut 318 €/hab Autres 26 €/hab Sources : comptes administratifs DGCL, comptes de gestion DESL Les dépenses réelles totales des communes de plus de 10 000 habitants sont constituées pour près des trois quarts (72,9 %) par les dépenses réelles de fonctionnement. 1 – Poursuite de la progression des dépenses de fonctionnement Les dépenses réelles de fonctionnement hors travaux d'investissement en régie, qui s’élèvent à 33,5 milliards d’euros, soit 1 203 euros par habitant, ont évolué depuis 2002 de la façon suivante : Evolution des dépenses de fonctionnement : 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 en euros courants en euros constants * + 2,3 % + 0,1 % + 0,3 % - 1,2 % + 1,5 % - 0,1 % + 2,3 % + 0,3 % + 3,3 % + 0,9 % + 3,3 % + 0,8 % + 2,5 % + 0,0 % *taux déflatés par l'indice des prix du PIB. Sources : comptes administratifs DGCL, comptes de gestion DESL Les faibles évolutions enregistrées sur la période « 2002-2005 » s’expliquent par le développement de l’intercommunalité à TPU. En 2006 et 2007 la croissance est plus soutenue du fait de la couverture du territoire déjà atteinte par l’intercommunalité. Notons que sur la « période 2002-2005 », les dépenses de fonctionnement sont stables en euros constants, voire légèrement en baisse. En 2008, les dépenses de fonctionnement en euros constants stagnent. En euros courants, elles augmentent plus modérément qu’en 2006 et 2007. Cependant la croissance des dépenses de fonctionnement varie selon le type de groupement. Elle s’établit à 3,7 % pour les communes appartenant à un syndicat à contribution fiscalisée alors qu’elle est de 1,6 % pour celles qui appartiennent à un syndicat d’agglomération nouvelle. Elle atteint 3,6 % pour les communes n’appartenant à aucun groupement à fiscalité propre (cf. chapitre sur l’influence de l’intercommunalité).
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Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales Publications : «Les Finances des communes de 10.000 habitants et plus en 2008» Direction générale des collectivités locales/DESL Mise en ligne : mai 2010 10 . 3,8 % d’intérêts payés. Le niveau s’établit à 46 euros par habitant. Les charges d’intérêts poursuivent leur forte augmentation (+ 6,5 %) en 2008 (en 2007 elle était de 5,8 % et en 2006, de 9,1 %) après avoir diminué sur la période « 2001-2005 ». Cette inversion de tendance peut s’expliquer par des conditions moins favorables en matière d’emprunts dans un contexte général de hausse des taux. La nomenclature M14 rend obligatoire le rattachement des charges et des produits à l’exercice pour les communes de plus de 3 500 habitants. Les postes étudiés dans la section de fonctionnement prennent donc en compte les dépenses et les recettes rattachées à l’exercice sauf en ce qui concerne les intérêts de la dette. Une procédure particulière s’applique aux intérêts : la procédure des “intérêts courus non échus” ICNE. Le montant des intérêts de dette rattachés à l’exercice s’élève à 45 euros par habitant peu différent de celui des intérêts payés (46 euros). 2 – Progression modérée des recettes de fonctionnement Pour financer leurs dépenses, les communes disposent de recettes de fonctionnement qui s’établissent à 38,5 milliards d’euros (1 386 euros par habitant). Elles stagnent de 2007 à 2008 (+ 0,4 %). Cependant la situation varie fortement selon le type d’intercommunalité. Pour les communes appartenant à une CA ou une CU à TPU les recettes de fonctionnement n’ont pas évolué par rapport à 2007, alors qu’elles progressent de + 1,9 % pour celles qui appartiennent à un syndicat à contribution fiscalisée ; enfin, pour les commune « isolées » les recettes de fonctionnement augmentent de 1,7 %. Depuis 2002, les recettes ont évolué de la façon suivante : Evolution des recettes de fonctionnement 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 en euros courants en euros constants* + 2,5 % + 0,2 % + 1,5 % + 0,0 % + 2,1 % + 0,5 % + 1,9 % + 0,2 % + 3,5 % + 1,0 % + 2,2 % - 0,3 % + 0,4 % - 2,0 % * taux déflatés par l'indice des prix du PIB. Sources : comptes administratifs DGCL, comptes de gestion DGFiP Les recettes de fonctionnement se décomposent de la façon suivante : . 29,4 % de dotations et participations, essentiellement constituées par les dotations de l’État. Elles atteignent 407 euros par habitant en 2008 contre 406 euros par habitant en 2007. Rappelons que ce poste a été profondément réorganisé en 2004 avec la réforme des concours financiers de l’État. En effet, la loi de finances pour 2004 organise la refonte de l’architecture des dotations de l’État en augmentant considérablement le périmètre et donc le volume de la dotation globale de fonctionnement pour les collectivités territoriales en y intégrant des compensations fiscales et des dotations. La compensation de l’État au titre de la part "salaires des bases de TP" est ainsi incluse dans la DGF à partir de 2004. . 58,6 % d’impôts et taxes. Ils comprennent le produit des 4 taxes directement perçu par les communes, les reversements de fiscalité des groupements à TPU, les taxes pour utilisation des services publics (enlèvement des ordures ménagères, 19 euros par habitant) et du domaine (droits d’occupation des sols, de port, de quai, de stationnement…) et diverses taxes (taxes d’électricité (15 euros par habitant), sur les pylônes, débits de boisson, taxe de séjour, droits de mutation (37 euros par habitant)). Les impôts et taxes s’établissent ainsi à 813 euros par habitant en 2008 et sont constitués pour 65,1 % du produit des contributions directes et pour 23,5 % de fiscalité reversée par le groupement. En moyenne, ce poste de recettes enregistre une augmentation de 1,9 %.
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Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales Publications : «Les Finances des communes de 10.000 habitants et plus en 2008» Direction générale des collectivités locales/DESL Mise en ligne : mai 2010 14 L'indicateur moyen de pression fiscale n’a aucune raison d’être égal à 100 : les bases utilisées dans le calcul du potentiel fiscal ne correspondent pas aux bases nettes d'imposition, et l'indicateur est calculé sur les seules communes de plus de 10 000 habitants (et non sur l'ensemble des communes). - Avec le développement de l'intercommunalité, il est également intéressant de calculer un indicateur de pression fiscale “élargi” égal au rapport entre le produit fiscal encaissé sur le territoire communal par la commune et les groupements et le potentiel fiscal communal. Il s'élève à 109,3 % en 2008. 2 - L'analyse des taux d'imposition permet d'évaluer la pression fiscale taxe par taxe. Les taux moyens d'imposition des trois principales taxes des communes de plus de 10 000 habitants s'établissent, de 2002 à 2008, de la façon suivante : 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 Taxe d'habitation 15,9% 16,4% 16,7% 16,8% 16,9% 16,9% 17,0% Taxe professionnelle 13,9% 14,7% 15,1% 15,3% 15,4% 15,5% 15,7% Taxe foncier bâti 19,6% 20,2% 20,5% 20,7% 20,8% 20,9% 21,0% Sources : DGCL, DGFiP états 1259 Le taux de taxe d'habitation croît avec la taille démographique : de 14,9 % pour les communes de 10 000 à 20 000 habitants à 19,7 % pour celles de 100 000 à 300 000 habitants ; il atteint 21,1 % pour les quatre plus grandes communes (hors Paris). 3 – Forte diminution du niveau de l’épargne en 2008 La description des opérations de fonctionnement permet l'analyse de la marge de manœuvre dont disposent les communes pour financer leur charge de dette : 2008 milliards d’euros 02/01 03/02 04/03 (a) 05/04 (b) 06/05 (b) 07/06 (b) 08/07 (b) Dépenses de gestion hors travaux en régie * (1) dont frais de personnel Recettes réelles de fonctionnement (2) Épargne de gestion (3) = (2) - (1) 32,2 18,7 38,5 6,4 + 2,9 % + 3,3 % + 2,5 % + 0,3 % + 0,9 % + 1,4 % + 1,5 % + 4,4 % + 2,1 % + 2,4 % + 2,1 % + 2,2 % + 2,7 % + 2,9 % + 1,9 % - 1,3 % + 3,1 % + 3,3 % + 3,5 % + 5,6 % + 3,2 % + 4,3 % + 2,2 % - 2,2 % + 2,5% + 2,0% + 0,4% - 8,3% Intérêts (4) Épargne brute (5) = (3) - (4) 1,3 5,1 - 8,4 % + 3,4 % - 11,8 % + 9,5 % - 11,7 % + 5,4 % - 8,0 % - 0,0 % +9,1 % + 5,1 % +5,8 % - 3,7 % + 6,4% - 11,4% Remboursements de dette ** (6) Épargne nette (7) = (5) - (6) 2,0 3,1 + 3,1 % + 4,3 % + 0,5 % +33,7% - 5,4 % + 28,5 % + 4,0 % - 5,1 % - 4,9 % + 18,9 % - 2,6 % - 5,0 % - 8,0% - 15,3% Sources : comptes administratifs DGCL, comptes de gestion DGFiP * dépenses de gestion = dépenses réelles de fonctionnement hors travaux d’investissement en régie, hors charges d’intérêts. ** est déduite des remboursements de dette la gestion active de la dette, les autres remboursements anticipés doivent être financés par des recettes courantes. (a) les croissances 2004 sont calculées en réintégrant les subventions d’investissement en fonctionnement de façon à obtenir des croissances comparables à celles des exercices précédents (b) croissances à champ constant (sur 871 communes pour 05/04, 885 pour 06/05, 893 pour 07/06 et 896 pour 08/07) En 2007, on assistait à une rupture de l’autofinancement. En effet on observait une baisse de l’épargne de gestion. Celle-ci diminue encore plus fortement en 2008 (- 8,3%), due à une croissance plus forte des dépenses de gestion que des recettes réelles de fonctionnement (+ 2,5 % contre + 0,4 %). L’épargne brute, malgré sa forte diminution, s’établit à un niveau toujours élevé (5,1 milliards d’euros) et finance les remboursements de dette hors gestion active de la dette.
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Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer et des collectivités territoriales Publications : «Les Finances des communes de 10.000 habitants et plus en 2008» Direction générale des collectivités locales/DESL Mise en ligne : mai 2010 15 Le taux d’épargne diminue depuis 2006 et s’établit à : 2002 2003 2004 (a) 2005 2006 2007 2008 Taux d’épargne brute (1) 13,3% 14,4% 14,9% 15,9% 16,6% 15,8% 14,9% 13,2% (a) taux calculé en réintégrant les subventions d’investissement en fonctionnement de façon à obtenir un taux comparable à ceux des exercices précédents et varie selon la population : 10 000/ 20 000 hab. 20 000/ 50 000 hab. 50 000/ 100 000 hab. 100 000/ 300 000 hab. Plus de 300 000 hab. Ensemble plus de 10 000 hab. Taux d’épargne brute (1) 14,2 % 12,8 % 12,8% 14,1 % 10,7 % 13,2 % Taux d’épargne nette (2) 8,3 % 7,8 % 8,4 % 9,4 % 3,9 % 5,9 % (1) épargne brute rapportée aux recettes réelles de fonctionnement (2) épargne nette rapportée aux recettes réelles de fonctionnement Sources : comptes administratifs DGCL, comptes de gestion DGFiP 4 – Une baisse de l’investissement direct en 2008 Les dépenses réelles d'investissement, y compris les travaux en régie, s'élèvent à 12,4 milliards d’euros en 2008, soit 445 euros par habitant, en baisse de 7,7 % par rapport à 2007. Rappelons que les mouvements liés aux opérations de gestion active de la dette ont été exclus de l’étude, car il s’agit d’opérations inscrites en recettes et dépenses qui gonflent artificiellement les volumes budgétaires. - Les remboursements de dette, d'un montant total de 2,8 milliards d’euros en 2008 soit 101 euros par habitant, diminuent de 8,0 % par rapport à 2007. - Les dépenses d'équipement brut, ou investissements directs, s'élèvent à 8,8 milliards d’euros en 2008, soit 318 euros par habitant, et enregistrent ainsi une diminution de 7,5 %.
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Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie www.developpement-durable.gouv.fr 2 et 3 décembre 2013 Palais des Congrès Bordeaux nationales Programme des risques naturels Assises
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Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie Assises nationales des risques naturels / Programme ► Lundi 2 décembre 2013 13 h Accueil des participants* 14 h Discours d’ouverture, amphithéâtre A ▪ Alain JUPPÉ, maire de Bordeaux ▪ Alain ROUSSET, président du conseil régional d’Aquitaine ▪ Elizabeth LONGWORTH, directrice du Bureau des Nations unies pour la réduction des risques de catastrophe ▪ Michel DELPUECH, préfet de région Aquitaine 14 h 50 Table ronde n° 1, amphithéâtre A ► Réduction de la vulnérabilité et aménagement du territoire : nouvelles formes urbaines ▪ Marie-France BEAUFILS, sénatrice d’Indre-et-Loire, maire de Saint-Pierre-des-Corps ▪ Vincent FELTESSE, président de la Fédération nationale des agences d’urbanisme et de la communauté urbaine de Bordeaux ▪ Michel DELPUECH, préfet de région Aquitaine ▪ Bruno LEDOUX, consultant, géographe expert des risques naturels 15 h 40 Table ronde n° 2, amphithéâtre A ► Une culture locale du risque pour une société résiliente ▪ Stéphane PALLEZ, présidente de la Caisse centrale de réassurance ▪ Sylvette PIERRON, présidente de l’Institut français des formateurs risques majeurs et protection de l’environnement ▪ Michel AZOT, adjoint au maire de Lourdes ▪ Bruno LAFON, président de l’Association régionale de défense des forêts contre l’incendie, président du Groupement d’intérêt public aménagement du territoire et gestion des risques ▪ Thibaud NORMAND, chef du service prévention des risques à la direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Provence - Alpes- Côte d’Azur 16 h 30 à 17 h Pause, visite de l’exposition des posters scientifiques et des stands des partenaires 17 h Huit ateliers participatifs simultanés en salles (1re partie) ► La mondialisation des risques majeurs : quels enjeux pour la France ? ► Production et mise à disposition des connaissances : quelles interactions entre science et décision ? ► Prévision des risques et gestion de crise : comment décider dans l’incertitude ? ► Prévention des risques : qu’a-t-on à y gagner ? ► Résilience des territoires : comment se préparer à un choc ? ► Prévention en territoire de montagne : quels partenariats pour une gestion intégrée des risques ? Le déroulé
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11 Les autorités publiques prennent beaucoup de décisions en lien avec les risques naturels. Ces décisions peuvent avoir un impact important sur les citoyens. Leur bonne appropriation est nécessaire pour qu’elles produisent pleinement leurs effets. La participation du public au processus d’élaboration de ces décisions est donc un élément important de leur succès, dans un contexte de développement des procédures de participation du public à l’élaboration des décisions ayant une incidence sur l’environnement. L’atelier vise à évaluer l’efficacité des procédures actuellement applicables en matière de risques naturels et à rechercher des voies pour les améliorer. L’information sur les risques est une condition nécessaire au succès de sa participation aux décisions. Quel bilan tirer du dispositif actuel d’information ? ▪ Ne faut-il pas également prendre en compte des informations venant du public pour instruire la prise de décision ? ▪ Y a-t-il des décisions en matière de risques naturels qui ne font pas encore l’objet d’une participation du public et qui devraient le faire ? ▪ Faut-il permettre, et si oui comment, une participation continue du public à la gestion des risques et pas seulement lors de l’adoption de décisions particulières ? ▪ Cette participation continue peut-elle être déclinée pour divers types de publics en fonction des types de décision à prendre ? ▪ Comment des instances pluralistes consultatives peuvent-elles favoriser la participation directe du public aux décisions ? ▪ Quel rôle les organismes d’expertise peuvent-ils jouer pour faciliter la participation du public ? ▪ Comment valoriser l’expertise de terrain en complément de l’expertise scientifique ? ▪ Comment articuler la consultation du public et celle des collectivités territoriales ? ▪ Comment utiliser les médias institutionnels pour inciter le public à participer à la décision ? ▪ Comment utiliser les nouvelles techniques de communication et les réseaux sociaux pour développer la participation du public ? Témoins : ▪ Maurice PIERRE, maire d’Ambès et vice-président de la communauté urbaine de Bordeaux ▪ Jean-Michel FOURNIAU, directeur de recherche, Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux, directeur du Groupement d’intérêt scientifique participation du public, décision, démocratie participative ▪ Julien LANGUMIER, chargé de mission Rhône - service prévention des risques, direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement Rhône-Alpes
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3 ► Risques côtiers : quels outils et quelles stratégies d’aménagement pour les territoires littoraux ? ► Gouvernance de la prévention des risques naturels : comment mieux associer la population aux décisions ? 19 h 30 Rencontre complémentaire (« side event ») organisée par la Caisse centrale de réassurance (CCR), amphithéâtre C Du passé vers l’avenir : histoire et technologies au service de la connaissance des risques 20 h 30 Cocktail dînatoire* ► Mardi 3 décembre 2013 8 h 15 Accueil des participants* 9 h Ateliers participatifs en salles (2e partie) 11 h 30 Pause, visite de l’exposition des posters scientifiques et des stands des partenaires 12 h 30 Déjeuner* 14 h Restitution des ateliers, amphithéâtre A 15 h Table ronde n° 3, amphithéâtre A ► Les défis de la directive inondation : mettre en synergie les stratégies pour atteindre les objectifs ▪ Alain RENARD, vice-président du conseil général de Gironde ▪ Louardi BOUGHEDADA, adjoint au maire de Dunkerque, vice-président de la communauté urbaine de Dunkerque ▪ Gérard SEIMBILLE, vice-président de l’Association française des établissements publics territoriaux de bassin, président de l’Entente Oise-Aisne ▪ Marc JACQUET, chef du service des risques naturels et hydrauliques, direction générale de la prévention des risques, ministère du Développement durable ▪ Nicolas FORRAY, directeur régional de l’environnement, de l’aménagement et du logement Centre 16 h à 16 h 30 Discours de clôture ▪ Christian KERT, président du Conseil d’orientation pour la prévention des risques naturels majeurs. ▪ Patricia BLANC, directrice générale de la prévention des risques, ministère du Développement durable *Les participants sont invités à visiter l’exposition de posters scientifiques et les stands des partenaires.
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Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie Assises nationales des risques naturels / Programme Huit ateliers participatifs simultanés ■ Atelier 1 ► La mondialisation des risques majeurs : quels enjeux pour la France ? Pilotes : Association française pour la prévention des catastrophes naturelles (AFPCN) et ministère du Développement durable - cellule affaires européennes et internationales de la direction générale de la prévention des risques Un nouveau cadre d’action mondial pour la prévention des catastrophes sera mis en place en 2015, afin de mieux protéger les populations et l’appareil productif contre leurs effets. La France entend jouer un rôle moteur en Europe et au niveau mondial dans la construction de cette nouvelle stratégie, en défendant sa vision de la prévention, qui allie adaptation au changement climatique et mesures de prévention dans le cadre du développement durable. Cet atelier vise à partager et coordonner les actions de la France dans le contexte international et à identifier les domaines les plus porteurs pour l’expertise nationale. Quelles sont les grandes leçons à tirer du paysage des risques du xxie siècle identifié dans le bilan mondial 2013 des Nations unies et des actions de prévention proposées ? ▪ Quels sont les secteurs porteurs d’avenir pour les actions de réduction des risques à l’international ? ▪ Comment articuler les apports de toutes les parties prenantes dans le processus décisionnel ? ▪ Quel grand projet prioritaire et emblématique souhaitez-vous voir la France réaliser (financier, climatique, alimentaire, culturel, scientifique, sociétal) ? Témoins : ▪ Paola ALBRITO, coordinatrice régionale Europe, stratégie internationale pour la réduction des risques de catastrophe des Nations unies ▪ Thomas DE LANNOY, administrateur de l’unité protection civile prévention et préparation, Commission européenne, direction générale pour l’aide humanitaire et la protection civile ▪ Bertrand GALLET, directeur général de Cités unies France ▪ Cyril BOUYEURE, directeur général délégué, Assistance au développement des échanges en technologies économiques et financières (ADETEF) ▪ Éric DAVID, directeur de projet, Artelia eau et environnement (sous réserve) ■ Atelier 2 ► Production et mise à disposition de connaissances : quelles interactions entre science et décision ? Pilotes : Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture (IRSTEA), Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) et Pôle risques PACA
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7 Pour les acteurs en charge des décisions relatives à la gestion des risques naturels ou à leur prise en compte de façon plus générale, la question de la capacité à mobiliser les connaissances, issues de la recherche scientifique des laboratoires ou de l’industrie, est une question récurrente. Et pourtant, une meilleure collaboration en amont entre l’ensemble des acteurs (décideurs, recherche et industrie) permettrait d’optimiser le processus de décision. Ce dernier est d’ailleurs déjà, en soi, un objet de recherche à considérer pour éclairer ces questions. Sur la base de retours d’expérience, cet atelier tentera de proposer des pistes de réponses et d’identifier de bonnes pratiques à généraliser. Comment intégrer les dimensions temporelles et opérationnelles de la gestion des risques dans l’orientation et les délais de la production scientifique ? ▪ Comment prendre en compte les limites de la connaissance et les incertitudes ? ▪ Par quels moyens et sous quelles formes mettre la connaissance à disposition des acteurs et décideurs de la gestion des risques ? ▪ Quelles sont la place de l’expert et les limites de l’expertise dans la décision et l’action ? Témoins : ▪ Nancy SPINOUSA, chef de service risques naturels majeurs, région Provence - Alpes-Côte d’Azur ▪ Patrice MERIAUX, copilote du projet RHyTMME (risques hydrométéorologiques en territoires de montagnes et méditerranéens), Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture ▪ Lionel MOULIN, Commissariat général au développement durable, direction de la recherche et de l’innovation, ministère du Développement durable ■ Atelier 3 ► Prévision et gestion de crise : comment décider dans l’incertitude ? Pilotes : ministère de l’Intérieur - direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises, ministère du Développement durable - direction générale de la prévention des risques - service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations et Météo-France En matière de gestion des risques naturels, il y a le temps de la prévention et de la préparation, le temps de la crise et le temps de l’analyse. Ces temps ne sont pas les mêmes. Le premier mobilise et traite des données pour faire un pont entre le passé et le futur possible ; le deuxième est celui de l’anticipation, de l’urgence et de l’action ; le troisième est celui de la réflexion et de l’identification des voies d’amélioration possible. Or, l’enjeu n’est-il pas de concilier passé, présent et futur pour se mettre en position de mieux décider en situation de crise. Cet atelier vise à identifier les interactions à développer, ou à créer, entre les scientifiques, les décideurs (pouvoirs publics, opérateurs, collectivités....) et les parties prenantes dans la gestion de crise, ainsi que lors des retours d’expérience. Il aura également pour objectif d’identifier les bonnes pratiques pour mieux mobiliser et utiliser l’information en temps réel. De quoi les gestionnaires de crise ont-ils besoin pour gérer l’événement, mais aussi pour s’y préparer et en tirer tous les enseignements ? ▪ Comment concilier les incertitudes liées à la prévision du phénomène et de ses effets, et le temps d’anticipation nécessaire à la décision et à la mise en œuvre ? ▪ Quelles sont les données à mobiliser aux différents moments de la crise pour prendre les décisions, auprès de qui et selon quelle organisation ? ▪ Quels sont les acteurs de la décision (auprès du maire, auprès du préfet, au niveau de la zone de défense et de sécurité, au niveau national) ? ▪ Quelles sont les plates-formes de services pour communiquer des informations pertinentes aux gestionnaires de
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Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie Assises nationales des risques naturels / Programme crise, au public ? ▪ Comment intégrer l’observation en temps réel des aléas, de leurs effets et adapter en conséquence le dispositif de gestion de crise ? ▪ Comment faire intervenir le citoyen et comment utiliser les observations remontant par les réseaux sociaux ? Témoins : ▪ Laurent MARCOU, premier adjoint au maire de Barèges ▪ Alexandre SANZ, directeur de cabinet de la préfecture de l’Aube ▪ Jean Yves LASPLACES, chef de service restauration des terrains de montagne de Tarbes, Office national des forêts ■ Atelier 4 ► Prévention des risques : qu’a-t-on à y gagner ? Pilotes : Caisse centrale de réassurance (CCR), Mission risques naturels (MRN) et ministère du Développement durable - Commissariat général au développement durable Pour limiter l’impact des aléas naturels sur les populations et les activités économiques, les acteurs exposés et les collectivités territoriales engagent des initiatives de prévention. Mais comment éclairer les choix d’investissement ? Sur quels critères économiques et sociaux ? Une culture économique de la maîtrise des risques se développe dans les territoires, notamment par l’introduction des analyses coût-bénéfice (ACB). L’expérience d’événements récents permet aujourd’hui de mesurer concrètement les effets bénéfiques de la prévention. L’atelier visera à partager ces retours d’expérience, à échanger sur la mesure et l’argumentation des bénéfices de ces politiques, les limites de leur évaluation et à proposer des pistes compatibles avec les orientations nationales de maîtrise des coûts et de financement de la prévention, ainsi que du transfert de risques. Quels sont les bénéfices de la prévention des risques d’inondation, à partir d’exemples ? ▪ Quels sont les freins à l’évaluation de ces bénéfices ? ▪ Comment les lever ? ▪ Quelles pistes d’amélioration proposer ? ▪ Jusqu’où placer le curseur de l’effort de solidarité ? Témoins : ▪ Christèle ALEXANDRE, directrice du syndicat mixte pour le schéma d’aménagement et de gestion des eaux du Boulonnais ▪ Paul PERRAS, président du Syndicat de rivières Brévenne-Turdine et Betty CACHOT, chargée de mission contrat de rivière - responsable structure ■ Atelier 5 ► Résilience des territoires : comment se préparer à un choc ? Pilotes : Ministère du Développement durable - Commissariat général au développement durable, Centre européen de prévention des risques d’inondation (CEPRI) et France nature environnement (FNE) Le concept de résilience constitue une approche de première importance pour diminuer l’ampleur et l’impact des catastrophes. Il fait appel à deux notions clés : - accepter que le risque zéro n’existe pas, ce qui permet de mieux se préparer à un choc ; - engager les populations situées dans les territoires à risques à devenir acteurs de leur sécurité, tant dans l’anticipation que dans la gestion de l’événement.
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Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie Assises nationales des risques naturels / Programme Témoins : ▪ Frédérique ESPAGNAC, sénatrice des Pyrénées-Atlantiques, membre de l’Association nationale des élus de montagne ▪ Joëlle OCANA, maire d’Abriès ▪ Amandine CREVOLIN, chargée de mission sites pilotes, pays du Grand Briançonnais des Écrins au Queyras ■ Atelier 7 ► Risques côtiers : quels outils et quelles stratégies d’aménagement pour les territoires littoraux ? Pilotes : Association nationale des élus du littoral (ANEL) et Groupement d’intérêt public littoral aquitain (GIP Littoral Aquitain) Les zones côtières concentrent de nombreux enjeux humains, économiques, patrimoniaux et environnementaux et sont soumises à des risques naturels amplifiés par les effets du changement climatique. Comment envisager l’aménagement des territoires concernés pour mieux intégrer ces risques ? L’atelier s’intéressera à la question de la gouvernance et aux adaptations nécessaires à la réussite des politiques publiques : alerte et accompagnement des populations, stratégies de localisation ou de relocalisation des activités économiques, nouveaux modes d’habitat et de construction ; meilleure articulation des outils au service des politiques de prévention (PPRN, PAPI, SDAGE, contrats de milieux, SCoT, PLU, SMVM*…). Comment associer les gestionnaires et les populations des zones côtières aux politiques de prévention des risques ? ▪ Comment développer la culture du risque dans les zones à risque ? ▪ Comment prendre en compte les risques côtiers (érosion côtière, submersion marine, tsunami) dans l’aménagement des territoires à terre, mais aussi en mer ? Témoins : ▪ Florence DELAUNAY, députée des Landes, conseillère régionale d’Aquitaine, ancienne directrice générale des services d’une communauté de commune littorale ▪ Renaud LAGRAVE, président du Groupement d’intérêt public littoral aquitain et vice- président du conseil régional d’Aquitaine ▪ Marcelin NADEAU, conseiller général de la Martinique et maire du Prêcheur ▪ Jean-Louis LEONARD, maire de Chatelaillon-Plage, vice président de l’Association nationale des élus du littoral * SMVM : schéma de mise en valeur de la mer ■ Atelier 8 ► Gouvernance de la prévention des risques naturels : comment mieux associer la population aux décisions ? Pilotes : Association française pour la prévention des catastrophes naturelles (AFPCN) et ministère du Développement durable - Commissariat général au développement durable
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Secrétariat du Conseil de l’Innovation Appel à Manifestation d’Intérêt Intégrateurs Industriels Grand défi « Biomédicaments : améliorer les rendements et maîtriser les coûts de production » Présentation du Grand Défi L’industrie pharmaceutique vit une véritable révolution avec le développement des biomédicaments (anticorps à visée thérapeutique, thérapies géniques, thérapies cellulaires, virus oncolytiques). Produits par le vivant, ces biomédicaments permettent et permettront de guérir de nombreuses maladies jusqu’à ce jour incurables et ouvriront la porte à des traitements de mieux en mieux personnalisés. L’enjeu du Grand Défi « Biomédicaments : améliorer les rendements et maîtriser les coûts de production » est de favoriser le développement de ces thérapies innovantes et de les produire en grandes quantités tout en garantissant leur qualité, ce qui nécessite:  le recours à des micro-organismes dérivés de virus, bactéries levures ou cellules animales ou végétales, mais également à des systèmes de synthèse, dont les performances doivent être améliorées ;  des lignes de productions de plus en plus performantes et sécurisées afin d’optimiser les coûts de production qui restent encore trop importants ;  le développement d’équipements permettant de standardiser les opérations de production. En lien avec les industriels de santé, dans le plus grand respect de l’environnement et de la santé des Français, ce Grand Défi vise ainsi à créer un environnement favorable au déploiement de nouveaux sites de productions des biomédicaments pour que la France soit en mesure de couvrir le besoin des patients en intégrant les impératifs de son système de santé. L’Appel à Manifestation d’intérêt Cet Appel à Manifestation d’Intérêt (AMI) cherche à identifier les plateformes de RDI (Recherche Développement et Innovation) pour la production de biomédicaments qui deviendront les intégrateurs industriels du Grand Défi. Ces intégrateurs industriels auront pour missions : - d’apporter aux porteurs de projets de développement de technologies pour la production de biomédicaments (nouveaux systèmes d’expression cellulaire et a-cellulaire, contrôle en ligne, nouveaux équipements) les compétences et outils requis en production d’anticorps, de vecteurs de thérapies géniques, de thérapies cellulaires pour la bonne réalisation de leurs projets, - de donner accès à des équipements de bioproduction standards et à un environnement propice à la recherche de transformation des équipements et des procédés de bioproduction, - d’être le lieu de rencontre entre les industriels demandeurs de nouvelles technologies de production (industrie pharmaceutique, équipementiers…) et les sociétés innovantes et laboratoires académiques qui portent cette offre technologique, - d’offrir un environnement propice au développement des start-up qui seront issues des travaux de recherche développés dans ces intégrateurs.
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Secrétariat du Conseil de l’Innovation Les plateformes technologiques retenues dans le cadre de ce programme bénéficieront du soutien financier du Grand défi : - pour la mise en place de nouveaux équipements nécessaires à la réalisation des programmes de recherche et développements technologiques soutenus par le Grand Défi, − lors de la phase initiale de déploiement des intégrateurs industriels, par une subvention permettant de couvrir le salaire durant 18 mois d’un chargé de mission pour la mise en place de la politique industrielle et de recherche des intégrateurs (lien avec le Grand Défi, lien avec les porteurs de projets, soutien à la contractualisation …). Cet AMI vise à labelliser 3 à 4 intégrateurs industriels dont : - un intégrateur industriel dédié aux technologies de thérapie Génique, - un intégrateur industriel dédié aux technologies de thérapie cellulaire, - un intégrateur industriel dédié aux technologies de développement de production de protéines et d’anticorps à visées thérapeutiques. Eligibilité Plateformes technologiques publiques dédiées au développement de la production de biomédicaments. Contenu des dossiers : 1. Nom de la plateforme. 2. Domaine d’expertise : Production de protéines/Anticorps thérapeutiques, Thérapie génique, thérapie cellulaire, autre. 3. Adresse (si la plateforme est localisée sur plusieurs sites, indiquer l’adresse de chacun de ces sites). 4. Organisme(s) de rattachement. 5. Laboratoire(s) de rattachement le cas échéant. Note : si la plateforme est autonome (par ex. Unité de Service), il est important de démontrer les liens fonctionnels avec une ou plusieurs unités de recherches qui permettent de maintenir son niveau scientifique. 6. Le cas échéant lien avec les Programmes d’Investissement d’Avenir, 7. Gouvernance de la plateforme 8. Principaux équipements disponibles (nom, modèle, année d’acquisition, indiquer si les équipements bénéficient d’un contrat de maintenance préventive ou curative). 9. Description des locaux : surfaces avec typologies de locaux (bureaux, laboratoire L1, L2, salle blanches, zones techniques…). Note : les intégrateurs industriels du Grand Défi n’ayant pas vocation à faire de la production pharmaceutique, la présence de salles blanches n’est pas un pré-requis. 10. Capacité d’accueil : locaux, personnels. 11. Réseau de partage de compétences, si préexistant. 12. Personnels en place sur la plateforme (compétences et statuts). 13. Si connus, tarifs d’accès aux services proposés par la plateforme et modèle économique de la plateforme. 14. « Professionnalisme » : indiquer si des procédures qualités sont mises en place. 15. Si existante, politique mise en place concernant la Propriété Intellectuelle, et capacité d’adaptation au modèle et principe de partage du grand défi.
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Secrétariat du Conseil de l’Innovation 16. Indiquer s’il existe un partenariat entre la plateforme et une structure de valorisation ou d’accompagnement à l’entreprenariat (SATT, pépinière, incubateur). 17. Indiquer si des contrats industriels ont été réalisés par la plateforme. 18. Projet stratégique et scientifique de la plateforme (2 pages maximum, police calibri, taille 11). Le Grand Défi a pour objectif de soutenir des plateformes technologiques dont la politique de développement s’inscrit dans le temps (au-delà de la durée de Grand Défi), les candidats devront entre autre mettre en avant les actions mises en place pour assurer la pérennité de leur projet. 19. Principales publications des trois dernières années avec des personnels de la plateforme comme auteurs. 20. Exemples de projets de Recherche, Développement et Innovation (RDI) réalisés durant les deux dernières années sur la plateforme. Critères de sélection : Capacité du candidat à pouvoir accueillir des projets de développements technologiques sur la base : - du parc d’équipements en place, - des espaces de laboratoire disponibles, - des équipes en place. Excellence scientifique et technologique dans le domaine couvert par la plateforme. Proximité avec des structures d’accompagnement à l’entreprenariat. Organisation mise en place (Ressources humaines, gouvernance). Capacité du projet à s’inscrire dans la durée (stratégie de développement, modèle économique). « Professionnalisme » de la plateforme. Sélection des dossiers : La sélection des dossiers sera réalisée par le Directeur du Grand défi. Format des dossiers : Document pdf Calendrier Ouverture de l’AMI : 19 juin 2020 Clôture de l’AMI : 16 juillet 2020 minuit Les dossiers, en format pdf (5Mo maximum), doivent être envoyés par mail à l’adresse suivante : [email protected] Phase de sélection des dossiers : fin juillet Contact [email protected]
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Le 11 juin 2010 Mise à disposition du document de référence 2009-10 Le document de référence 2009-10 d'Air France-KLM a été déposé auprès de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF) le 10 juin 2010 sous le numéro D.10-0520. Ce document en version française est disponible dans les conditions réglementaires. Il peut être consulté sur la page d'accueil et dans l'espace Information réglementée du site internet d'Air France-KLM (www.airfranceklm-finance.com/Information réglementée), ainsi que sur le site internet de l’AMF (www.amf-france.org). Il comprend notamment le rapport financier annuel, le rapport du Président du Conseil d'administration sur les conditions de préparation et d'organisation des travaux du Conseil et sur les procédures de contrôle interne, les rapports des contrôleurs légaux des comptes, les informations relatives aux honoraires des contrôleurs légaux. A cette occasion, le groupe reprécise ses perspectives : Pour l’exercice en cours, le groupe maintient son objectif de retour à l’équilibre opérationnel hors impact des couvertures pétrole antérieures à 2009 évalué entre 300 et 400 millions d’euros sur la base de la courbe à terme du 14 mai 2010 et hors coût de la crise du nuage de cendres qui dépendra du montant des compensations. Pour mémoire, avant toute compensation, ce coût est estimé à 160 millions d’euros. Site internet : www.airfranceklm-finance.com
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SUPPLIER CHARTER OF ETHICS
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Supplier Charter of Ethics This Supplier Charter of Ethics (hereinafter, the «Charter») defines the standards that apply in all circumstances within the supply chain of the Casino Group and its subsidiaries (hereinafter, the «Casino Group») to ensure that: - employees are treated with respect and dignity in a work environment that ensures their health and safety; - production and services are carried out with the greatest possible respect for the environment; - the commercial relations maintained by Suppliers are free of any manipulation, active or passive corruption, extortion, embezzlement and, more generally, unlawful practices of any kind; 1. GENERAL PRINCIPLES Each Supplier of the Casino Group undertakes to provide only products and services that comply with the principles set out herein as well as with the local and international laws applicable to the conduct of their business and the international rules listed in this Charter. For the purposes of this Charter, the term «Supplier» means any direct contracting party of the Casino Group. The Supplier undertakes to disseminate and apply this Charter and ensure that it (and any appendices that may be added to it by the Casino Group) is applied by their own sub-contractors and suppliers. This Charter is part of a continuous improvement process under which each Supplier agrees to comply with the Charter and amend any practices that are inconsistent with the principles set out here in. 2. CASINO GROUP’S COMMITMENT The Casino Group reaffirmed its commitment to promoting responsible trade throughout its supply chain through the nine commitments set out in the Group Ethical Charter* and by signing the United Nations Global Compact in 2009. *https://www.groupe-casino.fr/fr/wp-content/uploads/sites/5/2012/05/CE_Anglaise-BD.pdf 2.1.1 Whether in its business practices or in any other activity, the Casino Group is committed to: • complying with national and international laws, principles, standards and regulations, • avoiding conflicts of interest, • rejecting any form of corruption 2.1.2 The Casino Group is committed to building equitable business relationships with its Suppliers and treating them fairly, regardless of their size. While respecting the rules of free competition and free trade, the Casino Group seeks to develop long-term business relationships with Suppliers, taking into account their ability to provide products and services that meet its requirements 2.1.3 The Casino Group strives to maintain a constructive and open dialogue with Suppliers regarding their ability to comply with the Charter and may, when necessary, assist to the extent possible to meet these expectations. 2.1.4 Through its purchasing practices, the Casino Group undertakes to facilitate application of the Charter by its business partners. Charter of Ethics – April 2020 /01
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2.1.5 The Casino Group is committed to respecting and protecting the environment and works constantly, year after year, to reduce the environmental impact of its activities, in particular by offering customers a range of eco-labelled products and organic farming produce, reducing greenhouse gas emissions and improving energy and waste management. To further this action, the Casino Group builds customer awareness, mobilises its workforce, and helps its Suppliers respond to these challenges. 3. REQUIREMENTS 3.1 GENERAL PRINCIPLES 3.1.1 The Supplier must comply with all the applicable local and international laws, principles, standards and regulations in force in its country of business and ensure that its own suppliers and sub-contractors comply with this undertaking 3.1.2 Casino Group employees are not authorised to accept gifts or rewards from Suppliers in any form whatsoever (including money, gifts, invitations, entertainment, travel, etc.), except within the strict framework of the provisions set out in the Casino group’s policy on gifts and invitations (for more information: https://www.groupe-casino.fr/wp-content/uploads/2019/09/Code-of- ethics-and-conduct.pdf). Failure by a Supplier to comply with this requirement or any of the following requirements may result in an exclusion from further tenders or a termination of contract. 3.1.3 The Casino Group prohibits corruption in any form whatsoever, regardless of the time, place or circumstances. It expects its Suppliers to make the same undertaking on their own behalf and that of their own suppliers and sub-contractors. 3.1.4 Suppliers must implement an effective internal management system to ensure that: - all work relationships are recognised, documented and executed (in accordance with the law, national usages, local practices and international labour standards), from recruitment until the end of the employment contract, in particular for employees with a special status: young employees, immigrants, national migrants, seasonal workers, home workers, piece rate workers, trainees and apprentices, temporary employees, etc.; and - the principles set forth in this Code are disseminated and applied uniformly throughout its organisation. 3.1.5 Suppliers undertake to be totally transparent with the Casino Group. Any attempt to dissimulate, make a false statement, falsify documents or misrepresent facts may lead the Casino Group to exclude it from requests for proposals or terminate its contract. This applies in particular to: - information concerning the supply chain reported to the Casino Group; - internal documents and procedures that fall within the scope of compliance audits ordered by the Casino Group when these concern the Supplier; and - documents and procedures required as part of the Casino Group Quality Policy, as defined and accepted by Suppliers during their referencing process or the Quality Specifications accepted during their commercial negotiations. 3.1.6 Suppliers undertake not to subcontract manufacturing of Casino Group products, in whole or in part, to production sites not registered in advance with the Casino Group. When sub- contracting is authorised by the Casino Group, the Supplier shall be responsible for verifying proper application of this Charter via third-party auditors or competent employees. Any non- disclosed sub-contracting may lead to immediate termination of the business relationship. 3.1.7 All information arising from communications or relating to the business relationship between /02 Charter of Ethics – April 2020
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Supplier shall respect a weekly maximum work duration of 48 hours, excluding overtime. Overtime shall be assigned on a voluntary basis, paid at a premium rate, not occur on a regular basis and shall not exceed the limit established by local law (if no limit is established by law, overtime must not exceed 12 hours per week). The Supplier shall respect the right of all employees to at least one day off after six consecutive work days, as well as to annual paid leave and the local and national public holidays specified in local law. 3.2.6 WAGES AND BENEFITS The Supplier shall pay its employees, including piece rate workers, wages, overtime, benefits and paid leave equal to or greater than the legal minimums and/or sector standards and/or those specified in collective bargaining agreements (the highest amounts shall apply). Aware of the fundamental importance of remuneration for employees and their dependents, the Casino Group expects Suppliers to treat the minimum legal wage not as an end in itself, but as a threshold not merely to be reached, but to be exceeded, with the ultimate goal of increasing this remuneration beyond the minimum required to cover employees’ basic needs. Sub-contracting labour, work or services, homeworking arrangements, apprenticeship programs where there is no real intent to impart skills or offer regular employment, excessive use of fixed- term contracts or any other similar measure shall not be used to avoid the employer obligations provided for under labour law or the Social Security Code and which arise in a regular work relationship. 3.2.7 HEALTH AND SAFETY The Supplier shall take adequate steps, taking account of the working conditions and risks specific to their industrial sector, to prevent accidents and injury to health arising from, related to or which occur during professional activities. Suppliers shall take adequate measures to prevent fires and ensure the solidity, stability and safety of buildings and equipment, including residential areas, if any. Suppliers shall ensure that employees and management receive sufficient training in the following areas: fire-fighting, first aid, waste management, handling and eliminating chemical substances and other hazardous materials. Given the risks to workers’ health, in particular, in the manufacture of denim products, the Casino Group has prohibited sandblasting for all Casino Group products. 3.3 ENVIRONMENT The Supplier shall implement, using the available techniques and based on best practices in the sector, the specific procedures and progress plans necessary to identify, avoid and/or reduce the negative impact of their activities on the environment and help to fight against climate change, in light of the criteria below: 3.3.1 Water use should be optimised and all waste water from production processes must be treated in accordance with local law prior to disposal. 3.3.2 All waste, in particular hazardous waste, must be treated responsibly (identification, storage, elimination, treatment) and in accordance with local law. /04 Charter of Ethics – April 2020
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3.3.3 The Supplier must ensure that any substance which poses an environmental risk is identified, labelled and stored so as to prevent any pollution risk. 3.3.4 All non-renewable natural resources must be managed as efficiently as possible. The Supplier agrees to not use raw materials derived from protected animal or plant species or arising from unlawful practices. In particular, the Casino Group is committed to fighting the deforestation linked to palm oil and cattle farming. 3.4 ANIMAL WELFARE The Supplier undertakes to ensure that, when products or raw materials are derived or obtained from animal farming, the well-being of the animals in question is maintained throughout the supply chain (breeding conditions, all stages of transportation, slaughter, etc.), particularly by: • protecting them from hunger and thirst, • protecting them from discomfort, • protecting them from pain, injury or illness, • allowing them to express innate behaviours, • protecting them from fear and stress. 4- VERIFICATION 4-1 To ensure strict compliance by its Suppliers with the principles and criteria of this Charter for the products which bear its trademarks and for white-label products, the Casino Group may authorise specialised, independent, third-party firms to conduct compliance audits as specified in the Casino Group «Supplier Compliance Program Manual». 4-2 To this end, the Supplier undertakes to cooperate and facilitate audit activities and provide access to its production sites, documents and records, employees, sub-contractors and suppliers. 4-3 The Supplier undertakes to take corrective measures and to ensure that such measures are taken, if appropriate, within a time-frame determined with each party. 4-4 The Casino Group may decide to immediately terminate any business relationship or contract if a Supplier violates the principles set forth in the Charter and/or refuses to take the steps necessary to resolve any non-conformities brought to its attention. 5- WARNING AND WHISTLEBLOWING MECHANISM As part of its ethical commitments and the French Law of 27th March 2017 establishing a duty of care for parent companies and instructing companies, the Casino Group has implemented a warning and whistleblowing mechanism regarding potential risks of serious violations of Human Rights, fundamental freedoms, Health and Safety of people as well as the environment created by its activities, the companies it manages and its supply chain. Any report relating to the law mentioned above must be made to the Casino Group by using the following email address: [email protected] /05 Charter of Ethics – April 2020
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Direction de la Communication Interne Groupe Casino – April 2020
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R E V U E D E L’ A S S O C I AT I O N D E S B I B L I OT H É C A I R E S F R A N Ç A I S BIBLIOthèque(s) 4 OCTOBRE 2002 Éditorial par Gérard Briand 1 Bibliobrèves 4 Intercommunalité, où en est la réflexion ? par Claudine Belayche 10 Difficultés et incertitudes, par Gérard Pilet 11 La recomposition des territoires, par Gérard Logié 12 Amiens, Troyes et la Plaine centrale du Val-de-Marne, par Marie-Laure Pathé-Gautier 18 Rennes-métropole, par Véronique Adde 23 Rural-urbain ? Nouvelle géographie du développement de la lecture publique, par Hugues Van Bésien 28 Vers un portail documentaire régional ? par Christian Rogel 34 La Rochelle-agglomération, une pionnière, par Bruno Carbone 36 Actualités de l’ABF 40 Les livres d’artistes s’exposaient cet été, par Gilles Éboli 41 Impressions de Troyes, par Brigitte Évano 44 L’Internet des bibliothèques d’art s’intensifie, par Monique Nicol 48 Renaissance de « La Réunion » 52 Lire dans les hôpitaux de La Réunion, par Claudie Guérin 54 Portrait Gilles Éboli, nouveau président des BP 55 Espaces et architectures Un carré pour la BM de Nice, par Pierre Fénart 58 Chambéry s’agrandit, par Anne Pélisson 60 Le projet « Richelieu » de la BnF, par Marie-Edmée Michel 61 Histoire 1941-1943, la bibliothèque du Ghetto de Wilna - Témoignage de Dina Abramowicz 64 Bibliomonde Voyage au Québec – 3e épisode – Le boom de la documentation électronique, par Faïzah Mokhtari 70 À la découverte des bibliothèques londoniennes, par le groupe ABF Normandie 72 Parole(s) de libraire La librairie, un lieu social – Interview d’Henri Martin « la Machine à lire » – Bordeaux 75 Notes de lectures 78 Toulouse, chronique d’un désastre annoncé, Henri Farreny et Christian Moretto (J.-Cl. Annezer) • Documentation, information, connaissances : la gestion de la qualité, Éric Sutter (J. Muller) • Histoire d’une pratique ordinaire : la lecture en France, Michel Vernus (J.-Cl. Annezer) • Les Bibliothèques municipales : enjeux culturels, sociaux, politiques, Anne-Marie Bertrand (J.-F. Jacques) • L’Image peut-elle tuer ? Marie José Mondzain (B. Carbone) • CCP – cahier critique de poésie contemporaine (M.-C. Linck et R. Romano) • Nous avons reçu 82 Tribune 84 Annonces 85 L’INTERCOMMUNALITÉ 20 €
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GÉRARD PILET (cid:0) Difficultés et incertitudes 11 expliquerai ma démarche par mon itinéraire personnel, car il éclaire mes pensées et actions. De formation d’électromé- canicien, puis éducateur spécialisé et jusqu’à l’an dernier, chargé de mission à la caisse d’allocations familiales de Maine- et-Loire, je suis aujourd’hui le maire d’une commune proche d’Angers, de 11 400 habitants, avec 5 000 emplois, au sein d’une agglomération de quelque 260 000 habitants et Conseiller général. Angers-agglomération a choisi de mettre en œuvre les seules compétences obligatoires dans l’EPCI constitué au 1er janvier 2001. La culture n’en fait donc pas partie pour l’ins- tant. Les réticences à cette mise en œuvre étaient sérieuses pour plusieurs raisons. Aujourd’hui les petites communes souhaitent peu partager les charges importantes des équipements structurants (théâtre, conservatoire ou même biblio- thèque). La culture est vécue comme une activité de proximité, elle parti- cipe de l’image de la commune et implique des partenaires proches, comme l’Éducation nationale. Elle se traduit, à mon sens, par la créa- tion, l’animation, la diffusion au plus près des habitants. Pour les bibliothèques et le développement de la lecture publique, il s’agit de gérer l’exis- tant, en lien avec les communes et J’ le Conseil général, de promouvoir les nou- velles technologies de la communication, de mener les réflexions nécessaires sur les bibliothèques et le lien social. Quelles sont les responsabilités des élus ? Il faut d’abord définir le cadre de leur action et recruter les agents qui mettront en œuvre les actions ainsi déterminées. Qu’appelle-t-on, au regard des biblio- thèques, « un équipement ou une action d’intérêt communautaire » ? À la fois tout et rien, et il sera bien difficile de différencier ce qui relève de l’intérêt de la commune et de l’intérêt intercommunal ! Je m’interroge sur les relations entre les professionnels de la lecture publique, entre les salariés et les bénévoles qui œuvrent parfois à leur côté dans les petites communes. Faut-il rédiger une sorte de cahier des charges ? Quelles seront les places du Conseil général, de la commune, de l’EPCI et de l’État ? Enfin, quels statuts pour les person- nels ? Ce sont là beaucoup de questions, car tout en étant personnellement favorable à une intercommunalité culturelle, je n’en méconnais pas moins les difficultés et les incerti- tudes. Diff icultés et incertitudes Monsieur Gérard Pilet, également Conseiller général du Maine-et- Loire et ancien adjoint au maire d’Angers chargé du patrimoine et des bibliothèques, s’est interrogé sur les modalités pratiques du passage à l’intercommunalité. Nous vous livrons ici une synthèse de son intervention. DOSSIER GÉRARD PILET Maire de Saint-Barthélémy d’Anjou Il sera bien difficile de différencier ce qui relève de l’intérêt de la commune et de l’intérêt intercommunal ! « Pour les bibliothèques, il s’agit de gérer l’existant, en lien avec les communes et le Conseil général. » © ville de Pézenas
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GÉRARD LOGIÉ (cid:0) La recomposition des territoires 13 BREF HISTORIQUE DE L’INTERCOMMUNALITÉ Depuis la création des 44 000 communes en 1793 sur l’em- prise des paroisses (devenues 36 600 aujourd’hui), toutes les tentatives d’organisation de l’intercommunalité ont été consi- dérées comme une menace par les élus locaux. Mais l’intercommunalité est ancienne : les ententes inter- communales datent de 1830 et les syndicats intercommunaux à vocation unique (SIVU) de 1890. Les syndicats intercommu- naux à vocation multiple (SIVOM) sont instaurés seulement en 1959, les syndicats mixtes (rassemblant des communes, des groupements de communes, des départements, des régions ou même d’autres établissements publics comme les chambres consulaires) en 1955. Les districts (urbains, en 1959 – étendus aux communes rurales en 1975), puis les commu- nautés urbaines en 1966 et les villes nouvelles en 1970 sous la forme de syndicat d’agglomération nouvelle (SAN), com- plètent la panoplie des institutions intercommunales notam- ment pour accompagner la mise en place de l’urbanisation. Telles étaient les formes possibles de coopération inter- communale à la fin des années 1980. L’équipement du milieu rural et la croissance urbaine ont largement utilisé ces formes de regroupement puisqu’il existait, en 1989, 16 000 syndicats inter- communaux mais peu de districts (165), 9 SAN et 9 communautés urbaines (dont 5 créées par la loi). Toutes ces organisations sont des établissements publics de coopéra- tion intercommunale (EPCI). Au cours de cette période, l’attachement à la commune a paradoxalement été renforcé par la loi de 1971 sur les fusions de communes, majoritairement rejetée par les élus locaux2. La lente marche vers la décentralisation, acquise par la loi de 1982 et celles des années suivantes, ne modifie pas l’attitude de réserve des élus vis-à-vis de l’intercommunalité : en 1986, on voit se légaliser une pratique répandue, le SIVOM à la carte. LA MONTÉE RAPIDE DE L’INTERCOMMUNALITÉ À FISCALITÉ PROPRE Il faut attendre la fin de l’année 1989, pour voir apparaître un projet de loi relatif à l’administration territoriale de la République, voté en première lecture avec une seule voix de majorité, avant d’être adopté le 6 février 1992, pour que s’amorce une relance de l’intercommunalité : cette loi crée des communautés de communes et des communautés de villes. Au 1er janvier 2000, soit huit ans après, 20 199 communes ont décidé librement de se constituer en 1 498 communautés de communes ou en 278 districts, dotés d’une fiscalité propre3. Mais à la même date, seulement 34 communes se sont orga- nisées en 5 communautés de villes. L’intercommunalité rurale est bien relancée mais l’intercommunalité urbaine patine ! Un bilan de l’intercommunalité, établi à partir de 1995, donne lieu à la préparation d’un projet de loi4 gouvernemen- tal. Après de nombreuses concertations avec les associations d’élus, la loi du 12 juillet 1999 (il s’agit de la Loi Chevènement) sera adoptée : elle vise à « simplifier et à renforcer l’intercom- munalité », notamment l’intercommunalité urbaine. En effet, à compter du 1er janvier 2002, le district et la com- munauté de villes disparaissent. Ne subsistent que trois struc- tures intercommunales à fiscalité propre : les communautés de communes, les communautés d’agglomération (comptant au moins 50 000 habitants) et les communautés urbaines (comp- tant au moins 500 000 habitants). Dès le vote de la loi, les Depuis 1986, le parc naturel régional Livradois-Forez regroupe 180 communes sur 2 départements, le Puy-de-Dôme et la Haute-Loire. © ABLF – K. Meyronne DOSSIER 2. Noter que c’est pendant cette période que beaucoup de nos voisins euro- péens, qui tous réunis ont moins de communes que nous, ont procédé à une réduction autoritaire du nombre de collectivités locales. 3. Contrairement aux SIVU, aux SIVOM ou aux syndicats mixtes qui sont tribu- taires des communes pour exercer leurs attributions, les nouvelles commu- nautés sont dotées par la loi de la possibilité de recourir directement à l’im- pôt local. 4. C’est le dernier projet de loi adopté par le Conseil des ministres avant la dis- solution de l’Assemblée. Il faudra ensuite attendre plus de deux ans pour dis- poser d’un nouveau projet de loi. L’intercommunalité est ancienne : les ententes intercommunales datent de 1830 et les syndicats intercommunaux à vocation unique (SIVU) de 1890.
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GÉRARD LOGIÉ (cid:0) La recomposition des territoires 15 nelle (taux intercommunaux sur les quatre taxes locales : taxe d’habitation, taxe foncière bâtie et non bâtie, taxe profes- sionnelle) ; elle peut opter pour la mise en place de taxe pro- fessionnelle (TP) de zone à l’intérieur d’une zone d’activité intercommunale : le produit de TP prélevé dans cette zone est une ressource communautaire. Elle peut aussi opter pour le régime de la taxe profession- nelle unique (TPU). C’est ce régime qui est appliqué aux com- munautés d’agglomération et aux nouvelles communautés urbaines. Ce régime consiste à spécialiser les impôts locaux : la taxe professionnelle aux EPCI, les taxes ménages aux com- munes. Cette généralisation de la taxe professionnelle unique aux communautés régissant les ensembles urbains vise à faire de la TP une ressource commune, supprimant de fait la concur- rence ancienne entre les communes vis-à-vis des implanta- tions d’activité ; elle constitue indirectement et de manière limitée une réforme de la taxe professionnelle6. La loi fixe également les conditions dans lesquelles les EPCI ont accès à la dotation d’intercommunalité dès leur première année d’existence. Cette dotation comprend une dotation de base et une dotation de péréquation7. Les critères de popula- tion, d’intégration fiscale et de richesse fiscale en déterminent les montants : la dotation de base sera d’autant plus impor- tante que la population est élevée et que l’intégration fiscale8 est élevée. En plus des deux critères précédents, la dotation de péréquation prend en compte la richesse relative de l’EPCI, évaluée à partir de la valeur de ses bases d’imposition et du potentiel fiscal : si le potentiel fiscal d’un EPCI est inférieur au potentiel fiscal moyen des EPCI de même catégorie, la péréquation jouera en sa faveur. Le montant de la dotation d’intercommunalité est en moyenne plus élevé pour les communautés urbaines (68,60 euros par habitants) et les com- munautés d’agglomération (38,11 euros par habitant) que pour les communautés de communes (environ 18,29 euros par habi- tant). LES TERRITOIRES DE PROJETS : LES PAYS ET LES AGGLOMÉRATIONS À côté des lois relatives à l’intercommunalité, une autre loi votée quelques jours avant la loi relative à la simplification et au renforcement de l’intercommunalité, définit les conditions de l’aménagement et du développement durable des terri- toires. Il s’agit de la Loi Voynet, qui reprend, en la complétant, une loi du 4 février 1995. Elle définit les « pays » comme des territoires présentant une cohésion géographique culturelle, économique ou sociale. Le périmètre d’un pays est déterminé en deux temps : est d’abord arrêté un périmètre d’étude ; puis lorsque la charte du pays est approuvée par les communes-membres et par les EPCI qui le composent, un arrêté reconnaît l’existence du pays dans son périmètre définitif. Elle définit les agglomérations comme des aires urbaines d’au moins 50 000 habitants dont une ou plusieurs communes comptent plus de 15 000 habitants : les communes et les EPCI qui les composent élaborent et approuvent en commun un projet d’agglomération. La loi prévoit qu’un conseil de développement composé de représentants des milieux économiques, sociaux, culturels et associatifs soit créé par délibération concordante des com- munes et des EPCI. Ce conseil, qui s’organise librement, est consulté pour l’élaboration du projet d’agglomération ou de la charte de territoire. Les pays et les agglomérations peuvent, s’ils disposent d’une charte de pays ou d’un projet d’agglomération, conclure avec l’État et la Région un contrat particulier à l’intérieur du volet territorial des contrats de plan État/Région. La condition sup- plémentaire pour cela est qu’ils soient constitués en EPCI (syn- dicat mixte, communauté ou groupement d’intérêt public). On ne sait pas encore comment l’État conduira la négociation de ces DOSSIER 6. Une part des bases de la taxe professionnelle correspondant aux salaires ayant été prise en charge par l’État, les éléments qui entrent dans la défini- tion des bases de taxe professionnelle sont le foncier bâti et les équipements. 7. La péréquation est un calcul complexe visant à égaliser les dotations entre communes. Ndlr. 8. L’intégration fiscale mesure les rapports entre le produit de la fiscalité encais- sée par l’EPCI et le produit de la fiscalité encaissée par l’EPCI et par les com- munes-membres. Si pour 15 euros d’impôts, 2,59 euros sont encaissés par l’EPCI, on dira que l’intégration fiscale est de 0,17. Plus un EPCI exerce de com- pétences, plus il appelle d’impôts, plus le coefficient d’intégration fiscale est élevé : il est de 0,17 en moyenne pour les districts et les communautés de communes ; il est de 0,45 pour les communautés urbaines ; celui des com- munautés d’agglomération sera sans doute à l’intérieur de cette fourchette. À Saint-Omer, la bibliothèque de ville-centre s’ouvre sur le milieu rural. © Ville et district de Saint-Omer La Loi Voynet reprend, en la complétant, une loi du 4 février 1995 qui définit les « pays » comme des territoires présentant une cohésion géographique culturelle, économique ou sociale.
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16 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 contrats, ni comment l’État et la Région apprécieront les chartes de pays et les projets d’agglomération adaptés par les élus. LA LOI SUR LA SOLIDARITÉ ET LE RENOUVELLEMENT URBAIN Votée le 13 décembre 2000, plus d’un an et demi après les lois Voynet et Chevènement, la loi SRU, relative à la solidarité et au renouvellement urbain, a aussi de nombreuses implications sur la recomposition des territoires9. En effet, elle remplace les schémas directeurs et les plans d’occupation des sols par des schémas de cohérence territoriale (SCOT) et des plans locaux d’urbanisme (PLU). Les premiers se rapportent aux aires d’ag- glomération et doivent prendre en compte la composante ter- ritoriale des politiques publiques à l’œuvre dans le territoire, les périmètres des EPCI, les périmètres de transports collectifs. Les SCOT et les PLU sont moins contraignants que les schémas départementaux d’urbanisme (SDAU) et les plans d’occupation des sols (POS) et plus facilement révisables. Cette loi aura également une incidence sur le fonctionne- ment des agglomérations et de l’intercommunalité : elle pré- voit notamment10 l’instauration de conseils de quartiers à l’ini- tiative des élus dans toutes les villes de plus de 80 000 habitants. Toutefois, la loi ne prévoit pas la constitution de représentation des comités de quartiers à l’intérieur des ensembles intercommunaux que sont les agglomérations. LES QUESTIONS SOULEVÉES PAR L’APPLICATION DES NOUVELLES LOIS SONT NOMBREUSES Plusieurs questions se posent dans la mise en œuvre des lois Chevènement, Voynet et SRU. Relevant de logiques différentes, la première très institutionnelle, la seconde de nature plus socioculturelle, la troisième héritant des logiques d’aména- gement, elles posent des problèmes d’articulation entre les périmètres des pays et des agglomérations d’une part, ceux des EPCI à fiscalité propre d’autre part et ceux des aires urbaines. Ni le projet d’agglomération, ni la charte de pays ne se déclinent en exercice de compétences spécialisées. Ces projets sont constitués d’ensembles d’actions, se confortant l’une l’autre, visant la réalisation d’objectifs à moyen et long terme et impliquant la participation des habitants. Ils constituent le contenu et l’originalité du développement local, qui résulte d’un état d’esprit conduisant à une démarche de travail réso- lument participative. Le rôle du représentant de l’État et la manière dont les ter- ritoires, leurs élus et leurs habitants s’empareront de ces nou- veaux textes seront déterminants pour l’avenir des territoires11. C’est un enjeu de taille à un moment où l’on réfléchit aussi aux moyens de relancer la décentralisation en faisant des pro- positions qui seront peut-être reprises après les échéances électorales proches : suppression des cantons et évolution des départements vers une représentation des EPCI à fiscalité propre, élection des responsables des EPCI au suffrage uni- versel, vote des étrangers non européens aux élections locales... QUELLES CONSÉQUENCES POUR LES BIBLIOTHÈQUES ? Je ne connais pas les questions spécifiques qui se posent aux bibliothèques. Je dirai simplement que le développement de la lecture qui est un corollaire de leur existence n’est possible que si, à côté des dépôts de livres existent des lieux et surtout des personnes qualifiées pour assurer une animation qui, au-delà du prêt de livre individuel, rassemble les conditions d’une ouverture sur l’histoire locale, son patrimoine dans ses mul- tiples dimensions et son devenir, ainsi que sur le monde. À cet égard, les établissements scolaires, avec la mission d’ouverture sur le développement local qui s’inscrit de plus DOSSIER Coordonner des activités autour de la lecture publique entre établissements scolaires et bibliothèques, comme ici, dans un quartier défavorisé de Besançon. © BM des Clairs-Soleils à Besançon 9. Elle comporte également des dispositions relatives à la mixité de l’habitat, au transport, à la copropriété et notamment aux politiques de rénovation urbaine. 10.D’autres dispositions se rapportent également au statut de l’élu, au fonc- tionnement des SDIS (services départementaux d’incendie et de secours), à la loi PLM (Paris, Lyon, Marseille) et aux compétences des régions. 11. Il sera intéressant de tirer les enseignements de la démarche de suivi/accom- pagnement de 48 conseils de développement lancée avec l’aide des pou- voirs publics par une quinzaine de réseaux associatifs à l’initiative de l’Union des structures et des acteurs du développement local (Unadel, 1 rue du Pré Saint Gervais, 93500 Pantin http://www.unadel.asso.fr).
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GÉRARD LOGIÉ (cid:0) La recomposition des territoires 17 en plus dans les projets d’établissements et les diverses asso- ciations impliquées dans les contrats éducatifs locaux, sont directement concernés par la modernisation des équipements et par la revitalisation des activités culturelles en milieu rural et en milieu urbain. Des activités de lecture publique dans les quartiers défavorisés comme celles qui existent par exemple à Besançon, les réseaux de bibliothèques comme on en trouve dans le Parc naturel du Livradois Forez, des bibliothèques de villes centres qui s’ouvrent sur le milieu rural comme à Saint- Omer (62) sont des services publics de proximité qui exigent des moyens élémentaires, même si ces services ne perdurent que grâce à un engagement des professionnels, proche du militantisme. L’intercommunalité, ainsi que les pays et les aggloméra- tions, prennent une place de plus en plus grande dans les ins- titutions locales. Elle peut permettre de renforcer ces moyens dès lors que les habitants d’un pays ou d’une agglomération auront pu convaincre leurs élus de l’importance d’un projet culturel qui leur convienne, et auront inscrit ce dernier dans la charte de territoire ou dans le projet d’agglomération. La présence de représentants actifs de l’action culturelle, tant dans les conseils de développement des pays et des agglomérations que dans les commissions mises en place dans les EPCI et dans les quartiers, est également un aspect désor- mais important à prendre en compte. Au-delà des équipements culturels que sont les médiathèques et bibliothèques, dont la maîtrise d’ouvrage revient souvent aux EPCI c’est en effet à la manière dont ces équipements s’inscriront dans la vie des habitants qu’est conditionnée leur utilité sociale. DOSSIER
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MARIE-LAURE PATHÉ-GAUTIER (cid:0) Amiens, Troyes et la Plaine centrale du Val-de-Marne 19 Organigramme de la bibliothèque Personnel Acquisitions Inscriptions intercommunale • Les missions très précises • Il existe un arrêté Il y a obligation de gérer Il y a une carte commune ne sont pas confiées par écrit. de passage de la ville les budgets de toutes pour toutes les biblio- • Il reste le problème des conservateurs vers l’agglomération. les bibliothèques, y thèques : d’État qui restent mis à la disposition • Dans la communauté compris les petites, car • les bibliothèques de d’une ville n’ayant plus de d’agglomération, il existe une seule CAF, quartiers étaient gratuites, compétences culturelles. on trouve surtout des celle d’Amiens-ville. elles le sont restées ; bénévoles dans les • les bibliothèques des petites communes communes étaient alentour. payantes, elles sont devenues gratuites ; • la bibliothèque cen- trale est restée payante. Cette présentation fut suivie d’un débat très riche résumé par un tableau. DOSSIER La bibliothèque d’Amiens ouvrira ses portes fin 2003. © Mairie d’Amiens. B. Maison. © Mairie d’Amiens. B. Maison. Sur le plan de la lecture publique dans l’agglomération, le transfert a lieu sans augmentation des moyens budgétaires ou de personnel, mais uniquement avec un transfert des bud- gets. Aujourd’hui, après étude, l’agglomération a dû décider de LA SITUATION À TROYES Seule l’agglomération était en mesure de porter la construction de la nouvelle BMVR, territoire de 120 000 habitants au total. La compétence de la lecture publique sur Troyes est entière- ment transférée à l’agglomération troyenne. Actuellement, les bibliothèques des autres communes de l’agglomération ne sont pas encore transférées. La bibliothèque municipale à vocation régionale (BMVR), dotée de nouvelles missions, se substitue à la bibliothèque centrale qui a intégré une antenne du Service Commun de Documentation de l’Université de Reims-Champagne-Ardenne, créer quatre bibliothèques, deux nouvelles bibliothèques de quartier à Amiens où rien se s’était construit depuis dix ans, et deux bibliothèques dans l’agglomération. avec du personnel majoritairement municipal et deux média- thèques de quartier, dont une récemment transformée. Dans l’agglomération, seule la BM de Troyes propose d’autres sup- ports que le livre (des disques, des vidéos, des cédéroms). Le transfert de la BMVR et des deux bibliothèques de quar- tier de Troyes vers l’agglomération a eu lieu en mai 2001, les autres bibliothèques de l’agglomération restant municipales. À terme, un transfert progressif, commune par commune, sera étudié. En décembre 2001, tout le personnel de la bibliothèque est transféré dans une procédure de mise à disposition (il s’agit d’une phase intermédiaire d’un an) à confirmer.
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20 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 LE RÉSEAU DE LA PLAINE CENTRALE VAL-DE-MARNE La communauté de communes de Créteil - Alfortville - Limeil- Brévannes regroupe au total 136 000 habitants. En automne 1999, échoue une première tentative de regroupement inter- communal. Entre novembre 2000 et janvier 2001, le projet réapparaît avec les compétences obligatoires votées par les trois communes pour application rapide, ainsi que les com- pétences optionnelles, qui sont remises au lendemain des élections municipales de 2001, et qui se traduit, le 19 mars 2001, par la création d’un seul service intercommunal pour les trois communes. Le budget 2001 sera exécuté globalement, par addition des budgets précédemment communaux. En avril 2001, le transfert des compétences culturelles (les bibliothèques et les écoles de musique) est voté par le conseil d’agglomération. Le développement de la lecture publique sera assuré par la mise en réseau des bibliothèques existantes et des bibliothèques à créer. La communauté d’agglomération financera la construction de nouveaux équipements et des amé- nagements complémentaires dans les équipements existants. Alfortville compte trois sites de bibliothèques, regroupant 23 personnes, mais ne dispose pas de médiathèque. À Créteil, il existe six sites de bibliothèques, un bibliobus communal, mais pas d’équipement central. Au total, cela représente 60 personnes et 10 agents d’entretien. Limeil-Brévannes ne compte qu’un site de bibliothèque, avec 8 personnes. Au 1er octobre 2001, sur les 430 agents des trois biblio- thèques, 104 sont transférés à la communauté d’aggloméra- tion. Ces transferts de personnel se font exclusivement par mutation (il n’y a aucun détachement ni aucune mise à dispo- sition). La forme et les modalités de la mise en œuvre de cette intercommunalité ont suscité beaucoup de réactions sur le manque d’anticipation et de concertation avec les personnels DOSSIER Quatre questions fondamentales pour le fonctionnement quotidien restent posées : 1. l’articulation de la bibliothèque centrale et des autres biblio- thèques autour des collections, de la politique documentaire et des autres services ; 2. les règles de fonctionnement sont-elles communes ou dis- tinctes ? 3. l’informatisation en réseau. Il est nécessaire qu’un accord soit établi avec le Conseil général et la bibliothèque départe- mentale de l’Aube ; 4. l’articulation entre la BMVR et les établissements universi- taires, le Service Commun de Documentation de l’Université de Reims et en particulier l’Université de technologie de Troyes. Organigramme de la bibliothèque Personnel Acquisitions Inscriptions intercommunale L’organigramme n’est pas rédigé. • On note un transfert Il y a une remise à niveau Il existe deux tarifs, Il n’y a pas d’autorité hiérarchique rapide par une demande des collections, avec un pour l’agglomération de la BMVR sur les autres bibliothèques de mise à disposition effort fait sur les disques et hors l’agglomération. de l’agglomération. (lors de l’évaluation 2001) et les vidéos. de la communauté d’agglomération. • Il s’agit d’une situation provisoire d’un an. • Tous les avantages sociaux sont maintenus. • On note le passage au centre de gestion. La construction de la BMVR de Troyes a été prise en charge par l’agglomération. © ABF
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VÉRONIQUE ADDE (cid:0) Rennes-métropole 23 a Bretagne est pionnière en matière d’intercommunalité, puisque toutes les communes de la région, à l’exception de 12 d’entre elles, appartiennent, soit à un pays soit à une com- munauté d’agglomération. Parmi ces dernières, presque toutes vont voir leur situation évoluer dans les semaines à venir. En Ille-et-Vilaine, notamment, on voit émerger sept pays. Le pays de Rennes est formé de la communauté d’agglo- mération de Rennes (Rennes-métropole) et de trois petites communautés de communes. Rennes-métropole comprend 36 communes, soit 365 000 habitants, dont Rennes (206 000 habitants) et 35 autres com- munes, regroupant 160 000 habitants. Dans 15 à 20 ans, ce nombre devrait augmenter de 60 000, essentiellement vers les communes périphériques, ce qui fera apparaître un équilibre entre ville-centre et le reste de la métro- pole. Dans le domaine de la lecture publique, Rennes a déve- loppé un réseau de 14 bibliothèques de quartier depuis une vingtaine d’années. La bibliothèque centrale en construction (bibliothèque municipale à vocation régionale) fait partie d’un projet architectural plus vaste. Il s’agit du nouvel équipement culturel (NEC) qui regroupe la nouvelle bibliothèque centrale, un musée et un centre de culture scientifique et technique (le CCSTI). L’ouverture est prévue fin 2003. Les villes périphériques, dont le nombre d’habitants varie d’un endroit à l’autre – une centaine à plus de 20 000 – dis- posent toutes d’une bibliothèque, mais avec d’énormes dis- parités en termes de surface, de collections, de budgets, de personnel et de fréquentation. Les statistiques de fréquenta- tion s’étendent de 5 à 60 %, la moyenne étant assez forte et se situant autour de 31 %. Toutes font appel à la bibliothèque L départementale de prêt (BDP) et se carac- térisent par une très faible professionnali- sation. QUEL CONTEXTE POLITIQUE ? La communauté d’agglomération a été créée en 2000, à partir d’un district qui n’avait pas de compétence culturelle, mais qui avait une compétence dans le domaine des études. Un travail sur la « Lecture publique et l’intercommunalité » avait été commandé en 1997 et a permis d’analyser les bibliothèques du district, excepté celle de Rennes. Ce travail a mis en évidence d’énormes besoins et la nécessité d’une mise à niveau des bibliothèques avant de parler de véritable mise en réseau de ces établissements. Cette étude a également permis de for- muler de multiples propositions de coopé- Maquette du nouvel équipement culturel de Rennes-métropole qui a été transféré à la communauté d’agglomération en 2000. © Mairie de Rennes Rennes-métropole Devant la complexité de fonder une intercommunalité élargie, les élus de Rennes et des communes de l’agglomération ont souhaité lancer une étude pour un schéma de développement du réseau intercommunal de lecture. Marine Bedel, conseillère livre et lecture à la DRAC Bretagne, Jean-Louis Biard, directeur des affaires culturelles de Rennes-agglomération et Annie Dourlent, directrice de la BDP d’Ille-et-Vilaine y participaient. Véronique Adde a synthétisé leurs propos. DOSSIER VÉRONIQUE ADDE Bibliothécaire à la bibliothèque municipale d’Angers
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BMVR (Bibliothèque Métropolitaine à Vocation Régionale) peut constituer un réseau, être un centre de ressources pour l’en- semble des bibliothèques de l’agglomération. Il est donc nécessaire de construire quelque chose autour, et avec la BMVR en relation avec la BDIV. La troisième étude, également en cours, analyse le rapport entre la BMVR et les bibliothèques de la ville de Rennes qui, jusqu’au 31 décembre 2001, étaient intégrées au fonctionne- ment de cette bibliothèque, puisqu’il s’agissait d’un seul et même établissement. Dans ce cas précis, on construit d’un côté pour détruire de l’autre mais en essayant d’améliorer encore le fonctionnement. Un comité de pilotage mis en place en février 2002 va ana- lyser les premières hypothèses de travail. Cette étude devant être terminée en avril-mai. À cette étude ont été associés le Conseil général et la BDIV, puisqu’elle concernait le territoire sur lequel la compétence départementale s’exerçait. Il ne s’agit pas de dire que ce n’est plus la responsabilité de la BDP, car les maires sont soucieux de continuer à bénéficier du soutien de la politique mise en œuvre par le département dans leur commune. En effet, pour l’instant l’agglomération n’a pas décidé de financer la construc- tion, ni le fonctionnement des bibliothèques des communes. LE RÔLE DE LA BDP D’ILLE-ET-VILAINE Dans les 35 communes de la métropole (hors Rennes), 30 d’entre elles bénéficient du service de base de la BDP (prêts de documents, livres, CD, cédéroms). Les BDP sont censées intervenir, à la demande des com- munes, dans les communes de moins de 10 000 habitants. Elles travaillent avec des partenaires tout à fait différents ayant des attentes tout aussi différentes. Cette disparité entre bibliothèques complexifie l’étude, les attentes des communes ne sont en effet pas les mêmes, ni à l’égard de la BDP, ni à l’égard de la communauté d’agglomé- ration de demain. Depuis quelques années, la BDP d’Ille-et-Vilaine se trouve dans la problématique du travail avec des partenaires de l’intercommunalité, des réseaux intercommunaux plus qu’avec des bibliothèques stricte- ment intercommunales. Elle dessert ainsi 260 communes qui appartien- nent chacune à un réseau intercom- munal, le département ayant beau- coup encouragé l’intercommunalité. Parmi les autres services de la BDP, citons le prêt d’outils d’animation, la réservation et la navette de livres sur demande particulière, l’organisation d’opérations d’animations dépar- tementales et des actions de formation et de visites profes- sionnelles. Ces services sont utilisés par des communes de plus de 10 000 habitants. Le niveau de professionnalisation est plus important dans la métropole rennaise que dans le reste du département et la BDP assure, selon les cas, un rôle de sub- stitution quasi complet, et même un service supplémentaire. D’un point de vue institutionnel, l’étude de 1997/1998 sur l’intercommunalité n’a pas été suivie immédiatement d’effet mais elle a enclenché un phénomène de collaboration et de réunions régulières entre les 35 communes de l’aggloméra- tion et la BDP. La création de la communauté d’agglomération rennaise a fait rentrer la bibliothèque municipale de Rennes dans le paysage. Elle a été sollicitée pour apporter une exper- tise technique, actuellement sur un champ bien particulier, la classification Dewey. Le Conseil général était partie prenante de cette étude, qu’il a financée pour un tiers. Il est donc présent dans le comité de pilotage, il fournit les chiffres pour évaluer les réseaux et il a mis son savoir-faire en commun. Cela a permis de question- ner les champs de compétence traditionnels de la BDP. L’étude permettra de savoir quelles sont les attentes des professionnels dans le domaine de la formation, de l’animation et de la carte documentaire et d’engager une réflexion sur une politique d’acquisition partagée et une mise en réseau. Il est évident que tous ces champs concernent la BDP. Ceci est un point important car les communautés d’agglo- mération ne peuvent pas construire une politique de lecture 26 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 DOSSIER Le regroupement intercommunal permet l’aide à la création pour les spectacles. Ci-dessus, l’opéra de Rennes. © Opéra de Rennes Annie Dourlent. DR
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VÉRONIQUE ADDE (cid:0) Rennes-métropole 27 DOSSIER publique en ignorant le département, l’inverse étant tout aussi vrai. Pour le Conseil général, cette étude est emblématique, car un plan de développement sur les 5 à 10 ans à venir prévoit que la BDP, jusqu’alors avec un site unique à Rennes, délocalise quatre antennes sur le département dans une volonté de « territorialiser » son action. En premier, elle programme un bâtiment annexe de la BDP à Fougères (ville de 24 000 habi- tants), partagé avec la médiathèque municipale. Il s’agit bien là d’un partenariat pour que le pays de Fougères bénéficie à la fois des services de la BDP et de la BM. La BDP d’Ille-et-Vilaine (BDIV) dessert 260 communes. © Conseil général d’Ile et Vilaine
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GÉOGRAPHIE ACTUELLE DE LA LECTURE PUBLIQUE La desserte de lecture publique en France s’effectue aujourd’hui par trois ensembles de services diffé- rents, dont deux relèvent du choix de créer des têtes de réseaux ruraux spécialisées, les bibliothèques départementales de prêt. Ce choix politique et technique a été fait après la Seconde Guerre mondiale en application de réflexions menées dans l’entre-deux-guerres, à un moment où le pays était en train de basculer vers une urbanisation majoritaire. On peut définir sur cette base des bibliothèques munici- pales autonomes, des bibliothèques municipales soutenues et un troisième réseau plus ancien, qui n’existe pas dans tous les départements, celui des dépôts, antennes-mairies et dépôts scolaires. Les bibliothèques autonomes sont celles des unités urbaines de niveau supérieur, au-dessus de 10 000 habitants. Bien que la construction des statistiques nationales ne per- mette pas de croiser les données issues des réseaux ruraux et celles des villes, j’ai pu observer, chaque fois que ce calcul était possible, que la desserte des populations dites rurales (les communes de moins de 10 000 habitants) était en fait par- tagée avec des ordres de grandeur comparables, entre d’une part, les deux réseaux relevant des BDP et d’autre part, la des- serte de fait opérée par les équipements des villes-centres pour des populations extérieures. La part des équipements des villes-centres dans la desserte des populations rurales peut même être supérieure à celle du réseau mis en place pour celles-ci. Les usagers des bibliothèques en milieu urbain provien- nent à la fois de communes équipées prises en compte dans les statistiques nationales et de communes non équipées qui ne le sont pas. Il y a donc naturellement beaucoup de multi- fréquentation et aucun dédoublonnage, ce qui ne peut que fausser notre appréciation de la fréquentation selon les indi- cateurs nationaux habituels. 28 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 HUGUES VAN BÉSIEN Directeur de la bibliothèque départementale de la Haute-Vienne DOSSIER Rural-urbain ? Nouvelle géographie du développement de la lecture publique Depuis le 1er janvier 2002, tous les districts et les communautés de villes ont dû se transformer en communautés de communes, d’agglomération ou rurales. Ce nouveau découpage du pays n’est pas sans incidence sur les rapports entre les bibliothèques en réseau rural et urbain. Pour Hugues van Bésien, qui brosse un portrait minutieux de desserte de la lecture publique depuis les années 80, l’intercommunalité peut aussi être une opportunité pour les équipements et les salariés.
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HUGUES VAN BESIEN (cid:0) Rural-urbain ? Nouvelle géographie du développement de la lecture publique 29 DOSSIER En dessous des biblio- thèques urbaines autonomes, on trouvera le double réseau des BDP : bibliothèques municipales soutenues – celles qui figurent dans l’annuaire de la Direction du Livre, et une partie des biblio- thèques-relais (selon la typolo- gie de l’ADBDP, souvent reprise dans les plans départementaux), et le tiers réseau des points lec- ture. Les équipements fixes « soutenus » sont issus des poli- tiques départementales d’aides aux communes menées à partir des années 1980 et de la démocratisation des aides à l’équipement de l’État (concours particulier de la DGD) depuis 1986 : dans la période antérieure, seules les villes avaient accès aux aides à l’investissement. Le concours parti- culier a représenté une énorme ouverture de l’aide nationale à l’investissement. La strate inférieure du réseau de 2 000 à 10 000 habitants, connaît actuellement la plus forte dynamique d’équipement. DES COMMUNES ENCORE MAL DESSERVIES Ces équipements forment un ensemble qui se rapproche du réseau urbain par les services offerts (proposer tous les sup- ports à tous les publics), le niveau de fréquentation et le type de fonctionnement (avec du personnel salarié et qualifié). Ces équipements peuvent être situés dans des communes périurbaines, et rentrent dans une multifréquentation variable avec les équipements des centres urbains ; dans des communes plus rurales ils assurent le rôle d’un pôle de centralité pour les services – c’est le cas de la plupart des chefs- lieux de canton. Dans ces cas, la desserte réalisée excède les limites communales et s’étend à de plus petites communes. Les politiques départementales ont pu être décisives dans l’apparition des équipements, mais il faut considérer que l’essentiel des charges est porté par la commune d’implantation, l’apport documentaire des BDP constituant un appoint d’autant plus important que la biblio- thèque est petite. Néanmoins, cet ensemble est lacunaire. Si la couverture des communes de plus de 10 000 habitants est aujourd’hui quasi complète, il existe encore de gros besoins d’équipement dans les communes de moins de 10 000 habitants qui abritent, rappelons-le, la moitié de la population française, soit 29 336 millions d’habitants, dont 14,8 millions dans des communes de moins de 2 000 habitants... En d’autres termes, si près de 90 % des communes de plus de 10 000 habitants ont une bibliothèque municipale, seulement 72 % des communes entre 5 000 et 10 000 habitants, et 41,7 % des com- munes entre 2 000 et 5 000 habitants en sont pourvues1. Ce seuil de 2 000 habitants est celui à partir duquel l’équi- pement bibliothèque est généralisable dans l’optique qui pré- valait jusqu’ici, le cadre municipal : à 2 000 habitants, on peut voir créer l’emploi spécialisé statutaire et une bibliothèque tous services pour un coût de fonctionnement annuel par habi- tant proche de 15 euros. Ce coût est certes élevé mais il est supportable, surtout si l’on considère que peu d’autres ser- vices culturels sont à la portée de ce type de collectivités. Les bibliothèques soutenues présentent un début de struc- turation, puisque les BDP coordonnent et proposent une modélisation bibliothéconomique aux bibliothèques à qui elles rendent service, mais cette structuration est uniquement ver- ticale : la BDP tête de réseau est en relation avec un grand nombre de bibliothèques isolées, celles-ci n’ont pas de rap- ports fonctionnels (comme une cir- culation de collections) directs entre elles. En moyenne, l’offre de service est plus réduite : une biblio- thèque sur quatre prête du son et/ou de l’image pour les villes de 5 000 à 10 000 habitants, une sur cinq pour les villes de moins de 5 000 habitants2. Écoles, points lecture, relais, dépôts mairie forment un der- nier ensemble qui peut être réduit si la BDP est récente (post 1982), mais qui existe dans de nombreux départements et remonte largement aux années 1945-1980. BDP de l’Ariège. © Ministère de la culture - G. Fastenaekens 1. Données statistiques datant de 1999, fournies par la Direction du Livre et de la Lecture. 2. Dans leur plus grand nombre, ces équipements recourent au salariat, sala- rié unique, assistant ou assistant qualifié, agent ou agent qualifié du patri- moine, salariés divers. Plus de 500 bibliothèques des communes de moins de 10 000 habitants sont dirigées par des catégories C. L’effectif total des pro- fessionnels de ces petites bibliothèques représente 16,5 % des emplois sala- riés en bibliothèques de lecture publique, notamment 11 % des assis- tants/assistants qualifiés et 16 % des agents/agents qualifiés du patrimoine. Néanmoins, l’encadrement professionnel rapporté à la population est beau- coup plus réduit qu’en ville : 0,09 emplois pour 1 000 habitants en dessous de 10 000 habitants, le double au-dessus (sur la population totale). Si près de 90 % des communes de plus de 10 000 habitants ont une bibliothèque municipale, seulement 72 % des communes entre 5 000 et 10 000 habitants, et 41,7 % des communes entre 2 000 et 5 000 habitants en sont pourvues. Une bibliothèque sur quatre prête du son et/ou de l’image pour les villes de 5 000 à 10 000 habitants, une sur cinq pour les villes de moins de 5 000 habitants.
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HUGUES VAN BESIEN (cid:0) Rural-urbain ? Nouvelle géographie du développement de la lecture publique 31 DOSSIER Une offre de lecture très diversifiée dans les bibliothèques de la Mayenne. © Conseil général de la Mayenne de façon indifférente aux collections des uns et des autres, en visitant de façon banalisée plusieurs bibliothèques, en empruntant indifféremment ici ou là, en bénéficiant d’une cir- culation des collections (entre le prêt interbibliothèque et la BDP) à partir d’un catalogue commun... • et surtout, de disposer à terme de moyens accrus, car dans une communauté, la ressource potentielle de financement de la lecture publique est élargie aux communes non équipées qui, jusqu’ici, ne contribuaient en rien au financement des services. QUEL RÔLE POUR LES BIBLIOTHÉCAIRES ? Évidemment, les bibliothécaires peuvent eux aussi, comme les élus, développer le syndrome du village gaulois. Au niveau des sentiments humains, cela entraîne une perte d’importance hiérarchique, la crainte d’une perte d’autonomie et d’un impé- rialisme du plus gros, mais aussi, de façon plus désintéressée et plus objective, la crainte de ne pas conserver un niveau de moyens exceptionnels et difficilement acquis, par exemple des crédits d’acquisition par habitant plus importants que ceux du voisin. Il est certainement plus facile de former un réseau unifié entre pairs, comme les villes moyennes autour de Créteil, que de fusionner avec beaucoup plus gros que soi. L’isolationnisme serait à mon sens une grave erreur, et une faute au regard des attentes du public et des élus s’ils ont pris la décision d’un transfert complet. Pour avoir travaillé dans des réseaux urbains et en biblio- thèque départementale, je sais que ces craintes sont en par- tie légitimes : oui, les grands réseaux tendent à devenir des machines bureaucratiques, présentent quelquefois des orga- nisations excessivement centralisées (par exemple pour les acquisitions), oui, les relations centrales/direction/annexes de quartier (et bientôt de communes) sont souvent mal équi- librées au détriment des sites de proximité – on ne compte plus ce qu’on pourrait appeler des réseaux à deux vitesses, avec les non-livres absents des quartiers et une pro- portion de personnels titulaires tombant à mesure que l’on s’éloigne du centre. Oui, aussi, les réseaux urbains sont mal intégrés, la circulation des collec- tions et la mobilité des agents entre les sites restant l’excep- tion, même pour des remplacements ponctuels, avec pour conséquence un partage très inégal des contraintes de pré- sence et des situations difficiles. Oui encore, il n’est pas évi- dent que l’apport de l’agent du patrimoine responsable d’un micro-équipement puisse être reconnu et entendu dans les réseaux de type urbain. DEVANCER LES ÉVOLUTIONS Il dépend d’abord des professionnels que des garanties soient données et des avancées faites dans le sens d’un fonctionne- ment équilibré des réseaux, qui ferait évoluer les uns et les autres. Si les grands réseaux, actuellement dans un rapport inégal, veulent changer pour répondre à leurs attentes et pro- fiter de la circonstance pour remettre à plat leur organisation, ils ont aussi des enseignements à en tirer, des choses à gagner... Dans ces situations, il importe de devancer les évolutions en construisant techniquement des propositions nouvelles, notamment sur les points suivants : • proposer un organigramme des services dès que possible dans le processus d’unification, où les dessertes déconcen- trées auront une place forte, avec au moins un cadre spécia- lisé dans l’équipe de direction à même de réunir les respon- sables d’établissements de second rang si l’équipe de direction n’est pas constituée par l’ensemble des responsables d’équi- pement. Il est à mon avis souhaitable que ce cadre n’ait pas de responsabilités au sein de la bibliothèque centrale, et qu’il provienne du réseau rattaché ; • proposer, dès que possible, un plan de remise à niveau des équipements déficitaires à une collectivité nouvelle et géné- ralement impatiente de faire ses preuves, développer une pro- grammation pluriannuelle pour combler les lacunes dans la desserte ou les implantations de sites sur le territoire ; Il est certainement plus facile de former un réseau unifié entre pairs, comme les villes moyennes autour de Créteil, que de fusionner avec beaucoup plus gros que soi.
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• sur l’exemple de réseaux néerlandais4, on peut penser que ce plan doit distinguer au moins trois niveaux d’équipements : 1. le niveau central/tête de réseau, assuré par une ou plusieurs bibliothèques, 2. un niveau de desserte secondaire ambitieuse, où l’on trou- verait bien sûr tous les types de documents et des moyens multimedia pour un service de base à tous les publics, 3. un accès à des services de petite proximité. Inventer ces dessertes de petite proximité, animer des points lecture sans bibliothécaire, parfois avec des bénévoles, pour des publics restreints, ou même inventer un prêt direct efficace – en quelque sorte recueillir l’héritage des BDP pour parvenir à une desserte des interstices, mais avec une qualité supérieure et à des conditions de coût bien moindres que le traditionnel bibliobus, qui se manifeste trois fois par an, dans le meilleur des cas et consomme sur la route l’essentiel du temps de tournée... – ce réseau a un rôle à jouer dans le main- tien des symboles et des sociabilités, et aussi dans la des- serte de publics spécifiques. D’une façon ou d’une autre, il faudra recueillir cet héritage des bibliothèques départemen- tales, tout en opérant des restructurations très rarement entre- prises. C’est l’occasion enfin de mettre en place un système d’in- dicateurs locaux qui permette une affectation transparente des moyens et une véritable évaluation des services. Cette problématique recoupe celle des communautés urbaines et des communautés de villes. Il me semble que les effets positifs y seront encore plus importants. Tout d’abord, le regroupement des moyens va faciliter le recours au salariat : il est aujourd’hui exceptionnel de trouver des emplois spécifiques des biblio- thèques en dessous de 2 000 habi- tants. Quand une communauté de communes associant des entités de moins de 1 000 habitants per- met de totaliser une population de 2 000 à 3 000 habitants, les bases économiques du salariat commencent à exister. La mutualisation des moyens sur ce poste de dépense, qui représente les 4/5 des coûts, est le seul moyen de combler le déficit actuel de l’ensemble rural. DE NOUVELLES PERSPECTIVES INTELLECTUELLES Les choses changent aussi positivement pour les profession- nels eux-mêmes quand ils existent et, nous l’avons vu, il s’agit souvent d’une seule personne qui doit exercer toutes les fonc- tions dans la bibliothèque, dont la compétence a forcément des limites et qui vit immanquablement dans des conditions difficiles (faire face aux absences, en particulier pour la for- mation). L’unification des services dans un cadre communau- taire permettra de jouer sur des équipes certes réduites, mais sur des équipes quand même, là où il n’y avait que des agents isolés qui pouvaient difficilement se confronter à d’autres expé- riences. Pour le service comme pour la personne, c’est l’ap- parition de nouvelles perspectives intellectuelles et de nou- velles perspectives de carrière. Les projets d’investissement pourront s’orienter vers de réels équipements tous publics/tous services pour lesquels il existe des usagers potentiels, mais qu’aucune commune n’était en mesure de financer isolément. Mais avant de parvenir à cette félicité sans nom, ces col- lègues, ainsi que leurs élus, risquent d’avoir quelques mau- vaises surprises du côté de l’État — mais j’espère que la repré- sentante de la Direction du livre pourra dissiper nos inquiétudes. Les précédents intervenants de cette journée ont évoqué la question des seuils de dépense liés à la population pour les aides au fonctionnement. La question se pose aussi pour le cri- tère de surface exigible (0,07m2 par habitant de la collectivité jusqu’à 25 000 habitants). Il découle de la lettre des textes que, dans le cas d’une communauté de communes, on prend en compte la somme des populations, ce qui conduit à une série d’effets pervers. Ce critère normatif s’applique techni- quement à des populations agglomérées en de fortes densités de type urbain, pas à des géographies rurales qui présentent des périmètres étendus. 32 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 DOSSIER Les BDP devront-elles disparaître une fois leur mission accomplie ? © BM de Lyon. Dessin des enfants de l’école des Bleuets, Lyon 9e Le regroupement des moyens va faciliter le recours au salariat : il est aujourd’hui exceptionnel de trouver des emplois spécifiques des bibliothèques en dessous de 2 000 habitants. 4. Voir Bulletin d’informations de l’Association des bibliothécaires français, n° 188, septembre 2000.
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HUGUES VAN BESIEN (cid:0) Rural-urbain ? Nouvelle géographie du développement de la lecture publique 33 DOSSIER Même en le regardant comme un minimum souvent dépassé, il devient excessif pour nos communautés de com- munes : la surface souhaitable pour l’équipement central d’une communauté de communes de 12 000 habitants implanté dans une commune de 2 500 habitants est certes davantage que 2 500 x 0,07, soit 175 m2, mais elle ne va certainement pas jus- qu’aux 840 m2 que donne l’addition des populations, surtout si on entend desservir le territoire à partir de plusieurs sites, construire un réseau hiérarchisé... On risque alors de décourager les collectivités par l’am- pleur des investissements, ou de pousser à la construction de mètres carrés dont la collectivité ne pourra assumer longtemps et correctement le fonctionnement courant. QUEL AVENIR POUR LES BDP ? Je rappellerai le grand débat qui divisa l’Association des biblio- thécaires français dans les années 1970, avec les « commu- nalistes » d’un côté et les « sectoristes » de l’autre. Ces der- niers en tenaient pour la médiathèque de secteur, équipement de lecture publique qui aurait permis une desserte complète du territoire national, dans un maillage départemental, et qu’ils voyaient fonctionner comme un service public national, c’est- à-dire étatique. On peut maintenant dire que les sectoristes avaient raison bibliothéconomiquement et tort politiquement : • ils avaient raison bibliothéconomiquement, car ils avaient anticipé l’échec des stratégies substitutives des BDP, la supé- riorité de l’équipement fixe multimédia sur le camion et le dépôt, argument auquel les BDP ont fini par se ranger dans les années 1980, • ils avaient tort politiquement, car avec le contexte politique évoluant vers la décentralisation, il devenait utopique d’envi- sager la création d’un service public national. Aujourd’hui, il me semble que leurs arguments techniques tiennent toujours et que la généralisation des intercommuna- lités nous fournit un contexte favorable pour parvenir à la cou- verture complète du territoire, ou plutôt, désormais, des ter- ritoires, par les services des collectivités locales : ne ratons pas cette chance en laissant l’emporter nos intérêts particuliers ou nos intérêts d’institution : la voie est tracée pour les biblio- thèques municipales/communautaires. Les BDP ont ici la place la plus inconfortable et sont expo- sées aux mises en cause les plus radicales : elles partagent l’in- certitude qui est actuellement celle des conseils généraux quant à leurs rôle et place futurs et, techniquement, les col- lectivités de moins de 10 000 habitants qui faisaient leur fonds de commerce traditionnel disparaissent. Elles devront inven- ter de nouvelles stratégies : un redéploiement vers le rural profond, de nouvelles formes de « territorialisation », une migration vers un niveau supérieur (interdépartemental ou régional ?) Bien d’autres solutions sont envisageables, y com- pris, pourquoi pas, de disparaître une fois leur mission accom- plie, car après tout, il n’y a pas de BDP dans les départements complètement urbanisés de la région parisienne. Les facteurs politiques et l’infinie variété géographique des territoires départementaux multiplieront les solutions, sans qu’il y ait de réponse toute faite ni de réponse unique à cette question. Pour conclure cette journée Thierry Grognet, intervenant au nom de la Direction du Livre et de la Lecture, en remplacement de Martine Blanchard, chef du bureau des bibliothèques de collectivités territoriales, a précisé combien la DLL était attentive aux évolutions importantes que porte cette révolution de l’administration territoriale. Que ce soit dans le domaine des statistiques sur les établissements et leurs activités, que ce soit pour la prise en compte des populations regroupées dans les structures intercommunales pour les calculs des ratios du concours particulier, ainsi que pour les aides du Centre national du livre à la constitution des collections, des modifications ou des ajustements devront intervenir. Pour l’instant, la DLL en est au niveau de la réflexion ; un groupe de travail autour des rapports annuels statistiques est en cours de constitution et des travaux avec les conseillers en DRAC sont également menés sur l’évolution du concours particulier et de ses critères d’attribution, ceci en relation avec la Direction générale des collectivités locales du ministère de l’Intérieur. Pour l’instant, Thierry Grognet n’a pas souhaité être plus précis sur les options qui seront prises. Cette journée, riche d’informations sur la coopération intercommunale telle qu’elle se fait au jour le jour, a également montré com- bien les questions posées sont complexes et nombreuses, qu’elles ne trouveront pas de réponse unique et que les collectivités – comme certainement les lois Voynet-Chevènement le proposaient – ont des choix politiques et stratégiques très ouverts. Il s’agit pour elles, en quelque sorte, de personnaliser ces choix en matière de coopération, de gestion, d’animation et du développement des services de lecture publique que sont les bibliothèques. Nous aurons probablement à revenir sur ces sujets dans les mois qui viennent. Claudine Belayche, Directrice de la bibliothèque municipale d’Angers
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Vers un portail documentaire régional ? 34 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 CHRISTIAN ROGEL Directeur de la BDP du Finistère DOSSIER QUELS TERRITOIRES POUR LA COOPÉRATION INFORMATIQUE DES BIBLIOTHÈQUES ? La coopération entre les biblio- thèques n’est sans doute durable que si le territoire dans lequel elle se déploie est considéré comme légitime, à la fois par les acteurs et par le public. Cependant, la non-hiérarchisation des collectivités territoriales fran- çaises et l’enchevêtrement de leurs compétences, héritage d’un État centraliste, diminuent la cohérence que l’on trouve partout en Europe. C’est pourquoi, des réseaux de coopération informatique pour les bibliothèques sont nombreux dans les pays dévelop- pés, alors que les rares réalisations françaises tiennent plus souvent à des facteurs personnels et/ou politiques qu’à des visions pragmatiques. Le développement de l’intercommunalité modifie le pay- sage et beaucoup d’observateurs estiment qu’elle rendra obsolète le cadre départemental. Un autre frein à la coopération informatique était le coût des télécommunications gérées par l’opérateur historique, d’au- tant que contrairement à la politique de dérégulation améri- caine, l’État actionnaire n’a pas cherché à imposer une baisse sur les lignes louées. L’Internet a changé la donne et les collectivités territoriales, encouragées par une loi récente, financent des réseaux à haut débit en se tournant parfois vers le sans-fil1. Le précurseur de la mise en ligne simultanée de catalogues a été, en 1993, Rédoc, mis en place par le Pôle européen de Grenoble (http://www-pole.grenet.fr/POLE/REDOC/catalogues.html) qui fédère plus de 60 bases. Fondé à l’origine sur WAIS, variante de la première version du Z 39.502, il utilise le système AskOnce (Rank Xerox) avec pour une partie des bases, la norme Z 39.50. BRITALIS, PORTAIL DOCUMENTAIRE RÉGIONAL EN CONSTRUCTION L’agence de coopération des bibliothèques et des centres de documentation de Bretagne, la COBB3, élargit ce concept. Non seulement elle veut réunir le maximum de catalogues, mais aussi fournir d’autres outils coopératifs dans un cadre régio- nal vu comme espace de travail virtuel « à taille humaine », ou comme une agrégation de territoires proches du public inclus l’un dans l’autre, à la manière des poupées russes (les cantons ou communautés de communes, les pays, les départements, la Région). L’agence de coopération des bibliothèques et des centres de documentation de Bretagne, la COBB, ambitionne de réunir les catalogues des bibliothèques de la région sur un serveur proposant plusieurs services en ligne. Ce travail nécessite une mise en réseau, questionnée par le nouveau découpage du territoire, et une gestion nouvelle. Présentation par Christian Rogel, membre du CA du groupe ABF Bretagne. 1. Comme par exemple, la boucle locale radio, le point à point 802.11 et le satellite. 2. La norme Z 39.50 (maintenant ISO 239.50) constitue la seule technique opé- rationnelle sur une vaste échelle pour l’interrogation simultanée de bases hétérogènes. Le XML, qui n’est qu’un principe de structuration de l’informa- tion, n’offre pas de solution en lui-même, mais permettra sans doute d’en éla- borer, sous la forme d’une évolution de Z 39.50 notamment (merci à Dominique Lahary pour cette formulation). 3. COBB, 6 cours Kennedy, 35000 Rennes. Tél. : 02 23 46 05 65. [email protected].
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CHRISTIAN ROGEL (cid:0) Vers un portail documentaire régional ? 35 DOSSIER Après avoir observé que la norme Z 39.50 avait permis des réalisations importantes en Amérique du Nord et évaluant la réussite de sa base régionale d’articles de périodiques, Hermine (http://www.hermine.org), la COBB a inventé en 1999 le concept de « portail documentaire régional »4. Sa réalisation a été financée dans le cadre du Contrat de plan État-Région Bretagne 2000-2006. Ce portail, dont l’ouverture à tous sur Internet (http://www.britalis.org) est prévue en Octobre 2002, fonc- tionnera sur Mégalis5 le réseau à haut débit régional ouvert pour les services publics en 2000 dans 25 villes. Les premières réalisations ont concerné les hôpitaux, grands utilisateurs d’imagerie, mais la consultation par le public des catalogues des bibliothèques a aussi été retenue par le syndicat mixte gérant Mégalis. La COBB a donc été missionnée pour réaliser une applica- tion de liaison entre les points d’accès haut débit et les inter- faces Z 39.506, pour que chaque catalogue puisse être inter- rogeable à partir d’un navigateur Internet standard. Le but est de rendre la recherche documentaire la plus conviviale possible pour le grand public ou tout au moins pour le public intéressé. Les recherches pourront se faire dans les bibliothèques situées dans un rayon de n km, méthode déjà utilisée dans Hermine, et qui sera complétée par les découpages adminis- tratifs : recherche sur les catalogues d’un canton ou d’une communauté de communes et au-delà. Huit bibliothèques ou centres de documentation ont mis en test leurs catalogues sur la nouvelle plate-forme dénommée Britalis. Il s’agit des bibliothèques universitaires de Lorient- Vannes et Rennes (2 SCD), du Centre de recherches bretonnes et celtiques de Brest, de l’Institut d’études politiques de Rennes, des bibliothèques municipales de Rennes et de Saint-Jacques-de-la-Lande et de la médiathèque départementale du Morbihan, l’Université de Brest. La biblio- thèque départementale d’Ille-et-Vilaine devrait bientôt les rejoindre. À la différence du à Rédoc ou du Catalogue collectif de France (http://www.bnf.fr/ccfr/), qui a ouvert récemment une 4. Le site de l’ABF donne une liste de portails intéressant les bibliothèques : http://www.abf.asso.fr/liens/portails.html. Pour des définitions du terme « portail », voir à : http://www.abf.asso.fr/liens/definitions-internet.html et à http://www.adbs.fr/adbs/sitespro/lardy/81-gloss.html 5. Mégalis : http://www.megalis.org/sommaire.htm 6. On peut s’informer de l’offre en serveurs Z 39.50 sur le site de l’Association des directeurs de BDP (ADBDP) : http://adbdp.asso.fr/index.html (caisse à outils : informatique de gestion). 7. Association Bib-Op (coopération informatique dans le Nord) : http://www.bibop.asso.fr/ Citation : « En montrant que les bibliothèques peuvent exceller à mettre en œuvre un projet commun de développement de l’information et de la com- munication, un lieu d’accès à des contenus culturels et artistiques, c’est l’image de toutes, qui, dans le tissu culturel régional, se trouve valorisée à la fois comme lieu de ressources documentaires et comme pôle culturel. » (Pascal Allard). passerelle Z 39.50 pour gérer le prêt interbibliothèque et la consultation de 372 catalogues, grands et petits (sans recherche « sujet »), une valeur ajoutée sera apportée par les services régionaux spécifiques : répertoires d’adresses, annonces mais aussi dossiers thématiques multimédia sur des thèmes interdisciplinaires. DES PORTAILS DITS « COLLABORATIFS » Pascal Allard, conseiller pour le livre et la lecture à la DRAC du Nord, dans un texte de réflexion sur un éventuel portail régio- nal, exprime son intérêt pour la publication collaborative7. C’est un axe de travail qui peut être fructueux, à condition d’en définir clairement l’objet et les règles de fonctionnement. La publication spontanée ayant nourri bien des rêves chi- mériques dans les débuts du Minitel, il faut savoir faire coha- biter dans un contexte professionnel l’action coopérative orga- nisée, ce qui relève d’un élan militant et ce qui peut avoir sa place comme les systèmes collectifs de publications (dits les « blogs », « weblogs » ou « jouebs » mot-valise combinant jouet et web) sur Internet. L’alternative, coûteuse mais éprouvée, est de suivre le modèle de la presse : il faut un(e) rédacteur(trice) en chef et un(e) secrétaire de rédaction (metteur en page et gardien du temps). Une seule personne étant rarement capable de tenir les deux postes, nous, bibliothécaires, ne pouvons ignorer les limites du bénévolat en termes de productivité et de pérennisation. Le concept de portail est fécond dans la mesure où il peut, par essence, accueillir des informations et des ressources de toutes natures et fournir en outre les grilles de lectures adé- quates (professionnel/non professionnel, militant/profes- sionnel, d’intérêt régional/d’intérêt général, etc.). La dimension régionale puise sa légitimité dans des repré- sentations intellectuelles diverses et elle peut inclure des por- tails départementaux, car les ressources s’additionnent, pourvu qu’on évite les concurrences stériles sur Internet. Le plus délicat est la part de ressources humaines à y consa- crer, alors que les budgets régionaux sont peu orientés vers ce type de soutien. L’exemple de la Bretagne montre que ce qui concerne les bibliothèques peut concerner le public et que les institutions peuvent l’entendre. Le but est de rendre la recherche documentaire la plus conviviale possible pour le grand public ou pour le public intéressé.
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LE BIBLIOBUS En matière de lecture, le SIVOM décide en 1975 de faire l’acquisition d’un bibliobus pour desservir en prêt direct la population des com- munes de l’agglomération ainsi que celle de certains quartiers de la ville de La Rochelle dépourvus de biblio- thèques. Un service spécifique doté de personnels fut donc mis en place pour la constitution, le traitement, le stockage des collections et du véhicule et l’organisation de la des- serte des points de stationnement. Le bibliobus desservait une fois par semaine aussi bien la population adulte que la population scolaire, mais la population scolaire était accueillie à la sortie des écoles à partir de 16 h 30 en dehors du contexte scolaire lui-même. Il s’agissait donc d’une fréquentation libre et volontaire de la part des enfants. Un deuxième bibliobus fut mis en service en 1983 afin d’étendre le nombre de points de desserte. L’offre de docu- ments s’étendit également aux livres et aux cassettes puis aux disques compacts. En 1992, cette activité atteignit son point culminant avec 4 000 lecteurs inscrits et plus de 90 000 prêts de documents réalisés par une équipe de dix agents. Aujourd’hui, un seul bibliobus est en activité desservant chaque point de stationnement une fois tous les quinze jours. Les effectifs correspondant au deuxième bibliobus ont été redéployés vers la médiathèque communautaire par décision des élus. CONSTRUCTION DE LA MÉDIATHÈQUE DE VILLENEUVE-LES-SALINES C’est le SIVOM qui, dans les années 1982-1984, assuma com- plètement le financement de la médiathèque de Villeneuve- les-Salines après l’échec du projet de médiathèque centrale. Construite dans un quartier de la ville de La Rochelle rassem- blant une population de 10 000 habitants, cet équipement s’étend sur 1 500 m2. Il s’agissait alors du premier équipement construit sur l’agglomération qui offrait des collections audio- visuelles (disques et vidéos) en consultation. Par conséquent, sa fréquentation s’étendait bien au-delà de la ville. Cet équi- 36 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 La Rochelle-agglomération, une pionnière BRUNO CARBONE Directeur de la BM de La Rochelle et de la médiathèque Michel-Crépeau (Communauté d’agglomération) DOSSIER Lors de sa création en 1964, le SIVOM de La Rochelle regroupait 4 communes, puis 6 en 1966, 7 en 1970, 8 en 1973, 9 en 1978. Au 1er janvier 1993, il se transforme en communauté de villes regroupant 15 communes, laquelle atteindra 18 communes en 1997. Au 1er janvier 2000, cette communauté de villes se transformera en communauté d’agglomération. Elle rassemble alors 142 000 habitants dont 80 000 à La Rochelle. L’intercommunalité dans l’agglomération de La Rochelle est donc un phénomène relativement ancien qui s’est transformé au fur et à mesure que les textes ont évolué.
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Par ailleurs, un usager inscrit dans une bibliothèque muni- cipale et payant 100 F peut venir s’inscrire à la médiathèque d’agglomération en s’acquittant uniquement d’un supplément de 50 F. COMPÉTENCE CULTURELLE À l’heure actuelle, la communauté d’agglomération de La Rochelle, outre les missions qu’elle s’est données en matière de lecture, assure également dans le domaine culturel la sub- vention d’équilibre de la Coursive – la scène nationale – et va mettre en place une structure destinée aux musiques actuelles. Dans le domaine des technologies de l’information, qui n’est pas sans entretenir quelques relations avec le domaine cultu- rel, la CDA a mis en place, à travers une structure associative, neuf cyberlocaux – des espaces multimédia – à La Rochelle et dans les communes de l’agglomération. Récemment, un document de promotion de la CDA faisait également apparaître une mission concernant les « subven- tions aux associations et manifestations culturelles d’intérêt communautaire ». DE L’INTERCOMMUNALITÉ La loi du 12 juillet 1999 sur le renforcement et la simplification de la coopération intercommunale fixe comme compétence optionnelle des communautés d’agglomération la « construc- tion ou l’aménagement, l’entretien, la gestion et l’animation d’équipements, de réseaux d’équipements ou d’établisse- ments culturels, socio-culturels, socio-éducatifs, sportifs, lors- qu’ils sont d’intérêt communautaire ». Cette énumération ressemble à un menu où la collectivité peut choisir le champ d’intervention qu’elle souhaite mettre en œuvre. Toutes les collectivités qui transfèrent la compétence cul- turelle et la compétence bibliothèque à la structure intercom- munale procèdent généralement ainsi afin d’assurer le finan- cement d’un projet de construction d’un nouvel équipement et afin d’en assurer également le fonctionnement et en particu- lier les charges de personnels. La question du transfert éventuel de l’ensemble d’un réseau de proximité, existant ou à développer, se pose alors, et reçoit des réponses diverses : • compétence sur l’équipement d’agglomération uniquement et gestion communale des autres équipements ; • compétence globale sur l’ensemble du réseau considéré comme étant d’intérêt communautaire. On a généralement tendance à considérer dans la profession que la deuxième solution est la plus souhaitable mais n’est-ce pas confondre d’ores et déjà intercom- munalité et supracommunalité ? En effet, une certaine conception de l’intercommunalité pourrait alors conduire à la disparition pure et simple des communes et donc... de l’intercommunalité. Un réseau d’équipements est-il nécessairement centralisé et doit-il dépendre d’une structure communale et de coopéra- tion intercommunale ? L’intercommunalité peut-elle apporter au réseau d’autres formes de services que l’intégration pure et simple ? Toutes ces questions recevront sans aucun doute des réponses très diverses compte tenu de l’esprit même de la décentralisation. QU’EST-CE QU’UN RÉSEAU ? Un réseau peut regrouper plusieurs équipements au sein d’une même collectivité ou de plusieurs collectivités. Il s’agit d’abord d’un réseau fonctionnel dont les missions peuvent se décli- ner de bien des façons : • fonction d’expertise, d’aide et d’assistance, • mise en place d’emplois partagés, • réseaux informatiques et réseaux multimédia, catalogage partagé, • carte d’inscription unique pour les usagers, • politiques d’acquisition et d’élimination partagées, • ressources audiovisuelles et documentaires partagées, • maintenance des collections et gestion d’un magasin de dif- fusion avec transport des documents par navette, • action culturelle et action pédagogique concertées, etc. 38 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 DOSSIER BM de la Rochelle. © T. Bonnet Une certaine conception de l’intercommunalité pourrait alors conduire à la disparition pure et simple des communes et donc... de l’intercommunalité.
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40 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 Actualités de l’ABF [ CLAUDINE PHILIPPON a été élue présidente du groupe régional Auvergne lors d’une assemblée extraordinaire du 24 juin. LYDIE GUERREIRO est vice-présidente, DOMINIQUE TALON, secrétaire et ÉLIANE JAFFEUX, trésorière. ÉVELYNE BRET remplace Marie-Jo Latour au centre de formation en Languedoc- Roussillon. BRIGITTE LÉVÊQUE (BM Fontaine-les-Dijon) succède à Marie-Christine Pascal comme présidente du groupe Bourgogne. DANIEL LE GOFF remplace Hervé-Pierre Roberti à la tête du groupe Picardie. JEAN-PIERRE ROZE, chargé de mission pour la mise en place d’un plan de sinistre à la BnF, a rejoint le service des échanges internationaux. ALAIN PANSU a quitté la direction de la médiathèque de Taverny (95) pour piloter la construction d’un équipement à Drancy (93). Composition du bureau du CA de la Section des bibliothèques publiques Président : Gilles Éboli Secrétaire : Martine Itier Trésorière : Jacqueline Bénichou Les gens CHRISTINE LEFÈVRE remplace Odile au secrétariat national de l’ABF. Elle a travaillé 16 ans à l’Association pour la recherche scientifique sur les arts graphiques comme technicienne de laboratoire puis co-organisatrice du congrès. À l’ABF, depuis le 1er juillet, Christine est désormais votre interlocutrice pour la formation. (cid:0) La commission Nouvelles technologies de l’ABF prévoit d’organiser fin 2002 une journée sur certaines applications concrètes d’XML aux bibliothèques de tous types. Pour 2003, elle envisage d’organiser une journée d’étude sur le traitement de l’information bibliographique qui rassemblera toute la chaîne du livre. (cid:0) Notre Librairie, Revue des littératures du Sud, a publié en juin dernier un hors-série, le Guide pratique du bibliothécaire, réalisé en collaboration avec des membres de la commission Internationale de l’ABF. Diffusion adpf. Tél. : 01 43 13 22 85 (cid:0) La commission Handicapés a pour projet une journée d’étude sur la dyslexie. (cid:0) Martine Itier, responsable de la commission Vie de l’association, souhaiterait passer la main en 2003. (cid:0) Le Comité français de l’IFLA appelle les groupes régionaux de l’ABF ayant des jumelages avec des villes de pays en voie de développement à se rapprocher de lui. En bref (cid:0) La 10e édition d’Emplois publics des bibliothèques – Concours et formations, revue et corrigée par Claudine Belayche, est parue dans la collection « Médiathèmes ABF ». Prix : 12 € (cid:0) Le groupe Rhône-Alpes organisera une journée sur les espaces multimédia le lundi 18 novembre à Vénissieux. Intervenants : Jean-Christophe Théobalt, Guy Hédon... (cid:0) Un projet de convention est en cours entre le groupe Rhône-Alpes et MEDIAT à Grenoble pour relancer la formation d’auxiliaire de bibliothèques sur Lyon et Grenoble. (cid:0) Le Groupe des bibliothèques d’art participe au comité de pilotage de sélection d’ouvrages proposés dans les librairies « des Arts à l’école » qui se tiendra au salon de l’éducation du 20 au 24 novembre prochain. (cid:0) La Sous-section des bibliothèques de comités d’entreprise a adressé un questionnaire à ses 120 adhérents afin de mieux connaître l’état des lieux et dans l’optique de réactualiser la charte sur la lecture en entreprise. (cid:0) La Sous-section des bibliothèques d’hôpitaux prévoit pour 2003 la publication de deux guides-mémo : l’un sur l’organisation de la lecture en hôpital et l’autre sur la création d’une bibliothèque à l’hôpital.
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41 Actualités de l’ABF] Salons, congrès Les livres d’artistes s’exposaient cet été C’est à Nîmes que se tenait en juin dernier le 2e Salon du Livre d’Artistes, à Carré d’Art- bibliothèque, dans le prestigieux écrin de verre dessiné par Norman Foster. Benoît Lecoq, directeur, réunissait de nouveaux invités autour de quelques fidèles à l’édition 2001. dont c’est une des grandes vocations, mais aussi dans les collections de toutes les bibliothèques qui sauront faire l’effort de « travailler » ce secteur si particulier et si attachant de l’édition et éviter les solutions toutes faites qu’offrent parfois des démarcheurs pressés, pour découvrir véritablement l’œuvre variée d’auteurs et d’artistes vivants. Gille Éboli Directeur de la bibliothèque Méjanes d’Aix-en-Provence Schlosser... L’espace manque ici pour signaler tous ces travaux remarquables, mais mentionnons toutefois les Éditions Unes de Jean-Pierre Sintive, inlassable passeur, que l’incendie de l’entrepôt des Belles lettres éloignait de Nîmes, où sa place est toute faite. Comme l’an passé, ce deuxième salon a brillamment démontré combien le livre d’artiste doit garder une active présence dans les collections. Celles de Carré d’Art-bibliothèque bien sûr, Dès l’espace d’exposition du « mur Foster », le ton était donné avec Anne Slacik et ses « Jardins », œuvres sur papier, avec en contre- point la lecture de ses textes poétiques par Véronique Vassiliou. Retenons la présence du musée Pierre-André Benoît et la figure tutélaire de « PAB », ce voisin décisif, comme celle de l’Atelier des Grames à « l’art polycéphale où travaillent ensemble imprimeurs, plasticiens et écrivains », l’Atelier du Temps volé d’Isabelle Cavalleri, une présence sensible qui, « venue au livre par l’approche de la gravure et l’attention aux textes [...] essaie de donner sa place à la complémentarité qui les unit ». Les Éditions À Travers présentaient les livres de Jacques Clauzel dont « les ouvrages récents montrent sa propre recherche, faire monter à la surface l’indicible – c’est d’ailleurs le titre du dernier ouvrage réalisé en compagnie de René Pons –, par tous les moyens, à l’aide de toutes les techniques ». Claude Garanjoud, Joël Leick, Martine Lafon, René À Issy aussi La médiathèque d’Issy-les- Moulineaux organisait au même moment une journée d’étude sur le livre d’artistes à laquelle étaient invités Robert Subtil, colporteur, et Yves Perey1, directeur de la bibliothèque Jacques Doucet (INHA). Yves Perey a retracé l’histoire du livre d’artistes, né de la rencontre entre Mallarmé et Manet autour de L’Après-midi d’un faune et qui créent ce concept nouveau, le livre de dialogue – Yves Pérey aime ainsi définir le livre d’artistes. Le concept évolue au cours du XXe siècle à travers les travaux de peintres et de poètes, Appolinaire/Derain, Tzara/ Harp, Cendras/Léger, Reverdy/Matisse, Leiris/ Giacometti... pour trouver sa véritable identité dans les années 60. Il ne cesse de se réinventer depuis. Pour Yves Perey, le livre d’artistes n’est pas le produit d’un peintre illustrant le texte d’un écrivain mais la rencontre de deux créateurs autour d’une œuvre. Ces livres si particuliers, Robert Subtil les colporte auprès des bibliothèques. Une quarantaine d’artistes et d’éditeurs lui confient leurs œuvres. Les ventes dépendent du budget des bibliothèques et de la volonté de créer un fonds patrimonial. Certaines ont recours aux subventions du FRAB (Fonds régional d’acquisition pour les bibliothèques), d’autres démarchent le CNL, d’autres encore piochent dans leur budget d’investissement. Les moyens de valoriser ces œuvres sont encore à découvrir car l’identité de cette production pose question. S’agit-il d’art, c’est-à-dire de patrimoine qui s’expose et se conserve religieusement ou d’édition ? Un travail de désacralisation de ces œuvres et de sensibilisa- tion auprès des profession- nels, puis du public, permettrait de nourrir le débat. Virginie Kremp « Sous une inclinaison plane désespérement d’aile » Mallarmé, œuvre de Christine Vieille. 1. Yves Perey est auteur de Peinture et poésie : le dialogue par le livre (1874-2000), Gallimard, 2001.
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44 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 Actualités de l’ABF [ de Descartes. Il faut vous dire que Bécassine n’est pas ma cousine mais ma grand-mère, et que j’emprunte à Descartes sa célèbre formule : larvatus prodeo1 accordée au féminin puisque, grâce à Jules Ferry, la petite fille de Bécassine ne sait pas le breton mais le latin : larvatus prodeo donc. Mais, pourquoi avancer masquée ? Tout simplement parce que je ne suis pas bibliothécaire et que ne pas l’être dans un congrès de l’ABF vous place dans une légère étrangeté. Bref, je traverse la grande allée centrale et, laissant, pour l’heure, à bâbord et à tribord, les stands des fournisseurs, je pénètre dans une nef de toile (que d’aucuns nomment un Barnum). Je m’assieds de telle manière que je puisse examiner à la fois ceux qui, sur l’estrade, causent, et ceux qui, dans l’assemblée, écoutent. Première remarque : la salle n’est pas pleine. C’est que, concomitamment, se déroulent des ateliers largement suivis. Deuxième remarque : ceux qui parlent le font sans notes lues ni « transpa- rents2 » inutiles. Évolution ? Révolution ? Les deux, sans l’ombre d’un doute, et dans le sens d’une plus grande maîtrise de ce qui est dit et d’un plus grand respect du public, des publics. Ceux qui écoutent le font vraiment et prennent Le congrès se place d’emblée sous le signe de l’affirmation, du positif et non de l’alternatif. En effet, le thème du congrès n’est pas : bibliothécaire : évo- lution ou révolution. Autrement dit, au menu du bibliothécaire d’aujourd’hui c’est fromage ET dessert et non fromage ou dessert. Ou encore « Bibliothécaires qui entrez ici, laissez toute espérance de confire dans le même état toute votre carrière ! » Le bibliothécaire doit évoluer et même changer radicalement sa vision du monde. Est-ce à dire que sur ce congrès vont planer les mânes de Darwin et de Lénine ? Je passe à l’accueil chercher mes insignes de congressiste : un badge, un carnet de rations et un paquetage rouge. J’entre dans l’Espace, avec un air composé de 98 % de Bécassine et 2 % Impressions de Troyes © Ph. Savouret 1. Cogitationes privatae, in Adam et Tannery, tome X , 213 à 218. Autoroute matinale et ensoleillée. Arrivée doucement ombragée à Troyes. Espace Argence. Grande construction de fer et de pierre que jouxte l’aérienne et nouvelle BMVR de verre et de lumière. Au fronton il est écrit : 21-24 juin 2002, Congrès ABF : Bibliothécaire : évolution et révolution. 2. Sur l’usage et l’abus de ces pseudo outils, voir : Christian Morel, Les Décisions absurdes, p. 33 sq. Gallimard, 2002, sur le mode sociologique, et David Lodge, Pensées secrètes, Rivages, 2002, sur le mode fiction-humour.
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© D. Pradat © Ph. Savouret et ABF
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48 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 Actualités de l’ABF [ Scène de tournage de « Tristana » de Luis Bu~nuel, 1969, disponible sous forme numérique. © Filmoteca espagnola L’Internet des bibliothèques d’art s’intensifie Le 7e congrès du Groupe des bibliothèques d’art de l’ABF s’est tenu à Bordeaux du 14 au 17 mars 2002 (programme paru dans BIBLIOthèque(s), n° 1, mars 2002). Nous vous présentons ici la synthèse de ces travaux sur les activités documentaires suscitées par le réseau Internet. Les actes seront publiés cet l’automne dans la collection « Médiathèmes » de l’ABF. pour le futur. La Banque numérique du savoir en Aquitaine (BNSA) et l’Internet culturel ont rappelé combien ils sont à la fois nécessaires au réseau Internet et une de ses spécificités éditoriales. Les bibliothèques mues par les nécessités d’Internet doivent encore « moderniser » leurs pratiques. Si l’Association pour le développement des documents numériques en bibliothèque (ADDNB) milite pour une maîtrise du numérique par les bibliothèques, les techniques en cours d’élaboration pour l’archivage du web ou la recherche d’images d’art (moteurs de recherche adaptés) témoignent de l’ancrage « incontournable » des pratiques de publication et de recherche sur la toile. Les réseaux associatifs et professionnels, enfin, ont exposé les processus et les résultats de leurs actions. Des projets de coopération liés à Internet ont été présentés par les associations de bibliothèques d’art d’Allemagne et de Grande-Bretagne/Irlande – Outre-Rhin, pour le référencement des ressources électroniques, Outre-Manche pour un catalogue collectif des périodiques d’art. Les bibliothèques d’art d’Espagne/ Portugal ont montré que leur indéniable dynamisme les oblige aujourd’hui à se structurer en association « officielle ». Problème réglé depuis 1951 pour l’Association internationale des bibliothèques, archives et centres de documentation musicaux (AIBM) créée en 1951 – 2 000 membres dans 45 pays – dont l’échelle mondiale contraste avec le niveau national des associations de bibliothèques d’art. Quant à la Médiathèque du Centre national de la danse (CND), sa mission d’organiser un réseau documentaire sur tout le territoire témoigne de nouvelles dynamiques à l’œuvre. Créer une communauté documentaire virtuelle Le site Achemenet.com (http://www. achemenet.com), créé à l’initiative de M. Pierre Briant, professeur au Collège de France, a transformé « une communauté scientifique virtuelle » en « une communauté scientifique réelle » palliant, d’une part, les effets de l’extrême fragmentation – y compris linguistique – de l’espace-temps achéménide, de l’autre, la grande dispersion des recherches menées sur l’histoire et la civilisation achéménide (Moyen-Orient, 1er millénaire avant J.-C.). Des dossiers d’images, gérés par Mme Marie-Françoise Clergeau, contribuent par ailleurs à faire de ce site un outil scientifique de premier plan. L’Observatoire en Ligne pour les Arts et les Technosciences, né en 1991 de la revue internationale Léonardo, recense et critique depuis 1968 toutes formes de publications dans l’art et les techno- sciences, et a conçu le site Olats.org (http://www.olats.org). Après 10 ans d’existence, Annick Bureaud estime que la révision des techniques de migration de données, la restructuration de l’interface et l’évolution des infra- Tous les sites présentés ont large- ment démontré les potentialités du réseau des réseaux en matière d’offre documentaire et de mise à disposition de connaissances. Outils de structura- tion de réseaux virtuels et de regroupe- ments d’informations, les technologies de numérisation associées à la mise en ligne créent et dynamisent la commu- nauté documentaire virtuelle partout où elle s’imagine, là où la communauté physique ne peut advenir. Internet offre ainsi de nouvelles opportunités de publication à des réseaux spécialisés œuvrant dans des champs artistiques et académiques quelque peu marginaux et dont les projets n’ont plus à s’adapter à l’édition imprimée et pourront, de surcroît, la surpasser. C’est ce qu’ont démontré les trois sites Achemenet.com, Olats/Leonardo et Musima qui, s’appuyant sur une communauté scientifique, ont convaincu, dans des domaines très éloignés dans le temps et dans l’espace, de leur pertinence et de leur qualité comme sites de référence. Quant à la Cinémathèque espagnole et au Pôle international de la préhistoire (PIP), ils ont prouvé que sauvegarde patrimoniale et offre documentaire ont saisi l’occasion de s’associer par la publication de bases de données en ligne dans des disciplines intéressant aussi bien le chercheur que l’amateur ou le public scolaire. Les sites portails représentent un des enjeux majeurs des ressources en ligne
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49 Actualités de l’ABF] Un véritable musée virtuel de la peinture espagnole. © Musima international avec les chercheurs et les collections, sans la collaboration et l’intérêt desquels il ne peut exister. Cinéma et préhistoire Pour remédier aux problèmes de conservation de ses fonds et du même coup en développer la diffusion, la Cinémathèque espagnole (http:// www.mcu.es/cine/filmoteca/pcine_film oteca.html) s’est engagée dans la numérisation de ses archives documen- taires – monographies, périodiques, cédéroms, DVD, photos, enregis- trements sonores, affiches, manuscrits, programmes, partitions, press-books, documents économiques et administra- tifs et, souvent, pièces de musées. La collection numérique offrira, au-delà du simple accès facilité par la diffusion en réseau et à distance, de meilleurs outils de recherche dans une base qui réunira textes, images et documents sonores. C’est une exposition virtuelle sur l’histoire de l’ethnologie de la préhistoire (inventée à la fin des années 1850 en Europe) qui structure le site du Pôle international de la préhistoire (PIP / http://www. perigord.tm.fr/~pip). Un catalogue collectif des bibliothèques participantes – de celle du Musée national de la Préhistoire et ses 10.000 volumes à la plus petite qui n’en compte que 200 – et un annuaire de signets sont en cours de constitution. structures du site s’imposent, tandis que les archives papier des 35 années de la revue restent à numériser. Enfin, Musima (http://www.museo imaginado.com), dont le site a ouvert en février 2001 après l’édition d’un cédé- rom, a l’ambition de rassembler, à l’initiative de Federico Garcia Serrano et Paz Fernández, toute la documen- tation disponible sur la peinture espagnole. Le livre Le Museo imaginado a reçu le Prix Rámon Gómez de la Serna décerné par l’Association des critiques d’art de Madrid. Avec sa base de données – 6 612 références (XIIe-XXe siècle), 640 artistes présents dans 1 056 collections publiques et privées dans 29 pays, 1 782 images en noir et blanc –, Musima se veut être un lieu d’échange
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Actualités de l’ABF] Architecture, musique, danse : quels outils ? Archirès, administré par le réseau autogéré des bibliothèques d’écoles d’architecture, a résisté aux tribulations – changements de ministère de tutelle et nombreuses réformes – de l’ensei- gnement de l’architecture depuis trois décennies. Dépouillement partagé par 20 écoles de 130 périodiques d’archi- tecture — 45 000 notices –, Archirès a l’efficacité pour répondre à un réel besoin collectif et, fort de cette réussite, il s’est d’ailleurs ouvert à quelques collaborations européennes. La médiathèque du CND (http://www. cnd.fr), dont l’ouverture est prévue en 2003, a pour mission de constituer un réseau national de documentation sur la danse, destiné aussi bien aux professionnels qu’aux publics amateurs ou scolaires. Nommée « pôle de ressources national pour la danse », elle anime un réseau de 30 lieux publics constituant des fonds sur la danse. Pour Laurent Sebillotte, responsable de la médiathèque, il s’agit de contribuer au développement de la culture chorégra-phique dans une logique de « cercle vertueux » qui favorise la curiosité des amateurs et l’intérêt des chercheurs. La médiathèque du CND participe aux actions de plusieurs associations internationales d’importance, telles que ENICPA (Euro- pean Network of Information Centres for the Performing Arts) et la SIBMAS (Société Internationale des Bibliothè- ques et Musées des Arts du Spectacle). L’Association internationale des bibliothèques, archives et centres de documentation musicaux (AIBM) fédère des bibliothèques musicales de toutes natures : archives musicales, bibliothè- ques de radios et d’orchestres, bibliothèques d’écoles, etc. L’AIBM parraine, en collaboration avec la Société internationale de musicologie, les « 4 R » : le Répertoire international des sources musicales (RISM), le Répertoire international de littérature musicale (RILM), le Répertoire interna- tional d’iconographie musicale (RIdIM) et le Répertoire interna- tional de la presse musicale (RIPM). Des congrès annuels sont organisés par les groupes nationaux tels que le groupe AIBM France (http://www. aibmfrance. org) qui a été l’ordonnateur du congrès du cinquantenaire à Périgueux en 2001. Monique Nicol Présidente du Groupe des bibliothèques d’art de l’ABF. recherche, la livraison de documents, etc. (http://gateway-bayern.bib-bvb.de). Prenant pour base le catalogue des périodiques d’art, d’architecture et de design de la Bibliothèque nationale d’art (National Art Library), l’ARLIS UK & Ireland (Art Libraries Society), présidée par Margaret Young, a entrepris la constitution d’un Catalogue collectif des périodiques d’art, d’architecture et de design du Royaume-Uni et d’Irlande (http://www.nal.vam.ac.uk/ulist.) Les 60 bibliothèques participantes relèvent aussi bien d’instituts ou de musées que d’universités ou d’écoles des beaux-arts. Publié en ligne sur Internet, le Catalogue sera à terme relié au projet HOGARTH (Helpful Online Gateway to Art History / http://www.courtauld. ac.uk/hogarth) dirigé par le Courtauld Institute et destiné à donner accès aux catalogues majeurs d’expositions et de ventes des collections d’histoire de l’art du Royaume-Uni. L’activité intense des bibliothèques d’art espagnoles et portugaises (BAEP / http://www.mcu.es/BAEP) depuis une décennie, exige désormais la constitution d’une association ou leur rattachement à une association nationale. Créé de manière informelle en 1993 sur les principes de la Section des bibliothèques d’art de l’IFLA, le groupe des BAEP a développé de nombreux programmes : rencontres annuelles thématiques, publications, séminaires et formations. Un manque de recon- naissance de la part de l’État espagnol pour les séminaires annuels de formation, a conduit les BAEP à s’interroger sur la nécessité de leur existence. Si la réponse est positive, le Groupe doit, c’est la conviction de Javier Docampo, trouver un nouveau souffle par une meilleure affirmation symbolique – création d’une association – qui fournira les structures indispensables à un fonctionnement pérenne. © CND DEUX RÉPERTOIRES D’ARCHITECTURE À PARAÎTRE AUX ÉDITIONS DU PATRIMOINE • Architecture, construction, urbanisme : 600 ouvrages de référence, rédigé par Agnès Rosolen, Bibliothèque d’art et d’architecture et Juliette Jestaz, Bibliothèque de l’École nationale des Beaux-Arts. • Architecture, construction, urbanisme : les ressources documentaires, réalisé par Marie- Claude Thompson et Nicole Picot. Une bibliographie internationale commentée de périodiques d’architecture et un répertoire des fonds photographiques d’architecture en France sont également en préparation avec le soutien du Groupe des bibliothèques d’art de l’ABF. 51
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52 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 Actualités de l’ABF [ Une région, un groupe Renaissance de « La Réunion » Créé en 1994, le centre de formation a subi une interruption de 1997 à 2000 que Marie-Jeanne Legentilhomme, élue présidente du groupe en 2000, évoque avec émotion tant cette rupture fut accompagnée de difficultés internes : de nombreux va-et-vient entre le CNFPT (déjà) et l’ABF retardèrent l’homologation. Le groupe a pu renaître grâce à la volonté de la nouvelle équipe et l’appui du Bureau national. Depuis le 2 septembre Marie-Jeanne est responsable de la bibliothèque du Museum d’histoire naturelle. Elle répond aux questions de Virginie Kremp. Qui étaient alors les formateurs de cette promotion 2001-2002 après 4 ans d’arrêt ? Ce sont des anciens diplômés du CAFB (Certificat d’Aptitude aux Fonctions de Bibliothé- caire). Il y a 14 formateurs pour 21 élèves, à savoir 2 ou 3 formateurs par discipline. Où les cours ont-ils lieu ? Nous disposons d’un local à la médiathèque de Saint-Paul, dans l’ouest de l’île, parce que c’est à mi-chemin de nos domiciles respectifs – nous venons tous de divers endroits de l’île. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la circulation est très difficile à La Réunion. Les cours et les réunions de Bureau ont donc lieu là. Quel est le profil des élèves ? La plupart d’entre eux sont en poste, l’un travaille en alter- nance en BM et dans une BCD d’école, un autre au centre de documentation du Conseil général. Il y aussi deux titulaires, neuf emplois- jeunes et un bénévole en milieu hospitalier. Tous les autres sont contractuels. Nous avions reçu une trentaine de dossiers et nous avons préféré retenir en priorité ceux qui attendaient la reprise de la formation depuis 1998. Qu’attendent-ils de la formation ? Ils espèrent que cela facilitera leur titularisation. Un plan de titularisation est en cours, et ce jusqu’à 2010 dans certaines collecti- vités. Comment était la promotion 2001- 2002 ? Au départ, nous avons constaté un écart important entre les très bons et les moyens. Les notes du premier contrôle de bibliothéco- nomie étaient extrêmes : la meilleure 18, la moins bonne 8. Pour certains modules, nous avons donc décidé d’augmenter le nombre d’heures de cours. Il a fallu apprendre à certains élèves à gérer la prise de notes, nous leur avons apporté une culture de base. Le groupe était vraiment très motivé et les élèves se sont impliqués dans leur travail. Les formateurs aussi, ils se rendaient parfois sur le lieu de travail des élèves pour les soutenir. Nous avons fait un gros travail d’intégration auprès des élèves. Par exemple, nous leur avons demandé d’organiser un pique-nique où chacun devait apporter quelque chose. C’est une habitude qu’ils ont prise. Cela a rejailli sur le niveau général du groupe, l’écart s’est réduit entre les plus forts et les plus faibles et tous ont réussi l’examen. Comment se présente la rentrée 2002 ? La formation est reconduite. Michelle Élisabeth est la nouvelle responsable du centre. Elle a fait tout le nécessaire auprès des collectivités pour recueillir de nouveaux candidats. De nombreuses inscriptions ont été enregistrées. Le groupe a examiné les dossiers et la demande d’homologation est en cours. Les anciens formateurs sont toujours présents et motivés, des nouveaux ont rejoint l’équipe pédagogique. COMPOSITION DU BUREAU Présidente : Marie-Jeanne Legentilhomme Vice-présidente : Jasmine Moonesawmy Trésorier : Albert Ratane Trésorière adjointe : Régine Huet Secrétaire : Benjamine You-Seen Secrétaire adjoint : Pierre Gopal Peux-tu nous présenter brièvement le réseau des bibliothèques de l’île ? Il y a 24 communes. 23 d’entre elles sont équipées d’une bibliothèque municipale avec une ou plusieurs annexes. Une bibliothèque va ouvrir dans la 24e commune, à Bras-Panon, d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, un projet de médiathèque est en cours dans la ville du Tampon, projet qui a été présenté à Gérard Briand, lors de sa mission dans l’île en novembre dernier. Cet équipement s’intègrera au cœur de la ville pour fortifier le réseau des quatre annexes existantes. Les travaux débuteront le 15 mars 2003 et l’ouverture est prévue pour décembre 2004. Comment le groupe ABF s’organise-t-il ? Tous les formateurs n’ont pas la possibilité d’utiliser la logisti- que de leur bibliothèque. Moi- même, je prépare mes cours à la maison et je prends des jours de congés pour assurer la formation. Je m’investis personnellement, parfois au détriment de ma vie de famille. Les membres de l’ancien Bureau ne sont pas prêts à nous soutenir. Aucun d’entre eux n’a voulu participer à la formation. « Faites vos preuves et nous reviendrons après », nous ont-ils répondu lorsque nous les avons sollicités.
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5 (cid:0) SOUTIEN DU CNL AUX ÉDITEURS SINISTRÉS Le Centre National du Livre met en place un programme de subventions pour les éditeurs d’ouvrages et de documents sonores à caractère littéraire dont la quasi-totalité des stocks ont été détruits lors de l’incendie survenu en mai dans l’entrepôt du distributeur des Belles lettres. Ces subventions permettront de financer la réimpression des titres rendus indisponibles. L’aide, calculée sur la base des coûts de fabrication et qui pourra atteindre un taux supérieur à 50 %, sera accordée sur présentation d’un programme pluriannuel des réimpressions prioritaires. Celles-ci comprennent les titres appréciés du public, les derniers titres parus, certains titres emblématiques des catalogues. Selon les premières estimations, cela représenterait 850 00 euros pour les 6 premiers mois. PRÉPARATION AU CONCOURS DE BAS L’université de Bourgogne prépare au concours externe de bibliothécaire adjoint spécialisé, pour les titulaires d’un DUT ou d’un DEUST des métiers du livre ou de la documentation. Les formations démarreront à partir du 16 octobre et dureront jusqu’au 27 janvier 2003, elles auront lieu à Dijon. Renseignements auprès d’Alain Gleyze tél. : 03 80 39 51 12 [email protected] BIBLIObrèves] LA POÉSIE CONTEMPORAINE SIGNE SON CCP Lieu incontournable de diffusion de poésie contemporaine en France, le Centre International de Poésie de Marseille (le cipM) a lancé en 2000 le Cahier Critique de Poésie : tous les six mois, il propose une vision en coupe de l’ensemble de l’actualité éditoriale, outil unique pour s’informer et se guider dans un territoire passionnant, foisonnant, et malgré tout méconnu. © cipM Créé en 1990 à l’initiative de la ville de Marseille, le Centre international de Poésie de Marseille organise chaque semaine des lectures publiques d’auteurs, des présentations de revues et d’éditeurs, des conférences, débats et expositions au centre polyculturel de la Vieille Charité, dans le quartier historique du « Panier » de Marseille. Sa bibliothèque spécialisée est ouverte gratuitement au public et compte plus de quarante mille documents, l’un des fonds les plus importants en France. Huit cents auteurs français et étrangers sont venus y lire ou présenter leur travail. Près de quarante d’entre eux ont été invités en résidence d’écriture pendant trois mois, qui se conclue par la publication de leur livre dans la collection Le Refuge. Depuis avril 2002, le site Internet (http://www.cipmarseille.com/) ouvre à chacun un espace d’information privilégié lié aux actions de l’association : outre les activités du cipM, on y trouve l’ensemble de ses publications et surtout, l’accès à deux bases de données spécialisées : l’une recensant les éditeurs, les revues de poésie et les autres sites ; l’autre proposant un aperçu bio-bibliographique de nombreux auteurs et participants aux différentes revues du cipM. En 2000, le cipM et les éditions Farrago publient le n° 0 de la revue CCP1, Cahier Critique de Poésie. Tirée à 1500 exemplaires – tirage moyen des ouvrages de poésie chez des éditeurs comme Flammarion par exemple –, elle propose une recension critique de l’actualité éditoriale de la poésie contemporaine. Les bibliothécaires disposent d’un outil d’acquisition précieux, d’une vue en coupe sur un domaine éditorial éclaté pour lequel la constitution des collections s’apparente à un travail de fourmi et où les outils classiques ne proposent que la face émergée de l’iceberg. Dans une perspective de promotion de la création poétique contemporaine, trop souvent cantonnée dans des cercles intimistes, il apparaît important que nombre de bibliothèques puissent offrir ce type de titres aux lecteurs, même si leurs taux de rotation restent peu élevés. Raymond Romano, BMC de Marseille Centre International de Poésie de Marseille (cipM) Centre de la Vieille Charité 2, rue de la Charité - 13002 Marseille, tél. : 04 91 91 26 45 - Fax : 04 91 90 99 51 1. Voir la note de lecture en page 81. Exposition au centre polyculturel de la Vieille Charité (Marseille)
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57 Portrait] S’engager activement à l’ABF exige des professionnels un investissement personnel qu’ils n’ont parfois ni le temps, ni l’énergie de fournir ! Certains chefs de service refusent que leurs employés travaillent pour l’ABF durant leurs heures de service ; s’ils le font, ils sont tenus de les récupérer. C’est un vrai problème ! Il faut peut-être agir auprès des chefs de service pour faire en sorte que le travail fait pour l’ABF ne soit pas un blocage. À Aix-en-Provence, l’élu à la culture avait donné son accord pour que la participation des agents de la bibliothèque à l’ABF soit considérée comme de la formation continue, prise sur leur temps de travail. De même, l’importance des groupes régionaux au sein de l’ABF ne cesse de croître mais certains collègues s’épuisent à rechercher des financements ou des bénévoles pour soutenir la formation ! En PACA, le Conseil régional a sollicité, subventions à la clef, le COBIAC et l’ABF pour mener des actions de coopération décentralisée. La même chose peut être réalisée ailleurs et sur d’autres sujets. Le problème avec les groupes vient en partie d’un manque de coordination avec le national auquel on pourrait facilement remédier s’ils envoyaient, avant leur assemblée générale statutaire, leur rapport d’activités, leur bilan financier et leur budget prévisionnel et si un membre du bureau national était systématiquement présent à leurs assemblées générales. Une autre solution pourrait venir de l’autonomisation mais elle présente le risque de sortir des structures. Je m’explique : il y a deux structurations à l’ABF : une structure horizontale que sont les groupes régionaux et une structure verticale, celle des sections. L’investissement dans les groupes est généraliste, il privilégie l’aspect militant, et c’est une bonne chose, qu’il faut à mon avis accentuer mais sans gommer toutefois l’aspect plus technique que représente le travail en section. L’enjeu de la réflexion actuelle sur les statuts est de faire vivre ensemble, de façon créative et cohérente, ces deux tensions. Les adhérents viennent de voter pour la réforme des statuts de l’ABF. Françoise Danset s’est toutefois inquiétée du risque de voir le Bureau mobiliser son énergie autour de cette réforme au détriment de dossiers sur le feu, comme le droit d’auteur ou le droit de prêt. L’action n’est efficace que si elle est portée par un projet lisible. La priorité aujourd’hui, c’est l’action, mais efficace, relayée et durable. Il faut dépasser le stade incantatoire des débats de l’assemblée générale. La remise en cause de notre profession par l’ère numérique nécessite la cohésion. Nous devons être soudés face à une production et un marché qui vont nous imposer des contraintes de plus en plus fortes : dans ce sens, la définition d’un projet à l’occasion de la réflexion sur les statuts et l’efficacité des actions ne sont pas antinomiques, bien au contraire. Pensez-vous avoir recours au lobbying ? Lorsque l’on écoute nos collègues d’EBLIDA, il est clair que ce type d’action est nécessaire. Nous devons prendre l’habitude d’agir auprès des décideurs, non seulement du ministère, mais aussi de l’Assemblée nationale, des chefs de groupe. Imaginez-vous qu’une délégation, constituée des membres de l’ABF et des autres associations, se mobilise ? Tout à fait, il faut entretenir des relations avec les autres associations pour créer un lobby. Pour agir efficacement – c’est ce que j’ai proposé dans le rapport d’orientation – il faut identifier des responsables de dossiers, des animateurs de lobby, des gens qui prennent des rendez-vous, qui rendent compte à l’association de l’évolution des dossiers. Cela pose la question du bénévolat pour les instances de l’ABF. Un jour ou l’autre, le bénévolat aura ses limites. Pour les Anglo-saxons, il est courant qu’un professionnel soit détaché de ses fonctions à mi-temps pour se consacrer efficacement à la gestion de l’association et à l’avancement des dossiers. Qu’est-ce qui empêche que nous fassions la même chose en France ? Sous la présidence de Françoise Danset, un délégué général avait été nommé. On pourrait aujourd’hui retenter l’expérience, voire imaginer une solution analogue au détachement pour mandat syndical. Propos recueillis par Virginie Kremp. QU’EST-CE QUE LE COBIAC ? Créé en 1979, le Collectif des bibliothécaires et interve- nants en action culturelle a pour objectif de mettre en œuvre des actions natio- nales et internationales pour la diffusion de la cul- ture et des savoirs et la lutte pour la lecture. Il s’est illustré en organisant la fête interCE du livre jeu- nesse, les salons du livre antifascistes à Gardanne (1997) et à Martigues (1999). En 2000, le COBIAC a créé la banque régionale pour le livre, dont le siège est à Charleval (13) et qui coopère avec les pays francophones du Maghreb, d’Asie du Sud- Est et d’Afrique, notamment grâce à des dons de livres. La banque régionale pour le livre organise des stages en bibliothèques en région PACA, des formations sur place en pays francophones, des journées d’étude sur le désherbage et le don de livres. 9, allée du Bois - 13350 Charleval. Tél. et fax : 04 42 28 53 46.
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59 comme bibliothèque de quartier. Nous sommes ici à l’opposé du choix d’intégration historique fait dans les autres BMVR, et qu’illustre de si magistrale façon la bibliothèque de Troyes. Le choix de Nice amène à s’interroger sur le sens d’une coupure entre le fonds historique et le fonds vivant qui se caractérisent, pour le premier, de manière antagoniste, par une accumulation pléthorique et un public clairsemé et érudit, et pour le second, par un public nombreux et demandant assistance dans l’usage de collections raisonnées. Nous ne doutons pas que la très grande majorité du public, y compris étudiant, est mieux satisfaite par une bibliothèque encyclopédique tenue à jour comme la BPI, que par une bibliothèque traditionnelle qui accumule sans rien éliminer. Dire qu’il est défendable de séparer fonction patrimoniale et lecture publique ne signifie toutefois pas qu’on puisse sacrifier l’une à l’avantage de l’autre. Il reste important et urgent pour Nice de résoudre la dispersion des fonds patrimoniaux et de réinstaller la bibliothèque d’étude. Pierre Fénart BU de Nice 1. Marc Germain, Marion Lorius, « Architectures des bibliothèques municipales à vocation régionale : programmes, projets », Bulletin des bibliothèques de France, tome 45, n° 3, mars 2000, p. 39. Accueil chaleureux pour un projet contesté L’idée d’une nouvelle bibliothèque centrale était née en 1995 lors du rachat par Nice d’une galerie marchande construite derrière le musée d’Art moderne et d’Art contemporain. Le jury d’architecture a retenu, parmi six autres projets, celui des architectes Chapus et Bayard qui s’appuie sur le concept de la « sculpture habitée » de Sacha Sosno. Labellisée BMVR en 1998, les Niçois ont vu, dès 1999, s’élever une structure en béton revêtue d’un habillage métallique en forme de tête. L’aménagement intérieur adopte le plan de la basilique antique : grande salle centrale, larges circulations et espaces latéraux dédiés aux différentes activités de l’établissement. Une fois entré par la place Yves Klein, le public s’engage dans la « Nef » par la bibliothèque de prêt adultes qui dessert, sur les côtés, la bibliothèque enfants, la vidéothèque de consultation, l’auditorium, l’espace exposi- tion, la bibliothèque musicale d’un côté, l’espace actualités et la salle multimédia de l’autre côté. La salle de consultation clôt le bâtiment dans la chaleur et le confort de son mobilier de bois, son plancher vernis et ses fauteuils confortables. Les maîtres-mots de cet aménagement ont été : confort, convivialité, accueil et plaisir de vivre. Ils ont rencontré un plein écho chez les Niçois, heureux de voir ouvert un bâtiment dont les particularités avaient suscité questions et polémiques. La bibliothèque a été baptisée « Louis Nucéra » en mémoire de l’écrivain célèbre amoureux de sa ville, du sport et de la musique, et décédé en 2000, malheureuse victime d’un chauffard. Françoise Michelizza Directrice de la bibliothèque Louis Nucéra Fiche Technique Bibliothèque Louis Nucéra 1, av. Saint-Jean Baptiste, 06364 Nice cedex 4 Tél. : 04 97 13 48 00 Site web : http://www. bmvr-nice.com.fr Coût : 20 428 169 € Dont État : 40 %, région : 14,5 %, département : 10 % Surface : – 9 000 m2 dont 5 000 m2 en un seul plateau ; – 2 000 m2 magasins ; – 2 000 m2 bureaux et circulation. Personnel : 70 personnes Collections : 120 000 volumes en prêt (adultes et enfants), 6 000 en consultation (usuels), 60 000 documents musicaux en prêt, 750 périodiques en consultation, 5 000 vidéos en consultation, 2 000 vidéos, DVD et cédéroms en prêt Horaires : du mardi au samedi (36 h/hebdo.) mardi – mercredi 10 h - 19 h jeudi – vendredi 14 h - 19 h samedi 10 h - 18 h Informatique : 18 OPAC, 14 postes de prêt, 20 postes Internet dont 2 aménagés pour déficients visuels, 3 postes de consultation de périodiques Services : – Prêt et consultation sur place des collections écrites et sonores – Vidéothèque de consultation – Salle de périodiques – 20 stations Internet – 3 postes Internet pour la consultation des sites de périodiques français et étrangers – Auditorium et espace exposition – Prêt inter et photocopies – Télévision cablée sur grand écran et 16/9e Tarifs d’inscription : Gratuit pour toute personne habitant, travaillant ou étudiant à Nice Pour les autres utilisateurs : 6 mois : 18,30 euros 1 an : 36,60 euros Prestataires : Architectes Chapus & Bayard Mobilier : BRM Aménagements particuliers : menuiserie Barreau (Marseille) Vidéo : Audio équipement Logiciel : Concerto de Bibliomondo Entreprise générale de bâtiment : Carillon BTP Espaces et architectures]
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60 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 Espaces et architectures [ Chambéry s’agrandit Avec ses 15 000 habitants, le quartier de Chambéry-le-Haut est une nouvelle ville sortie de terre à la fin des années 1960, à 4 kilomètres du centre. La première bibliothèque, créée en 1969, a été remplacée en 1982 par une autre de 300 m2. Face au succès, il a fallu voir plus grand : un nouvel équipement est ouvert depuis juillet 2001. Sur les 1 400 m2 du nou- veau bâtiment, 1 000 m2 sont dévolus aux espaces publics : une centaine de places assises, deux salles d’animation, une salle pour l’heure du conte attenante à l’espace enfants, une salle polyvalente de 110 m2, un atelier multimédia de 6 postes. S’ajoutent un fonds de livres enregistrés pour adultes et un fonds de cédéroms en prêt. La bibliothèque Georges Brassens s’organise autour d’un patio central éclairant les espaces intérieurs. Les matériaux et les couleurs choisis par le cabinet d’architectes Chapuis et Royer créent des lieux chaleureux, accueillants et gais où le bois prédomine. Une équipe renforcée permet à cette bibliothèque de fonctionner avec 16 professionnels du livre, un technicien, un agent d’entretien. La présentation des collections tente de s’approcher des pratiques des faibles lecteurs. Exceptés les livres pour les 0-8 ans, l’ensemble des collections pour les grands enfants, les adolescents et les adultes sont regroupées sur un seul plateau. Les documentai- res, indexés avec la classification de Dewey adaptée par les bibliothèques municipales de Chambéry sous la direction d’Alain Caraco, présentent ainsi plusieurs niveaux de lecture ou de renseignement au même endroit, un code de couleur indiquant leur accessibilité. Ce souci d’adaptation au public de Chambéry-le-Haut rejoint le rôle éducatif et social de ce type de bibliothèque, implantée dans un quartier de type ZEP. Les bibliothécaires sont soutenus dans leur travail par la présence d’agents de sécurité car ils sont confrontés à un jeune public éloigné de toute pratique culturelle, désœuvré et en rupture avec les structures éducatives. Pour lui, cet espace public et accueillant devient le théâtre privilégié de son mal de vivre et de ses revendications : incivilités, provocations diverses, comportements agressifs sont le lot quotidien des mois d’hivers. La bibliothèque propose plus classiquement des animations tout public : heures du conte régulières, comité de lecture du Festival du Premier roman ou, pour adolescents, séances d’initiation à Internet, sans oublier les temps forts de ces précédents mois : les expositions « Au fil des jours passe l’année », « Arrêt sur la maison d’arrêt » ou « L’ABC de votre mémoire », la participation au mois du Film documentaire et à la Fête de l’Internet, les rencontres avec les écrivains invités en 2001 par le Festival du Premier roman ou avec François Bon, etc. Ce bel outil, qui n’a pas encore trouvé son rythme de croisière, a de grandes ambitions : offrir aux usagers des bibliothèques de Chambéry un nouvel espace digne de leurs aspirations, et aux habitants du quartier de Chambéry-le- Haut les plus éloignés du livre, un lieu de découverte et d’apprivoisement réciproque. Annie Pélisson Responsable de la bibliothèque Georges Brassens Quelques chiffres Ouverture hebdomadaire : 22 heures 30 Tarifs d’inscription annuelle commun avec la médiathèque Jean-Jacques Rousseau Adultes hors Chambéry : 24 euros Adultes chambériens : 12 euros Jeunes de 11 à 17 ans : 3 euros Enfants jusqu’à 10 ans : gratuit rue du Pré de l’Âne, 73000 Chambéry, Tél. : 04 79 72 25 81 www.bm-chambery.fr Un nouveau bâtiment de 1 400 m2 © Ville de Chambéry Chambéry-le-Haut : un lieu de découverte pour les publics éloignés du livre. © Ville de Chambéry
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61 Espaces et architectures] En juillet 1989, l’annonce par Jack Lang, ministre de la Culture, de transférer l’ensemble des collections d’imprimés, de périodiques et des fonds audiovisuels de la Bibliothèque nationale dans la future bibliothèque de Tolbiac est le point de départ du projet BnF/INHA. La perspective de la libération de plusieurs milliers de mètres carrés, dans un site historique et prestigieux, en plein cœur de Paris, fit renaître les espoirs des historiens de l’art dont André Chastel, qui fut l’un des premiers à signaler, dès 1983, la nécessité de créer un institut de l’art digne de ce nom, à Paris. Dès lors, études et rapports se multiplièrent sur la réorganisation du site Richelieu et de son annexe, rue Vivienne, avec deux constantes : le redéploiement des départements spécialisés et l’installation de L’INHA. Un consensus se fit assez rapidement : les bâtiments de la rue Vivienne seraient affectés aux activités d’enseignement et de recherche de l’INHA. Quant au quadrilatère Richelieu – délimité par les rues de Richelieu, Colbert, Vivienne et des Petits-champs – il accueillerait des bibliothèques. Mais dans l’un et l’autre site, la répartition des locaux connut de nombreux rebondissements, avant d’être fixée aux schémas actuels. Des projets à rebondissement Pour l’aménagement du quadrilatère Richelieu, il y eut d’abord, en 1992-1993, le projet « Bibliothèque Nationale des Arts », où les départements spécialisés étaient séparés de la Bibliothèque nationale pour être regroupés avec diverses bibliothèques d’art, mais auquel mit fin la naissance de la Bibliothèque nationale de France sur plusieurs sites, en janvier 1994. Pour la BnF, diverses hypothèses furent ensuite avancées : la venue de la bibliothèque de l’Arsenal – lorsqu’il fut envisagé d’affecter le bâtiment au ministère des Affaires Le projet « Richelieu » de la BnF Le projet du site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France ne peut être séparé de celui de l’Institut national d’histoire de l’Art (INHA). Tous deux se répartissent des espaces communs, le budget d’investissement et la maîtrise d’ouvrage. Mais « Richelieu », c’est aussi la modernisation des départements et des services afin d’améliorer la conservation des collections, les conditions de travail et les services au public. Marie-Edmée Michel retrace l’aboutissement d’un projet qui a connu bien des retournements. DR
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62 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 étrangères –, le transfert du département de la Musique – pour libérer le bâtiment de la rue Louvois – celui du département des Manuscrits sur le site Tolbiac/François Mitterrand, l’arrivée d’instituts de recherche liés à certains départements... La bibliothèque de l’Arsenal est finalement restée dans son bâtiment où elle sera redéployée. Le département de la Musique s’est étendu sur les espaces libérés par le transfert de la phonothèque à Tolbiac. L’extension des départements spécialisés de la BnF dans le quadrilatère Richelieu concerne donc les quatre départements qui y fonctionnent de longue date : Manuscrits, Estampes et photographie, Monnaies, médailles et antiques, Cartes et plans. Le département des Arts du spectacle quittera l’Arsenal et ses importantes collections seront regroupées d’une manière fonctionnelle à Richelieu. Enfin, l’antenne du département de Recherche bibliographique, créée en 1998 pour suppléer le départ des collections imprimées à Tolbiac, restera sur le site Richelieu. Pour l’INHA, la composition de sa future bibliothèque et du service de documentation fut assez vite fixée, avec la Bibliothèque interuniversi- taire d’Art et d’Archéologie – Jacques Doucet déjà sur le site Richelieu de la BnF depuis 1993, la bibliothèque de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts, la bibliothèque centrale des musées nationaux et la bibliothèque de l’École nationale des Chartes. Mais le rebondissement le plus spectaculaire fut la décision ministérielle, en novembre 1997, de placer également l’administration et l’enseignement de l’École nationale des Chartes dans le quadrilatère Richelieu, par manque de place à Vivienne. Avancement du projet L’opération d’aménagement du bâtiment de la rue Vivienne est bien avancée ; les travaux ont commencé à l’été 2001 et la livraison du bâtiment à l’INHA est prévue pour juin 2003. En revanche, l’aménagement du quadrilatère Richelieu est encore au stade de la programmation. Les frontières entre la BnF et l’INHA ont été réparties sur les 61 000 m2 estimés du quadrilatère, l’INHA en occuperait environ un quart, la moitié étant dévolue aux départements spécialisés, et le dernier quart, aux services communs et généraux. La durée d’accroissement théorique des collections est ramenée à 25 ans. L’accent est mis sur l’insuffisance du bugdet et la nécessité de faire des choix ainsi que sur la priorité de la mise aux normes en matière de sécurité et de techniques. La programmation détaillée, menée avec l’assistance de l’architecte Isabelle Crosnier, a commencé en décembre 2000. Elle devait se terminer à l’été 2001 mais a été prolongée jusqu’à l’été 2002. Les études ont fait apparaître un déficit de surfaces, une insuffisance de capacité de stockage et le coût élevé des travaux de sécurité qui tendent à remettre en cause le schéma directeur du programme général. De nouveaux arbitrages sont à envisager pour terminer cette phase. Il sera donc difficile de tenir le calendrier initial des travaux qui devaient commencer en 2003 pour s’achever en 2006. Un constat sévère Les difficultés essentielles du redéploiement des départements concernent l’insuffisance des nouveaux magasins attribués, l’inadaptation de leurs rayonnages à la plupart des documents spécialisés, la création des nouvelles circulations fonctionnelles et l’ouverture de fenêtres pour les nouveaux bureaux. Pour le quadrilatère Richelieu, composé de divers bâtiments édifiés du XVIIe au XXe siècle et classés ou inscrits Monuments historiques, il est nécessaire de rénover complètement les installations électriques, les équipements techniques vétustes et de les mettre aux normes de sécurité. Les collections patrimoniales des départements spécialisés, d’une grande richesse et d’une valeur inestimable, sont conservées dans des conditions critiques : les documents sont pliés, entassés à même le sol, les collections souffrent des fluctuations de température et d’hygrométrie, de dégâts des eaux, d’empoussière- ment. Enfin, l’absence de capacité d’accroissement des collections sur place nécessite de recourir à des stockages provisoires. Nouvelle organisation des services Les départements spécialisés déjà en fonction sur le site Richelieu s’étendent à partir de leur implantation actuelle, à l’exception de la division orientale des Manuscrits qui est entièrement déplacée dans le secteur de l’ancienne Réserve des imprimés pour permettre l’extension de la division occidentale. Le département des Arts du spectacle, nouvel arrivant, est installé dans l’ancien secteur des périodiques, occupé actuellement par la Bibliothèque d’art et d’archéologie. La salle Ovale, ancienne salle des périodiques, deviendrait la salle centrale de la BnF, commune à tous les départements spécialisés et ouverte à un large public de recherche. Elle offrirait une documentation imprimée générale ainsi que l’accès à des collections numérisées ou reproduites en provenance des départements. La plupart des services généraux de la BnF (expositions, service reproduction, atelier central du service restauration, bureaux de l’administration...) sont maintenus à leur place. Des espaces communs BnF/INHA sont prévus pour l’accueil et l’acrréditation. Ce projet constitue le second volet de la modernisation de la BnF et figure parmi les priorités du projet d’établissement 2001-2003. Le troisième volet concernera la bibliothèque de l’Arsenal. Marie-Edmée Michel Direction des collections Espaces et architectures [
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6 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 Entrée gratuite. A.C.C.E.S. 28, rue Godefroy Cavaignac - 75011 Paris, tél. 01 43 73 83 53 [email protected] • 28-29 octobre, Colmar, stage « reconnaissance et identification des musiques populaires d’Afrique, d’Asie et d’Europe dans la musique savante occidentale du XXe siècle ». 60 euros pour les participants extérieurs au réseau. Médiathèque départementale du Haut-Rhin, 75, rue de Morat - 68000 Colmar, tél. 03 89 22 90 10 [email protected] • 29-31 octobre, Valence (Espagne), congrès national des bibliothèques publiques. http://www.mcu.es/congresobp/ index.htm • 12-14 novembre, Agen, congrès de l’ADBDP sur le thème « L’action culturelle en BDP : locomotive ou valseuse ? » Bibliothèque départe- mentale rue du Pont de Marot - 47301 Villeneuve-sur-Lot, tél. 05 53 40 14 40 http://cg47.fr/bd47 • 21 novembre, Dijon, journée d’étude « enfance et poésie », prix 65 euros, organisée par Promolec, 8, allée des Pyrénées - 21000 Dijon, tél. 03 80 42 14 18 [email protected] • 27 novembre-2 décembre, Seine- Saint-Denis, Salon du livre de jeunesse dans la halle des expositions de Montreuil rehabilitée pour l’occasion. Des parcours initiatiques déclinés en secteurs, album, petite enfance, BD, jeunesse, premiers romans, documentaires, romans ado seront proposés. Centre de promotion du livre de jeunesse, 3, rue François Debergue 93100 Montreuil, tél. 01 55 86 86 55 fax : 01 48 57 04 62 • 3-5 décembre, Villeurbanne, stage « Diriger une BDP » proposé dans le cadre de la formation continue de l’Enssib. Calendrier 2è semestre 2002 et 2003 auprès de Marianne Follet, tél. 04 72 11 44 40 http://www.enssib.fr/formation_ continue/ Agenda À l’occasion du 10e anniversaire de l’auteur-compositeur-interprète-poète- écrivain et chef d’orchestre Léo Ferré, une exposition sur 12 panneaux de 120 x 80 cm est disponible auprès de la société 2M.S. Montée en liaison avec son fils Mathieu, elle s’accompagne d’une conférence-débat animée par Jean Lapierre, des rencontres avec les amis de l’artiste et d’une création (spectacle de Nicolas Reggiani). Thierry Damène, 8, rue de la Patience 78410 Aubergenville, tél. : 01 30 91 13 87 [email protected] © collection C. Ferré (cid:0) L’ASSOCIATION POUR LA DIFFUSION DE LA PENSÉE FRANÇAISE (ADPF) gère désormais la cinémathèque Afrique du ministère des Affaires étrangères. Le fonds compte 540 titres de courts et longs métrages de fiction, documentaires et films d’animation pour des prêts à diffusion non commerciale. Adpf cinémathèque, 6, rue Ferrus - 75683 Paris cedex 14 www.adpf.asso.fr (cid:0) UNE ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES AU LAOS. C’est après deux ans de réunions et de réflexions que le Laos a réussi à créer son association de bibliothécaires dont le président sera élu d’ici la fin de l’année. Elle est hébergée par la Bibliothèque nationale. (cid:0) LE FONDS MUSICAL de la Bibliothèque nationale pour aveugles de Grande- Bretagne est désormais accessible en braille sur (cid:0) LE SERVICE COMMUN DE DOCUMENTATION DE L’UNIVERSITÉ DE METZ s’est développé grâce à une collaboration accrue entre l’université et la bibliothèque. Cela s’est traduit par la réinformatisation des structures documentaires des différents campus, un budget à destination des étudiants des 1er et 2e cycle en augmentation de 35 %, des horaires d’ouverture de la bibliothèque de Saulcy jusqu’à 21 heures qui proposera également une salle de travail pluridisciplinaire de 50 ordinateurs en libre accès. a promulgué la loi sur la Bibliothèque nationale. Mariétou Diongue Diop, directrice du livre et de la lecture au ministère de la Culture, est chef de projet. Les travaux de construction sont actuellement suspendus. (cid:0) LA LOI SUR LES BIBLIOTHÈQUES EN ROUMANIE, adoptée par le Parlement le 7 mai, a été promulguée par décret du Président de la république de Roumanie le 30 mai dernier. (cid:0) LE GROUPE ART DU SYNDICAT NATIONAL DE L’ÉDITION vient de lancer une lettre dont le n° 0 est sorti en juin dernier afin d’informer bibliothécaires, libraires et institutions de leurs réflexions sur les conditions d’exercice de leur métier. Y participent des éditeurs spécialisés de tous bords, qui organisent également le Mai du livre d’Art, manifestation qui fêtera ses 15 ans en 2004. 115, bd Saint-Germain 75006 Paris, tél. : 01 44 41 40 53 le catalogue en ligne www.nlbuk.org. Cette bibliothèque musicale compte 13 534 titres classiques et populaires. (cid:0) LA BIBLIOTHÈQUE NATIONALE DU QUÉBEC et la Grande bibliothèque du Québec ont fusionné le 4 mars dernier. Lise Bissonnette en est la présidente et la directrice générale. (cid:0) C’EST EN AVRIL DERNIER que le Président du Sénégal International
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64 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 1941-1943, la bibliothèque du Ghetto de Wilna Témoignage de Dina Abramowicz Dina Abramowicz (1909-2000) était native de Wilna1. Ses parents étaient tous deux enseignants et militants de la vie culturelle juive. Elle y fit ses études secondaires au lycée juif et ses études universitaires de lettres jus- qu’au « Magister » de littérature polonaise. Après avoir enseigné cette langue, elle embrassa le métier de biblio- thécaire et, de 1939 à 1941, elle travailla à la bibliothèque pour enfant du « Comité central pour la Formation », une institution dépendant du Bund2. Sa vie bascula avec l’attaque allemande contre l’Union soviétique le 22 juin 1941 et l’entrée des Allemands à Wilna le 24. Le témoignage de Dina Abramowicz fut publié en yiddish en 1951. Elle le traduisit ensuite en anglais pour faciliter une traduction allemande destinée au périodique Laurentius ( vol. IV. 1987, n° 5/6, pp. 37-54), qui le publia une seconde fois en 1991 au sein d’un recueil d’articles consacrés aux bibliothèques et à la lecture dans les ghettos et dans les camps de 1933 à 19413. C’est la traduction de cette version allemande, complétée par le recours à la version anglaise avec une adaptation de la présentation, de la postface et des notes établies par Maria Kühn-Ludewig4 que nous proposons aux lecteurs de BIBLIOthèque(s). Témoignage sur le quotidien de l’extermination, ce texte est aussi une source de premier ordre pour l’histoire du livre et de la lecture. L’existence de bibliothèques dans les ghettos et dans les camps sera sans doute une révélation pour le lecteur français. Nous avons choisi de débuter la publication d’une série d’articles sur le sujet par ce témoignage direct, qui met bien en relief la figure des pionniers de la lecture publique de masse, au sein du mouvement national et social juif avant la Seconde Guerre mondiale. Et quelles bibliothèques ! Le 13 décembre 1942, la bibliothèque du ghetto de Wilna fêta avec ses lecteurs son 100 000e prêt. Les Juifs de Wilna qui survécurent à la liquidation du ghetto furent déportés au cours du mois de septembre 1943 dans les camps de travail et de concentration d’Estonie et de Lettonie. Dina Abramowicz fut séparée de sa mère qu’elle ne revit jamais. Elle parvint à fuir du train qui la conduisait au camp et à rejoindre des partisans dans les forêts autour de Wilna. (Elle en a fait le récit dans le film Partisans of Wilna). À partir de 1946, elle travailla au Yiddisher Visnshaftleher Institut (YIVO - Institut Culturel Juif ) de New-York, qui a succédé à l’institut fondé à Wilna en 1925 et détruit par les Allemands. Elle fit l’école de bibliothécaires de l’Université de Columbia et prit la direction de la bibliothèque du YIVO, qui compte aujourd’hui 200 000 volumes. Par ses publications et ses nombreuses correspondances avec des usagers du monde entier, elle a inlassablement porté cette bibliothèque, enrichi ses collections, œuvré pour la diffusion de la culture juive et pour son histoire. Hugues Van Bésien Histoire[ 1. Vilna/Wilna (en lituanien, Vilnius, en polonais, Wilno) comptait environ 200 000 habitants en 1939. Capitale historique de la Lituanie, russe depuis plusieurs siècles, la ville avait été rattachée à la Pologne par un coup de force en 1920. Elle abritait, entre autres populations, une très importante communauté juive avec de grands centres d’enseignements religieux et laïques. En septembre 1939, elle fut occupée par l’armée Rouge et placée peu de temps après sous souveraineté lituanienne, étant ainsi soustraite à l’occupation allemande. Jusqu’à l’attaque allemande contre l’Union soviétique en juin 1941, la région offrait donc un refuge à ceux qui avaient fui la Pologne. D. Abramowicz fait allusion plus loin dans le texte à la situation administrative des réfugiés ressor- tissants polonais et à celle de la population juive locale, qui conditionnent de façon différente l’accès au départ entre 1939 et 1941 (passeports, visas, atti- tude des pays d’accueil). 1. Sur la vie juive à Wilna avant la guerre, voir : Vilna, Wilno, Vilnius : La Jérusalem de Lituanie/Henri Minczeles, Léon Poliakov (préf.). La Découverte, 2000 (Textes à l’appui) – 495 p. ISBN 2707132012. NdT 2. BUND : yiddish « Algemayner Bund fun yiddishe Arbeter fun Russland, Poyln un Lite » : Union Générale des Travailleurs Juifs de Russie, de Pologne et de Lituanie. Fondé en 1897 comme une fédération de syndicats ouvriers juifs, le Bund est partie prenante de la fondation du premier parti social-démocrate russe en 1898. En 1903, il fait partie de la fraction opposée aux Bolcheviks. Éliminé en Union soviétique même après 1917, il survit essentiellement en Pologne et dans les foyers d’accueil de l’émigration. Dans les zones occupées par les Soviétiques, les militants du Bund seront pourchassés comme « oppositionnels ». 1. Voir l’ouvrage en français : Histoire générale du Bund : Un mouvement révolutionnaire juif/ Henri Minczeles. Denoël, 1999 (Document et histoire) – 434 p. ISBN : 2207248208. NdT 3. Bücher und Bibliotheken in Ghettos und Lagern (1933-1945)/ Rolf D. Krause, Torsten Seela, Kornelia Richter, David Shavit, Maria Kuehn-Ludewig. Laurentius, Hannover, 1991 (Kleine Historische Reihe 3) – 137 p. ISSN 0937-9835 (en allemand). NdT. 4. Madame Kühn-Ludwig a publié en 1986 une étude sur le témoignage de D. Abramowicz qui donne des sources et une bibliographie complémentaires de celles qui figurent dans cette édition, notamment (p.17) des extraits du journal d’un adolescent lecteur. 1. Das Buch verbindet uns mit der Zukunft und mit der Welt : die Bibliothek des Wilnaer Ghettos. Laurentius 3, 1986, pp. 15-32. NdT.
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65 Il était devenu quasiment impossible à quiconque de se faire admettre dans l’une des brigades de travail occupées en ville, c’est-à-dire à l’extérieur du ghetto5. Les membres de ces brigades réussissaient occasionnelle- ment à ramener à la maison un « petit paquet », même si cela était risqué en raison des contrôles continus à l’entrée du ghetto. Tous s’arrachaient ces emplois. J’avais réussi à me faire engager dans une « brigade ferroviaire ». Les rails cou- raient à travers vergers et champs, où l’on employait aussi des femmes. Je devais cette place à l’entremise de Nelly Sachs, petite-fille de Fanya Romanowa Markus, une des fondatrices de la première école de filles juives à Wilna, où ma mère avait enseigné. Cette relation d’un passé meilleur joua encore dans l’incroyable présent du ghetto, mais son utilité fut mal- heureusement de courte durée. Il y avait aussi des rumeurs disant que nos cartes de travail blanches seraient annulées et que seules seraient conservées les cartes jaunes6, que seuls les détenteurs de cartes jaunes seraient autorisés à rester dans le ghetto pendant que tous les autres seraient déportés ailleurs. Au terme d’une courte conversation avec le brigadier de mon équipe, je compris que je n’avais pas la moindre chance de rester dans son groupe ni de recevoir une carte jaune et j’étais désespérée. Il se produisit contre toute attente un événement heureux ! Un soir que je sortais de notre appartement surpeuplé dans la rue du ghetto, je rencontrais Herman Kruk, bundiste bien connu et directeur de l’ex-bibliothèque Grosser à Varsovie, un centre important du travail culturel socialiste juif. Dans les mois qui avaient suivi l’agression allemande contre la Pologne, il avait échoué à Wilna avec le flot des fugitifs juifs de Varsovie7. Tandis que d’autres poursuivaient plus loin dans l’espoir de n’importe quelle possibilité d’émigration, Kruk était resté à Wilna, parce qu’il voulait, de là, retourner à Varsovie sauver sa femme des griffes des nazis. Il n’y parvint pas et demeura à Wilna, partageant le sort des Juifs du lieu, qui n’avaient pas de statut de réfugié ni aucune possibilité de se soustraire aux nazis. Je connaissais Kruk depuis quelques rencontres anciennes, quand il venait à la Bibliothèque juive pour enfants dans laquelle je travaillais de 1939 à 19418. Il visitait souvent la bibliothèque pour enfants et c’était un lecteur très amical, qui savait ce qu’il voulait. J’aimais m’en- tretenir avec lui à cause de l’ampleur de ses horizons intel- lectuels qui le distinguait de la plupart des usagers. Lors de cette rencontre fortuite dans le ghetto, Kruk me fit part tout de suite d’un grand projet. Il avait obtenu du Judenrat9 que l’ex-bibliothèque « Mefitse Haskalah », située au 6, rue Straszun, à l’intérieur de l’enceinte du ghetto, soit intégrée à l’administration du ghetto et pourvue de person- nels salariés10. Krasner11, le précédent directeur, avait été tué par les Allemands, mais un des employés, Moshe Histoire] 5. Le ghetto, c’est-à-dire la minuscule zone de la vieille ville dans laquelle les Juifs ont été enfermés le 6 septembre 1941, après que les habitants d’origine aient été évacués. Dans la politique d’extermination des nazis, les ghettos précèdent et alimentent les camps. Installés peu après les occupations à l’Est, ils servent à la captivité de la population juive de l’endroit, mais aussi de centre de transit pour les camps d’extermination quand ceux-ci se mettent en place, d’où la hantise de la déportation et de la « carte jaune ». Les com- munautés isolées sont victimes d’exécutions collectives sur place, les autres sont convoyées par chemin de fer vers les camps, parfois après un temps de détention en ghetto. 1. Sur l’organisation des déportations, voir : Hilberg, Raul : La Destruction des Juifs d’Europe. Paris, Fayard, 1988. 1. Sur les ghettos de Lituanie, en français, voir : Birger, Zev : Un survivant de l’holocauste. Paris, O. Jacob, 2000 (Biographies) – 215 p. ISBN 2738108539. Faitelson, Alex : Courage dans la tourmente en Lituanie 1941-1945 : mémoires du ghetto de Kovno. L’Harmattan, 2000 (Forum IRTS Lorraine) – 431 p. ISBN : 2738485871. NdT 6. En octobre 1941, cinq semaines après l’instauration du ghetto, les autorités allemandes firent distribuer par l’administration du Judenrat 3 000 cartes jaunes, seul permis de tra- vail admis, aux 30 000 « habitants » du ghetto I. Arad, Yitzhak : Ghetto in Flames. The struggle and destruction of the Jews in Wilna in the holocaust. New-York, Holocaust library, 1982. pp. 143-148. 7. Herman Kruk est né en 1897 à Plock (Pologne, alors dans la Russie tsariste). Il commence à travailler comme apprenti-photographe en 1911 à l’âge de 17 ans. Après le décès de son père, il assure la charge d’une famille de trois personnes, sa mère et ses deux frères. Adhérent du Parti communiste polonais en 1919-1920, il le quitte pour le Bund. Après son service militaire dans l’armée polonaise, il s’installe à Varsovie comme activiste du parti et s’illustre particulièrement dans le domaine de la culture. En 1930, il prend la direc- tion de la plus grande bibliothèque juive de lecture publique de Varsovie. Fondée en 1915, elle avait, en 1936, 30 000 livres et 4 580 lecteurs. Il contribue aussi à plusieurs jour- naux yiddish. Veuf, il s’était remarié en 1936. Comme l’indique D. Abramowicz et d’autres témoignages, il reste à Wilna pour rejoindre ou attendre sa femme après avoir fui Varsovie. Celle-ci fut internée en Union soviétique alors qu’elle tentait de rejoindre Wilna avec un visa américain. Kruk arriva à Wilna le 10 octobre 1939. 14 000 réfugiés affluèrent dans la ville en 1939-1940, dont 6 500 réussirent à émigrer légalement dans d’autres pays. À la liquidation du ghetto, Kruh fut déporté en Estonie au camp de Klooga et finalement assas- siné au kommando de Klagedi en même temps que d’autres membres de l’intelligentsia de Wilna quelques heures avant l’arrivée de l’armée Rouge le 18 septembre 1944. 1. Kruk a publié de nombreux articles dans la presse professionnelle polonaise et yiddish avant la guerre. Jusqu’à la fin, il tiendra et dissimulera des chroniques et des témoignages partiellement conservés et à ce jour, incomplètement publiés. Ceux-ci sont conservés au YIVO à New-York. Des extraits en ont été publiés en allemand par Laurentius. 1. Voir Shavit, David : Jewish libraries in the polish ghettos during the nazi era in: Library Quarterly 52, 1982, n° 2, p. 106. 1. Kruk, Herman : Arbeitsmethoden der Bronislaw-Grosser-Bibliothek in Warschau in: Laurentius 6, 1989, H1 S.37-50. 1. Kruk, Herman : Zwischen den Fronten : Zeugnisse aus den Jahren 1940-1944. Laurentius, Hannover, 1990, 136 p. (kleine historische Reihe). [Traduit et présenté par Maria Kühn- Ludewig avec renvoi aux sources originales et bibliographie]. 1. Herman Kruk, Bibliothekar und Chronist im ghetto Wilna. [Traduit et présenté par Maria Kühn-Ludewig], Hannover, 1990. 89 p. Laurentius, Hannover, 1990. 89 p. (Laurentius Sonderheft). 1. Herman Kruk a fait l’objet d’une biographie en yiddish, rédigée par son frère. Schwartz, Pinkhas. : Biografie fun Herman Kruk in H. Kruk: Togbuch fun vilner geto.- New-York : YIVO, 1961. Les notes renvoient à cette édition. 8. La bibliothèque pour la jeunesse de Wilna, fondée en 1909, comptait en 1939 20 000 volumes et 1 500 inscrits de moins de vingt ans. En 1937, elle avait enregistré 60 000 prêts et la salle de lecture, contenant 13 000 volumes, avait recensé 11 000 visiteurs qui n’empruntaient pas, faute de pouvoir payer le droit d’inscription. Voir Shavit, p. 107. 9. Judenrat : « conseil juif » : organe d’auto-administration du ghetto institué par les Allemands. Le premier Judenrat de Wilna siégea du 5 juillet au 2 septembre 1941, avec 7, puis 24 membres. Ses bureaux se trouvaient au 6, rue Straszun, dans un immeuble qui avait appartenu à la communauté juive. Le 7 septembre 1941, un nouveau Judenrat fut créé sur ordre des Allemands.
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67 Histoire] prévu pour ses collaborateurs15. Moi non plus, je n’avais pas de carte jaune et je n’échappai à la mort que parce que mon oncle me fit passer pour sa fille inscrite sur son livret de famille. La petite Luta était encore à cette époque dissimulée en ville comme une petite fille chrétienne chez Julia, l’an- cienne bonne d’enfant de la famille. Kruk lui-même utilisa sa carte de travail pour sauver Pati Kremer16, une vieille militante du Bund. Il la fit figurer sur son permis comme sa femme, et je vois encore comment il franchit courageusement la porte du ghetto entre les rangs des Allemands et des Lituaniens armés avec Pati à son bras. Elle pouvait difficilement passer pour sa femme, plutôt pour sa grand-mère, et pour cette fraude il risquait leurs deux vies. Les bourreaux examinèrent l’étrange couple. Ils sentirent sûrement que quelque chose clochait, mais ils laissèrent passer. En janvier 1942 commença une année de relative tranquillité pour le ghetto. Il y avait la faim, la saleté, le froid, l’obscurité (la lumière était coupée de 16 heures à 21 heures, quand les gens en avaient besoin). Il y avait beaucoup d’autres persé- cutions, mais, pendant un temps, pas de déportation. Durant cette période, la bibliothèque put déployer sa plus grande activité. Nous avions les lecteurs les plus divers. Le matin venaient surtout les dames de la bonne société, dont les maris travaillaient en ville et qui, selon les standards tout relatifs du ghetto, vivaient sans trop de soucis. Le ménage n’était pas accablant, il n’y avait plus d’obligations sociales à remplir. Il y avait donc un grand vide insupportable que ces dames comblaient par la lecture, pour oublier et échapper à l’an- goisse. Elles s’intéressaient avant tout aux séries-fleuve de la littérature sentimentale russe éditées à Riga, dont les éditeurs s’étaient spécialisés après 1917 dans la diffusion de littérature russe d’ancien style. La déception était grande quand un volume d’une série manquait, et amères les récriminations sur l’état des collections de cette bibliothèque où on ne trouve- rait bientôt plus rien à lire. En début d’après-midi, les enfants qui sortaient de l’école changeaient l’ambiance : les demandes fusaient : Les Enfants du capitaine Grant (Jules Verne), Le Tour du monde en 80 jours (Jules Verne), Jeunes voleurs (d’après Mark Twain), Le prince et le mendiant (Mark Twain)... Je prêtais les livres et n’en croyais pas mes yeux : des éditions en yiddish de Jules Verne, parues en 1900 à New-York, avec l’orthographe ancienne et un style délibérément démodé, qui avaient été lues par tant d’amateurs, qu’on pouvait à peine déchiffrer les textes sur les pages luisantes de graisse. Il y avait des volumes dont il manquait le début, ou la fin, et par- fois aussi des pages intermédiaires, et qu’on avait reliés tant de fois qu’il n’y avait plus de marges et que le texte plongeait dans le dos du livre. De vrais invalides, auxquels on aurait dû depuis longtemps accorder le repos... Mais rien ne pouvait détourner les enfants de leur lecture. Les livres étaient pro- bablement le seul moyen dont ils disposaient pour s’évader par l’imagination. Leur désir de parcourir des mondes incon- nus ne s’était pas amoindri dans le ghetto, bien au contraire, il s’avérait particulièrement intense dans cet environnement sans jeu ni plaisir. Les adolescents s’intéressaient à la littérature soviétique. Et l’acier fut trempé (N. Ostrowski) était particulièrement appré- cié. Mais nous devions être très prudents avec les publications soviétiques. Avec le temps, nous nous étions rendus compte que les Allemands ne s’occupaient pas de nos orientations idéologiques et encore moins de nos activités et de nos besoins culturels, mais nous devions éviter de laisser prise à des dénonciations ou à des provocations. L’après-midi, surtout le samedi, il y avait une autre sorte de lecteurs : des gens qui travaillaient à l’extérieur du ghetto17. Parmi eux, les lecteurs les plus actifs étaient les jeunes des organisations sionistes « Hechalutz »18, pour beaucoup, des fugitifs venant de Varsovie. Ils demandaient des livres polo- nais, des traductions d’œuvres de la littérature mondiale, et recherchaient aussi les ouvrages concernant des thèmes sociaux et la question juive. Par exemple, ils lisaient les œuvres de Cronin sur la vie des mineurs anglais, de Galsworthy sur la société anglaise, le roman Le pain et le vin, d’I. Silone, sur la condition paysanne en Italie, ou bien Upton Sinclair et Theodore Dreiser. Parmi les auteurs juifs d’ex- pression allemande, La guerre des Juifs, de Feuchtwanger, et surtout Les quarante jours du Musa Dagh, de Franz Werfel, étaient particulièrement demandés. Werfel utilise un cha- pitre sombre de la Première Guerre mondiale, l’anéantisse- ment des Arméniens par les Turcs. L’idée et la méthode du génocide, l’impuissance des victimes et l’inefficacité des pres- sions internationales présentaient d’étonnantes analogies avec notre propre situation, et nous ne pouvions lire ce livre qu’avec horreur, comme une vision prophétique de ce qui nous attendait. À cette époque, la bibliothèque s’enrichit de deux nouvelles sections : Kruk réalisa son projet d’installer une salle de lec- ture et un musée dans la grande salle vide19. Les fenêtres cas- sées avaient été remplacées et les murs blanchis. Dans des 15. À la mi-octobre 1941, 3 000 cartes jaunes avaient été distribuées aux 28 000 habitants du ghetto I. Les titulaires de carte jaune pouvaient faire figurer sur leurs papiers trois membres de leur famille à l’exception de leurs parents, de leurs frères et sœurs, et des enfants de plus de 16 ans, ce qui donnait une autorisation légale d’existence à 12 000 habitants. Le Judenrat utilisa 400 cartes jaunes pour les quelque 1 000 fonctionnaires de son administration. Arad pp. 146 et 296. 16. Pati Kremer (1867-1943), née Matla Srednicki, dentiste, mariée à Arkadi Kremer (1865-1935), co-fondateur du Bund. Voir sa notice dans l’Encyclopedia Judaïca. Militante du Bund dans le ghetto, elle fut victime d’une des dernières « sélections » le 23 septembre 1943. Kruk. : Togbukh p. 3, note 3. 17. En 1941-1942, 3 000 des 20 000 habitants du ghetto travaillaient dans 190 entreprises civiles ou militaires à l’extérieur du ghetto. Arad p. 296. 18. L’organisation de jeunesse sioniste Hechalutz (Les pionniers), fondée en 1881 en Russie, préparait ses membres à l’émigration en Israël. Le comité central polonais de l’organi- sation put quitter Varsovie en septembre 1939 avant l’arrivée des Allemands et appela les militants à se regrouper à Wilna. Fin 1939, il s’y trouvait environ 1 400 Halutzim. Arad, p. 16. 19. La salle de lecture fut ouverte le 5 mai 1942. Le Judenrat avait d’abord refusé le 28 avril 1942 la proposition de musée de Kruk. Voir Kruk. : Togbukh, p. 255.
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69 La Déclaration de Glasgow sur les bibliothèques, les services d’information et la liberté intellectuelle Pour son 75e anniversaire, à Glasgow, la Fédération internationale d’associations de Bibliothécaires et des Institutions (IFLA) déclare que : • L’IFLA proclame le droit fondamental de chacun à avoir accès à l’information et à pouvoir la diffuser sans res- triction aucune. • L’IFLA, forte de son implantation internationale, soutient la défense et la promotion de la liberté intellectuelle suivant ainsi la Déclaration Universelle des Droits de l’homme des Nations Unies. Cette liberté intellectuelle embrasse les connaissances humaines, les opinions, la pensée créatrice et l’activité intellectuelle dans toute leur richesse. • L’IFLA affirme que partout dans le monde, le respect de la liberté intellectuelle est pour les bibliothèques et les professions de l’information, un devoir absolu, explicite dans les codes déontologiques, effectif dans la pra- tique. L’IFLA affirme que : • les bibliothèques et les services d’information doivent, sans tenir compte des frontières et grâce à la diversité des médias, rendre accessibles l’information, les opinions et les créations. Ces ouvertures sur le monde du savoir, de la connaissance, de la pensée et de la culture sont les garants des choix librement effectués, du déve- loppement culturel, de la recherche et de la formation continue, offerts à la fois aux individus et aux collec- tivités. • Les bibliothèques et les services d’information contribuent au développement et au maintien de la liberté intel- lectuelle tout en préservant les valeurs démocratiques et les droits civils universels. Leur vocation est donc d’offrir, sans restriction aucune, à leurs usagers, l’accès à toutes les ressources et à tous les services nécessaires, et de lutter contre toute forme de censure. • Les bibliothèques et les services d’information s’appliqueront à acquérir, conserver et diffuser les documents les plus variés reflétant le pluralisme de la société. Les choix en matière d’achat et de diffusion seront effec- tués selon des critères professionnels et non selon des considérations politiques, morales ou religieuses. • Les bibliothèques et les services d’information feront en sorte que les collections, les équipements et les ser- vices soient accessibles à l’ensemble de leurs utilisateurs. Aucune discrimination ne sera faite sous aucun pré- texte, qu’il s’agisse de race, d’origine nationale ou ethnique, de genre ou de préférence sexuelle, d’âge, de han- dicap, de religion ou d’opinion. • Les bibliothèques et des services d’information garantiront à chaque usager confidentialité et respect de la vie privée, qu’il s’agisse de l’information demandée ou obtenue, ou bien des documents consultés, empruntés, acquis ou transmis. L’IFLA appelle donc les bibliothèques et les services d’information et leur personnel à soutenir et promouvoir les principes de la liberté intellectuelle et à offrir un accès sans restriction à l’information. Cette Déclaration a été préparée par IFLA/FAIFE. Approuvé par le Conseil de Direction d’IFLA le 27 mars 2002, la Haye, des Pays-Bas.
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72 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 Inaugurée par la Reine le 25 juin 1998, après 25 ans de travaux, les collec- tions de la British Library sont réparties dans dix bâtiments, la collection princi- pale venant du prestigieux British Museum. Il existe encore le centre de Colindale à Londres pour les pério- diques devant déménager d’ici cinq ans, et la BLLD (British Library Lending Division) de Boston Spa dans le Yorkshire, réserve de livres destinée au prêt international payant. Cela repré- sente 2 500 emplois, 1 000 travaillant à Londres, 1 000 dans le Yorkshire, et 500 à Colindale, dont beaucoup de contrats temporaires. Située au nord du quartier de Bloomsbury, à côté de la magnifique gare de San Pancras, nous entrons dans un bâtiment tout en briques qui s’intègre sans aucune agressivité au quartier environnant, et découvrons un grand hall d’entrée en marbre, une vaste banque d’accueil, une tapisserie Bibliomonde[ À la découverte de bibliothèques londoniennes Le groupe Normandie de l’ABF organisait un voyage d’étude à Londres en mai dernier auquel participaient 14 personnes, 3 travaillant en BDP, 6 en BM et 4 en BU. La diversité des visites leur ont permis de connaître certaines constructions anciennes, rénovées et récentes de la capitale. Nous partons aujourd’hui à la découverte des bibliothèques spécialisées, dont la mythique British Library. Le réseau des BP fera l’objet d’une présentation dans le numéro de décembre prochain. monumentale, colorée et moderne qui voisine avec les bustes des quatre fondateurs de la British Library. Sur un palier, six postes de consultation du catalogue, deux postes d’interro- gation des archives sonores nationales qui ressemblent à des juke-boxes, et au fond, visible au travers de vitres dès le hall d’accueil, l’impressionnante collection du Roi Georges III, 60 000 ouvrages consultables. Le bâtiment est largement accessible Le groupe Normandie devant la British Library. © L. Vastel
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7 BIBLIObrèves] (cid:0) LE CATALOGUE ÉLECTRONIQUE de la bibliothèque du Centre canadien d’architecture est consultable sur www.cca.qc.ca. On y trouve près de 200 000 monographies et environ 4 500 titres de périodiques. La bibliothèque collecte et conserve aussi des dessins et estampes, des photographies, des archives, ainsi qu’une collection d’objets et de maquettes accessibles aux chercheurs de haut niveau. (cid:0) LE MANUEL DE RECOMMANDATIONS internationales relatives aux indicateurs de performance dans les bibliothèques universitaires, rédigé par la Section des bibliothèques universitaires de l’IFLA (K.G. Saur, IFLA Publications permet d’instaurer le calme et qui favorise les échanges entre les élèves. (cid:0) LE 4 OCTOBRE est la journée internationale des bibliothèques scolaires. Consulter le site de l’International association of school librarianship www.iasl-slo.org pour connaître l’actualité des bibliothèques scolaires dans le monde. 76, 1996) est désormais disponible en français. Rens. Marie-Dominique Heusse (Université de Toulouse). (cid:0) « 10 MINUTES CHAQUE MATIN » est une pratique mise en place dans plus de 7 500 écoles primaires et collèges japonais. Élèves et professeurs commencent la journée par la lecture d’un livre de leur choix pendant 10 minutes, habitude qui Des manuels scolaires, pour qui ? S’il est une question qui revient régulièrement dans les discussions entre bibliothécaires, les membres des comités de gestion des bibliothèques et le personnel de la Division Lecture Publique au Togo, c’est bien celle des manuels scolaires. Le sujet est devenu d’actualité lorsque l’on a découvert le fonds d’une bibliothèque qui était envahi, non pas de termites, mais de cartons de manuels scolaires. Vue de France, la chose peut paraître simple. Les écoles togolaises sont démunies de tout, de livres scolaires en particulier. Les bibliothèques du Togo fonctionnent bien. En France, collèges et lycées regorgent de bons manuels pas très anciens mais que le renouvellement des pro- grammes a rendu caduques. La solution est simple : on achemine ces manuels au Togo, on les confie aux biblio- thèques partenaires et tout le monde est content. Pas si simple ! Ces manuels ne sont pas adaptés aux programmes de l’É- ducation nationale togolaise, et même s’ils l’étaient, ils relèveraient du domaine de l’école et non pas de celui de la lecture publique. Seulement, la facilité est de s’adresser à la bibliothèque. Au final, nous trouvons des bibliothé- caires désemparés devant la masse de livres inutiles à trai- ter, des comités de gestion et de jumelage qui n’osent pas dire non et des tonnes de manuels qu’il a fallu dédouaner et acheminer à grands frais au village pour le seul bonheur des termites... Et chacun sait qu’un termite ne va pas faire la différence entre un manuel scolaire et les livres adaptés aux lecteurs. La Division de la Lecture Publique du Togo dit « stop aux manuels scolaires ! » et renouvelle ses consignes. Les associations étrangères sont invitées à n’envoyer que des ouvrages de lecture, destinés aux enfants et aux adultes (fiction et documentaires, usuels compris). Les bibliothèques ayant déjà reçu des manuels scolaires en quantité doivent réunir le comité de gestion, proposer aux inspecteurs et aux directeurs des établissements scolaires proches, de recevoir ces manuels pour organiser le tri avec eux, aviser l’association qui a transmis les manuels des décisions prises et lui demander de ne plus envoyer de manuels à la bibliothèque. À cette occasion, on lui rap- pellera que la bibliothèque a besoin d’usuels, d’albums, de contes, de romans jeunesse, de BD jeunesse et adulte, de romans adulte et de documentaires pour tous. Toutes les associations ne fonctionnent pas ainsi. Certaines proposent même aux bibliothèques togolaises des fonds parfaitement adaptés aux lecteurs, auteurs africains com- pris. Qu’elles en soient ici remerciées. Notre article doit donc être lu comme une mise en garde contre l’arrivée des manuels scolaires inadaptés et non comme une condamnation du partenariat auquel nous croyons beaucoup, à condition que ceux qui ont, sachent écouter ceux qui n’ont pas, et que ceux qui n’ont pas, sachent dire à ceux qui ont ce dont ils ont besoin effecti- vement. (Article paru dans L’Agouti de bibliothèque, n°15, mars 2002 reproduit avec autorisation de la Rédaction). Jean-Noël Pouyot, Direction du livre, Togo DR
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73 aux handicapés, bien sûr serait-on tenté de dire, tant ce souci est présent depuis longtemps dans les édifices publics de Grande-Bretagne. Sont encore en construction deux ailes qui abriteront les documents numériques et l’atelier de restauration des livres. Les chercheurs disposent d’une salle de détente (The Cotton room) et d’une terrasse en plein air agrémentée de plantes grimpantes. Londres possède un réseau de 1 000 bibliothèques dont la British Library ne fait pas partie, mais elle est ouverte à toute personne recherchant un document introuvable ailleurs. Quelques chiffres La British Library compte 150 000 lecteurs inscrits, 1 200 places assises, 11 salles de lecture. Elle propose 150 millions de documents (cartes, manuscrits, timbres, partitions, etc.), dont 18 millions de livres sur 28 km de rayonnages. Le dépôt légal reçoit quotidiennement 8 000 documents. Les magasins se situent sur 8 étages, sous-sols compris, où 70 personnes traitent les demandes des salles de lecture. Les livres – sauf les manuscrits et livres rares – sont acheminés sur 15 km de tapis roulant ; toutes les commandes sont informatisées depuis les tables des salles de lecture. On peut commander à l’avance ses documents par fax, par mél ou téléphone, en précisant la date de consultation. Jusqu’à 12 demandes sont possibles par jour. La durée moyenne d’obtention du document est de 70 minutes (45 min à la Bibliothèque nationale de France). Deux salles de lecture particulièrement intéressantes La « Maps Reading Room » (Salle des cartes) possède une des plus belles collections au monde, comportant les plus anciennes cartes aux plus récentes, fournies par le ministère de la Défense. Cette collection est consultée majori- tairement par les journalistes et les avocats. À l’entrée de la salle est exposé l’Atlas de Klencke (1660), le plus grand du monde, qui nécessite quatre personnes pour le porter ! L’« Oriental and lndia Office » peut communiquer tout renseignement (certificats de naissance, actes de mariage...) relatif aux cultures d’Asie, d’Afrique du nord-est et d’Afrique du sud. Les collections orientales couvrent 350 langues ou dialectes, allant du chinois, parlé par un tiers de la planète, aux langues de groupes de Nouvelle- Guinée parlées seulement par quelques centaines de personnes. Le personnel travaillant dans cette section est multilingue. Expositions Trois salles d’exposition sont ouvertes à tous, deux étant consacrées aux expositions permanentes : l’Atelier des mots, sons et images est consacré à l’écriture, l’imprimerie, la reliure et le son sous toutes ses formes. La Galerie John Ritblat réunit les trésors de la British Library. Quelques exem- ples : la Magna Cart – très demandée par les visiteurs américains et dont les Anglais sont très fiers – fut soutirée au roi Jean-Sans-Terre en 1215 par ses barons rebelles, la première édition complète des œuvres de Shakespeare (1623), la dernière lettre de Nelson à Lady Hamilton, le journal du capitaine Scott, le carnet de Léonard de Vinci (écrit de la main gauche et de droite à gauche), le codex Sinaiticus (IVe siècle)... mais aussi une Histoire de l’Angleterre écrite par Jane Austen à 15 ans, des manuscrits de Thomas Hardy, Lewis Carroll, Virginia Woolf, James Joyce, la partition du Messie de Haendel et même celle de Yesterday, des Beatles. Dans une petite pièce sombre appelée « Turning the pages », sont consultables virtuellement par une simple touche de l’écran certains manuscrits (Lindisfarne Gospel, l’Herbier d’Elizabeth Blackwell (1737), la Golden Hagadah (1320, livre de prière juif). The British Library http://www.bl.uk Heures d’ouverture : lundi, mardi, mercredi, jeudi de 9 h 30 à 20 h, le vendredi et le samedi jusqu’à 17 h. La salle de lecture du British Museum Située à l’intérieur du British Museum, dans « The Great Court » dont le réaménagement a aussi été confié à l’architecte Norman Foster, cette cour intérieure est entièrement recouverte d’une toiture translucide, comme une gigantesque toile d’araignée. Une véritable prouesse technique a permis la création d’un espace culturel de 17 000 m2. Cafétérias, boutiques, services d’information entourent la rotonde de la salle de lecture du British Museum, elle-même enlacée par deux escaliers monumentaux, menant à un restaurant. Cette immense salle de lecture – on dit qu’elle fut fréquentée par Dickens, Shaw et Marx – fut pendant 150 ans celle de la British Library. Son rez-de-chaussée est occupé par une bibliothèque ouverte à tous publics et gratuite, la « Paul Hamlyn Library » qui permet la consultation sur place d’ouvrages de vulgarisation en liaison avec les collections du musée, tous indexés selon la classification décimale de Dewey. À terme, la bibliothèque pourra contenir 25 000 volumes. Des ouvrages plus spécialisés sont aussi achetés pour accompagner les cours dispensés par le British Museum. Les crédits d’acquisition (900 000 £) ont été généreusement donnés par le Bibliomonde] Cour intérieure du British Museum. © L. Vastel
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74 BIBLIOthèque(s) - REVUE DE L’ASSOCIATION DES BIBLIOTHÉCAIRES FRANÇAIS n° 4 - octobre 2002 Bibliomonde[ mécène Paul Hamlyn. Une bibliothécaire a été recrutée pour constituer les collections et seule une petite partie du budget a été dépensée à ce jour, le reste ayant été placé pour les acquisitions et le fonctionnement futurs. Une autre bibliothécaire, recrutée il y a un an pour regrouper toutes les bibliothèques existant dans les différents départe- ments du musée, constitue un catalogue informatisé. Sans participation finan- cière de l’État, elle doit trouver le financement nécessaire à l’extérieur. Les bibliothécaires sont employées par le musée et payées par des capitaux privés. Le système multimedia interactif du British Museum, nommé COMPASS, peut être consulté sur des écrans tactiles à l’intérieur de la bibliothèque : il permet l’accès à environ 5 000 œuvres, propose des liens et des informations sur leur histoire. La création de la « Great Court » a permis l’extension des espaces réservés au public, mais pas au personnel. Les espaces autrefois dévolus aux manuscrits et au département de Sanskrit de la British Library vont être attribués à une bibliothèque centrale qui regrouperait les livres de référence pour le personnel et à des bureaux. http://www.thebritishmuseum.ac.uk Heures d’ouverture : tous les jours de 12 h 30 jusqu’à 17 h 30, et jusqu’à 20 h 30 les jeudi et vendredi. La bibliothèque de l’École d’économie, de sciences économiques et de politique Cette bibliothèque universitaire fut créée en 1896. Située en plein cœur de Londres, elle occupe depuis 2001 des locaux entièrement réaménagés, eux aussi dessinés par Norman Foster connu pour ses créations internationales audacieuses (Reichstag, Pont du Millenium sur la Tamise). L’intérieur du bâtiment est très impressionnant, avec une salle d’ordina-teurs au rez-de- chaussée, un grand ascenseur vitré central entouré d’un monumental escalier à vis en pente douce, qui dessert les différents niveaux. Ce puits de lumière est entouré par les collections, qui forment une sorte d’écran apte à protéger les étudiants du bruit. Ceux-ci prennent place à des tables situées sur le pourtour du bâtiment, et profitent donc pleinement du silence et de la lumière du jour. La bibliothèque est réservée aux étudiants de cette école. Toutefois, les universitaires peuvent utiliser ses services ainsi que toute personne ne trouvant pas les livres nécessaires à ses recherches ailleurs. Ouverte de 8 h à 23 h (jusqu’à 20 h les samedi et dimanche) elle propose 4 millions de documents imprimés, relevant des sciences politiques, économiques et sociales, dont 95 % sont en libre accès. Quatre-vingt cinq personnes y travaillent, il s’agit en majorité de personnel hautement qualifié. Elle accueille 7 000 étudiants britanniques ou étrangers et dispose de 1 600 places assises. 490 ordinateurs (1 ordinateur pour 6 étudiants, le but à atteindre étant de 1 pour 4) permettent l’accès à son catalogue, aux périodiques électroniques... 230 prises sont prévues pour les ordinateurs portables. Toutes les ressources documentaires sont accessibles depuis le domicile des étudiants de l’école grâce à un mot de passe. Les chercheurs étrangers ne sont pas censés utiliser les accès Internet, c’est pourquoi la bibliothèque maintient ses abonnements aux revues sur papier. Les notices de catalogage sont celles de la Library of Congress (U.S.A), les universités ayant beaucoup d’avance sur la British Library. Deux collections sont consenties au prêt : la « Main collection », collection principale, concerne la recherche en général. Un bibliothécaire est en contact avec une université de Grande-Bretagne et commande les livres pour les semestres à venir. Les documents sont prêtés trois semaines. La « Course collection », située au rez- de-chaussée, fournit aux étudiants les livres de cours et les manuels pendant une semaine ou 3 jours selon la demande, car il n’y a pas assez de livres pour tous. La banque de prêt est située au rez-de- chaussée, mais – et c’est la seule critique exprimée contre l’architecte – dans un endroit bruyant, trop exigu, sans recul. Des sessions de formation des usagers, d’environ une heure, sont proposées durant l’année scolaire. Enfin, l’impression de calme est-elle en partie due à ce détail : une compagnie de sécurité privée fait des rondes de temps à autre et intervient si les étudiants boivent, fument, font du bruit... C’est apparemment habituel dans les universités. http://www.library.lse.ac.uk London School of economics and political and economic science library Le groupe ABF Normandie Le compte-rendu détaillé de ce voyage d’étude est consultable sur le site de l’ABF / Groupe Normandie. Hall d’entrée du British Museum. © L. Vastel