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COUR D’APPEL DE NIMES
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE NIMES
MAGISTRAT DU SIÈGE DU TRIBUNAL JUDICIAIRE
REQUÊTE : N° RG 24/01018 - N° Portalis DBX2-W-B7I-KZZ6
ORDONNANCE DU 23 DECEMBRE 2024
SUR REQUÊTE EN MATIÈRE DE CONTENTION
Nous, Elodie DUMAS, vice-président, magistrat du siège du tribunal judiciaire de NIMES, statuant au Tribunal judiciaire de Nîmes, assisté de Monsieur PAINSET, Greffier,
Dans l'instance concernant :
Madame [L] [K]
née le 09 Octobre 2000 à [Localité 3]
[Adresse 4]
[Adresse 4]
[Localité 1]
actuellement hospitalisé sans consentement au Centre hospitalier [2] depuis le 30 octobre 2024 ;
Vu la saisine du directeur d’établissement du Centre hospitalier [2] en date du 23 Décembre 2024, tendant au maintien de la mesure de contention ;
Vu les pièces prévues à l'article R 3211-33-1 du Code de la santé publique transmises par le Directeur du Centre hospitalier [2] ;
Vu la demande d’observations sollicitées par le greffe ce jour aux co-tuteurs de madame [K], restées sans réponse
Vu l’article L 3211-12-2 du code de la santé publique permettant juge de statuer sans audience selon une procédure écrite;
Vu l'avis écrit de Monsieur le procureur de la République conformément à l'article 431 alinéa 2 du code de procédure civile ;
MOTIFS DE LA DECISION
Attendu que Madame [L] [K] est placée en contention depuis le 17 novembre 2024 ; cette mesure a été renouvellée depuis cette date ; par ordonnance du 17 décembre 2024, le magistrat du siège a constaté que les conditions de la poursuite de la mesure de contention étaient réunies ;
Attendu qu’aux termes de l’article L 3222-5-1 du code de la santé publique, il ne peut être procédé aux mesures d’isolement et de contention que pour prévenir un dommage immédiat ou imminent pour le patient ou autrui, sur décision motivée d’un psychiatre et uniquement de manière adaptée, nécessaire et proportionnée au risque après évaluation du patient. Leur mise en œuvre doit faire l’objet d’une surveillance stricte, somatique et psychiatrique, confiée par l’établissement à des professionnels de santé désignés à cette fin et tracée dans le dossier médical ;
Attendu qu'aux termes de l’avis du Dr [H] en date du 23 décembre 2024, Madame [L] [K] présente des troubles persistants “d’agitation sévère nécessitant une contentin pour le couchage sous peine de destruction de la literie et d’escarres cutanées conséquentes à un couchage sur un plan dur” ; qu’il s’en déduit que son état nécessite de prévenir un dommage immédiat ou imminent et qu'en conséquence la mesure doit se poursuivre ;
P A R C E S M O T I F S
Statuant en notre cabinet et en premier ressort ;
Vu l’article L 3222-5-1 et R 3211-32 du code de la santé publique ;
Ordonnons la poursuite de la mesure de contention dont fait actuellement l'objet Madame [L] [K] ;
La présente ordonnance est susceptible d'appel dans les 24 heures de sa notification devant le Premier Président de la Cour d'Appel de Nïmes.
Disons que les frais éventuels de l'instance seront pris en charge par le trésor public conformément aux dispositions de l'article R 93-2 du Code de Procédure Pénale
Fait en notre cabinet le 23 Décembre 2024 à 17h30 ;
Le Greffier La Présidente
Copie de la présente ordonnance a été adressée par courriel à Monsieur le Directeur de l’Etablissement
Le 23 Décembre 2024
Copie de la présente ordonnance a été portée à la connaissance de Madame [L] [K] par notification et remise d’une copie par l’intermédiaire du Directeur de l’Etablissement
Le 23 Décembre 2024
Copie de la présente ordonnance a été notifiée aux co-tuteurs par mail
Le 23 Décembre 2024
Le Greffier
Monsieur le Procureur de la république a été avisé par courriel de la présente décision
Le 23 Décembre 2024
Le Greffier | false | null | [] | {} |
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"24/03184"
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ORDONNANCE DE MAINTIEN D'UNE HOSPITALISATION COMPLETE
(Art L. 3211-12-1 code de la santé publique)
Dossier N° RG 24/03184 - N° Portalis DB22-W-B7I-SUMW
N° de Minute : 24/3070
M. le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9]
c/ [P] [L]
NOTIFICATION par courriel contre récépissé au défendeur par remise de copie contre signature
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par courriel contre récépissé à :
- l'avocat
- monsieur le directeur de l’établissement hospitalier
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par lettre simple au tiers
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par remise de copie à Madame le Procureur de la République
LE : 23 Décembre 2024
______________________________
Le greffier
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
ORDONNANCE
Hospitalisation sous contrainte
l'an deux mil vingt quatre et le vingt trois Décembre
Devant Nous, Madame Constance DAUCE, Vice-Présidente, au tribunal judiciaire de Versailles statuant en application du code de la santé publique assistée de Madame Marie FAUVEL, greffier, à l’audience du 23 Décembre 2024
DEMANDEUR
Monsieur le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9]
régulièrement convoqué, absent non représenté
DÉFENDEUR
Madame [P] [L]
[Adresse 4]
[Localité 7] (YVELINES)
actuellement hospitalisée au CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9]
régulièrement convoquée, présente et assistée de par Me Mélodie CHENAILLER, avocat au barreau de VERSAILLES,
tiers
Madame [E] [L]
[Adresse 5]
[Adresse 5]
[Localité 8]
régulièrement avisé, absent
PARTIE(S) INTERVENANTE(S)
- Madame le Procureur de la République
près le Tribunal Judiciaire de Versailles
régulièrement avisée, absente non représentée
Madame [P] [L], née le 08 Juin 2002 à [Localité 10], demeurant [Adresse 4]), fait l'objet, depuis le 13 décembre 2024 au CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9], d'une mesure de soins psychiatriques sous la forme d'une hospitalisation sous contrainte sur décision du directeur d'établissement, en application des dispositions de l'article L. 3212-3 du code de la santé publique, en urgence et à la demande d'un tiers Madame [E] [L]; sa mère,
Le 19 Décembre 2024, Monsieur le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9] a saisi le magistrat statuant en application du code de la santé publique afin qu'il soit statué, conformément aux dispositions des articles L 3211-12-1 à L 3212-12 et des articles L 3213-1 à L 3213-11 du code de la santé publique, sur cette mesure.
Madame le Procureur de la République, avisée, a fait connaître son avis favorable au maintien de la mesure.
A l'audience, Madame [P] [L] était :
- présente, assistée de Me Mélodie CHENAILLER, avocat au barreau de VERSAILLES.
Les débats ont été tenus en audience publique.
La cause entendue à l'audience, l'affaire a été mise en délibéré au 23 Décembre 2024, par mise à disposition de l'ordonnance au greffe du juge des libertés et de la détention.
DISCUSSION
Sur l'irrégularité de la mesure tirée de l'atteinte à la dignité du patient ;
A l'audience, le conseil de Madame [L] a soulevé l'irrégularité de la procédure au motif qu'il a été porté atteinte à la dignité de la patiente qui s'est présentée devant nous chaussée de chaussons enfantins (en forme d'animaux), d'un pull de Noël avec un personnage de dessin animé et d'un pantalon rouge avec des motifs de Noël.
Dans la mesure où Madame [L] a précisé, interrompant son conseil, qu'il s'agissait de ses effets personnels, qu'elle était vêtue décemment, et qu'il n'est aucunement rapporté qu'elle a été dans l'obligation de se présenter devant nous dans cette tenue spécifique en chaussons et que cela ne relève pas de son choix, il ne peut être considéré que la tenue qu'elle portait à l'audience est de nature à porter atteinte à sa dignité.
Par suite, ce moyen sera écarté.
Sur le fond
Vu le certificat médical initial, dressé le 13 décembre 2024, par le Docteur [G] ;
Vu le certificat médical dit des 24 heures, dressé le 14 décembre 2024, par le Docteur [V] ;
Vu le certificat médical dit des 72 heures, dressé le 16 décembre 2024 par le Docteur [U] ;
Dans un avis motivé établi le 19 décembre 2024, le Docteur [U] conclut à la nécessité du maintien des soins sous la forme d'une hospitalisation complète. Il est fait mention notamment"d'une excitation psychomotrice, un discours diffluent avec une désorganisatino psychique caractérisé par un relâcehemnt des associations du coq à l'âne. madame [L] est envahie par des fortes angoisses en lien avec des phénomènes de persécution non systéamtisés, persuadée qu'on veut sa mort. elle adhère fortement à des idées délirantes et n'est pas accessible à la réassurance".
Il convient, au regard de ces éléments, les restrictions à l'exercice des libertés individuelles de Madame [P] [L], née le 08 Juin 2002 à , demeurant [Adresse 4]) étant adaptées, nécessaires et proportionnées à son état mental et à la mise en oeuvre du traitement requis, l'intéressé se trouvant dans l'impossibilité de consentir aux soins en raison des troubles décrits, son état nécessitant des soins assortis d'une surveillance constante, de dire que la mesure de soins psychiatriques sous la forme d'une hospitalisation complète sera, en l'état, maintenue.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Rejetons le moyen d'irrégularité invoqué.
Ordonnons le maintien de la mesure de soins psychiatriques sous forme d'hospitalisation complète de Madame [P] [L] ;
Rappelons que l'ordonnance du juge des libertés et de la détention est susceptible d'appel devant le Premier Président de la Cour d'Appel de Versailles dans un délai de dix jours à compter de sa notification. Seules les parties à la procédure définies à l'article R.3211-13 du CSP peuvent faire appel (requérant, personne sous soins psychiatriques, préfet ou directeur d'établissement le cas échéant). Le ministère public peut, dans tous les cas, interjeter appel dans le même délai. La déclaration d'appel motivée est transmise par tout moyen au greffe de la Cour d'Appel de Versailles qui en avise sur-le-champ le greffier du tribunal judiciaire et fait connaître la date et l'heure de l'audience aux parties, à leurs avocats, au tiers qui a demandé l'admission en soins et au directeur d'établissement. A moins qu'il n'ait été donné un effet suspensif à l'appel, le premier président statue dans les douze jours de sa saisine. Ce délai est porté à vingt-cinq jours si une expertise est ordonnée. Adresse : Monsieur le Premier Président - Cour d'Appel de Versailles - [Adresse 6] (télécopie : [XXXXXXXX02] - téléphone : [XXXXXXXX01] et [XXXXXXXX03] ). Rappelons que sur le fondement des dispositions des articles L 3211-12-4, R. 3211-16 et R 3211-20 du code de la santé publique le recours n'est pas suspensif d'exécution, sauf décision du Premier Président de la Cour d'appel de Versailles déclarant le recours suspensif à la demande du Procureur de la République ;Laissons les éventuels dépens à la charge du Trésor Public ;
Prononcée par mise à disposition au greffe le 23 Décembre 2024 par Madame Constance DAUCE, Vice-Présidente, assistée de Madame Marie FAUVEL, greffier, qui ont signé la minute de la présente décision.
Le greffier Le président | false | null | [] | {} |
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"23/11811"
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de LILLE
[Localité 4]
☎ :[XXXXXXXX01]
N° RG 23/11811 - N° Portalis DBZS-W-B7H-X4QE
JUGEMENT
DU : 23 Décembre 2024
[M] [J] épouse [N]
[X] [N]
C/
S.A. COFIDIS, venant aux droits de SA GROUPE SOFEMO, prise en la personne de son représentant légal
S.A.R.L. COMPAGNIE FRANCAISE DES ENERGIES NOUVELLES, prise en la personne de son représentant légal
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
JUGEMENT DU 23 Décembre 2024
DANS LE LITIGE ENTRE :
DEMANDEUR(S)
Mme [M] [J] épouse [N]
née le 24 Janvier 1962 à [Localité 6], demeurant [Adresse 2]
M. [X] [N]
né le 08 Février 1962 à [Localité 7], demeurant [Adresse 2]
représentée par Représentant : Me Jérémie BOULAIRE, avocat au barreau de DOUAI
ET :
DÉFENDEUR(S)
S.A. COFIDIS, venant aux droits de SA GROUPE SOFEMO, prise en la personne de son représentant légal, dont le siège social est sis [Adresse 5], représentée par Me Xavier HELAIN, avocat au barreau de l'ESSONNE
S.A.R.L. COMPAGNIE FRANCAISE DES ENERGIES NOUVELLES, prise en la personne de son représentant légal, dont le siège social est sis [Adresse 3], représentée par Me Alex DEWATTINE, avocat au barreau de BOULOGNE-SUR-MER
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DÉBATS À L'AUDIENCE PUBLIQUE DU 28 Octobre 2024
Magali CHAPLAIN, Juge, assisté(e) de Sylvie DEHAUDT, Greffier
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DU DÉLIBÉRÉ
Par mise à disposition au Greffe le 23 Décembre 2024, date indiquée à l'issue des débats par Magali CHAPLAIN, Juge, assisté(e) de Deniz AGANOGLU, Greffier
RG : 23/11811 PAGE
EXPOSE DU LITIGE
Suivant bon de commande n°0480 du 27 novembre 2009, [X] [N] et [M] [J] épouse [N] ont contracté auprès de la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles une prestation relative à la fourniture et la pose d'une installation photovoltaïque pour un montant total TTC de 23000 euros, dans le cadre d'un démarchage à domicile.
Le 5 février 2010, [X] [N] et [M] [J] épouse [N] ont souscrit une offre de crédit affecté auprès de la S.A Groupe Sofemo, d'un montant de 23 000 euros, au taux nominal de 6,11% l'an, remboursable en 180 mensualités de 276,88 euros avec assurances facultatives, avec un différé de paiement de 270 mois.
La société Groupe Sofemo a fait l'objet d'une fusion absorption par la S.A Cofidis.
Par actes d'huissiers des 8 et 11 août 2023, Monsieur et Madame [N] ont respectivement fait assigner la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles et la SA Cofidis devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Lille aux fins notamment de voir prononcer la nullité des contrats de vente et de crédit affecté et condamner les sociétés défenderesses au paiement de diverses sommes d'argent.
L'affaire a été appelée à l'audience du 12 février 2024 lors de laquelle les parties, représentées par leur conseil, ont accepté de soumettre la procédure à l'article 446-2 du code de procédure civile et un calendrier de procédure a été établi fixant l'audience de plaidoiries au 28 octobre 2024.
A cette audience, les parties, représentées par leur conseil, se sont expressément référés à leurs dernières écritures déposées à l'audience et visées par le greffe.
Monsieur et Madame [N] demandent au juge des contentieux de la protection de :
les déclarer recevables en leurs prétentions,prononcer la nullité du contrat de vente,condamner la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles à leur restituer la somme de 23 000 euros correspondant au prix de la vente,condamner la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles à procéder à ses frais à l'enlèvement de l’installation litigieuse et la remise en état de l’immeuble, dans le délai de deux mois à compter de la signification de la décision à intervenir, passé ce délai sous astreinte de 50 euros par jour de retard,prononcer, en conséquence, la nullité du contrat de prêt affecté,condamner la S.A Cofidis à leur restituer l'intégralité des mensualités du prêt versées entre les mains de la banque,Dire que la S.A Cofidis doit être privée de sa créance de restitution du capital emprunté,Condamner la S.A Cofidis à leur verser les sommes suivantes au titre des fautes commises :23 000 euros correspondant au montant du capital emprunté, en raison de la privation de sa créance de restitution,26 838,40 euros correspondant aux intérêts conventionnels et frais payés par eux en exécution du prêt souscrit,
A titre subsidiaire :
condamner la S.A Cofidis à leur payer la somme de 49 838,40 euros à titre de dommages et intérêts compte tenu de la faute commise par elle,prononcer la déchéance du droit aux intérêts contractuels du prêteur,condamner la S.A Cofidis, venant aux droits du Groupe Sofemo, à leur verser l’ensemble des intérêts versés par eux au titre de l’exécution normale du contrat de prêt affecté et lui enjoindre de produire un nouveau tableau d’amortissement expurgés desdits intérêts,
En tout état de cause :
condamner solidairement la S.A Cofidis et la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles à leur verser les sommes suivantes :5 000 euros au titre du préjudice moral,4 000 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile,débouter la S.A Cofidis et la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles de l'intégralité de leurs demandes,les condamner solidairement aux dépens de l'instance.
La SA Cofidis sollicite du juge de :
A titre principal,
déclarer Monsieur et Madame [N] prescrits et subsidiairement mal fondés en leurs demandes,en conséquence, les débouter de l’intégralité de leurs demandes,
A titre subsidiaire, si le juge venait à prononcer la nullité du contrat de crédit par suite de la nullité du contrat de vente malgré la prescription :
condamner les emprunteurs à justifier des sommes versées,la condamner à ne restituer que les intérêts perçus,condamner la société Compagnie Française des Energies Nouvelles à lui payer la somme de 37 333,50 euros au taux légal à compter du jugement à intervenir,condamner la société Compagnie Française des Energies Nouvelles à la garantir de toute condamnation qui serait mise à sa charge au profit des emprunteurs,
A titre infiniment subsidiaire :
condamner la société Compagnie Française des Energies Nouvelles à payer à la S.A Cofidis la somme de 23 000 euros au taux légal à compter du jugement à intervenir,condamner la société Compagnie Française des Energies Nouvelles à la garantir de toute condamnation qui serait mise à sa charge au profit des emprunteurs,
En tout état de cause :
condamner tout succombant à lui payer une indemnité d'un montant de 1 500 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile, outre les dépens.
La S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles conclut, in limine litis, à l'irrecevabilité des prétentions des époux [N] en raison de leur prescription et, au fond, à leur débouté. Elle sollicite en tout état de cause la condamnation solidaire de Monsieur et [T] [N] au paiement de la somme de 4 000 euros au titre des frais irrépétibles, outre les dépens.
Pour un plus ample exposé des prétentions et moyens des parties et en application de l'article 455 du code de procédure civile, il sera renvoyé à leurs écritures respectives déposées à l'audience du 28 octobre 2024.
A l'issue de l'audience, la décision a été mise en délibéré au 23 décembre 2024 par mise à disposition au greffe.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur la fin de non-recevoir tirée de la prescription :
Sur l'action en nullité du contrat principal :
Selon l'article 2224 du Code civil, les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer.
Le point de départ du délai de prescription d'une action commence à courir à compter du moment où son auteur a pris connaissance des faits, ou a décelé les erreurs lui permettant de l'exercer.
Aux termes de l'article 2241 du même code, la demande en justice, même en référé, interrompt le délai de prescription ainsi que le délai de forclusion.
Il ressort des dispositions de l'article 9 du code de procédure civile qu'il incombe à chaque partie de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention.
En l'espèce, l'action en nullité du contrat de fourniture et de pose d'une installation photovoltaïque diligentée par Monsieur et Madame [N] a un double fondement : le dol et les irrégularités au regard du formalisme imposé par le code de la consommation affectant le bon de commande.
- Sur le moyen pris du dol :
Le délai de l'action en nullité ne court, en cas d'erreur ou de dol, que du jour où ils ont été découverts en application de l’ancien article 1304 du code civil dans sa rédaction résultant de la loi n°2007-308 du 5 mars 2007 applicable au présent contrat.
Monsieur et Madame [N] soutiennent qu'ils ont été trompés par la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles lors de la conclusion du contrat de vente au motif que les performances énergétiques et la rentabilité de l'installation qu'elle leur avait promises ne sont pas atteintes, que l'installation ne s'autofinance pas dans la mesure où les revenus liés à la revente d'électricité ne couvrent pas les mensualités d'emprunt, qu'ils n'ont pas été informés des variations de productivité lié à l'ensoleillement, ces éléments qui relèvent des caractéristiques essentielles d'une installation photovoltaïque étant nécessairement entrés dans le champ contractuel.
Ils invoquent une faute de la société Cofidis pour avoir participé au dol en consentant un crédit à partir d'imprimés-type délivrés aux démarcheurs et en instaurant un différé de paiement de neuf mois pour augmenter la croyance en l'existence d'un système auto-financé.
La banque leur oppose la prescription affectant ces demandes, ayant selon elle couru depuis la première voire la deuxième facture de production.
Le point de départ du délai de prescription, consistant en la découverte du dol allégué, résultant de pratiques commerciales trompeuses et d'une promesse mensongère de rentabilité et d'autofinancement doit, en l'espèce, être fixé à la date d’émission de la première facture de revente d'électricité.
Monsieur et Madame [N] font valoir que la première facture de production d'électricité ne leur permettait pas de vérifier le fonctionnement de l'installation dans des conditions de production optimales en l'absence de toute information sur la productivité donnée par le vendeur avant la signature du contrat.
Ils versent aux débats une expertise réalisée le 11 mai 2021 par la société Pôle Expert Nord Est de façon non contradictoire onze années après la pose de l’installation photovoltaïque qui conclut que le rendement financier moyen de l'installation photovoltaïque ne permet pas de couvrir la mensualité du prêt et que pour amortir le coût de l'installation, une durée de 22 ans d'utilisation est nécessaire. Ils estiment que ce n'est qu'à la date de cette expertise et après plusieurs années de production qu'ils ont eu une connaissance effective et concrète de la rentabilité de leur installation.
Toutefois, d'une part, il ne résulte pas de l’examen du bon de commande, qui a seul valeur contractuelle, la preuve d’une promesse de rentabilité voire d’autofinancement du vendeur à l’égard des acheteurs dans le cadre de son démarchage. D'autre part, si Monsieur et Madame [N] allèguent qu'il appartenait au vendeur de leur présenter la rentabilité de son produit, et de les en informer exactement, ce en quoi ce dernier a été défaillant, mais alors que la rentabilité de l'installation n'était pas intégrée au champ contractuel, force est de constater que les requérants pouvaient parfaitement se rendre compte, bien avant la réalisation de l'expertise le 11 mai 2021, par un simple calcul du coût annuel du crédit et en le comparant au montant de la première facture annuelle de revente d'électricité, que l'installation ne pourrait pas s'autofinancer.
La découverte du dol allégué doit en effet être considérée comme acquise dès l'émission de la première facture de revente d'électricité qui date en principe de l’année suivant la signature du contrat d’achat avec ERDF, cette première facture révélant au consommateur la rentabilité de l'installation et les économies d'énergie générées par elle. En l'espèce, les époux [N] communiquent les factures de revente d’électricité pour la période du 19 novembre 2012 au 18 novembre 2021. Ils pouvaient donc se rendre compte de la tromperie du vendeur sur la rentabilité et l’autofinancement de l’installation dès la première facture émise le 20 novembre 2013.
Par suite, en l'absence de contestation quant au fonctionnement et au raccordement de l'installation, il y a lieu de considérer que l'action en nullité pour dol introduite les 8 et 11 août 2023 est prescrite.
Sur le moyen pris de la non-conformité du contrat au formalisme imposé par le code de la consommation :
En principe la prescription commence à courir à compter du jour où l'acte irrégulier a été signé.
S'agissant de l'action en nullité du contrat de vente pour non-respect des dispositions du code de la consommation, le point de départ du délai est donc le jour de la signature du bon de commande lorsque l’examen de la teneur de la convention permet de constater l’irrégularité.
En l'espèce, le contrat de vente conclu entre les époux [N] et la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles a été conclu le 27 novembre 2009.
Nonobstant l'obligation de vérification de la régularité du contrat financé au moyen du crédit affecté pesant sur la S.A Cofidis, les demandeurs ne peuvent invoquer leur qualité de consommateur et une méconnaissance du droit applicable pour faire échec à cette prescription.
Monsieur et Madame [N] produisent le bon de commande en original qui reproduit, outre les conditions générales de vente, les articles L.121-23 à L.121-26 du code de la consommation dans leur rédaction en vigueur à la date du contrat.
Dans ces circonstances particulières, même si Monsieur et Madame [N] qui ont signé le bon de commande ne sont pas des professionnels de droit de la consommation, on peut admettre qu'en tant que consommateurs normalement avisés, du fait de la reproduction en caractères lisibles sur le bon de commande des dispositions du code de la consommation afférentes aux mentions obligatoires, les requérants ont eu connaissance des vices du bon de commande allégués, à les supposer avérés, dès sa signature soit le 27 novembre 2009 même s’ils peuvent n’avoir pas pris à cette date l’exacte mesure de toutes les implications juridiques de la signature du bon de commande (notamment s’agissant d’une éventuelle confirmation de la nullité).
Le point de départ du délai de prescription ainsi fixé au vu des pièces aux débats ne porte donc pas une atteinte au principe d'effectivité des droits du consommateur issus du droit de l'Union européenne qui impose uniquement que les dispositions de droit interne ne rendent pas impossible ou excessivement difficile l'exercice des droits de l'ordre juridique européen. Or, le point de départ du délai de prescription ainsi fixé au vu des pièces aux débats et la durée du délai de prescription ne portent pas atteinte au principe d'effectivité des droits du consommateur issus du droit de l'obligation de l'Union européenne.
En conséquence, l'action en nullité fondée sur la non-conformité du bon de commande au formalisme du code de la consommation applicable en matière de démarchage à domicile, introduite suivant exploit introductif d’instance délivré les 8 et 11 août 2023, soit plus de 5 années après la signature du bon de commande litigieux, est prescrite.
Sur l'action en nullité du contrat de crédit et l'action en responsabilité dirigées contre la banque :
En application de l’article L.311-32 du code de la consommation dans sa version applicable à compter du 1er mai 2011 et qui est désormais devenu l’article L.312-55 dudit code, la résolution ou l’annulation d’un contrat de vente entraîne celle du crédit affecté.
Dans la mesure où, d’une part, le contrat de crédit litigieux constitue l'accessoire du contrat de vente, d’autre part, la demande en nullité du contrat de crédit affecté n’est pas articulée de manière autonome par rapport à la demande en nullité du contrat principal, la prescription affectant l’action en nullité du contrat principal affecte également l'action en nullité du contrat de crédit accessoire.
En l'absence de nullité des contrats de vente et de crédit, il n'y a pas lieu à restitution entre les parties.
Dès lors, les demandes de Monsieur et Madame [N] visant à voir priver la société Cofidis de sa créance de restitution à raison des fautes prétendument commises par elle et à se voir rembourser l'intégralité des sommes qu'ils auraient prétendument versées en exécution du crédit, à savoir l'intégralité du capital prêté et les intérêts conventionnels, sont sans objet.
Concernant l'action en responsabilité, la prescription d'une action en responsabilité contractuelle ne court qu'à compter de la réalisation du dommage ou de la date à laquelle il est révélé à la victime si elle n'en avait pas eu précédemment connaissance.
Monsieur et Madame [N] font grief à la banque d'avoir commis des fautes en débloquant les fonds en ne s'assurant pas de la régularité formelle du contrat ni de son exécution complète. Ils font également grief à la banque d'avoir participé au dol commis par la société venderesse et sollicitent le paiement de diverses sommes à leur encontre.
La société Cofidis oppose que l'action en responsabilité formée par l’emprunteur est prescrite pour n'avoir pas été engagée dans les cinq ans suivant la signature de l’attestation de livraison intervenue le 3 septembre 2010 ou le paiement de la première échéance de l'emprunt le 10 juin 2011.
Il est rappelé qu'aux termes de l'article 2224 du code civil, les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits permettant de l'exercer.
La prescription d'une action en responsabilité contractuelle ne court qu'à compter de la réalisation du dommage ou de la date à laquelle il s'est révélé à la victime si celle-ci établit qu'elle n'en avait pas connaissance.
Le dommage résultant de la faute de la banque dans le déblocage des fonds sans avoir vérifié la régularité formelle du contrat de vente et son exécution complète, à la supposer avérée, consiste pour l'emprunteur à devoir rembourser le crédit suite au déblocage fautif des fonds.
Le point de départ du délai de prescription se situe donc soit au moment de la libération des fonds soit au plus tard en l'absence de connaissance de la date de déblocage des fonds lors du prélèvement de la première échéance.
En l'occurrence, les parties ne produisent pas d’historique de compte. Cependant, il ressort de l’offre préalable de crédit affecté versée aux débats que le paiement de la première échéance du crédit par les emprunteurs était prévu le 11 juin 2011 et il n’est pas soutenu ni établi par les parties l’existence d’impayés. Cette date sera donc retenue comme étant le point de départ du délai de prescription.
L'exploit introductif ayant été délivré à la société Cofidis le 11 août 2023, plus de 5 années après le prélèvement de la première échéance, l'action en responsabilité fondée sur la faute dans le déblocage des fonds est prescrite.
Par ailleurs, l'action en nullité du contrat pour dol étant prescrite, l'action en responsabilité à l'encontre de la banque pour s'être prétendument rendue complice d'un dol commis par la société venderesse est nécessairement prescrite.
Sur l'action en déchéance du droit aux intérêts contractuels :
En application de l’article L 311-48 du code de la consommation dans sa version applicable en l’espèce, le prêteur qui ne respecte pas certaines exigences du code de la consommation lors de la souscription du crédit est déchu du droit aux intérêts contractuels.
Le couple a la qualité de demandeur principal dans la présente instance et aucune demande en paiement au titre du contrat de crédit affecté n'est formée à son encontre par la S.A Cofidis.
Le prononcé de la déchéance du droit aux intérêts contractuels et la demande subséquente de remboursement des intérêts et frais versés constituent des prétentions soumises à la prescription quinquennale, dont le point de départ se situe au jour de l'acceptation de l'offre de crédit, soit en l'espèce, le 27 novembre 2009.
Monsieur et Madame [N] seront donc également déclarés irrecevables à agir en déchéance du droit aux intérêts contractuels du prêteur.
En conséquence, l'intégralité des demandes formées par les époux [N] contre la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles et la S.A Cofidis, venant aux droits de la société Groupe Sofemo, doit être déclarée irrecevable.
Sur les demandes accessoires :
En application de l'article 696 du code de procédure civile, Monsieur et Madame [N] qui succombent seront condamnés in solidum aux dépens et seront, en conséquence, déboutés de leur demande au titre des frais non répétibles.
En application de l'article 700 du code de procédure civile, Monsieur et Madame [N] seront condamnés in solidum à payer à la société anonyme Cofidis venant aux droits de la société Groupe Sofemo une indemnité de 750 euros.
Selon l'article 514 du code de procédure civile, l'exécution provisoire du jugement est de droit.
PAR CES MOTIFS :
Le juge des contentieux de la protection, statuant après débats tenus en audience publique, par jugement réputé contradictoire, rendu en premier ressort ,
DECLARE irrecevable l'ensemble des demandes de [X] [N] et [M] [J] épouse [N] dirigées contre la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles et la société anonyme Cofidis, venant aux droits de la société anonyme Groupe Sofemo ;
DECLARE les demandes de restitution et les demandes en paiement formées par [X] [N] et [M] [J] épouse [N] sans objet ;
DEBOUTE [X] [N] et [M] [J] épouse [N] de leur demande au titre des frais non répétibles ;
CONDAMNE in solidum [X] [N] et [M] [J] épouse [N] à payer à la société anonyme Cofidis venant aux droits de la société Groupe Sofemo et à la S.A.R.L Compagnie Française des Energies Nouvelles la somme de 750 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE in solidum [X] [N] et [M] [J] épouse [N] aux dépens;
RAPPELLE que l'exécution provisoire du présent jugement est de droit.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au greffe le 23 décembre 2024.
LE GREFFIER LE JUGE
D.AGANOGLU M. CHAPLAIN | false | null | [] | {} |
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"24/05742"
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Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE PROLONGATION DE RETENTION
MINUTE: 24/2000
Appel des causes le 23 Décembre 2024 à 10h00 en visioconférence
Div\étrangers
N° étr\N° RG 24/05742 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CL3
Nous, Madame PIROTTE Carole, Vice-Présidente au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assistée de Mme Samira CHAIB, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [F] [X]
de nationalité Moldave
né le 12 Avril 2000 à [Localité 2] (MOLDAVIE), a fait l’objet :
– d’une obligation de quitter le territoire français sans délai de départ volontaire, fixant le pays de destination de la reconduite, lui faisant interdiction de retour sur le territoire français prononcée le24 mars 2023 par M. PREFET DE LA SEINE SAINT DENIS, qui lui a été notifié le même jour
– d’un arrêté ordonnant son placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcé le 23 novembre 2024 par Mme PREFET DE L’OISE , qui lui a été notifié le 23 novembre 2024 à 14h30 .
Par requête du 22 Décembre 2024, arrivée par courrier électronique à 11h22 M. LE PREFET DE L’OISE invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de QUATRE JOURS, prolongé par un délai de VINGT-SIX JOURS selon l’ordonnance du 27 novembre 2024, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de TRENTE JOURS maximum.
En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Anaïs PLICHARD, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER et commis d’office, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations
L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté d’un avocat. Je suis revenu au CRA, c’est bien ici.
Me Anaïs PLICHARD entendue en ses observations : je n’ai pas relevé d’irrégularité de procédure.
MOTIFS
Selon l’article L. 742-4 du CESEDA, le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut, dans les mêmes conditions qu'à l'article L. 742-1, être à nouveau saisi aux fins de prolongation du maintien en rétention au-delà de trente jours, dans les cas suivants :
1° En cas d'urgence absolue ou de menace pour l'ordre public ;
2° Lorsque l'impossibilité d'exécuter la décision d'éloignement résulte de la perte ou de la destruction des documents de voyage de l'intéressé, de la dissimulation par celui-ci de son identité ou de l'obstruction volontaire faite à son éloignement ;
3° Lorsque la décision d'éloignement n'a pu être exécutée en raison :
a) du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l'intéressé ou lorsque la délivrance des documents de voyage est intervenue trop tardivement pour procéder à l'exécution de la décision d'éloignement ;
b) de l'absence de moyens de transport.
L'étranger peut être maintenu à disposition de la justice dans les conditions prévues à l'article L. 742-2.
Si le juge ordonne la prolongation de la rétention, celle-ci court à compter de l'expiration de la précédente période de rétention et pour une nouvelle période d'une durée maximale de trente jours. La durée maximale de la rétention n'excède alors pas soixante jours.
Les conditions d’application de l’article susvisé sont réunies dès lors que l’administration est dans l’attente d’un moyen de transport pour permettre l’exécution forcée de la mesure d’éloignement dont fait l’objet l’intéressé ; un vol à destination de la Moldavie est prévu le 07 janvier prochain.
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par Monsieur le Préfet, il convient d’accorder la prorogation demandée.
PAR CES MOTIFS
Autorisons l’autorité administrative à retenir Monsieur [F] [X] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de TRENTE JOURS à compter du 23 décembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et avisons l’intéressé de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 3] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI (numéro de FAX du greffe de la Cour d’Appel: [XXXXXXXX01].) ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
L’avocat, Le Greffier, Le Juge,
En visio
décision rendue à 12h30
Ordonnance transmise ce jour à M. LE PREFET DE L’OISE
Ordonnance transmise au Tribunal administratif de LILLE
N° étr\N° RG 24/05742 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CL3
Décision notifiée à ...h...
L’intéressé, | false | null | [] | {} |
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Ordonnance N°
du 23 DECEMBRE 2024
Chambre 6
RG N° N° RG 24/01096 - N° Portalis DBZ5-W-B7I-J2QY
du rôle général
[N] [G] [U]
c/
[F] [M]
Maître Viviane PELTIER de la SELARL AUVERJURIS
Copies électroniques :
- Maître Viviane PELTIER de la SELARL AUVERJURIS
- Dossier
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE CLERMONT-FERRAND
ORDONNANCE DE CADUCITÉ
rendue le VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE,
par Madame Catherine GROSJEAN,e Présidente du Tribunal judiciaire de CLERMONT-FERRAND
assistée de Madame Amandine CHAMBON,
dans le litige opposant :
DEMANDEUR
Monsieur [N] [G] [U]
[Adresse 2]
[Localité 4]/FRANCE
représenté par Maître Viviane PELTIER de la SELARL AUVERJURIS, avocats au barreau de CLERMONT-FERRAND
ET :
DEFENDERESSE
Madame [F] [M]
[Adresse 3]
[Localité 1]/FRANCE
non comparante, ni représentée
L’affaire a été appelée à l’audience publique du 23 Décembre 2024 et la décision a été rendue ce même jour.
* * *
Vu l’assignation en date du 25 Novembre 2024, dont le second original n’a pas été déposé.
Vu les articles 754 et 748-1 du Code de Procédure Civile,
En conséquence,
CONSTATONS la caducité de l’assignation délivrée le 25 Novembre 2024,
DISONS n’y avoir lieu à référé,
LAISSONS les dépens à la charge de la partie demanderesse,
Le greffier, La Présidente, | false | null | [] | {} |
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"24/03117"
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ORDONNANCE DE MAINTIEN D'UNE HOSPITALISATION COMPLETE
(Art L. 3211-12-1 code de la santé publique)
Dossier N° RG 24/03117 - N° Portalis DB22-W-B7I-STOQ
N° de Minute :
M. le directeur du CENTRE HOSPITALIER [11]
c/ Madame [G] [W]
NOTIFICATION par courriel contre récépissé au défendeur par remise de copie contre signature
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par courriel contre récépissé à :
- l'avocat
- monsieur le directeur de l’établissement hospitalier
- UDAF
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par lettre simple au tiers
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par remise de copie à Madame le Procureur de la République
LE : 23 Décembre 2024
______________________________
Le greffier
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
ORDONNANCE
Hospitalisation sous contrainte
l'an deux mil vingt quatre et le vingt trois Décembre
Devant Nous, Madame Constance DAUCE, Vice-Présidente, au tribunal judiciaire de Versailles statuant en application du code de la santé publique assistée de Madame Marie FAUVEL, greffier, à l’audience du 23 Décembre 2024
DEMANDEUR
Monsieur le directeur du CENTRE HOSPITALIER [11]
régulièrement convoqué, absent non représenté
DÉFENDEUR
Madame [G] [W]
[Adresse 5]
[Localité 10]
actuellement hospitalisée au CENTRE HOSPITALIER [11]
régulièrement convoquée, absente et représentée par Me Mélodie CHENAILLER, avocat au barreau de VERSAILLES,
tiers
Madame [V] [W]
[Adresse 4]
[Localité 6]
régulièrement avisé, absent
PARTIE(S) INTERVENANTE(S)
- Madame le Procureur de la République
près le Tribunal Judiciaire de Versailles
régulièrement avisée, absente non représentée
UDAF
[Adresse 7]
[Localité 9]
Madame [G] [W], née le 06 Juin 1958, demeurant [Adresse 5], fait l'objet, depuis le 14 juin 2024 au CENTRE HOSPITALIER [11], d'une mesure de soins psychiatriques sous la forme d'une hospitalisation sous contrainte sur décision du directeur d'établissement, en application des dispositions de l'article L. 3212-3 du code de la santé publique, en urgence et à la demande d'un tiers Madame [V] [W], sa soeur,
Le 04 Décembre 2024, Monsieur le directeur du CENTRE HOSPITALIER [11] a saisi le magistrat statuant en application du code de la santé publique afin qu'il soit statué, conformément aux dispositions des articles L 3211-12-1 à L 3212-12 et des articles L 3213-1 à L 3213-11 du code de la santé publique, sur cette mesure.
Madame le Procureur de la République, avisée, a fait connaître son avis favorable au maintien de la mesure.
A l'audience, Madame [G] [W] était :
- absente et représentéepar Me Mélodie CHENAILLER, avocat au barreau de VERSAILLES.
Les débats ont été tenus en audience publique.
La cause entendue à l'audience, l'affaire a été mise en délibéré au 23 Décembre 2024, par mise à disposition de l'ordonnance au greffe du juge des libertés et de la détention.
DISCUSSION
Il résulte des dispositions de l'article L 3211-12-1 du code de la santé publique qu'il appartient au juge des libertés et de la détention de statuer systématiquement sur la situation des patients faisant l'objet de soins psychiatriques sous forme d'hospitalisation complète, sans leur consentement.
L'article L 3212-1 de ce même code prévoit l'admission d'une personne en soins psychiatrique sous le régime de l'hospitalisation complète, sur décision du directeur d'un établissement habilité, lorsque ses troubles mentaux rendent impossible son consentement et que son état mental impose des soins immédiats assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, ou d’une surveillance régulière justifiant une prise en charge adaptée.
Sur le fond
Vu le dernier certificat médical mensuel dressé le 15 novembre 2024, par le Docteur [B] [R] ;
Dans un avis motivé établi le 15 novembre 2024 , le Docteur [R] conclut à la nécessité du maintien des soins sous la forme d'une hospitalisation complète au motif que la patiente est d'un contact relativement distant, qu'elle est dans le refus de tout entretien psychiatrique en raison d'une mégiance dans la relation avec autrui qui procède de son vécu dans la marginalité sociale. La patiente présente un discours pauvre et une intolérance à la contradiction voire à la frustration. elle ne présente qu'une conscience partielle de ses troubles qu'elle a du mal à accepter. Le médecin considère ainsi qu'il existe un risque de rupture des soins et d'une marginalisation sociale en dehors du cadre des soins sous contrainte, justifiant la mesure de soins sans consentement sous la forme d'une hospitalisation complète.
Il convient, au regard de ces éléments, les restrictions à l'exercice des libertés individuelles de Madame [G] [W], née le 06 Juin 1958 à , demeurant [Adresse 5] étant adaptées, nécessaires et proportionnées à son état mental et à la mise en oeuvre du traitement requis, l'intéressé se trouvant dans l'impossibilité de consentir aux soins en raison des troubles décrits, son état nécessitant des soins assortis d'une surveillance constante, de dire que la mesure de soins psychiatriques sous la forme d'une hospitalisation complète sera, en l'état, maintenue.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Ordonnons le maintien de la mesure de soins psychiatriques sous forme d'hospitalisation complète de Madame [G] [W] ;
Rappelons que l'ordonnance du juge des libertés et de la détention est susceptible d'appel devant le Premier Président de la Cour d'Appel de Versailles dans un délai de dix jours à compter de sa notification. Seules les parties à la procédure définies à l'article R.3211-13 du CSP peuvent faire appel (requérant, personne sous soins psychiatriques, préfet ou directeur d'établissement le cas échéant). Le ministère public peut, dans tous les cas, interjeter appel dans le même délai. La déclaration d'appel motivée est transmise par tout moyen au greffe de la Cour d'Appel de Versailles qui en avise sur-le-champ le greffier du tribunal judiciaire et fait connaître la date et l'heure de l'audience aux parties, à leurs avocats, au tiers qui a demandé l'admission en soins et au directeur d'établissement. A moins qu'il n'ait été donné un effet suspensif à l'appel, le premier président statue dans les douze jours de sa saisine. Ce délai est porté à vingt-cinq jours si une expertise est ordonnée. Adresse : Monsieur le Premier Président - Cour d'Appel de Versailles - [Adresse 8] (télécopie : [XXXXXXXX02] - téléphone : [XXXXXXXX01] et [XXXXXXXX03] ). Rappelons que sur le fondement des dispositions des articles L 3211-12-4, R. 3211-16 et R 3211-20 du code de la santé publique le recours n'est pas suspensif d'exécution, sauf décision du Premier Président de la Cour d'appel de Versailles déclarant le recours suspensif à la demande du Procureur de la République ;Laissons les éventuels dépens à la charge du Trésor Public ;
Prononcée par mise à disposition au greffe le 23 Décembre 2024 par Madame Constance DAUCE, Vice-Présidente, assistée de Madame Marie FAUVEL, greffier, qui ont signé la minute de la présente décision.
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ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
DU 23 DÉCEMBRE 2024
----------------
N° du dossier : N° RG 24/00385 - N° Portalis DB3F-W-B7I-JZQP
Minute : n° 24/587
PRÉSIDENT : Jean-Philippe LEJEUNE
GREFFIER : Béatrice OGIER
DEMANDEUR
Monsieur [E] [O]
né le 12 Janvier 1967 à [Localité 4]
[Adresse 1]
[Adresse 1]
[Localité 2]
représenté par Me Martine PENTZ, avocat au barreau de CARPENTRAS
DÉFENDEUR
S.A.R.L. AUX VIEUX OUTILS prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège
[Adresse 3]
[Localité 4]
représentée par Me Sandy TESTUD, avocat au barreau d’AVIGNON
DÉBATS :
Après avoir entendu à l’audience du 02 Décembre 2024 les parties comparantes ou leurs conseils, le président les a informés que l’affaire était mise en délibéré et que l’ordonnance serait rendue ce jour, par mise à disposition au greffe.
Le :23/12/2024
exécutoire & expédition
à :Me TESTUD
expédition à :Me PENTZ
EXPOSÉ DU LITIGE
Vu l’assignation délivrée le 16 juillet 2024 par M [O] [E] à l’encontre de la sarl aux Vieux Outils devant le juge des référés du Tribunal Judiciaire d’AVIGNON ;
Vu les conclusions déposées lors de l'audience du 2 décembre 2024 auxquelles référence sera faite pour plus ample exposé des moyens et prétentions ultimes de M [O] conformément aux dispositions de l’article 455 du Code de Procédure Civile,
Vu les conclusions en réponse n°2 déposées lors de l'audience du 2 décembre 2024 auxquelles référence sera faite pour plus ample exposé des moyens et prétentions ultimes de la sarl les Vieux Outils conformément aux dispositions de l’article 455 du Code de Procédure Civile,
Faits et prétentions des parties :
Madame [Z] [O], dont le fils Monsieur [E] [O] venant en qualité d’ayant-droit de sa mère décédée le 27 mars 2017, avait donné à bail commercial à une société CL COIFFURE mise en liquidation judiciaire un local sis [Adresse 3] à [Localité 4] à compter du 27 avril 2001 et ce pour une durée de 9 ans.
La SARL aux vieux outils, a repris le bail de la société précédente à effet du 30 novembre 2005.
Ladite SARL avait par acte extrajudiciaire du 29 novembre 2016, demandé au bailleur le renouvellement dudit bail pour une durée de 9 ans à compter du 1 er janvier 2017.
Par acte extrajudiciaire du 13 décembre 2016, la bailleresse, feu Madame [O], entendait faire savoir au preneur qu’elle acceptait le principe de renouvellement dudit bail avec augmentation du loyer ou conclusion d’un nouveau bail.
Par la suite, une ordonnance de référé en date du 19 novembre 2018 cf pièce n°4 était rendue au terme de laquelle la société adverse était condamnée à régler au concluant venant au droit de sa mère une somme de 527,95 € par provision, des délais de paiement avaient été accordés à la SARL AUX VIEUX OUTILS et la réalisation des effets de la clause résolutoire faisant suite au commandement de payer avait été suspendu.
Par la suite un autre jugement a été rendu le 26 octobre 2020 cf pièce n° 5 par le tribunal judiciaire d’Avignon, faisant suite à une demande d’expertise relative à l’estimation de la valeur locative de l’immeuble.
Le tribunal a fixé le montant du loyer dû par la SARL AUX VIEUX OUTILS à la date du 1 janvier 2018 à la somme de 412,64 € par mois augmenté des charges mensuelles pour un montant de 25,92 € soit au total la somme mensuelle de 438,56€. La société adverse a été condamnée également au paiement d’une somme de 500€ au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
La sarl n’a jamais déféré au juste paiement.
Un commandement de payer en date du 2 février 2024 lui a été adressé, la mettant en demeure de régler la somme au titre des loyers impayés de 1 022,30 6 € outre le coût de l’Acte 85,11 euros,
Le commandement de payer a visé la clause du bail prévoyant la résiliation de bien droit qui produit effet qu’un mois après un commandement demeuré infructueux.
M [O] [E] demande ainsi au juge des référés de :
A titre principal :
RECEVOIR Mr [O] [E] en l’ensemble de ses demandes et les déclarer
bien fondées.
JUGER que la clause résolutoire inscrite au Bail en date du 30 novembre 2005,
liant les Parties est acquise, et avec toutes les conséquences de droit et ce depuis le 2 mars 2024.
CONSTATER la résiliation du bail liant les parties
DEBOUTER la SARL AUX VIEUX OUTILS de ses demandes reconventionnelles
En conséquence,
CONDAMNER, la SARL AUX VIEUX OUTILS au paiement à titre provisionnel
de somme de 1 355.71 €, sauf à parfaire, au titre du Bail correspondant à l’arriéré
locatif arrêté à la date du 21 juin 2024.
CONDAMNER, la société SARL AUX VIEUX OUTILS au paiement à titre
provisionnel de somme de 1355.71 €, sauf à parfaire, au titre du Bail correspondant
à l’arriéré locatif arrêté à la date du 21 juin 2024.
CONDAMNER, la société SARL AUX VIEUX OUTILS, au paiement des intérêts
de droit sur les sommes dues outre leur capitalisation, conformément aux
dispositions de l’article 1343-2 du Code civil ;
ORDONNER l’expulsion de la société SARL AUX VIEUX OUTILS des locaux du Bail et de tous occupants de son chef des locaux loués avec le concours de la force publique, et d’un serrurier si besoin est ;
ORDONNER le transport et la séquestration, aux frais, risques et périls de la société SARL AUX VIEUX OUTILS, des meubles et objet mobiliers garnissant les lieux loués dans tel garde-meubles qu’il plaira au Bailleur ou au Commissaire de justice chargé de l’exécution de désigner, avec sommation à la personne expulsée d’avoir à les retirer dans le délai d’un mois non renouvelable à compter de la signification de l’acte, à l’expiration duquel il sera procédé à leur mise en vente aux enchères publiques, sur autorisation du Juge de l’Exécution, ce conformément à ce que prévoient les articles L. 433-1 et suivants et R. 433-1 et suivants du Code des Procédures Civiles d’Exécution ;
CONDAMNER, la société SARL AUX VIEUX OUTILS, au paiement d’une
indemnité d’occupation, charges et TVA en sus, rétroactivement à compter 2 mars
2024, équivalente, au double du montant du loyer contractuel du Bail à titre, soit à une somme de 505,23 € d’indemnité et d’effet coercitif et ce jusqu’à son départ
effectif des lieux et remise des clés au Bailleur ;
CONDAMNER la société Sarl AUX VIEUX OUTILS, à payer à Mr [O]
[E] la somme de 2 500 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de
procédure civile ainsi qu’à supporter les entiers dépens, comprenant notamment le
coût du commandement ;
CONDAMNER la SARL AUX VIEUX OUTILS aux entiers dépens, en ce
compris les frais du commandement de payer, de dénonciation aux créanciers inscrits, et de signification de la présente assignation ;
ORDONNER l’exécution provisoire de la décision à intervenir, en rappelant
qu’elle est de droit.
La sarl les Vieux Outils demande quant à elle au juge des référés de :
IN LIMINE LITIS,
JUGER que le litige présente une contestation sérieuse,
DECLARER irrecevable la demande formée en référé par Monsieur [O] ;
SUR LE FOND
JUGER que le preneur justifie d’avoir réglé les loyers et charges auxquels il est redevable suivant contrat de bail commercial ;
JUGER que le bailleur n’a jamais procédé au décompte exact des provisions sur charges ni justifier des appels de provision ;
DEBOUTER Monsieur [E] [O] de l’intégralité de ses demandes de rappels de paiement de loyers et charges et de voir déclarée acquise la clause résolutoire du bail commercial conclu avec son preneur ;
RECONVENTIONNELLEMENT :
A titre principal,
JUGER que les appels de provisions sur charge non justifiées et non régularisées chaque année par le bailleur sont considérées comme étant SANS CAUSE et non justifiées ;
En conséquence,
CONDAMNER Monsieur [E] [O] à rembourser à la SARL AUX VIEUX OUTILS les provisions sur charge appelées sans cause depuis le 1er janvier 2013 à ce jour, soit la somme de 3.421,44 € ;
JUGER que le bailleur n’a jamais versé la moindre quittance de loyer, ni justificatif de charges à la SARL AUX VIEUX OUTILS ;
CONDAMNER Monsieur [E] [O], sous astreinte de 50 € par jour de retard à compter de la signification de l’Ordonnance à venir, d’avoir à remettre à la SARL AUX VIEUX OUTILS l’intégralité des quittances de loyers et provisions sur charges acquittés depuis le 1 er janvier 2013 au jour de l’ordonnance à venir;
ENJOINDRE pour l’avenir Monsieur [E] [O] à remettre le 5 de chaque mois à son locataire commercial les quittances acquittées du mois précédents, outre les justificatifs de charges.
A titre subsidiaire,
JUGER que les appels de provisions sur charge non justifiées et non régularisées chaque année par le bailleur sont considérées comme étant SANS CAUSE et non justifiées ;
En conséquence,
CONDAMNER Monsieur [E] [O] à rembourser à la SARL AUX VIEUX OUTILS les provisions sur charge appelées sans cause depuis le 1 er janvier 2017 à ce jour, soit la somme de 1.245,61 € ;
JUGER que le bailleur n’a jamais versé la moindre quittance de loyer, ni justificatif de charges à la SARL AUX VIEUX OUTILS ;
CONDAMNER Monsieur [E] [O], sous astreinte de 50 € par jour de retard à compter de la signification de l’Ordonnance à venir, d’avoir à remettre à la SARL AUX VIEUX OUTILS l’intégralité des quittances de loyers et provisions sur charges acquittés depuis le 1 er janvier 2013 au jour de l’ordonnance à venir;
ENJOINDRE pour l’avenir Monsieur [E] [O] à remettre le 5 de chaque mois à son locataire commercial les quittances acquittées du mois précédents, outre les justificatifs de charges.
EN TOUT ETAT DE CAUSE,
CONDAMNER Monsieur [E] [O] à verser à la SARL AUX VIEUX OUTILS une indemnité de 5.000 € au titre de la procédure abusive qu’il a initié à l’encontre de son locataire commercial ;
CONDAMNER Monsieur [E] [O] à verser à la SARL AUX VIEUX OUTILS une indemnité de 2.000 € en application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile pour la procédure d’appel ;
CONDAMNER Monsieur [E] [O] aux entiers dépens ;
PAR CES MOTIFS
Sur la constatation de la résiliation du bail commercial et les sommes dues à ce titre :
Aux termes de l’article 834 du code de procédure civile, “dans tous les cas d’urgence, le président du tribunal judiciaire peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifie l’existence d’un différend” ; que selon l’article 835 de ce même code, “le président du tribunal judiciaire peut toujours, même en présence d’une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s’imposent soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite” ;
Aux termes de l’article L.145-41 alinéa 1 du code de commerce, “toute clause insérée dans le bail prévoyant la résiliation de plein droit ne produit effet qu'un mois après un commandement demeuré infructueux. Le commandement doit, à peine de nullité, mentionner ce délai”;
Le bail commercial dont est titulaire la sarl aux Vieux Outils contient une clause résolutoire rédigée comme suit : “ A défaut de paiement à son échéance d’un seul terme de loyer ou d’exécution d’une seule des conditions du présent bail, un mois après un simple commandement de payer ou une sommation d'exécuter faite à personne ou à domicile élu, contenant mention de la présente clause et mentionnant ce délai ; resté sans effet ; le présent bail sera résilié de plein droit si bon semble au BAILLEUR.” et l’expulsion du preneur et de tous occupants pourra avoir lieu en vertu d’une simple ordonnance.
M [O] a fait délivrer à la sarl aux Vieux Outils un commandement de payer le 2 février 2024 visant une somme globale de 1107,47 euros détaillée comme suit :
- 24/01 : 1022 ,36 euros loyers impayés suivant décompte joint au présent acte
-29/01 : coût du présent acte 85,11
soit un total de 1107,47 euros
Or, le demandeur ne verse pas le décompte détaillé contrairement à ce qui figure dans le commandement de payer. Il s’en déduit que le juge des référés n’est pas en capacité de vérifier la réalité des sommes dues alors qu’il est constant que l’imprécision du dit commandement est de nature à constituer une contestation sérieuse à l’obligation de payer les sommes visées.
De plus, la sarl défenderesse produit une copie des chèques adressés à l’agence Foncia au bailleur d’un montant de 438,56 euros sur l’année 2024 ce qui suffit à justifier du respect de son obligation à payer les loyers. Ce montant résulte en effet du dispositif du jugement prononcé le 26 octobre 2020 par le juge des loyers commerciaux du tribunal judiciaire d’Avignon.
Il s’en suit que la demande de condamnation au paiement de l’arriéré n’est pas fondée et qu’il n’est pas démontré que la clause résolutoire soit acquise. M [O] sera donc débouté de ses demandes.
Sur les demandes reconventionnelles de la sarl les Vieux Outils ;
La sarl sollicite la condamnation du demandeur à rembourser les provisions sur charge appelées sans cause depuis le 1er janvier 2013 à ce jour, soit la somme de 3.421,44 € et de le condamner sous astreinte à remettre à la SARL AUX VIEUX OUTILS l’intégralité des quittances de loyers et provisions sur charges acquittés depuis le 1er janvier 2013 au jour de l’ordonnance à venir.
Compte tenu de l’absence de décompte détaillé des sommes dues par la sarl dans le commandement de payer délivré par monsieur [O], il apparaît impossible de démontrer un lien avec les sommes visées dans la sommation de payer du 26 octobre 2021 qui comprennent des arriérés de loyer depuis 2018. La demande reconventionnelle de la sarl n’apparaît pas fondée et ce d’autant plus qu’une partie des sommes visées sont manifestement atteinte de prescription quinquennale.
Le jugement rendu le 26 octobre 2020, a en effet fixé le loyer à la somme totale de 438,56 euros et la sarl n’apparaît pas fondée à solliciter le remboursement de sommes qui excèdent ce montant. Cette demande sera donc rejetée.
En ce qui concerne le versement des quittances de loyer, le bail signé par les parties ne comporte pas l’obligation de produire cette quittance. Cette demande sera donc également rejetée.
Enfin, il est constant que si la caractérisation d’une intention de nuire, une malveillance manifeste, une erreur grossière équipollente au dol ou mauvaise foi n’est plus nécessairement exigée pour condamner une partie sur le fondement de la résistance abusive, il n’en demeure pas moins que la dégénérescence en abus du droit d’ester en justice doit être qualifiée, notamment par des éléments constitutifs d’une évidente mauvaise foi, ou encore par l’absence manifeste de tout fondement. En outre, la demande de dommages-intérêts fondée sur la résistance abusive doit être rejetée lorsque, la partie qui la formule se borne à affirmer le caractère abusif de l’action.
Tel est le cas d’espèce, la sarl demanderesse ne démontrant pas l’existence de ces éléments constitutifs.
Cette demande sera également rejetée.
Sur les dépens et les frais irrépétibles :
M [O] qui succombe, supportera la charge des dépens de la présente instance et versera à la sarl les Vieux Outils qui a été contraint d'engager des frais pour faire valoir ses droits dans le cadre de la présente procédure, la somme de 1 200,00 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;
PAR CES MOTIFS
Nous, Juge des référés, statuant publiquement, par décision contradictoire, mise à disposition au greffe, exécutoire à titre provisoire et en premier ressort,
Renvoyons les parties à se pourvoir au fond ainsi qu'elles en aviseront, mais dès à présent,
Constatons que la demande formée par M [O] se heurte à l’existence d’une contestation sérieuse,
Déboutons M [E] [O] de l’intégralité de ses fins ; moyens et prétentions ;
Déboutons la sarl Aux Vieux Outils de ses demandes reconventionnelles ;
Condamnons M [E] [O] à payer à la sarl Aux Vieux Outils la somme de MILLE DEUX CENTS EUROS (1 200,00 EUR) au titre de l'article 700 du code de procédure civile,
Condamnons M [E] [O] aux entiers dépens,
La présente décision a été signée par le Président et le Greffier.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/10641"
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DE BOBIGNY
ORDONNANCE STATUANT SUR LA POURSUITE D’UNE MESURE D’HOSPITALISATION COMPLÈTE
-
DÉLAI DE 12 JOURS
ADMISSION SUR DÉCISION D’UN REPRÉSENTANT DE L’ETAT
Article L. 3211-12-1 du code de la santé publique
N° RG 24/10641 - N° Portalis DB3S-W-B7I-2MIA
MINUTE: 24/2518
Nous, Laure CHASSAGNE, vice-président agissant par délégation en qualité de Juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de BOBIGNY, suivant ordonnance du 31 octobre 2024, assisté de Annette REAL, greffière, avons rendu la décision suivante concernant :
LA PERSONNE EN SOINS PSYCHIATRIQUES :
Madame [T] [P]
née le 16 Juillet 1980 à [Localité 5]
[Adresse 1]
[Localité 3]
Etablissement d’hospitalisation : L’EPS DE [Localité 6]
Présent (e) assisté (e) de Me Faïza SANOBER, avocat commis d’office
PERSONNE A L’ORIGINE DE LA SAISINE
MONSIEUR LE PRÉFET DE LA SEINE SAINT DENIS
Absent
INTERVENANT
L’EPS DE [Localité 7]
Absent(e)
MINISTÈRE PUBLIC
Absent
A fait parvenir ses observations par écrit le 20 décembre 2024.
Le 15 décembre 2024, le représentant de l’Etat dans le département a prononcé par arrêté, sur le fondement de l’article L. 3213-1 du code de la santé publique, l’admission en soins psychiatriques de Madame [T] [P].
Depuis cette date, Madame [T] [P] fait l’objet d’une hospitalisation complète au sein de L’EPS DE [Localité 7].
Il ne résulte par ailleurs d’aucun élément figurant au dossier de la procédure que Madame [T] [P] ait fait l’objet par le passé d’une mesure de soins ordonnée en application des articles L. 3213-7 du code de la santé publique ou 706-135 du code de procédure pénale.
Le 19 Décembre 2024 , le représentant de l’Etat a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète de Madame [T] [P] .
Le ministère public a fait connaître son avis par conclusions écrites du 20 décembre 2024.
A l’audience du 23 Décembre 2024, Me Faïza SANOBER, conseil de Madame [T] [P], a été entendu en ses observations;
L’affaire a été mise en délibéré ce jour;
MOTIFS
Sur la poursuite de la mesure de soins psychiatriques
Aux termes de l’article L. 3213-1 du code de la santé publique, le représentant de l’État dans le département prononce par arrêté, au vu d’un certificat médical circonstancié, l’admission en soins psychiatriques des personnes dont les troubles mentaux nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public.
L’article L. 3211-12-1 du même code dispose que l’hospitalisation complète d’un patient ne peut se poursuivre sans que le juge des libertés et de la détention, préalablement saisi par le représentant de l’État dans le département, n’ait statué sur cette mesure :
1° Avant l’expiration d’un délai de douze jours à compter de l’admission prononcée en application des chapitres II ou III du présent titre ou de l’article L. 3214-3 ;
2° Avant l’expiration d’un délai de douze jours à compter de la décision par laquelle le directeur de l’établissement ou le représentant de l’État a modifié la forme de la prise en charge du patient en procédant à son hospitalisation complète en application, respectivement, du dernier alinéa de l’article L. 3212-4 ou du III de l’article L. 3213-3.
En l'espèce, il ressort des pièces du dossier, et en particulier du certificat médical initial établi dans le temps de la garde à vue, du 15 décembre 2024, que Mme [T] [P] a été interpellée pour avoir menacé de mort dans un bar avec une feuille de boucher un client, qu'elle a eu un comportement opposant, tenu des propos délirants aux UMJ, qu'elle a un contact méfiant, hostile, et qu'après une certaine prudence initiale, elle a exprimé un vaste délire mégalomaniaque, floride et sans limite, se prenant notamment pour la " Présidente du Monde ", qu'elle a un contact pouvant se muer rapidement en hostilité/agressivité.
Les certificats médicaux des 24 et des 72 heures, indiquent que Mme [T] [P] rapporte un contact méfiant et réticent, des idées délirantes de persécution de mécanisme hallucinatoire et interprétatif et présente un rationalisme morbide, qu'elle banalise les troubles du comportement et présente une anosognosie et un refus des soins.
Il ressort de l'avis motivé du 20 décembre 2024 que la patiente a été admise suite à une menace par arme blanche dans un bar, qu'elle est stable sur le plan comportemental, que le contact est facile, que la patiente est cordiale, que sa mimique est adaptée aux propos, qu'elle présente une humeur quelque peu exaltée et que le discours est clair avec des idées délirantes de grandeur. L’avis indique que la patiente est revenue sur les raisons de sa mise en garde à vue, et a rapporté avoir eu une altercation avec un monsieur qui s'est montré impoli et menaçant, qu'elle a nié l'avoir menacé avec une arme blanche, et qu'enfin elle accepte les soins.
A l'audience, la patiente déclare qu’elle ne sait pas pourquoi elle est hospitalisée, que qulequ’un a fait des bétises et qu’il n’a pas été arrêté, qu’avant ce jour, elle ne prenait pas de médicament. Elle indique qu’elle ne souhaite pas rester à l’hôpital car sa fille a besoin d’elle, comme ses animaux, qu’elle préfère sortir.
Au regard de ces éléments, Madame [T] [P] présente des troubles mentaux qui nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes et/ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public.
En conséquence, il convient d’ordonner la poursuite de la mesure d’hospitalisation complète de Madame [T] [P].
PAR CES MOTIFS
Le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bobigny, après débats tenus en audience publique dans la salle d’audience aménagée à l’établissement public de santé de [Localité 7], [Adresse 2] - [Localité 4], statuant au tribunal par décision susceptible d’appel,
Ordonne la poursuite de la mesure d’hospitalisation complète de Madame [T] [P] ;
Laisse les dépens à la charge de l’Etat.
Dit que cette ordonnance bénéficie de plein droit de l’exécution provisoire.
Fait et jugé à Bobigny, le 23 Décembre 2024
Le Greffier
Annette REAL
Le vice-président
Juge des libertés et de la détention
Laure CHASSAGNE
Ordonnance notifiée au parquet le à
le greffier
Vu et ne s’oppose :
Déclare faire appel : | false | null | [] | {} |
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"24/02722"
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___________________
Le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judicaire
NOTE D’AUDIENCE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA
Audience publique
DATE D’AUDIENCE : 23 Décembre 2024
DOSSIER : N° RG 24/02722 - N° Portalis DBZS-W-B7I-ZCWM - Mme LA PREFETE DE L’AISNE / M. X se disant [X] [M]
MAGISTRAT : Louise THEETTEN
GREFFIER : Sophie LALOYER
PARTIES :
M. X se disant [X] [M]
Assisté de Maître LOKAMBA Michel avocat commis d’office ,
En présence de Mme [S] [H], interprète en langue ARABE,
Mme LA PREFETE DE L’AISNE
Représenté par Me KAO Wiyao, barreau VAL-DE-MARNE
__________________________________________________________________________
DEROULEMENT DES DEBATS
L’intéressé déclare :
PREMIÈRE PARTIE: SUR LA DEMANDE D’ANNULATION DE LA DÉCISION DE PLACEMENT EN RÉTENTION
DEUXIÈME PARTIE : SUR LA REQUÊTE DE LA PRÉFECTURE A FIN DE PROLONGATION DE LA RÉTENTION
L’avocat soulève les moyens suivants :
Né en 1992- arrivé en France en 2004 - Il a fondé une famille - marié 3 enfants - Sortie de la détention - Préfet prend une mesure de placement en rétention - Le préfet n’a pas statué n’a pas statuer sur une assignation à résidence - Monsieur a une adresse connue - Article 3 de la convention internationale soulevée . Ne tient pas compte de l’intérêt manifeste des enfants
demande l’annulation de la mesure du préfet .
J’abandonne le moyen pris de l’absence de décisIon du tribunal administratif sur le recours contre l’OQTF.
Le représentant de l’administration, entendu en ses observations ;
Article 8 et 3 ne peut être invoqué pour justifier toute demande, c’est du ressort du tribunal administratif.
Il ya une menace à l’ordre public. Son adresse a perdu son caractère de stabilité .
Je n’ai pas son passeport en cours de validité.
L’avocat soulève les moyens suivants :pas d’observations sur la demande de prolongation
Le représentant de l’administration répond à l’avocat ;
L’intéressé entendu en dernier déclare :
La 1ère adresse était chez ma mère -
Ma femme a maintenant une adresse. Ma femme a eu un accident grave.
Ma famille a besoin de moi.
DECISION
Sur la demande d’annulation de la décision de placement en rétention :
x RECEVABLE o IRRECEVABLE x REJET o ANNULATION
Sur la demande de prolongation de la rétention :
xRECEVABLE o IRRECEVABLE
x MAINTIEN o REJET o ASSIGNATION A RÉSIDENCE
Le greffier Le magistrat délégué
Sophie LALOYER Louise THEETTEN
COUR D’APPEL DE DOUAI
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
──────────
LE JUGE DES LIBERTÉS ET DE LA DÉTENTION
────
Dossier n° N° RG 24/02722 - N° Portalis DBZS-W-B7I-ZCWM
ORDONNANCE STATUANT SUR LE CONTRÔLE DE LA RÉGULARITÉ D’UNE DÉCISION DE PLACEMENT EN RÉTENTION
ET SUR LA PROLONGATION D’UNE MESURE DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA
Nous, Louise THEETTEN, Vice-présidente, magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire de LILLE, assisté de Sophie LALOYER, greffier ;
Vu les dispositions des articles suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) :
- L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20
- L. 741-1, L.741-4, L.741-5, L.741-7, L.744-1, L.751-9, L.751-10
- L. 743-14, L.743-15, L.743-17
- L. 743-19, L. 743-25
- R. 741-3
- R.742-1, R. 743-1 à R. 743-8, R. 743-21
Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 20/12/2024 par Mme LA PREFETE DE L’AISNE ;
Vu la requête de M. X se disant [X] [M] en contestation de la régularité de la décision de placement en rétention administrative en date du 21/12/2024 réceptionnée par le greffe du juge des libertés et de la détention le 21/12/2024 à 14h40 (cf. Timbre du greffe) ;
Vu la requête en prolongation de l’autorité administrative en date du 20/12/2024 reçue et enregistrée le 22/12/2024 à 9h25 (cf. Timbre du greffe) tendant à la prolongation de la rétention de M. X se disant [X] [M] dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire pour une durée de vingt-six jours ;
Vu l’extrait individualisé du registre prévu à l’article L. 744-2 du CESEDA émargé par l’intéressé ;
PARTIES
AUTORITE ADMINISTRATIVE QUI A ORDONNE LE PLACEMENT EN RETENTION
Mme LA PREFETE DE L’AISNE
préalablement avisé, représenté par Me KAO Wiyao, barreau VAL-DE-MARNE, représentant de l’administration
PERSONNE RETENUE
M. X se disant [X] [M]
né le 15 Avril 1992 à [Localité 4] (MAROC)
de nationalité Marocaine
actuellement maintenu en rétention administrative
préalablement avisé et présent à l’audience,
assisté de Maître LOKAMBA Michel avocat commis d’office ,
en présence de Mme [S] [H], interprète en langue ARABE ,
LE PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE, préalablement avisé, n’est pas présent à l’audience.
DÉROULEMENT DES DÉBATS
A l’audience publique, le magistrat a procédé au rappel de l’identité des parties ;
Après avoir rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pendant sa rétention et l’avoir informée des possibilités et des délais de recours contre toutes décisions le concernant ;
L’intéressé a été entendu en ses explications ;
Le représentant du préfet a été entendu en ses observations ;
L’avocat a été entendu en sa plaidoirie ;
Le représentant du préfet ayant répondu à l’avocat ;
L’étranger ayant eu la parole en dernier ;
EXPOSE DU LITIGE
Par décision du 20 février 2024, M. X se disant [X] [M] fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français.
Par décision en date du 19 décembre 2024 notifiée le 20 décembre 2024 à 10 heures , l’autorité administrative a ordonné le placement de M. X se disant [X] [M] en rétention dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire.
I - La contestation de la décision de placement en rétention (art L741-10 du ceseda)
Par requête en date du 21 décembre 2024, reçue le même jour à 14 heures 40, M. X se disant [X] [M] a saisi le magistrat du siège du tribunal judiciaire de LILLE aux fins de contester la régularité de la décision de placement en rétention administrative.
A l’audience le conseil de M. X se disant [X] [M] soutient les moyens suivants :
- violation de l’article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (CEDH)
- violation de l’article 3 de la convention internationale des droits de l’enfant
- erreur manifeste d’appréciation en ce que le préfet n’a pas apprécié la possibilité d’une assignation à résidence alors que M. X se disant [X] [M] est arrivé en France mineur dans le cadre d’un regroupement familial, qu’il a une compagne avec qui il a eu trois enfants dont il s’occupe et que sa compagne a eu un grave accident qui nécessite son assistance et sa présence auprès de sa famille.
Le conseil de M. X se disant [X] [M] a déclaré abandonner le moyen pris d’un recours pendant devant le tribunal administratif contre l’obligation de quitter le territoire français, ayant eu communication avant l’audience du jugement rendu par le tribunal administratif rejetant le recours.
Le représentant de l’administration répond que :
- la violation des articles 8 de la CEDH et 3 de la convention internationale des droits de l’enfant ne peut être invoquée devant le juge judiciaire et l’examen de telles violations relève de la compétence du juge administratif.
- l’assignation à résidence n’est pas possible en ce que :
* M. X se disant [X] [M] a été placé en rétention administrative à l’issue de sa détention et qu’il représente ainsi une menace à l’ordre public
* l’adresse de la famille qu’il a communiquée avant son incarcération ne peut être considérée comme stable compte tenu de la durée de la détention
- l’assignation à résidence décidée par l’autorité judiciaire n’est pas possible puisqu’elle nécessite la détention d’un passeport en cours de validité que M. X se disant [X] [M] ne possède pas.
M. X se disant [X] [M] a indiqué qu’auparavant sa famille habitait à [Localité 1] et qu’ils ont voulu venir vivre à [Localité 5], que le temps de trouver un logement, sa famille et lui ont été hébergés par sa mère laquelle est malade, que pendant sa détention, sa compagne a trouvé un logement situé en face de chez sa mère, que l’état de santé de sa mère et de sa compagne nécessite qu’il soit présent pour pouvoir s’occuper d’elles.
II - La requête en prolongation de la rétention (art L742-1 du ceseda)
Par requête en date du 22 décembre 2024, reçue le même jour à 9 heures 25 , l’autorité administrative a saisi le magistrat du siège du tribunal judiciaire de LILLE aux fins de voir ordonner la prolongation de la rétention pour une durée de vingt-six jours.
Le représentant du préfet a soutenu sa requête.
Le conseil de M. X se disant [X] [M] n’a pas d’observations sur la demande de prolongation.
***
Il convient de statuer en une seule et même décision sur ces deux demandes dont la jonction sera ordonnée.
MOTIFS DE LA DÉCISION
I - Sur la décision de placement en rétention
Selon l’article L. 741-1 du CESEDA, l’'autorité administrative peut placer en rétention, pour une durée de quarante-huit heures, l'étranger qui se trouve dans l'un des cas prévus à l'article L. 731-1 lorsqu'il ne présente pas de garanties de représentation effectives propres à prévenir un risque de soustraction à l'exécution de la décision d'éloignement et qu'aucune autre mesure n'apparaît suffisante à garantir efficacement l'exécution effective de cette décision.
Le risque mentionné au premier alinéa est apprécié selon les mêmes critères que ceux prévus à l'article L. 612-3 ou au regard de la menace pour l'ordre public que l'étranger représente.
Aux termes de l’article L. 612-3 le risque peut être regardé comme établi sauf circonstance particulière dans les cas suivants :
1° L'étranger, qui ne peut justifier être entré régulièrement sur le territoire français, n'a pas sollicité la délivrance d'un titre de séjour ;
2° L'étranger s'est maintenu sur le territoire français au-delà de la durée de validité de son visa ou, s'il n'est pas soumis à l'obligation du visa, à l'expiration d'un délai de trois mois à compter de son entrée en France, sans avoir sollicité la délivrance d'un titre de séjour ;
3° L'étranger s'est maintenu sur le territoire français plus d'un mois après l'expiration de son titre de séjour, du document provisoire délivré à l'occasion d'une demande de titre de séjour ou de son autorisation provisoire de séjour, sans en avoir demandé le renouvellement ;
4° L'étranger a explicitement déclaré son intention de ne pas se conformer à son obligation de quitter le territoire français ;
5° L'étranger s'est soustrait à l'exécution d'une précédente mesure d'éloignement ;
6° L'étranger, entré irrégulièrement sur le territoire de l'un des États avec lesquels s'applique l'acquis de Schengen, fait l'objet d'une décision d'éloignement exécutoire prise par l'un des États ou s'est maintenu sur le territoire d'un de ces États sans justifier d'un droit de séjour ;
7° L'étranger a contrefait, falsifié ou établi sous un autre nom que le sien un titre de séjour ou un document d'identité ou de voyage ou a fait usage d'un tel titre ou document ;
8° L'étranger ne présente pas de garanties de représentation suffisantes, notamment parce qu'il ne peut présenter des documents d'identité ou de voyage en cours de validité, qu'il a refusé de communiquer les renseignements permettant d'établir son identité ou sa situation au regard du droit de circulation et de séjour ou a communiqué des renseignements inexacts, qu'il a refusé de se soumettre aux opérations de relevé d'empreintes digitales ou de prise de photographie prévues au 3° de l'article L. 142-1, qu'il ne justifie pas d'une résidence effective et permanente dans un local affecté à son habitation principale ou qu'il s'est précédemment soustrait aux obligations prévues aux articles L. 721-6 à L. 721-8, L. 731-1, L. 731-3, L. 733-1 à L. 733-4, L. 733-6, L. 743-13 à L. 743-15 et L. 751-5.
L’arrêté de placement en rétention est ainsi motivé :
“Considérant que le 6 juin 2024 le Tribunal Administratif d'Amiens a confirmé l'arrêté du 16 février 2024 par lequel le préfet de l'Aisne a oblige M. X se disant [X] [M] à quitter le territoire français sans délai
Considérant que M. X se disant [X] [M] était détenteur d'une carte de séjour temporaire valable du1er juin 2022 au 30 mai 2023 et n'a pas sollicité le renouvellement de celle-ci;
Considérant qu'il ne détient aucun document l’autorisant à séjourner en France ;
Considérant qu'aucune demande de titre de séjour n'a été déposée, par M. X se disant [X]
[M];
Considérant qu'il n'est pas porté une atteinte disproportionnée au droit de l'intéressé a sa vie familiale dans la mesure où il déclare être en concubinage avec Mme [C] [V] sans en apporter la preuve. avoir 3 enfants s charge sans en apporter la preuve, qu'il est sans ressource légale, qu'il ne justifie pas d‘une adresse stable et qu'il ne justifie pas être isolé dans son pays d’origine où vivent ses oncles et ses tantes ;
Considérant que même si l’intéressé se prévaut d'un concubinage avec une ressortissante française avec qui il aurait eu trois enfants nés en 2012, .2016 et 2018, ainsi que de la présence de sa mère qui l’hébergerait et de ses deux soeurs, il n’établit la réalité d’aucune de ces attaches et notamment ni la vie commune avec sa compagne, ni sa participation à l'éducation et à l’entretien de leurs enfants communs;
Considérant qu'en application des articles L. 612-3 (3°, 4° et 8°) et L. 741-1 du CESEDA, M. X se disant [X] [M] présente un risque de soustraction s l'exécution de la.décision d'éloignement dans la mesure où l’intéressé s'est maintenu sur le territoire français plus d'un mois après l'expiration de son titre de séjour, du document provisoire délivré à l‘occasion d’une demande de titre de séjour ou de son autorisation provisoire de séjour, sans en avoir demandé le renouvellement; qu'il a explicitement déclaré son intention de ne pas se conformer à son obligation de quitter le territoire français :qu'il ne présente pas de garanties de représentation suffisantes, notamment parce qu'il ne remplit pas l'ensemble des conditions requises au titre de l’article L. 612- 8 à savoir qu'il ne présente pas de documents d’identité ou de voyage en cours de validité; que dès lors les garanties de représentation effectives et propres de M. . X se se disant [X] [M] ne sauraient être regardées comme suffisantes pour prévenir un risque de soustraction à l’exécution de la décision d'éloignement, que par conséquent aucune autre mesure n'apparaît suffisante à garantir efficacement l’exécution effective de cette décision;
(...)
Considérant qu‘au regard des éléments ci-dessus le placement en rétention de M. X se disant [X] [M] ne saurait être regardé comme portant une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale conformément a l‘article 8 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme;
Considérant que la personne placée en rétention bénéficie d'un large droit de visite et de contact
familiaux, il_ convient de considérer qu'en l'espèce le placement en rétention administrative de M. X se disant [X] [M] n'est pas Constitutif d'une atteinte disproportionnée .au droit au respect de sa vie privée et familiale au sens de l'article 8 de la CEDH ;
(....)
Considérant que M. X se disant [X] [M] se trouve dans l'un des cas prévus à l’article L. 731-1, ne présente pas de garanties de représentation effectives propres à prévenir un risque de soustraction à l’exécution de la décision d'éloignement et qu'aucune autre mesure n'apparaît suffisante à garantir efficacement l’exécution effective de cette décision ;”
En premier lieu, sur le moyen pris de la violation de l’article 8 de la CEDH et de l’article 3-1 de la CIDE, le contrôle du respect de ces articles par le juge judiciaire ne doit s'entendre qu'au regard de l'arrêté préfectoral de placement en rétention contesté et non au regard du titre d'éloignement ou du choix du pays de retour, critères de la compétence du juge administratif.
En l’espèce, l'arrêté de placement en rétention a été adopté pour une durée de 96 heures. Dès lors que le placement en rétention est ordonnée pour une durée limitée à 4 jours, et que les visites familiales sont autorisées, aucune atteinte à l’article 8 de la CEDH et à l’article 3-1 de la CIDE n’est caractérisée.
Ensuite sur l’absence d’examen de la possibilité d’une assignation à résidence et l’erreur manifeste d’appréciation, l’arrêté contesté précise qu’il n’existe aucune autre mesure suffisante pour garantir l’éloignement de l’intéressé de sorte que l’assignation administrative a été écartée par arrêté .
L'erreur manifeste d'appréciation doit s'apprécier par rapport aux éléments de fait dont disposait l'autorité préfectorale au moment où l'arrêté de placement en rétention a été adopté et non au regard des éléments ultérieurement porté à la connaissance de la juridiction.
Nonobstant la situation personnelle et familiale de M. X se disant [X] [M] à savoir le fait d’avoir trois enfants et d’être hébergée par sa compagne, dont il justifie uniquement à l’occasion de son recours contre la décision de placement en rétention, les éléments du dossier font apparaître que M. X se disant [X] [M] s'est maintenu sur le territoire français plus d'un mois après l'expiration de son titre de séjour temporaire sans en avoir demandé le renouvellement depuis le 30 mai 2023, ce que M. X se disant [X] [M] ne conteste pas.
Au cours de son audition M. X se disant [X] [M] a déclaré ne pas vouloir quitter le territoire national pour retourner dans son pays.
M. X se disant [X] [M] est démuni de documents de voyage en cours de validité et de documents d’identité en cours de validité. Le passeport de M. X se disant [X] [M] remis n’est plus en cours de validité .
Enfin, le préfet a relevé la menace pour l’ordre public que représente M. X se disant [X] [M] au regard de la peine d’emprisonnement de 8 mois prononcé à son encontre.
Ainsi, même si séparément chaque critère invoqué par le préfet n’est pas suffisant en soi, pour motiver un placement en rétention administrative, la conjonction de l’ensemble des critères retenus a légitimement permis à l’autorité administrative de considérer que M. X se disant [X] [M] ne disposait pas des garanties suffisantes pour être assigné à résidence malgré sa situation familiale.
Le recours contre la décision de placement en rétention sera rejeté.
II - Sur la prolongation de la mesure de rétention
Une demande de routing a été effectuée le 13 décembre 2024 ainsi qu’une demande de laissez-passer consulaire le 10 décembre 2024, complétée le 13 décembre 2024, et la situation de l’intéressé, sans garanties de représentation effectives, justifie la prolongation de la mesure de rétention. Il sera donc fait droit à la requête de l’administration, étant précisé que la juridiction n’est pas saisie d’une demande d’assignation judiciaire à résidence.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement en premier ressort, par décision assortie de l’exécution provisoire,
ORDONNONS la jonction du dossier 24/2723 au dossier n° N° RG 24/02722 - N° Portalis DBZS-W-B7I-ZCWM ;
DÉCLARONS recevable la demande d’annulation du placement en rétention ;
DÉCLARONS recevable la requête en prolongation de la rétention administrative ;
DÉCLARONS régulier le placement en rétention de M. X se disant [X] [M] ;
ORDONNONS LA PROLONGATION DE LA RETENTION de M. X se disant [X] [M] pour une durée de vingt-six jours à compter du 24/12/2024 à 10h16
Fait à LILLE, le 23 Décembre 2024
Notifié ce jour à h mn
LE GREFFIER LE MAGISTRAT DELEGUE
NOTIFICATION DE L’ORDONNANCE AUX PARTIES
DOSSIER : N° RG 24/02722 - N° Portalis DBZS-W-B7I-ZCWM -
Mme LA PREFETE DE L’AISNE / M. X se disant [X] [M]
DATE DE L’ORDONNANCE : 23 Décembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance aux parties, qui en émargeant ci-après, attestent en avoir reçu copie et les avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier président de la cour d’appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt-quatre heures de son prononcé ; les informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 3]) ; leur indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier président de la cour d’appel ou son délégué.
Information est donnée à M. X se disant [X] [M] qu’il est maintenu à disposition de la justice pendant un délai de vingt-quatre heures à compter de la notification de la présente ordonnance au procureur de la République, lorsqu’il est mis fin à sa rétention ou lors d’une assignation à résidence. Durant cette période, l’intéressé peut, s'il le souhaite, contacter son avocat et un tiers, rencontrer un médecin et s'alimenter.
Traduction orale faite par l’interprète.
LE REPRESENTANT DU PRÉFET L’INTERESSE
Par mail Par visio
L’INTERPRETE LE GREFFIER
L’AVOCAT
par mail
_____________________________________________________________________________
RÉCÉPISSÉ
M. X se disant [X] [M]
retenu au Centre de Rétention de [Localité 2]
reconnait avoir reçu notification de ladite ordonnance en date du 23 Décembre 2024
date de remise de l’ordonnance :
le :
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"24/05740"
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Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE PROLONGATION DE RETENTION
MINUTE: 24/1994
Appel des causes le 23 Décembre 2024 à 10h00 en visioconférence
Div\étrangers
N° étr\N° RG 24/05740 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CLZ
Nous, Madame PIROTTE Carole, Vice-Présidente au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assistée de Mme Samira CHAIB, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;
En présence de [I] [D], interprète en langue arabe, serment préalablement prêté ;
En présence de Maître Antoine PATINIER représentant de M. LE PREFET DU NORD ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [W] [N]
de nationalité Tunisienne
né le 05 Mars 1980 à [Localité 2] (TUNISIE), a fait l’objet :
d’une obligation de quitter le territoire français sans délai de départ volontaire, fixant le pays de destination de la reconduite, lui faisant interdiction de retour sur le territoire français et ordonnant son placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcée le 23 novembre 2024 par M. LE PREFET DU NORD , qui lui a été notifié le 23 novembre 2024 à 19h00 .
Par requête du 22 Décembre 2024, arrivée par courrier électronique à 09h38 M. LE PREFET DU NORD invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de QUATRE JOURS, prolongé par un délai de VINGT-SIX JOURS selon l’ordonnance du 28 novembre 2024, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de TRENTE JOURS maximum.
En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Anaïs PLICHARD, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER et commis d’office, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations
L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté d’un avocat. Je suis prêt à ramener mon passeport aujourd’hui pour être assigné à résidence. Je veux quitter la France par mes propres moyens. Je veux juste pouvoir acheter avant quelques cadeaux à mes enfants, ensuite je partirai. J’ai également attrapé une maladie au CRA. Je veux rentrer en Tunisie.
Me Anaïs PLICHARD entendue en ses observations : je n’ai pas relevé d’irrégularité de procédure. Il me demande de préciser qu’il aurait attrapé la tuberculose au CRA.
L’intéressé : J’ai vu un médecin au CRA. J’ai eu une prise de sang, des radios et j’ai transmis les documents au service social pour transmission au tribunal administratif. Je peux vous ramener les résultats de la prise de sang.
L’avocat de la Préfecture entendu en ses observations ; sollicite la prolongation de la rétention administrative de l’intéressé. La procédure est régulière. Si monsieur invoque une incompatibilité de son état de santé avec la rétention, vous n’avez aucun justificatif à l’appui.
MOTIFS
Sur l’état de santé de l’intéressé :
Monsieur [N] invoque un problème de santé (tuberculose). Il ne produit aucun élément. Il y a lieu de considérer qu’il n’est pas démontré que son état de santé serait incompatible avec la rétention administrative.
Selon l’article L. 742-4 du CESEDA, le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut, dans les mêmes conditions qu'à l'article L. 742-1, être à nouveau saisi aux fins de prolongation du maintien en rétention au-delà de trente jours, dans les cas suivants :
1° En cas d'urgence absolue ou de menace pour l'ordre public ;
2° Lorsque l'impossibilité d'exécuter la décision d'éloignement résulte de la perte ou de la destruction des documents de voyage de l'intéressé, de la dissimulation par celui-ci de son identité ou de l'obstruction volontaire faite à son éloignement ;
3° Lorsque la décision d'éloignement n'a pu être exécutée en raison :
a) du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l'intéressé ou lorsque la délivrance des documents de voyage est intervenue trop tardivement pour procéder à l'exécution de la décision d'éloignement ;
b) de l'absence de moyens de transport.
L'étranger peut être maintenu à disposition de la justice dans les conditions prévues à l'article L. 742-2.
Si le juge ordonne la prolongation de la rétention, celle-ci court à compter de l'expiration de la précédente période de rétention et pour une nouvelle période d'une durée maximale de trente jours. La durée maximale de la rétention n'excède alors pas soixante jours.
Les conditions d’application de l’article susvisé sont réunies dès lors que l’administration est dans l’attente de la délivrance d’un laissez-passer consulaire des autorités tunisiennes qui ont reçu le 17 décembre 2024 un dossier complet et ce pour permettre l’exécution forcée de la mesure d’éloignement dont fait l’objet l’intéressé.
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par Monsieur le Préfet, il convient d’accorder la prorogation demandée.
PAR CES MOTIFS
Autorisons l’autorité administrative à retenir Monsieur [W] [N] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de TRENTE JOURS à compter du 23 décembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et avisons l’intéressé de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 3] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI (numéro de FAX du greffe de la Cour d’Appel: [XXXXXXXX01]) ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
L’avocat de la Préfecture, L’avocat, Le Greffier, Le Juge,
En visio
décision rendue à 10h53
Ordonnance transmise ce jour à M. LE PREFET DU NORD
Ordonnance transmise au Tribunal administratif de LILLE
N° étr\N° RG 24/05740 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CLZ
Décision notifiée à ...h...
L’intéressé, L’interprète, | false | null | [] | {} |
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ORDONNANCE
N° RG 24/01231 - N° Portalis DBWH-W-B7I-G54E
N° Minute : 24/00781
Nous, Caroline POMATHIOS, vice-présidente au tribunal judiciaire de BOURG EN BRESSE, assistée de Méryl PASZKOWSKI, greffier,
Vu la décision d’admission en soins psychiatriques contraints prise par le directeur du Centre [5] en date du 13 décembre 2024,
Concernant :
Madame [K] [C] épouse [X]
née le 14 Février 1959 à [Localité 3]
actuellement hospitalisée au Centre [4] ;
Vu la saisine en date du 17 Décembre 2024, du Directeur du Centre [5] et les pièces jointes à la saisine ;
Vu les avis d’audience adressés, avec la requête, le 20 décembre 2024 à :
- Madame [K] [C] épouse [X]
Rep/assistant : Me Luc PAROVEL, avocat au barreau de l’AIN,
- M. LE DIRECTEUR DU [2]
- Mme LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE
Vu le certificat médical du Docteur [J] [Z] en date du 23 décembre 2024 et aux termes duquel la patiente refuse de se rendre à l’audience ;
Vu l’avis du procureur de la République en date du 20 décembre 2024 ;
Après avoir entendu, dans les locaux spécialement aménagés du Centre [5] en audience publique :
- Me Luc PAROVEL, avocat au barreau de l’Ain, désigné d’office, représentant Madame [K] [C] épouse [X] ;
* * *
La patiente, âgée de 65 ans, a été hospitalisée le 13 décembre 2024 à 16h27 selon la procédure d’hospitalisation en cas de péril imminent.
A l'audience, son Conseil n’a pas d’observation sur la procédure ni sur le bien-fondé des décisions administratives.
I- Sur la régularité de la décision administrative :
La procédure est régulière en la forme et n'appelle pas d'observation.
II – Sur le bien-fondé de l'hospitalisation sous contrainte à temps complet :
Il résulte des certificats médicaux figurant dans la procédure que Madame [K] [X] née [C], âgée de 65 ans, a fait l’objet d’une hospitalisation complète dans le cadre de la procédure de péril imminent, cette dernière présentant une tension psychique avec désorganisation intellectuelle, agitation psychomotrice depuis quelques jours et délire de persécution avec mécanisme interprétatif qui l’empêche de recevoir des soins pour l’oncologie.
Par avis motivé en date du 20 décembre 2024, le Docteur [Z] [J] atteste que l’hospitalisation complète de Madame [K] [X] née [C] doit se poursuivre nécessairement en ce que si la patiente est plus calme, elle présente toujours des idées délirantes de persécution, initialement systématisées à l’égard de son mari, désormais élargies aux soins et aux soignants, un comportement inadapté avec attitude de dénigrement et toute puissance, un déni de ses troubles et un risque de rupture des soins.
Compte tenu de la gravité des motifs de l'hospitalisation sous contrainte et des motifs retenus dans l'avis simple, il convient de maintenir l'hospitalisation sous contrainte en sa forme actuelle dans le but que le patient puisse adhérer aux soins et au vu du danger manifeste actuel pour lui-même et les tiers.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,
Autorisons le maintien de la mesure d’hospitalisation complète de Madame [K] [C] épouse [X] ;
Rappelons qu’appel peut être interjeté de cette décision dans un délai de dix jours de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de Lyon : [Adresse 1].
Ainsi rendue le 23 Décembre 2024 au Centre [5] par Caroline POMATHIOS assistée de Méryl PASZKOWSKI qui l’ont signée.
Le greffier Le juge
Copie de la présente ordonnance reçue ce jour le 23 Décembre 2024,
l’avocat,
Monsieur le Directeur du [2],
Notifié ce jour le 23 Décembre 2024 à la patiente, via le [2],
Notifié ce jour le 23 Décembre 2024 à Madame le Procureur de la République,
Le greffier, | false | null | [] | {} |
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"24/02505"
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D'ORLÉANS
DÉCISION DU 23 DECEMBRE 2024
Minute N°
N° RG 24/02505 - N° Portalis DBYV-W-B7I-GXXV
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Xavier GIRIEU, Vice-Président au Tribunal judiciaire d'ORLÉANS chargé des contentieux de la protection ;
GREFFIER : Sophie MARAINE
DEMANDERESSE :
S.A. [30], dont le siège social est sis : [Adresse 18], Représentée par Mme [W], munie d'un pouvoir écrit.
DÉFENDEURS :
Madame [D] [U] épouse [F], née le 5 Juin 1981 à [Localité 32] (Algérie), demeurant : [Adresse 4], Comparante en personne.
(dossier 423032467 [E] [V])
Société [36], dont le siège social est sis : (réf dette 42602742) - [Localité 23], Non Comparante, Ni Représentée.
TRESORERIE CONTROLE AUTOMATISE, dont le siège social est sis : [Adresse 29] – (réf dette amendes) - [Localité 8], Non Comparante, Ni Représentée.
URSSAF, dont le siège social est sis : CENTRE PAJEMPLOI – (réf dette Y1047435180005) - [Localité 11], Non Comparant, Ni Représenté.
Société [48], dont le siège social est sis : [Adresse 3] – (réf dette 1570861305 cantine ) - [Localité 13], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [27], dont le siège social est sis : [Adresse 26] – (réf dette 56826250355) - [Localité 24], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [40], dont le siège social est sis : [Adresse 45] – (réf dette 1,6716822) - [Localité 25], Non Comparante, Ni Représentée.
S.A. [49], dont le siège social est sis : [Adresse 6] – (réf dette 6630313481 intrum 02002567) - [Localité 12], Non Comparante, Ni Représentée.
SIP [Localité 13] COLIGNY, dont le siège social est sis : [Adresse 3] – (réf dette IR 2018-19-20) - [Localité 13], Non Comparant, Ni Représenté.
Société [39], dont le siège social est sis : [Adresse 46] – (réf dette 0627051T033) - [XXXXXXXX07], Non Comparante, Ni Représentée.
TRESORERIE [Localité 13] AMENDE, dont le siège social est sis : [Adresse 3], Non Comparante, Ni Représentée.
Société AMENDES ROUTIERES, dont le siège social est sis : [Adresse 42] – (réf dette DE.98.CX.876457/2023) - [Localité 1] – BELGIQUE, Non Comparante, Ni Représentée.
S.A. [41], dont le siège social est sis : [Adresse 2] – (réf dette 1872573R/1) - [Localité 10], Non Comparante, Ni Représentée.
S.A.S. [28], dont le siège social est sis : [Adresse 17] – (réf dette 14543950) - [Localité 21], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [35], dont le siège social est sis : [Adresse 44] – (réf dette 5029767726, 5029747155) - [Localité 19], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [33], dont le siège social est sis : Chez [37] - [Adresse 47] – (réf dette 507179029/V022903437) - [Localité 9], Non Comparante, Ni Représentée.
S.A.S. [38], dont le siège social est sis : [Adresse 22] – (réf dette FA1498) - [Localité 14], Non Comparante, Ni Représentée.
[43] SECRETARIAT DU DOCTEUR [Z], dont le siège social est sis : [Adresse 50] – (réf dette 23058144-23081463) - [Localité 16], Non Comparant, Ni Représenté.
Société [34], dont le siège social est sis : Chez [37] - [Adresse 47] – (réf dette 516376752/V022903598) - [Localité 9], Non Comparante, Ni Représentée.
TRESORERIE HOSPITALIERE, dont le siège social est sis : [Adresse 31], Non Comparante, Ni Représentée.
FRANCE TRAVAIL CENTRE VAL DE LOIRE DIRECTION REGIONALE SERVICE CONTENTIEUX, dont le siège social est sis : [Adresse 20] - (réf dette 0826029H-946-20240719I01 [U]) - [Localité 15], Non Comparant, Ni Représenté.
CAF DU LOIRET, dont le siège social est sis : [Adresse 5], Non Comparante, Ni Représentée.
A l'audience du 8 Novembre 2024, les parties ont comparu comme il est mentionné ci-dessus et l'affaire a été mise en délibéré à ce jour.
Copies délivrées aux parties le :
à :
EXPOSE DU LITIGE
Par déclaration enregistrée le 31 janvier 2024, Madame [D] [U], née le 5 juin 1981 en ALGERIE, a saisi la Commission de surendettement des particuliers du Loiret d’une demande tendant au traitement de sa situation de surendettement.
Dans sa séance du 14 mars 2024, la Commission de surendettement des particuliers a, après avoir constaté sa situation de surendettement, déclaré son dossier recevable.
Puis elle a, le 16 mai 2024, décidé d'imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
Suivant courrier recommandé avec avis de réception, la SA [30] a contesté les mesures imposées. Le créancier fait valoir que Madame [D] [U] est locataire dans son parc social depuis l’année 2013 et qu’elle a toujours des retards de paiement de ses loyers. Il ajoute qu’elle n’a rien réglé entre mars 2022 et décembre 2023, malgré les tentatives amiables pour trouver une solution avant d’engager une procédure d’expulsion, ainsi qu’après le jugement du 7 juin 2023 lui ayant accordé des délais de paiement. Il constate que le loyer d’avril 2024 n’a pas été réglé malgré les engagements, et que son versement sur le mois de mai 2024 était inférieur à sa quittance.
Le créancier ajoute que, dans ses ressources, il n’est pas fait mention du salaire de son compagnon, actuellement en contrat à durée indéterminée et demeurant au domicile. Il évoque à cet égard un échange téléphonique réalisé le 17 avril 2024 avec la débitrice, au cours duquel celle-ci aurait indiqué ne pas être séparée.
Il estime de manière générale que sa situation ne peut être considérée comme irrémédiablement compromise et qu’un moratoire pourrait éventuellement être décidé.
Le dossier de Madame [D] [U] a été transmis par la Commission au juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire d'Orléans le 31 mai 2024 et reçu le 7 juin 2024.
Madame [D] [U] et ses créanciers ont été convoqués par lettre recommandée avec avis de réception du 6 août 2024 pour l'audience du 6 septembre 2024.
A cette audience, la SA [30], représentée par Madame [A] [X], a comparu et a maintenu sa contestation. Le créancier a fait valoir que les ressources de la débitrice avaient augmenté et qu’elle ne vivait pas seule dans le logement. Il a estimé qu’il y avait eu des modifications de situation non déclarées.
Madame [D] [U] a comparu. Elle a actualisé sa situation, ses ressources et ses charges. Elle a indiqué ne pas avoir déposé par le passé de dossier de surendettement. Elle a expliqué que le père de son enfant mineur ne vivait pas au domicile depuis mars 2024, même s’il lui arrivait de partir puis de revenir.
L’affaire a finalement été renvoyée pour qu’elle justifie de sa situation en termes de ressources et charges.
La SA [30], représentée par son avocate, a comparu à la deuxième audience, tenue le 4 octobre 2024, et a de nouveau maintenu sa contestation, estimant que la situation de Madame [U] n’était pas irrémédiablement compromise.
Madame [D] [U] a également comparu et a actualisé sa situation. Elle a indiqué qu’elle avait reçu une nouvelle dette, non connue lors du dépôt de son dossier de surendettement, à l’égard de FRANCE TRAVAIL.
Un second renvoi a été décidé, ce créancier n’étant pas partie à la procédure.
A la troisième audience, qui s’est tenue le 8 novembre 2024, la SA [30], représentée avec pouvoir par Madame [Y] [W], a comparu et maintenu sa contestation. Le créancier a de nouveau indiqué que Madame [U] n’était pas seule dans le logement. Il a actualisé sa créance et a fait remarquer que le loyer courant n’était pas toujours intégralement réglé. Il a indiqué en être au stade de l’expulsion du logement.
Madame [D] [U] a actualisé sa situation, ses ressources et ses charges et remis les justificatifs afférents. Elle a maintenu que son ancien concubin n’était plus dans le logement.
La question de la recevabilité de la contestation a été mise d'office dans les débats à l'audience.
Aucun autre créancier n'a comparu. En revanche, les créanciers suivants ont écrit, ce qui a été abordé à l’audience :
l’URSSAF a mentionné une créance de 83,91 euros ;
la caisse d’allocations familiales du Loiret a évoqué par courriel sa créance de 4 964,03 euros correspondant à une dette d’aide au logement et d’allocation de soutien familial ; elle a également ajouté qu’il existait désormais une seconde créance de 1 240,45 euros, constatée le 8 août 2024 ;
FRANCE TRAVAIL a déclaré une créance de 6 816,52 euros ;
le service des impôts des particuliers d’[Localité 13] Coligny a indiqué que sa créance était de 3 875,39 euros ;
la trésorerie hospitalière départementale d’[Localité 13] a fait état d’une créance de 27,56 euros ;
la trésorerie [Localité 13] Amendes a précisé que sa créance était de 946,46 euros ;
la SA [27] a mentionné une créance de 777,52 euros.
La décision a été mise en délibéré à la date du 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes de l’article L 711-1 du Code de la consommation, le bénéfice des mesures de traitement des situations de surendettement est ouvert aux personnes physiques de bonne foi. La situation de surendettement est caractérisée par l'impossibilité manifeste de faire face à l'ensemble de ses dettes non professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir. Le seul fait d'être propriétaire de sa résidence principale dont la valeur estimée à la date du dépôt du dossier de surendettement est égale ou supérieure au montant de l'ensemble des dettes non-professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir ne fait pas obstacle à la caractérisation de la situation de surendettement.
L'impossibilité de faire face à un engagement de cautionner ou d'acquitter solidairement la dette d'un entrepreneur individuel ou d'une société caractérise également une situation de surendettement.
En application de l’article L 741-1, si l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement fait apparaître que le débiteur se trouve dans la situation irrémédiablement compromise définie au 2e alinéa de l’article 724-1 et ne possède que des biens mentionnés au 1re du même article L 724-1, la commission impose un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
L’article L 724-1 prévoit que lorsqu’il ressort de l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement que les ressources ou l’actif réalisable du débiteur le permettent, la commission prescrit des mesures de traitement dans les conditions prévues aux articles L 732-1, L 733-1, L 733-4 et L 733-7.
Lorsque le débiteur se trouve dans une situation irrémédiablement compromise caractérisée par l’impossibilité manifeste de mettre en œuvre des mesures de traitement mentionnées au 1er alinéa, la commission peut, dans les conditions du présent livre :
- soit imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire si elle constate que le débiteur ne possède que des biens meublants nécessaires à la vie courante et des biens non professionnels indispensables à l’exercice de son activité professionnelle, ou que l’actif n’est constitué que de biens dépourvus de valeur marchande ou dont les frais de vente seraient manifestement disproportionnés au regard de leur valeur vénale ;
- soit saisir, si elle constate que le débiteur n’est pas dans la situation mentionnée au 1°, avec l’accord du débiteur, le juge des contentieux de la protection aux fins d’ouverture d’une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire ;
L’article L 741-4 prévoit qu’une partie peut contester devant le juge des contentieux de la protection, dans un délai fixé par décret (30 jours), le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire recommandé par la commission.
Enfin, l’article L 741-6 prévoit que s'il constate que le débiteur se trouve dans la situation mentionnée au 1° de l'article L 724-1, le juge prononce un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire qui emporte les mêmes effets que ceux mentionnés à l'article L 741-2.
Les créances dont les titulaires n'auraient pas formé tierce opposition dans un délai fixé par décret sont éteintes. Cependant, dans ce cas, les dettes sont arrêtées à la date du jugement prononçant le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
S'il constate que le débiteur se trouve dans la situation visée au 2° de l'article L. 724-1, le juge ouvre, avec l'accord du débiteur, une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire.
S'il constate que la situation du débiteur n'est pas irrémédiablement compromise, il renvoie le dossier à la commission.
1. Sur la recevabilité du recours :
La notification des mesures à la SA [30] a été réalisée le 24 mai 2024.
Le créancier a ensuite envoyé un courrier recommandé avec avis de réception pour contester la décision le 27 mai 2024, soit moins de 30 jours après la notification.
En conséquence, la contestation est recevable en la forme.
2. Sur le bien fondé de la mesure de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire :
En l’espèce, la présomption de bonne foi dont bénéficie Madame [D] [U] n’a pas été remise en cause à l’audience.
Madame [D] [U] est séparée. Elle a deux enfants à charge. Sa fille majeure à charge ayant un handicap, elle perçoit une allocation journalière de présence parentale (AJPP). Elle bénéficie également d’une aide au logement et d’allocations familiales. L’allocation pour l’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) qu’elle perçoit ne sera pas mentionnée dans les ressources, au vu de sa spécificité et la somme ne pouvant entrer dans un tel calcul.
Madame [D] [U] ne paie pas d'impôt sur ses revenus. Le montant de son loyer sera actualisé. Les trois forfaits repris ci-dessous ont vocation à couvrir tous les besoins de la vie quotidienne, ainsi que les frais liés à l'habitation de Madame [D] [U] et de ses deux enfants. Le forfait de base regroupe ainsi l'ensemble des dépenses courantes en matière alimentaire, d'habillement, d'hygiène, mais également certains frais de santé, de transports et dépenses quotidiennes. Les dépenses courantes inhérentes à l'habitation, telles que l'eau, l'électricité, la téléphonie, l'assurance habitation, sont comprises dans le forfait habitation. Les frais de chauffage sont inclus dans le troisième forfait. Ces forfaits ont été actualisés au niveau national au début de l'année 2024, afin de tenir compte de l'évolution du coût de la vie.
La présence de trois autres enfants en droit de visite et d’hébergement sera mentionnée dans les charges.
RESSOURCES :
AJPP : 1419,79 euros ;
complément AJPP : 126,20 euros ;
APL : 121,23 euros ;
allocations familiales : 148,52 euros ;
=> TOTAL : 1815,74 euros (hors prise en compte de la retenue de 67,50 euros réalisée en septembre 2024 par la CAF).
CHARGES :
forfait de base : 1063 euros ;
forfait habitation : 202 euros ;
forfait chauffage : 207 euros ;
forfait DVH : 272,70 euros ;
loyer : 599,46 euros ;
=> TOTAL : 2344,16 euros.
Dans ces conditions, Madame [D] [U] n’a aucune capacité de remboursement.
Avec deux enfants à charge, la quotité saisissable de ses ressources telle qu'elle résulte des articles L. 3252-2 et L. 3252-3 du Code du travail est de 180,33 euros.
La question qui se pose est donc de savoir si sa situation est irrémédiablement compromise.
Il doit être constaté en premier lieu qu’il s’agit du premier dossier de surendettement de Madame [D] [U] pris en compte au stade des mesures, qu’elle n’a jamais fait l’objet d’une suspension de l’exigibilité des créances et qu’elle peut donc encore en bénéficier.
Ensuite, il peut être relevé que Madame [D] [U] s’occupe actuellement de sa fille née le 16 août 2005, ce qui explique le versement d’une allocation journalière de présence parentale. Elle a joint à cet égard la demande de renouvellement exceptionnel formulée à ce titre en juillet 2024 et a indiqué à l’audience que l’allocation devait être versée pendant six mois, jusqu’en février 2025. Elle a évoqué un droit à une telle allocation pouvant valoir jusqu’aux 20 ans de sa fille.
Madame [D] [U] a également indiqué qu’elle devait passer devant le juge aux affaires familiales le 13 novembre 2024, au motif qu’elle recevait trois enfants dans le cadre d’un droit de visite et d’hébergement, mais que ceux-ci étaient présents sur des périodes plus importantes que fixé. Elle a indiqué dans son courrier accompagnant son dossier de surendettement qu’elle ne touchait plus de pension alimentaire parce que ses trois autres enfants étaient chez leur papa depuis le mois de juillet 2023.
Madame [U] a ensuite déclaré à la première audience que son ancien concubin, sans emploi désormais, pouvait parfois contribuer aux charges, mais ne vivait plus avec elle depuis le mois de mars 2024. L’enquête réalisée par le bailleur au titre de l’année 2024 et versée aux débats ne permet pas de retenir que ce concubin serait encore dans le logement.
Enfin, Madame [U] est âgée de 43 ans. Elle a indiqué dans son dossier de surendettement qu’elle était sans emploi depuis le 3 novembre 2022 et que son précédent dossier de surendettement avait été clôturé, faute pour elle de fournir à temps la radiation de son auto-entreprise.
Il en résulte chez elle une réelle capacité à travailler, rendue difficile actuellement par la nécessité pour elle de s’occuper de sa fille majeure en situation de handicap, ainsi que des éléments démontrant une situation encore très évolutive, aussi bien concernant ses ressources (durée temporaire de l’AJPP, pension alimentaire pour les trois autres enfants arrêtée, fin de la participation financière d’un concubin ayant quitté le logement commun en mars 2024), que ses charges (situation de la garde de ses trois enfants en cours d’examen, procédure d’expulsion en cours).
Au regard de l’ensemble de ces éléments, il ne peut pas être conclu que sa situation est irrémédiablement compromise à la date de l’audience.
Il y aura donc lieu d'infirmer la décision prise par la Commission en ce sens.
Quant aux créances, il sera indiqué que celle de la caisse d’allocations familiales, de 1240,45 euros, peut être incluse au dossier en ajout de la créance déjà prise en compte, quand bien même elle est apparue en août 2024 et est postérieure à la recevabilité du dossier de surendettement, l’origine de cette nouvelle créance ne permettant pas de retenir une quelconque mauvaise foi de la débitrice dans sa survenue.
La créance de la SA [30] sera actualisée à la somme de 7 306,86 euros, selon le justificatif produit à la dernière audience.
Enfin, la créance de FRANCE TRAVAIL, qui concerne principalement la période antérieure à la recevabilité du dossier de surendettement et qui lui a été notifiée partiellement en janvier 2024 puis majoritairement en septembre 2024, sera incluse au dossier pour un montant de 6 816,52 euros.
Les dépens seront laissés à la charge de l'Etat.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en dernier ressort ;
DÉCLARE recevable le recours formé par la SA [30] à l’encontre des mesures imposées par la Commission de surendettement des particuliers du Loiret le 16 mai 2024 au profit de Madame [D] [U], née le 5 juin 1981 en ALGERIE, et consistant en un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire ;
DIT que la situation de Madame [D] [U] n’est pas irrémédiablement compromise ;
INFIRME en conséquence la décision de la commission de surendettement ;
FIXE, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance de la caisse d’allocations familiales du Loiret (1139011L) d’un montant initial de 4 964,03 euros, à l’égard de Madame [D] [U], aux sommes désormais de 4 964,03 euros et 1 240,45 euros ;
FIXE, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance de la SA [30] (596754) d’un montant initial de 9 074,42 euros, à l’égard de Madame [D] [U], à la somme de 7 306,86 euros ;
FIXE, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance de FRANCE TRAVAIL CENTRE VAL DE LOIRE (0826029H) à l’égard de Madame [D] [U], à la somme de 6 816,52 euros ;
RENVOIE son dossier à la commission ;
DIT qu’à la diligence du Greffe la présente décision sera notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception à Madame [D] [U] et à ses créanciers et communiquée à la Commission avec la restitution du dossier ;
LAISSE les dépens à la charge de l’Etat ;
REJETTE toutes autres demandes.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au Greffe.
LE GREFFIER LE JUGE | false | null | [] | {} |
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"motivations": [
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"24/04021"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/04021 | Tribunal judiciaire de Bordeaux | Maintien de la mesure de soins psychiatriques | null | Juge Libertés Détention | null | [] | 6769b33d8058366e74f939a7 | null | 2024-12-23T19:00:29.097000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-23 | 14K | [] | false | null | null | COUR D’APPEL DE BORDEAUX
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
N° RG 24/04021 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z44K
N° Minute : 24/02390
ORDONNANCE DU 23 Décembre 2024
A l’audience publique du 23 Décembre 2024, devant Nous, Sébastien FILHOUSE, magistrat du siège du Tribunal judiciaire de Bordeaux, assisté de Stéphanie TESSIER, Greffier,
siégeant au Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique [1], dans une salle spécialement aménagée sur l’emprise de l’établissement et répondant aux exigences de l’article L 3211-12-2 du code de la santé publique,
DANS L’INSTANCE ENTRE :
REQUÉRANT :
M. Le directeur CENTRE HOSPITALIER [1]
régulièrement avisé, non comparant,
DÉFENDEUR :
Mme [J] [P]
née le 10 Mars 1973
actuellement hospitalisée au Centre Hospitalier Spécialisé [1],
régulièrement convoquée,
comparante assistée de Me Pauline RAYMOND, avocat au barreau de BORDEAUX, avocat commis d’office,
PARTIE INTERVENANTE :
M. [S] [R] régulièrement avisé, non comparante
MINISTÈRE PUBLIC :
Madame le Vice-Procureur de la République régulièrement avisée, non comparante,
****
Vu le code de santé publique, et notamment ses articles L.3211-1, L.3211-2-1, L.3211-2-2, L.3211-12-1, L.3211-12-2, L.3212-1 à L.3212-12, R.3211-7 à R.3211-18, R.3211-24 à R.3211-26, R.3212-1 et R.3212-2,
Vu l'admission de Madame [J] [P] en hospitalisation complète, à la demande d'un tiers selon la procédure d’urgence, par décision du directeur du centre hospitalier spécialisé [1] prononcée le 14 décembre 2024,
Vu la décision du directeur du centre hospitalier spécialisé [1] du 16 décembre 2024 maintenant l'intéressée en hospitalisation complète,
Vu la requête du directeur du centre hospitalier spécialisé [1] reçue au greffe le 17 décembre 2024 et les pièces jointes,
Vu l'avis du ministère public du 19 décembre 2024, mis à la disposition des parties,
Vu la comparution de l’intéressée et ses explications à l'audience tenue publiquement au terme desquelles elle affirme aller bien au sein de l'établissement, ne ressentant pas de colère, mais du moins de l'agacement par rapport à ses amis qui l'ont conduite à l'hôpital, contestant en tout état de cause le postulat selon lequel elle s'opposerait aux soins, sollicitant par conséquent la main-levée de la mesure au profit d'un suivi à l'extérieur en soins libres,
Vu les observations de son avocate qui s'inscrit en faux par rapport au dernier avis médical qui prétend que sa cliente n'adhérerait pas aux soins, Madame [P] pouvant tout à fait selon elle poursuivre les soins à l'extérieur auprès de son mari,
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes des dispositions de l'article L.3212-1 du code de la santé publique : « Une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l'objet de soins psychiatriques sur décision du directeur d'un établissement (...) que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies:
1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement;
2° Son état mental impose des soins immédiats assortis (...) d''une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète (...)».
Selon l'article L.3212-3 du code de la santé publique : «En cas d'urgence, lorsqu'il existe un risque grave d'atteinte à l'intégrité du malade, le directeur d'un établissement mentionné à l'article L.3222-1 peut, à titre exceptionnel, prononcer à la demande d'un tiers l'admission en soins psychiatriques d'une personne malade au vu d'un seul certificat médical émanant, le cas échéant, d'un médecin exerçant dans l'établissement. Dans ce cas, les certificats médicaux mentionnés aux deuxième et troisième alinéas de l'article L.3211-2-2 sont établis par deux psychiatres distincts.».
Enfin, en vertu de l’article L.3211-12-1 du code de la santé publique «I. L'hospitalisation complète d'un patient ne peut se poursuivre sans que le magistrat du siège du tribunal judiciaire, préalablement saisi par le directeur de l’établissement (…) ait statué sur cette mesure (…): 1° Avant l'expiration d'un délai de 12 jours à compter de l'admission (…).
II. La saisine mentionnée au I du présent article est accompagnée de l'avis motivé d'un psychiatre de l'établissement d'accueil se prononçant sur la nécessité de poursuivre l'hospitalisation complète.».
Il résulte des éléments figurant au dossier que l’intéressée, connue pour un trouble psychiatrique chronique ayant déjà nécessité de précédentes hospitalisations sans consentement – a été admise au centre hospitalier spécialisé [1] du fait d'une rupture de l'état antérieur avec propos délirants à thématique mystique (prétendue mission divine) et ésotérique (prétendue communication avec les défunts), insomnie sans fatigue depuis plusieurs jours, discours logorrhéiques diffluents et thymie sub-exaltée.
Les certificats médicaux exigés par les textes figurent au dossier, ils ont été établis dans les délais requis et contiennent des indications propres à répondre aux prescriptions légales.
L'avis médical motivé prévu par l'article L.3211-12-1 § II du code de la santé publique établi le 19 décembre 2024 relève que l'état mental de l'intéressée nécessite toujours des soins assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète car, malgré un bon contact et une bonne présentation (ce qui se confirme à l'audience de ce jour), l'humeur demeurait encore à cette date sub-exaltée avec logorrhée et idées délirantes mystiques très importants, de sorte qu'une sortie prématurée serait de nature à présenter des risques de rechute rapide.
Dans ces conditions, la prise en charge dans un cadre contenant et sécurisé s'impose encore, afin de garantir l'observance des soins, et le cas échéant la réadaptation du traitement, ce qui ne peut se faire qu'en milieu hospitalier. Le maintien de l'hospitalisation complète de Madame [P] s'avère par conséquent nécessaire pour stabiliser son état.
Dès lors, le maintien de l'hospitalisation complète de l'intéressée apparaît à ce jour justifié.
PAR CES MOTIFS
Statuant par mise à disposition au greffe le 23 Décembre 2024, par décision contradictoire rendue en premier ressort après débats en audience publique du 23 Décembre 2024,
Accorde l’aide juridictionnelle provisoire à Mme [J] [P],
Autorise le maintien de l’hospitalisation complète de Mme [J] [P],
Dit que la présente décision sera notifiée à :
Mme [J] [P], Me Pauline RAYMOND,
M. [S] [R]
Monsieur le Directeur du Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique [1],
Ministère public.
Dit que les dépens comprenant les frais d’expertise seront supportés par le Trésor Public, en application des dispositions de l’article R 93-2° du Code de Procédure Pénale.
Le Greffier, Le Juge,
Cette décision peut être frappée d’appel dans un délai de 10 jours à compter de la présente notification par déclaration motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de BORDEAUX - [Adresse 3]. Cette déclaration peut notamment être envoyée par courriel à cette adresse : [Courriel 2]
Le ministère public peut, dans tous les cas, interjeter appel dans le même délai.
N° RG : N° RG 24/04021 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z44K
Ordonnance en date du 23 Décembre 2024
Reçu notification de la présente le
Le patient
signature :
Reçu notification de la présente ordonnance le
le Directeur du Centre Hospitalier Spécialisé [1],
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de LILLE
[Localité 4]
☎ :[XXXXXXXX01]
N° RG 23/11836 - N° Portalis DBZS-W-B7H-X4SF
JUGEMENT
DU : 23 Décembre 2024
[B] [M]
[O] [R]
C/
S.A. COFIDIS VENANT AUX DROITS DU GROUPE SOFEMO
S.A.R.L. H.A.B 26
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
JUGEMENT DU 23 Décembre 2024
DANS LE LITIGE ENTRE :
DEMANDEUR(S)
Mme [B] [M]
née le 15 Avril 1975 à [Localité 7], demeurant [Adresse 2]
M. [O] [R]
né le 31 Janvier 1978 à [Localité 6], demeurant [Adresse 2]
représentée par Représentant : Me Jérémie BOULAIRE, avocat au barreau de DOUAI
ET :
DÉFENDEUR(S)
S.A. COFIDIS VENANT AUX DROITS DU GROUPE SOFEMO, dont le siège social est sis [Adresse 5], représentée par Me Xavier HELAIN, avocat au barreau d'ESSONNE
SELARL PIERRE MARTIN, es qualité de mandataire ad hoc de la S.A.R.L. H.A.B 26, [Adresse 3], non comparant
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DÉBATS À L'AUDIENCE PUBLIQUE DU 28 Octobre 2024
Magali CHAPLAIN, Juge, assisté(e) de Sylvie DEHAUDT, Greffier
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DU DÉLIBÉRÉ
Par mise à disposition au Greffe le 23 Décembre 2024, date indiquée à l'issue des débats par Magali CHAPLAIN, Juge, assisté(e) de Deniz AGANOGLU, Greffier
RG : 23/11836 PAGE
EXPOSE DU LITIGE
Suivant bon de commande n°006064 du 07 septembre 2011, [O] [R] a contracté auprès de la S.A.R.L H.A.B 26 une prestation relative à la fourniture et la pose d'une centrale photovoltaïque et d'un ballon thermodynamique pour un montant total TTC de 24 000 euros, dans le cadre d'un démarchage à domicile.
Le même jour, [O] [R] et [B] [M] ont souscrit une offre de crédit affecté auprès de la S.A Groupe Sofemo, d'un montant de 24 000 euros, au taux nominal de 6,45 % l'an, remboursable en 120 mensualités de 293,17 euros hors assurances facultatives, avec un différé de paiement de 11 mois.
La société Groupe Sofemo a fait l'objet d'une fusion absorption par la S.A Cofidis.
L’ouvrage a fait l’objet d’une réception sans réserve le 5 octobre 2011.
Par jugements du 7 février 2013 et du 15 décembre 2015, le tribunal de commerce de Lyon a respectivement prononcé la liquidation judiciaire de la société H.A.B 26, puis la clôture des opérations de liquidation judiciaire pour insuffisance d'actif.
Par ordonnance du 8 février 2022, le tribunal de commerce de Lyon a désigné la Selarl Pierre Martin en qualité de mandataire ad hoc de la société H.A.B 26.
Par actes d'huissiers des 2 et 8 août 2023, [O] [R] et [B] [M] ont respectivement fait assigner la Selarl Pierre Martin ès qualités de mandataire ad hoc de la société H.A.B 26 et la SA Cofidis devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Lille aux fins notamment de voir prononcer la nullité des contrats de vente et de crédit affecté et condamner les sociétés défenderesses au paiement de diverses sommes d'argent.
L'affaire a été appelée à l'audience du 12 février 2024 lors de laquelle les parties, représentées par leur conseil, à l'exception de la Selarl Pierre Martin ès qualités de mandataire ad hoc de la société H.A.B 26, ont accepté de soumettre la procédure à l'article 446-2 du code de procédure civile et un calendrier de procédure a été établi fixant l'audience de plaidoiries au 28 octobre 2024.
A cette audience, les parties, représentées par leur conseil, se sont expressément référés à leurs dernières écritures déposées à l'audience et visées par le greffe.
[O] [R] et [B] [M] demandent au juge des contentieux de la protection de :
les déclarer recevables en leurs prétentions,prononcer la nullité du contrat de vente,par conséquent, prononcer la nullité du contrat de prêt affecté,dire que la S.A Cofidis, venant aux droits du Groupe Sofemo, a commis une faute dans le déblocage des fonds devant la priver de sa créance de restitution du capital emprunté,condamner la société Cofidis, venant aux droits du Groupe Sofemo, à leur payer les sommes suivantes :24 000 euros correspondant à l'intégralité du prix de vente de l'installation,11 087,48 euros correspondant aux intérêts conventionnels et frais payés par eux en exécution du prêt souscrit,5 000 euros au titre du préjudice moral,4 000 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile,
En tout état de cause :
prononcer la déchéance du droit aux intérêts contractuels du prêteur,condamner la S.A Cofidis, venant aux droits du Groupe Sofemo, à leur verser l’ensemble des intérêts versés par eux au titre de l’exécution normale du contrat de prêt affecté et lui enjoindre de produire un nouveau tableau d’amortissement expurgés desdits intérêts,débouter la S.A Cofidis et la société H.A.B 26 de l'intégralité de leurs demandes,condamner la société Cofidis, venant aux droits du Groupe Sofemo, aux dépens de l'instance.
La SA Cofidis sollicite du juge de :
A titre principal,
déclarer Monsieur [R] et Madame [M] irrecevables et subsidiairement mal fondés en leurs demandes,en conséquence, les débouter de l’intégralité de leurs demandes,
A titre subsidiaire, en cas de nullité des contrats :
la condamner à restituer aux emprunteurs uniquement les intérêts et frais perçus,à titre subsidiaire, si le tribunal estime que les emprunteurs subissent un préjudice, la priver de la somme de 1 000 euros,condamner solidairement Monsieur [R] et Madame [M] à lui rembourser le capital d'un montant de 23 000 euros, au taux légal à compter du jugement à intervenir,en tout état de cause :condamner solidairement Monsieur [R] et Madame [M] à lui payer une indemnité d'un montant de 1 500 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile, outre les dépens.
La Selarl Pierre Martin ès qualités de mandataire ad hoc de la société H.A.B 26 n'était pas présente ni représentée.
Pour un plus ample exposé des prétentions et moyens des parties et en application de l'article 455 du code de procédure civile, il sera renvoyé à leurs écritures respectives déposées à l'audience du 28 octobre 2024.
A l'issue de l'audience, la décision a été mise en délibéré au 23 décembre 2024 par mise à disposition au greffe.
MOTIFS DE LA DECISION
Sur la fin de non-recevoir tirée de la prescription :
Sur l'action en nullité du contrat principal :
Selon l'article 2224 du Code civil, les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer.
Le point de départ du délai de prescription d'une action commence à courir à compter du moment où son auteur a pris connaissance des faits, ou a décelé les erreurs lui permettant de l'exercer.
Aux termes de l'article 2241 du même code, la demande en justice, même en référé, interrompt le délai de prescription ainsi que le délai de forclusion.
Il ressort des dispositions de l'article 9 du code de procédure civile qu'il incombe à chaque partie de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention.
En l'espèce, l'action en nullité du contrat de fourniture et de pose d'une installation photovoltaïque diligentée par Monsieur [R] et Madame [M] a un double fondement : le dol et les irrégularités au regard du formalisme imposé par le code de la consommation affectant le bon de commande.
Sur le moyen pris du dol :
Le délai de l'action en nullité ne court, en cas d'erreur ou de dol, que du jour où ils ont été découverts en application de l’ancien article 1304 du code civil dans sa rédaction résultant de la loi n°2007-308 du 5 mars 2007 applicable au présent contrat.
Monsieur [R] et Madame [M] soutiennent qu'ils ont été trompés par la S.A.R.L H.A.B 26 lors de la conclusion du contrat de vente au motif que les performances énergétiques et la rentabilité de l'installation qu'elle leur avait promises ne sont pas atteintes, que l'installation ne s'autofinance pas dans la mesure où les revenus liés à la revente d'électricité ne couvrent pas les mensualités d'emprunt, ces éléments qui relèvent des caractéristiques essentielles d'une installation photovoltaïque étant nécessairement entrés dans le champ contractuel.
Ils invoquent une faute de la société Cofidis pour avoir participé au dol en consentant un crédit à partir d'imprimés-type délivrés aux démarcheurs et en instaurant un différé de paiement de onze mois pour augmenter la croyance en l'existence d'un système auto-financé.
La banque leur oppose la prescription affectant ces demandes, ayant selon elle couru depuis la première voire la deuxième facture de production.
Le point de départ du délai de prescription, consistant en la découverte du dol allégué, résultant de pratiques commerciales trompeuses et d'une promesse mensongère de rentabilité et d'autofinancement doit, en l'espèce, être fixé à la date d’émission de la première facture de revente d'électricité.
Monsieur [R] et Madame [M] font valoir que la première facture de production d'électricité ne leur permettait pas de vérifier le fonctionnement de l'installation dans des conditions de production optimales en l'absence de toute information sur la productivité donnée par le vendeur avant la signature du contrat. Ils estiment que ce n'est qu'après plusieurs années de production qu'ils ont pu avoir une connaissance effective et concrète de la rentabilité de leur installation.
Toutefois, d'une part, il ne résulte pas de l’examen du bon de commande, qui a seul valeur contractuelle, la preuve d’une promesse de rentabilité voire d’autofinancement du vendeur à l’égard des acheteurs dans le cadre de son démarchage. D'autre part, si Monsieur [R] et Madame [M] allèguent qu'il appartenait au vendeur de leur présenter la rentabilité de son produit, et de les en informer exactement, ce en quoi ce dernier a été défaillant, mais alors que la rentabilité de l'installation n'était pas intégrée au champ contractuel, force est de constater que les requérants pouvaient parfaitement se rendre compte dès la première année d'utilisation de l'installation par un simple calcul du coût annuel du crédit et en le comparant au montant de la première facture annuelle de revente d'électricité, que l'installation ne pourrait pas s'autofinancer.
La découverte du dol allégué doit en effet être considérée comme acquise dès l'émission de la première facture de revente d'électricité qui date en principe de l’année suivant la signature du contrat d’achat avec ERDF, cette première facture révélant au consommateur la rentabilité de l'installation et les économies d'énergie générées par elle. En l'espèce, Monsieur [R] et Madame [M] communiquent les factures de revente d’électricité pour la période du 10 octobre 2013 au 10 octobre 2019. Ils pouvaient donc se rendre compte de la tromperie du vendeur sur la rentabilité et l’autofinancement de l’installation dès la première facture émise le 12 octobre 2014.
Par suite, en l'absence de contestation quant au fonctionnement et au raccordement de l'installation, il y a lieu de considérer que l'action en nullité pour dol introduite les 2 et 8 août 2023 est prescrite.
Sur le moyen pris de la non-conformité du contrat au formalisme imposé par le code de la consommation :
En principe la prescription commence à courir à compter du jour où l'acte irrégulier a été signé.
S'agissant de l'action en nullité du contrat de vente pour non-respect des dispositions du code de la consommation, le point de départ du délai est donc le jour de la signature du bon de commande lorsque l’examen de la teneur de la convention permet de constater l’irrégularité.
En l'espèce, le contrat de vente conclu entre Monsieur [R] et Madame [M] et la S.A.R.L H.1.B 26 a été conclu le 7 septembre 2011.
Nonobstant l'obligation de vérification de la régularité du contrat financé au moyen du crédit affecté pesant sur la S.A Cofidis, les demandeurs ne peuvent invoquer leur qualité de consommateur et une méconnaissance du droit applicable pour faire échec à cette prescription.
Monsieur [R] et Madame [M] ainsi que la S.A Cofidis produisent une photocopie du bon de commande n°006064 qui ne reproduit pas ni les conditions générales de vente, ni les articles L.121-23 à L.121-26 du code de la consommation dans leur rédaction en vigueur à la date du contrat.
Le bon de commande contient une mention figurant au-dessus de la signature de l’acquéreur, selon laquelle celui-ci reconnaît avoir reçu et pris connaissance des conditions générales de vente et des articles L121-23 à L121-26 du code de la consommation figurant au verso du bon de commande dont il a reçu un exemplaire muni du bordereau de rétractation.
Or, selon la jurisprudence de la Cour de justice de l'Union européenne, une clause type figurant dans un contrat de crédit ne compromet pas l'effectivité des droits reconnus par la directive 2008/48/CE du Parlement européen et du Conseil du 28 avril 2008 concernant les contrats de crédit aux consommateurs si, en vertu du droit national, elle implique seulement que le consommateur atteste de la remise qui lui a été faite du document concerné, qu'une telle clause constitue un indice qu'il incombe au prêteur de corroborer par un ou plusieurs éléments de preuve pertinents et que le consommateur doit toujours être en mesure de faire valoir qu'il n'a pas été destinataire de ce document ou que celui-ci ne permettait pas au prêteur de satisfaire aux obligations lui incombant.
En l'occurrence, force est de constater que l’exemplaire du bon de commande produit tant par les requérants que par la banque ne reproduit pas les dispositions légales susvisées au verso et que la clause par laquelle l’emprunteur reconnaît avoir pris connaissance des dispositions des articles L121-23 à L121-26 du code de la consommation n’est pas corroborée par d'autres éléments complémentaires permettant de vérifier que le vendeur a bien donné à [O] [R] les informations prévues par ces articles.
Il en résulte que cette clause litigieuse ne suffit pas à faire la preuve de la remise effective d’un bon de commande comportant la reproduction des articles du code de la consommation dont les demandeurs allèguent qu'ils ont été violés.
Dans ces circonstances particulières, on peut admettre que Monsieur [R] n'était pas un consommateur avisé en l'absence de la reproduction en caractères lisibles sur le bon de commande des dispositions du code de la consommation afférentes aux mentions obligatoires et qu'il n'a donc pas eu connaissance des vices du bon de commande invoqués dès sa signature ,soit le 07 septembre 2011.
Par suite, le point de départ du délai de prescription ne peut être fixé à la date de signature du contrat et la SA Cofidis ne démontre pas que les emprunteurs ont eu connaissance des irrégularités affectant le bon de commande plus de cinq ans avant l’assignation en justice.
Il ressort au contraire des pièces du dossier que Monsieur [R] et Madame [M] ont fait part à la banque d’un certain nombre d’anomalies affectant le contrat de vente par courrier du 19 octobre 2020, cette date constituant le point de départ du délai de prescription.
Il s’ensuit que l'action en nullité fondée sur la non-conformité du bon de commande au formalisme du code de la consommation applicable en matière de démarchage à domicile, introduite suivant exploit introductif d’instance délivré les 8 et 11 août 2023, n'est pas prescrite.
Sur l'action en responsabilité dirigées contre la banque :
Monsieur et Madame Monsieur [R] et Madame [M] agissent en responsabilité contre le banquier dispensateur de crédit à qui ils reprochent d'avoir commis une première faute en débloquant les fonds alors que le bon de commande était affecté d'irrégularités au regard des règles du code de la consommation applicables au démarchage à domicile et une seconde faute en ayant débloqué les fonds sans avoir vérifié l'exécution complète du contrat.
La société Cofidis oppose que l'action en responsabilité formée par les emprunteurs est prescrite pour n'avoir pas été engagée dans les cinq ans suivant la signature de l’attestation de livraison intervenue le 5 octobre 2011 ou le paiement de la première échéance de l'emprunt en octobre 2012.
Il est rappelé qu'aux termes de l'article 2224 du code civil, les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits permettant de l'exercer.
La prescription d'une action en responsabilité contractuelle ne court qu'à compter de la réalisation du dommage ou de la date à laquelle il s'est révélé à la victime si celle-ci établit qu'elle n'en avait pas connaissance.
Le dommage résultant de la faute de la banque dans le déblocage des fonds sans avoir vérifié la régularité formelle du contrat de vente et son exécution complète, à la supposer avérée, consiste pour l'emprunteur à devoir rembourser le crédit suite au déblocage fautif des fonds.
Nonobstant l'obligation de vérification de la régularité du contrat financé au moyen du crédit affecté pesant sur la société Groupe Sofemo, aux droits de laquelle vient la S.A Cofidis, le point de départ du délai de prescription se situe au jour de la libération des fonds ou au plus tard, en l'absence de connaissance de la date de déblocage des fonds par Monsieur [R] et Madame [M] au jour du paiement de la première échéance de remboursement.
Ensuite, le principe d'effectivité des droits du consommateur issus du droit de l'obligation de l'Union européenne, lequel impose uniquement que les dispositions du droit interne ne doivent pas rendre impossible ou excessivement difficile l’exercice des droits conférés par l’ordre juridique de l’Union européenne. Or, le point de départ du délai de prescription ainsi fixés au vu des pièces aux débats et la durée du délai de prescription ne portent pas atteinte au principe d'effectivité des droits du consommateur issus du droit de l'obligation de l'Union européenne.
Sur ce, le déblocage des fonds est intervenu le 11 octobre 2011 selon l'historique de compte produit par la société Cofidis.
L'exploit introductif ayant été délivré à la société Cofidis le 8 août 2023, plus de 5 années après la libération des fonds par la banque, l'action en responsabilité fondée sur la faute dans le déblocage des fonds est prescrite.
En revanche, l’action en responsabilité contre l’établissement bancaire qui a participé aux manœuvres dolosives est prescrite, le point de départ du délai de prescription de cinq ans se situant à la date de la première facture émise le 12 octobre 2014.
Sur l'action en déchéance du droit aux intérêts contractuels :
En application de l’article L 311-48 du code de la consommation dans sa version applicable en l’espèce, le prêteur qui ne respecte pas certaines exigences du code de la consommation lors de la souscription du crédit est déchu du droit aux intérêts contractuels.
Le couple a la qualité de demandeur principal dans la présente instance et aucune demande en paiement au titre du contrat de crédit affecté n'est formée à son encontre par la S.A Cofidis.
Le prononcé de la déchéance du droit aux intérêts contractuels et la demande subséquente de remboursement des intérêts et frais versés constituent des prétentions soumises à la prescription quinquennale, dont le point de départ se situe au jour de l'acceptation de l'offre de crédit, soit en l'espèce, le 7 septembre 2011.
Monsieur [R] et Madame [M] seront donc également déclarés irrecevables à agir en déchéance du droit aux intérêts contractuels du prêteur.
En conséquence, l'intégralité des demandes formées par les requérants contre la S.A.R.L H.A.B 26 et la S.A Cofidis, venant aux droits de la société Groupe Sofemo, doit être déclarée irrecevable, à l’exception de la demande de nullité du contrat de vente tirée du non-respect du formalisme du code de la consommation.
Sur la nullité du contrat de vente tirée du non-respect du formalisme du code de la consommation
Selon l'article L121-23 du code de la consommation dans sa version applicable au litige, les opérations visées à l'article L. 121-21 doivent faire l'objet d'un contrat dont un exemplaire doit être remis au client au moment de la conclusion de ce contrat et comporter, à peine de nullité, les mentions suivantes :
1° Noms du fournisseur et du démarcheur ;
2° Adresse du fournisseur ;
3° Adresse du lieu de conclusion du contrat ;
4° Désignation précise de la nature et des caractéristiques des biens offerts ou des services proposés ;
5° Conditions d'exécution du contrat, notamment les modalités et le délai de livraison des biens, ou d'exécution de la prestation de services ;
6° Prix global à payer et modalités de paiement ; en cas de vente à tempérament ou de vente à crédit, les formes exigées par la réglementation sur la vente à crédit, ainsi que le taux nominal de l'intérêt et le taux effectif global de l'intérêt déterminé dans les conditions prévues à l'article L. 313-1 ;
7° Faculté de renonciation prévue à l'article L. 121-25, ainsi que les conditions d'exercice de cette faculté et, de façon apparente, le texte intégral des articles L. 121-23, L. 121-24, L. 121-25 et L. 121-26.
En vertu de l’article L121-24 du code de la consommation dans sa version applicable au litige, le contrat visé à l'article L. 121-23 doit comprendre un formulaire détachable destiné à faciliter l'exercice de la faculté de renonciation dans les conditions prévues à l'article L. 121-25. Un décret en Conseil d'Etat précisera les mentions devant figurer sur ce formulaire.
En l'espèce, le bon de commande signé par Monsieur [R] le 7 septembre 2011 porte sur la fourniture et la pose d’un ballon thermodynamique et d’un système solaire photovoltaïque d’une puissance de 2,96 kwc en intégration de toiture, pour la revente à EDF au tarif maximum, le raccordement étant à la charge du client.
Il ressort de ces éléments que les caractéristiques essentielles des biens sont insuffisamment précises pour permettre aux consommateurs d’en vérifier la conformité avec le matériel installé et, le cas échéant, de comparer l’offre de la société H.A.B 26 avec les offres concurrentes pendant le délai légal de rétractation, en ce que, notamment, la marque, le modèle et le nombre de panneaux solaires ne sont pas indiqués, de même que la marque et le modèle du ballon thermodynamique.
Le bon de commande litigieux contrevient donc aux dispositions protectrices du consommateur.
Dans la mesure où ces nullités sont d'ordre public, il n'y a pas lieu d'apprécier si les irrégularités qu'elles sanctionnent ont été déterminantes du consentement des acquéreurs.
Partant, et sans qu'il soit besoin d'examiner les autres griefs, le bon de commande n°006064 encourt la nullité.
Il convient en conséquence de prononcer la nullité du contrat de vente n°006064 conclut entre Monsieur [R] et la S.A.R.L H.A.B 26.
Sur l'annulation du crédit accessoire
En application du principe de l'interdépendance des contrats constatée par l'article L.312-55 du code de la consommation, le contrat de crédit est résolu ou annulé de plein droit lorsque le contrat en vue duquel il a été conclu est lui-même judiciairement résolu ou annulé.
Il y a lieu en conséquence de constater la nullité de plein droit du contrat de crédit affecté conclu entre [O] [R] et [B] [M], d’une part, et la société Cofidis, d’autre part, en application des dispositions susvisées.
Sur les conséquences de la nullité des contrats
La nullité emporte l'effacement rétroactif du contrat qui est réputé ne jamais avoir existé. Elle a pour effet de remettre les parties dans l'état antérieur à la conclusion de ce contrat.
La nullité du contrat de vente emporte de plein droit la restitution du prix par le vendeur contre la restitution du bien vendu.
La nullité du contrat de crédit emporte de plein droit la restitution du capital emprunté, sauf si l'emprunteur établit l'existence d'une faute du prêteur et d'un préjudice consécutif à cette faute, et celle de l’ensemble des sommes versées par les emprunteurs au titre de l'exécution du contrat de crédit.
S'agissant du contrat de vente :
Compte tenu de la clôture de la procédure de liquidation judiciaire ouverte à l’encontre de la S.A.R.L H.A.B 26 par jugement du 15 décembre 2015, la remise de la société venderesse et des requérants dans l’état antérieur à la conclusion du contrat de fourniture et pose de l’installation photovoltaïque et de l'optimiseur de puissance n’est plus possible. Les acquéreurs pourront dès lors disposer du matériel installé. En revanche, ils ne pourront pas solliciter la restitution du prix payé par eux, soit la somme de 24 0000 euros, par la société S.A.R.L H.A.B 26.
Sur le contrat de prêt :
Il est admis que l'annulation d'un contrat de crédit affecté, en conséquence de celle du contrat constatant la vente ou la prestation de services qu'il finance, emporte pour l'emprunteur l'obligation de restituer au prêteur le capital prêté. Cependant, le prêteur qui a versé les fonds sans s'être assuré, comme il y était tenu, de la régularité formelle du contrat principal ou de sa complète exécution, peut être privé en tout ou partie de sa créance de restitution, dès lors que l'emprunteur justifie avoir subi un préjudice en lien avec cette faute.
[O] [R] et [B] [M] invoquent une faute de la société Cofidis pour avoir participé au dol en consentant un crédit à partir d'imprimés-type délivrés aux démarcheurs et en instaurant un différé de paiement de onze mois pour augmenter la croyance en l'existence d'un système auto-financé, et pour avoir débloqué les fonds sur la base d'un bon de commande atteint d'irrégularités, sans aucune vérification.
Dans un premier temps, il ne peut être reproché à la banque d'avoir fourni des imprimés de crédit affecté aux démarcheurs alors qu'il n'est ni soulevé, ni à fortiori établi, que les imprimés de crédit affecté Cofidis seraient atteints d'irrégularités. De la même façon, le choix de prévoir un différé de paiement de la première échéance de six mois ne peut être considéré comme étant une stratégie de la banque pour entretenir la croyance des emprunteurs que leur installation serait rentable et auto-financée, en l'absence de tout élément corroborant ces assertions.
Dans un second temps, il appartenait à la banque de s'assurer de la validité formelle du bon de commande, avant de débloquer les fonds, et ce d'autant qu'en l'espèce l'irrégularité était facile à déceler, en l'absence notamment d'indication de la marque et du modèle des panneaux solaires et du ballon thermodynamique sur le bon de commande.
En conclusion, la seule faute commise par la banque concerne un défaut de vérification de la régularité du bon de commande.
Or, il résulte des développements précédents que l’action en responsabilité contre la S.A Cofidis à raison de la faute commise par la banque qui a libéré les fonds sans avoir vérifié la régularité formelle du contrat de vente est prescrite pour avoir été engagée plus de cinq ans après le déblocage des fonds, de sorte que la faute du prêteur dans le déblocage des fonds ne peut être retenue pour le priver de sa créance de restitution, peu important que la société venderesse ait par la suite été placée en liquidation judiciaire.
Par conséquent, il n’y a pas lieu de priver la S.A. Cofidis de son droit de recouvrer le capital de sa créance.
Sur le montant des sommes dues :
Compte tenu du principe des restitutions réciproques découlant de la nullité du contrat de crédit, la S.A Cofidis est tenue de restituer à 11 087,48 les intérêts et frais qu'ils ont versés au titre du prêt annulé.
Dès lors et afin de remettre les parties en l'état, il y a lieu de condamner la S.A. Cofidis à restituer la somme de 11 087,48 euros au titre des intérêts et frais réglés selon l’historique de compte produit par le prêteur.
Sur les demandes accessoires
Aux termes de l'article 696 du code de procédure civile, la partie perdante est condamnée aux dépens à moins que le juge, par décision motivée, n'en mette la totalité ou une fraction à la charge d'une autre partie.
Suivant l'article 700 du même code, le juge condamne la partie qui succombe ou qui perd son procès à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Dans tous les cas, le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à cette condamnation.
En l'espèce, la S.A. Cofidis, qui succombe principalement en raison de l'annulation du contrat de crédit affecté, sera condamnée aux dépens ainsi qu'à verser aux requérants la somme de 1 000 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile. La demande de la S.A. Cofidis au titre de l’article 700 du code de procédure civile sera rejetée.
Aux termes de l'article 514 du code de procédure civile, les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire à moins que la loi ou la décision rendue n'en dispose autrement.
En l'espèce, il sera rappelé que l’exécution provisoire de la présente décision est de droit.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant après débats publics, par jugement réputé contradictoire, rendu en premier ressort, et mise à disposition au greffe,
Déclare irrecevable l'ensemble des demandes de [O] [R] et [B] [M] dirigées contre la S.A.R.L H.A.B 26 prise en la personne de son liquidateur judiciaire et la société anonyme Cofidis, venant aux droits de la société anonyme Groupe Sofemo, à l'exclusion de celles en nullité du contrat principal tirée du non-respect du formalisme du code de la consommation et du contrat de crédit affecté,
Prononce la nullité du contrat de vente conclu le 7 septembre 2011 entre [O] [R] et la S.A.R.L H.A.B 26 suivant bon de commande n°2006064 ;
Constate la nullité du contrat de crédit affecté conclu le 7 septembre 2011 entre [O] [R] et [B] [M], d’une part, et la SA Cofidis, d’autre part ;
Dit que la SA Cofidis n’est pas privée de sa créance de restitution du capital emprunté ;
Condamne la SA Cofidis à payer à [O] [R] et [B] [M] la somme de 11 087,48 euros en restitution des intérêts et frais versés par eux au titre de l’exécution du contrat de crédit ;
Rejette les demandes pour le surplus ;
Condamne la SA Cofidis à payer à [O] [R] et [B] [M] la somme de 1 000 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile et la Deboute de sa demande formée au titre des frais non répétibles ;
Condamne la SA Cofidis aux dépens de l'instance ;
Rappelle que l’exécution provisoire est de droit.
Le Greffier, Le Juge,
D.AGANOGLU M.CHAPLAIN | false | null | [] | {} |
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"24/01934"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MEAUX
──────────
ORDONNANCE
statuant sur la poursuite d’une mesure d’isolement
Dossier N° RG 24/01934 - N° Portalis DB2Y-W-B7I-CDZDI - M. [I] [U]
Ordonnance du 23 décembre 2024
Minute n° 24/ 1093
AUTEUR DE LA SAISINE :
Le DIRECTEUR DU CENTRE HOSPITALIER de [Localité 4],
agissant par agissant par M. [X] [P] , directeur du grand hôpital de l’est francilien
élisant domicile en cette qualité au centre hospitalier de [Localité 4] :
[Adresse 3],
PERSONNE FAISANT L’OBJET DES SOINS :
M. [I] [U]
né le 28 Septembre 2002 à [Localité 5]
demeurant [Adresse 1]
actuellement hospitalisé au centre hospitalier de [Localité 4],
PARTIE JOINTE :
Monsieur le PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE
près le tribunal judiciaire de MEAUX,
ayant domicile élu au palais de justice de Meaux :
[Adresse 2]
Nous, Stéphanie PIESSAT, magistrat du siège du tribunal judiciaire de Meaux, assistée de Laurence MATHIEU-VANDEWOORDE, greffier, avons rendu la présente ordonnance.
Vu les articles L. 3222-5, L. 3211-12, L. 3211-12-5, R. 3211-34 à R. 3211-45 du code de la santé publique,
Vu la mesure de soins psychiatriques sans consentement sur demande d’un tiers en urgence en date du 10 décembre 2024 dont fait l’objet M. [I] [U],
Vu la requête du directeur du centre hospitalier de [Localité 4] en date du 23 décembre 2024 aux fins de maintien de la mesure d’isolement de M. [I] [U], reçue et enregistrée au greffe le 23 décembre 2024 à 14H37,
Vu les pièces transmises à l’appui de la requête par le directeur du centre hospitalier de [Localité 4] reçues au greffe le 23 décembre 2024 à 14H37 en application des dispositions de l’article R. 3211-34 du code de la santé publique,
M. [I] [U] a fait l’objet d’une mesure d’isolement à compter du 11 décembre 2024 à 00h00, mesure dont le maintien a été autorisé par ordonnances du juge du siège désigné à cet effet prononcée par mise à disposition au greffe le 13 décembre 2024, puis le 17 décembre 2024 à 16h42, et mesure qui a été renouvelée par décisions médicales successives dont la dernière en date du 23 décembre 2024 à 12 heures pour les motifs suivants : état d’agitation/décompensation psychotique grave et déambulation nocturne avec risque sexuel secondaire.
Au vu de l’ensemble des éléments de la procédure, il apparaît que les prescriptions de l’article L. 3222-5-1 du code de la santé publique ont été respectées et que la mesure d’isolement débutée le 11 décembre 2024 à 00h00 et renouvelée de manière exceptionnelle par tranches de 12h est justifiée dès lors qu’au vu des éléments médicaux susvisés, le danger de dommage immédiat ou imminent pour M. [I] [U] et pour autrui est caractérisé et que seule une mesure d’isolement permet de l’éviter, cette mesure apparaissant adaptée, nécessaire et proportionnée,
[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS,
Statuant par ordonnance susceptible d’appel, prononcée publiquement par sa mise à disposition au greffe le 23 décembre 2024 à 15h18,
AUTORISONS le maintien de la mesure d’isolement de M. [I] [U] ;
LAISSONS les dépens à la charge de l'Etat.
Le greffier Le juge | false | null | [] | {} |
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"24/02333"
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D'ORLÉANS
DÉCISION DU 23 DECEMBRE 2024
Minute N°
N° RG 24/02333 - N° Portalis DBYV-W-B7I-GXI7
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Xavier GIRIEU, Vice-Président au Tribunal judiciaire d'ORLÉANS chargé des contentieux de la protection ;
GREFFIER : Sophie MARAINE
DEMANDERESSE :
Société 3F CENTRE VAL DE LOIRE, dont le siège social est sis : [Adresse 3] – (réf dette 507615/6201L-0169 ) - [Localité 7], Représentée par Mme [U], munie d'un pouvoir écrit.
DÉFENDERESSES :
Madame [L] [X], née le 1er Mai 1984 à [Localité 5] (REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE), demeurant : [Adresse 1], Comparante en personne.
(dossier 123056475 [Y] [T])
TRESORERIE [Localité 7] AMENDE, dont le siège social est sis : [Adresse 2] - (dette LEMB84122AA) - [Localité 7], Non Comparante, Ni Représentée.
TRESORERIE HOSPITALIERE, dont le siège social est sis : [Adresse 6], Non Comparante, Ni Représentée.
Association APAJH (exerçant la mesure de protection auprès de Mme [X] [L]), dont le siège social est sis : [Adresse 4], Représentée par Mme [F], tutrice.
A l'audience du 8 Novembre 2024, les parties ont comparu comme il est mentionné ci-dessus et l'affaire a été mise en délibéré à ce jour.
Copies délivrées aux parties le :
à :
EXPOSE DU LITIGE
Par déclaration enregistrée le 22 décembre 2023, Madame [L] [X], née le 1er mai 1984 à [Localité 5] (CENTRAFRIQUE), a saisi la Commission de surendettement des particuliers du Loiret d’une demande tendant au traitement de sa situation de surendettement.
Dans sa séance du 25 janvier 2024, la Commission de surendettement des particuliers a, après avoir constaté sa situation de surendettement, déclaré son dossier recevable.
Puis elle a, le 28 mars 2024, décidé d'imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
Suivant courrier recommandé avec avis de réception, la SA d’HLM 3F CENTRE VAL DE LOIRE a contesté les mesures imposées. Le créancier fait remarquer qu’il a deux créances à l’égard de Madame [L] [X], celle-ci ayant bénéficié d’un relogement en mars 2023. Il indique s’opposer à tout effacement de ses créances et fait valoir que la situation de Madame [X] a évolué depuis le dépôt de son dossier de surendettement, puisqu’elle a repris une activité professionnelle depuis le mois de décembre 2023. Il estime qu’elle ne se trouve pas dans une situation irrémédiablement compromise, ayant un revenu fixe et réglant son loyer outre une somme de 15 euros relative à la dette de son précédent logement. Il demande qu’un plan de remboursement soit mis en place.
Le dossier de Madame [L] [X] a été transmis par la Commission au juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire d'Orléans le 21 mai 2024 et reçu le 28 mai 2024.
Madame [L] [X] et ses créanciers ont été convoqués par lettre recommandée avec avis de réception du 5 juin 2024 pour l'audience du 5 juillet 2024.
L’affaire a été renvoyée d’office lors de la première audience, le créancier ayant préalablement écrit pour solliciter ce renvoi et aucune partie n’étant présente.
A la deuxième audience, qui s’est tenue le 20 septembre 2024, un nouveau renvoi a été ordonnée, afin de convoquer Madame [X] à la bonne adresse et pour informer son curateur de la procédure de surendettement.
La convocation du curateur a de nouveau été ordonnée le 18 octobre 2024 et l’affaire renvoyée au 8 novembre 2024.
A cette dernière audience, la SA d’HLM 3F CENTRE VAL DE LOIRE, représentée avec pouvoir par Madame [O] [U], employée, a comparu et a maintenu les termes de sa contestation. Elle a actualisé ses créances aux sommes de 4 730,07 euros et 476,90 euros.
Madame [L] [X] a comparu, assistée de son curateur, l’association APAJH 45, représentée par Madame [F]. Elle a indiqué avoir déjà fait l’objet d’un dossier de surendettement, ayant entraîné un effacement de précédentes dettes en 2018. Elle a confirmé qu’elle travaillait désormais dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée, depuis le mois de février 2024, à mi-temps. Elle a actualisé sa situation, ses ressources et ses charges et a remis les justificatifs à l’appui de ses déclarations. Elle a évoqué auprès du bailleur le fait que le logement qu’elle occupait était humide et contenait des moisissures.
La question de la recevabilité de la contestation a été mise d'office dans les débats à l'audience.
Aucun autre créancier n'a comparu. En revanche, le créancier suivant a écrit, ce qui a été abordé à l’audience :
la Trésorerie hospitalière départementale d’[Localité 7] a mentionné une créance de 136 euros.
La décision a été mise en délibéré à la date du 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes de l’article L 711-1 du Code de la consommation, le bénéfice des mesures de traitement des situations de surendettement est ouvert aux personnes physiques de bonne foi. La situation de surendettement est caractérisée par l'impossibilité manifeste de faire face à l'ensemble de ses dettes non professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir. Le seul fait d'être propriétaire de sa résidence principale dont la valeur estimée à la date du dépôt du dossier de surendettement est égale ou supérieure au montant de l'ensemble des dettes non-professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir ne fait pas obstacle à la caractérisation de la situation de surendettement.
L'impossibilité de faire face à un engagement de cautionner ou d'acquitter solidairement la dette d'un entrepreneur individuel ou d'une société caractérise également une situation de surendettement.
En application de l’article L 741-1, si l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement fait apparaître que le débiteur se trouve dans la situation irrémédiablement compromise définie au 2e alinéa de l’article 724-1 et ne possède que des biens mentionnés au 1re du même article L 724-1, la commission impose un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
L’article L 724-1 prévoit que lorsqu’il ressort de l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement que les ressources ou l’actif réalisable du débiteur le permettent, la commission prescrit des mesures de traitement dans les conditions prévues aux articles L 732-1, L 733-1, L 733-4 et L 733-7.
Lorsque le débiteur se trouve dans une situation irrémédiablement compromise caractérisée par l’impossibilité manifeste de mettre en œuvre des mesures de traitement mentionnées au 1er alinéa, la commission peut, dans les conditions du présent livre :
- soit imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire si elle constate que le débiteur ne possède que des biens meublants nécessaires à la vie courante et des biens non professionnels indispensables à l’exercice de son activité professionnelle, ou que l’actif n’est constitué que de biens dépourvus de valeur marchande ou dont les frais de vente seraient manifestement disproportionnés au regard de leur valeur vénale ;
- soit saisir, si elle constate que le débiteur n’est pas dans la situation mentionnée au 1°, avec l’accord du débiteur, le juge des contentieux de la protection aux fins d’ouverture d’une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire ;
L’article L 741-4 prévoit qu’une partie peut contester devant le juge des contentieux de la protection, dans un délai fixé par décret (30 jours), le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire recommandé par la commission.
Enfin, l’article L 741-6 prévoit que s'il constate que le débiteur se trouve dans la situation mentionnée au 1° de l'article L 724-1, le juge prononce un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire qui emporte les mêmes effets que ceux mentionnés à l'article L 741-2.
Les créances dont les titulaires n'auraient pas formé tierce opposition dans un délai fixé par décret sont éteintes. Cependant, dans ce cas, les dettes sont arrêtées à la date du jugement prononçant le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
S'il constate que le débiteur se trouve dans la situation visée au 2° de l'article L. 724-1, le juge ouvre, avec l'accord du débiteur, une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire.
S'il constate que la situation du débiteur n'est pas irrémédiablement compromise, il renvoie le dossier à la commission.
1. Sur la recevabilité du recours :
La notification des mesures à la SA d’HLM 3F CENTRE VAL DE LOIRE a été réalisée le 4 avril 2024.
Le créancier a ensuite envoyé un courrier recommandé avec avis de réception pour contester la décision le 11 avril 2024, soit moins de 30 jours après la notification.
En conséquence, la contestation est recevable en la forme.
2. Sur le bien fondé de la mesure de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire :
En l’espèce, la présomption de bonne foi dont bénéficie Madame [L] [X] n’a pas été remise en cause à l’audience.
Madame [L] [X] est célibataire. Elle a un enfant à charge. Elle travaille à temps-partiel dans le cadre d’un contrat à durée indéterminée, comme agent de soins. Elle perçoit également une aide au logement (APL).
Madame [L] [X] ne paie pas d'impôt sur ses revenus. Le montant de son loyer sera actualisé. Les trois forfaits repris ci-dessous ont vocation à couvrir tous les besoins de la vie quotidienne, ainsi que les frais liés à l'habitation de Madame [L] [X] et de son enfant. Le forfait de base regroupe ainsi l'ensemble des dépenses courantes en matière alimentaire, d'habillement, d'hygiène, mais également certains frais de santé, de transports et dépenses quotidiennes. Les dépenses courantes inhérentes à l'habitation, telles que l'eau, l'électricité, la téléphonie, l'assurance habitation, sont comprises dans le forfait habitation. Les frais de chauffage sont inclus dans le troisième forfait. Ces forfaits ont été actualisés au niveau national au début de l'année 2024, afin de tenir compte de l'évolution du coût de la vie.
Le coût de la mesure de curatelle, ainsi que le remboursement mis en place au titre d’amendes, seront indiqués dans les charges.
RESSOURCES :
salaire : 1545,65 euros ;
APL : 147 euros ;
=> TOTAL : 1692,65 euros.
CHARGES :
forfait de base : 844 euros ;
forfait habitation : 161 euros ;
forfait chauffage : 164 euros ;
loyer (RLS pris en compte) : 430,28 euros ;
curatelle : 2,75 euros ;
amendes : 10 euros ;
=> TOTAL : 1612,03 euros.
Dans ces conditions, Madame [L] [X] a une capacité de remboursement de 80,62 euros.
Avec un enfant à charge, la quotité saisissable de ses ressources telle qu'elle résulte des articles L. 3252-2 et L. 3252-3 du Code du travail est de 265,21 euros.
Cette actualisation de sa situation, qui permet une capacité de remboursement, doit être prise avec prudence.
En effet, Madame [X] a expliqué à l’audience qu’elle avait débuté des démarches pour prendre en charge son neveu, fils d’une sœur décédée. Si la présence de celui-ci n’apparaît pas encore à travers les justificatifs fournis, il pourrait à l’avenir s’agir d’un point sur lequel la cellule familiale pourrait connaître une évolution.
A l’inverse, l’emploi de Madame [X] pourrait également connaître une évolution favorable, puisqu’elle travaille à temps partiel. Il convient de préciser en outre que le montant de ses ressources a été calculé ci-dessus en fonction d’un mois, sur les trois bulletins fournis, au cours duquel quelques absences pour maladie ont été retenues sur la paie.
En tout état de cause, et au vu de l’existence actuelle d’une capacité de remboursement, il ne peut pas être conclu que sa situation est irrémédiablement compromise à la date de l’audience.
Il y aura donc lieu d'infirmer la décision prise par la Commission en ce sens.
Quant aux créances de la SA d’HLM 3F CENTRE VAL DE LOIRE elles seront actualisées aux sommes de 4 730,07 euros et 476,90 euros, au vu des justificatifs fournis.
La créance de la trésorerie hospitalière ayant diminué, son montant sera également actualisé, à la somme de 136 euros.
Les dépens seront laissés à la charge de l'Etat.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en dernier ressort ;
DÉCLARE recevable le recours formé par la SA d’HLM 3F CENTRE VAL DE LOIRE à l’encontre des mesures imposées par la Commission de surendettement des particuliers du Loiret le 28 mars 2024 au profit de Madame [L] [X], née le 1er mai 1984 à [Localité 5] (CENTRAFRIQUE), et consistant en un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire ;
DIT que la situation de Madame [L] [X] n’est pas irrémédiablement compromise ;
INFIRME en conséquence la décision de la commission de surendettement ;
FIXE, pour les besoins de la procédure de surendettement, les créances de la SA d’HLM 3F CENTRE VAL DE LOIRE initialement de 4 775,07 euros (ref 507615/6201L-0169) et 738,64 euros (ref 965768), à l’égard de Madame [L] [X], aux sommes de 4 730,07 euros et 476,90 euros ;
FIXE, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance de la trésorerie hospitalière départementale d’[Localité 7] à l’égard de Madame [E] [D], d’un montant initial de 226 euros, à la somme de 136 euros ;
RENVOIE son dossier à la commission ;
DIT qu’à la diligence du Greffe la présente décision sera notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception à Madame [L] [X] et à ses créanciers et communiquée à la Commission avec la restitution du dossier ;
LAISSE les dépens à la charge de l’Etat ;
REJETTE toutes autres demandes.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au Greffe.
LE GREFFIER LE JUGE | false | null | [] | {} |
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"24/01561"
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DE BORDEAUX
ORDONNANCE de DÉSISTEMENT
_____________________
54G
Minute n° 24/
N° RG 24/01561 - N° Portalis DBX6-W-B7I-ZLWO
3 copies
GROSSE délivrée
le
à
COPIE délivrée
le
à Me Thomas BLAU
la SELARL TRASSARD & ASSOCIES
Rendue le VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE
Après débats à l’audience publique du 16 décembre 2024
Par Sandra HIGELIN, Vice-Présidente au tribunal judiciaire de BORDEAUX, assistée de Céline GABORIAU, Greffier.
DEMANDERESSE
La société ALLIANZ IARD
Dont le siège social est :
[Adresse 1]
[Localité 4]
Prise en la personne de son(ses) représentants légal(aux) domicilié(s) en cette qualité au dit siège
Représentée par Maître Thomas BLAU, avocat postulant au barreau de BORDEAUX et Maître Bruno THORRIGNAC, avocat plaidant au barreau de PARIS
DÉFENDERESSE
La S.C.P. SILVESTRI BAUJET
mandataire liquidateurs près les Tribunaux de la Cour d’appel de BORDEAUX
recherchée ès qualités de liquidateur judiciaire de la société ANTHELIOS CONSTRUCTION
Dont le siège social est :
[Adresse 2]
[Localité 3]
Prise en la personne de son(ses) représentants légal(aux) domicilié(s) en cette qualité au dit siège
Représentée par Maître Patrick TRASSARD de la SELARL TRASSARD & ASSOCIES, avocats au barreau de BORDEAUX
Attendu que par conclusions du 10 décembre 2024, la société ALLIANZ IARD représentée par son avocat déclare se désister de son instance.
Le défendeur n’ayant pas conclu, le désistement d’instance est parfait.
Il y a lieu en conséquence de constater l’extinction de l’instance et le dessaisissement du tribunal, conformément aux dispositions des articles 394 et 399 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le juge des référés du tribunal judiciaire de Bordeaux, statuant par une ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Constate de désistement d’instance de la société ALLIANZ IARD.
Dit que le désistement d’instance est parfait.
Constate de ce fait l’extinction de l’instance et le dessaisissement du tribunal.
Dit que les dépens seront à la charge de la société ALLIANZ IARD, sauf convention contraire.
La présente décision a été signée par Sandra HIGELIN, Vice-Présidente, et par Céline GABORIAU, Greffier.
Le Greffier, Le Président, | false | null | [] | {} |
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"24/00439"
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-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
DU 23 DÉCEMBRE 2024
----------------
N° du dossier : N° RG 24/00439 - N° Portalis DB3F-W-B7I-J2WR
Minute : n° 24/575
PRÉSIDENT : Hervé LEMOINE
GREFFIER : Béatrice OGIER
DEMANDEUR
Madame [X] [T]
née le 19 Août 1974 à [Localité 4] (ALLEMAGNE)
[Adresse 1]
[Localité 3]
représentée par Me Vincent PUECH, avocat au barreau d’AVIGNON, Me Nicolas OLSZAK, avocat au barreau de PARIS
DÉFENDEUR
S.C.I. TAULIGNAN prise en la personne de son représentant légal
[Adresse 2]
[Localité 3]
représentée par Me Jean-Baptiste ITIER, avocat au barreau d’AVIGNON, Me Jean-François DAVENE, avocat au barreau de PARIS
DÉBATS :
Après avoir entendu à l’audience du 25 Novembre 2024 les parties comparantes ou leurs conseils, le président les a informés que l’affaire était mise en délibéré et que l’ordonnance serait rendue ce jour, par mise à disposition au greffe.
Le :23/12/2024
exécutoire & expédition
à :Me PUECH-Me ITIER
EXPOSÉ DU LITIGE
Vu l’assignation délivrée le 26 août 2024 par Mme [X] [T] veuve [J] à la S.C.I. Taulignan, société dont son époux défunt, M. [F] [J], détenait 20 des 100 parts sociales, tombées dans l’indivision successorale, et était titulaire d’un compte courant d’associé créditeur dont elle n’arrive pas à obtenir le remboursement en sa qualité d’héritière, la gérante actuelle, Mme [B] [J], refusant de convoquer une assemblée générale à cette fin, par laquelle il est demandé au juge des référés de :
- désigner tel mandataire ad hoc qu’il plaira à M. le Président de nommer, de préférence pris sur la liste des administrateurs judiciaires, avec mission de convoquer l’assemblée générale de la S.C.I. Taulignan et d’inscrire à l’ordre du jour la résolution autorisant le retrait de la totalité de l’avance inscrite au compte courant de [X] [T]-[J] et son remboursement en 4 échéances et toute autre résolution permettant d’atteindre le même objectif,
- dire que les honoraires du mandataire ainsi désigné seront en première intention pris en charge par la S.C.I. Taulignan qui pourra, en tant que de besoin, en opérer remboursement dans le cadre des demandes au titre de l’article 700 du code de procédure civile,
- condamner la S.C.I. Taulignan en tous les frais et dépens de l’instance,
- rappeler que la décision à intervenir est exécutoire par provision de droit;
Vu les observations présentées oralement à l’audience du 23 décembre 2024 par Mme [X] [T] veuve [J], représentée, qui, reprenant ses dernières écritures, a déclaré se désister de cette instance en raison de la convocation par la gérante de la S.C.I. Taulignan d’une assemblée générale ordinaire pour le 30 septembre 2024 avec, à l’ordre du jour, le remboursement de son compte-courant d’associé, mais former une demande d’indemnisation au titre de l’article 700 du code de procédure civile puisqu’elle a dû agir en justice pour obtenir que cette résolution soit portée à l’ordre du jour de l’assemblée générale des associés de la S.C.I..
Vu les observations en réponse présentées oralement à cette même audience par la S.C.I. Taulignan, représentée, qui, reprenant ses dernières écritures, a déclaré accepter ce désistement d’instance mais estimer infondée la demande formée par Mme [T] veuve [J] sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile et solliciter reconventionnellement une indemnité de 3 000,00 euros sur ce même fondement, soutenant qu’il n’y avait pas lieu à saisine de la présente juridiction puisque Mme [T] veuve [J] n’ignorait pas que la société avait obtenu un report du délai pour l’approbation des comptes des exercices clos en 2022 et 2023 et que le compte-courant de l’indivision [J] serait remboursé ultérieurement, un remboursement partiel et échelonné étant en cours ;
SUR CE :
Il résulte de l’article 394 du code de procédure civile que “le demandeur peut, en toute matière, se désister de sa demande en vue de mettre fin à l'instance” . Selon l’article 395 de ce même code, “le désistement n’est parfait que par l'acceptation du défendeur”. L’article 398 de ce code prévoit que “le désistement d'instance n'emporte pas renonciation à l'action, mais seulement extinction de l'instance”.
En l'espèce, Mme [T] veuve [J] a déclaré se désister de ses demandes formées à l'encontre de la S.C.I. Taulignan. Ce désistement est parfait puisque la défenderesse l’accepte, s’opposant uniquement à la demande d’indemnité au titre des frais irrépétibles. Dés lors, il y a lieu de constater l'extinction de la présente instance.
L'article 399 du code de procédure civile dispose que “le désistement emporte, sauf convention contraire, soumission de payer les frais de l'instance éteinte”. En application de cette disposition, la partie qui se désiste de son instance peut être condamnée aux frais irrépétibles de l'article 700 du code de procédure civile puisque la demande formée sur ce fondement ne tend qu'à régler les frais de l'instance d’incident éteinte auxquels est tenue la partie qui se désiste en application des dispositions sus rappelées.
A défaut d’accord entre les parties sur les dépens, il y a lieu, en application de la disposition légale ci-avant énoncée, de laisser les dépens à la charge de Mme [X] [T] veuve [J], qui sera en conséquence déboutée de sa demande formée au titre de l’article 700 du code de procédure civile. Il n’y a pas lieu non plus de faire droit à la demande formée par la S.C.I. Taulignan sur ce même fondement.
PAR CES MOTIFS
Nous, juge des référés, statuant publiquement, par décision contradictoire, mise à disposition au greffe, exécutoire à titre provisoire et en premier ressort,
CONSTATONS que Mme [X] [T] veuve [J] a déclaré expressément se désister de ses demandes en vue de mettre fin à l'instance,
CONSTATONS que la S.C.I. Taulignan a déclaré accepter ce désistement,
DÉCLARONS ce désistement parfait et CONSTATONS l'extinction de la présente instance,
DISONS n’y avoir lieu à application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile,
DISONS que les frais de la présente instance éteinte seront supportés par Mme [X] [T] veuve [J] et que cette affaire sera retirée du rang des affaires en cours.
La présente décision a été signée par le Président et le Greffier.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/01923"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MEAUX
──────────
[Adresse 7]
ORDONNANCE
statuant sur la poursuite d’une mesure de soins psychiatriques
en hospitalisation complète
Dossier N° RG 24/01923 - N° Portalis DB2Y-W-B7I-CDY7V - M. [G] [D]
Ordonnance du 23 décembre 2024
Minute n° 24/ 730
AUTEUR DE LA SAISINE :
Le DIRECTEUR DU CENTRE HOSPITALIER de [Localité 6],
agissant par M. [H] [L] , directeur par intérim du grand hôpital de l’est francilien,
élisant domicile en cette qualité au centre hospitalier de [Localité 6]: [Adresse 1],
non comparant, ni représenté.
PERSONNE FAISANT L’OBJET DES SOINS :
M. [G] [D]
né le 04 Juillet 2002
demeurant [Adresse 4]
en hospitalisation complète depuis le 12 décembre 2024 au centre hospitalier de [Localité 6], sans son consentement, pour des soins psychiatriques décidés par le directeur de l’établissement à la demande d’un tiers en urgence.
comparant, assisté de Me Adeline MIRABEL DE CUYPER, avocat au barreau de Meaux, commis d’office par le bâtonnier,
TIERS À L’ORIGINE DE L’ADMISSION :
Madame [C] [D]
née le 15 Juin 1999
[Adresse 2]
[Localité 5]
demandeur des soins psychiatriques en sa qualité de soeur de la personne hospitalisée.
non comparante ;
PARTIE JOINTE :
Monsieur le PROCUREUR DE LA RÉPUBLIQUE
près le tribunal judiciaire de MEAUX,
ayant domicile élu au palais de justice de Meaux :
[Adresse 3]
absent à l’audience ayant donné un avis écrit le 23 décembre 2024
Nous, Stéphanie PIESSAT, magistrat du siège du tribunal judiciaire de Meaux, assistée de Fatima GHALEM, greffier, avons rendu la présente ordonnance.
FAITS ET PROCÉDURE :
Le 12 décembre 2024, le directeur du centre hospitalier de [Localité 6] a prononcé l’admission en soins psychiatriques de M. [G] [D], à la demande de la soeur de la personne hospitalisée, en relevant l’existence de troubles du comportement l’exposant à un risque grave d’atteinte à son intégrité.
Par courriel reçu au greffe le 18 décembre 2024, le directeur général de l’établissement de santé a saisi le magistrat du siège de ce tribunal aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète dont M. [G] [D] fait l’objet sans interruption depuis son admission.
Conformément aux dispositions de l’article R. 3211-11 du code de la santé publique, copie de la saisine a été adressée à la personne qui fait l’objet des soins et au ministère public, lesquels, ainsi que le directeur du centre hospitalier et le tiers à l'origine de l'admission, ont tous été régulièrement avisés de la date, de l’heure, du lieu et des modalités de l’audience fixée le 23 décembre 2024.
L’audience a été tenue à la date et à l’heure prévues dans la salle spécialement aménagée sur l’emprise de l’établissement d’accueil.
M. [G] [D] a contesté le principe de son hospitalisation et souhaité sortir.
Me Adeline MIRABEL DE CUYPER, avocat de la personne hospitalisée, a été entendu ene ses observations.
Aucune des parties n’a déposé d’observations écrites.
La présente ordonnance a été :
- prononcée publiquement le 23 décembre 2024, par mise à disposition de la décision au greffe du tribunal, avis en ayant été donné à l’issue des débats aux personnes présentes ou représentées
- signée par le juge ayant présidé aux débats et par le greffier auquel la minute de la décision a été remise par le magistrat signataire.
MOTIFS DE LA DÉCISION :
L’article L. 3212-1 du code de la santé publique prévoit qu’une personne atteinte de troubles mentaux peut faire l’objet de soins psychiatriques sans son consentement, par décision du directeur d’un établissement de santé autorisé en psychiatrie, lorsque, cumulativement, ses troubles mentaux rendent impossible son consentement et que son état mental impose des soins psychiatriques immédiats assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’autres modalités contraintes de prise en charge thérapeutique détaillées dans un programme de soins.
L’article L. 3211-12-1 du même code énonce que l’hospitalisation complète d’un patient ne peut se poursuivre sans que le juge des libertés et de la détention, préalablement saisi par le directeur de l’établissement, n’ait statué sur cette mesure avant l’expiration d’un délai de douze jours à compter de l’admission en soins psychiatriques prononcée à la demande d'un tiers.
Il résulte des pièces et certificats médicaux joints à la requête que M. [G] [D] a été hospitalisé le 12 décembre 2024 à la suite de propos suicidaires. Il présentait une tension interne, une tristesse de l’humeur, des idées suicidaires sous entendues, une impulsivité comportementale, un déni des troubles et une opposition aux soins. L’avis motivé émanant d'un psychiatre de l'établissement d'accueil, en date du 18 décembre 2024, faisant suite aux certificats de 24 heures et 72 heures ayant noté un meilleur contact, une tristesse de l’humeur toujours présente avec des idées de dévalorisation et un déni des troubles, a préconisé la poursuite de l’hospitalisation complète de ce patient au regard du déni partiel persistant des troubles.
A l'audience, la situation du patient présente une évolution apparente positive. Cependant M. [G] [D] n'exprime pas nettement une réelle adhésion aux soins laissant craindre une rupture de traitement dès sa sortie d’hospitalisation.
Dès lors, la mainlevée d’une surveillance médicale constante serait prématurée avant que l’état psychique soit stabilisé et qu’il soit acquis que M. [G] [D] adhère durablement à un protocole de soins. Cette précaution est un préalable nécessaire à l’élaboration d’un programme de soins organisant la prise en charge du patient selon des modalités autres que l’hospitalisation complète. Une rupture intempestive du protocole thérapeutique initié ferait inévitablement ressurgir des troubles majeurs susceptibles de mettre la personne hospitalisée et son environnement en danger.
En conséquence, la poursuite de soins psychiatriques sous la forme d’une hospitalisation complète s’impose actuellement.
Conformément aux dispositions des articles R. 93 et R. 93-2 du code de procédure pénale, les dépens de la présente instance resteront à la charge de l’Etat.
PAR CES MOTIFS,
Statuant par ordonnance susceptible d’appel, prononcée publiquement par sa mise à disposition au greffe le 23 décembre 2024,
ORDONNONS la poursuite de la mesure d'hospitalisation complète pour soins psychiatriques dont M. [G] [D] fait l’objet sans son consentement au centre hospitalier de [Localité 6] (Seine-et-Marne) ;
LAISSONS les dépens à la charge de l'Etat.
Le greffier Le juge | false | null | [] | {} |
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"24/02886"
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RG N° RG 24/02886 - N° Portalis DBX4-W-B7I-TUEI Page
COUR D’APPEL DE TOULOUSE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE TOULOUSE
──────────
LE VICE-PRESIDENT
────
Cabinet de Monsieur COLOMAR
Dossier n° N° RG 24/02886 - N° Portalis DBX4-W-B7I-TUEI
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE PREMIÈRE DEMANDE DE PROLONGATION D’UNE MESURE DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE
Nous, Matthieu COLOMAR,, vice-président désigné par le président du tribunal judiciaire de TOULOUSE, assisté de Emilie BENGUIGUI, greffier ;
Vu les articles L791-1, L741-1, L742-1 à L742-3, L743-1 à L743-17, R743-1 à R743-8 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile ;
Vu l’arrêté de M. LE PREFET DU TARN en date du 29 octobre 2024 arrêté portant transfert d’un demandeur d’asile aux autorités allemandes responsables de l’examen de sa demande d’asile portant obligation de quitter le territoire pour
Monsieur [W] [L], né le 27 Mars 1985 à [Localité 1], de nationalité Arménienne ;
Vu la décision de placement en rétention de l’autorité administrative concernant M. [W] [L] né le 27 Mars 1985 à [Localité 1] de nationalité Arménienne prise le 18 décembre 2024 par M. LE PREFET DU TARN notifiée le 18 décembre 2024 à 10 heures 15 ;
Vu la requête de l’autorité administrative en date du 22 Décembre 2024 reçue et enregistrée le 22 Décembre 2024 à 09 heures 05 tendant à la prolongation de la rétention de M. [W] [L] dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire pour une durée de vingt-six jours ;
Vu l’extrait individualisé du registre prévu à l’article L744-2 du CESEDA émargé par l’intéressé ;
DÉROULEMENT DES DÉBATS
A l’audience publique, le vice-président a procédé au rappel de l’identité des parties ;
En présence de Mme [T] [C], interprète en langue russe, , interprète en langue , assermenté ;
Le Procureur de la République, préalablement avisé, n’est pas présent à l’audience ;
Le représentant du Préfet a été entendu ;
La personne retenue a été entendue en ses explications ;
Me Constance lucia MAINIER-SCHALL, avocat du retenu, a été entendu en sa plaidoirie lequel soulève
- in limine litis, l’irrégularité de la procédure,
TJ Toulouse - rétentions administratives
RG N° RG 24/02886 - N° Portalis DBX4-W-B7I-TUEI Page
MOTIFS DE LA DÉCISION
RAPPEL DES FAITS ET DE LA PROCEDURE :
Monsieur [W] [L], né le 27 mars 1985 à [Localité 1] (Arménie), de nationalité arménienne, a fait l'objet d'un arrêté portant transfert d'un demandeur d'asile aux autorités allemandes responsables de l'examen de sa demande d'asile, prononcé par le préfet de la Haute-Garonne le 29 octobre 2024 et notifié à l'intéressé le même jour à 10h34.
[W] [L], alors placé en garde à vue du chef de vol en réunion dans les locaux de la gendarmerie de [Localité 4], a fait l'objet, le 18 décembre 2024, d'une décision de placement en rétention dans un local ne relevant pas de l'administration pénitentiaire prise par le préfet du Tarn, notifiée à l'intéressé le même jour à 10h15
Par requête reçue au greffe du juge des libertés et de la détention le 22 décembre 2024 à 09h05, le préfet du Tarn a demandé la prolongation de la rétention de [W] [L] pour une durée de 26 jours (première prolongation).
[W] [L] n'a pas formé de requête écrite en contestation de l'arrêté de placement en rétention administrative.
A l'audience du 23 décembre 2024, [W] [L] indique qu'il veut rester en France.
Le conseil de [W] [L] soulève in limine litis la privation arbitraire de liberté de son client, retenu de 13h50 à 14h05 par des vigiles en dehors de tout cadre légal, la garde à vue n'ayant pas couvert cette période. Il soulève encore l'absence d'accusé de réception de l'avis de placement en rétention effectué au procureur de la Républque de Toulouse, ajoutant par ailleurs que le procureur de la République d'Albi n'a pas non plus été avisé. Enfin, il soulève l'incompatibilité entre la mesure d'éloignement et la convocation en CRPC délivrée à l'intéressé au terme de sa garde à vue.
Le représentant de la préfecture conclut au rejet des irrecevabilités et moyens de contestation de l'arrêté de placement. Il soutient la demande de prolongation.
MOTIFS DE LA DÉCISION :
Sur la régularité de la procédure
1. Sur la privation arbitraire de liberté de [W] [L]
Le conseil de [W] [L] soutient in limine litis que son client a été retenu de 13h50 à 14h05 par des vigiles en dehors de tout cadre légal, constituant ainsi une irrégularité viciant irrémédiablement la procédure.
En l'espèce, il résulte du procès-verbal de saisine de la gendarmerie de [Localité 4] daté du 17 décembre 2024 à 15h15 que les gendarmes de l'unité précité indique avoir procédé au placement en garde à vue de [W] [L] à 14h15, après avoir été requis pour se transporter au magasin SUPER U de [Localité 4] à 13h50 des suites d'un vol en réunion, l'agent de sécurité retenant l'intéressé le temps de l'arrivée des gendarmes.
Il résulte des dipositions de l'article 73 du code de procédure pénale que dans les cas de crime flagrant ou de délit flagrant puni d'une peine d'emprisonnement, toute personne a qualité pour en appréhender l'auteur et le conduire devant l'officier de police judiciaire le plus proche.
En l'espèce, le vigile ayant appréhendé [W] [L], auteur d'un vol en flagrant délit avait bien qualité pour le faire, et il est de jurisprudence constante que le début du placement en garde à garde à vue ne doit rétroagir au moment de l'interpellation d'un auteur qu'à compter de son interpellation par un OPJ ou un APJ.
C'est donc à bon droit que les gendarmes ont débuté la mesure de garde à vue au moment de leur interpellation de [W] [L], aucune privation de liberté illégale n'étant antérieurement intervenue.
Le moyen sera ainsi rejeté
2. Sur l'avis au procureur de la République du placement en rétention administrative
Le conseil de [W] [L] soutient que l'avis au procureur de la République n'a pas été avisé du placement en rétention administrative de son client, faute de preuve d'un accusé de réception.
Les articles L. 741-6 et L. 741-8 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile disposent que la décision de placement est prise par l'autorité administrative, après l'interpellation de l'étranger et, le cas échéant, à l'expiration de sa garde à vue, ou à l'issue de sa période d'incarcération en cas de détention. [...]. Le procureur de la République en est informé immédiatement.
En l'espèce, un courriel envoyé par la préfecture du Tarn et horodaté du 18 décembre 2024 à 10h15, adressé à l'adresse électronique de la permanence du parquet de Toulouse, est joint à la procédure.
Par ailleurs, il convient de rappeler que le procureur de la République à aviser peut être celui du lieu de la décision de la mesure de placement en rétention ou celui du lieu de rétention et qu'un seul avis suffit.
En conséquence, le moyen allégué sera rejeté. 3. Sur la compatibilité entre une convocation en justice et une mesure d'éloignement
Le conseil de [W] [L] soutient in limine litis que le fait que son client ait été convoqué en audience de comparution sur reconnaissance de culpabilité au terme de sa garde à vue est incompatible avec la mesure d'éloignement administrative dont l fait l'objet.
Ce moyen ne constitue par une irrégularité et sera écarté. En toute hypothèse, il est constant qu'il n'existe aucune incompatibilité entre l'exercice des droits de la défense dans le cadre d'une future instance pénale et la mise à exécution d'une mesure d'éloignement.
La procédure sera donc déclarée régulière.
Sur la prolongation de la rétention
Aux termes de l'article L741-3 du CESEDA un étranger ne peut être placé ou maintenu en rétention que pour le temps strictement nécessaire à son départ. L'administration exerce toute diligence à cet effet.
Dès lors que le maintien en rétention ne se conçoit que s’il existe des perspectives raisonnables d’éloignement, il convient de se demander non seulement si la préfecture a effectué les diligences nécessaires mais également si les diligences ont une chance d’aboutir dans un délai ne dépassant pas la durée légale de la rétention.
Il appartient ainsi au juge judiciaire d'apprécier concrètement au regard des données de chaque situation à la date où il statue, si l'administration justifie de diligences qui présentent un caractère suffisant et si la mesure de rétention et sa poursuite sont justifiées par des perspectives raisonnables de mise à exécution de la mesure d’éloignement, étant précisé que ces perspectives doivent s'entendre comme celles qui peuvent être réalisées dans le délai maximal de rétention applicable à l'intéressé, soit 90 jours.
En l'espèce, l'autorité administrative justifie avoir sollicité un routing pour reconduire [W] [L] vers le pays dans lequel l'intéressé a déposé sa première demande d'asile, à savoir l'Allemagne, en vertu des accords de DUBLIN. Un vol à destination de [Localité 3] au départ de [Localité 5] est organisé pour le 22 janvier 2025.
Ces éléments suffisent à établir les diligences utiles, nécessaires et suffisantes initiées par l’administration pour mettre à exécution la mesure d’éloignement.
Par ailleurs, au stade actuel de la procédure, qui débute, rien ne permet de présumer ou d’affirmer que l’éloignement de [W] [L] ne pourra avoir lieu avant l’expiration de la durée légale de la rétention, les perspectives raisonnables d’éloignement s’entendant comme celles qui peuvent être réalisées dans le délai maximal de la rétention applicable à l’intéressé.
Il convient donc d'ordonner la prolongation de la rétention de l'intéressé pour une durée de 26 jours.
PAR CES MOTIFS :
Statuant publiquement en premier ressort, par décision assortie de l’exécution provisoire,
REJETONS les moyens d'irrégularité ;
ORDONNONS LA PROLONGATION DE LA RÉTENTION de Monsieur [W] [L] pour une durée de vingt-six jours.
Fait à TOULOUSE Le 23 Décembre 2024 à
LE GREFFIER LE VICE-PRESIDENT
NOTIFICATION DE L’ORDONNANCE AUX PARTIES
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance aux parties, qui en émargeant ci-après, attestent en avoir reçu copie et les avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier président de la cour d’appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt-quatre heures de son prononcé ; les informons que la déclaration d’appel doit être motivée et transmise par tous moyens au greffe de la Cour d’appel de Toulouse et de manière privilégiée sur la boîte structurelle [Courriel 2] en l’absence de télécopieur disponible.
Leur indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier président de la cour d’appel ou son délégué.
L’INTÉRESSÉ L’INTERPRÈTE
LE REPRÉSENTANT DU PRÉFET L’AVOCAT
avisé par mail avisé par RPVA | false | null | [] | {} |
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"24/04315"
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D'ORLÉANS
DÉCISION DU 23 DECEMBRE 2024
Minute N°
N° RG 24/04315 - N° Portalis DBYV-W-B7I-G3KJ
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Xavier GIRIEU, Vice-Président au Tribunal judiciaire d'ORLÉANS chargé des contentieux de la protection ;
GREFFIER : Sophie MARAINE
DEMANDERESSE :
Société [13], dont le siège social est sis : [Adresse 1]. A souhaité bénéficier de la faculté de ne pas comparaître en vertu de l’article R 713-4 du Code de la Consommation et a fourni la preuve de l’envoi de ses arguments et pièces en LRAR avant l’audience au débiteur.
DÉFENDEURS
Monsieur [D] [F], né le 18 Janvier 1967 à [Localité 17] (TUNISIE), demeurant : [Adresse 3], Comparant en personne.
(Dossier N° 324011529 [U] [R])
Société [16], dont le siège social est sis : Chez [10] - [Adresse 15] – (réf dette 146289661400076782012, ...55500028019903) - [Localité 4], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [8], dont le siège social est sis : [Adresse 7] 50075 – (réf dette 42224297214, 81674886874) - [Localité 5], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [9], dont le siège social est sis : Chez [18] - [Adresse 2] – (réf dette 50841320332100) - [Localité 6], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [11], dont le siège social est sis : Chez [10] - [Adresse 15] – (réf dette 30047 14677 00021500301) - [Localité 4], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [12], dont le siège social est sis : Chez [19] - [Adresse 14] (réf dette 28979001746251, 28900001758175....) - [Localité 4], Non Comparante, Ni Représentée.
A l'audience du 8 Novembre 2024, les parties ont comparu comme il est mentionné ci-dessus et l'affaire a été mise en délibéré à ce jour.
Copies délivrées aux parties le :
à :
EXPOSE DU LITIGE :
Par déclaration enregistrée le 19 juillet 2024, Monsieur [D] [F], né le 18 janvier 1967 à [Localité 17] (TUNISIE), a saisi la Commission de surendettement des particuliers du Loiret d’une demande tendant au traitement de sa situation de surendettement.
Par décision du 29 août 2024, la Commission de surendettement des particuliers a déclaré son dossier recevable.
Suivant courrier recommandé avec avis de réception envoyé le 4 septembre 2024, la SA [13] a contesté la décision de recevabilité. Elle indique remettre en cause la bonne foi de Monsieur [D] [F].
Le dossier de Monsieur [D] [F] a été transmis au juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire d’Orléans le 10 septembre 2024 et reçu le 18 septembre 2024.
Monsieur [D] [F] et ses créanciers ont été régulièrement convoqués par lettre recommandée avec avis de réception du 3 octobre 2024 pour l’audience du 8 novembre 2024.
La SA [13] a fait connaître ses moyens avant l'audience et dans le respect des dispositions de l'article R713-4 du Code de la consommation. Elle indique que Monsieur [D] [F] a obtenu de sa part, le 12 septembre 2023, un prêt de restructuration de 80 000 euros pour lui permettre de rééchelonner sur 180 mois le remboursement de trois prêts à la consommation. Elle explique lui avoir également procuré de la trésorerie pour un montant de 5 686 euros, et lui avoir fait signer une fiche financière pour analyser au mieux sa situation et lui proposer un plan d’apurement adapté. Elle indique qu’en contrepartie, Monsieur [D] [F] s’était engagé à ne pas aggraver son passif pour maintenir sa capacité de remboursement.
La SA [13] ajoute qu’il ressort de l’état des créances de Monsieur [D] [F] qu’il a eu recours à au moins quatre nouveaux crédits suite à celui contracté auprès d’elle, en l’espace de moins d’un an et peu de temps avant le dépôt du dossier de surendettement, alors que son offre de prêt stipulait qu’il était endetté à hauteur de 44,77% et le mettait en garde quant à la souscription de nouveaux crédits.
Elle en retient que cela ne peut être une erreur de Monsieur [D] [F] et qu’il ne pouvait ignorer qu’il ne serait alors pas en mesure de faire face à ses obligations contractuelles.
Elle ajoute que Monsieur [D] [F] a contracté un crédit, antérieur à celui contracté auprès d’elle, et non déclaré à la souscription, ainsi que deux autres crédits non datés dans l’état des créances, qui sont soit antérieurs et violent son obligation de loyauté précontractuelle, soit postérieurs et s’ajoutent aux quatre crédits déjà contractés.
La SA [13] conclut à la mauvaise foi de Monsieur [D] [F].
Monsieur [D] [F] a comparu à l’audience du 8 novembre 2024. Il a indiqué avoir perdu pied suite à son divorce et avoir voulu que son fils garde une dignité, par l’achat d’un iPhone par exemple. Il a également indiqué avoir effectué des travaux dans sa maison et des réparations sur sa voiture. Il a affirmé travailler et vouloir payer sa dette.
La question de la recevabilité de la contestation du créancier a été mise dans les débats.
Aucun autre créancier n’a comparu. En revanche, les créanciers suivants ont écrit, ce qui a été abordé à l’audience :
[19] a indiqué s’en remettre à la décision du tribunal ;
La SA [11] a fait part de sa créance de 80 242,77 euros et n’a pas formulé d’observations par ailleurs.
La décision a été mise en délibéré à la date du 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
L’article L 711-1 du Code de la consommation prévoit que le bénéfice des mesures de traitement des situations de surendettement est ouvert aux personnes physiques de bonne foi. La situation de surendettement est caractérisée par l’impossibilité manifeste de faire face à l’ensemble de ses dettes professionnelles et non professionnelles exigibles et à échoir. Le seul fait d’être propriétaire de sa résidence principale dont la valeur estimée à la date du dépôt du dossier de surendettement est égale ou supérieure au montant de l’ensemble des dettes professionnelles et non professionnelles exigibles et à échoir ne fait pas obstacle à la caractérisation de la situation de surendettement.
L’article R 722-2 prévoit que la décision rendue par la commission sur la recevabilité du dossier est susceptible de recours devant le juge des contentieux de la protection.
En application de l’article R 722-1, la décision peut faire l’objet d’un recours, dans un délai de 15 jours à compter de sa notification, par déclaration remise ou adressée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception au secrétariat de la commission.
1. Sur la recevabilité du recours :
En l’espèce, la décision de recevabilité de Monsieur [D] [F] à la procédure de surendettement a été notifiée à la SA [13] le 30 août 2024.
Le courrier recommandé avec avis de réception adressé par le créancier pour contester cette décision a été envoyé le 4 septembre 2024, soit moins de 15 jours après la notification.
De ce fait, sa contestation est recevable.
2. Sur le fond :
Aux termes de l'article L711-1 du Code de la consommation, une des conditions de l’admission au bénéfice de la procédure de traitement des situations de surendettement est d'être une personne physique.
Il est nécessaire ensuite que la situation de surendettement soit caractérisée par l'impossibilité manifeste de faire face à l'ensemble de ses dettes professionnelles et non professionnelles exigibles et à échoir.
Sont exclus de la procédure les personnes morales, mais également les débiteurs qui ont créé une entreprise individuelle inscrite au RCS, puisque les dispositions relatives au règlement des situations de surendettement ne s'appliquent pas lorsque le débiteur relève des procédures de redressement et de liquidation judiciaire des entreprises, malgré la nature des dettes impayées.
Enfin, une des conditions de l’admission au bénéfice de la procédure de traitement des situations de surendettement est la bonne foi des débiteurs, celle-ci étant présumée.
En l’espèce, il ressort des pièces versées aux débats que, outre le regroupement de crédits, Monsieur [D] [F] est débiteur de huit sommes au titre de crédits à la consommation et d’une somme au titre d’un crédit immobilier.
Le crédit immobilier, contracté auprès de la banque [11] et accepté le 2 août 2021, avec une mensualité de remboursement de 426 euros, a été déclaré par Monsieur [D] [F] lorsqu’il a contracté le prêt auprès de la SA [13].
Parmi les crédits à la consommation, cinq sont postérieurs au prêt contracté auprès de la SA [13] : deux crédits contractés auprès de la SA [8], les 31 mars 2024 et 13 mai 2024, pour des montants respectifs de 3 000 euros et 10 000 euros, et pour une mensualité totale de 267,59 euros, deux crédits auprès de la société [12] de 2 000 et 1 000 euros contractés les 1er et 4 mars 2024, et un crédit renouvelable [16] octroyé le 3 avril 2024, d’un montant de 6000 euros, avec une mensualité de remboursement de 186,12 euros.
Trois emprunts sont antérieurs mais n’ont pas été déclarés par Monsieur [D] [F] lors de la souscription de crédits auprès du [13] : un crédit renouvelable [9] octroyé en 2010, contre une mensualité de 165 euros, un crédit de la société [12] octroyé le 22 novembre 2022 à hauteur de 3000 euros, et un crédit renouvelable de la société [16] octroyé le 18 novembre 2022 à hauteur de 3000 euros.
Les crédits à la consommation représentent, selon l’état des créances daté du 10 septembre 2024 et joint au dossier, un total de 856,54 euros de mensualités, ainsi que 706,03 euros de mensualités relatives à la créance de la SA [13].
L’ensemble des mensualités s’élève donc à 1988,57 euros, somme inférieure aux 2524 euros de ressources mensuelles retenus par la Commission de surendettement.
Les charges de Monsieur [D] [F] ont quant à elles été calculées par la Commission de surendettement pour un total de 1418 euros.
Il s’agit donc d’un endettement manifestement excessif de la part de Monsieur [D] [F], à hauteur de 78,80% de ses ressources.
Certes, le dossier de prêt de la SA [13] contient la mise en garde pour l’emprunteur de ne pas souscrire postérieurement d’autres prêts pour ne pas aggraver son taux d’endettement, ce que Monsieur [D] [F] a pourtant fait, pour des mensualités supplémentaires à hauteur de 453,71 euros, ce qui a nécessairement aggravé son taux d’endettement.
Malgré cela, il ne peut être conclu à la mauvaise foi du débiteur sur ce seul constat, la différence constatée entre le montant total des mensualités et les ressources mensuelles ne rendant pas totalement impossible les remboursements et le caractère excessif de l’endettement ne permettant pas de démontrer l’existence d’une volonté manifeste d’aggraver l’endettement et de ne pas faire face aux engagements, Monsieur [F] ayant expliqué lors du dépôt de son dossier de surendettement que son divorce (survenu en avril 2023) avait entraîné une baisse importante de ses revenus et la nécessité de régler une soulte (plus de 57 000 euros), lui-même conservant le bien immobilier.
Se pose également la question de la dissimulation de sa situation financière par Monsieur [D] [F] à l’occasion de la souscription de son crédit auprès de la SA [13].
En effet, Monsieur [D] [F] a précisé, à l’occasion de ce crédit, avoir 1627 euros de mensualités de remboursement de crédits. Cependant, il n’a déclaré que quatre crédits, dont trois rachetés par le créancier, et son crédit immobilier.
Or, à cette date, il avait souscrit trois autres crédits à la consommation, auprès de [9], de [12] et de [16], représentant une mensualité de remboursement de 357,12 euros.
Néanmoins, il convient de rappeler que la fiche d'évaluation ne fait, comme le précise l'article L 312-17 du Code de la Consommation, que contribuer à l’évaluation de la solvabilité de l’emprunteur par le prêteur, et il peut aussi être retenu que le prêteur a éventuellement accordé un prêt excessif au regard des facultés contributives de Monsieur [D] [F] en raison d'une vérification insuffisante de sa solvabilité (en l'espèce, aucune pièce justificative n'est produite dans les deux dossiers, alors que des relevés de compte auraient permis de vérifier l'existence d'autres crédits), ce qui pose la question du respect de l'obligation générale fixée par l'article L 312-16 de vérifier "la solvabilité de l'emprunteur à partir d'un nombre suffisant d'informations".
En outre, les conditions contractuelles du regroupement de crédits prévoient une sanction en cas de renseignements et déclarations qui se révèlent inexacts, à savoir la possibilité pour le prêteur d’exiger le remboursement anticipé du prêt.
Pour ces raisons, la présomption de bonne foi ne saurait être remise en cause à partir de ces éléments.
Il ne peut donc pas être considéré que Monsieur [D] [F] est de mauvaise foi au titre de sa situation totale de surendettement et il y aura lieu de le déclarer recevable à la procédure de surendettement.
La décision de la Commission de surendettement sera confirmée.
Les dépens seront laissés à la charge de l'Etat.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en dernier ressort non susceptible de pourvoi ;
DÉCLARE recevable le recours formé par la SA [13] à l’encontre de la décision de recevabilité prise par la Commission de surendettement des particuliers du Loiret au profit de Monsieur [D] [F], né le 18 janvier 1967 à [Localité 17] (TUNISIE) ;
CONFIRME la décision de recevabilité prise par la Commission de surendettement des particuliers du Loiret au profit de Monsieur [D] [F] le 29 août 2024 ;
DECLARE Monsieur [D] [F] recevable au bénéfice de la procédure de surendettement des particuliers ;
REJETTE toutes autres demandes ;
LAISSE les dépens à la charge de l’Etat ;
DIT qu’à la diligence du greffe la présente décision sera notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception à Monsieur [D] [F] et à ses créanciers et communiquée à la commission avec la restitution du dossier ;
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au Greffe.
LE GREFFIER LE JUGE | false | null | [] | {} |
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"24/03182"
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ORDONNANCE DE MAINTIEN D'UNE HOSPITALISATION COMPLETE
(Art L. 3211-12-1 code de la santé publique)
Dossier N° RG 24/03182 - N° Portalis DB22-W-B7I-SUMB
N° de Minute : 24/3068
M. le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9]
c/
[S] [B]
NOTIFICATION par courriel contre récépissé au défendeur par remise de copie contre signature
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par courriel contre récépissé à :
- l'avocat
- monsieur le directeur de l’établissement hospitalier
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par lettre simple au tiers
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par remise de copie à Madame le Procureur de la République
LE : 23 Décembre 2024
______________________________
Le greffier
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
ORDONNANCE
Hospitalisation sous contrainte
l'an deux mil vingt quatre et le vingt trois Décembre
Devant Nous, Madame Constance DAUCE, Vice-Présidente, au tribunal judiciaire de Versailles statuant en application du code de la santé publique assistée de Madame Marie FAUVEL, greffier, à l’audience du 23 Décembre 2024
DEMANDEUR
Monsieur le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9]
régulièrement convoqué, absent non représenté
DÉFENDEUR
Monsieur [S] [B]
[Adresse 8]
[Localité 6]
actuellement hospitalisé au CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9]
régulièrement convoqué, présent et assisté de Me Mélodie CHENAILLER, avocat au barreau de VERSAILLES,
tiers
Monsieur [E] [B]
[Adresse 7]
[Localité 5]
régulièrement avisé, absent
PARTIE(S) INTERVENANTE(S)
- Madame le Procureur de la République
près le Tribunal Judiciaire de Versailles
régulièrement avisée, absente non représentée
Monsieur [S] [B], né le 17 Octobre 1987 à [Localité 10], demeurant [Adresse 8], fait l'objet, depuis le 14 décembre 2024 au CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9], d'une mesure de soins psychiatriques sous la forme d'une hospitalisation sous contrainte sur décision du directeur d'établissement, en application des dispositions de l'article L. 3212-3 du code de la santé publique, en urgence et à la demande d'un tiers Monsieur [E] [B]
son père,
Le 19 Décembre 2024, Monsieur le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [Localité 9] a saisi le magistrat statuant en application du code de la santé publique afin qu'il soit statué, conformément aux dispositions des articles L 3211-12-1 à L 3212-12 et des articles L 3213-1 à L 3213-11 du code de la santé publique, sur cette mesure.
Madame le Procureur de la République, avisée, a fait connaître son avis favorable au maintien de la mesure.
A l'audience, Monsieur [S] [B] était :
- présent, assisté de Me Mélodie CHENAILLER, avocat au barreau de VERSAILLES.
Les débats ont été tenus en audience publique.
La cause entendue à l'audience, l'affaire a été mise en délibéré au 23 Décembre 2024, par mise à disposition de l'ordonnance au greffe du juge des libertés et de la détention.
DISCUSSION
Il résulte des dispositions de l'article L 3211-12-1 du code de la santé publique qu'il appartient au juge des libertés et de la détention de statuer systématiquement sur la situation des patients faisant l'objet de soins psychiatriques sous forme d'hospitalisation complète, sans leur consentement.
L'article L 3212-1 de ce même code prévoit l'admission d'une personne en soins psychiatrique sous le régime de l'hospitalisation complète, sur décision du directeur d'un établissement habilité, lorsque ses troubles mentaux rendent impossible son consentement et que son état mental impose des soins immédiats assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, ou d’une surveillance régulière justifiant une prise en charge adaptée.
Vu le certificat médical initial, dressé le 14 décembre 2024, par le Docteur [X] ;
Vu le certificat médical dit des 24 heures, dressé le 15 décembre 2024, par le Docteur [Z] ;
Vu le certificat médical dit des 72 heures, dressé le 17 décembre 2024, par le Docteur [P] ;
A l'audience, Monsieur [B] a indiqué ne pas être opposé à la poursuite des soins sans consentement et son conseil s'en est rapporté.
Dans un avis motivé et circonstancié établi le 19 décembre 2024, le Docteur [P] conclut à la nécessité du maintien des soins sous la forme d'une hospitalisation complète à laquelle le patient ne s'oppose pas.
Il convient, au regard de ces éléments, les restrictions à l'exercice des libertés individuelles de Monsieur [S] [B], né le 17 Octobre 1987 à , demeurant [Adresse 8] étant adaptées, nécessaires et proportionnées à son état mental et à la mise en oeuvre du traitement requis, l'intéressé se trouvant dans l'impossibilité de consentir aux soins en raison des troubles décrits, son état nécessitant des soins assortis d'une surveillance constante, de dire que la mesure de soins psychiatriques sous la forme d'une hospitalisation complète sera, en l'état, maintenue.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Ordonnons le maintien de la mesure de soins psychiatriques sous forme d'hospitalisation complète de Monsieur [S] [B] ;
Rappelons que l'ordonnance du juge des libertés et de la détention est susceptible d'appel devant le Premier Président de la Cour d'Appel de Versailles dans un délai de dix jours à compter de sa notification. Seules les parties à la procédure définies à l'article R.3211-13 du CSP peuvent faire appel (requérant, personne sous soins psychiatriques, préfet ou directeur d'établissement le cas échéant). Le ministère public peut, dans tous les cas, interjeter appel dans le même délai. La déclaration d'appel motivée est transmise par tout moyen au greffe de la Cour d'Appel de Versailles qui en avise sur-le-champ le greffier du tribunal judiciaire et fait connaître la date et l'heure de l'audience aux parties, à leurs avocats, au tiers qui a demandé l'admission en soins et au directeur d'établissement. A moins qu'il n'ait été donné un effet suspensif à l'appel, le premier président statue dans les douze jours de sa saisine. Ce délai est porté à vingt-cinq jours si une expertise est ordonnée. Adresse : Monsieur le Premier Président - Cour d'Appel de Versailles - [Adresse 4] (télécopie : [XXXXXXXX02] - téléphone : [XXXXXXXX01] et [XXXXXXXX03] ). Rappelons que sur le fondement des dispositions des articles L 3211-12-4, R. 3211-16 et R 3211-20 du code de la santé publique le recours n'est pas suspensif d'exécution, sauf décision du Premier Président de la Cour d'appel de Versailles déclarant le recours suspensif à la demande du Procureur de la République ;Laissons les éventuels dépens à la charge du Trésor Public ;
Prononcée par mise à disposition au greffe le 23 Décembre 2024 par Madame Constance DAUCE, Vice-Présidente, assistée de Madame Marie FAUVEL, greffier, qui ont signé la minute de la présente décision.
Le greffier Le président | false | null | [] | {} |
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"24/06843"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/06843 | Tribunal judiciaire de Strasbourg | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Juge de l'exécution | null | [] | 6769e32c9786ffe39c0b8c38 | null | 2024-12-23T22:25:00.738000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 78F | [] | false | null | null | N° RG 24/06843 - N° Portalis DB2E-W-B7I-M5TK
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE STRASBOURG
11ème Chambre Civile, Commerciale
et des Contentieux de la Protection
[Adresse 3]
[Adresse 3]
[Localité 4]
Juge de l’exécution
N° RG 24/06843 - N° Portalis DB2E-W-B7I-M5TK
Minute n°
Le____________________
Exp. exc + ann Me LIESS
Exp. exc + ann. Me DUPONT
Exp. LS + LRAR parties
Exp. Me
Le Greffier
Me Julien DUPONT
Me Emmanuelle LIESS-NUSSBAUMER
Me Alain RAPAPORT
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
SERVICE DÉLÉGUÉ
DU JUGE DE L’EXÉCUTION
JUGEMENT
DU
23 DÉCEMBRE 2024
DEMANDERESSE :
S.C.I. PRUNE
dont le siège social est sis [Adresse 2]
[Localité 4]
représentée par Me Emmanuelle LIESS-NUSSBAUMER, avocat au barreau de STRASBOURG, avocat plaidant, vestiaire : 18, substituée à l’audience par Me Livia ALDOBRANDI, avocat au barreau de STRASBOURG
DÉFENDERESSE :
S.A.S.U. FAST RETAILING FRANCE,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
[Localité 5]
venant aux droits de la S.A.S. PRINCESSE TAM TAM
représentée par Me Julien DUPONT, avocat au barreau de STRASBOURG, avocat postulant, vestiaire : 92 et Me Alain RAPAPORT, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
Sophie ROSSIGNOL, Juge placé auprès de Madame la Première présidente de la Cour d'appel de Colmar statuant en qualité de Juge de l’exécution
Lamiae MALYANI, Greffier
OBJET : Demande en nullité et/ou en mainlevée, en suspension ou en exécution d’une saisie mobilière
DÉBATS :
A l'audience publique du 11 Décembre 2024 à
JUGEMENT :
Contradictoire en Premier ressort,
Rendu par mise à disposition au greffe,
Signé par Sophie ROSSIGNOL, Juge placé auprès de Madame la Première présidente de la Cour d'appel de Colmar statuant en qualité de Juge de l’exécution, et par Lamiae MALYANI, Greffier
EXPOSÉ DU LITIGE
Se prévalant d’un arrêt de la Cour d’appel de Besançon en date du 6 février 2024, la SAS PRINCESSE TAM TAM a fait diligenter une saisie sur les comptes bancaires de la SCI PRUNE par acte en date du 21 juin 2024, dénoncée par acte du 3 juillet 2024.
Par acte de commissaire de justice en date du 18 juillet 2024, la SCI PRUNE a fait assigner la SAS PRINCESSE TAM TAM devant le juge de l’exécution du Tribunal judiciaire de Strasbourg afin de voir prononcer la caducité de la saisie attribution et ordonner la mainlevée de cette saisie.
Par acte de commissaire de justice du 12 août 2024, la SCI PRUNE a assigné la SAS PRINCESSE TAM TAM devant cette même juridiction, eu égard à une saisie pratiquée le 24 juillet 2024, dénoncée le 29 juillet 2024, afin de voir ordonner la jonction des procédures et la mainlevée de cette saisie.
Par conclusions du 28 novembre 2024, la société FAST RETAILING France est intervenue volontairement à la procédure, ayant absorbé à compter du 17 septembre 2024 la SAS PRINCESSE TAM TAM.
Après renvoi, à l’audience du 11 décembre 2024 et dans ses dernières conclusions du 3 décembre 2024, la SCI PRUNE sollicite de :
- JUGER son action recevable et bien fondée
- ORDONNER la jonction des deux procédures
- CONSTATER le caractère tardif de la dénonciation de la saisie-attribution pratiquée le 21 juin 2024
- ORDONNER la mainlevée de la saisie attribution pratiquée le 21 juin 2024
- ORDONNER la mainlevée de la saisie attribution pratiquée le 24 juillet 2024
- DEBOUTER la défenderesse de l’intégralité de ses demandes
- CONSTATER l’absence de titre exécutoire
- JUGER nulles et de nul effet les saisies attributions pratiquées
- JUGER de leur caractère abusif
- CONDAMNER la défenderesse à lui verser la somme de 5 000 euros à titre de dommages-intérêts
- CONDAMNER la défenderesse aux dépens et au paiement d’une somme de 5 000 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile
Au soutien de ses prétentions, la SCI PRUNE fait essentiellement valoir que la défenderesse n’a pas de titre exécutoire puisque la décision se borne à fixer le montant du loyer du bail commercial et ne peut en aucun cas condamner à son paiement. En outre, la SCI PRUNE conteste le décompte établi unilatéralement.
Dans ses dernières écritures du 5 décembre 2024, la société FAST RETAILING France venant aux droits de la SAS PRINCESSE TAM TAM conclut au rejet de toutes les demandes de la SCI PRUNE et à la condamnation de la demanderesse aux dépens et au paiement d’une somme de 8 000 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile.
La société FAST RETAILING France venant aux droits de la SAS PRINCESSE TAM TAM soutient notamment que la décision fixant un loyer commercial a force exécutoire et indique, eu égard au décompte, retirer les frais de la 1ère saisie.
L’affaire a été mise en délibéré au 23 décembre 2024.
MOTIFS
Sur les demandes principales- Sur la jonction
Vu l’article 367 du code de procédure civile,
La SCI PRUNE indique avoir assigné la partie défenderesse à deux reprises, suivant deux saisies attributions, fondées sur le même titre exécutoire.
Il est constant et non contesté que les deux procédures présentent un lien tel qu'il soit de l'intérêt d'une bonne justice de les faire juger ensemble.
Dès lors, il y a lieu d’ordonner la jonction des deux procédures ayant donné lieu à la saisine du juge de l’exécution, sous le numéro RG 24/6843.
- Sur l’intervention volontaire
Vu les articles 66, 325 et suivants du code de procédure civile ;
L’intervention n’est recevable que si elle se rattache aux prétentions des parties par un lien suffisant.
En l’espèce, il est constant et non contesté que la société FAST RETAILING France a absorbé à compter du 17 septembre 2024 la SAS PRINCESSE TAM TAM.
Dès lors, l’intervention de la société FAST RETAILING France se rattache aux prétentions des parties par un lien suffisant. Elle est donc recevable.
- Sur la caducité de la saisie attribution pratiquée le 21 juin 2024 dénoncée par acte du 3 juillet 2024
Vu l’article R211-3 du code des procédures civiles d’exécution,
A peine de caducité, la saisie est dénoncée au débiteur par acte d'huissier de justice dans un délai de huit jours.
En l’espèce, la saisie attribution a été pratiquée le 21 juin 2024. Le délai de huit jours débutait le 22 juin 2024. La défenderesse avait jusqu’au 1er juillet 2024 (le 30 juin étant un dimanche) pour dénoncer la saisie attribution.
Or, celle-ci a été dénoncée le 3 juillet 2024.
Dès lors il convient de prononcer la caducité de la saisie attribution du 21 juin 2024.
- Sur la nullité de la saisie-attribution
L’article L211-1 du Code des procédures civiles d’exécution dispose :
« Tout créancier muni d'un titre exécutoire constatant une créance liquide et exigible peut, pour en obtenir le paiement, saisir entre les mains d'un tiers les créances de son débiteur portant sur une somme d'argent, sous réserve des dispositions particulières à la saisie des rémunérations prévue par le code du travail. »
L’article L111-3 du même code liste les décisions valant titre exécutoire.
La saisie attribution du 24 juillet 2024 dénoncée le 29 juillet 2024 se fonde sur un arrêt de la Cour d’appel de Besançon du 6 février 2024 venant confirmer le jugement rendu le 27 septembre 2022 par le juge des loyers commerciaux du Tribunal judiciaire de Besançon venant notamment fixer le montant du loyer à compter du 1er janvier 2017 à hauteur de 20 665,77 euros hors taxes et hors charges.
La SCI PRUNE soutient que cette décision se borne à fixer le montant du loyer commercial et ne la condamne pas au paiement de ce dernier, puisque cela n’est pas de la compétence du juge des loyers commerciaux, ce que ce dernier rappelle dans sa décision.
Il est de jurisprudence constante que le titre judiciaire exécutoire peut se limiter à constater l’existence de l’obligation de payer, même s’il ne prononce pas une condamnation expresse, ce qui est le cas en l’espèce, la décision du juge des loyers commerciaux se bornant à fixer le loyer exigible et ce à compter du 1er janvier 2017. Le jugement fixant le loyer commercial est ainsi un titre exécutoire permettant de poursuivre le recouvrement du loyer.
Il résulte des dispositions du code des procédures civiles d’exécution que le titre exécutoire doit constater une créance liquide et exigible au profit du créancier qui l’invoque et à l’encontre du débiteur auquel il est opposé.
En l’espèce, la société FAST RETAILING France venant aux droits de la SAS PRINCESSE TAM TAM fournit un décompte indiquant tous les loyers échus à compter du début de l’année 2017, conformément au titre exécutoire fixant le loyer à compter du 1er janvier 2017.
La créance locative invoquée est ainsi certaine, liquide et exigible.
Eu égard à la contestation du décompte figurant au procès-verbal de saisie attribution, il convient d’en déduire les frais de procédure et d’exécution relatifs à la 1ère saisie attribution, celle-ci étant frappée de caducité.
Concernant les intérêts, en matière de loyers commerciaux, ceux-ci sont dus mais au fur et à mesure des échéances du bail de sorte que le moyen selon lequel la société FAST RETAILING France venant aux droits de la SAS PRINCESSE TAM TAM ne pouvait les solliciter en l’absence d’une décision condamnant au paiement d’une somme doit être rejeté.
La demande en mainlevée de la saisie-attribution sera rejetée mais celle-ci n’aura effet qu’à hauteur du montant dont seront déduits les frais de procédure de la 1ère saisie attribution pratiquée.
Également, en l’absence de caractère abusif de la saisie attribution pratiquée par la société FAST RETAILING France venant aux droits de la SAS PRINCESSE TAM TAM, la SCI PRUNE sera déboutée de sa demande en dommages-intérêts.
Sur les autres demandesIl résulte des dispositions de l’article 696 du code de procédure civile que la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge de l’autre partie.
En outre l’article 700 du même code prévoit que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Le juge tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu’il n’y a pas lieu à cette condamnation.
La SCI PRUNE, partie perdante, subira les dépens et sera condamnée au paiement d’une somme de 3 500 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de procedure civile.
Il sera rappelé que la présente décision est exécutoire de droit à titre provisoire en application de l’article R 121-21 du code des procédures civiles d’exécution.
PAR CES MOTIFS
Le Juge de l’exécution statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par décision contradictoire et en premier ressort :
ORDONNE la jonction de la procedure RG n°24/7412 avec la procédure RG n°24/6843 sous ce numéro ;
REÇOIT l’intervention volontaire de la société FAST RETAILING France venant aux droits de la SAS PRINCESSE TAM TAM ;
PRONONCE la caducité de la saisie-attribution pratiquée le 21 juin 2024 et dénoncée le 3 juillet 2024 ;
DÉBOUTE la SCI Prune de sa demande en mainlevée de la saisie-attribution du 24 juillet 2024 dénoncée le 29 juillet 2024 ;
DIT que la saisie-attribution sera pratiquée à hauteur de la somme déduisant les frais de procédure de la première saisie-attribution datée du 21 juin 2024, cette dernière étant frappée de caducité ;
DÉBOUTE la SCI Prune de sa demande en dommages-intérêts ;
CONDAMNE la SCI PRUNE à payer à la société FAST RETAILING France venant aux droits de la SAS PRINCESSE TAM TAM la somme de 3500 euros sur le fondement de l’article 700 du Code de procedure civile,
CONDAMNE la SCI PRUNE aux dépens ;
DÉBOUTE les parties de leurs demandes plus amples ou contraires ;
RAPPELLE que la présente décision est exécutoire de droit à titre provisoire en application de l’article R 121-21 du code des procédures civiles d’exécution ;
Ainsi fait et prononcé les jour, mois et an susdits, la présente décision a été signée par le Juge de l’exécution, et le Greffier.
LE GREFFIER LE JUGE DE L’EXÉCUTION
Lamiae MALYANI Sophie ROSSIGNOL | false | null | [] | {} |
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"24/00334"
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__________________
POLE SOCIAL
__________________
CAF DE LA SOMME
C/
[Z] [G] épouse [Y], [F] [Y]
__________________
N° RG 24/00334
N° Portalis DB26-W-B7I-IBPV
EVD/OC
Minute n°
Grosse le
à :
à :
Expédition le :
à :
à :
Expert
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
TRIBUNAL JUDICIAIRE
D’AMIENS
POLE SOCIAL
_
J U G E M E N T
COMPOSITION DU TRIBUNAL
M. Emeric VELLIET DHOTEL, vice-président au tribunal judiciaire d’Amiens chargé du pôle social,
Mme Véronique OUTREBON, assesseur représentant les travailleurs salariés
Mme Brigitte DENAMPS CAZIER, assesseur représentant les travailleurs non salariés
et assistés de M. Olivier CHEVALIER, greffier lors du prononcé par mise à disposition au greffe.
DÉBATS
L’affaire a été examinée à l’audience publique du 25 novembre 2024 du pôle social du tribunal judiciaire d’Amiens, tenue par M. Emeric VELLIET DHOTEL, président de la formation de jugement, Mme Véronique OUTREBON et Mme Brigitte DENAMPS CAZIER, assesseurs, assistés de M. Olivier CHEVALIER, greffier.
ENTRE :
PARTIE DEMANDERESSE :
CAF DE LA SOMME
9 boulevard Maignan Larivière
80022 AMIENS CEDEX 9
Représentée par Mme [X] [W], munie d’un pouvoir en date du 08/10/2024
ET :
PARTIE DEFENDERESSE :
Madame [Z] [G] épouse [Y]
55 rue du Pont
80140 SENARPONT
NON COMPARANTE
Monsieur [F] [Y]
55 rue du Pont
80140 SENARPONT
NON COMPARANT
A l’issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré et le président a avisé la partie présente que le jugement serait prononcé le 23 Décembre 2024 par mise à disposition au greffe de la juridiction.
Jugement réputé contradictoire et en dernier ressort
*****
EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE
Madame [Z] [Y] née [G] et Monsieur [F] [Y] ont sollicité le 2 février 2016 de la caisse d’allocations familiales (Caf) de la Somme un prêt d’action sociale d’un montant de 1.000 euros, sans intérêt, remboursable en 100 mensualités de 10 euros, destiné à financer une livraison de combustible de chauffage (fioul).
Le prêt a été accordé et les mensualités de remboursement ont été réglées au moyen de retenues mensuelles sur prestations de mai 2016 à octobre 2023, date à laquelle elles ont cessé.
Suivant lettre recommandée avec accusé de réception du 12 février 2024, la Caf de la Somme a mis en demeure [Z] [Y] de régler la somme de 100 euros représentant le solde du prêt. Cette démarche est demeurée infructueuse.
Un dernier rappel émis par lettre recommandée avec accusé de réception du 18 juin 2024 est également demeuré vain.
Procédure :
C’est dans ces conditions que, suivant lettre recommandée avec accusé de réception expédiée le 23 août 2024, la Caf de la Somme a saisi le pôle social du tribunal judiciaire d’une demande de condamnation de [Z] [G] épouse [Y] et [F] [Y] à lui régler la somme de 100 euros représentative du solde du prêt.
L’affaire a été évoquée à l’audience du 25 novembre 2024, à l’issue de laquelle le président a indiqué qu’elle était mise en délibéré et que la décision serait rendue le 23 décembre 2024 par mise à disposition publique au greffe de la juridiction, en application des dispositions des articles 450 alinéa 2 et 451 alinéa 2 du code de procédure civile.
En l’absence de comparution des défendeurs, qu’il convient de regarder comme ayant été cités à personne puisqu’ayant chacun réceptionné les convocations envoyées par le greffe, et au regard d’une décision rendue en dernier ressort, il sera statué par jugement réputé contradictoire en application des dispositions de l’article 473 alinéa 2 du code de procédure civile.
PRÉTENTIONS ET MOYENS DES PARTIES
La Caf de la Somme, régulièrement représentée, maintient sa demande et se rapporte à sa requête introductive d’instance et aux pièces de son dossier.
En application des dispositions de l’article 455 du code de procédure civile, il est fait référence à la requête pour l’exposé des moyens de la demanderesse.
[Z] [G] épouse [Y] et [F] [Y] ne sont pas présents, ni personne pour eux.
MOTIVATION
Aux termes de l’article 472 du code de procédure civile, si le défendeur ne comparaît pas, il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et bien fondée.
1. Sur la régularité et la recevabilité de la demande :
La régularité de la demande s’infère de l’envoi par lettre recommandée avec accusé de réception d’une requête au greffe du pôle social du tribunal judiciaire, suivi de l’envoi aux défendeurs d’une convocation par lettre recommandée avec accusé de réception dûment distribuées à chacun des destinataires le 4 octobre 2024.
Sa recevabilité s’infère quant à elle de la qualité et de l’intérêt de la Caf de la Somme à agir en remboursement du solde impayé du prêt consenti aux défendeurs.
Décision du 23/12/2024 RG 24/00334
Dès lors, la demande sera dite régulière et recevable.
2. Sur le fond de la demande :
Aux termes des articles 1103 et 1104 du code civil, les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits. Ils doivent être négociés, formés et exécutés de bonne foi. Cette dernière disposition est d'ordre public.
En l’espèce, la Caf de la Somme justifie de l’octroi à [Z] [G] épouse [Y] et [F] [Y] d’un prêt sans intérêt de 1.000 euros destiné à financer du combustible de chauffage.
Aux termes du contrat de prêt, les co-emprunteurs se sont engagés “conjointement et solidairement” à rembourser la somme prêtée ; la totalité des sommes restant dues devenait immédiatement exigible en cas, notamment, de non-paiement à échéance d’une mensualité de remboursement.
En l’occurrence, les emprunteurs ne se sont acquittés que partiellement de leur obligation de remboursement, laissant subsister un solde de 100 euros après qu’ils aient cessé d’être bénéficiaires de prestations versées par la Caf de la Somme.
Les relances successivement adressées aux emprunteurs n’ont pas permis d’obtenir le remboursement même partiel de la somme susvisée
Il en résulte que la Caf de la Somme peut régulièrement se prévaloir de la déchéance du terme et de l’exigibilité immédiate des sommes restant lui dues, en l’occurrence la somme de 100 euros au paiement de laquelle seront solidairement condamnés les défendeurs, cette solidarité résultant expressément du contrat de prêt.
3. Sur les frais du procès et l’exécution provisoire :
Parties perdantes au sens où l’entend l’article 696 du code de procédure civile, les défendeurs supporteront condamnés in solidum les éventuels dépens de l’instance.
Au regard d’une décision rendue en dernier ressort, l’exécution provisoire n’est pas nécessaire.
PAR CES MOTIFS
Le pôle social du tribunal judiciaire, statuant après débats en audience publique par jugement réputé contradictoire en dernier ressort, publiquement mis à disposition au greffe:
Dit la demande régulière et recevable,
Condamne solidairement [Z] [G] épouse [Y] et [F] [Y] à payer à la caisse d’allocations familiales de la Somme la somme de 100 (cent) euros représentant le solde du prêt consenti le 2 février 2016,
Condamne in solidum [Z] [G] épouse [Y] et [F] [Y] aux éventuels dépens de l’instance,
Dit n’y avoir lieu à exécution provisoire.
Le greffier Le président
Olivier Chevalier Emeric Velliet-Dhotel | false | null | [] | {} |
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"24/01349"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01349 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZOJW
AFFAIRE : [U] [Y] C/ S.A. BOULANGER
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDEUR
Monsieur [U] [Y]
né le 27 Janvier 1992 à [Localité 5],
demeurant [Adresse 2] - [Localité 4]
représenté par Maître Cédric TRABAL, avocat au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A. BOULANGER,
dont le siège social est sis [Adresse 1] - [Localité 3]
représentée par Maître Xavier LAURENT de la SELAS LCA ASSOCIES, avocats au barreau de PARIS, avocat plaidant et Maître Raoudha BOUGHANMI de la SELARL CABINET CHAUPLANNAZ AVOCATS ET ASSOCIES, avocats au barreau de LYON, avocat postulant
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Raoudha BOUGHANMI - 172, Expédition et grosse
Maître Cédric TRABAL - 2438, Expédition
ELEMENTS DU LITIGE
Selon exploit en date du 5 juillet 2024, Monsieur [U] [Y] a fait citer devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon, la société BOULANGER aux fins de voir ordonner une expertise sur le fondement de l'article 145 du Code de procédure civile ainsi qu'en paiement de la somme de 1 800 € sur le fondement des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l'instance.
A cet effet il fait valoir qu'alors qu'il résidait sur [Localité 7], il a fait l'acquisition de la requise d'écouteurs de marque LISTO le 28 janvier 2023 dans le magasin BOULANGER [Localité 6], qui lui ont causé un traumatisme auditif le 22 mars 2023 (son d'alerte batterie faible) qui a engendré des séquelles corporelles comme en témoigne le certificat médical du Docteur [C] du 8 septembre 2023. Que suite à sa réclamation amiable du 20 novembre 2023, la société BOULANGER lui a répondu que le lien entre le préjudice et les écouteurs n'était pas établi (courrier du 20 novembre 2023).
La société BOULANGER qui a constitué avocat, émet les protestations et réserves d'usage.
MOTIFS DE LA DECISION
Attendu qu'en application de l'article 145 du Code de procédure civile, le juge des référés peut ordonner toute mesure d’instruction légalement admissible s’il existe un motif légitime d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige.
Qu'en l'espèce Monsieur [U] [Y] ne justifie d'aucun motif légitime objectif, alors même qu'il impute à un dysfonctionnement de ses écouteurs des problèmes auditifs
Qu'un simple constat d'huissier du matériel en cause portant notamment sur le volume sonore de témoin de batterie aurait été de nature à conforter ses allégations devant son médecin ORL qui a repris dans son attestation ses déclarations.
Qu'en l'état de ces éléments, Monsieur [U] [Y] sera débouté de sa demande.
Que Monsieur [U] [Y], à l'origine de la présente demande, sera condamné aux dépens de l'instance.
PAR CES MOTIFS,
Statuant publiquement, en premier ressort, par décision contradictoire, tous droits et moyens des parties demeurant réservés ;
DÉBOUTONS Monsieur [U] [Y] de sa demande aux fins d'expertise ;
CONDAMNONS Monsieur [U] [Y] aux dépens de l'instance.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/06196"
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D’ORLEANS
TRIBUNAL JUDICIAIRE
D’ORLEANS
Rétention administrative
N° RG 24/06196 - N° Portalis DBYV-W-B7I-G7EX
Minute N°24/00154
ORDONNANCE
statuant sur le contrôle de la régularité d’une décision de placement en rétention et sur la prolongation d’une mesure de rétention administrative
rendue le 23 Décembre 2024
Le 23 Décembre 2024
Devant Nous, Sandie LACROIX DE SOUSA, Juge au Tribunal judiciaire d’ORLEANS,
Assistée de Carol-Ann COQUELLE, Greffier,
Etant en audience publique, au Palais de Justice,
Vu l’Arrêté de la PREFECTURE DE LA CHARENTE MARITIME en date du 19 décembre 2024, ayant prononcé l’obligation de quitter le Territoire
Vu l’Arrêté de la PREFECTURE DE LA CHARENTE MARITIME en date du 19 décembre 2024, notifié à Monsieur [J] [M] le 19 décembre 2024 à 12h30 ayant prononcé son placement en rétention administrative
Vu la requête introduite par M. [J] [M] à l’encontre de l’arrêté de placement en rétention administrative reçue le 21 décembre 2024 à 15h44 ;
Vu la requête motivée du représentant de PREFECTURE DE LA CHARENTE MARITIME en date du 21 Décembre 2024, reçue le 21 Décembre 2024 à 17h43
COMPARAIT CE JOUR :
Monsieur [J] [M]
né le 22 Septembre 1978 à [Localité 3] (TUNISIE)
de nationalité Tunisienne
Assisté de Me Mahamadou KANTE, avocat commis d’office, qui a pu consulter la procédure, ainsi que l’intéressé.
En l’absence de PREFECTURE DE LA CHARENTE MARITIME, dûment convoqué.
Mentionnons que Monsieur [J] [M] n’a pas souhaité avoir recours à un interprète
En l’absence du Procureur de la République, avisé ;
Mentionnons que PREFECTURE DE LA CHARENTE MARITIME, le Procureur de la République dudit tribunal, l’intéressé et son conseil ont été avisés, dès réception de la requête, de la date et l’heure de la présente audience par le greffier.
Mentionnons que les pièces de la procédure ont été mises à la disposition de l’intéressé et du conseil.
Vu les dispositions des articles L.741-1 et suivants du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile
Après avoir entendu :
Le représentant de PREFECTURE DE LA CHARENTE MARITIME en sa demande de prolongation de la rétention administrative,
Me Mahamadou KANTE en ses observations.
M. [J] [M] en ses explications.
MOTIFS DE LA DECISION
Monsieur [J] [M] est actuellement en rétention dans les locaux non pénitentiaires depuis le 19 décembre 2024 à 15h50.
I/ SUR LES IRREGULARITES DE LA PROCEDURE
Sur l’absence d’interprète durant la mesure de garde à vue
Aux termes de l’article L.141-3 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, toute information doit être donnée et toute décision doit être notifiée à l’étranger dans une langue qu’il comprend. Lorsque l’étranger ne comprend pas le français, cette information peut se faire soit au moyen de formulaires écrits soit par l’intermédiaire d’un interprète.
En l’espèce, Monsieur [J] [M] conteste la régularité de la procédure ayant immédiatement son placement en rétention administrative au motif qu’il n’a pas bénéficié de l’assistance d’un interprète lors de la mesure de garde à vue.
Il ressort des dispositions de l’article 706-71 du code de procédure pénale que, en cas de nécessité, résultant de l’impossibilité pour un interprète de se déplacer, l’assistance de l’interprète au cours d’une audition, d’un interrogatoire ou d’une confrontation, peut se faire par l’intermédiaire de moyens de télécommunications.
Monsieur [J] [M] a été placé en garde à vue pour des faits d’usage et d’acquisition de produits stupéfiants le 18 décembre 2024 à [Localité 2]. Bien qu’à l’audience, il réclame l’assistance d’un interprète en langue arabe, il sera précisé non seulement que Monsieur [J] [M] précise être en France depuis 2008, y travaillant en langue française sans que cela lui pose difficulté et qu’au surplus, il ressort du procès-verbal de notification des droits relatifs à la garde à vue que ses droits lui ont été notifiés en langue française et qu’il en a fait lui-même la lecture.
Le moyen sera en conséquence rejeté.
Sur l’habilitation de l’agent ayant consulté le Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG)
ll résulte des dispositions de l'article R. 40-38-7 du code de procédure pénale que peuvent seuls avoir accès, a raison de leurs attributions et dans la limite du besoin d’en connaitre, a tout ou partie des données et informations mentionnées aux articles 40-38-2 et R. 40-38-3 du même code :
« 1° Les personnels de la police nationale et ceux de la gendarmerie nationale individuellement désignes et dument habilités, affectes dans les services chargés d’une mission de police judiciaire et spécialement charges de la mise en œuvre du traitement, aux fins de consultation, d’alimentation et d'identification des personnes,
2° Les personnels de la police nationale, de la gendarmerie nationale et les agents des douanes et des services fiscaux habilités à effectuer des enquêtes judiciaires en application des articles 28-1 et 28-2, individuellement désignés et habilités aux seules fins de consultation et d’alimentation,
3° Le magistrat charge du service du casier judiciaire national automatisé et les agents de ce service habilités par lui ».
ll résulte de ces dispositions que la seule qualité de policier ou de gendarme ne permet pas d'accéder aux données, des lors qu’il est exigé que l'agent affecté dans un service charge d’une mission de police judiciaire et spécialement charge de la mise en œuvre du traitement soit pourvu d’une habilitation individuelle et spéciale, aux fins de consultation, d’alimentation et d'identification des personnes.
Par ailleurs, selon les dispositions de ce même article, peuvent être destinataires, a raison de leurs attributions et dans la limite du besoin d'en connaitre, a tout ou partie des données et informations mentionnées aux articles R. 40-38-2 et R. 40-38-3 :
« 1° Les officiers et agents de police judiciaire de la police nationale ou de la gendarmerie nationale, pour les seuls résultats des opérations d'identification dont ils ont demandé la réalisation en vue des finalites definies a l'article R. 40-38-1 dans le cadre et pour les besoins exclusifs des procédures judiciaires dont ils sont saisis, ainsi que, sous le contrôle de ces derniers, les assistants d'enquête, pour les seules missions prévues au 3° de l’article 21-3; '
2° Les personnels de la police nationale ou de la gendarmerie nationale pour les seuls résultats des opérations d'identification dont ils ont demandé la réalisation en vue des finalites mentionnées aux 5° à 7° de l’article R. 40-38-1, dans le cadre et pour les besoins exclusifs des procédures dont ils sont saisis,
3° Les agents des douanes et des services fiscaux habilites à effectuer des enquêtes judiciaires en application des articles 28-1 et 28-2, pour les seuls résultats des opérations dont ils ont demandé la réalisation pour les besoins exclusifs des procédures judiciaires dont ils sont saisis;
4° Les personnels de la police nationale et de la gendarmerie nationale charges de la mise à jour du traitement mentionné à l'article R. 40-23 ».
ll ressort également des dispositions de l'article 15-5 du code de procédure pénale, dans sa rédaction issue de la loi n° 2023-22 du 24 janvier 2023 que « Seuls les personnels spécialement et individuellement habilités à cet effet peuvent procéder à la consultation de traitements au cours d’une enquête ou d’une instruction.
La réalité de cette habilitation spéciale et individuelle peut être contrôlée à tout moment par un magistrat, à son initiative ou à la demande d’une personne intéressée. L’absence de la mention de cette habilitation sur les différentes pièces de procédure résultant de la consultation de ces traitements n'emporte pas, par elle-même, nullité de la procédure ».
Le dernier alinéa de cet article 15-5 du code de procédure pénale a donné lieu à un recours devant le Conseil constitutionnel| qui a reconnu sa conformité à la Constitution pour les motifs suivants (décision n° 2022-846 DC du 19 janvier 2023) :
« 100. Selon les députés requérants, ces dispositions instaureraient une présomption d'habilitation permettant à tout agent, sans encadrement suffisant, de consulter des traitements automatises de données dans l'exercice de leurs fonctions. Elles seraient ainsi entachées d'incompétence négative et méconnaitraient le droit au respect de la vie privée ; "
101. Les dispositions contestées n'ont ni pour objet ni pour effet de dispenser les agents de l'obligation de disposer d’une habilitation pour consulter des traitements de données, ou de faire obstacle à l’annulation d'un acte de procédure résultant d’une telle consultation par un agent dépourvu d’habilitation.
102. Par conséquent, la seconde phrase du second alinéa de l'article 15-5 du code de procédure pénale et la seconde phrase du second alinéa de l’article 55 ter du code des douanes, qui ne sont pas entachées d‘incompétence négative et ne méconnaissent ni le droit respect de la vie privée ni aucune autre exigence constitutionnelle, sont conformes à la Constitution ».
Ainsi, le dernier alinéa de l'article 15-5 du code de procédure pénale n'est conforme à la Constitution qu’en ce qu'il préserve l’exigence d’une habilitation pour consulter les traitements de données, et qu’a défaut d'habilitation, la procédure menée suite à la consultation illicite encourt la nullité.
ll appartient des lors a la juridiction saisie d‘un moyen en ce sens de vérifier la réalité de l'habilitation de l'agent ayant procédé à la consultation des fichiers en ordonnant, le cas échéant, un complément d’information (Crim., 17 octobre 2023, pourvoi n° 23-80.861).
S’il ne résulte pas des pièces du dossier que l'agent ayant consulte les fichiers d'empreinte était expressément habilite à cet effet, la procédure se trouve entachée d’une nullité d'ordre public, sans que l’étranger qui l’invoque ait à démontrer l'existence d'un grief (1° Civ. 14 octobre 2020, pourvoi n° 19-19.234).
En l’espèce, le conseil de Monsieur [J] [M] soulève que l’agent ayant consulté le FNAEG n’y était pas expressément habilité.
Il ressort des éléments de la procédure que le FNAEG n’a pas été consulté et que l’interaction constatée avec ce fichier est l’enregistrement de données concernant Monsieur [J] [M] sur le fichier.
Le moyen sera en conséquence rejeté.
II/ SUR LE RECOURS EN ANNULATION DE L’ARRETE DE PLACEMENT EN RETENTION ADMINISTRATIVE
Sur l’erreur manifeste d’appréciation
Aux termes de l’article L.741-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « L'autorité administrative peut placer en rétention, pour une durée de quatre jours, l'étranger qui se trouve dans l'un des cas prévus à l'article L. 731-1 lorsqu'il ne présente pas de garanties de représentation effectives propres à prévenir un risque de soustraction à l'exécution de la décision d'éloignement et qu'aucune autre mesure n'apparaît suffisante à garantir efficacement l'exécution effective de cette décision.
Le risque mentionné au premier alinéa est apprécié selon les mêmes critères que ceux prévus à l'article L. 612-3 ou au regard de la menace pour l'ordre public que l'étranger représente. »
L’article L.741-4 du même code disque que « La décision de placement en rétention prend en compte l’état de vulnérabilité et tout handicap de l’étranger. Le handicap moteur, cognitif ou psychique et les besoins d’accompagnement de l’étranger sont pris en compte pour déterminer les conditions de son placement en rétention. »
Aux termes de l’article L.731-1 du même code : « L’autorité administrative peut assigner à résidence l’étranger qui ne peut quitter immédiatement le territoire français mais dont l’éloignement demeure une perspective raisonnable, dans les cas suivants :
1° L'étranger fait l'objet d'une décision portant obligation de quitter le territoire français, prise moins d'un an auparavant, pour laquelle le délai de départ volontaire est expiré ou n'a pas été accordé ;
2° L'étranger doit être éloigné en exécution d'une interdiction de retour sur le territoire français prise en application des articles L. 612-6, L. 612-7 et L. 612-8 ;
3° L'étranger doit être éloigné pour la mise en œuvre d'une décision prise par un autre État, en application de l'article L. 615-1 ;
4° L'étranger doit être remis aux autorités d'un autre Etat en application de l'article L. 621-1 ;
5° L'étranger doit être éloigné en exécution d'une interdiction de circulation sur le territoire français prise en application de l'article L. 622-1 ;
6° L'étranger fait l'objet d'une décision d'expulsion ;
7° L'étranger doit être éloigné en exécution d'une peine d'interdiction judiciaire du territoire prononcée en application du deuxième alinéa de l'article 131-30 du code pénal ;
8° L'étranger doit être éloigné en exécution d'une interdiction administrative du territoire français.
L'étranger qui, ayant été assigné à résidence en application du présent article, ou placé en rétention administrative en application des articles L. 741-1 ou L. 741-2, n'a pas déféré à la décision dont il fait l'objet ou, y ayant déféré, est revenu en France alors que cette décision est toujours exécutoire, peut être assigné à résidence sur le fondement du présent article. »
L’article L.731-2 du même code précise que : « L'étranger assigné à résidence en application de l'article L.731-1 peut être placé en rétention en application de l'article L. 741-1, lorsqu'il ne présente plus de garanties de représentation effectives propres à prévenir un risque de soustraction à l'exécution de la décision d'éloignement apprécié selon les mêmes critères que ceux prévus à l'article L. 612-3. »
Par ailleurs, aux termes de l’article 15-1 de la directive dite retour n° 2008/115/CE du Parlement Européen et du Conseil en date du 16 décembre 2008 « A moins que d’autres mesures suffisantes, mais moins coercitives puissent être appliquées efficacement dans un cas particulier, les Etats membres peuvent uniquement placer en rétention le ressortissant d’un pays tiers qui fait l’objet de procédures de retour afin de préparer le retour et/ou de procédure à l’éloignement en particulier lorsque a) il existe un risque de duite ou b) le ressortissant concerné d’un pays tiers évite ou empêche la préparation du retour ou de la procédure d’éloignement. »
Ainsi, le placement en rétention administrative ne peut être ordonné que si une mesure d’assignation à résidence n’apparaît pas suffisante au vu des garanties dont dispose un étranger en situation irrégulière sur le territoire national.
Dans son arrêté de placement en rétention administrative en date du 19 décembre 2024, signé par [P] [X] régulièrement habilité, notifié à l’intéressé le même jour à 12h30, le Préfet de la Charente-Maritime expose que Monsieur [J] [M] a fait l’objet d’un arrêté portant obligation de quitter le territoire en date du 19 décembre 2024 assortie d’une interdiction de retour sur le territoire français d’une durée de 3 ans.
Aux fins d’établir que Monsieur [J] [M] ne présente pas de garantie de représentation suffisantes pour l’assigner à résidence, la préfecture retient que l’intéressé est dépourvu de document de voyage ou d’identité en original en cours de validité.
La Préfecture de Charente-Maritime retient que Monsieur [J] [M] est connu sous plusieurs alias, ce qui compromet fortement ses garanties de représentation.
Elle relève également que Monsieur [J] [M] n’a pas justifié de ressources légales propres à financer son départ, ce qui est l’objet de la mesure d’assignation à résidence.
Dans ces conditions, il apparaît que la Préfecture de Charente-Maritime, après examen approfondi de la situation, et après avoir motivé en fait et en droit sa décision par des éléments objectifs, n’a commis aucune erreur d’appréciation en considérant que Monsieur [J] [M] ne présentait pas de garanties suffisantes permettant d’envisager une mesure d’assignation à résidence et en le plaçant en rétention administrative.
Dans ces conditions les moyens soulevés seront rejetés.
Sur la compétence du signataire de la requête
Aux termes de l’article R741-1 du CESEDA, l'autorité compétente pour ordonner le placement en rétention administrative d'un étranger est le préfet de département et, à Paris, le préfet de police.
L’article R743-2 du CESEDA prévoit : « A peine d'irrecevabilité, la requête est motivée, datée et signée, selon le cas, par l'étranger ou son représentant ou par l'autorité administrative qui a ordonné le placement en rétention. »
Le décret n°2004-374 du 29 avril 2004 prévoit que le Préfet peut déléguer sa signature.
En l’espèce, Monsieur [J] [M] conteste la compétence du signataire de l’arrêté de placement en rétention administrative dont il a fait l’objet. Le conseil de l’intéressé conteste la recevabilité de la requête de la préfecture au motif qu’il n’est pas produit le tableau de permanence.
Il sera rappelé qu’il n’y a pas lieu d’exiger la preuve de l’indisponibilité du préfet et le signataire est présumée avoir été de permanence (voir en ce sens Civ. 1ère, 13 février 2019, n° 18-11.654).
Monsieur [F] [G], sous-préfet de la Charente-Maritime était de permanence le jour de la signature. Il résulte des pièces produites à l’audience que le signataire de l’arrêté disposait d’une délégation de signature en date du 11 septembre 2023, publiée au recueil des actes administratifs du département de la Charente-Maritime. Dès lors, la production d’un tableau de permanence n’était pas nécessaire (en ce sens, CA d’Orléans, 15 février 2024, n°24/00324).
Le moyen sera donc rejeté et la requête sera considérée comme recevable.
III/ Sur la requête aux fins de prolongation de la mesure de rétention administrative
Il sera précisé que la requête de la Préfecture de Charente-Maritime aux fins de prolongation de la rétention administrative dont fait l’objet Monsieur [J] [M] est signée de Monsieur [P] [X], autorité compétente en vertu de la délégation de signature régulièrement produite au dossier, motivée par référence aux textes applicables et à la situation de Monsieur [J] [M], accompagnée des pièces justificatives utiles et notamment le registre de rétention actualisé tel que prévu aux articles L744-2 et R743-2 du CESEDA et formée dans le délai prévu à l’article L742-1 du CESEDA.
a) Sur la recevabilité de la requête aux fins de prolongation de la mesure de rétention administrative
Sur le défaut de pièce justificative utile
Le magistrat du siège du tribunal judiciaire a été saisi d'une requête aux fins de prolongation de la mesure de rétention, en application de l'article L.742-1 du code de l'entrée et de séjour des étrangers et du droit d'asile.
Aux termes de l’article R.743-2, « à peine d'irrecevabilité, la requête de l'autorité administrative ayant ordonné le placement en rétention doit être motivée, datée, signée et accompagnée de toutes pièces justificatives utiles. »
En toute hypothèse, il appartient au juge de rechercher si les pièces justificatives utiles sont jointes à la requête même en l’absence de contestation (voir en ce sens Civ. 1ère, 14 mars 2018, n° 17-17.328).
Ainsi, il appartient au magistrat du siège de contrôler d’office la recevabilité de la requête (voir en ce sens, Civ. 1ère, 8 octobre 2008, n° 07-12.151).
Le conseil de l’intéressé allègue que les pièces justificatives utiles de la procédure n’aurait pas fait l’objet d’un envoi concomitant à la saisine relative à une demande de première prolongation.
Il sera rappelé que l’article 17 du décret 82-389 du 10 mai 1982 dispose que « le préfet peut donner délégation de signature : 1° Au secrétaire général […] en toutes matières […] » de telle sorte que le secrétaire général de la préfecture peut disposer d’une délégation générale (voir en ce sens CE 16 décembre 1994, req. n° 146528).
Dès lors, la délégation de signature du secrétaire général de préfecture n’est pas une pièce justificative utile.
Le moyen sera donc rejeté.
b) Sur les diligences accomplies
Il résulte des articles 15 § 1 de la directive n° 2008-115 et L.741-3 du CESEDA que la rétention ne peut être maintenue ou prolongée que si la préfecture justifie de diligences accomplies en vue de l’exécution de la décision d’éloignement. Elle doit notamment justifier de la saisine du consulat en vue de l’obtention d’un laissez-passer consulaire (voir en ce sens, Civ. 1ère, 23 septembre 2015, n° 14-25.064). Cette saisine devant intervenir dans les plus brefs délais suivant le placement en rétention administrative de l’étranger (voir en ce sens, Civ. 1ère, 23 septembre 2015, précitée / Civ. 1ère, 13 mai 2015, n° 14-15.846).
En l’espèce, il sera rappelé que Monsieur [J] [M] a été placé en rétention administrative au centre de rétention d’[Localité 4] le 20 décembre 2024.
Il ressort du dossier que la préfecture de la Charente-Maritime, compte tenu de la copie du passeport expiré de l’intéressé, s’est adressée aux autorités consulaires de Tunisie le 19 décembre à 15h33, dans l’objectif d’obtenir un laissez-passer consulaire en vue de son éloignement. Ces diligences ont été réalisées moins d’un jour ouvrable après le placement en rétention administrative. Il y a lieu de considérer qu’elles ont été effectuées immédiatement après le placement en rétention de l’intéressé.
Contrairement à ce qu’avance le conseil de l’intéressé, il ne ressort ni des pièces de l’intéressé, ni des pièces de la préfecture que Monsieur [J] [M] aurait déposé un recours à l’encontre de la mesure d’éloignement dont il fait l’objet.
Dès lors, il convient de constater que l’administration a réalisé les diligences qui s’imposaient à elle dans le cadre d’une première demande de prolongation. Monsieur [J] [M] étant dépourvu de tout document de voyage en original, de sorte qu’un laissez-passer est nécessaire.
En conséquence, il sera fait droit à la demande de prolongation de la rétention administrative de Monsieur [J] [M].
c) Sur l’assignation à résidence judiciaire
Selon l’article L743-13 du CESEDA : « Le juge des libertés et de la détention peut ordonner l'assignation à résidence de l'étranger lorsque celui-ci dispose de garanties de représentation effectives.
L'assignation à résidence ne peut être ordonnée par le juge qu'après remise à un service de police ou à une unité de gendarmerie de l'original du passeport et de tout document justificatif de son identité, en échange d'un récépissé valant justification de l'identité et sur lequel est portée la mention de la décision d'éloignement en instance d'exécution. »
Ainsi le préalable nécessaire à toute demande d’assignation judiciaire à résidence est la remise, par l’intéressé, de son passeport en cours de validité. Cette remise ne saurait être réalisée à l’audience devant le magistrat du siège du tribunal judiciaire.
En l’espèce, et quel que soit le mérite des garanties de représentation dont l’intéressé justifie, Monsieur [J] [M] n’a pas remis de passeport en original en cours de validité aux services compétents.
Le fait que l’intéressé dispose d’une copie de son passeport ne peut venir satisfaire à cette condition préalable (voir en ce sens CA de Montpellier, 25 avril 2024, n°24/00305).
Sa demande sera donc rejetée.
Il convient, au regard de l’ensemble de ce qui précède, de faire droit à la requête de la Préfecture de Charente-Maritime reçue à notre greffe le 21 décembre 2024 à 17h43 et d’ordonner la prolongation de la rétention administrative de Monsieur [J] [M] pour une durée de 26 jours comme il sera dit au dispositif de la présente ordonnance.
PAR CES MOTIFS
Ordonnons la jonction de la procédure suivie sous le numéro RG 24/06196 avec la procédure suivie sous le RG 24/06197 et disons que la procédure sera suivie sous le seul numéro de N° RG 24/06196 - N° Portalis DBYV-W-B7I-G7EX ;
Rejetons l’exeception de nullité soulevée ;
Rejetons le recours formé à l’encontre de l’Arrêté de placement en rétention administrative
Rejetons la demande d’assignation à résidence judiciaire
Ordonnons la prolongation du maintien de Monsieur [J] [M] dans les locaux non pénitentiaires pour un délai maximum de VINGT SIX JOURS à compter du 23 décembre 2024.
Notifions que la présente décision est susceptible d'être contestée par la voie de l'appel interjeté dans les 24 heures du prononcé de la présente ordonnance, devant le Premier Président de la Cour d'Appel d’ORLEANS ([Courriel 1]), et par requête motivée.
Rappelons à Monsieur [J] [M] que dès le début du maintien en rétention, il peut demander l’assistance d’un interprète, d’un médecin, d’un conseil et peut, s’il le désire, communiquer avec son consulat et avec une personne de son choix.
Décision rendue en audience publique le 23 Décembre 2024 à
Le Greffier Le Juge
Reçu notification et copie de la présente ordonnance le 23 Décembre 2024 à ‘ORLEANS
L’INTERESSE L’AVOCAT L’INTERPRETE
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AFFAIRE : [L] [X] C/ S.A.S. BEA AUTO
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
Madame [L] [X]
née le 03 Septembre 1958,
demeurant [Adresse 7] - [Localité 6]
représentée par Maître Guillaume ROSSI de la SELAS AGIS, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A.S. BEA AUTO,
dont le siège social est sis [Adresse 2] - [Localité 8]
représentée par Maître Denis WERQUIN de la SAS TW & ASSOCIÉS, avocats au barreau de LYON
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Guillaume ROSSI - 538, Expédition et grosse
Maître Denis WERQUIN - 1813, Expédition
+ service suivi des expertises, régie et expert, Expédition
ELEMENTS DU LITIGE
Selon exploit en date du 5 septembre 2024, Madame [L] [X] a fait citer devant le président du tribunal judiciaire de Lyon, la société BEA AUTO aux fins de désignation d'un expert sur le fondement de l'article 145 du Code de procédure civile.
A cet effet elle fait valoir que :
- la société BEA AUTO est spécialisée dans le commerce et la réparation d’automobiles. Qu'elle lui a vendu le 25 novembre 2022 un véhicule de marque AUDl, modèle 05, immatriculé [Immatriculation 11] pour un montant de 11 000 €
- au moment de l’achat le véhicule présentait un kilométrage de 105.000 kilomètres. Que lors de la vente elle avait négocié avec le vendeur pour qu'il effectue une vidange complète et installe un attelage
- la vidange était bien effectuée, mais sans le changement du filtre à gasoil
- dès les premières semaines, elle s'est aperçue que le véhicule rencontrait des difficultés à démarrer. Que le 21 janvier 2023 elle a due le faire remorquer
- elle a adressé une mise en demeure à la société BEA AUTO pour qu’elle procède aux réparations nécessaires sur le véhicule, en vain
- elle a dès lors été contrainte de déposer le véhicule dans un garage pour qu’il procède aux réparations. Que le 3 février 2023, le garage FUZET a remplacé le commutateur d’allumage du véhicule pour un montant de 340 €. Que toutefois, le véhicule était toujours inutilisable
- le 4 février 2023 elle s'est rapprochée de sa protection juridique, laquelle a organisé une expertise contradictoire le 21 mars 2023. Que l'expert a organisé une seconde réunion le 13 novembre 2023 à laquelle la société BEA AUTO était présente ou représentée
- durant le déroulement de l’expertise, la société BEA AUTO est intervenue à plusieurs reprises sur le véhicule pour tenter de mettre fin aux désordres mais sans succès. Que les conclusions de l’Expert sont les suivantes : "La responsabilité des Ets BEA Auto [Adresse 2] [Localité 8] est engagée compte tenu du faible délai entre l'acquisition et le problème de démarrage"
- le 16 mai 2024 son assurance de protection juridique une copie du rapport d’expertise à l’assureur de la société BEA AUTOS, avec mise en demeure de restituer la somme de 5 822,98 €
- en l’absence de réponse, la protection juridique a contacté le vendeur le 4 juin 2024 afin de trouver une solution amiable au litige, en vain.
La société BEA AUTO a formulé les protestations et réserves d’usage.
MOTIFS DE LA DECISION
Attendu qu’en application de l'article 145 du Code de procédure civile "Le juge des référés peut ordonner toute mesure d’instruction légalement admissible s’il existe un motif légitime d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige".
Qu'en l'espèce Madame [L] [X] justifie d'un motif légitime au vu du rapport amiable de l'expert protection juridique pour solliciter au contradictoire de son vendeur une mesure d'expertise.
Que la mesure d'instruction se fera aux frais avancés de Madame [L] [X] laquelle supporte la charge de la preuve.
Que les dépens de l'instance seront réservés.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
ORDONNONS une expertise ;
DÉSIGNONS pour y procéder :
Monsieur [G] [B],
[Adresse 9] [Localité 4], tel : [XXXXXXXX01],
Email : [Courriel 10]
Avec pour mission de :
- se rendre où est entreposé le véhicule AUDl, modèle 05, immatriculé [Immatriculation 11], soit [Adresse 3] [Localité 5]
- prendre connaissance des documents de la cause
- retracer l'historique du véhicule
- vérifier, décrire et indiquer la nature des désordres affectant le véhicule en cause
- déterminer leurs causes et leurs origines
- donner tous éléments permettant à la juridiction ultérieurement saisie de se prononcer sur leur imputabilité et responsabilités
- indiquer les travaux de réparation propres à remédier aux désordres, en évaluer le coût, l’importance et la durée
- donner son avis sur l’importance des préjudicies subis et en fournir l’évaluation,
- fournir tout élément d'appréciation
- s'expliquer techniquement dans le cadre des chefs de mission ci-dessus énoncés, sur les dires et observations des parties qu'il aura recueillis après le dépôt de son pré rapport et le cas échéant, compléter ses investigations
DISONS que cette expertise sera réalisée conformément aux dispositions des articles 232 à 248 et 263 à 284 du Code de procédure civile ;
DISONS qu'à cet effet l'expert commis, qui sera saisi par le Greffe, devra accomplir sa mission contradictoirement en présence des parties ou elles dûment convoquées, les entendre en leurs observations et déposer un rapport dans les six mois suivant sa saisine ou au plus tard avant le 30 juin 2025, sauf prorogation des opérations dûment autorisée par le magistrat chargé du suivi des opérations d'expertise sur demande de l'expert ;
Plus spécialement RAPPELONS à l'expert que :
- il devra nous faire connaître sans délai son acceptation ;
- il pourra s'entourer de tous renseignements à charge d'en indiquer la source et entendre, au besoin, tous sachant utiles, dont les identités seront précisées ;
- il devra prendre connaissance des documents de la cause et se faire remettre par les parties ou des tiers tous documents nécessaires à l'accomplissement de sa mission ;
- il devra annexer à son rapport ceux des documents ayant servi à son établissement, ceux qui le complètent ou contribuent à sa compréhension, et restituera les autres, contre récépissé, aux personnes les ayant fournis ;
- il ne pourra concilier les parties mais que si elles viennent à se concilier, il constatera que sa mission est devenue sans objet ; qu'en cas de conciliation partielle, il poursuivra ses opérations en les limitant aux autres questions exclues de l'accord ;
- il pourra faire appel à un technicien d'une spécialité différente de la sienne
- il pourra se faire assister, dans l'accomplissement de sa mission par la personne de son choix, dont il indiquera le nom et les qualités, qui interviendra sous son contrôle et sa responsabilité ;
- il devra établir et communiquer au juge chargé du suivi de l'expertise et aux parties une note après chaque réunion ;
- il devra informer les parties du résultat de ses opérations, de l'avis qu'il entend exprimer sur tous les points de la mission et du coût de ses opérations ; qu'à cette fin il leur remettra au cours d'une ultime réunion ou leur adressera un pré rapport en les invitant à lui présenter dans un délai de 30 jours leurs observations et réclamations écrites rappelant sommairement le contenu de celles présentées antérieurement; qu'il y répondra dans son rapport définitif en apportant, à chacune d'elles, la réponse appropriée en la motivant ;
- il n'est pas tenu de prendre en compte les observations et réclamations présentées au delà du délai de 30 jours, à moins qu'il n'existe une cause grave et dûment justifiée, auquel cas il en fait rapport au juge chargé du contrôle ;
- il devra adresser une copie de son rapport à chacune des parties ou à leurs avocats
DISONS que l'expertise se fera aux frais avancés de Madame [L] [X] qui consignera la somme de 3 000 € à la régie d’avances et de recettes du tribunal judiciaire avant le 31 janvier 2025, sous peine de caducité de l'expertise ;
RÉSERVONS les dépens de l'instance.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/00415"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/00415 - N° Portalis DB2H-W-B7I-Y7AH
AFFAIRE : [W] [E] C/ [A] [B], S.A.S. SOURCING AUTO 69
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDEUR
Monsieur [W] [E]
né le 17 Août 1980 à [Localité 6],
demeurant [Adresse 2]
représenté par Maître Jean-baptiste BADO de la SELARL ABEILLE & ASSOCIES - LYON, avocats au barreau de LYON
DEFENDEURS
Monsieur [A] [B]
né le 13 Septembre 1972 à [Localité 5] (ALGERIE),
demeurant [Adresse 3]
représenté par Maître Quentin HIS, avocat au barreau de LYON
S.A.S. SOURCING AUTO 69,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Maître Philippe BUSSILLET de la SELARL BUSSILLET POYARD, avocats au barreau de LYON
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Jean-baptiste BADO - 421, Expédition et grosse
Maître Philippe BUSSILLET - 1776, Expédition et grosse
Maître Quentin HIS - 3203, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
[W] [E] a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 12 février 2024 [A] [B] et la société Sourcing Auto 69 SASU pour voir ordonner en application de l’article 145 du Code de Procédure Civile l’expertise du véhicule qu’il a acheté d’occasion le 12 novembre 2022 de marque Volkswagen immatriculé [Immatriculation 4], qu’il a acquis de monsieur [B] par l’intermédiaire de la société Sourcing Auto 69 qui exerce sous la dénomination Ewigo au prix de 20700 euros, les voir condamner in solidum à lui payer la somme de 1500 euros au titre des frais irrépétibles.
Le jour même de l’achat monsieur [E] a constaté une panne du dispositif lave-glace et le 24 novembre 2022 sont apparus des voyants et messages d’erreur au tableau de bord, dont il a immédiatement informé l’intermédiaire Ewigo. Il a constaté le 9 janvier 2023 une entrée au niveau du plafonnier, qui a entraîné un dysfonctionnement du circuit électrique. Un concessionnaire Volkswagen a constaté une infiltration au niveau du toit ouvrant provoquant une fuite dans le habitacle et une oxydation du circuit électrique et estimé à 1270,80 euros le montant des réparations. La société Ewigo a contacté monsieur [B], qui a refusé de prendre en charge les réparations. Mandaté par l’assureur de protection juridique de monsieur [E], le cabinet AMG a réalisé le 18 juillet 2023 une expertise contradictoire, à laquelle monsieur [B] ni la société Sourcing 69 ne se sont présentés. L’expert a conclu à la présence de dommages en germe lors de la vente et à la possibilité de recours contre le vendeur et/ou son mandataire. Malgré ses demandes le 25 juillet 2023 auprès de la société Ewigo et de monsieur [B], aucun accord amiable n’a pu être trouvé.
Le dossier a été renvoyé en application de l’article 774-1 du Code de procédure civile en audience de règlement amiable.
Aux termes de leurs dernières conclusions, l’ensemble des parties sollicite l’homologation du protocole transactionnel qu’elles ont conclu.
SUR CE
Il convient d’homologuer le protocole transactionnel conclu par les parties, qui contient des concessions réciproques, aux termes duquel monsieur [B] accepte de régler la somme de 1250 euros à monsieur [E], en cinq versements mensuels, à compter du 15 octobre 2024, monsieur [C] représentant la société Sourcing Auto 69 accepte de régler la somme de 250 euros à monsieur [E] avant le 15 octobre 2024, monsieur [E] renonçant à sa demande d’expertise et se considérant indemnisé des désordres dont il s’est plaint jusqu’à ce jour sur le véhicule Tiguan.
Chacune des parties conservera la charge des dépens qu’elle a exposés.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,
HOMOLOGUONS le protocole d’accord conclu entre les parties le 2 octobre 2024, qui sera annexé à la présente décision, et lui CONFÉRONS force exécutoire.
CONSTATONS le désistement des demandes et le dessaisissement du tribunal.
LAISSONS à chacune des parties les frais irrépétibles qu’elles ont exposés.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/01870"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01870 | Tribunal judiciaire de Lyon | Désigne un expert ou un autre technicien | null | Référés civils | null | [] | 676b07003b0ca3aeee3135ab | null | 2024-12-24T19:10:09.015000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 54Z | [] | false | null | null | MINUTE N° :
ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01870 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZW2K
AFFAIRE : S.A. VILOGIA C/ S.D.C. COULEURS PLACE, S.D.C. [Adresse 22], METROPOLE DE LYON, COMMUNE DE [Localité 19]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.A. VILOGIA,
dont le siège social est sis [Adresse 16] - [Localité 10]
représentée par Maître Nicolas ROGNERUD de la SELARL AXIOME AVOCATS, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSES
S.D.C. COULEURS PLACE sis [Adresse 2] à [Localité 20],
représenté par son syndic la société NEXITY,
dont le siège social est sis [Adresse 9] - [Localité 13]
représenté par Maître Marion MOINECOURT de la SELARL CONSTRUCTIV’AVOCATS, avocats au barreau de LYON
S.D.C. [Adresse 22] sis [Adresse 4] à [Localité 20],
représenté par son syndic la société Régie LESCUYER SAS,
dont le siège social est sis [Adresse 15] - [Localité 12]
représenté par Maître Renaud BARIOZ de la SELARL BDL AVOCATS, avocats au barreau de LYON
METROPOLE DE LYON,
dont le siège social est sis [Adresse 8] - [Localité 11]
représentée par Maître Cyril DELCOMBEL de la SELEURL CDL AVOCAT, avocats au barreau de LYON
COMMUNE DE [Localité 19],
dont le siège social est sis [Adresse 3] - [Localité 19]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Nicolas ROGNERUD - 130, Expédition et grosse
Maître Renaud BARIOZ - 566, Expédition
Maître Cyril DELCOMBEL - 658, Expédition
Maître Marion MOINECOURT - 638, Expédition
+ service suivi des expertises, régie et expert, Expédition
ELEMENTS DU LITIGE
Selon exploit en date du 4 septembre 2024, la société VILOGIA a fait citer devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon, le syndicat de la copropriété dénommée [Adresse 22], le syndicat de la copropriété dénommée COULEURS PLACE, la Métropole de Lyon ainsi que la Commune de Francheville aux fins de voir ordonner une expertise sur le fondement de l'article 145 du Code de procédure civile.
A cet effet elle fait valoir que :
- par acte authentique du 27 décembre 2017 elle acquis la propriété d’un bien cadastré section BR n°[Cadastre 5] d’une superficie de 00 ha 12 a 53 ca, situé au [Adresse 18] à [Localité 19]. Qu'elle projette la construction d’un bâtiment à usage d’habitation en R+2 comprenant 17 logements sur la parcelle acquise et un niveau de sous-sol avec 19 places de stationnement
- le terrain sur lequel elle souhaite réaliser son projet comporte déjà une d’habitation et qu'elle a déposé une demande de permis d’aménager le 22 décembre 2022
- par arrêté en date du 7 juin 2023, le Maire de [Localité 19] a accordé le permis de construire sur la parcelle n°[Cadastre 5] située au [Adresse 18] à [Localité 19]
- avant de commencer les travaux de construction, et conformément à la demande de permis d’aménager, elle va procéder à la démolition de la maison d’habitation située sur sa propriété. Que la parcelle assiette du projet de démolition-construction est limitrophe à d’autres parcelles bâties, d’une part, et entourée par la voirie, d’autre part, de sorte que ce projet concerne également :
* la copropriété [Adresse 22] situé [Adresse 4] à [Localité 20] représentée par son syndic la régie LESCUYER, cadastré BR n°[Cadastre 7]
* la copropriété Couleurs Place situé [Adresse 2] à [Localité 20] représentée par son syndic la société NEXITY, cadastré BR n°[Cadastre 6].
Dans leurs écritures le syndicat des copropriétaires de la résidence [Adresse 22] ainsi que la Métropole de Lyon émettent les protestations et réserves d'usage sur la demande d'expertise.
Le syndicat des copropriétaires de la résidence COULEURS PLACE précise que sa propriété n'est pas cadastrée BR [Cadastre 6].
La Commune de [Localité 19], régulièrement citée, n'a pas constitué avocat.
MOTIFS DE LA DECISION
Attendu qu'en application de l'article 145 du Code de procédure civile, le juge des référés peut ordonner toute mesure d’instruction légalement admissible s’il existe un motif légitime d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige.
Qu'en l'espèce la société VILOGIA justifient d'un motif légitime pour solliciter au contradictoire des parties en cause, avant début des travaux, d'une mesure d'expertise aux existants, élément dont peut dépendre la solution du litige.
Que la mesure d'instruction se fera aux frais avancés du demandeur, lequel supporte la charge de la preuve.
Que les dépens de l'instance seront réservés.
PAR CES MOTIFS,
Statuant publiquement, en premier ressort, par décision réputée contradictoire, tous droits et moyens des parties demeurant réservés ;
ORDONNONS une expertise,
DÉSIGNONS pour y procéder :
Monsieur [K] [X],
AXAIRES,
[Adresse 17] [Localité 14],
tel : [XXXXXXXX01],
courriel : [Courriel 21]
Avec pour mission de :
- se rendre sur les lieux sis [Adresse 18] [Localité 19] ainsi que sur les parcelles des parties assignées et le domaine public appartenant à la Ville de [Localité 19]
- visiter les immeubles constituant la propriété des défendeurs, du demandeur s’il y a lieu,
- recueillir et consigner les observations des parties, prendre connaissance des documents de la cause, entendre tout sachant et se faire remettre par les parties ou des tiers tous autres documents utiles
- se faire communiquer tous documents utiles à l’accomplissement de sa mission et plus particulièrement les plans et les descriptifs de la démolition projetée tant en infrastructure qu’en super structure ainsi que les actes de propriété des avoisinants et des existants à démolir, s’il l’estime utile
- dresser tous états descriptifs et qualitatifs des lieux et notamment les immeubles des défendeurs, des trottoirs, chaussées et réseaux bordant le projet de construction afin de déterminer et dire si, à son avis, les immeubles présentent ou non des dégradations et désordres inhérents à leur structure, leur mode de construction, ainsi que leur mode de fondations ou leur état de vétusté
- dresser un constat précis avant travaux, sous la forme d’un pré-rapport
- dire si ces immeubles présentent ou non des dégradations ou des désordres inhérents à leur structure, à leur mode de construction ou de fondation ou encore, à leur état de vétusté ou consécutifs à la nature du sous-sol sur lequel ils reposent et également, éventuellement, consécutifs aux travaux qui auraient pu être entrepris au moment de l’expertise pour le compte du demandeur
- dire si les travaux de démolition, d’évacuation peuvent occasionner des désordres aux propriétaires voisins. Dans l’affirmative donner son avis sur les mesures envisagées pour éviter ces désordres ; décrire le cas échéant les travaux nécessaires
- dire, s’il convient ou non, de procéder à la réalisation et à la mise en place de travaux particuliers de nature à éviter toute aggravation de l’état qu’ils présentent actuellement et permettre, dans les meilleures conditions techniques possibles, la réalisation des travaux à être entrepris pour le compte de la demanderesse
- prendre connaissance, en s’étant rendu sur place, du projet immobilier présenté dans un dossier technique suffisant comportant notamment les procédés de construction permettant d’évaluer les impacts potentiels des travaux sur les avoisinants. A défaut de communication de ce dossier, l’expert déposera une note récapitulant les pièces communiquées, les éléments absents ou insuffisants, les conséquences sur la conduite de sa mission, permettant aux parties de saisir le juge si elles l’estiment nécessaire
- donner son avis sur les impacts potentiels des travaux sur les avoisinants et proposer la délimitation des états des lieux à réaliser chez les avoisinants
- vérifier la déclaration d’intention de commencement de travaux (DICT)
- en cours de travaux, procéder à la demande des parties a de nouveaux examens des avoisinants après démolition et décrire si besoin, les désordres ayant pu survenir, et ce, au fur et à mesure de leur survenance
- de façon plus générale, fournir les éléments techniques ou de fait de nature à permettre, le cas échéant, à la juridiction compétente, de déterminer les responsabilités éventuellement encourues, dévaluer, s’il y a lieu, tous les préjudices subis et d’apprécier les problèmes éventuels de servitude et de mitoyenneté
- dire qu’en cas de besoin et pour procéder aux travaux estimés indispensables par l’expert, la société VILOGIA pourra éventuellement faire passer sur les propriétés voisines concernées ses architectes et entrepreneurs à telles fins techniques que l’expert estimera nécessaires ou seulement utiles
- procéder, sur demande des parties, à de nouveaux examens des avoisinants après terrassement et après gros oeuvre et ce jusqu’au hors d’eau au cas où il serait allégué de nouveaux désordres rattachables aux travaux et expressément décrits par les parties requérantes, ou l’aggravation des anciens
- dresser, le cas échéant, à la demande des parties, un pré rapport relatant les constatations effectuées et les causes des dommages, dont l’expert pourra demander la rémunération ou une avance de son montant
DISONS que l’expert pourra s’adjoindre tout spécialiste de son choix, à charge pour lui d’en informer préalablement le magistrat chargé du contrôle des expertises et de joindre l’avis du sapiteur à son rapport;
DISONS que cette expertise sera réalisée conformément aux dispositions des articles 232 à 248 et 263 à 284 du Code de procédure civile ;
DISONS qu'à cet effet l'expert commis, qui sera saisi par le Greffe, devra accomplir sa mission contradictoirement en présence des parties ou elles dûment convoquées, les entendre en leurs observations et déposer un rapport dans les six mois suivant sa saisine ou au plus tard avant le 15 août 2025, sauf prorogation des opérations dûment autorisée par le magistrat chargé du suivi des opérations d'expertise sur demande de l'expert ;
Plus spécialement RAPPELONS à l'expert que :
- il devra nous faire connaître sans délai son acceptation ;
- il pourra s'entourer de tous renseignements à charge d'en indiquer la source et entendre, au besoin, tous sachant utiles, dont les identités seront précisées ;
- il devra prendre connaissance des documents de la cause et se faire remettre par les parties ou des tiers tous documents nécessaires à l'accomplissement de sa mission ;
- il devra annexer à son rapport ceux des documents ayant servi à son établissement, ceux qui le complètent ou contribuent à sa compréhension, et restituera les autres, contre récépissé, aux personnes les ayant fournis ;
- il ne pourra concilier les parties mais que si elles viennent à se concilier, il constatera que sa mission est devenue sans objet ; qu'en cas de conciliation partielle, il poursuivra ses opérations en les limitant aux autres questions exclues de l'accord ;
- il pourra faire appel à un technicien d'une spécialité différente de la sienne
- il pourra se faire assister, dans l'accomplissement de sa mission par la personne de son choix, dont il indiquera le nom et les qualités, qui interviendra sous son contrôle et sa responsabilité ;
- il devra établir et communiquer au juge chargé du suivi de l'expertise et aux parties une note après chaque réunion ;
- il devra informer les parties du résultat de ses opérations, de l'avis qu'il entend exprimer sur tous les points de la mission et du coût de ses opérations; qu'à cette fin il leur remettra au cours d'une ultime réunion ou leur adressera un pré-rapport en les invitant à lui présenter dans un délai de 30 jours leurs observations et réclamations écrites rappelant sommairement le contenu de celles présentées antérieurement; qu'il y répondra dans son rapport définitif en apportant, à chacune d'elles, la réponse appropriée en la motivant ;
- il n'est pas tenu de prendre en compte les observations et réclamations présentées au delà du délai de 30 jours, à moins qu'il n'existe une cause grave et dûment justifiée, auquel cas il en fait rapport au juge chargé du contrôle ;
- il devra adresser une copie de son rapport à chacune des parties ou à leurs avocats
DISONS que l'expertise se fera aux frais avancés de la société VILOGIA qui consignera la somme de 3 000 € à la régie d’avances et de recettes du présent tribunal avant le 15 février 2025, sous peine de caducité de l'expertise ;
RÉSERVONS les dépens de l'instance.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
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"24/00207"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/00207 | Tribunal judiciaire de Tours | Déboute le ou les demandeurs de l'ensemble de leurs demandes | null | CTX PROTECTION SOCIALE | null | [] | 6769e5859786ffe39c0ba1e5 | null | 2024-12-23T22:35:02.544000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 88M | [] | false | null | null | Minute n° : 24/00489
N° RG 24/00207 - N° Portalis DBYF-W-B7I-JG5X
Affaire : [S]-MAISON DEPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPEES
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE TOURS
°°°°°°°°°
PÔLE SOCIAL
°°°°°°°°°
JUGEMENT DU 23 DECEMBRE 2024
°°°°°°°°°
DEMANDEUR
Monsieur [E] [S]
né le 26 Août 1974 à [Localité 5], demeurant [Adresse 4]
Non comparant, représenté par Me Arnaud TOURNIER, avocat au barreau de TOURS -
DEFENDERESSE
MAISON DEPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPEES,
[Adresse 1]
Représentée par M. [F], chargé de contentieux, muni d’un mandat permanent depuis le 05 Mars 2021 ;
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DEBATS ET LORS DU DELIBERE :
Président : Madame P. GIFFARD
Assesseur : Mme N. JOUINT, Assesseur employeur/travailleur indépendant
Assesseur : M. M. JEZY, Assesseur salarié
DÉBATS :
L’affaire ayant été appelée à l’audience publique du 25 novembre 2024, assisté de A. BALLON, faisant fonction de greffier, puis mise en délibéré pour être rendue ce jour, par mise à disposition au greffe de la juridiction ;
Le Tribunal a rendu le jugement suivant :
RAPPEL DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE :
Le 15 mai 2018, Monsieur [E] [S] s’est vu reconnaître par la CDAPH la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) pour la période du 15 mai 2018 au 31 mai 2023.
Le 4 janvier 2022, la CDAPH a refusé d’accorder à Monsieur [S] une AAH estimant que son taux d’incapacité était inférieur à 50 %. A la suite d’une Recours Administratif Préalable Obligatoire (RAPO), cette décision a été confirmée le 8 mars 2022 par la CDAPH. La RQTH a été renouvelée jusqu’en 2026.
Le 18 décembre 2023, Monsieur [E] [S] a déposé une demande de réévaluation de sa situation et a sollicité :
- l’AAH
- les cartes Mobilités Inclusion mention invalidité et /ou priorité et stationnement
- la RQTH
Par décision du 30 janvier 2024, la CDAPH a rejeté la demande d’AAH en raison du taux d’incapacité inférieur à 50 %.
Le 19 mars 2024, Monsieur [S] a formé un Recours Administratif Préalable et Obligatoire (RAPO) à l’encontre du rejet de sa demande d’AAH.
Par décision du 9 avril 2024, la CDAPH a maintenu sa décision de rejet de l’AAH, estimant que son taux d’incapacité était compris entre 50 et 79 % et qu’il n’existait pas de restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi (RSDAE).
Par requête déposée le 26 avril 2024, Monsieur [S] a saisi le pôle social du Tribunal Judiciaire de TOURS d’un recours contre cette décision.
Par ordonnance du 6 mai 2024, le Président du Pôle Social du Tribunal Judiciaire a ordonné une consultation au titre de l’article R 142-16 du Code de la Sécurité sociale et a commis pour y procéder le Docteur [T], lequel a déposé son rapport le 23 septembre 2024.
A l’audience du 23 septembre 2024, Monsieur [S] a sollicité le renvoi.
A l’audience du 25 novembre 2024, Monsieur [S] demande au tribunal de :
- « à titre principal, juger qu’à la date de sa demande, Monsieur [S] présentait un taux d’incapacité supérieur à 80 %, compte tenu de l’évolutivité défavorable de son état, ou le présente désormais ;
- à titre subsidiaire, juger que Monsieur [S] présente une restriction durable à l’accès à l’emploi
- en conséquence, juger que Monsieur [S] bénéficiera de l’AAH à compter du 18 décembre 2023, soit avec un effet rétroactif et pour une durée de 10 ans
- en tout état de cause, condamner la MDPH 37 à la somme de 500 € en réparation du préjudice moral subi par Monsieur [S] pour défaut de motivation suffisante de la décision intervenue dans le cadre du recours administratif préalable
- débouter la MDPH de toutes ses demandes plus amples ou contraires aux présentes
- statuer ce que de droit sur les dépens ».
Monsieur [S] expose qu’il souffre depuis plusieurs années d’une spondylarthrite ankylosante qui se caractérise par une inflammation chronique des articulations ainsi qu’une atteinte du rachis et du bassin, nécessitant des hospitalisations, des consultations auprès d’un rhumatologue. Il indique qu’il présente une mobilité réduite de la main droite, une fatigabilité, un manque de souffle, l’impossibilité de conduire et doit suivre un régime strict pour éviter des inflammations. Il fait également état d’une uvéite avec des incidences sur sa vision.
Il considère en conséquence que son taux d’incapacité doit être évalué comme égal ou supérieur à 80 % étant précisé que son état s’est encore dégradé depuis le dépôt de sa demande ;
A titre subsidiaire, si le tribunal retenait un taux d’incapacité compris entre 50 et 79 %, il soutient que la restriction durable d’accès à l’emploi est établie : il expose qu’il est sans emploi depuis 2019, son précédent travail (technicien en informatique) impliquant des efforts physiques (chariots à tirer, manutention et port de charges). Il déclare justifier de ses démarches de recherche d’emploi en octobre et novembre 2023 et estime démontrer sa réelle volonté d’insertion.
Il sollicite que l’AAH lui soit accordée pour une durée de 10 ans.
Enfin il sollicite la réparation du préjudice moral résultant de l’absence de motivation (en fait sur sa pathologie) de la décision de la CDAPH.
La MDPH sollicite que le recours de Monsieur [S] soit rejeté, que celui-ci soit débouté de toutes ses demandes, que la décision de la CDAPH soit confirmée et que la MDPH soit exonérée de tous dépens et de toute condamnation.
La MDPH expose que Monsieur [S] présente des difficultés entraînant une gêne notable dans la vie sociale mais que son niveau d’autonomie est conservé dans les actes de la vie courante, ce qui fait évaluer son taux d’incapacité compris entre 50 et 79 %. Elle précise que Monsieur [S] se déplace seul en intérieur mais qu’il nécessite une aide en extérieur et que son périmètre de marche est réduit à 100 mètres.
Selon elle, il n’a pas de déficience au niveau de la préhension-de la motricité fine, est autonome pour son entretien personnel, la gestion de son budget ou ses démarches administratives. Il présente des difficultés pour faire ses courses, préparer ses repas et délaisse les tâches ménagères.
S’agissant de la RSDAE, elle soutient qu’il n’a pas été retrouvé de dossier unique du demandeur d’emploi, qu’il ne justifie pas suivre un accompagnement par les services du RSA, qu’il n’a pas tenté de réaliser une formation ou un bilan de compétences. Elle reconnaît qu’il présente des restrictions à certains emplois, nécessitant une activité physique importante ou le port de charges lourdes mais qu’il pourrait exercer un emploi de bureau avec un poste adapté au moins sur un mi-temps.
Le Docteur [T] a donné lecture de son rapport.
MOTIVATION DE LA DÉCISION :
Aux termes de l’article L 821-1 du code de la sécurité sociale, “toute personne résidant sur le territoire métropolitain ayant dépassé l’âge d’ouverture du droit à l’allocation prévue à l’article L 541-1 et dont l’incapacité permanente est au moins égale à 80 % perçoit, sous réserve des conditions administratives, une allocation aux adultes handicapés (...).
L’allocation aux adultes handicapés est également versée à toute personne remplissant les deux conditions suivantes (L 821-2) :
- son incapacité permanente sans atteindre 80 % est supérieure ou égale à 50 % ;
- la commission mentionnée à l’article L 146-9 du code de l’action sociale et des familles (commission départementale des droits et de l’autonomie des personnes handicapées en abrégé ci-après CDAPH) lui reconnaît, compte-tenu de son handicap, une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi.
Selon l’article L 114 du code de l’action sociale et des familles “constitue un handicap, au sens de la présente loi, toute limitation d’activité ou restriction de participation à la vie en société subie dans son environnement par une personne en raison d’une altération substantielle, durable ou définitive d’une ou plusieurs fonctions physiques, sensorielles, mentales, cognitives ou psychiques, d’un polyhandicap ou d’un trouble de santé invalidant”.
Le guide barème codifié à l’annexe 2-4 du code de l’action sociale et des familles indique des fourchettes de taux d’incapacité à partir d’une analyse entre trois facteurs, la déficience, l’incapacité et le désavantage.
Le guide-barème ne fixe pas de taux d’incapacité précis, mais indique des fourchettes de taux d’incapacité identifiant selon les chapitres, trois à cinq degrés de sévérité, (en général quatre), à savoir : forme légère (taux de 1 à 15 %), forme modérée (taux de 20 à 45 %), forme importante (taux de 50 à 75 %) et forme sévère ou majeure (taux de 80 à 95 %).
Un taux de 50 % correspond à des troubles importants entraînant une gêne notable dans la vie sociale de la personne. L’entrave peut soit être concrètement repérée dans la vie de la personne, soit compensée afin que cette vie sociale soit préservée, mais au prix d’efforts importants ou de la mobilisation d’une compensation spécifique, alors que toutefois, l’autonomie est conservée pour les actes élémentaires de la vie quotidienne.
Un taux de 80 % correspond à des troubles graves entraînant une entrave majeure dans la vie quotidienne de la personne avec une atteinte de son autonomie individuelle, que cette autonomie individuelle est définie comme l’ensemble des actions que doit mettre en œuvre une personne, vis-à-vis d’elle-même, dans la vie quotidienne, et que dès lors que la personne doit être aidée totalement ou partiellement, ou surveillé dans leur accomplissement, ou ne les assure qu’avec les plus grandes difficultés, le taux de 80 % est atteint, tout comme lorsque lorsqu’il y a déficience sévère avec abolition d’une fonction.
Selon l’article D 821-1-2 du code de la sécurité sociale pris en application du 2° de l’article L 821-2, la restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi subie par une personne handicapée est appréciée ainsi qu’il suit :
1° La restriction est substantielle lorsque le demandeur rencontre, du fait de son handicap même, des difficultés importantes d’accès à l’emploi. A cet effet, sont à prendre en considération:
a) Les déficiences à l’origine du handicap ;
b) Les limitations d’activités résultant directement de ces mêmes déficiences ;
c) Les contraintes liées aux traitements et prises en charge thérapeutiques induits par le handicap ;
d) Les troubles qui peuvent aggraver ces déficiences et ces limitations d’activités.
Pour apprécier si les difficultés importantes d’accès à l’emploi sont liées au handicap, elles sont comparées à la situation d’une personne sans handicap qui présente par ailleurs les mêmes caractéristiques en matière d’accès à l’emploi.
2° La restriction pour l’accès à l’emploi est dépourvue d’un caractère substantiel lorsqu’elle peut être surmontée par le demandeur au regard :
a) Soit des réponses apportées aux besoins de compensation mentionnés à l’article L 114-1-1 du code de l’action sociale et des familles qui permettent de faciliter l’accès à l’emploi sans constituer des charges disproportionnées pour la personne handicapée;
b) Soit des réponses susceptibles d’être apportées aux besoins d’aménagement du poste de travail de la personne handicapée par tout employeur au titre des obligations d’emploi des handicapés sans constituer pour lui des charges disproportionnées ;
c) Soit des potentialités d’adaptation dans le cadre d’une situation de travail.
3° La restriction est durable dès lors qu’elle est d’une durée prévisible d’au moins un an à compter du dépôt de la demande d’allocation aux adultes handicapés, même si la situation médicale du demandeur n’est pas stabilisée. La restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi est reconnue pour une durée de un à cinq ans.
4° Pour l’application du présent article, l’emploi auquel la personne handicapée pourrait accéder s’entend d’une activité professionnelle lui conférant les avantages reconnus aux travailleurs par la législation du travail et de la sécurité sociale.
5° Sont compatibles avec la reconnaissance d’une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi :
a) L’activité à caractère professionnel exercée en milieu protégé par une demandeur admis au bénéfice de la rémunération garantie mentionnée à l’article L 243-4 du code de l’action sociale et des familles (ndr contrat de soutien et d’aide par le travail en Etablissement et Service d’Aide par le Travail - ESAT) ;
b) L’activité professionnelle en milieu ordinaire de travail pour une durée de travail inférieure à un mi-temps, dès lors que cette limitation du temps de travail résulte exclusivement des effets du handicap du demandeur ;
c) Le suivi d’une formation professionnelle spécifique ou de droit commun, y compris rémunérée, résultant ou non d’une décision d’orientation prise par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées mentionnée à l’article L 241-3 du code de l’action sociale et des familles.
Selon les articles L 821-2 et R 821-5 du code de la sécurité sociale, l’allocation aux adultes handicapés est versée pour une période d’un à deux ans à toute personne présentant un taux d’incapacité compris entre 50 et 79 % lorsque la CDAPH lui a reconnu, compte tenu de son handicap, une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi. “La période d’attribution de l’allocation peut excéder deux ans sans toutefois dépasser cinq ans si le handicap et la RSDAE ne sont pas susceptibles d’une évolution favorable au cours de la période d’attribution”.
Le tribunal rappelle par ailleurs qu’il se prononce au regard de l’état de santé de Monsieur [S] lors de la date de la demande et de l’instruction du Recours Administratif Préalable Obligatoire et qu’il ne peut tenir compte d’éléments non soumis à l’appréciation de la CDAPH.
En cas d’aggravation postérieure à la demande, il appartient à l’intéressé de formuler une nouvelle demande auprès de la Maison Départementale des Personnes Handicapées.
Dès lors, il ne peut être tenu compte de pièces faisant état d’éléments postérieurs à la décision de la CDAPH du 9 avril 2024. Ainsi le certificat médical du Docteur [U] du 23 mai 2024 (pièce 5) sera écarté des débats, de même que la pièce 6 non datée.
- Sur l’évaluation du taux d’incapacité
Il ressort du certificat médical de demande du Docteur [U] en date du 20 novembre 2023 que Monsieur [S] présente une spondylarthrite ankylosante sévère axiale avec douleurs articulaires inflammatoires axiales (deux mains, orteils, rachis lombaire) rebelles aux traitements (mal tolérés).
Le Docteur [U] mentionne un suivi auprès d’un kinésithérapeute deux fois par semaine et auprès d’un rhumatologue deux fois par an. Il précise que Monsieur [S] ne présente pas de déficience cognitive (orientation dans le temps- espace, gestion de sa sécurité, maîtrise de son comportement) qu’il est en mesure d’assurer son entretien personnel (toilette, s’habiller, manger, couper ses aliments, assurer l’hygiène de l’élimination), de communiquer et de gérer sa vie quotidienne (budget, traitement médical, démarches administratives) : il fait toutefois ses courses – son repas avec difficulté et a besoin d’une aide pour les tâches ménagères.
S’agissant du retentissement fonctionnel, Monsieur [S] réalise avec difficulté mais sans aide humaine ses déplacements intérieurs, les actes de préhension et de motricité fine.
Il effectue avec aide humaine les déplacements extérieurs et son périmètre de marche est évalué à 100 mètres.
Dans son certificat médical, le Docteur [U] évoque une dépression- anxiété +++ : toutefois cette information n’est nullement documentée (suivi psychologique ? Traitement médical?).
Monsieur [S] communique au tribunal une prescription pour une ALD (spondylarthrite ) du 10 mai 2016 pour 10 ans.
Monsieur [S] produit également une radiographie en date du 14 novembre 2023 de sa main droite pour l’indication suivante : « bilan d’oedeme IPP des 2ème et 3ème doigts », mentionnant notamment que la « minéralisation est homogène, pas de pincement significatif, pas de géode, aspect remanié de la tête du 2ème métacarpien avec aspect d’érosion marginale. Net épaississement des parties molles autour de l’IPP du 2ème doigt. Pas de calcification ».
Le Docteur [T], après avoir pris connaissance du rapport du Docteur [V] (MDPH), considère que l’évaluation de la MDPH est conforme au barème.
Au vu des documents communiqués et dont la CDAPH a pu prendre connaissance, il n’est pas démontré que le taux de 80 % d’incapacité soit atteint, Monsieur [S] ne présentant pas une déficience sévère avec abolition d’une fonction. Sa spondylarthrite est à l’origine de troubles importants entraînant une gêne notable dans sa vie quotidienne, mais son autonomie est conservée.
Son taux d’incapacité a donc été justement évalué comme compris entre 50 et 79 %.
- Sur la restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi ( RSDAE) :
En application des dispositions précitées, pour prétendre au bénéfice de l’AAH, l’existence d’une restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi (RSDAE) en raison du handicap doit être établie.
Dans son certificat médical de demande, le Docteur [U] indique que Monsieur [S] travaille (ce qui semble une erreur) : il coche la case « retentissement sur l’aptitude au poste/ et ou le maintien dans l’emploi » en mentionnant : « gestion asthénie/douleurs et tous actes physiques +++ ».
Il ressort du formulaire adressé à la MDPH que Monsieur [S] est sans emploi depuis 2019. il indique s’agissant de son précédent emploi : « emploi FEDEX (informatique) : il fallait porter des charges, tirer des chariots, manutention. Trop fatigant ».
La MDPH ne conteste pas qu’au regard de sa pathologie, Monsieur [S] ne peut exercer un métier physique impliquant notamment le port de charges lourdes ou la station debout. Elle précise toutefois qu’il pourrait occuper un poste de bureau assis, au moins à mi-temps.
Monsieur [S] bénéficie de la RQTH depuis plusieurs années.
Pour justifier de ses démarches de reconversion, d’emploi ou formation, il produit deux mails de deux sociétés (18 septembre 2023 et 18 octobre 2023) mentionnant pour l’un que sa candidature au poste de technicien support informatique a été rejetée et pour l’autre que sa candidature (nature du poste inconnu) n’a pas été retenue.
Le poste de technicien informatique correspond apparemment à celui précédemment occupé par Monsieur [S].
Monsieur [S] ne justifie d’aucun rendez-vous auprès de POLE EMPLOI, d’aucune formation suivie depuis 2019 afin d’assurer une reconversion professionnelle compatible avec les restrictions précitées.
Il ne produit aucun élément médical venant établir qu’il existerait une restriction à l’emploi qui l’empêcherait de travailler à temps partiel sur un poste administratif.
Au vu de ces éléments, il convient de constater que la restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi (RSDAE) n’est pas établie et de débouter Monsieur [S] de sa demande d’AAH .
- Sur la demande de dommages et intérêts
Monsieur [S] soutient que l’absence de motivation de la décision rendue par la CDAPH constitue une faute qui lui cause un préjudice.
S'il est exact que cette décision n'est pas motivée au regard d'éléments médicaux précis, puisqu'elle énonce uniquement que le taux d'incapacité a été évalué comme supérieur à 50% et inférieur à 80 %, elle se réfère néanmoins à l’application au guide barème de l’annexe 2-4 du Code de l’action sociale et des Familles.
S’agissant de la RSDAE, la CDAPH fait référence aux conséquences et aux aménagements professionnels en lien avec la situation d’handicap et indique que le travail est possible pour une durée supérieure ou égale à un mi-temps en faisant référence à l’article D 821-1-2 du Code de la sécurité sociale.
Dès lors, il apparaît que la décision de la MDPH est motivée en droit et en fait et qu’il convient de débouter Monsieur [S] de sa demande de dommages et intérêts.
Monsieur [S], qui succombe, sera condamné aux entiers dépens.
PAR CES MOTIFS :
Le tribunal , statuant publiquement, par jugement contradictoire susceptible d’appel,
DIT que le taux d’incapacité de Monsieur [E] [S] doit être évalué comme compris entre 50 et 79 % mais qu’il ne présente pas de restriction substantielle et durable pour l’accès à l’emploi (RSDAE) ;
DÉBOUTE Monsieur [E] [S] de sa demande d’ AAH ;
DÉBOUTE Monsieur [E] [S] de l’ensemble de ses demandes ;
CONDAMNE Monsieur [E] [S] aux entiers dépens.
ET DIT que conformément aux dispositions de l'article 538 du code de procédure civile, chacune des parties ou tout mandataire pourra interjeter appel de cette décision dans le délai d'UN MOIS à peine de forclusion, à compter de la notification de la présente décision, par une déclaration faite ou adressée par pli recommandé au greffe de la cour : Palais de Justice - Cour d’Appel - chambre sociale - [Adresse 2] - [Localité 3].
Elle devra être accompagnée d’une copie de la décision.
Ainsi fait et jugé au Tribunal judiciaire de TOURS, le 23 Décembre 2024.
A.BALLON P.GIFFARD
Faisant fonction de greffier Présidente | false | null | [] | {} |
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ORDONNANCE
N° RG 24/01229 - N° Portalis DBWH-W-B7I-G54B
N° Minute : 24/00783
Nous, Caroline POMATHIOS, vice-présidente au tribunal judiciaire de BOURG EN BRESSE, assistée de Méryl PASZKOWSKI, greffier,
Vu la décision d’admission en soins psychiatriques contraints prise par le directeur du Centre Psychothérapique de l’Ain en date du 12 décembre 2024, à la demande de Me Luc PAROVEL
Concernant :
Madame [W] [R] NEE [M]
né le 06 Avril 1975 à [Localité 1]
Vu la saisine en date du 17 Décembre 2024, du Directeur du Centre Psychothérapique de l’Ain et les pièces jointes à la saisine ;
Vu le certificat de levée de soins sous contrainte du Dr [V] DIT [F] en date du 19 décembre 2024 ;
Vu l’avis du procureur de la République en date du 20 décembre 2024 ;
Dans les locaux spécialement aménagés du Centre Psychothérapique de l’Ain ;
Attendu qu’il n’y a plus lieu à statuer sur la poursuite de l’hospitalisation complète de Madame [W] [R] NEE [M] compte tenu de la levée des soins sous contrainte dont elle faisait l’objet ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, en premier ressort,
Disons n’y avoir lieu à statuer sur la demande de maintien de l’hospitalisation sous contrainte de Madame [W] [R] NEE [M] ;
Ainsi rendue le 23 Décembre 2024 au Centre Psychothérapique de l’Ain par [B] [H] assistée de [I] [G] qui l’ont signée.
Le greffier Le juge
Copie de la présente ordonnance reçue ce jour le 23 Décembre 2024,
Monsieur le Directeur du CPA,
Copie de la présente décision adressée ce jour le 23 Décembre 2024 par courriel au tuteur / curateur
Copie de la présente décision adressée ce jour le 23 Décembre 2024 par LS à la patiente,
Notifié ce jour le 23 Décembre 2024 à Madame le Procureur de la République,
le greffier, | false | null | [] | {} |
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Aide juridictionnelle totale par décision du 31 juillet 2023
__________________
POLE SOCIAL
__________________
[D] [C]
C/
CAF DE LA SOMME
__________________
N° RG 23/00208
N°Portalis DB26-W-B7H-HSXB
Minute n°
Grosse le
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Expédition le :
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Expert
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
TRIBUNAL JUDICIAIRE
D’AMIENS
POLE SOCIAL
_
J U G E M E N T
COMPOSITION DU TRIBUNAL
M. Emeric VELLIET DHOTEL, vice-président au tribunal judiciaire d’Amiens chargé du pôle social,
Mme Véronique OUTREBON, assesseur représentant les travailleurs salariés
Mme Brigitte DENAMPS CAZIER, assesseur représentant les travailleurs non salariés
et assistés de M. Olivier CHEVALIER, greffier lors du prononcé par mise à disposition au greffe.
DÉBATS
L’affaire a été examinée à l’audience publique du 25 novembre 2024 du pôle social du tribunal judiciaire d’Amiens, tenue par M. Emeric VELLIET DHOTEL, président de la formation de jugement, Mme Véronique OUTREBON et Mme Brigitte DENAMPS CAZIER, assesseurs, assistés de M. Olivier CHEVALIER, greffier.
ENTRE :
PARTIE DEMANDERESSE :
Madame [D] [C]
124 rue Camille Desmoulins
App. 204 - Bât. A
80000 AMIENS
Représentant : Me Annick DARRAS, avocat au barreau d’AMIENS
ET :
PARTIE DEFENDERESSE :
CAF DE LA SOMME
9 boulevard Maignan Larivière
80022 AMIENS CEDEX 9
Représentant : Maître Gonzague DE LIMERVILLE de la SCP GONZAGUE DE LIMERVILLE - AVOCAT, avocats au barreau d’AMIENS
A l’issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré et le président a avisé les parties que le jugement serait prononcé le 23 Décembre 2024 par mise à disposition au greffe de la juridiction.
Jugement contradictoire et en dernier ressort
*****
EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE
Le 24 janvier 2022, la caisse d’allocations familiales (Caf) de la Somme a notifié à Madame [D] [C] un trop-perçu d’allocation aux adultes handicapés (AAH) de 10 943,82 euros, motif pris de ce que cette allocation n’était pas cumulable avec la rente d’invalidité dont l’assurée sociale était par ailleurs bénéficiaire.
Courant février 2022, l’assurée sociale a sollicité une remise de dette, au regard de la modicité de ses ressources et de l’existence d’un enfant à charge âgé de 15 ans.
Le 13 avril 2022, la Caf de la Somme a partiellement fait droit à la demande à concurrence de la somme de 7 464,64 euros, réduisant ainsi la dette à un montant théorique de 3 479,18 euros, et à un montant concret de 2 488,21 euros compte tenu des remboursements déjà effectués. La caisse annonçait concomitamment la mise en place de retenues sur prestations jusqu’à extinction de la dette.
Le 30 novembre 2022, la Caf de la Somme a par ailleurs notifié à [D] [C] un trop-perçu d’aide personnalisée au logement (APL) de 440 euros, après prise en compte de ses ressources mensuelles. L’organisme précisait que, cette dette s’ajoutant à la précédente, l’assurée sociale restait redevable de la somme actualisée de 2 064,42 euros à rembourser par retenues sur prestations de 104,65 euros par mois.
Le 20 janvier 2023, l’assistante de service social de l’EPSM de la Somme a informé la caisse du recours exercé par [D] [C] à l’encontre de la notification de dette ; elle a par ailleurs sollicité que soit étudiée la demande de l’assurée sociale tendant à la suspension des retenues sur prestations.
Le 14 février 2023, [D] [C] a parallèlement elle-même contesté la notification de trop-perçu d’APL en soulignant une erreur sur les montants déclarés “par l’administration” en ce qui concerne ses droits. Elle a concomitamment exercé un recours concernant “la seconde partie de la dette qui correspond à un trop perçu AAH sur les années 2020 et 2021".
Le 17 avril 2023, la Caf de la Somme a rejeté ce recours, en ce qu’il portait sur le trop-perçu d’AAH, motif pris de l’expiration du délai de recours administratif préalable.
Procédure :
Suivant lettre recommandée avec accusé de réception expédiée le 13 juin 2023, [D] [C] a saisi le pôle social du tribunal judiciaire d’une demande de remise totale de la dette d’AAH et APL s’élevant alors à la somme de 2 064,42 euros.
Initialement appelée à l’audience du 18 septembre 2023, l’affaire a fait l’objet de cinq reports à la demande des parties.
Parallèlement, suivant décisions des 18 décembre 2023 et 4 janvier 2024, la caisse a accordé à [D] [C] une remise totale des trois dettes résiduelles, à savoir 1 606,39 euros au titre des prestations familiales et 458,03 euros au titre de l’APL, après avoir relevé la précarité de la situation de l’assurée sociale.
L’affaire a en définitive été utilement évoquée à l’audience du 25 novembre 2024, à l’issue de laquelle le président a indiqué qu’elle était mise en délibéré et que la décision serait rendue le 23 décembre 2024 par mise à disposition publique au greffe de la juridiction, en application des dispositions des articles 450 alinéa 2 et 451 alinéa 2 du code de procédure civile.
PRÉTENTIONS ET MOYENS DES PARTIES
[D] [C], représentée par son Conseil, développe ses conclusions visées à l’audience et demande au tribunal :
- A titre principal, d’annuler l’indu de 2 064,42 euros ;
- Subsidiairement :de lui accorder une remise totale de la dette considérée, de la dispenser de tous droits de procédure et de dire que les dépens seront recouvrés comme en matière d’aide juridictionnelle.
Elle ajoute à l’audience réclamer le remboursement d’une somme de 1 872,79 euros correspondant à des retenues sur prestations non remboursées.
La Caf de la Somme, représentée par son Conseil, développe ses conclusions visées à l’audience, aux termes desquelles elle demande :
- in limine litis, de déclarer [D] [C] irrecevable en son recours ;
- se dire incompétent pour connaîre d’une contestation relative à un indu d’APL, et inviter l’allocataire à mieux se pourvoir sur ce point ;
- en tout état de cause, constater la remise totale de la dette et rejeter les prétentions plus amples ou contraires de la demanderesse ;
- laisser les dépens à la charge de [D] [C].
En application des dispositions de l’article 455 du code de procédure civile, il est fait référence aux conclusions susvisées pour l’exposé des prétentions respectives des parties.
Au regard du montant de la demande en son dernier état, il sera statué par décision en dernier ressort.
MOTIVATION
1. Sur la demande d’annulation de l’indu de 2 064,42 euros :
La somme litigieuse correspond au solde d’un indu d’AAH (après remise partielle de dette à concurrence de 7 464,64 euros et prise en compte de remboursements déjà intervenus) ainsi qu’à un trop-perçu d’APL.
La circonstance selon laquelle, suivant décisions des 18 décembre 2023 et 4 janvier 2024, la Caf de la Somme a accordé à [D] [C] une remise totale des dettes résiduelles d’AAH et d’APL n’en fait pas disparaître l’intérêt de la demande d’annulation de l’indu, une telle solution étant en effet de nature à conduire à un remboursement des retenues sur prestations opérées par la caisse.
Le tribunal ne peut donc faire l’économie de l’examen de la demande, dans ses deux volets.
1.1 Sur l’indu d’AAH :
L’article 122 du code de procédure civile énonce que constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend à faire déclarer l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d'agir, tel le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée.
L’article L.142-4 du code de la sécurité sociale prévoit que les recours contentieux formés dans les matières mentionnées aux articles L.142-1 , à l'exception du 7°, et L.142-3 sont précédés d'un recours préalable, dans des conditions prévues par décret en Conseil d'Etat.
L’article 142-1-A du code de la sécurité sociale précise que, s'il n'en est disposé autrement, le délai de recours préalable et le délai de recours contentieux sont de deux mois à compter de la notification de la décision contestée. Ces délais ne sont opposables qu'à la condition d'avoir été mentionnés, ainsi que les voies de recours, dans la notification de la décision contestée ou, en cas de décision implicite, dans l'accusé de réception de la demande.
En l’espèce, la Caf de la Somme a réclamé le 24 janvier 2022 à [D] [C] un trop perçu d’AAH de 10 943,82 euros, motif pris de ce que cette allocation n’était pas cumulable avec la rente d’invalidité dont l’assurée sociale était par ailleurs bénéficiaire.
[D] [C] ne justifie pas de l’effectivité d’une contestation du bien-fondé de cette décision, et plus précisément de l’envoi de la lettre dactylographiée datée du 4 février 2022 qu’elle verse aux débats, laquelle est incidemment contredite par la lettre manuscrite envoyée par l’allocataire en lettre recommandée avec accusé de réception reçue par la Caf de la Somme le 22 février 2022, dans laquelle l’intéressée se bornait à solliciter une remise de dette au regard de la modicité de ses ressources.
Ce n’est que le 14 février 2023 que [D] [C], à l’occasion d’une contestation de l’indu distinct d’APL qui lui était réclamé, a entendu exercer en parallèle un recours concernant le trop perçu d’AAH sur les années 2020 et 2021.
A cette date, le délai de recours judiciaire attaché à la décision du 24 janvier 2022 avait expiré. Partant, la demande se heurte à la forclusion.
Dès lors, il convient de déclarer [D] [C] irrecevable en sa demande d’annulation de l’indu d’AAH.
1.2 Sur l’indu d’APL :
En application des dispositions des articles L.825-1 du code de la construction et de l’habitation et R.811-1 du code de justice administrative, relèvent de la juridiction administrative le contentieux des aides personnelles au logement ainsi que celui des prestations, allocations ou droits attribués au titre de l’aide ou de l’action sociale et du logement.
Il en résulte une incompétence matérielle du pôle social du tribunal judiciaire en matière d’allocation de logement familiale et d’allocation de logement sociale.
L’article 32 du décret n°2015-233 du 27 février 2015 dans sa rédaction issue du décret n°2018-928 du 29 octobre 2018 prévoit que, lorsqu'une juridiction de l'ordre judiciaire ou de l'ordre administratif décline la compétence de l'ordre de juridiction auquel elle appartient au motif que le litige ne ressortit pas à cet ordre, elle renvoie les parties à saisir la juridiction compétente de l'autre ordre de juridiction. Toutefois, lorsque la juridiction est saisie d'un contentieux relatif à l'admission à l'aide sociale tel que défini par le code de l'action sociale et des familles ou par le code de la sécurité sociale, elle transmet le dossier de la procédure, sans préjuger de la recevabilité de la demande, à la juridiction de l'autre ordre de juridiction qu'elle estime compétente par une ordonnance qui n'est susceptible d'aucun recours.
Il résulte des textes susvisés que la contestation formée par [D] [C] à l’encontre de la décision de la Caf de la Somme lui réclamant le remboursement d’un indu au titre de l’allocation personnalisée au logement (APL) relève de la juridiction administrative et non du tribunal judiciaire. Cette allocation relève par ailleurs de l’aide sociale.
En conséquence, il convient de se déclarer matériellement incompétent pour connaître de la demande d’annulation de l’indu d’APL, et de transmettre le dossier de la procédure au tribunal administratif d’Amiens.
2. Sur la demande de remise de dette :
Selon l’article L.256-4 du code de la sécurité sociale, hormis en ce qui concerne les cotisations et majorations de retard, les créances des caisses nées de l’application de la législation de sécurité sociale peuvent être réduites en cas de précarité de la situation du débiteur par décision motivée de la caisse, sauf en cas de manoeuvre frauduleuse ou de fausses déclarations.
Des lors qu’il est régulièrement saisi d’un recours contre la décision administrative ayant rejeté en tout ou partie une demande de remise gracieuse d’une dette née de l’application de la législation de sécurité sociale au sens du texte susmentionné, il appartient au juge d’apprécier si la situation de précarité du débiteur justifie une remise totale ou partielle de la dette en cause (en ce sens : Cour de cassation, 2ème chambre civile, 28 mai 2020 n°18-26.512, publié au bulletin).
[D] [C] sollicite à titre subsidiaire du tribunal une remise totale ou partielle de la dette résiduelle de 2 064,42 euros correspondant au solde d’un indu d’AAH ainsi qu’à un trop perçu d’APL. Au soutien de sa demande, elle excipe de sa bonne foi et de la précarité de sa situation financière.
Pour autant, il est constant que, suivant décisions des 18 décembre 2023 et 4 janvier 2024, la Caf de la Somme a d’ores et déjà accordé à l’allocataire une remise totale de ses dettes résiduelles d’AAH et d’APL, après avoir relevé la précarité de sa situation.
Décision du 23/12/2024 RG 23/00208
La demande est donc aujourd’hui sans objet, ce qu’il convient de constater.
3. Sur le remboursement de la somme de 1 872,79 euros :
[D] [C] réclame le remboursement de cette somme qu’elle indique correspondre à des retenues sur prestations relatives au trop-perçu d’APL, retenues qui ne lui auraient pas été remboursées.
Pour autant, le succès de cette prétention supposerait :
- soit une annulation préalable de l’indu d’APL, solution qui n’est en l’occurrence pas retenue puisque le recours judiciaire est irrecevable ;
- soit une remise intégrale des dettes d’AAH et d’APL dans leur montant initial total, ce qui n’est pas l’hypothèse de l’espèce, la Caf de la Somme ayant simplement entendu accorder une remise initiale partielle de la dette d’AAH (lettre du 13 avril 2022 portant remise de dette à concurrence de la somme de 7 464,64 euros), puis une remise de la dette résiduelle - après prise en compte des retenues sur prestations - telle qu’elle existait en fin d’année 2023 (lettres des 18 décembre 2023 et 4 janvier 2024 portant remise des dettes résiduelles de 1 606,39 euros au titre de l’AAH et de 458,03 euros au titre de l’APL).
Dès lors, il convient de rejeter la demande.
4. Sur les frais du procès et l’exécution provisoire :
Les éventuels dépens seront recouvrés comme en matière d’aide juridictionnelle.
Au regard d’une décision rendue en dernier ressort, et donc insusceptible de recours suspensif d’exécution, il n’y a pas lieu à exécution provisoire.
PAR CES MOTIFS
Le pôle social du tribunal judiciaire, statuant après débats en audience publique par décision contradictoire en dernier ressort, publiquement mise à disposition au greffe,
Déclare [D] [C] irrecevable en sa demande d’annulation de l’indu d’allocation aux adultes handicapés,
Se déclare matériellement incompétent pour connaître de la demande d’annulation de l’indu d’allocation personnalisée au logement, et dit que le dossier de la procédure sera transmis au tribunal administratif d’Amiens (14 rue Lemerchier 80 000 Amiens) à la diligence du greffe, pour qu’il soit statué sur ce point,
Constate que la demande subsidiaire de [D] [C] tendant à la remise totale ou partielle de la dette résiduelle de 2 064,42 euros correspondant au solde d’un indu d’allocation aux adultes handicapés ainsi qu’à un trop-perçu d’allocation personnalisée au logement, est devenue sans objet,
Rejette la demande de [D] [C] tendant au remboursement de la somme de 1 872,79 euros,
Dit que les éventuels dépens de l’instance seront recouvrés comme en matière d’aide juridictionnelle,
Dit n’y avoir lieu à exécution provisoire.
Le greffier, Le président,
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de LILLE
[Localité 4]
☎ :[XXXXXXXX01]
N° RG 23/11511 - N° Portalis DBZS-W-B7H-X3JS
JUGEMENT
DU : 23 Décembre 2024
[V] [F]
C/
[Y] [E]
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
JUGEMENT DU 23 Décembre 2024
DANS LE LITIGE ENTRE :
DEMANDEUR(S)
Mme [V] [F], demeurant [Adresse 3]
représentée par Représentant : Me Laurent CALONNE, avocat au barreau de LILLE
ET :
DÉFENDEUR(S)
Mme [Y] [E], demeurant [Adresse 5]
représentée par Me Philippe TALLEUX, avocat au barreau de LILLE
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DÉBATS À L'AUDIENCE PUBLIQUE DU 28 Octobre 2024
Magali CHAPLAIN, Juge, assisté(e) de Sylvie DEHAUDT, Greffier
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DU DÉLIBÉRÉ
Par mise à disposition au Greffe le 23 Décembre 2024, date indiquée à l'issue des débats par Magali CHAPLAIN, Juge, assisté(e) de Deniz AGANOGLU, Greffier
EXPOSE DU LITIGE
Par acte sous seing privé du 9 septembre 2022 prenant effet le 12 septembre 2022, Mme [V] [F] a donné en location à Mme [Y] [E], un immeuble à usage d'habitation sis [Adresse 2], à [Localité 7], pour une durée de trois ans renouvelable par tacite reconduction, moyennant un loyer mensuel initial de 441 euros et une provision mensuelle sur charges de 50 euros.
Par lettre recommandée avec accusé de réception du 4 juillet 2023, revenue avec la mention « destinataire inconnu à l’adresse », Mme [V] [F] a mis en demeure Mme [Y] [E] de cesser immédiatement la sous-location non autorisée de l’immeuble donné à bail, et a sollicité la résiliation du bail ainsi que le remboursement des sommes perçues au titre de la sous-location.
Par exploit de commissaire de justice du 8 décembre 2023, Mme [V] [F] a fait assigner Mme [Y] [E] devant le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire de Lille aux fins d’obtenir le prononcé de la résiliation du bail, l’expulsion de la locataire, sa condamnation au paiement d’une indemnité d’occupation et des sommes suivantes :
42.066 euros sur le fondement des dispositions des articles 546 et 547 du code civil correspondant aux fruits perçus compte tenu de la sous-location interdite,
5.000 euros à titre de dommages et intérêts pour préjudice moral,
2.000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile, outre aux dépens.
L’affaire a été appelée à l’audience du 10 juin 2024 lors de laquelle les parties, représentées par leur conseil respectif, ont accepté l'application de l'article 446-2 du code de procédure civile et l'établissement d'un calendrier de procédure. L'audience de plaidoiries a été fixée au 28 octobre 2024.
A cette audience, Mme [V] [F], assistée de son conseil, a soutenu oralement ses dernières conclusions déposées et visées par le greffier. Elle sollicite du juge de :
la recevoir en sa demande de désistement relative à la résiliation du bail régularisé entre les parties compte tenu de la restitution des clés de l’immeuble intervenue le 13 janvier 2024,
condamner Mme [Y] [E] au paiement des sommes suivantes :
42.066 euros sur le fondement des dispositions des articles 546 et 547 du code civil correspondant aux fruits perçus pour la sous-location interdite de l’immeuble litigieux pour la période rectifiée au vu des développements du 1er septembre 2022 au 8 décembre 2023,
5.000 euros à titre de dommages et intérêts pour préjudice moral,
2.000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ainsi qu’en tous frais et dépens, en ce compris la sommation interpellative de la SCP Glorieux Manchez du 26 octobre 2023,
dire et juger irrecevables les prétentions de Mme [Y] [E] dans ses dernières conclusions conformément aux dispositions de l’article 123 du code de procédure civile,
subsidiairement, débouter Mme [Y] [E] de l’ensemble de ses demandes, en ce compris sa demande de délais,
A l’appui de ses prétentions, la demanderesse fait valoir que Mme [Y] [E] n’a jamais habité dans le logement litigieux qu’elle sous-louait, sans son accord, via la plateforme en ligne Airbnb ; que le contrat de bail stipulait expressément que la locataire utilisera les lieux loués uniquement pour son habitation ; qu’en application des articles 546 et 547 du code civil, les fruits civils issus de la sous-location interdite lui reviennent en qualité de propriétaire du logement.
Elle explique se fonder sur des captures écran de la plateforme internet Airbnb et sur le nombre de commentaires présents sur l’annonce correspond au logement litigieux pour déterminer le montant des revenus provenant de la sous-location du studio perçus par Mme [Y] [E]. Elle considère que ces moyens de preuve sont recevables, l’article 1348 du code civil disposant que la preuve d’un fait juridique n’est soumise à aucune condition de forme. Elle soutient que le site comprend 118 commentaires de clients Airbnb ; que sur une base de location de 2 nuits et un tarif initial de 75 euros, Mme [Y] [E] a perçu la somme de 17.700 euros sur la période courant de septembre 2022 à juillet 2023. Elle ajoute qu’à compter d’août 2023, le prix a augmenté à hauteur de 100 euros par nuit, et à compter de septembre 2023, à hauteur de 306 euros par nuit, en raison de la coupe du monde de rugby ; que l’appartement a été sous-loué jusqu’au mois de novembre 2023. Elle considère ainsi que les fruits perçus au titre des sous-locations se détaillent comme suit :
de septembre 2022 à juillet 2023 17.700 €
août 2023 : 31 x 100 3.100 €
septembre 2023 : 30 x 306 9.180 €
octobre 2023 : 31 x 306 9.486 €
novembre 2023 : 26 x 100 2.600 €
En réponse aux moyens développés en défense, elle expose que la défenderesse, qui a reconnu dans ses premières conclusions avoir perçu la somme de 15.077,32 euros au titre des sous-locations, ne peut être recevable, en vertu du principe de l’Estoppel, à soutenir dans ses dernières conclusions qu’elle n’a finalement perçu aucune somme à ce même titre. Elle expose encore que la locataire ne peut alléguer raisonnablement que son ex-compagnon est seul à l’origine de la sous-location sans son accord, alors même qu’elle ne l’a mis en cause dans la présente procédure. Elle considère également que le décompte des fruits civils issus de la sous-location, versé aux débats par son ancienne locataire, n’est pas probant en ce qu’il est non daté, non intitulé, peu lisible et ne débute qu’en décembre 2022 alors même qu’une vingtaine de commentaires sur l’annonce datent de septembre, octobre et novembre 2022. Elle réplique encore qu’il n’y a pas lieu de déduire des sommes dues les loyers versés par Mme [Y] [E] dans la mesure où les dispositions de l‘article 548 du code civil ne s’appliquent pas en cas de sous-location illégale.
Elle s’oppose à la demande de délais de paiement au motif que la défenderesse, qui n’a procédé à aucun paiement depuis l’assignation en justice, ne démontre pas être dans une situation financière obérée.
A l’appui de sa demande indemnitaire, elle soutient, sur le fondement de l’article 1240 du code civil, que de nombreux inconnus ont profité de son appartement sans son autorisation, lui occasionnant un préjudice moral.
Mme [Y] [E], représentée par son conseil, s’est référée expressément à ses dernières conclusions déposées et visées par le greffier à l'audience, aux termes desquelles elle sollicite du juge de :
prendre acte de la demande de désistement de Mme [V] [F] relative à la résiliation du bail ;
à titre principal,
débouter Mme [V] [F] de sa demande de condamnation en paiement de la somme de 42.066 euros au titre des fruits qui auraient été perçus ;
à titre subsidiaire,
juger que les fruits civils dus à Mme [V] [F] sont limités à la somme de 9.596,72 euros compte tenu des frais engagés ;
à titre infiniment subsidiaire,
limiter la condamnation à la somme de 15.077,34 euros ;
en tout état de cause,
lui accorder les plus larges délais de paiement compte tenu de sa situation financière,
débouter Mme [V] [F] de sa demande de condamnation en paiement de la somme de 5.000 euros au titre de son préjudice moral,
débouter Mme [V] [F] de sa demande fondée sur l’article 700 du code de procédure civile,
condamner Mme [V] [F] au paiement de la somme de 3.000 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile, outre aux dépens de l’instance.
Elle expose que le droit pour le propriétaire d’acquérir les loyers issus de la sous-location suppose que ces loyers aient été perçus par le preneur ; qu’en l’occurrence, son ex-compagnon, titulaire du compte Airbnb, profitait de ses absences occasionnelles afin de mettre en sous-location le logement et en percevait les fruits civils. Elle soutient encore que la bailleresse, qui se fonde sur des captures écran du site Airbnb et sur le nombre de commentaires présents sur l’annonce du site, ne prouve pas l’existence, le nombre et le montant des prétendues nuitées ; que les captures écran sont dénuées de valeur probante faute d’avoir fait l’objet d’un constat par un commissaire de justice ; que certains commentaires correspondent à une annonce préexistante ; que son ex-compagnon a perçu la somme de 15.077,32 euros au titre des sous-locations.
A titre subsidiaire, Mme [Y] [E] fait valoir qu’en application de l’article 548 du code civil et afin d’éviter un enrichissement injustifié du propriétaire, il convient de déduire du montant des loyers perçus au titre des sous-locations (soit 15.077,32 euros) le montant des frais exposés par elle à savoir le montant des loyers versés en exécution du bail (soit 5.480,6 euros) sur la période courant décembre 2022 à novembre 2023.
A titre infiniment subsidiaire, elle estime que le quantum des fruits civils doit être limité à la somme de 15.077,32 euros correspondant aux revenus perçus par son ex-compagnon au titre des sous-locations.
En tout état de cause, elle s’estime fondée à bénéficier de délais de paiement sur le fondement de l’article 1343-5 du code civil au regard de sa situation financière et de son statut de demandeur d’emploi.
Elle réplique encore que Mme [V] [F] ne justifie d’aucun préjudice moral distinct de sa demande d’indemnisation principale.
L'affaire a été mise en délibéré au 23 décembre 2024 par mise à disposition au greffe.
MOTIFS DE LA DECISION :
Sur le désistement partiel
En application des articles 394 et 399 du code de procédure civile, le demandeur peut, en toute matière, se désister de sa demande en vue de mettre fin à l'instance.
Le désistement n'est parfait que par l'acceptation du défendeur. Toutefois, l'acceptation n'est pas nécessaire si le défendeur n'a présenté aucune défense au fond ou fin de non-recevoir au moment où le demandeur se désiste.
En l'espèce, il convient de constater le désistement de Mme [V] [F] de sa demande de résiliation du bail en raison du départ de la locataire du logement, auquel Mme [Y] [E] ne s’oppose pas.
Les demandes initiales d’expulsion et de condamnation au paiement d’une indemnité d’occupation sont dès lors sans objet.
Sur la sous-location du logement:
L’article 7 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989 ainsi que les conditions générales du bail faisaient obligation à Mme [Y] [E] d’user paisiblement des lieux loués suivant la destination qui lui a été donnée par le contrat de location, soit un usage personnel à titre d’habitation.
Aux termes de l’article 8 de cette même loi, le locataire ne peut ni céder le contrat de location, ni sous-louer le logement sauf avec l'accord écrit du bailleur, y compris sur le prix du loyer.
Cette interdiction s’applique de plein droit en vertu du caractère d’ordre public du titre premier de la loi.
Selon l’article 546 du code civil, la propriété d’une chose soit mobilière, soit immobilière, donne droit sur tout ce qu’elle produit, et sur ce qui s’y unit accessoirement soit naturellement, soit artificiellement.
L’article 547 dispose que les fruits civils appartiennent au propriétaire par droit d’accession.
Cet article est applicable aux loyers issus d’une sous-location prohibée.
Il en résulte que, sauf lorsque la sous-location a été autorisée par le bailleur, les sous-loyers perçus par le preneur constituent des fruits civils qui appartiennent par accession au propriétaire, lequel est en droit de demander le remboursement des sommes perçues à ce titre, indépendamment de tout préjudice.
En l’espèce, Mme [V] [F] verse aux débats :
une attestation du 11 juillet 2023 de M. [N] [X] de laquelle il résulte que ce dernier est intervenu le 3 juin 2023 au logement litigieux aux fins de remplacement du ballon d’eau chaude et a constaté au cours de son intervention la sortie puis l’entrée dans les lieux de touristes disposant des clés du logement et y désinstallant / installant leurs effets personnels ; qu’il n’y avait aucun effet personnel de la locataire au logement à cette date (vêtements, produits d’hygiène…) ;
une copie écran d’une annonce de logement Airbnb en provenance du compte de « [R] » et de nombreux commentaires (plus de 150) de clients Airbnb qui apparaissent suffisamment circonstanciés pour être rattachés au logement litigieux (comme démontré ci-dessous) ;
une sommation interpellative du 26 octobre 2023 de laquelle il ressort que M. [U] [K] a loué à cette date le logement litigieux et qu’à l’exception d’un restant d’huile et de sucre, aucun effet personnel n’était présent dans lieux ; que la restitution des clés se fait par le dépôt dans une boite à clé située en face de l’immeuble ;
un procès-verbal de constat dressé par un commissaire de justice du même jour qui confirme la présence d’une boite à clé à codes sur l’un des barreaux de la grille de soupirail de l’immeuble d’en face ;
une capture écran du site Airbnb mentionnant les instructions d’accès au logement situé [Adresse 2] à [Localité 7] qui se fait par un cadenas situé sur une grille du bas d’un immeuble situé en face.
Il résulte de l’ensemble de ces pièces que Mme [Y] [E] n’habitait pas dans le logement loué qui servait exclusivement à des sous-locations via la plateforme Airbnb.
Mme [Y] [E] ne justifie d’aucune autorisation écrite de Mme [V] [F] pour la sous-location du studio.
Si la locataire ne conteste pas que le logement a été sous-loué, elle soutient toutefois que ces sous-locations étaient organisées à son insu par son ex-compagnon, « [R] », titulaire du compte Airbnb, lors de ses absences occasionnelles, et que ce dernier en percevait les fruits civils.
Or, la locataire est responsable des agissements des personnes qu’elle a introduites dans le logement de son chef.
En libérant le logement de l’ensemble de ses effets personnels tout en continuant de payer régulièrement ses loyers à la propriétaire, Mme [Y] [E] ne pouvait ignorer le système de sous-location dont faisait l’objet son appartement et y avait même entièrement adhéré.
Il est manifeste que, dans un tel contexte, Mme [Y] [E] bénéficiait des fruits des sous-locations. Cette dernière n’apporte d’ailleurs pas la preuve que les revenus issus des sous-locations étaient effectivement perçus par son ex-compagnon. alors même qu’elle avait reconnu dans ses premières conclusions avoir perçu la somme de 15.077,32 euros provenant de la sous-location du studio et qu’elle ne peut dès lors, conformément à la théorie de l’Estoppel, valablement se contredire en soutenant le contraire à l’audience.
Partant, Mme [Y] [E], qui a sous-loué l’appartement pris à bail sans l’accord de la bailleresse, sera tenue de restituer à Mme [V] [F] en qualité de propriétaire du logement l’ensemble des sommes perçues au titre des sous-locations.
Sur la demande en paiement au titre des fruits civils issus de la sous-location:
Aux termes de l’article 1358 du code civil, la preuve d’un fait peut être rapportée par tout moyen.
Afin de prouver les montants perçus par la locataire au titre des sous-locations, Mme [V] [F] verse aux débats des captures d’écran de l’annonce Airbnb (« Studio de [6]/Coeur du [Localité 8] » en date du 6 juin 2023, puis pour la période du 1er au 6 septembre 2023 et du 1er au 6 décembre 2023) ainsi que des captures d’écran des commentaires des clients de la plate-forme Airbnb (159 commentaires en août 2023).
Mme [Y] [E] ne conteste pas que ces pièces ainsi produites concernent bien le logement litigieux, sauf pour le mois de septembre 2022, mais considère que les captures d’écran du site Airbnb ne permettent pas de prouver le nombre et le montant des nuitées en ce qu’elles n’ont pas fait l’objet d’un constat par un commissaire de justice.
En application des dispositions précitées, la valeur probante desdites captures d’écran n’est pas conditionnée à un tel constat. Il s’ensuit que ces éléments de preuve, dès lors qu’ils sont suffisamment circonstanciés, ce qui est le cas en l’espèce, sont de nature à permettre de déterminer les sommes perçues par la locataire au titre des sous-locations et qu’ils ne seront pas écartés.
Mme [Y] [E] ne démontre pas que les commentaires versés aux débats pour la période de septembre 2022 porte sur un logement différent que celui objet du litige.
Il résulte ainsi de l’examen des différentes pièces produites, et notamment des annonces et commentaires du site Airbnb, que de septembre 2022 au 6 juin 2023 118 clients ont sous-loué le logement ; qu’à cette même date, le tarif mentionné sur l’annonce pour une nuitée était de 75 euros ; que 41 personnes ont sous-loué le logement sur les mois de juillet et août 2023 (159 - 118 commentaires) ; que le tarif pour la nuitée était de 100 euros sur le mois de décembre 2023 et de 306 euros sur le mois de septembre 2023 soit au moment de la coupe du monde de rugby.
Il résulte encore des commentaires que huit locataires ont réservé le logement pour deux nuits entre octobre 2022 et février 2023 (« nous avons passé un très bon week-end chez [R] », « logement parfait pour quelques nuits ! », « c’est l’endroit idéal pour passer le week-end », « Le studio de [R] est vraiment ok pour un muni trip de 48 heures »), sans que lesdits commentaires ne permettent toutefois d’établir que la durée moyenne de location sur l’ensemble de la période incriminée, soit de septembre 2022 à décembre 2023, était de deux jours.
Il ressort encore de l’attestation précitée de M. [N] [X] que le logement a été loué le 2 et 3 juin 2023.
Il ressort enfin de la sommation interpellative en date du 26 octobre 2023 qu’à cette date le logement était loué au prix de 95,25 euros.
En revanche, aucune déduction ne peut être tirée des captures écran représentant les indisponibilités calendaires du logement sur les mois de juillet à novembre 2023, versées également aux débats, en ce que l’indisponibilité du logement durant cette période peut résulter d’autres causes que la location du studio à ces dates.
Partant, à l’exception de la sous-location du 26 octobre 2023 consentie à M. [U] [K], la demanderesse ne prouve pas l’existence de sous-locations sur la période de septembre 2023 à novembre 2023.
Mme [Y] [E] conteste le calcul opéré par la bailleresse, soutenant que les loyers perçus par son ex-compagnon n’ont pas excédé la somme de 15.077,34 euros. Elle communique un décompte des sommes versées à ce dernier au titre de la sous-location. Toutefois, force est de constater que ce décompte est incomplet, en ce qu’il porte sur la période courant décembre 2022 à décembre 2023 alors que les commentaires produits par la bailleresse montrent que la sous-location litigieuse date de septembre 2022. En effet, si la première écriture comptable figurant sur le décompte date du 21 décembre 2022, il apparaît au vu des pièces versées par la demanderesse que plusieurs commentaires de clients du site Airbnb portant sur le logement en cause ont été laissés en septembre 2022 (4), en octobre 2022 (10), en novembre 2022 (13) et en décembre 2022 (13). Ce décompte ne comprend pas davantage la location de M. [U] [K] pour la nuit du 26 octobre 2023 ni les réservations des 2 et 3 juin 2023 telles qu’attestées par M. [N] [X].
En revanche, en produisant ce décompte qui mentionne des sommes perçues au titre de la sous-location notamment pour la période de septembre 2023 à décembre 2023, Mme [Y] [E] reconnaît a minima que le logement a été sous-loué 15 jours en septembre 2023, 24 jours en octobre 2023, 13 jours en novembre 2023 et 5 jours en décembre 2023.
Au regard de l’ensemble de ces éléments, il y a lieu de condamner Mme [Y] [E] a versé la somme totale de 20 971,25 euros décomposée comme suit :
9.450 euros (126 nuits x 75 euros), pour la période de septembre 2022 au 6 juin 2023,
3.075 euros (41 nuits x 75 euros), pour la période du 7 juin 2023 au mois d’août 2023 inclus,
4.590 euros (15 nuits x 306 euros), sur le mois de septembre 2023,
2.381,25 euros (25 nuits x 95,25 euros), pour le mois d’octobre 2023,
975 euros (13 nuits x 75 euros), pour le mois de novembre 2023,
500 euros (5 nuits x 100 euros), pour le mois de décembre 2023.
Mme [Y] [E] a donc perçu la somme totale de 20 971,25 euros au titre des fruits civils issus de la sous-location du logement appartenant à Mme [V] [F].
Aux termes de l’article 548 du code civil, les fruits produits par la chose n'appartiennent au propriétaire qu'à la charge de rembourser les frais des labours, travaux et semences faits par des tiers et dont la valeur est estimée à la date du remboursement.
L’article 549 de ce même code précise que le simple possesseur ne fait les fruits siens que dans le cas où il possède de bonne foi. Dans le cas contraire, il est tenu de restituer les produits avec la chose au propriétaire qui la revendique.?
En l’espèce, Mme [Y] [E], auteur de la sous-location interdite, ne peut être un possesseur de bonne foi.
Ainsi, les loyers, comme les sous loyers sont des fruits civils soumis à restitution et les loyers acquittés par Mme [Y] [E] qui sous loue irrégulièrement son logement ne peuvent donc être considérés comme des frais déductibles des fruits revenant au propriétaire au sens de l’article 548 du code civil.
Par conséquent, la demande formée à titre subsidiaire par Mme [Y] [E] visant à déduire les loyers qu’elle a payés à Mme [V] [F] des sous-loyers à restituer ne saurait être accueillie.
Partant, Mme [Y] [E] sera condamnée à verser à Mme [V] [F] la somme de 20 971,25 euros au titre des fruits civils issus des sous-locations du logement donné à bail.
Sur la demande indemnitaire au titre du préjudice moral :
Mme [V] [F] allègue sans en justifier avoir subi un préjudice moral résultant de la sous-location de son logement, aucun élément de nature à caractériser l’existence d’un tel préjudice n’étant produit.
Sur la demande de délais de paiement :
Aux termes de l'article 1343-5 du code civil, compte tenu de la situation du débiteur et en considération des besoins du créancier, le juge peut, dans la limite de deux années, reporter ou échelonner le paiement des sommes dues.
Il appartient au débiteur qui sollicite un tel délai d'apporter des éléments de preuve concernant sa situation financière, à savoir notamment ses revenus et ses charges prévisibles, éléments permettant de penser raisonnablement qu'il est en capacité de régler l'intégralité de sa dette dans le délai proposé. Il convient également de tenir compte du montant et de l'ancienneté de la dette et des efforts déjà accomplis pour l'honorer.
Par ailleurs, pour qu'il soit fait application de la disposition précitée, le débiteur doit tout à la fois être malheureux et de bonne foi.
Or, en l'occurrence, Mme [Y] [E] a sous loué irrégulièrement son logement pendant plus d’un an et ne justifie d’aucun effort depuis la résiliation du bail pour restituer les sous-loyers perçus indûment. Par ailleurs, la défenderesse ne fait aucune proposition de paiement et la situation financière actuelle dont elle justifie ne lui permet pas d’apurer la dette dans le délai légal.
Au regard de ces éléments, elle sera déboutée de demande de délais de paiement.
Sur les demandes accessoires :
En application de l'article 696 du code de procédure civile, Mme [Y] [E], qui succombe à l’instance, sera condamnée aux dépens, lesquels ne comprennent pas la sommation interpellative de la SCP Glorieux Manchez du 26 octobre 2023. Elle sera en conséquence déboutée de sa demande d’indemnité de procédure.
Elle sera encore condamnée à verser à Mme [V] [F] la somme de 1 300 euros sur le fondement des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
En application de l'article 514 du code de procédure civile, les décisions de première instance sont de droit exécutoires à titre provisoire.
PAR CES MOTIFS :
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par jugement contradictoire et en premier ressort :
Constate le désistement de Mme [V] [F] de sa demande de prononcé de la résiliation du bail,
Dit que les demandes d’expulsion et de condamnation au paiement d’une indemnité d’occupation sont devenues sans objet ;
Condamne Mme [Y] [E] à restituer à Mme [V] [F] la somme de 20971,25 euros au titre des fruits civils issus de la sous-location du logement à usage d'habitation sis [Adresse 2], à [Localité 7] pour la période de septembre 2022 à décembre 2023 ;
REJETTE la demande de délais de paiement ;
DEBOUTE Mme [V] [F] de sa demande de dommages et intérêts au titre du préjudice moral ;
DEBOUTE Mme [Y] [E] de ses demandes ;
CONDAMNE Mme [Y] [E] à verser à Mme [V] [F] la somme de 1 300 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE Mme [Y] [E] aux dépens de l’instance, lesquels ne comprennent pas le coût de la sommation interpellative du 26 octobre 2023 ;
RAPPELLE l'exécution provisoire de droit attachée aux décisions de première instance ;
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au greffe le 23 décembre 2024.
LE GREFFIER LE JUGE
D.AGANOGLU M.CHAPLAIN | false | null | [] | {} |
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"24/01311"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01311 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZM45
AFFAIRE : Société SOFIMMO C/ S.A.S. LE RACHAL
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
Société SOFIMMO Société de Placements à Prépondérance Immobilière à Capital Variable (SPPI),
dont le siège social est sis [Adresse 1] - [Localité 4].
représentée par Maître Hugues DUCROT de la SELARL DUCROT ASSOCIES - DPA, avocats au barreau de LYON, avocat postulant et Maître Claude RYCHTER, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant
DEFENDERESSE
S.A.S. LE RACHAL, exerçant sous le nom commercial LE COUP D’OEIL, dont le siège social est sis [Adresse 3] - [Localité 2]
représentée par Maître Marion FAU, avocat au barreau de LYON
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Hugues DUCROT - 709, Expédition et grosse
Maître Marion FAU - 3054, Expédition
ELEMENTS DU LITIGE
La société Sofimmo SPPI a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 10 juin 2024 la société Le Rachal SAS pour voir constater la résiliation du bail commercial qu’elle lui a consenti le 22 novembre 2018 puis par cession sur les locaux situés à [Localité 5], [Adresse 3], pour un loyer annuel de 32000 euros HT et HC payable par trimestre d’avance, pour défaut de paiement des causes du commandement délivré le 10 avril 2024 de payer la somme principale de 43763,06 euros au titre des loyers et des charges dus au 2ème trimestre 2024, visant la clause résolutoire du bail, voir autoriser son expulsion, la voir condamner à lui payer la somme provisionnelle de 65777,78 euros au titre des loyers et des charges échus au 3ème trimestre 2024, avec intérêts au taux légal à compter du 10 avril 2024 sur la somme de 43763,06 euros et de l’assignation pour le surplus, une indemnité d’occupation d’un montant équivalent au montant des loyers et des charges jusqu’à la libération effective des lieux outre la somme de 3500 euros au titre des frais irrépétibles.
La société Le Rachal a déposé des conclusions par lesquelles elle sollicite le rejet des demandes, qui se heurtent à l’existence de contestations sérieuses. À titre subsidiaire elle demande avant dire droit une mesure d’expertise pour décrire la VMC en place et dire si elle est conforme et suffisante à la destination prévue au bail. Elle demande de condamner la société Sofimmo à lui payer la somme de 3000 euros au titre des frais irrépétibles.
Elle a acquis le fonds de commerce de restauration rapide et vient aux droits de la société Mon Resto Bio. Après quatre mois d’exploitation, elle a appris le 30 novembre 2022 à l’issue d’un contrôle de la mairie de [Localité 5] qu’elle ne pouvait pas exercer l’activité pourtant prévue dans la destination du bail, les locaux ne disposant ni de gaine d’extraction ni de VMC permettant le renouvellement de l’air. Elle a souhaité installer une hotte recyclant l’air, sans extraction, pour un devis de 13800 euros, mais la ville de [Localité 5] a refusé cette installation. Elle a mis en demeure le 8 février 2023 la société Sofimmo de lui payer la somme de 87394,43 euros à titre de dommages-intérêts. La société JM Innovation s’est déplacée dans les locaux le 23 février 2023 et attesté que le raccordement à une VMC était impossible. Par ordonnance en date du 24 juillet 2023, le tribunal judiciaire de Lyon a désigné un expert, monsieur [J], qui le 26 juin 2024 a déposé son rapport et conclu que le local commercial était desservi par une VMC, de telle sorte que la société Le Rachal ne subirait aucun préjudice. Or il a indiqué que les gaines des commerces raccordées sur le caisson d’extraction des logements créent des perturbations pour le fonctionnement de la VMC double flux. L’article 63 de l’arrêté du 31 janvier 1986 du Code de la Construction et de l’Habitation précise que les conduits de ventilation desservant des locaux à usage d’habitation ne doivent en aucun cas desservir des locaux destinés à un autre usage. Par ailleurs, l’air extrait des locaux doit être rejeté à au moins 8 mètres de toute fenêtre ou prise d’air neuf. Le bail qui lie les sociétés Sofimmo et le Rachal prévoit la destination de restauration rapide ne nécessitant pas de gaine d’extraction, traiteur sur place et à emporter, livraison, salon de thé. Or la ventilation du local est en réalité raccordée sur la ventilation des logements, ce qui n’est pas conforme à l’article 63, et l’extraction de la hotte des cuisines est rejetée sous les fenêtres des logements. L’absence de gaine de ventilation raccordant le local à la toiture et dédiée uniquement à ce local empêche toute activité commerciale. Les demandes de la société Sofimmo se heurtent donc à l’existence d’une contestation sérieuse quant au respect de son obligation de délivrance.
Aux termes de ses dernières conclusions, la société Sofimmo porte à 78400 euros le montant de sa demande au titre des loyers et des charges arrêtés au 4ème trimestre 2024, avec intérêts au taux légal à compter du 10 juin 2024.
La société Le Rachal a exercé l’activité de restauration utilisant un conduit d’extraction installé sans l’autorisation du bailleur et aboutissant en façade. Après intervention du syndicat des copropriétaires et du Service sanitaire de la Communauté urbaine de [Localité 5], elle a cessé son activité dans les lieux loués, résilié son contrat d’alimentation d’électricité et cessé de payer les loyers. Elle a payé l’arriéré de 31794,64 euros suite à commandement de payer du 16 janvier 2023. Suite à son action en référé et l’ordonnance désignant l’expert le 24 juillet 2023, celui-ci a constaté l’existence et le fonctionnement de l’équipement collectif de VMC et la desserte du local commercial par cette VMC. L’expert a constaté que le précédent locataire avait exécuté des travaux, sans remédier aux malfaçons de l’aménagement privatif, dont le bailleur ne saurait être responsable. L’obligation de délivrance du bailleur a été respectée, et c’est le choix du preneur d’exploiter le local comme restaurant africain qui rend nécessaire une extraction, qu’il lui incombe dès lors de mettre en place.
SUR CE
Il est constant que les locaux ont été donnés à bail pour l’activité précisée de “restauration rapide ne nécessitant pas de gaine d’extraction, traiteur sur place et à emporter, livraison, salon de thé”. Dès lors les débats sur les capacités de la gaine d’extraction en place sont vains, et il convient de constater la résiliation du bail pour défaut de paiement des causes du commandement dans le délai d’un mois, d’ordonner l’expulsion du preneur et de le condamner à payer la somme provisionnelle de 78400 euros au titre des loyers et des charges arrêtés au 4ème trimestre 2024, avec intérêts au taux légal sur la somme de 43763,06 euros à compter du commandement du 10 avril 2024, outre une indemnité d’occupation d’un montant équivalent à celui des loyers et des charges du mois de janvier 2025 jusqu’à la libération effective des locaux et la restitution des clés.
Le défendeur, qui succombe à l’instance, doit en supporter les dépens.
Il est condamné à payer la somme de 1000 euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,
CONSTATONS la résiliation du bail à la date du 11 mai 2024.
CONDAMNONS la société Le Rachal à payer à la société Sofimmo la somme provisionnelle de 78400 (soixante-dix-huit mille quatre cents) euros au titre des loyers et des charges arrêtés au 4ème trimestre 2024, avec intérêts au taux légal à compter du 10 avril 2024 sur la somme de 43763,06 euros.
CONDAMNONS la société Le Rachal et tout occupant de son chef à quitter les lieux, si besoin est par expulsion, avec le concours si nécessaire de la force publique et d’un serrurier.
CONDAMNONS la société Le Rachal à payer une indemnité d’occupation provisionnelle d’un montant équivalent à celui des loyers hors taxes et des charges du mois de janvier 2025 jusqu’au départ effectif des lieux.
CONDAMNONS la société Le Rachal aux dépens.
CONDAMNONS la société Le Rachal à payer à la société Sofimmo la somme de 1000 (mille) euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/00976"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/00976 | Tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand | Fait droit à l'ensemble des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Chambre 6 - Référés Pdt | null | [] | 676b25abdb7d98d0f44d366e | null | 2024-12-24T21:21:00.275000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 72A | [] | false | null | null | CG/AC
Jugement N°
du 23 DECEMBRE 2024
Chambre 6
N° RG 24/00976 - N° Portalis DBZ5-W-B7I-JZAL
du rôle général
Syndicat DES COPROPRIETAIRES DE L’ENSEMBLE IMMOBILIER LE FORUM
c/
[V] [W]
la SCP SAGON-VIGNOLLE-VIGIER-PRADES-ROCHE
GROSSES le
- la SCP SAGON-VIGNOLLE-VIGIER-PRADES-ROCHE
Copies électroniques :
- la SCP SAGON-VIGNOLLE-VIGIER-PRADES-ROCHE
Copies :
- Dossier
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE CLERMONT-FERRAND
JUGEMENT
rendu le VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE,
par Madame Catherine GROSJEAN, Présidente du Tribunal judiciaire de CLERMONT-FERRAND
assistée de Madame Amandine CHAMBON, greffier
dans le litige opposant :
DEMANDERESSE
Syndicat DES COPROPRIETAIRES DE L’ENSEMBLE IMMOBILIER LE FORUM sis [Adresse 4] et [Adresse 3], représenté par son synd la SARL CEGADIM
[Adresse 2]
[Localité 6]
représentée par la SCP SAGON-VIGNOLLE-VIGIER-PRADES-ROCHE, avocats au barreau de CLERMONT-FERRAND
ET :
DEFENDERESSE
Madame [V] [W]
[Adresse 1]
[Localité 5]
non comparante, ni représentée
Après débats à l’audience publique du 03 Décembre 2024, l’affaire a été mise en délibéré à ce jour, la décision étant rendue par mise à disposition au greffe.
EXPOSE DU LITIGE
Madame [V] [W] est copropriétaire du lot n°39 au sein de l’ensemble immobilier « LE FORUM » situé [Adresse 4] et [Adresse 3] à [Localité 6].
Le syndicat des copropriétaires a constaté l’absence de règlement des charges de copropriété par madame [W] aux échéances convenues en dépit de la mise en demeure qui lui a été adressée.
Par acte en date du 9 octobre 2024, le syndicat des copropriétaires de l’ensemble immobilier « LE FORUM » situé [Adresse 4] et [Adresse 3] à [Localité 6], représenté par son syndic la S.A.R.L. CEGADIM, a assigné madame [V] [W] devant la présidente du tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand statuant selon la procédure accélérée au fond aux fins suivantes :
- Constater que madame [V] [W] n’a pas satisfait à la mise en demeure adressée par le Syndicat des copropriétaires de la résidence « LE FORUM » représentée par son syndic, en date du 20 juin 2024, dans le délai de 30 jours fixé par la loi,
- En conséquence, condamner madame [V] [W] au paiement de la somme de 2 302,36 € à titre d’arriéré de charges impayées,
- Condamner madame [V] [W] à payer et porter au syndicat des copropriétaires représenté par son syndic la CEGADIM la somme de 1 000 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile, outre intérêts à compter de la mise en demeure, ainsi qu’aux dépens.
A l’audience du 3 décembre 2024 à laquelle les débats se sont tenus, le syndicat des copropriétaires a repris le contenu de son assignation.
Madame [W] n’a pas comparu, ni été régulièrement représentée.
Pour le surplus, il est renvoyé à l’assignation.
MOTIFS DE LA DECISION
1/ Sur la demande en paiement de charges
L’article 14-1 de la loi du 10 juillet 1965 énonce que pour faire face aux dépenses courantes de maintenance, de fonctionnement et d’administration des parties communes et équipements communs de l’immeuble, le Syndicat des copropriétaires vote, chaque année, un budget provisionnel et les copropriétaires versent au syndicat des provisions égales au quart du budget voté, la provision étant exigible le premier jour de chaque trimestre ou le premier jour de la période fixée par l’assemblée générale.
Selon les dispositions de l’article 19-2 de la loi du 10 juillet 1965 dans sa rédaction applicable à compter du 1er janvier 2023, à défaut du versement à sa date d’exigibilité d’une provision prévue à l’article 14-1, les autres provisions prévues à ce même article et non encore échues deviennent immédiatement exigibles après mise en demeure par lettre recommandée avec demande d’avis de réception restée infructueuse pendant plus de 30 jours à compter du jour de la première présentation de la lettre recommandée au domicile de son destinataire, étant précisé que ledit article est également applicable aux cotisations du fonds de travaux mentionné à l’article 14-2-1.
Après avoir constaté le vote du budget par l’Assemblée Générale des copropriétaires ainsi que la déchéance du terme, la présidente du tribunal judiciaire statuant selon la procédure accélérée au fond, peut condamner le copropriétaire défaillant au versement des provisions prévues à l’article 14-1 et à l’article 14-2-1 et devenues exigibles, le jugement étant assortie de l’exécution provisoire de plein droit en application du nouvel article 481-1 du Code de procédure civile.
Le syndicat des copropriétaires sollicite le paiement de la somme de 2.302,36 € à titre d’arriéré de charges impayées.
A l’appui de sa demande, il produit notamment :
- Un décompte de charges arrêté au 4 septembre 2024,
- Une mise en demeure en date du 20 juin 2024,
- Un contrat de syndic,
- Un procès-verbal d’Assemblée générale en date du 2 juillet 2024.
En l’espèce, le décompte fourni arrêté au 4 septembre 2024 justifie d’un solde débiteur de la somme de 1.994,14 € au 20 juin 2024, date de la mise en demeure, et de la somme de 2.302,36 € au 4 septembre 2024.
Il convient de rappeler que les frais de procédure ne font pas partie des charges dues par le copropriétaire défaillant et ne peuvent être recouvrés qu’en application de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965. En cela, il apparaîtrait opportun de les faire figurer sur un décompte distinct du décompte de charges.
Il y a par ailleurs lieu de préciser qu’une demande spécifique doit être formée au visa de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965 pour obtenir le recouvrement desdits frais et que cette demande doit faire apparaître, de manière claire et précise, les frais dont le Syndicat entend obtenir le recouvrement, tant dans leur nature que dans leur coût.
Le décompte précité fait apparaître la somme de 32,40 € au titre de « Mise en demeure par LRAR » le 20 juin 2024.
Dès lors, la somme de 32,40 € sera déduite du montant dû au titre de l’arriéré des charges de copropriété.
Par ailleurs, il y a lieu de relever que les honoraires d’avocat déboursés pour engager une procédure de recouvrement de charges impayées au Tribunal à l’encontre d’un copropriétaire débiteur ne figurent pas dans la liste des frais imputables au seul copropriétaire concerné (article 10-1, al. 2, loi n°65-557 du 10 juillet 1965).
Seuls les frais engagés par le Syndicat se rapportant à des prestations amiables de recouvrement (mise en demeure, relance, prise d’hypothèque, acte d’huissier, honoraires particuliers du syndic...) le sont.
Les frais d’avocats demeurent donc à la charge du Syndicat et sont calculés au prorata des quotes-parts de charges générales, dont celles du copropriétaire débiteur.
Ces honoraires peuvent en revanche être en partie récupérés au titre de l’article 700 du Code de procédure civile, à condition toutefois que la demande du Syndicat soit accueillie par le juge.
Le décompte fourni mentionne la somme de 103,20 € au titre de la « Constitution dossier avocat » le 4 septembre 2024.
Dès lors, la somme de 103,20 € sera déduite du montant dû au titre de l’arriéré des charges de copropriété mais sera prise en compte dans la condamnation prononcée en application de l’article 700 du Code de procédure civile.
En conséquence, madame [W] sera condamnée à payer au syndicat des copropriétaires la somme de 1.994,14 € au titre des charges et appels de fonds impayés au 20 juin 2024, date de la mise en demeure, avec intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 20 juin 2024.
Il résulte de la combinaison des articles 19-2 et 14-1 précités qu’en l’absence de règlement des charges de copropriété, le paiement immédiat de toutes les provisions à échoir pour les charges dues au titre de l’exercice en cours au moment de la mise en demeure peut être exigé, sommes pour lesquelles le défendeur demeure débiteur.
Ainsi, outre les charges de copropriété échues, madame [W] est redevable des provisions non encore échues au moment de la mise en demeure.
En conséquence, madame [W] sera condamnée à payer au syndicat des copropriétaires la somme de 172,62 € au titre des provisions sur charges de l’exercice en cours et des fonds de travaux obligatoires devenues exigibles mais non encore échues au moment de la mise en demeure, avec intérêts au taux légal à compter de la présente décision.
2/ Sur les frais
Il serait inéquitable de laisser à la charge du syndicat des copropriétaires les frais engagés pour voir reconnaître ses droits.
Madame [W] sera en conséquence condamnée à verser au demandeur la somme de 350,00 € en application de l’article 700 du Code de procédure civile, outre aux entiers dépens.
PAR CES MOTIFS
La Présidente, statuant selon la procédure accélérée au fond, après débats en audience publique et en dernier ressort, par jugement réputé contradictoire prononcé par mise à disposition au greffe,
CONDAMNE madame [V] [W] à payer au syndicat des copropriétaires de l’ensemble immobilier « LE FORUM » situé [Adresse 4] et [Adresse 3] à [Localité 6], représenté par son syndic la S.A.R.L. CEGADIM, la somme de 1.994,14 € au titre des charges et appels de fonds impayés au 20 juin 2024, date de la mise en demeure, avec intérêts au taux légal à compter de la mise en demeure du 20 juin 2024,
CONDAMNE madame [V] [W] à payer au syndicat des copropriétaires de l’ensemble immobilier « LE FORUM » situé [Adresse 4] et [Adresse 3] à [Localité 6], représenté par son syndic la S.A.R.L. CEGADIM, la somme de 172,62 € au titre des provision sur charges et cotisation fonds ALUR au titre de l’exercice 2024 devenues exigibles mais non encore échues au moment de la mise en demeure, avec intérêts au taux légal à compter de la présente décision,
CONDAMNE madame [V] [W] à payer au syndicat des copropriétaires de l’ensemble immobilier « LE FORUM » situé [Adresse 4] et [Adresse 3] à [Localité 6], représenté par son syndic la S.A.R.L. CEGADIM, la somme de 350,00 € en application de l’article 700 du Code de procédure civile,
CONDAMNE madame [V] [W] aux entiers dépens,
RAPPELLE que la présente décision est exécutoire de plein droit.
La Greffière, La Présidente, | false | null | [] | {} |
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"23/01982"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 23/01982 | Tribunal judiciaire de Versailles | Renvoi à la mise en état | null | Quatrième Chambre | null | [] | 676b0e013b0ca3aeee317a60 | null | 2024-12-24T19:40:01.682000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 54G | [] | false | null | null | Minute n° :
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE VERSAILLES
Quatrième Chambre
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
rendue le
23 DECEMBRE 2024
N° RG 23/01982 - N° Portalis DB22-W-B7H-RGPZ
Code NAC : 54G
JUGE DE LA MISE EN ETAT : Madame BARONNET, Juge
GREFFIER : Madame GAVACHE, Greffière
DEMANDEURS au principal et défendeurs à l’incident :
Monsieur [G] [A]
né le 18 Août 1975 à [Localité 7], demeurant [Adresse 3]
Madame [M] [Y] épouse [A]
née le 26 Décembre 1973 à [Localité 5], demeurant [Adresse 3]
représentés par Me Pascal KOERFER, avocat au barreau de VERSAILLES
DEFENDEURS au principal et demanderesse à l’incident :
La MUTUELLE ASSURANCE DES INSTITUTEURS DE FRANCE (MAIF)
société d’assurance mutuelle à cotisations variables régie par le Code des assurances, inscrite au répertoire SIRENE sous le n°775 709 702, dont le siège social est sis [Adresse 2]
représentée par Me Denis HUBERT, avocat au barreau de PARIS, Me Céline BORREL, avocat au barreau de VERSAILLES
Copie exécutoire à Me Céline BORREL, Me Pascal KOERFER, Me Franck LAFON
Copie certifiée conforme à l’origninal à
délivrée le
DEFENDEURS au principal et à l’incident :
Monsieur [S], [O], [T] [P]
né le 20 Juillet 1963 à [Localité 6], demeurant [Adresse 1]
Madame [D], [T], [V] [J] épouse [P]
née le 28 Février 1961 à [Localité 4], demeurant [Adresse 1]
représentés par Me Franck LAFON, avocat au barreau de VERSAILLES, Me Anne GIOVANDO, avocat au barreau de PARIS
DEBATS : A l'audience publique d’incident tenue le 08 novembre 2024, les avocats en la cause ont été entendus en leurs plaidoiries par Madame BARONNET, juge de la mise en état assistée de Madame GAVACHE, greffier puis le Magistrat chargé de la mise en état a avisé les parties que l’ordonnance sera prononcée par sa mise à disposition au greffe à la date du 23 Décembre 2024.
FAITS - PROCÉDURE - PRÉTENTIONS
Vu les conclusions d’incident notifiées par la société MUTUELLE ASSURANCE DES INSTITUTEURS DE FRANCE (MAIF) le 8 mai 2024 demandant au juge de la mise en état, au visa notamment des articles 122 et 789 du code de procédure civile, de :
- Déclarer irrecevables les époux [A] en leur demande formulée à titre subsidiaire visant à ce que soit prononcée la nullité du contrat de vente conclu le 18 mai 2020 ;
- Condamner in solidum Monsieur [G] [A] et Madame [M] [A] aux entiers dépens de l’instance ainsi que de lui verser la somme de 2.000 euros au titre des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
Vu les conclusions d’incident notifiées par voie électronique le 5 septembre 2024 par lesquelles Monsieur [G] [A] et Madame [M] [A] demandent au juge de la mise en état de :
- Les juger recevables et bien fondés en leurs conclusions,
En conséquence,
- Se dire non saisi par les conclusions des époux [P] signifiées le 2 avril 2024 devant le tribunal judiciaire de Versailles,
- Déclarer les époux [P] irrecevables à soulever la fin de non-recevoir tirée de la prescription au cours de cette instance et tirée de la demande de nullité de la vente du bien formulée à titre subsidiaire,
- Leur donner acte de la régularisation des conclusions en défense n° 2 le 29 août 2024 ayant modifié l’ordre de leurs demandes,
- Juger sans objet la fixation de cet incident au visa de l’article 126 du CPC,
- Déclarer la MAIF irrecevable et mal fondée en son incident,
- Débouter la MAIF et les époux [P] de leurs demandes, fins et conclusions.
- Condamner la MAIF et les époux [P] in solidum à leur payer la somme de 2.500 euros au titre de l’article 700 du code de procédure civile ainsi que les dépens.
Vu les conclusions de Madame [D] [J], épouse [P] et Monsieur [O] [P] notifiées le 13 septembre 2024 par lesquelles ils demandent au juge de la mise en état de :
- Déclarer irrecevable comme prescrite l’action des consorts [A],
- Déclarer les consorts [A] irrecevables en leur demande de nullité de la vente du bien,
- Condamner les consorts [A] à leur verser la somme de 3.000 € sur le fondement de l’article 700 et aux entiers dépens dont distraction au profit de Maître Franck Lafon, Avocat, conformément aux dispositions de l’article 699 du CPC.
Vu l’article 455 du code de procédure civile,
L’incident a été examiné à l’audience tenue le 8 novembre 2024 par le juge de la mise en état qui a mis la décision en délibéré ce jour.
EXPOSE DES MOTIFS
- Sur la recevabilité de la demande de nullité du contrat de vente
La MAIF souligne que les époux [A] sollicitent à titre principal en application du contrat de vente la condamnation des défendeurs en réparation des dommages qu’ils estiment avoir subis et invoquent à titre subsidiaire le dol et demandent que soit prononcée la nullité de la vente.
Elle rappelle qu’en vertu d’une jurisprudence constante toute demande subsidiaire d’annulation d’un contrat formulée à la suite d’une demande principale formulée en exécution dudit contrat est incompatible avec cette dernière et est dès lors irrecevable.
De la même façon, les époux [P] soutiennent qu’une action indemnitaire repose sur l’exécution d’un contrat et qu’une telle action ne peut pas se conjuguer avec une action tendant au prononcé de la nullité dudit contrat, la demande pécuniaire reposant sur le postulat de la licéité du contrat, alors que la demande de nullité repose sur le postulat d’une illégalité interne.
Ils soulèvent dès lors l’irrecevabilité des prétentions des consorts [A] en ce que la demande de nullité de la vente du bien revêt un caractère subsidiaire.
Les époux [A] font valoir qu’ils ont régularisé des conclusions en demande n° 2 le 29 août 2024 dans lesquelles ils ont modifié l’ordre de leurs demandes et sollicitent à titre principal la nullité du contrat de vente et concluent donc au rejet de la fin de non-recevoir soulevée par la MAIF.
****
En application de l’alinéa 6 de l’article 789 du code de procédure civile, le juge de la mise en état est compétent pour statuer sur une fin de non-recevoir.
Aux termes de l’article 122 du même code : “Constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend à faire déclarer l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d'agir, tel le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée.”
Enfin, selon l’article 126 de ce code, dans le cas où la situation donnant lieu à fin de non-recevoir est susceptible d’être régularisée, l’irrecevabilité sera écartée si sa cause a disparu au moment où le juge statue.
Il est constant que toute demande subsidiaire d’annulation d’un contrat formulée à la suite d’une demande principale formulée en exécution dudit contrat est incompatible avec cette dernière et est dès lors irrecevable.
En l’espèce, force est de constater que les époux [A] ont modifié l’ordre de leurs prétentions dans leurs dernières conclusions au fond notifiées par RPVA le 29 août 2024 et demandent au tribunal, à titre principal, de prononcer la nullité du contrat de vente et d’ordonner restitution réciproque de la maison et du prix de celle-ci et de condamner en sus les défendeurs à réparer les préjudices qu’ils ont subis et, à titre très subsidiaire, de condamner in solidum les vendeurs et la MAIF ès qualité d’assureur catastrophe naturelle à réparer leurs dommages résultant de la sécheresse du 1er octobre 2018 au 31 décembre 2018.
En conséquence, l’annulation du contrat n’étant plus sollicitée à titre subsidiaire mais à titre principal, la fin de non-recevoir sera rejetée.
- Sur la fin de non-recevoir tirée de la prescription
Les époux [P] rappellent que l’action en garantie des vices cachés doit être exercée par l’acquéreur dans un délai de prescription de deux ans, courant à compter de la découverte du vice et font valoir qu’en l’espèce l’information relative à la restructuration de la grange a été portée à connaissance des consorts [A] le 28 décembre 2020, qu’ils ont fait délivrer leur assignation au fond le 24 mars 2023 en évoquant la présence de fissures sans mentionner la grange, le vice caché relatif aux travaux effectués dans la grange étant invoqué pour la première fois dans leurs conclusions en demande du 2 février 2024.
Ils considèrent dès lors que l’action des époux [A] se fondant sur la garantie des vices cachés est frappée de prescription.
Ils se considèrent recevables à soulever cette fin de non-recevoir en application des articles 789, 122 et 123 du code de procédure civile quand bien même ils ne l’ont pas fait plus tôt, ces articles ne posant aucune condition de délai pour soulever par voie d’incident une fin de non-recevoir.
Les époux [A] soutiennent que les époux [P] n’ont pas saisi le juge de la mise en état par des conclusions d’incident et qu’ils ne sont plus recevables à soulever cette fin de non-recevoir tirée du dépassement du délai d’exercice de l’action en garantie des vices cachés au cours de cette instance.
Ils considèrent en tout état de cause que l’action n’est aucunement prescrite, le délai d’action ayant été suspendu pendant l’expertise ordonnée.
Ils font également valoir qu’un défaut apparent peut être qualifié de vice caché lorsque les acquéreurs n’ont pas eu connaissance de ce vice dans toutes son ampleur.
La société MAIF ne conclut pas sur ce point.
****
La fin de non-recevoir pour cause de prescription étant soulevée devant le juge de la mise en état par conclusions d’incident, il convient de l’examiner.
L’article 1648 du code civil dispose dans son premier alinéa que “l’action résultant des vices rédhibitoires doit être intentée par l’acquéreur dans un délai de deux ans à compter de la découverte du vice”.
Ce délai de prescription est susceptible de suspension, notamment lorsqu’un expertise judiciaire est ordonnée.
En l’espèce, les époux [A] agissent à l’encontre des époux [P] sur le fondement de la garantie des vices cachés concernant des fissurations en façade de la maison acquise le 18 mai 2020 et les désordres affectant la grange attenante.
Ils indiquent dans leurs écritures au fond avoir découvert le 28 décembre 2020 les désordres affectant la grange dans le cadre de la procédure de référé expertise initiée par assignation du 19 novembre 2020. Ils avaient donc jusqu’au 28 décembre 2022 pour agir sur le fondement de la garantie des vices cachés des vendeurs pour ces désordres. L’expertise demandée ayant été ordonnée le 16 avril 2021 par le juge des référés et les opérations portant notamment sur les désordres affectant la grange, ce qui n’est pas contesté, le délai de prescription biennale a été suspendu jusqu’au dépôt du rapport d’expertise judiciaire intervenu le 6 novembre 2023.
Les demandes relatives à ces désordres formées dans les conclusions des époux [A] notifiées le 2 avril 2024 ne sont donc pas prescrites. La fin de non-recevoir soulevée par les époux [P] sera donc rejetée et ces demandes seront déclarées recevables.
- Sur les autres demandes
Les dépens et frais irrépétibles de l’incident seront réservés et l’affaire sera renvoyée à la mise en état virtuelle du 4 février 2025 pour conclusions au fond des parties.
PAR CES MOTIFS
Nous, juge de la mise en état, statuant par ordonnance mise à dispositions au greffe, contradictoire, et susceptible de recours, uniquement dans les conditions prévues aux articles 794 et 795 du code de procédure civile,
Rejetons la fin de non-recevoir soulevée par la société MUTUELLE ASSURANCE DES INSTITUTEURS DE FRANCE (MAIF),
Déclarons recevable la demande de Monsieur [G] [A] et Madame [M] [A] de voir prononcer la nullité du contrat de vente formée à titre principal,
Rejetons la fin de non-recevoir soulevée par Madame [D] [J], épouse [P] et Monsieur [O] [P],
Déclarons recevables les demandes de Monsieur [G] [A] et Madame [M] [A] à l’encontre de Madame [D] [J], épouse [P] et Monsieur [O] [P] relatives aux désordres affectant la grange,
Réservons les dépens et frais irrépétibles,
Renvoyons le dossier à la mise en état virtuelle du 4 février 2025 pour conclusions au fond des parties.
Prononcé par mise à disposition au greffe le 23 DECEMBRE 2024, par Madame BARONNET, Juge, assistée de Madame GAVACHE, Greffière, lesquelles ont signé la minute de la présente décision.
Le Greffier Le Juge de la mise en état | false | null | [] | {} |
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
Cabinet du Juge des libertés et de la détention
N° RG : N° RG 24/10546 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z5OC
N° Minute : 24/00404
ORDONNANCE DU 23 Décembre 2024
A l’audience publique du 23 Décembre 2024, devant Nous, Ancelin NOUAILLE, Vice-Président au Tribunal judiciaire de Bordeaux, magistrat du siège du tribunal judiciaire de Bordeaux assisté de Florence BOURNAT, Greffier,
Statuant en audience publique, après débats en audience publique,
Vu les dispositions des articles L 341-1 à 7, L 343-1 et 2 , L 343-7, L 351-1 à 3, L 351-5, L 361-3 et 4, L 342-1 à 8, L 342-10 et 11, L 342-16 à 18, L 352-7, L 343-3 et 4, L 343-6 et R 342-1 à R 342-22 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile,
Le Service du contrôle aux frontières ayant pris le 19 décembre 2024 à 15H45 une décision motivée, de maintien en zone d’attente pendant le temps strictement nécessaire à son départ ;
à l’encontre de
Monsieur X se disant [G] [L] alias [H] [E]
né le 01 Janvier 1993 à [Localité 4] (SYRIE)
de nationalité Syrienne
- qui n’a pas été autorisé à entrer sur le territoire national et qui ne peut quitter immédiatement le territoire français ;
nous a saisi par requête séparée le 22 décembre 2024 à 16H09 d’une demande de prolongation de ce maintien en zone d’attente pour une durée maximale de HUIT JOURS.
Monsieur X se disant [G] [L] alias [H] [E] a été entendu à l’audience de ce jour, en présence de son Conseil Me Mylène DA ROS du Barreau de BORDEAUX dûment averti et de Monsieur [D] [R] , interprète en langue arabe , inscrit sur la liste des experts de la Cour d’appel de BORDEAUX,
- en la présence d’un représentant de la Police de l’Air et des Frontières de l’aéroport de [Localité 3] [Localité 6] avisé, en la personne de [N] [I]
en l’absence du Ministère Public dûment avisé,
FAITS ET PROCEDURE :
M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] se disant né le 01 janvier 1993 à [Localité 4] (SYRIE), se présentait le 19 décembre 2024 à 15h30 au contrôle transfrontalier de l’aéroport de [Localité 3]-[Localité 6] à l’arrivée du vol EC 1886 de la compagnie EASYJET en provenance d’[Localité 2].
Lors de ce contrôle, l’intéressé présentait une carte d’identité grecque au nom de [E] [H] dont la photographie ne correspondait pas à sa physionomie.
M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] se voyait alors notifier une décision de refus d’entrée sur le territoire français ainsi que ses droits et devoirs en langue arabe, avec l’assistance d’un interprète
Le même jour, à 15h45, lui était notifiée une décision le plaçant en zone d’attente pour une durée de 96 heures.
Lors d’une audition, l’intéressé déclarait vouloir rejoindre ses beaux-parents en Allemagne avant de faire venir sa femme et ses 3 enfants restés en Syrie. Il indiquait avoir passé la frontière turque puis grecque et avoir payé un passeur 2000€ qui lui avait fourni la carte d'identité et le billet d'avion.
Par requête à laquelle la juridiction se réfère pour l'exposé des faits et des moyens, reçue au greffe du juge du siège du tribunal judiciaire de Bordeaux le 22 décembre 2024 à 16h09, le Commandant de Police [W] [T], chef de service de la police aux frontières de l'aéroport de [Localité 3]-[Localité 6], demande au juge de bien vouloir autoriser la prolongation du maintien en zone d'attente de M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] pendant une durée maximale de 8 jours. Il est indiqué que la Préfecture de Gironde a été sollicitée le 19 décembre 2024 à 22h11 afin qu'une demande de réadmission soit établie et adressée aux autorités grecques.
L’audience du juge du siège du tribunal judiciaire de Bordeaux en vue de statuer sur cette demande a été fixée au 23 décembre 2024 à 10h00.
Lors des débats, le conseil de M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] soulève in limine litis l'irrecevabilité de la requête aux motifs :
que la PAF ne justifie pas des diligences accomplies notamment de la saisine de la préfecture ou de la réservation d'un vol ;
que la notification des droits par l'intermédiaire d'un interprète joint uniquement par téléphone n'est pas suffisante, et que les droits à consulter un avocat, un médecin ou l'ambassade ne sont pas mentionnés
que M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] n'a pas pu exercer son droit de téléphoner ou de voir un médecin
qu'il a manifestement subi une perquisition sans son consentement de son téléphone au vu des documents d'identité joints au dossier qui en sont apparemment extraits.
Le représentant de la police aux frontières s’est référé à sa requête au soutien de sa demande, indiquant que les droits de M.[G] lui ont été notifiés par un interprète joint par téléphone et qu'un interprète est intervenu physiquement plus tard, et que la procédure de réadmission en Grèce est gérée exclusivement par la préfecture.
M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] , auquel il a été donné la parole en dernier, indique qu'il veut poursuivre sa route vers l’Allemagne et ne pas retourner en Grèce.
A l'issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré au jour-même à 14h.
***
MOTIFS :
Sur la recevabilité de la requête
Il ressort des dispositions de l’article R342-2 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile qu’ “à peine d'irrecevabilité, la requête est motivée, datée, signée et accompagnée de toutes pièces justificatives utiles, notamment d'une copie du registre prévu au second alinéa de l'article L. 341-2".
Les articles L341-1 à -3 du CESEDA exposent :
L'étranger qui arrive en France par la voie ferroviaire, maritime ou aérienne et qui n'est pas autorisé à entrer sur le territoire français peut être placé dans une zone d'attente située dans une gare ferroviaire ouverte au trafic international figurant sur une liste définie par voie réglementaire, dans un port ou à proximité du lieu de débarquement ou dans un aéroport, pendant le temps strictement nécessaire à son départ.
Peut également être placé en zone d'attente l'étranger qui se trouve en transit dans une gare, un port ou un aéroport si l'entreprise de transport qui devait l'acheminer dans le pays de destination ultérieure refuse de l'embarquer ou si les autorités du pays de destination lui ont refusé l'entrée et l'ont renvoyé en France.
Il en est de même lorsqu'il est manifeste qu'un étranger appartient à un groupe d'au moins dix étrangers venant d'arriver en France en dehors d'un point de passage frontalier, en un même lieu ou sur un ensemble de lieux distants d'au plus dix kilomètres.
Le placement en zone d'attente est prononcé pour une durée qui ne peut excéder quatre jours par une décision écrite et motivée d'un agent relevant d'une catégorie fixée par voie réglementaire.
Cette décision est inscrite sur un registre mentionnant l'état civil de l'intéressé et la date et l'heure auxquelles la décision de placement lui a été notifiée. Elle est portée sans délai à la connaissance du procureur de la République.
L'étranger placé en zone d'attente est informé de ses droits dans les conditions prévues à l'article L. 343-1, qui dispose : « L'étranger placé en zone d'attente est informé, dans les meilleurs délais, qu'il peut demander l'assistance d'un interprète et d'un médecin, communiquer avec un conseil ou toute personne de son choix et quitter à tout moment la zone d'attente pour toute destination située hors de France. Il est également informé des droits qu'il est susceptible d'exercer en matière de demande d'asile. Ces informations lui sont communiquées dans une langue qu'il comprend. Mention en est faite sur le registre mentionné au second alinéa de l'article L.341-2, qui est émargé par l'intéressé.
En cas de placement simultané en zone d'attente d'un nombre important d'étrangers, la notification des droits mentionnés au premier alinéa s'effectue dans les meilleurs délais, compte tenu du nombre d'agents de l'autorité administrative et d'interprètes disponibles. De même, dans ces mêmes circonstances particulières, les droits notifiés s'exercent dans les meilleurs délais. »
Il ressort des articles L342-1 et suivants du CESEDA :
Le maintien en zone d'attente au-delà de quatre jours à compter de la décision de placement initiale peut être autorisé, par le magistrat du siège du tribunal judiciaire statuant sur l'exercice effectif des droits reconnus à l'étranger, pour une durée qui ne peut être supérieure à huit jours.
La requête aux fins de maintien en zone d'attente expose les raisons pour lesquelles l'étranger n'a pu être rapatrié ou, s'il a demandé l'asile, admis, et le délai nécessaire pour assurer son départ de la zone d'attente.
En cas de violation des formes prescrites par la loi à peine de nullité ou d'inobservation des formalités substantielles, le magistrat du siège du tribunal judiciaire saisi d'une demande sur ce motif ou qui relève d'office une telle irrégularité ne peut prononcer la mainlevée du maintien en zone d'attente que lorsque cette irrégularité a eu pour effet de porter atteinte aux droits de l'étranger.
En l'espèce, il ressort de la requête et de ses annexes que les droits afférents au placement en zone d'attente ont été notifiés le 19 décembre 2023 de manière complète et traduits par un interprète dans la langue parlée par M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] qui a, en suivant, signé les deux documents rappelant ces droits, notamment ceux de contacter un avocat, de voir un médecin et de joindre un proche par téléphone, ou encore de présenter une demande d'asile.
S'agissant de la procédure de réadmission en Grèce, elle en est justifiée par les indications écrites de la police aux frontières qui a saisi les services compétents de la préfecture, sans que ne soit exigée une copie de cette saisine, et alors que le service requérant ne gère pas les suites qui y sont données.
Enfin, l'exploitation éventuelle du téléphone de M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] n'est pas démontrée et ne peut être assimilée à une perquisition créant un grief à l'intéressé.
La requête apparaît dès lors régulière et recevable.
Sur la demande de renouvellement du maintien en zone d'attente :
En l'espèce, il apparaît que les droits prévus par l'article L343-1 du CESEDA ont été respectés et notifiés à M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] . Celui-ci s'est présenté au contrôle transfrontalier avec un faux document d’identité et sans pouvoir justifier de sa situation administrative et d'un droit à voyager sur le territoire européen. La préfecture est saisie de la procédure de réadmission de M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] qui est en cours.
Les conditions légales de son maintien en zone d'attente sont réunies.
Il y a donc lieu de faire droit à la requête en renouvellement du maintien en zone d'attente pour 8 jours maximum.
PAR CES MOTIFS :
Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,
ACCORDONS l’aide juridictionnelle provisoire à M. X se disant [G] [L] alias [H] [E]
REJETONS l’exception de nullité soulevée par le conseil de M. X se disant [G] [L] alias [H] [E]
AUTORISONS le renouvellement du maintien en zone d'attente pour une durée de 8 jours à compter du 23 décembre 2024 à 15h30 de M. X se disant [G] [L] alias [H] [E] .
Fait à Bordeaux, le 23 Décembre 2024 à 14H00
LE GREFFIER LE JUGE
Reçu copie de la présente ordonnance et notification de ce qu’elle est susceptible d’un appel non suspensif devant le Premier Président de la Cour d’Appel, dans un délai de 24 heures de son prononcé, par une déclaration motivée transmise au greffe du service des étrangers de la Cour d’Appel, par tous moyens, dont le n° de télécopieur est : [XXXXXXXX01] ou par courriel: [Courriel 5]
Reçu notification le à
L’intéressé
L’interprête
--------------------------------------------------------------------------------------------
NOTIFICATION DE L’ORDONNANCE AUX PARTIES
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance au Procureur de la République, le 23 décembre 2024
Le Greffier,
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance au préfet de la Gironde et la DZPAF le 23 décembre 2024
Le Greffier,
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance à Maître DAS ROS Mylène le 23 décembre 2024
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE VERSAILLES
Quatrième Chambre
JUGEMENT
23 DECEMBRE 2024
N° RG 20/06879 - N° Portalis DB22-W-B7E-PYJ3
Code NAC : 62B
DEMANDEURS :
Monsieur [O] [M]
né le [Date naissance 1] 1946 à [Localité 25]
[Adresse 14]
[Localité 25]
Madame [S], [V], [F] [M] épouse [Y]
née le [Date naissance 13] 1947 à [Localité 25]
[Adresse 11]
[Localité 30]
Madame [K], [W], [P] [M] épouse [J]
née le [Date naissance 2] 1952 à [Localité 25]
[Adresse 28]
[Localité 26]
Monsieur [B], [U], [Y] [M]
né le [Date naissance 3] 1961 à [Localité 25]
[Adresse 18]
[Localité 10]
représentés par Maître Isabelle DONNET de la SELARL FIDU-JURIS, avocats au barreau de VERSAILLES,
Copie exécutoire à Maître Alain CLAVIER, Maître Isabelle DONNET, Maître Pascale REGRETTIER-GERMAIN, Maître Delphine LAMADON, Me Sabine LAMIRAND, Maître Katell FERCHAUX-LALLEMENT, Me Sophie POULAIN, Maître Marion CORDIER
Copie certifiée conforme à l’origninal à
délivrée le
DEFENDERESSES :
S.A.S. EDELIS,
anciennement dénommée AKERYS PROMOTION, immatriculée au RCS de Créteil sous le n° 338.434.152,
[Adresse 17]
[Localité 34]
SCCV SCENEO,
immatriculée au RCS de Nanterre sous le n°800 093 759
[Adresse 19]
[Localité 31]
représentées par Maître Katell FERCHAUX-LALLEMENT de la SELARL BDL AVOCATS, avocats au barreau de VERSAILLES, avocats postulant, Me Keltoum MESSAOUDEN, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant
SGB CONSTRUCTION,
[Adresse 8]
[Localité 33]
Société PLACE NET,
[Adresse 6]
[Localité 22]
Société SMABTP
es qualité d’assureur de la société SGB CONSTRUCTION et de la société PLACE NET,
[Adresse 6]
[Localité 23]
représentées par Maître Pascale REGRETTIER-GERMAIN de la SCP HADENGUE & ASSOCIES, avocats au barreau de VERSAILLES, avocats postulant, Me Arnaud GINOUX, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant
S.A.S. QUALICONSULT,
immatriculée au RCS de VERSAILLES sous le n° 401.449.855
[Adresse 5]
[Localité 27]
représentée par Maître Delphine LAMADON de la SELARL KARILA DE VAN ET LAMADON, avocats au barreau de VERSAILLES, avocats postulant, Maître Catherine MAUDUY-DOLFI de la SCP RAFFIN & ASSOCIES, avocats au barreau de PARIS, avocats plaidant
S.A.S. EVEHA - ÉTUDES ET VALORISATIONS ARCHÉOLOGIQUES,
R.C.S. LIMOGES 491.825.683,
[Adresse 15]
[Adresse 15]
[Localité 29]
représentée par Me Sabine LAMIRAND, avocat au barreau de VERSAILLES, avocat postulant, Me Paul GERARDIN, avocat au barreau de LIMOGES, avocat plaidant
Société MMA IARD ASSURANCES MUTUELLES,
immatriculée au RCS du Mans sous le numéro 775 652 126 assureur de la société EDELIS et SCCV SCENEO
[Adresse 7]
[Localité 20]
S.A. MMA IARD,
immatriculée au registre de commerce et des sociétés du Mans sous le numéro 440 048 882, assureur de la société EDELIS et SCCV SCENEO
[Adresse 7]
[Localité 20]
représentées par Maître Alain CLAVIER de l’ASSOCIATION ALAIN CLAVIER - ISABELLE WALIGORA - AVOCATS ASSOCIÉS, avocats au barreau de VERSAILLES, avocats plaidant/postulant
S.A.S. AGENCE MILTAT ARCHITECTES,
immatriculée au RCS de Paris sous le n° 492.299.185,
[Adresse 12]
[Localité 21]
La MUTUELLE DES ARCHITECTES FRANCAIS (MAF),
assureur de la S.A.S. AGENCE MILTAT ARCHITECTES, Entreprise privée régie par le code des assurances société d’assurances mutuelle à cotisations variables,
[Adresse 9]
[Localité 24]
représentées par Me Olivier DELAIR, avocat au barreau de PARIS, avocat plaidant, Me Sophie POULAIN, avocat au barreau de VERSAILLES, avocat postulant
Société AXA FRANCE IARD
en sa qualité d’assureur de la Société EVEHA ETUDES ET VALORISATIONS ARCHEOLOGIQUES, Société Anonyme immatriculée au RCS de Nanterre sous le n°722 057 460,
[Adresse 16]
[Localité 32]
représentée par Maître Marion CORDIER de la SELARL SILLARD CORDIER & ASSOCIÉS, avocats au barreau de VERSAILLES, avocats plaidant/postulant
ACTE INITIAL du 04 Décembre 2020 reçu au greffe le 23 Décembre 2020.
DÉBATS : A l'audience publique tenue le 14 Novembre 2024, après le rapport de Madame DUMENY, Présidente de la Chambre, l’affaire a été mise en délibéré au
23 Décembre 2024.
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
Mme DUMENY, Vice Présidente
Monsieur BRIDIER, Vice-Président
Madame BARONNET, Juge
GREFFIER :
Madame GAVACHE
PROCÉDURE
LA SA Edelis, anciennement dénommée Akerys promotion, a décidé la construction d'un immeuble R+3 + combles, comprenant 48 logements sur un parc de stationnement de
54 places, le tout réparti sur 6 niveaux, sis [Adresse 4] à [Localité 25].
Le permis de construire, comprenant démolition lui a été accordé avant d’être transféré à la SCCV Sceneo.
Une police RC promoteur a été souscrite auprès des MMA.
La déclaration d’ouverture de chantier date du 18 août 2014.
Les intervenants à l'acte de construire étaient :
- la S.A.R.L. Agence Miltat, maître d'oeuvre d'exécution, assurée auprès de la MAF ;
- la S.A.S. Qualiconsult, en qualité de contrôleur technique ;
- la société Place net TP, entreprise titulaire du lot « démolition », assurée auprès de la SMABTP;
- la société SGB construction, titulaire du lot « gros oeuvre », assurée auprès de la SMABTP, qui a réalisé les travaux de gros-œuvre avec sous-sol pour parkings,
- la S.A.S Etudes et Valorisations archéologiques (Eveha) ayant mené des fouilles archéologiques et assurée par la compagnie AXA France IARD.
La réception des travaux est intervenue le 23 février 2018.
Selon ordonnances de référé en date des 4 mars 2014, 6 septembre et 25 octobre 2016,
18 juillet 2017 et 30 août 2018 Monsieur [Z] a été commis es qualité d’expert Judiciaire avec une mission en matière de référé préventif au contradictoire de certains intervenants et des propriétaires riverains à l’opération immobilière dont les consorts [M] dont le bien se situe au [Adresse 14] à [Localité 25]. Il a déposé son rapport le 6 mai 2020.
Par exploits délivrés les 26 et 30 novembre ainsi que les 1er et 4 décembre 2020, MM. [O] et [B] [M] ainsi que Mmes [S] et [K] [M] ont saisi la présente juridiction afin d’obtenir, sur le fondement des troubles anormaux du voisinage de l’article 544 du code civil, la condamnation solidaire des intervenants à la construction à l’indemnisation des désordres subis par leur bien.
La société Qualiconsult a appelé à la cause les assureurs MAF et AXA dans une instance 21-952 quand les entreprises Sceneo et Edelis ont assigné les compagnies MMA, AXA et MAF dans une instance enregistrée sous le numéro 21-893.
Ces deux procédures ont été jointes à la principale.
Par ordonnance du 18 mars 2022, le juge de la mise en état a
- déclaré les consorts [M] et les autres parties irrecevables à agir à l’encontre de la SAS Eveha,
- rejeté les prétentions des sociétés SMABTP, SGB Construction, Place net, Sceneo, Edelis, Agence Miltat architectes et MAF visant au maintien de la société Eveha dans la cause,
- rappelé qu’il n’est pas compétent pour apprécier le bien fondé des demandes des MMA à l’encontre de l’Agence Miltat architectes et de la MAF,
- dit n’y avoir lieu de liquider les dépens et de prononcer leur distraction,
- débouté les sociétés Eveha, SMABTP, SGB Construction, Place net, Sceneo, Edelis, Agence Miltat architectes, MAF, MMA IARD et MMA IARD assurances Mutuelles de leur demande fondée sur les frais irrépétibles de l’incident,
- renvoyé les parties à l’audience virtuelle de mise en état du 24 mai 2022 aux fins de conclusion au fond.
Une seconde ordonnance datée du 25 août 2023 a
- dit sans objet la demande de la SAS Eveha envers les consorts [M],
- déclaré les consorts [M] ainsi que les sociétés Edelis, Sceneo et Qualiconsult et toute autre partie irrecevables en leurs demandes tournées à l’encontre de la SAS Eveha,
- dit n’y avoir lieu à examen au fond des prétentions présentées contre cette partie,
- débouté la SAS Eveha de sa demande de dommages-intérêts,
- condamné aux dépens du seul incident, mais non de l’instance entière, et sans solidarité, les consorts [M], les sociétés Edelis, Sceneo et Qualiconsult,
- accordé le bénéfice de distraction à M° Sabine LAMIRAND,
- condamné, sans solidarité, les consorts [M], les sociétés Edelis, Sceneo et Qualiconsult à verser à la SAS Eveha une indemnité de procédure de 300 euros chacun,
- renvoyé les parties à l’audience de mise en état .
Les consorts [M], par leurs dernières conclusions échangées le 8 décembre 2023, se fondent sur l’article 544 du Code Civil, afin de :
- condamner solidairement les sociétés Edelis anciennement dénommée Akerys promotion, Sceneo, SGB Construction, Place net TP, Miltat Construction Qualiconsult à leur régler la somme de 376 630, 46 €, au titre de la réparation des désordres,
- condamner solidairement les sociétés Edelis anciennement dénommée Akerys promotion, Sceneo, SGB Construction, Place net TP, Miltat Construction Qualiconsult à leur régler la somme de 1 568,07 €, au titre du remplacement de la bâche, suite à l’épisode de tempête de novembre 2023,
- condamner solidairement les sociétés Edelis anciennement dénommée Akerys promotion, Sceneo, SGB Construction, Place net TP, Miltat Construction, Qualiconsult à régler à Monsieur [O] [M] la somme de 21 000 €, au titre du préjudice de jouissance, pour la période de juin 2016 à août 2017.
- condamner solidairement les sociétés Edelis anciennement dénommée Akerys promotion, Sceneo, SGB Construction, Place net TP, Miltat Construction, Qualiconsult à leur régler la somme de 147 000 €, au titre du préjudice de jouissance, suivant décompte arrêté au mois d’août 2022,
- condamner solidairement les sociétés Edelis anciennement dénommée Akerys promotion, Sceneo, SGB Construction, Place net TP, Miltat Construction Qualiconsult à leur régler la somme de 18 000 euros, au titre de l’article 700 du code de procédure civile,
- déclarer le jugement opposable à la SMABTP, tant en sa qualité d’assureur de Place net TP, que de SGB Construction et
- condamner la SMABTP à garantir la société Place net TP et la société SGB de toutes les condamnations pouvant intervenir à leur encontre.
- déclarer le jugement opposable à la compagnie MMA, en sa qualité d’assureur des sociétés Edelis, anciennement dénommée Akerys promotion, et condamner la compagnie MMA à garantir les sociétés Edelis et SCCV Sceneo, de toutes les condamnations pouvant intervenir à leur encontre au profit des consorts [M],
- constater leur désistement à l’égard de la société Eveha,
- débouter tous les défendeurs de leurs demandes reconventionnelles à leur égard,
- dire que ces sommes porteront intérêts de droit à compter du jugement à intervenir,
- condamner solidairement les succombants aux entiers dépens, qui comprendront notamment les éventuels frais d’exécution forcée,
- décider qu’il n’y a pas lieu à écarter l’exécution provisoire.
La S.A Edelis, anciennement dénommée Akerys promotion, et la SCCV Sceneo sollicitent aux termes de leurs écritures échangées le 4 octobre 2023 de faire application les dispositions des articles 1103,1104, 1231 et 1231-1, 1240, 1134,1147 et 1382 du Code Civil, L113-1 et suivants et L124-3 du Code des assurances, en vue de :
- les déclarer recevables et bien fondée en leurs fins, demandes et conclusions ;
Liminairement,
- mettre la société Edelis, anciennement dénommée Akerys promotion, purement et simplement hors de cause,
A titre principal,
- débouter purement et simplement les consort [M] de l’intégralité de leurs demandes, fins et prétentions
- constater que leurs réclamations ne relèvent pas de leur responsabilité
- constater que l’Expert judiciaire n’a pas retenu la responsabilité de la maîtrise d’ouvrage au titre des dommages allégués par les consorts [M] ;
- constater que les garanties de la police RC Promoteur souscrite auprès des MMA sont acquises;
- homologuer les termes du rapport d’expertise judiciaire déposé par Monsieur [Z] le 6 mai 2020 ;
A titre subsidiaire si par extraordinaire il était fait droit aux demandes dirigées à leur encontre:
- réduire le quantum des demandes des consorts [M] et les limiter aux sommes suivantes : 129 989,31 € pour le préjudice matériel et 15 625,72 € pour le préjudice de jouissance
- condamner in solidum la société SGB Construction et son assureur la SMABTP, la société Place net TP et son assureur la SMABTP, la société Qualiconsult, la SARL agence Miltat architectes et son assureur la compagnie d’assurance mutuelle des architectes français (MAF), la société Eveha et son assureur la société AXA France IARD, la société MMA IARD ès qualité d’assureur RC promoteur à les relever et garantir indemnes de toutes condamnations qui pourraient être prononcées à leur encontre au profit des consorts [M],
En tout état de cause, sur les préjudices subis par la SCCV Sceneo :
- condamner in solidum la société SGB construction et son assureur la SMABTP, la société Place net TP et son assureur la SMABTP, la société Qualiconsult, la SARL agence Miltat Architectes et son assureur la compagnie d’assurance mutuelle des Architectes français (MAF), la société Eveha et son assureur la société AXA France IARD, au paiement de la somme de 31.700 € HT en réparation des préjudices subis au titre des travaux conservatoires, frais de maîtrise d’œuvre de travaux de reprise et investigations,
- condamner in solidum les parties succombantes à leur verser la somme de 5 000,00 € au titre de l’article 700 du Code de Procédure Civile.
- les condamner in solidum aux dépens en ce compris 2/3 des frais d’expertise, soit 14.913,33 euros, consécutifs aux dommages des consorts [M], en application de l’article 699 du code de procédure civile.
Le 19 septembre 2022, la SA. MMA IARD et la société MMA IARD assurances Mutuelles, assureurs des maîtres de l’ouvrage, visent les articles 1382 (1240 nouveau) du code civil en vue de :
- leur donner acte de ce qu’elles offrent de régler au titre du préjudice matériel la somme de 129.989,31 euros valeur mai 2020, outre actualisation sur l’indice BT01 du bâtiment, et frais de maîtrise d’œuvre à hauteur de 8 % du montant des travaux;
- les débouter de toutes demandes plus amples ou contraires ;
- débouter Monsieur [O] [M] de sa demande relative au préjudice de jouissance;
- ramener la demande des consorts [M] à d plus justes proportions ;
- déduire des éventuelles condamnations le montant de la franchise contractuelle à hauteur de 10% du montant des dommages, avec un minimum de 1.000 euros et un maximum de 10.000 euros ;
- en toute hypothèse, condamner in solidum les sociétés Agence Miltat et son assureur la Maf, Qualiconsult, Place net TP, et son assureur la Smabtp, et la société SGB Construction, avec son assureur la SMABTP à les relever et garantir de toutes condamnations à intervenir du chef des consorts [M] ;
- condamner les mêmes à leur verser la somme de 3.000 euros sur le fondement de l’article 700 du code de procédure civile, ainsi qu’aux entiers dépens.
La S.A.S. Agence Miltat Architectes et son assureur la MAF ont notifié le 11 décembre 2023 leurs conclusions contenant les prétentions suivantes :
- rejeter toutes les demandes formées à leur encontre
- les mettre hors de cause
- rejeter comme étant irrecevables faute d’avoir qualité pour agir, les demandes des MMA assureur d’Akerys Sceneo ainsi que toute demande de MMA ou des sociétés Akerys devenue Edelis et SCCV Sceneo fondée sur une subrogation dans les droits des consorts [M],
Subsidiairement, si le Tribunal devait entrer en voie de condamnation,
- réduire et prononcer les éventuelles condamnations au titre des travaux et de frais de maîtrise d’œuvre Hors Taxe et assorties de la TVA au taux réduit,
- réduire les réclamations aux préjudices retenus par l’Expert Judiciaire,
- laisser à charge des consorts [M] la part du sinistre correspondant au non-recueil de leurs eaux,
- rejeter la demande des consorts [M] formée à hauteur de 1.568,07 €, au titre du remplacement de la bâche.
- laisser à charge d’Akerys devenue Edelis et de la SCCV Sceneo et d’Eveha et AXA la part du sinistre correspondant au chantier archéologique,
- débouter Akerys devenue Edelis et la SCCV Sceneo de toutes leurs demandes.
- rejeter les moyens de non garantie d’AXA assureur d’Eveha
Vus les articles 1382 devenu 1240 nouveau du code civil, 334 du code de procédure civile et L 124-3 du Code des assurances,
- retenir la responsabilité d’Eveha,
- condamner SGB et son assureur SMABTP, Place net et son assureur SMABTP, AXA assureur d’Eveha, Qualiconsult à les garantir intégralement de toutes condamnations qui pourraient être prononcées à leur encontre,
- dire et juger la MAF recevable et bien fondée à opposer la franchise dans les conditions de sa police d’assurance
- réduire les éventuelles condamnations prononcées contre la MAF du montant de sa franchise,
- condamner tout succombant à payer une somme de 1.500 € au titre de l’article 700 code de procédure civile,
- condamner tout succombant aux entiers dépens dont distraction au profit de Maître Sophie Poulain.
Le 11 décembre 2023, les sociétés SGB Construction, Place net et la SMABTP, prise en sa qualité d’assureur de celles-ci, ont échangé le leurs dernières écritures sollicitant l’application des articles 1240 du code civil, L124-3 du Code des assurances et de la théorie du trouble anormal de voisinage, afin de :
À titre principal
- débouter les consorts [M] de l’intégralité de leurs demandes dirigées à leur encontre,
- les mettre hors de cause,
- laisser à la charge des consorts [M] une part d’imputabilité qui ne saurait être inférieure à 20%,
- débouter la société Agence Miltat et son assureur la MAF, la société Qualiconsult, la SA Edelis (anciennement Akerys) et la SCCV Sceneo et toutes autres parties, de tout appel en garantie dirigé à leur encontre,
- débouter les MMA, ès qualité d’assureur des sociétés Edelis (anciennement Akerys) et Sceneo de l’intégralité de leurs demandes dirigées à leur encontre,
À titre subsidiaire
- débouter les consorts [M] de toute demande de condamnation solidaire,
- laisser à la charge des consorts [M] la part du sinistre correspondant au non-recueil de leurs eaux EU et EV.
En tout état de cause,
- limiter les condamnations qui pourraient être prononcées à leur encontre à :
- 64 994,65 € HT (129 989,31 € HT X 50 %) au titre du préjudice matériel et 9 375 € HT
(15 625,72 € HT X 60 %) au titre du préjudice immatériel, en ce qui concerne la société SGB Construction,
- 19 498, 39 € HT (129 989,31 € HT X 15 %) au titre du préjudice matériel en ce qui concerne la société Place net TP,
À titre très subsidiaire
- condamner in solidum la compagnie AXA France IARD, ès qualité d’assureur de la société
Eveha liquidée, la société Agence Miltat et son assureur la MAF et la société Qualiconsult et les consorts [M] à les relever et garantir indemnes de toutes condamnations qui pourraient être prononcées à leur encontre, en principal, frais et intérêts,
En tout état de cause
- juger que toute condamnation susceptible d’être mise à leur charge interviendra dans les limites de chacune des polices d’assurance souscrite par les sociétés SGB Construction, Place net TP,
- condamner les consorts [M], les sociétés Edelis (anciennement Akerys) et SCCV Sceneo ainsi que tous succombants à leur payer la somme de 3 000 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile, ainsi qu’aux entiers dépens, en ce compris les frais de l’expertise judiciaire, dont distraction au profit de Me Pascale Regrettier.
La S.A.S. Etudes et valorisations archéologiques (ci-après Eveha) a échangé le 21 février 2024 des conclusions demandant, sur le fondement des articles 32-1 du code de procédure civile, 1240 et 1231-7 du code civil, de
- juger irrecevables, en tous les cas non fondés en leurs demandes, la S.A. Edelis et la SCCV
Sceneo, voire toutes autres parties qui formuleraient des demandes de condamnation à son encontre,
- les en débouter purement et simplement,
- condamner, solidairement, la S.A. Edelis et la SCCV Sceneo à lui payer 3.000 € de dommages intérêts outre intérêts au taux légal à dater de l’Ordonnance à intervenir,
- condamner encore, sous la même solidarité, la S.A. Edelis et la SCCV Sceneo à lui payer une indemnité pour frais irrépétibles de 2.000 €, outre intérêts au taux légal à dater de l’Ordonnance à intervenir,
- condamner sous la même solidarité, la S.A. Edelis et la SCCV Sceneo aux entiers dépens de la procédure instanciée à son encontre, le bénéfice de distraction étant accordé à Maître Sabine Lamirand.
Son assureur la S.A. AXA France IARD a notifié le 20 mars 2023 ses conclusions se fondant sur l’article 124-3 du Code des assurances en vue de :
A titre principal :
- débouter purement et simplement les sociétés Sceneo et Edelis, Qualiconsult et Miltat Architectes de leurs demandes de garantie formées à son encontre;
Subsidiairement et en tout état de cause
- rejeter toute demande de condamnation formulée à son encontre, sa garantie n’étant pas mobilisable ;
- condamner tout succombant à lui verser la somme de 1 398 euros au titre de l’article 700 du Code de procédure civile, ainsi qu’aux entiers dépens de l’instance, dont distraction au profit de Maître Marion Cordier.
Le 11 décembre 2023 la S.A.S. Qualiconsult demande, au visa des articles L111-23 et suivants du Code de la construction et de l’habitation et de la norme AFNOR NF P03-100, de
- la recevoir en ses conclusions et y faire droit
A titre principal,
- juger que sa responsabilité n’est pas engagée au titre de la mission AV ;
- juger de l’absence de faute et de causalité,
- débouter les consorts [M] ci-dessus désignés et plus généralement toutes parties de leurs demandes, fins et conclusions à son encontre;
- prononcer sa mise hors de cause,
A titre subsidiaire,
- juger qu’aucune condamnation in solidum ne saurait être prononcée à son encontre
- juger que sa responsabilité ne saurait excéder en terme de responsabilité et de quantum les conclusions de l’expert judiciaire;
- condamner in solidum la société SGB Construction, la société Place net TP, la SARL Agence Miltat Architectes et son assureur la MAF, la société AXA France IARD ès-qualités d’assureur de la société Eveha à la relever et garantir indemne de toutes condamnations qui seraient prononcées à son encontre;
- débouter toutes parties de leurs demandes, fins et conclusions dirigées à son encontre,
En toute hypothèse,
- condamner in solidum Monsieur [O], [L], [C] [M], Madame [S], [V], [F] [Y] née [M], Madame [K], [W], [P] [J] née [M] et de Monsieur [B] [A] [M] ou tout succombant, à lui régler la somme de 3.000 € au titre de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu’aux dépens qui seront recouvrés conformément à l’article 699 du Code de procédure civile par Maître Lamadon,
- Condamner in solidum les consorts [M] ou touts succombants à lui régler la somme de 5.000€ au titre de l’article 700 du code de procédure civile
Les débats ont été clôturés selon ordonnance de clôture prononcée le 27 février 2024. Le dossier a été examiné à l’audience tenue le 14 novembre 2024 par la formation collégiale qui a mis sa décision en délibéré.
MOTIFS DE LA DÉCISION
- sur la mise hors de cause de Eveha et le désistement demandeurs
La S.A.S. Eveha rappelle que par ordonnance du 18 mars 2022 le juge de la mise en état a déclaré toutes les parties irrecevables à agir à son encontre et rejeté toutes les prétentions visant à son maintien dans la cause; la décision a été notifiée sans faire l’objet d’un appel et elle en déduit que sa mise hors de cause a été définitivement jugée. Une seconde ordonnance du 25 août 2023 a de nouveau déclaré irrecevables les parties persistant à demander sa condamnation.
Des parties ayant maintenu des demandes à son encontre et le juge de la mise en état ayant refusé de se prononcer par incident, elle demande au tribunal de juger purement et simplement irrecevables les demandes des deux maîtres d’ouvrage au nom de l’autorité de la chose jugée avec allocation de 3.000 € de dommages-intérêts de leur part au visa de l’article 32-1 du code de procédure civile.
Dans le corps de leurs dernières conclusions les 2 sociétés de promotion ne développent pas de prétentions contre la société chargée des fouilles archéologiques mais dans le dispositif elles demandent effectivement de condamner in solidum toutes les défenderesses notamment Eveha à les relever et garantir.
Les consorts [M] demandent de constater leur désistement et de rejeter la demande indemnitaire en l’absence de faute dans la mise en cause de cette société dont l’expert judiciaire a retenu la responsabilité.
****
L’article 794 du code de procédure civile dispose que les ordonnances du juge de la mise en état n’ont pas au principal l’autorité de la chose jugée à l’exception de celles statuant notamment sur les fins de non recevoir.
Il n’est pas contesté que les ordonnances du 18 mars 2022 et 25 août 2023 ont déclaré toutes les parties irrecevables à agir à l’encontre de cette société du fait de son placement en redressement judiciaire par jugement du tribunal de commerce de Limoges en date du
8 novembre 2017 sans déclaration de créance, et que leurs demandes présentées sont identiques : il convient de dire irrecevables les demandes aux fins de garantie à nouveau formulées par SCCV Sceneo et S.A.S.Edelis.
Les consorts [M] ne présentant plus de prétention contre cette partie, il n’y a cependant pas d’intérêt à constater leur désistement qui n’a pas été accepté par l’intéressée.
En revanche la société Eveha ne peut soutenir que les demandes des deux sociétés de promotion sont abusives au sens de l’article 32-1 du code de procédure civile qui énonce que celui qui agit en justice de manière abusive peut être condamné à une amende civile sans préjudice de dommages-intérêts ; en effet ces deux parties n’ont pas initié l’instance la mettant en cause et le juge de la mise en état n’a pas été saisi par la société Eveha d’une demande de mise hors de cause qui aurait évité que des demandes reconventionnelles la concernant.
Cette demande sera donc écartée.
- sur la procédure
Les demandes de donner acte ou tendant à une constatation ou à “juger que” ne constituant pas des prétentions au sens de l’article 4 du code de procédure civile, mais recelant en réalité les moyens des parties, il n’y a pas lieu de statuer sur celles-ci dans le dispositif de la présente décision.
Il n’appartient pas au tribunal d’homologuer un rapport d’expertise judiciaire puisqu’il n’est pas lié par les conclusions de l’expert judiciaire et apprécie souverainement la valeur probante des opérations d’expertise judiciaire ainsi que les autres éléments versés au débat.
Il ne sera donc pas fait droit à la demande présentée par les sociétés Edelis et Sceneo.
- sur le fondement de la théorie des troubles anormaux du voisinage
- Les consorts [M] demandent la condamnation solidaire des sociétés Edelis, Sceneo ainsi que des intervenants à la construction que sont les entreprises de gros œuvre, de démolition, le maître d’œuvre et le bureau de contrôle à réparer leurs désordres sur le fondement de la théorie des troubles anormaux du voisinage. Au visa de l’article 544 du Code civil ils rappellent que la responsabilité du maître de l’ouvrage, auteur du trouble au préjudice de son voisin, est engagée sans qu’il soit nécessaire de rapporter la preuve d’une faute d’alors qu’il est rapporté la preuve d’un trouble excédant les inconvénients normaux du voisinage résultant du chantier mis en œuvre par ledit maître de l’ouvrage.
Ils affirment qu’une partie de la toiture de leur maison s’est effondrée et que le pignon a été endommagé au point de risquer de s’effondrer s’il n’avait pas été soutenu à l’occasion du chantier de construction entrepris par la société Edelis. Ces désordres ayant rendu inhabitable leur maison constituent des troubles anormaux du voisinage dont le maître d’ouvrage propriétaire de l’immeuble, auteur des nuisances, comme les constructeurs sont responsables de plein droit à leur égard, les constructeurs étant considérés comme les voisins occasionnels des propriétaires lésés durant le chantier. Ils ajoutent que l’architecte peut également voir sa responsabilité retenue sur ce fondement si les prestations intellectuelles qu’il a accomplies sont en relation directe avec les troubles.
Ils répondent à la société Akerys promotion qui conteste sa responsabilité en qualité de maître d’ouvrage que le trouble anormal a été constaté et emporte la responsabilité de plein droit du voisin maître d’ouvrage, peu importe l’éventuelle vétusté du bien et ce d’autant que l’écroulement n’a pas été causé par cela mais par l’absence de précautions prises lors de la construction de l’ensemble immobilier notamment du creusement des parkings à l’aplomb du mur porteur de cette bâtisse. Ils insistent sur le fait que leur maison était mitoyenne à celle qui a été détruite pour être remplacée par le programme immobilier et qu’il appartenait au maître de l’ouvrage et aux constructeurs de prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas ébranler et détériorer leur mur porteur. Ils soutiennent que leur maison était très bien entretenue et qu’elle s’est écroulée en raison d’un événement extérieur qu’est la destruction de la maison mitoyenne sans précaution.
Relativement au réseau d’évacuation des eaux usées et eaux pluviales de leur maison, ils répondent à l’entreprise de gros œuvre que selon leur titre de propriété ce sont les eaux usées de la maison détruite qui s’écoulaient sur leur terrain et non l’inverse de sorte qu’ils ne sont pas responsables d’un prétendu écoulement des eaux ayant humidifié le terrain : ils en déduisent qu’il y avait nécessité de précautions supplémentaires lors de la destruction de la maison puisque les canalisations ainsi détruites n’étaient pas raccordées et ont probablement fragilisé le terrain et l’assise de leur maison.
Ils répliquent que leur demeure était raccordée au tout-à-l’égout, comme cela résulte d’une facture de la Lyonnaise des Eaux 2015 portant règlement de la collecte des eaux usées.
Les demandeurs sollicitent la condamnation solidaire des deux promoteurs sans répondre précisément à leur argumentaire, ainsi que des entreprises SGB, Place net, Miltat et Qualiconsult.
- La société Edelis anciennement dénommée Akerys promotion demande à être mise hors de cause. Si elle reconnaît avoir décidé la construction d’un immeuble R+3 +combles et obtenu un permis de construire comprenant démolition en date du 10 juillet 2013, elle affirme que selon arrêté en date du 13 février 2014, le permis a été transféré à la SCCV Sceneo, ce qui a donné lieu à une substitution du maître d’ouvrage.
Elle ajoute que désormais elle n’est qu’une associée de la société SCCV Sceneo et au visa de l’article 1858 du Code civil, elle est bien fondée à solliciter sa mise hors de cause.
Avec la SCCV elles concluent au rejet des prétentions en soutenant que la maison dégradée n’était pas en parfait état préalablement aux travaux puisqu’elle présentait des fissures et des fenêtres difficiles à ouvrir ainsi qu’une part de vétusté. Elles relèvent que l’unique facture destinée à démontrer l’entretien de la maison ne concerne que le ravalement mais aucuns travaux de structure de remise en état alors qu’elle date de 2010. Elles soutiennent ensuite ne pas être des constructeurs et avoir réalisé toutes les études nécessaire de sorte qu’elles n’ont commis aucune faute permettant de rechercher leur responsabilité comme l’expert judiciaire l’a pris en considération.
- Leurs assureurs les MMA, qui indiquent assurer les deux sociétés, ne contestent pas la présomption de responsabilité ni la garantie de certains postes de préjudice.
- L’architecte -la SAS Agence Miltat Architectes- assuré par la MAF exclut toute responsabilité, l’expert judiciaire n’ayant émis aucun avis négatif ni même seulement une réserve sur les préconisations initiales qui ont été encore renforcées compte tenu du fait que le chantier de fouilles avait été réalisé au droit du pignon [M] et que des dégradations étaient apparues.
Il insiste sur le fait que si des passes alternées ont été utilisées ailleurs sur ce chantier, au contraire au droit de ce pignon, cette méthode a été remplacée par des puits blindés ce qui est la technique la plus sécurisante pour la conservation des constructions existantes. En outre, le mur [M] avait été étayé ainsi que le montrent les photos de l’expert. Il a donc demandé que toutes les précautions soient prises au droit de la maison [M].
Il rappelle que les défauts inhérents au non-recueil des eaux de la maison [M] n’étaient nullement prévisibles et ne relevaient pas du chantier mais d’une situation de fait invisible qui
a perduré pendant des dizaines d’années et qui relevait uniquement de la responsabilité du voisin. Avec son assureur ils soutiennent que le non-recueil des eaux crée un phénomène de sape par l'effet de ces écoulements en retirant lentement une partie des matériaux sous les fondations du bâtiment.
Ils invoquent ensuite les fouilles archéologiques d’Eveha, précisant qu’ils n’intervenaient pas dans le cadre du chantier archéologique, et dont ils n’ont pas pu constater une maladresse ponctuelle, n’étant pas en permanence sur le site. L'expert a relevé que le compactage des terres réalisées sous la seule responsabilité du sous-traitant d'Eveha avait été effectué au « pied de mouton » et avait créé des vibrations directement au droit de la maison [M] qui ont dû générer les premières fissures. Or, les préjudices sont une conséquence des travaux à réaliser puisque non seulement les fondations ont pu être directement affectées par la fouille (apparemment 4 mètres de profondeur) du fait de leur action de décompression du terrain, mais leur réalisation pendant une période pluvieuse (Novembre-Décembre 2015) a nécessairement accru ce phénomène par l'action de l'eau.
- Les entreprises de gros œuvre (SGB construction) et de démolition (Place net) concluent au rejet et à leur mise hors de cause. Elles contestent que la cause des désordres se déduit de la seule concomitance de l’effondrement de la toiture de la maison des demandeurs avec les travaux d’infrastructure que SGB a réalisés, en l’absence d’élément probant.
SGB construction soutient que le sinistre a pour origine d’une part les fouilles archéologiques très profondes, sans butonnage, qui ont déstructuré les cohésions de maçonnerie du pignon ; ainsi elle constatait fin décembre 2015 l’absence de butonnage des fouilles au pied du pignon de la maison, l’absence de talutage et l’absence de bâchage sur la terre mise à nue le long du pignon en période hivernale et elle a immédiatement alerté sur le fait que les fouilles avaient généré une faiblesse sur le pignon, dans son constat de huissier établi le 12 janvier 2016 et la réunion de travail organisée la semaine suivante. Elle répond que les travaux d’infrastructure n’ont pas créé de telle décompression des sols et insiste sur le fait que ces travaux complémentaires ont été acceptés et financés par Akerys promotion et validés par le maître d’œuvre et le bureau de contrôle.
L’effondrement provient d’autre part du lessivage des terrains en raison du défaut de collecte des eaux usées et eaux vannes de la maison comme cela a été mis à jour dès le mois de mai 2016 par l’expert judiciaire après des constats. Elle considère que la déstabilisation de la maison provient également de cette cause.
La société de démolition reconnaît que l’ouvrage détruit constituait initialement un ensemble homogène qui a ensuite été divisé entre la propriété des consorts [M] et le chantier et que ses opérations de démolition consistaient à détruire une partie de l’ouvrage jusqu’à une cloison non porteuse qui l’est devenue avec le temps au moins pour la partie charpente ; or ce mur devenu porteur n’est pas ou peu fondé et non collaborant avec les planchers. Cette société conteste l’imputabilité que l’expert lui a reprochée notamment celle entre les démolitions et les fissures, relevant que dans sa note de synthèse il ne lui imputait aucune part de responsabilité. Elle plaide pour une absence de lien de causalité direct entre ses travaux et les préjudices allégués.
- La société Qualiconsult affirme l’absence de responsabilité au titre de sa mission des avoisinants en l’absence de faute et de causalité. Elle considère le fondement inadapté puisqu’elle n’a pas la qualité de propriétaire et elle considère n’avoir commis aucune faute en raison des réserves qu’elle a portées sur les précautions à prendre ainsi que sur l’utilisation de voiles par passes. Elle rappelle qu’elle n’est responsable que dans les limites de sa mission en présence d’une faute en lien de causalité direct avec le préjudice, conformément à l’article L 111- 24 du code de la construction. Or sa mission ne concernait pas les travaux de démolition préalables à l’exécution des fondations de l’ouvrage neuf, qui n’a pas été souscrite par le promoteur.
*****
En vertu de l’article 544 du Code Civil, la propriété est le droit de jouir et de disposer de choses de la manière la plus absolue, pourvu qu’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou les règlements.
Le droit de propriété consacré par l’article 544 du Code Civil est limité par un principe général du droit selon lequel nul ne doit causer à autrui un dommage excédant les inconvénients normaux du voisinage.
S'agissant d'un régime de responsabilité objectif, spécifique et autonome, le constat d'un dommage en lien certain et direct de cause à effet avec le trouble anormal suffit à entraîner la mise en oeuvre du droit à réparation de la victime du dommage, indépendamment de toute faute commise, par le maître de l’ouvrage du fait du chantier mis en œuvre. De même, l'entreprise, auteur des travaux, est responsable de plein droit des troubles excédant les inconvénients normaux de voisinage constatés dans le fonds voisin.
L'anormalité du trouble de voisinage est caractérisée lorsque ce trouble présente un degré important de gravité et qu'il est persistant : elle est appréciée in concreto en tenant compte des circonstances de temps et de lieu.
La faute de la victime peut être prise en compte comme un fait causal totalement ou partiellement exonératoire de la responsabilité de plein droit de l'auteur du trouble anormal de voisinage, lorsqu’elle revêt les caractères de la force majeure ou rompt le lien causal avec le trouble litigieux. Elle peut également être une cause d'exonération partielle de responsabilité lorsqu'il est établi par l'auteur du trouble que la victime s’est exposée volontairement à subir le dommage dont elle demande réparation.
Il incombe à celui qui exerce l'action d'établir que le trouble qu'il allègue est imputable à la propriété voisine et/ou à l'entrepreneur en vertu de l'article 9 du code de procédure civile.
Sur les causes de l’effondrement
Le 28 mars 2013 l’étude de sols par la société SolProjet adressé à la société Akerys promotion indique en page 16 au paragraphe des mitoyens “La stabilité des ouvrages mitoyens (éventuels réseaux ou ouvrages enterrés à conserver, bâtiment..)au cours de l’exécution des fouilles devront être assurées par une méthodologie adéquate et un phasage spécifique. Cette méthodologie et ce phasage devront être réalisés lorsque le projet aura été arrêté, et devront recevoir l’agrément préalable du Bureau de Contrôle. En tout état de cause, il est exclu de réaliser des fondations sans s’assurer la stabilité en phase provisoire et à terme des ouvrages mitoyens”.
Le bureau de contrôle Qualiconsult a été missionné, au terme de la convention signée le 22.10.2013, pour diverses missions dont la solidité des ouvrages (L) et la stabilité des ouvrages avoisinants (AV) pour contribuer à prévenir les aléas qui, “découlant de la réalisation des fondations de l’ouvrage neuf et, le cas échéant, des ouvrages périphériques en infrastructure (reprises en sous oeuvre et voiles périphériques), sont susceptibles d’affecter la stabilité des avoisinants” et qui comprend, selon l’article 15, l’examen des dispositions prises par les constructeurs en matière de terrassements, blindage de fouilles et étaiements. Le contrôleur prend en compte l’examen visuel de l’état apparent des avoisinants, les résultats d’études de diagnostic et de l’état des lieux.
Le maître d’oeuvre d’exécution - l’agence Miltat - a été chargé d‘une mission de consultation, du dossier marché, de l’organisation et la préparation de chantier, de l’exécution des travaux et de leur achèvement. A ce titre il lui incombe notamment d’assurer le suivi technique des travaux, de s’assurer que les plans de détail correspondent aux observations et suggestions éventuellement émises par le contrôleur technique et des décisions prises en accord avec le maître de l’ouvrage.
L’INRAP a été autorisé par arrêté préfectoral du 7/1/2014 à réaliser un diagnostic archéologique du chantier.
À la demande du promoteur un expert judiciaire a été nommé pour un référé préventif et il a visité les lieux préalablement aux travaux le 2 juin 2014 : il note que la construction destinée à être démolie est imbriquée avec l’immeuble voisin des consorts [M], qu’elle présente une lézarde au droit de cette propriété, qu’une niche et des poutres sont scellées dans le refend “nécessitant quelques précautions lors de la démolition. Il existe des imbrications entre les 2 propriétés, nécessitant la méthodologie adaptée à la situation.(...) Il a été demandé pour cette phase de démolition une méthodologie des interventions au droit des avoisinants ”. Cependant ce document n’a jamais été communiqué et « il aurait pu notamment être précisé le sciage des pièces de charpente et la faiblesse de certains murs ou cloisons » (page 51).
L’expert note l’absence d’établissement d’un diagnostic avant démolition au profit d’un constat des existants (page 49 ).
Le même jour il constate sur la maison des consorts [M] la présence de fissures et des fenêtres difficiles à ouvrir.
Dans son rapport initial de contrôle technique établi le 12 septembre 2014, Qualiconsult émet un avis défavorable dans la mission avoisinants ainsi libellé “stabilité en phase provisoire : conformément au rapport de sol, les voiles contre terre ne pourront être réalisées en voiles par passes”, faisant référence à l’article 02.2.13.2 du lot 2 du CCTP.
La société Place net semble avoir réalisé la démolition de la maison existante courant novembre et décembre 2014.
Lors de sa visite du 9 juin 2015, l’expert constate que le pignon de l’immeuble [M] est protégé, que les fissures se sont aggravées notamment avec une fissure au sol de la salle de bains, sur des murs attestant un tassement du sol ainsi qu’un affaissement du sol dans le couloir au niveau du rez-de-chaussée.
Le projet scientifique d’intervention (PSI) signé le 16 mars 2015 par la société d’études et de valorisations archéologiques Eveha avec la SCCV expose les modalités de la mise en oeuvre de la fouille profonde, laquelle reposera “sur une approche méticuleuse des besoins de mise en sécurité, à savoir l’utilisation conjointe des deux méthodes” que sont le talutage ou le blindage. La société s’engage à décaper l’intégralité du pourtour de l’emprise en ménageant une distance de sécurité par rapport aux élévations existantes, variant de 1 à 3 mètres selon la nature de cet existant et en usant de la méthode du talutage ou des paliers de sécurité jusqu’à atteindre la base des niveaux archéologiques à étudier. “ A l’issue de la fouille, l’Opérateur procédera au remblaiement partiel du terrain, de façon à restituer une assiette proche de 1 m sous le niveau de circulation actuel, dans la limite des terres disponibles in-situ, sur l’intégralité de l’emprise. Pour ce faire la terre sera compactée au mieux à l’aide de la pelle mécanique utilisée à cette fin, afin de garantir une compacité minimale des limons restitués”.
Elle a établi un plan de fouilles le 18 mars 2015.
A l’initiative de l’expert des jauges Saugnac sont installées dans la maison [M] en août 2015.
Ce n’est que le 30 septembre 2015 que la société Vinci immobilier résidentiel, associée de la SCCV, a contracté avec Eveha pour la réalisation de fouilles archéologiques préventives sur le chantier, devant débuter à compter du 26 octobre 2015 jusqu’au 11 décembre suivant, “selon les modalités établies dans le PSI annexé qui sera signé par l’aménageur.”
Suite à l’arrêté d’autorisation de fouille délivré le 19/10/2015, l’ouverture des opérations de fouilles archéologiques par la société Eveha date du 9 novembre 2015. Le premier compte-rendu du même jour précise le calendrier des opérations et que “un compactage des terres sera à effectuer avec un compacteur à pieds de mouton. Akerys demande que cette prestation soit directement effectuée par le sous-traitant en charge des fondations spéciales retenu pour le chantier de Sceneo”.
Contrairement à ce que soutient l’entreprise de gros oeuvre c’est donc dès le début des opérations de fouilles archéologiques qu’il a été décidé qu’elle-même sera chargée du compactage des terres et sans aucune référence à un éventuel affaissement de la maison [M].
Le 27 novembre 2015 le responsable de l’opération d’Eveha indique dans son compte-rendu que “une société de blindage doit intervenir pour conforter l’angle sud (au droit des maisons mitoyennes et de la [Adresse 36]) préalablement à la fouille des puits 302 et 304”.
Le 19 janvier suivant la SCCV accepte un avenant correspondant à la pose de blindage de 2,50 mètres de hauteur sur 6 mètres linéaires le long du pignon existant.
Le 16 décembre 2015 la SCCV signe le devis de SGB construction pour le “compactage superficiel au pied de mouton après fouille et remblaiement équipe archéologiques “avec pour observation “précision à faire sur blindage fouille au droit du mitoyen existant démoli partiellement”. Un des employés de SGB précise à Akerys promotion par courriel “concernant le “faux” blindage des terres en rive du bâtiment mitoyen évoqué ci-dessus nous allons vous envoyer un courrier RAR avec copie à l’expert du référé pour prendre date et effets de la réalisation inappropriée du paravent réalisé et ainsi émettre une réserve sur la tenue du bâtiment existant”. Toutefois SGB n’étant pas partie au référé à cette date et l’expert judiciaire n’ayant pas été informé par les maîtres de l’ouvrage, il n’a pas pu constater lui même les détériorations.
Le 18 décembre 2015 Eveha restitue le terrain à l’aménageur sans compactage.
C’est SGB construction qui a fait venir un huissier le 12 janvier 2016 pour constater différents désordres notamment l’affaissement du couloir du rez-de-chaussée de l’ordre de 20 cm, mesure que l’expert judiciaire ramène à 20 mm (rapport page 30) en l’absence des photographies jointes au constat et qui n’ont été communiquées ni à l’expert ni au tribunal.
Par courrier envoyé le 19/01/2016 SGB construction alerte le promoteur Akerys promotion sur le fait que suite à la visite de l’huissier “nous avons pu constater l’état de fragilité du bâtiment existant copropriété de Monsieur [M]. Nous attirons votre attention sur les risques d’effondrement du bâtiment existant pendant la phase de travaux gros oeuvre Pieux et structure infra. Afin de prévoir une méthodologie confortement nous prévoyons une réunion IN SITU” en présence de l’architecte, du bureau de contrôle, du bureau de structure, de la société chargée des pieux au terme de laquelle l‘entreprise de gros oeuvre s’engage à transmettre une méthodologie et moyens à mettre en oeuvre à communiquer à l’expert.
Le promoteur Akerys promotion, l’architecte, le bureau de structures, Qualiconsult notamment reçoivent le compte rendu de la réunion sur site tenue le même jour dont l’objet était “analyse stabilité du bâtiment partiellement démoli mitoyen propriété de Mr [M]”. Il indique que la lecture des jauges fait apparaître un écart de 2 et 3 mm en plan, qu’ils ont constaté de nombreuses fissures existantes, une fissure verticale sur toute la hauteur du bâtiment en façade arrière et un bâtiment non fondé sans sous-sol hormis une fosse de rétention EP. Il est précisé “‘après visite et analyse : le mur mitoyen à la parcelle au droit du bâtiment démoli n’est pas un mur de refend mais une cloison non porteuse mais compte tenu de l’ancienneté de l’ouvrage il n’est pas à exclure une reprise des charges du bâtiment par cette cloison. Le bâtiment démoli se prolonge sur la propriété de mr [M] de 2.20 m à 3.70 m c’est cet ensemble qui semble s’affaisser et doit être stabilisé avant la construction de notre ouvrage “Sceneo”. La méthodologie de confortement du bâtiment existant de mr [M] afin d’éviter tout risque d’effondrement : réalisation d’un voile pignon porteur liant les voiles de façade, ou réalisation de tirants métalliques avec croix de st André dans l’épaisseur des planchers ou en cueillies des plafonds. Solution devant être approuvée par le bet de contrôle : demande au maître de l’ouvrage d’étendre la mission de Qualiconsult afin de préconiser une solution de confortement des existants permettant de réaliser le bâtiment Sceneo. Il est préconisé un confortement du bâtiment mitoyen démoli en mitoyenneté, la réalisation de puits blindés pour la réalisation d’aiguille en ba 1.40 m large x ht du sous-sol + fondation x0.25 m d’épaisseur espacées de 2.00 m, au droit du pignon pour stabilisation de l’ouvrage existant, Butonnage, avant réalisation des pieux puis début des terrassements généraux et voiles contre terre.”
A la fin du courriel figurent les observations suivantes “ cette mise en oeuvre aurait pu être évitée si le démolisseur avait laissé des contreventements réalisés par les voiles de refend et de façade du bâtiment démoli. Les travaux de fouille au droit du bâtiment existant par les archéologues ont certainement participé au phénomène d’affaissement”.
Selon le premier compte rendu de l’architecte daté du 8/2/2016, le chantier est ouvert depuis le 1er janvier 2016 avec pour sujets à traiter dans le cadre de la préparation “stabilisation des avoisinants, stabilisation des terres pour pieux, traitement de la toiture maison en retour qui s’appuie sur panne faîtière, raccordements aux réseaux publics, emplacements/altimétries”. Il confie à l’entreprise de gros oeuvre, SGB construction, la responsabilité de lui “fournir des plans d’exécution pour la stabilisation de la maison voisine” lors des réunions des 8 et
15 février 2016 et les deux premiers points sont indiqués comme traités lors de la réunion du 7 mars précisant être “dans l’attente de la validation des plans [produits par SGB Construction ] par le bureau de contrôle [Qualiconsult] sur le confortement mitoyen”. Le compte rendu suivant précise que le bureau de contrôle a validé la stabilisation de la maison mitoyenne, ce qui permet le début du chantier le 21 mars suivant. En effet SGB remet un plan de méthodologie du confortement extérieur à Qualiconsult qui le valide le 11/3/2016; elle réalise des puits blindés tous les 2 mètres au pied du mur mitoyen pour effectuer des aiguilles en béton armé et butonne dès le mois de mars.
Le 4/4/2016 le compte rendu de chantier montre une fuite des eaux usées de la maison mitoyenne, période à laquelle étaient réalisés deux puits blindés coté mitoyen contre les voiles mitoyens.
Le 18 avril l’architecte indique que les voiles par passes hautes ont déjà débuté.
Lors de sa visite sur les lieux le 26 avril 2016 l’expert judiciaire mentionne des fissures dans les pièces à l’étage de la maison [M] (salle de bains et WC ) nécessitant la mise en place de jauges témoignant une aggravation et un défaut d’écoulement des eaux usées du WC de l’étage qui se déversent sur le chantier de construction. Il constate qu’à cette époque le terrassement est terminé, le voile de la partie haute du sous-sol en rive du bâtiment [M] est coulé et des butons métalliques ont été mis en place pour renforcer la structure de l’immeuble [M]. Il reste à commencer les travaux de terrassement.
Deux jours plus tard le bureau de contrôle suspend son avis pour les voiles périmétriques coffrage et butonnage prévus par le bureau technique Bournot Projets avec l’observation suivante “la méthodologie d’exécution est à nous transmettre (voiles par passe à exclure)” et il sollicite des documents dont le “plan de terrassement dispositions particulières quant à la tenue des talus et (ou) des ouvrages voisins, plan de phases de terrassement, plans d‘exécution des ouvrages”. Le 7 juillet 2016 son observation n’est toujours pas favorable à la réalisation des voiles.
La société SolProjet mandatée par Akerys promotion pour la supervision de l’étude d’exécution et supervision géotechnique d’exécution se rend sur place le 9 mai 2016 pour constater la réalisation d’une première ceinture de voiles périmétriques sur tout le pourtour du site ainsi que le confortement du mur mitoyen par la mise en place de renforcement par poutrelles métalliques et réalisation du voile en pied du mitoyen par des puits blindés. Si ce géotechnicien rappelle que son rapport du 28 mars 2013 prévoyait la réalisation de tranchée blindée pour les terrassements/blindage, il accepte la réalisation de passes et voiles alternées
prévues par l’entreprise en posant certaines conditions techniques dans son premier avis technique.
Le 21 juin 2016 Monsieur [M] se plaint de l’affaissement d’une partie de la toiture au-dessus des WC du premier étage dû à un effondrement de la partie haute du mur dans les combles non accessibles. À cette date les terrassements en rive de l’immeuble ne sont pas encore commencés mais les voiles en rive de l’immeuble sont coulés et ceux au droit du mur de clôture sont en cours.
L’expert écarte l’imputabilité du démolisseur et de la société d’archéologie avec l’affaissement pour retenir une causalité avec la société chargée du coulage des voiles (page 51).
Selon le compte-rendu de chantier n°15 la réalisation des pieux s’est déroulée du 1er au 22 juin 2016.
L’expert s’est alors rendu sur place le 7 juillet suivant pour constater que sur le chantier les voiles périmétriques sont en cours de finition, et le toit de la maison [M] est protégé par une bâche; il existe une aggravation de l’état des dégradations à l’intérieur de la demeure ainsi qu’en façade. Il préconise de rehausser les butons métalliques côté chantier pour prendre en compte la poussée du mur pignon au niveau du plancher haut du premier étage, de raccorder la gouttière déboîtée sur la descente d’eaux pluviales, de vérifier l’état des poutres au droit du linteau du WC et en tête de mur droit la Sablière, de traiter la panne faîtière et la toiture en limite de propriété, de vérifier l’écoulement des eaux usées et eaux vannes provenant de chez Monsieur [M] et de sonder son plancher. Il décrit comme pièces sinistrées le couloir du rez-de-chaussée, la salle de bains et les wc du 1er étage ainsi que le sanitaire du 2ème étage.
Le même jour Qualiconsult adresse la liste récapitulative N°1 des avis défavorables et non levés montrant que son avis défavorable du 12/9/14 relatif à la stabilité en phase provisoire l’est toujours le 7/7/2016. Dans le compte rendu N°16 du 4/7/2016 il est fait mention d’une lettre en RAR concernant le confortement mitoyen récapitulant l’apparition des complications et demandant dans le cadre de la mission du bureau de contrôle de fournir une analyse. C’est la première fois qu’il est expressément demandé par le maître d’oeuvre à la société SGB de “procéder à la levée des avis suspendus du bureau de contrôle du 7/7/16” et “prendre en compte dans la réalisation des travaux” les avis techniques du géotechnicien concernant la réalisation des voiles par passes.
Le 25 juillet suivant SolProjet constate que la fondation des voiles a été réalisée dans la partie sud quand les 2ème et 3ème ceintures sont en cours dans la partie nord. Il note en gras dans son 3ème avis technique que “des passes ouvertes aux dimensions très importantes ont été constatées. De plus l’entreprise nous a confirmé la mauvaise tenue des parois, de ce fait, ils ont dû coffrer les passes. Nous demandons que les passes soient réduites à 2,5 m de large et 1,5 m de haut conformément à nos recommandations sous peine de risque de déstabilisation des voiles et des sols à l’arrière des voiles.”
Le 26 juillet 2016 l’expert fait état d’une réelle aggravation des désordres avec un basculement de la partie haute de la maison [M] vers le chantier de construction, une aggravation des fissures de l’ordre de 7 à 8 mm, un tassement et un désaffleurement du sol avec des risques d’effondrement partiel du bâtiment justifiant qu’il demande de compléter les butons pour reprendre également le mur de la façade arrière, de mettre en place des étaiements et d’effectuer des investigations complémentaires.
Il fait procéder à des essais de raccordement des sanitaires objets du sinistre au tout-à-l’égout :l’investigation télévisée des réseaux effectuée par l’entreprise EAV le même jour fait
apparaître l’absence de résurgence de colorant dans le réseau communal à partir de la cuisine, de la salle de bains et des WC.
Il constate encore que les gouttières et descente d’eaux pluviales n’ont pas été remises en place et qu’il faut les reprendre pour éviter des infiltrations dans le bâtiment [M].
Le 2 août 2016 le géotechnicien déplore le manque de butonnage flagrant et demande à l’entreprise de renforcer sans délai le butonnage ; il constate une ouverture sous les voiles exécutés sur une longueur très importante et craint que ce genre d’exécution, notamment en profondeur où la poussée des terres est la plus importante, entraîne une déstabilisation des sols et des voiles. Il demande à l’entreprise de “respecter le principe de passes et voiles alternées”.
Ce même jour l’expert judiciaire fait condamner l’accès au couloir du rez-de-chaussée, à la salle de bains et la pièce attenante du premier étage ainsi qu’à la salle de bains du 2e étage ; en l’absence d’autre pièce d’eau dans cette construction il donne un accord pour la réalisation de travaux en urgence pour la réalisation d’une salle de bains par la société du gros œuvre aux frais avancés par le promoteur Akerys promotion mais Monsieur [M] n’accepte pas, ayant la possibilité d’utiliser la maison voisine.
Un 2e confortement a été réalisé au mois d’août 2016.
L’avis suspendu émis par Qualiconsult depuis le 26 avril 2016 n’était toujours pas levé le
12 août suivant, en l’absence de communication des documents sur la méthodologie à adopter n’utilisant pas les voiles par passe.
Pourtant le 16 août Solprojet constate dans son dernier avis que la réalisation des voiles contre terre est terminée ; il déplore le manque de butonnage définitif et demande à l’entreprise de le renforcer sans délai”, une telle situation pouvant occasionner des déformations des avoisinants et des fissurations des voiles. De plus, au niveau des deuxièmes butons inclinés, certains ont été fixés par la mise en place des corbeaux en béton armé comme les premiers butons mais la plupart de ces butons a été fixé sur les voiles sans corbeaux contrairement à ce qui a été prévu sur les coupes des voiles par le BET du projet. Une fixation conforme aux plans du BET est à mettre en place sans délais”.
Lors de l’accedit du 30 août 2016, l’expert judiciaire note une aggravation des désordres avec un risque d’effondrement partiel de la partie concernée par le sinistre dont il interdit l’accès; il note l’accord des sociétés SGB et Akerys promotion pour réaliser une salle de bains avec WC dans la chambre attenante au bureau pour pouvoir utiliser la maison normalement, sous 4/5 semaines et il valide un devis d’un montant de 35.863,99€. Il évalue les travaux de démolition avec reconstruction sur place de la partie sinistrée au coût de 179.199,35 €. Le 14/6/17 il prend acte du refus de ces travaux provisoires par M. [M] qui pouvait se loger dans l’autre maison située sur le terrain.
Le référé préventif prononcé le 4/3/2014 se trouve étendu à la société SGB construction, au maître d’oeuvre, à Qualiconsult et à la SMABTP par ordonnance du 6/9/2016.
L’expert constate que le gros œuvre de la promotion est terminé, les bâtiments couverts le
23 mai 2017 et côté habitation [M] les butons sont toujours mis en place dans le jardin ; il constate l’aggravation des désordres de tassement à l’angle de la salle de bains et au premier étage notamment ainsi qu’une aggravation des fissures. La gouttière à l’arrière n’est toujours pas raccordée et l’eau de pluie s’engouffre dans la partie du bâtiment sinistré ce qui le conduit à solliciter une remise en état provisoire urgente ; en page 52 il reprend l’hypothèse de
l’agence Miltat selon laquelle “la cause probable de ce désordre serait un défaut du à la réalisation du sous-sol qui a perturbé le réseau d’évacuation des eaux pluviales”.
À la fin de ses opérations l’expert constate que le bâtiment de la [Adresse 36] à l’arrière n’est plus hors d’eau, la bâche de protection n’étant pas suffisante et les désordres constatés vont s’aggraver. Il reste à effectuer une reprise de chéneaux et un solin côté bâtiment neuf.
Il ne constate pas d’affaissement du faîtage mais d’un pan de toiture au-dessus du WC du premier étage du côté du nouvel immeuble, provoquant une aggravation des désordres du fait d’une absence de bâche. À l’intérieur de cette zone non couverte des champignons prolifèrent en plafond, des fissures sont constatées dans l’immeuble à plusieurs endroits en dehors de la zone du couloir tant sur le carrelage que sur le tableau de plusieurs fenêtres.
Sur le garage de la [Adresse 35], l’expert préconise de contrôler les assises des pannes et vérifier le chaînage. Il existe des fissures entre le mur en limite de propriété et le garage, justifiant que la rue soit barrée partiellement et qu’il décrit comme étant la conséquence des travaux ; il n’a pas de document attestant de la bonne finition de ses ouvrages.
L’expert considère que le mur de clôture entre la maison d’habitation et le garage est également à reprendre avec la réalisation d’un solin et des enduits, une fuite étant signalée dans le garage en rive de toiture.
Il recommande de définir avec précision les murs de clôture sur la limite de propriété, de vérifier si la prestation est conforme au plan de géomètre et de s’assurer d’une mise hors d’eau entre les murs anciens et le mur neuf.
Selon le rapport du 30/10/2017 du géotechnicien Geosynthèse mandaté par promoteur, vue l’ancienneté de la partie de maison [M] les fondations peuvent être de type superficielle en pierre sèche ; le bâtiment Sceneo est en béton armé fondé sur pieux comprenant un niveau de sous-sol, en mitoyenneté et le voile de soubassement est réalisé en voile par passes.
Les 19 juin 2018 et 12 février 2019, après mise en cause de nouvelles parties, deux derniers accedits se tiennent : de nouvelles fissures sont apparues dans la maison ancienne, une fenêtre du rez-de-chaussée est bloquée, les eaux vannes du WC condamné ne se rejettent pas dans le réseau public.
S’agissant des eaux pluviales, elles pouvaient initialement être drainées sur le terrain naturel en allant chez le voisin mais la réalisation du sous-sol a provoqué un barrage des eaux qui stagnent désormais dans la propriété [M] : l’expert propose la mise en place d’un puisard pour leur évacuation.
Au vu du compte rendu de fouilles archéologiques mettant à jour la présence d’un puits de
2 puisards, l’expert émet l’hypothèse qu’ils pouvaient probablement servir d’évacuation pour des eaux usées et des eaux pluviales y compris pour la propriété [M].
En réponse aux dires l’expert judiciaire reconnaît que le bâtiment avait une certaine vétusté avec la présence de quelques fissures avant le démarrage des travaux.
Le démolisseur Place net TP a réalisé les démolitions sans remettre la méthodologie d’intervention qui lui était demandée : l’expert lui impute les premières fissures apparues sur le carrelage de la salle de bains de l’étage et les joints de carrelage après la démolition, qui auraient nécessité une réfection partielle des peintures.
Un an après, les fouilles archéologiques Eveha, importantes en rive de l’immeuble avec réalisation de talus, sous le contrôle du promoteur et hors la maîtrise d’œuvre de l’agence Miltat, ont perturbé la qualité des sous-sols mais M. [Z] écarte les interventions de la société de fouilles archéologiques comme cause des désordres puisque l’intervention date de la fin 2015 et l’apparition des premiers désordres d’avril 2016 après la réalisation d’une première passe des voiles accentuée en juillet 2016 après l’achèvement des voiles du sous-sol. Il note que la société a fait effectuer sous son contrôle un compactage des terres à la dameuse pour permettre l’accès aux engins réalisant les fondations, pouvant engendrer des vibrations sur les sols avec répercussions dans la maison.
L’expert judiciaire rappelle que le bureau de contrôle avait formulé des réserves sur le procédé par passes alternées et un avis défavorable pour la réalisation des ouvrages périphériques en infrastructure en voiles par passes.
La société SGB construction est intervenue pour la construction du bâtiment, la réalisation de fouilles pour le parking et de puits blindés en rive de l’immeuble avant la réalisation des banches de puits et voiles en banché, nécessitant la démolition du mur ancien de fondation.
Selon l’expert toutes ces interventions ont eu un impact sur l’immeuble voisin qui reste vétuste notamment par les vibrations provenant du chantier.
Il ajoute que la découverte d’une canalisation d’eaux usées qui ressort du mur [M], à l’opposé des WC, pour se diriger sur le chantier est également une cause non négligeable de fragilisation des fondations de l’immeuble. Le réseau d’eaux pluviales a pu également être perturbé par la nouvelle construction et provoquer un maintien des eaux de ruissellement sur la propriété [M]: il note une anomalie réglementaire du fait de l’absence de raccordement des eaux usées et eaux pluviales au réseau public qu’il impute aux consorts [M] ; selon lui le démolisseur ne pouvait pas avoir connaissance du réseau enterré. L’expert répond à un dire que les WC étaient inutilisés lors de l’effondrement de la façade arrière de sorte que ce fait n’explique pas l’effondrement de cette façade.
Enfin l’expert constate que le toit s’est effondré partiellement lors de la réalisation des murs de l’étage en raison de la suppression du mur situé en limite de propriété qui soutenait la charpente et qu’aucune intervention de reprise n’a été faite sauf une bâche qui ne tenait pas, cause qu’il impute à l’entreprise de gros œuvre, le démolisseur n’ayant pas la nécessité de butonner le pignon en présence du mur.
Pour l’expert toutes ces causes multiples sont à l’origine des désordres et il écarte l’intervention d’Eveha comme cause exclusive du sinistre relevant que les principaux désordres se sont produits lors de l’intervention du gros œuvre qui n’a pas pris les précautions suffisantes pour protéger l’immeuble pendant la phase de réalisation du sous-sol et de la superstructure de l’immeuble. C’est donc bien la société SGB construction qui est à l’origine de l’aggravation du sinistre.
Il admet que les désordres sont dus à une absence de protection du bâtiment avec défaut d’écoulement des eaux pluviales, une intervention sur le mur pignon en mitoyenneté pour la réalisation du mur de nouvelles constructions et l’effondrement d’une partie du toit qui sont dus à une faute de l’entreprise qui n’a pas mis en œuvre tous les moyens pour protéger ce bâtiment.
L’expert pointe l’absence d’avis sur les précautions à prendre tant par le maître d’œuvre que par le bureau de contrôle qui avait une mission étendue aux dommages aux existants.
L’effondrement d’une partie du toit d’une maison mitoyenne à un chantier de construction constitue un trouble anormal du voisinage dont les consorts [M] peuvent demander réparation à tous les intervenants ayant joué un rôle dans l’édification de l’immeuble, y compris les propriétaires du terrain siège de la construction nouvelle.
Si l’expert judiciaire retient la vétusté de la maison [M] avec quelques fissures préexistant aux travaux comme une des causes du désordre, force est de constater que lors de sa visite le 2 juin 2014 il a seulement relevé des fissures diverses et des fenêtres difficiles à ouvrir, pour le bâtiment donnant [Adresse 36] et il a préconisé “une méthodologie adaptée à la situation (bâtiments imbriqués)”.
Or aucune méthodologie dans la démolition n’a été établie, les poutres de la charpente n’ayant pas été sciées, et aucun des documents d’exécution exigés par le bureau de contrôle ne lui a été communiqué.
Les marques de vétusté d’une maison pluri séculaire étaient ponctuelles et sans commune mesure avec l’effondrement d’un pan de mur et d’une partie de la toiture et ne peuvent être considérées comme une cause exonérant même partiellement les constructeurs de leur responsabilité de plein droit, faute de démontrer que les consorts [M] se sont exposés volontairement à subir le dommage dont ils demandent réparation. De plus les défendeurs ne s’appuient sur aucun élément pour démontrer l’absence d’entretien de la demeure, cause de son effondrement.
S’agissant du non-raccordement des eaux usées au réseau d’eaux de la commune, l’historique démontre qu’il a été mis à jour en avril 2016 alors que la démolition, le terrassement, les fouilles archéologiques, la pose des pieux et des puits blindés avaient été effectués et que les premières traces d’affaissement du sol avaient été relevés par l’entreprise de gros oeuvre depuis quatre mois et alors que le géotechnicien attirait l’attention sur l’inadéquation du mode constructif choisi pour les fondations. A ce titre l’expert ne retient aucune part de responsabilité des consorts [M] pour atténuer leur droit à indemnisation, relevant que les WC étaient inutilisés à la période de l’effondrement de la façade arrière.
Là encore, aucune partie défenderesse ne rapporte la preuve que le non-raccordement des eaux usées au réseau du tout- à l’égout est volontaire de la part des consorts [M] qui communiquent leur acte d’achat du 2 décembre 1954 contenant une servitude d’eaux usées à leur charge et au bénéfice du fonds voisin, lieu du chantier, et non l’inverse.
De plus le tribunal est dans l’incapacité de dire si la facture de la lyonnaise des eaux, datant de décembre 2015, démontre le raccordement de la maison effondrée au réseau communal, l’expert ne s’étant pas prononcé sur ce point et plusieurs bâtiments étant situés sur le fonds.
Aucune faute des consorts [M] ne sera donc retenue comme cause exonératoire de la responsabilité des voisins et voisins occasionnels.
sur le rôle de Edelis
L’article 1858 du Code civil dispose : « Les créanciers ne peuvent poursuivre le paiement des dettes sociales contre un associé qu'après avoir préalablement et vainement poursuivi la personne morale. »
Certes Akerys promotion a constitué la SCCV au terme des statuts en apportant la majorité du capital social mais le Kbis récent ne mentionne plus Akerys promotion devenue Edelis comme associé, de sorte que les dispositions susvisées relatives aux associés d’une société civile ne peuvent trouver à s’appliquer.
Au contraire les pièces démontrent que c’est la société Akerys promotion qui a obtenu les deux permis de construire les 10 juillet 2013 et 24 janvier 2014 et a signé, es qualité de maître de l’ouvrage, le contrat avec Solprojet, géotechnicien, et Qualiconsult, bureau de contrôle, le 22 octobre 2013.
S’il est constant que les deux permis ont été transférés à la SCCV Sceneo par arrêté municipal du 13 février 2014 c’est la S.A.S Akerys promotion qui a signé l’ordre de service de Place net TP, démolisseur, le 8 août 2014 et établi le premier avenant avec SGB en date du 14/4/2016.
La déclaration d’ouverture du chantier daterait du 18 août 2014, selon l’expert judiciaire.
La lettre d’intention de commande auprès de l’entreprise de gros oeuvre, en date du 16/12/2014, indique que le MOA (acronyme du maître de l’ouvrage) est Sceneo et le MOAD, maître de l’ouvrage délégué, est Akerys promotion.
S’agissant des fouilles archéologiques, le contrat et l’avenant n°1 portent mention de la SCCV/Vinci Immobilier résidentiel mais le compte rendu n°1 envoyé par M. [H] de l’adresse Akerys.fr indique que représentaient le maître de l’ouvrage trois personnes pour le compte de Akerys promotion et aucune pour la SCCV et précise que “le procès-verbal de mise à disposition du terrain a été signé entre Eveha et Akerys” (par MM. [R], [H] et [D]) et que “Akerys demande que cette prestation [ de compactage des terres] soit directement effectuée par le sous-traitant en charge des fondations spéciales retenu pour le chantier de Sceneo”.
Plus tard le devis de SGB pour le compactage superficiel des fouilles archéologiques mentionne “Akerys SCCV Sceneo” comme maître de l’ouvrage .
De même les comptes rendus de chantier établis par le maître d’oeuvre indiquent Akerys promotion comme maître de l’ouvrage et ce n’est que dans le procès-verbal du 7 mars 2016 qu’il fait état d’une opération de co-promotion avec Vinci et dans le suivant qu’il demande que les situations soient adressées à la SCCV.
La responsabilité sur le fondement du trouble anormal de voisinage est attachée à la qualité de propriétaire du bien. Aussi a-t-il été jugé que la responsabilité du propriétaire d'un bien sur le fondement du trouble anormal de voisinage pouvait être engagée quand bien même les désordres seraient la conséquence de travaux entrepris antérieurement à la vente.
Akerys promotion a été le premier maître de l’ouvrage et à ce titre a signé plusieurs contrats notamment avec le démolisseur et l’entreprise de gros oeuvre ; elle a également été destinataire des avis du géotechnicien attirant son attention sur l’inadaptation de la méthode de construction et des comptes-rendus du bureau de contrôle marquant son avis suspendu sur les voiles périmétriques. Enfin elle a exercé les pouvoirs du maître de l’ouvrage en étant mentionnée comme maître de l’ouvrage délégué.
L’ensemble de ces raisons conduisent à ne pas mettre Akerys promotion hors de cause et à la retenir dans les liens de l’imputabilité.
Sur le rôle de la SCCV Sceneo
Ne contestant pas sa qualité de cessionnaire du permis de construire dont les travaux avaient lieu lors de l’effondrement affectant la maison voisine, la présomption de responsabilité s’applique à la SCCV.
Sur le rôle du bureau de contrôle Qualiconsult
La demande des consorts [M] est fondée sur la théorie des troubles du voisinage et non sur l’article L 111-23 du code de la construction et de l'habitation définissant les missions du contrôleur technique, de sorte qu’il convient à ce stade de rechercher seulement si Qualiconsult a eu une mission relative à la construction ayant causé un trouble anormal à la maison voisine. Effectivement Qualiconsult s’est vu confier plusieurs missions notamment celle relative aux avoisinants en relation directe avec le trouble anormal du voisinage causé à la demeure des consorts [M], ce qui conduit à la retenir à titre de voisin occasionnel.
Sur le rôle du maître d’oeuvre l’agence Miltat
Le contrat de maîtrise d’oeuvre confie à cette agence une mission complète pour l’édification de cet ensemble immobilier durant laquelle la maison des consorts [M] s’est partiellement effondrée de sorte que ce professionnel sera retenu dans les liens de l’imputabilité.
Sur le rôle des sociétés de démolition Place net et de construction SGB
Il ressort des pièces que les deux sociétés ont effectué des tâches sur le chantier avant ou durant l’effondrement de la demeure [M], ce qui conduit à retenir leur responsabilité à ce stade.
Sur le rôle de la société Eveha
Cette société étant intervenue entre le 9 novembre et le 18 décembre 2015, soit antérieurement au trouble anormal, sur le chantier Sceneo mitoyen de la maison [M], il convient de retenir l’imputabilité de ses fouilles archéologiques avec ledit trouble.
Sur la condamnation in solidum
Les deux sociétés de construction comme Qualiconsult n’entendent pas être condamnées solidairement ou in solidum avec les autres défendeurs mais selon leur part d’imputabilité telle que proposée par l’expert
Chacun des responsables d'un même dommage doit être condamné in solidum à le réparer en totalité, sans qu'il y ait lieu de tenir compte du partage de responsabilités auquel il est procédé entre eux, lequel n'affecte que leurs rapports réciproques mais non le caractère et l'étendue de leur obligation à l'égard de la victime du dommage.
Les sociétés défenderesses Edelis, Sceneo, SGB construction, Place net, Miltat, Eveha et Qualiconsult ont, par leurs actions, contribué à la réalisation du trouble anormal de voisinage affectant la demeure des consorts [M], ce qui conduit à les condamner in solidum envers les demandeurs, avant de répartir la contribution finale à la dette dans le cadre de l’examen de leurs recours.
- sur le recours entre les co-débiteurs solidaires
Afin de statuer sur la part de responsabilité imputable à chaque intervenant à l’acte de construire et d’examiner les recours formés entre eux, il y a lieu de se prononcer sur les fautes propres à chacun.
Il est rappelé que le recours entre cocontractants se fonde sur la responsabilité contractuelle des anciens articles 1147 et suivants du code civil quand les tiers doivent agir selon les conditions des articles 1240 et suivants du même code, étant précisé qu’un manquement contractuel peut constituer une faute à l’égard de tiers.
Concernant les sociétés Edelis et Sceneo
Le tribunal note l’absence de recours formé par les défenderesses à l’encontre de ces deux parties qui sollicitent la garantie des deux constructeurs, de la société d’archéologie, de l’architecte et du bureau de contrôle.
En l’absence de demande de garantie présentée à leur encontre, il sera jugé que ces promoteurs seront relevés indemnes par les autres intervenants à l’acte de construire, selon la répartition ci-après retenue.
Concernant la société Place net
Les maîtres de l’ouvrage, l’architecte et le bureau de contrôle comme leurs assureurs considèrent que les premiers désordres sont apparus à la suite de la démolition à laquelle celle-ci a procédé et entendent être relevés et garantis par ses soins.
L’intéressée insiste sur le fait que l’expert ne la considère pas responsable de la survenance des fissures mais lui reproche seulement l’absence de transmission de la méthodologie de démolition, ce qu’elle critique en l’absence de justification de son imputabilité.
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Dans le cadre du référé préventif l’expert judiciaire note que la construction destinée à être démolie est imbriquée avec l’immeuble voisin des consorts [M], qu’elle présente une lézarde au droit de cette propriété, qu’une niche et des poutres sont scellées dans le refend “nécessitant quelques précautions lors de la démolition et une méthodologie adaptée à la situation qui ne lui a jamais été communiquée.” Il mentionne l’absence d’établissement d’un diagnostic avant démolition au profit d’un constat des existants.
Dans les dernières pages de son rapport, l’expert judiciaire répond que le fait générateur du trouble anormal de la propriété [M] est la démolition, des fissures existant avant s’étant aggravées après la démolition. Il pointe également l’absence de communication de la méthodologie de l’intervention et met à sa charge 15% du coût des travaux réparatoires, précisant que les fissures et petits désordres ne nécessitaient qu’une réfection partielle des peintures.
Ces éléments suffisent à retenir une causalité entre l’aggravation de fissures du fait d’un tassement au sol et la démolition sans méthodologie adaptée à l’imbrication de deux vieilles demeures comme l’absence de confortement ou butonnage jusqu’au début des fouilles archéologiques en novembre 2015.
A défaut d’élément contraire l’expertise contradictoire permet de retenir une part de responsabilité de 15% contre cette société première intervenante sur le chantier.
Concernant la société SGB construction
Les maîtres de l’ouvrage, l’architecte et le bureau de contrôle comme leurs assureurs entendent être relevés et garantis par la société au motif que le sinistre le plus important s’est produit pendant la réalisation du sous-sol et de la superstructure de l’immeuble par celle-ci qui a également été chargée du compactage au pied de mouton.
La société SGB construction demande sa mise hors de cause en se prévalant de ce qu’elle a alerté sur les fragilités du pignon de la maison [M] avant de commercer les travaux en faisant dresser un constat d’huissier, a établi une méthodologie de travaux appropriée avec des puits blindés et confortement, validée par le bureau d’études et respectée scrupuleusement et enfin elle a proposé des devis de réparation. Elle met en avant d’autres causes du sinistre que sont les fouilles archéologiques et le lessivage des terrains en l’absence de collecte des eaux usées/eaux pluviales.
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Il est rappelé que la S.A.R.L. SGB construction est la titulaire des lots gros oeuvre, terrassements, voiles contre terres et fondations et ne conteste pas s’être vue confier le compactage par pied de mouton suite aux fouilles archéologiques, courant décembre 2015.
Dès son rapport initial établi le 12 septembre 2014, le contrôleur technique émet un avis défavorable pour la stabilité des avoisinants en cas d‘utilisation des voiles sur passes pour la réalisation des ouvrages périphériques en infrastructure et formule des réserves sur le procédé par passes alternées.
L’entreprise SGB ne conteste pas le défaut de communication des documents réclamés au sujet de la méthodologie d’exécution des voiles par passes malgré les demandes répétées du mois du 28 avril au mois d’août 2016, tant du maître d’oeuvre que du contrôleur technique, de sorte qu’elle ne peut soutenir désormais qu’elle a respecté les prescriptions quant à la technique adaptée.
Comme le souligne l’expert judiciaire la société SGB a réalisé le compactage avec un engin causant des vibrations postérieurement aux fouilles archéologiques, pouvant avoir causé les dégradations incriminées.
Certes l’entreprise de gros oeuvre a fait dresser par huissier un constat des désordres qu’elle considérait comme aggravés le 12 janvier 2016, a également alerté le promoteur sur les risques d’effondrement du bâtiment existant pendant la phase de travaux de Pieux et de structure infra et a organisé une réunion sur site avec les professionnels concernés. Lors de ladite réunion du 19 janvier 2016 la stabilité de la maison [M] a été analysée et une méthodologie de confortement a été arrêtée. Le maître d’oeuvre d’exécution lui a confié la responsabilité de lui “fournir des plans d’exécution pour la stabilisation de la maison voisine” lors des réunions des 8 et 15 février 2016, pièces communiquées le 7 mars suivant.
Cependant c’est durant l’exécution de ses travaux que la maison [M] a présenté un affaissement et un basculement du couloir en janvier et février 2016, que des butons métalliques ont été mis en place pour renforcer la structure de cet immeuble fin avril 2016 après la réalisation d’une première passe des voiles, que le toit s’est affaissé le 20 juin 2016, que l’apparition des premiers désordres a été accentuée en juillet 2016 après l’achèvement des voiles du sous-sol avec le risque d’effondrement du mur arrière.
Il apparaît que le toit s’est effondré partiellement lors de la réalisation des murs de l’étage par la S.A.R.L. en raison de la suppression du mur situé en limite de propriété qui soutenait la charpente commune et qu’elle n’a procédé à aucune intervention de reprise à l’exception d’une bâche qui ne tenait pas.
De plus les butons métalliques installés côté chantier courant avril 2016 n’étaient pas suffisants pour prendre en compte la poussée du mur pignon au niveau du plancher haut du premier étage, si bien que l’expert a conseillé de les réhausser.
L’expert conclut que ce constructeur n’a pas mis en oeuvre tous les moyens pour protéger le bâtiment voisin précédemment imbriqué dans la maison détruite.
Enfin le défaut d’écoulement des eaux pluviales dont le raccordement dans la propriété [M] a été affecté plusieurs mois lors des travaux sans être restauré, bien que pointé dans les compte-rendu de chantier et notes de l’expert, est également imputable à ses travaux sur le chantier riverain.
Ces éléments permettent de mettre à sa charge une responsabilité de l’ordre de 55 %.
Concernant la S.A.S. Eveha
Suite à l’irrecevabilité des prétentions tournées contre cette partie, toutes les défenderesses, à l’exception des MMA, recherchent la garantie de son assureur AXA France IARD, ce qui conduit à examiner sa part de responsabilité.
Elles font valoir que l’excavation pour les fouilles archéologiques s’est fait à un mètre du pignon de la maison [M], à quatre mètres de profondeur, sans butonnage ni talutage ni bâchage de la terre mise à nue le long du pignon en période hivernale. Certaines considèrent que le fait générateur du trouble anormal est l’intervention des équipes d’Eveha qui a provoqué une décompression des sols.
Son assureur AXA France IARD se réfère aux conclusions expertales ne retenant aucune imputabilité de son assurée qui n’a réalisé que les fouilles et non le compactage confié à SGB.
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Dans la mesure où la responsabilité de la société Eveha n’était pas recherchée par les demandeurs et qu’elle n’a pas été condamnée in solidum à les indemniser, les co-obligés ne peuvent exercer de recours à son encontre qu’en établissant une faute à l’origine de leur dommage.
Il est notable que l’entreprise d’études archéologiques est intervenue une année après le terrassement, sans que ce délai lui soit imputable puisqu’elle a établi son plan de fouille dès mars 2015; elle a réalisé les excavations pour les fouilles archéologiques sans compacter le sol, comme l’établit le devis SGB accepté, et l’expert ne lui impute aucune part de responsabilité dans l’effondrement du pignon postérieur à l’achèvement de ses travaux puisqu’elle a restitué les lieux le 18 décembre 2015.
Or dès le 12 janvier 2016 la société de construction, qui n’était pas partie au référé préventif, a alerté le promoteur sur les désordres apparus sur la maison riveraine et a fait dresser constat d’huissier notant de nombreuses fissures et le soulèvement du sol au rez-de-chaussée. Par ailleurs une semaine après, l’ensemble des acteurs s’est réuni pour analyser la stabilité de la maison [M] face au risque d’affaissement et pour arrêter des travaux de confortement à prendre en prévention.
Ceci démontre que très rapidement après la fin des fouilles archéologiques et au stade de la pose des pieux la demeure [M] a présenté des traces d’affaissement qui se sont amplifiés.
Les clichés des excavations aux fins archéologiques montrent qu’elles ont été réalisées, en période hivernale, à très faible distance des murs de la maison voisine disposant de fondations en pierres sèches peu profondes, ce qui a eu une incidence sur la stabilité de cette bâtisse.
Il en résulte que la société Eveha peut se voir reprocher une part de responsabilité de l’ordre de 10 %.
Concernant la S.A.S. Qualiconsult
Tous les défendeurs exercent un recours contre le contrôleur technique, les promoteurs lui reprochant d’avoir donné en mars 2016 son avis favorable aux travaux dont la méthodologie lui avait été soumise dans le cadre de sa mission AV. Cependant le maître d’oeuvre soutient que les avis du bureau de contrôle sur l’interdiction des passes alternées au droit de la maison [M] ont été suivis, et qu’elle y a veillé.
La S.A.S s’en défend en répondant que sa mission ne porte pas sur les travaux de démolition préalables à l’exécution des fondations, que son rapport initial comporte un avis défavorable pour les voiles par passe du 12/9/2014 au 7/7/2016, qu’elle a sollicité la communication de documents à plusieurs reprises sur les observations non levées jusqu’au 12/08/2016 et que l’expert judiciaire n’a fait état d’aucune faute de sa part.
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Il convient de rappeler l'article L 111-23 du code de la construction et de l'habitation, tel qu'applicable au litige en raison de la date des opérations de construction, définit la mission du contrôleur technique en ces termes : « le contrôleur technique a pour mission de contribuer à la prévention des différents aléas techniques susceptibles d'être rencontrés dans la réalisation des ouvrages. Il intervient à la demande du maître de l'ouvrage et donne son avis à ce dernier sur les problèmes d'ordre technique, dans le cadre du contrat qui le lie à celui-ci. Cet avis porte notamment sur les problèmes qui concernent la solidité de l'ouvrage et la sécurité des personnes.»
En l'espèce, dans le cadre de la convention pour le contrôle technique d'une construction conclue le 22.10.2013 entre le promoteur et la société Qualiconsult, celle-ci était notamment chargée d'une « mission relative à la solidité des ouvrages avoisinants (mission AV) » (page 17) pour prévenir les aléas qui, “découlant de la réalisation des fondations de l’ouvrage neuf et, le cas échéant, des ouvrages périphériques en infrastructure (reprises en sous oeuvre et voiles périphériques), sont susceptibles d’affecter la stabilité des avoisinants” et qui comprend, selon l’article 15, l’examen des dispositions prises par les constructeurs en matière de terrassements, blindage de fouilles et étaiements. Le contrôleur prend en compte l’examen
visuel de l’état apparent des avoisinants, les résultats d’études de diagnostic et de l’état des lieux”.
Ainsi, contrairement à ce que soutient SGB, le contrôleur a eu toutes ses missions dès le contrat initial et non au fur et à mesure des désordres affectant la maison voisine.
Or dans son rapport initial de contrôle technique du 12 septembre 2014, soit avant le début des démolitions et des travaux, cet organisme émet un avis défavorable pour la stabilité des avoisinants en phase provisoire au motif que “conformément au rapport de sol, les voiles contre terre ne pourront être réalisés en voiles par passes” au vu du CCTP. Il est exact qu’en l’absence de communication par l’entreprise de gros oeuvre de ces documents réclamés le contrôleur a également suspendu son avis sur le même dispositif constructif, durant tous les travaux.
Étant considéré que la société Qualiconsult n'est pas un intervenant direct à l'acte de construire et n'a pas d'autre pouvoir que d'émettre des avis conformément à la convention conclue avec le maître de l'ouvrage, il apparaît qu'en l'espèce sa mission a été correctement remplie, d’autant qu’aucune pièce technique établit que les seuls voiles par passes qui auraient été réalisés seraient à l’origine de l’affaissement du mur de la maison [M]. Au demeurant, le tribunal observe que l’expert dans son rapport ne critique nullement le travail réalisé par cette partie.
En conséquence aucune responsabilité ne peut être mise à la charge de celle-ci.
Concernant le maître d’oeuvre agence Miltat
Tous les autres co-obligés forment un recours à son encontre. Les deux maîtres de l’ouvrage soutiennent qu’il avait pour mission de piloter les travaux et d’assureur leur suivi technique au moyen de comptes rendus de chantier qui démontrent qu’il était informé de l’état de la propriété voisine, quand bien même il a été attrait aux opérations d’expertise après le sinistre ; il a donc eu un rôle prépondérant dans la survenance des désordres.
L’intéressé répond que l’expert ne donne aucune justification à cette imputation. Il relève que l’expert indique que les précautions ont été insuffisantes alors que dans le cadre du référé préventif il n’a émis aucun avis négatif ni même seulement une réserve sur les préconisations initiales et que dans son rapport il ne précise pas quelle précaution il n’a pas prise. Or, ces préconisations ont été encore renforcées compte tenu du fait que le chantier de fouilles a été réalisé au droit du pignon [M] et que des dégradations sont apparues.
L’architecte soutient que si des passes alternées ont été utilisées ailleurs sur ce chantier, cette méthode a été remplacée par des puits blindés au droit de ce pignon, ce qui est la technique la plus sécurisante pour la conservation des constructions existantes, ce que l’Expert a bien noté dans son Rapport définitif.
Il ajoute que le mur [M] a été étayé ce qui montre qu’il a demandé que toutes les précautions soient prises.
Il fait encore valoir que les défauts inhérents au non-recueil des eaux de la maison [M] n’étaient nullement prévisibles et ne relevaient pas du chantier mais d’une situation de fait invisible qui a perduré pendant des dizaines d’années et qui relevait uniquement de la responsabilité de ce voisin.
Il rappelle que les travaux d’Eveha lui sont totalement extérieurs puisqu’il n’intervenait pas dans le cadre du chantier archéologique.
Enfin, il indique que l’architecte est un prestataire de services qui organise des réunions hebdomadaires et que si l’entreprise a commis une maladresse ponctuelle dans le cadre du chantier, il ne peut le constater, n’étant pas en permanence sur le chantier.
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Il est exact que le maître d’oeuvre d’exécution est tenu d’une obligation de moyen dans le cadre du suivi des travaux et qu’il doit donc être démontré un manquement pour engager sa responsabilité.
La déclaration d’ouverture du chantier date du 18 août 2014, début de la mission de l’agence d’architecture. Pourtant celle-ci n’a pas établi de compte-rendu de ses visites sur le chantier durant la démolition ni durant l’année qui a suivi jusqu’au démarrage des travaux de sous-oeuvre en janvier 2016 alors que cela pouvait présenter un intérêt technique. Elle n’a pas réclamé à l’entreprise Place net sa méthodologie malgré l’imbrication de ces deux bâtisses anciennes et n’a prévu aucune protection du pignon non porteur laissé nu suite à la démolition du mur de la maison mitoyenne.
Le premier compte rendu de l’architecte date du 19 janvier 2016 et indique comme sujets à traiter “stabilisation des avoisinants, stabilisation des terres pour pieux, traitement de la toiture maison en retour qui s’appuie sur panne faîtière, raccordements aux réseaux publics, emplacements/altimétries”. Il confie à l’entreprise de gros oeuvre, SGB, la responsabilité de lui “fournir des plans d’exécution pour la stabilisation de la maison voisine” lors des réunions des 8 et 15 février 2016 et les deux premiers points sont indiqués comme traités lors de la réunion du 7 mars précisant être “dans l’attente de la validation des plans [produits par SGB Construction ] par le bureau de contrôle [Qualiconsult] sur le confortement mitoyen”. Le compte rendu suivant précise que le bureau de contrôle a validé la stabilisation de la maison mitoyenne, ce qui permet le début du chantier le 21 mars suivant.
S’agissant de l’avis réservé du contrôleur technique sur la technique constructive pour les fondations, l’agence ne démontre pas l’avoir respecté et traité durant plusieurs mois.
Par ailleurs le conseil de l’agence a exposé à l‘expert que “ le réseau d’eaux pluviales a pu également être perturbé par la nouvelle construction et provoquer un maintien des eaux de ruissellement sur la propriété [M]” alors que le mur nu n’avait pas été protégé depuis la démolition plus de douze mois auparavant, sans avis émis par le maître d’oeuvre, et que le réseau n’a pas été restauré à sa demande (pages 61 et 64 du rapport).
Si l’effondrement partiel du toit est survenu lors de la destruction du mur sur lequel il reposait pour l’édification du nouvel immeuble, l’architecte n’a nullement envisagé ce risque technique puis, après l’affaissement, seule une bâche a été posée sans aucune intervention en reprise décidée par le maître d’oeuvre d’exécution malgré des entrées d’eau dans la demeure [M] accentuant les désordres.
Enfin la destruction est concomitante aux travaux d’infrastructure pour lesquels l’architecte se rendait sur le chantier à un rythme peu régulier et pas hebdomadaire puisque ses comptes rendus de chantier datent des 8 et 15 février 2016, 7, 14 et 21 mars, 4, 15, 18 et 25 avril, 2 et 23 mai puis 4 juillet avant l’effondrement.
Il apparaît que ce n’est que dans le compte-rendu du 4/7/16, quand les voiles contre terres étaient en cours depuis plusieurs semaines avec un planning prévisionnel de fin pour les 25/26 juillet, que l’architecte a demandé à l’entreprise de gros oeuvre de lever les 5 avis suspendus du bureau de contrôle, notamment la transmission de la méthode d’exécution des voiles périmétriques, coffrage et butonnage, suspendus depuis le 28/4/2016. C’est à la même date tardive qu’il lui a également demandé de “prendre en compte dans la réalisation des travaux” des avis techniques du géotechnicien datés des 21 juin, 1er juillet posant des réserves sur la réalisation des passes et voiles alternées.
C’est dans le compte-rendu de réunion de chantier N° 17 du 18/7/2016 qu’apparaît la programmation des travaux de reprise pour le confortement mitoyen au moyen de puits blindés et de poutrelles métalliques en équerre s’ajoutant aux existantes pour reprendre les efforts du 1er étage ; ils ont été exécutés le 25 juillet soit un mois après l’effondrement.
Pourtant le maître d’oeuvre avait une mission complète, tant de conception que de suivi de ce chantier technique sur lequel évoluait un nombre important d’entreprises sur une durée du chantier de plus de trois années.
Pour l’ensemble de ces raisons l’agence Miltat sera déclarée responsable du trouble anormal à hauteur de 20%.
Concernant les consorts [M]
Les sociétés SGB, Place net et leur assureur demandent de laisser à la charge des consorts [M] une part de responsabilité qui ne saurait être inférieure à 20% du fait de la non conformité des réseaux des eaux usées de leur construction qui a créé un phénomène de sape par l’effet des écoulements en retirant une partie des matériaux sous les fondations.
Ces derniers s’y opposent en mettant en avant la servitude d’eaux usées grevant leur terrain et le fait que ce sont les canalisations de la maison détruite qui n’étaient pas conformes et se perdaient dans leur terrain, ce qui justifiait des précautions supplémentaires lors de la destruction. Ils soutiennent également que leur maison est raccordée au tout- à-l’égout et qu’elle n’est pas vétuste mais bien entretenue.
S’agissant des bénéficiaires de l’indemnité, il convient d’interpréter la demande comme fondée sur une faute des tiers.
Il est exact que l’expert judiciaire a constaté et illustré dans son rapport une sortie d’une canalisation d’eaux usées provenant du mur de la maison [M] se situant à l’opposé des uniques WC et à un niveau bien supérieur aux fondations ; les essais réalisés durant un accedit du 26 juillet 2016 ont confirmé que les eaux de la cuisine, de la salle de bains et des WC se déversaient sur le terrain du chantier et non dans le réseau de collecte communal, soit quelques semaines après l’effondrement litigieux.
Certes l’expert judiciaire a retenu, comme une des causes de désordres, l’infiltration d’eaux usées au travers du mur constatée le 26 avril 2016 et présentée comme un risque pour les fondations. Toutefois sa découverte à moins de deux mois de l’effondrement du mur soutenant la toiture du 1er étage et alors qu’il n’est pas établi que les fondations de la maison [M] se sont affaissées à cet endroit, ne peut suffire à caractériser une faute des propriétaires de la maison riveraine qui a subi le trouble anormal.
Cette demande sera donc rejetée.
La répartition de la responsabilité des intervenants à l’acte de construire s’établit donc comme suit, la société Qualiconsult n’étant pas considérée comme fautive :
SGB construction 55%
agence Miltat 20%
Place net TP 15%
Eveha 10%
Cette répartition à proportion des fautes s’oppose à toute condamnation in solidum entre les responsables.
En conséquence les sociétés Edelis et Sceneo seront relevées et garanties indemnes par SGB construction pour 55%, Place net TP pour 15%, Eveha pour 10% et Miltat pour 20% qui seront condamnées en ce sens ; au contraire, leur demande présentée contre Qualiconsult sera rejetée.
La société SGB construction sera relevée et garantie par l’agence Miltat à proportion de 20% et par AXA France IARD assurant Eveha pour 10% qui seront condamnés et elle sera déboutée de la demande présentée contre Qualiconsult et les consorts [M]. Il en ira de même pour l’entreprise Place net TP.
L’agence Miltat sera relevée et garantie par les sociétés SGB construction pour 55%, Place net pour 15 % et AXA pour Eveha à hauteur de 10%, qui seront condamnées en ce sens, la prétention contre Qualiconsult ne pouvant prospérer.
Le contrôleur Qualiconsult n’étant pas retenu in fine, il n’y a pas lieu d’examiner ses actions récursoires.
- sur la garantie des assureurs
par les MMA pour Edelis et SCCV
Les promoteurs Edelis et SCCV demandent la garantie de leur assureur comme les consorts [M] à qui le jugement sera opposable.
Les MMA ne dénient pas leur garantie et demandent à être relevées indemnes de la même manière que leurs deux assurées sur le fondement de l’article 1240 du code civil ; cependant l’agence Miltat et la MAF lui opposent la fin de non recevoir pour absence des conditions de la subrogation et absence de qualité à agir, la SCCV n’étant pas subrogée dans les droits des voisins pour agir contre les locateurs d’ouvrage sur le fondement de la théorie des troubles anormaux.
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Le tribunal considère que ce moyen ne constitue pas une fin de non recevoir mais exige une appréciation des conditions de l’action récursoire, étant précisé que les MMA ne se fondent plus sur la théorie des troubles anormaux mais sur la responsabilité délictuelle, comme leurs assurées.
Dès lors que les MMA ne contestent pas être les assureurs des sociétés Akerys et Sceneo elles seront condamnées à les garantir intégralement comme les consorts [M] des condamnations prononcées à leur encontre, avec déduction du montant de la franchise contractuelle.
Les MMA seront relevées et garanties indemnes par SGB pour 55%, Place net pour 15%, AXA France IARD pour Eveha pour 10% et Miltat pour 20% qui seront condamnées en ce sens; au contraire, leur demande présentée contre Qualiconsult sera rejetée.
Par la MAF pour l’agence Miltat
Les deux promoteurs comme les MMA, les deux entrepreneurs et leur assureur la SMABTP entendent être garantis par la MAF qui ne conteste pas devoir garantir son assurée l’agence Miltat au titre du contrat les liant, sous réserve de la franchise opposable.
Le tribunal prend acte de cette absence d’opposition et condamne la MAF à garantir les sociétés Edelis, SCCV, MMA, SGB, Place net et SMABTP des condamnations prononcées à leur encontre pour 20%, sous réserve de la franchise opposable.
Par la SMABTP pour Place net TP et SGB construction
Sa garantie est réclamée par les consorts [M], les deux promoteurs et leur assureur les MMA, l’architecte et son assureur la MAF.
La SMABTP ne conteste pas assurer les deux sociétés responsables Place net TP et SGB construction et sera donc condamnée à garantir, à proportion de leur part de 15% et 55% les indemnités mises à leur charge au bénéfice des consorts [M], des deux promoteurs et leur assureur les MMA, de l’architecte et son assureur la MAF, dans les limites de chaque police.
Par AXA France IARD pour la S.A.S. Eveha
Les deux constructeurs et leur assureur, l’architecte et son assureur ainsi que les deux promoteurs demandent la garantie de AXA pris en qualité d’assureur de la société de fouilles archéologiques, répondant que l’assureur ne produit aucun élément démontrant la notification de la suspension des garanties à son assurée.
La compagnie AXA France IARD oppose effectivement la non mobilisation de sa garantie à raison du défaut de paiement des primes par Eveha causant la suspension des garanties du
16 août au 4 octobre 2016 soit lors de la réclamation par la délivrance de l’assignation le
21 septembre 2016.
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L’article L113-3 du code des assurances dispose, dans sa version applicable en 2016, que
“La prime est payable au domicile de l'assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet. Toutefois, la prime peut être payable au domicile de l'assuré ou à tout autre lieu convenu dans les cas et conditions limitativement fixés par décret en Conseil d'Etat.
A défaut de paiement d'une prime, ou d'une fraction de prime, dans les dix jours de son échéance, et indépendamment du droit pour l'assureur de poursuivre l'exécution du contrat en justice, la garantie ne peut être suspendue que trente jours après la mise en demeure de l'assuré. Au cas où la prime annuelle a été fractionnée, la suspension de la garantie, intervenue en cas de non-paiement d'une des fractions de prime, produit ses effets jusqu'à l'expiration de la période annuelle considérée. La prime ou fraction de prime est portable dans tous les cas, après la mise en demeure de l'assuré.
L'assureur a le droit de résilier le contrat dix jours après l'expiration du délai de trente jours mentionné au deuxième alinéa du présent article.
Le contrat non résilié reprend pour l'avenir ses effets, à midi le lendemain du jour où ont été payés à l'assureur ou au mandataire désigné par lui à cet effet, la prime arriérée ou, en cas de fractionnement de la prime annuelle, les fractions de prime ayant fait l'objet de la mise en demeure et celles venues à échéance pendant la période de suspension ainsi que, éventuellement, les frais de poursuites et de recouvrement.(...)”.
Si AXA France IARD ne conteste pas avoir assurée la S.A.S. Eveha, force est de constater qu’elle ne communique pas les conditions particulières et générales du contrat dont on ignore les clauses, notamment la base du contrat (survenance ou réclamation) ni la date de déclaration de sinistre qu’elle a reçue de son assurée.
Elle se prévaut d’une mise en demeure recommandée avec suspension des garantie datée du 13 juillet 2016 pour “RC prestataire n°325586604”mais ne démontre pas son envoi effectif à l’assurée ; le courriel émanant d’un cabinet d’assurance JBU du 3.10.2016 relatif au “sinistre 0000000212735173 est ainsi libellé “Bonjour le client nous a transmis les fonds ce jour, nous avons effectué le règlement aujourd’hui, je vous remercie de bien vouloir arrêter la suspension de la garantie” ne permet pas de dater l’envoi de la mise en demeure valant suspension de la garantie responsabilité civile professionnelle à la société Eveha qui est intervenue sur site du 9 novembre au 18 décembre 2015 et a été assignée en référé expertise le 21 septembre 2016.
Dès lors la compagnie AXA France IARD échoue à rapporter la preuve qui lui incombe de la suspension de garantie pour être mise hors de cause. Il s’ensuit que AXA France IARD sera tenue de garantir la société Eveha des condamnations prononcées à son encontre au bénéfice des sociétés Edelis, Sceneo, Miltat, MAF, SGB, Place net TP et SMABTP.
- sur la réparation des préjudices des consorts [M]
Les demandeurs sollicitent réparation de trois types de dommages.
Sur les travaux réparatoires
Les quatre membres de la famille [M] demandent une indemnisation de 376.630,46 € aux sociétés retenues dans les liens de la responsabilité, solidairement, correspondant au coût de la rénovation de la maison sans reconstruction du pignon, des prestations techniques, des frais de bâchage, de réfection du mur de cloture et du garage et de raccordement des eaux.
Les promoteurs, les MMA, les constructeurs et le contrôleur Qualiconsult entendent voir imiter les dommages-intérêts à la somme évaluée par l’expert judiciaire de 129.989,31 €, rappelant le principe de la réparation du préjudice sans gain complémentaire pour les propriétaires de la maison à laquelle ils entendent restaurer une prestance. L’architecte rappelle que c’est le taux réduit de TVA qui doit s’appliquer.
Le bureau d‘études archéologiques et son assureur ne prennent pas position sur ce poste.
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La réparation du trouble anormal du voisinage consiste à faire cesser le trouble.
* sur la réparation du bâtiment partiellement effondré
Les propriétaires exposent que le projet de démolir la partie effondrée pour la reconstruire sur micro-pieux et vide sanitaire a été jugée risquée par l’expert si bien que désormais ils envisagent la démolition totale du pignon sans reconstruction pour un coût supérieur de 266.073,70 € TTC hors prestations techniques de 46.884,45 €.
Les promoteurs répliquent que le nouveau projet architectural concerne la rénovation intégrale de la maison et donc une amélioration et non une remise en état de celle-ci.
L’architecte et son assureur répondent que la réclamation ne correspond pas à l’indemnisation d’un dommage mais à la revalorisation d’un bien laissé pendant des années sans entretien ; ils notent que le nouveau projet vise recréer une distance avec le bâtiment voisin ce qui correspond à une rénovation intégrale sans lien avec les dommages décrits ; ils se réfèrent à l’évaluation expertale.
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L’expert judiciaire répond à un dire qu’il a demandé à plusieurs reprises un chiffrage des travaux de remise en état par la société Akerys promotion qui ne lui a pas remis et il qualifie d’onéreuse la proposition des consorts [M] de démolir une partie de l’immeuble et la reconstruire avec un vide sanitaire mais il considère qu’en l’absence de salle d’eau et de WC la situation ne peut perdurer puisqu’elle ne permet pas un usage normal de la maison qui reste inoccupée surtout que l’ancien sanitaire n’est toujours pas hors d’eau puisque les bâches sont inefficaces et que les eaux de pluie se déversent sur ce bâtiment de liaison augmentant ses dégradations.
L’expert préconise la reconstruction de la partie du bâtiment à usage de sanitaire et précise que les travaux de ravalement sont réalisés et que ne sont pas inclus dans les devis la reprise des fissures, le traitement des eaux de pluie et eaux usées ainsi que les finitions des chéneaux et solin. Il valide l’avis de l’économiste B²M retenant un coût de 129.989,31 € TTC incluant les travaux préparatoires, la démolition, l’infrastructure, la superstructure, la menuiserie, la charpente/couverture, l’isolation/plâtrerie, l’électricité, la plomberie, la peinture, le revêtement de sol, le ravalement et divers autres postes.
Il est exact que les opérations d’expertise judiciaire ont duré quatre années, de l’effondrement partiel en juin 2016 jusqu’au dépôt du rapport le 6 mai 2020, durant lesquelles les propriétaires de la demeure ont soumis des devis pour la démolition et la reconstruction sur micro-pieux de la partie effondrée pour un total de 148.750,27 € HT. Ce n’est qu’au cours de la présente instance qu’ils ont élevé leur prétention puis proposé le réaménagement intérieur sans reconstruction de la partie détruite.
Dans la mesure où les devis communiqués dans le cadre de l’instance n’ont pas été soumis à l’avis de l’expert ou d’un économiste, le tribunal est dans l’impossibilité de se prononcer sur cette solution architecturale et sur l’éventuelle amélioration qu’elle apporterait à la maison.
Il sera donc jugé que la réparation du bâtiment effondré se fera au moyen d’une indemnité de 129.989,31 € TTC (valeur juin 2019) à laquelle ajouter les 46.884,45 € TTC de prestations intellectuelles et études préalables. Le taux de TVA retenu est celui appliqué par l’expert, en l’absence d’élément contraire et il sera jugé que tous les intervenants ont concouru à la réalisation de ce trouble anormal sans pouvoir distinguer l’action de la société Eveha comme le demande l’architecte.
* sur la réparation du mur de cloture et du garage
Les consorts [M] soutiennent que les fissures entre le mur mitoyen et le garage sont la conséquence des travaux et que le mur de cloture entre la maison et le garage doit être repris pour un coût de 42.699,80 € selon devis de la SARL Victor.
Les promoteurs soutiennent que le devis concernant le mur de cloture est postérieur au dépôt du rapport et doit être rejeté alors que les MMA considèrent la réfection du mur comme non nécessaire.
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L’expert judiciaire préconise la finition des rives entre la propriété [M] et les nouvelles constructions côté rue par la réalisation d’un chéneau avec évacuation des eaux et solin, et côté arrière par la finition du mur de clôture et solin de l’immeuble. Il n’a cependant pas évalué ce poste.
Le devis Victor établi le 9 février 2022 soit postérieurement au rapport d’expertise ne peut être pris en considération pour le poste de la toiture qui n’est pas visé par l’expert au titre des travaux à réaliser. En revanche les autres postes relatifs à la poutre métallique massif, au mur d’enceinte mitoyen avec réalisation d’un chapeau et à la rénovation des fissures du garage sont en lien causal avec les travaux litigieux et seront donc mis à la charge des responsables pour un montant de 15.365 € HT soit, après TVA de 10%, de 16.901,50 €.
* sur le remplacement de la bâche
Selon les demandeurs, la bâche de protection n’a pas été jugée suffisante lors de la dernière réunion de l’expert qui a constaté que le bâtiment à l’arrière n’était plus hors d’eau et depuis elle a été arrachée par la tempête du 1er novembre 2023 ; ils réclament 4.756,51 € de dommages-intérêts pour la pose de deux bâches en décembre 2020 et janvier 2022.
Pour les promoteurs ce devis est postérieur au rapport d’expertise et leurs assureurs MMA estiment le remplacement de la bâche non nécessaire.
Les entreprises de travaux contestent devoir régler le remplacement de la bâche liée à la tempête dont ils ne sont pas responsable au contraire de la société chargée de la pose qui devait faire toute diligence pour éviter son détachement.
Qualiconsult comme l’architecte plaident l’absence de preuve sur les circonstances du remplacement qui doit incomber aux entreprises mandatées pour la pose.
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Les deux factures communiquées concernent la mise en place de la bâche de sécurité sur la toiture pour étanchéification, compris accrochage sur façade et calfeutrement, dépose et pose d’une gouttière et descente d’eaux pluviales le 8/12/2020 pour 3.378,10 € TTC et son remplacement le 24/1/2022 au prix de 1.378,41 €.
Il n’est pas contestable que la pose de la bâche est en lien de causalité avec la démolition du pignon puis de son affaissement durant les travaux sur le fonds voisin et que son coût comme celui de son remplacement après plus d’une année doit incomber aux responsables de ce trouble anormal pour un total de 4.756,51 € TTC, l’expert ayant indiqué l’inefficacité de celle en place.
* sur le raccordement des eaux
Les propriétaires affirment que l’évacuation de leurs eaux usées a été modifiée par la démolition de la maison voisine et qu’il leur incombe de se raccorder au réseau d’eaux pluviales et d’assainissement au coût de 16.216 €.
Les promoteurs affirment que le raccordement au tout-à-l’égout n’existait pas avant les travaux litigieux et les MMA comme l’architecte rappellent que la réfection de tous les réseaux vétustes et défaillants relève de l’obligation des propriétaires.
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Le tribunal note que l’expert n’a pas inclus ce coût dans les préjudices indemnisables, relevant le défaut de raccordement des eaux usées et pluviales préalablement aux travaux litigieux.
De plus les consorts [M] indiquent que leur maison est raccordée au tout-à-l’égout comme cela ressortirait de la facture d’eau mais ils réclament la prise en charge de trois devis pour l’assainissement dans le bâtiment démoli avec fourniture de regards et puisards sur rue et à l’arrière du bâtiment.
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Puisqu’il n’est pas démontré que ce défaut de raccordement est directement imputable aux travaux, les eaux usées ne se déversant pas dans le réseau communal selon les investigations EAV et en contradiction avec les obligations légales, il n’y a pas lieu de mettre ces prestations à la charge des voisins occasionnels.
En conséquence c’est au versement d’une somme totale de 198 531,77 € TTC que les sociétés Edelis, Sceneo, MMA, SGB, Place net TP, SMABTP, Miltat et Qualiconsult seront condamnées in solidum au bénéfice des demandeurs.
Sur le préjudice de jouissance de M. [O] [M]
* de juin 2016 à août 2017
Indiquant avoir occupé avec son épouse la maison jusqu’à sa destruction partielle ayant empêché l’utilisation des pièces d’eau, M. [M] soutient subir un préjudice de jouissance correspondant à la moitié de la valeur vénale de la maison (soit 1.500 € par mois) du fait de ne plus pouvoir y vivre, de la voir défigurée par des étais et de devoir accueillir les nombreuses réunions d’expertises et visites de professionnels. S’il reconnaît ne pas avoir fait exécuter les travaux de création de la salle de bains envisagée en cours d’expertise, il l’explique par la nue-propriété de ses frères et soeurs et par la nécessaire réflexion sur la nouvelle configuration de la maison avant d’installer des arrivées d’eau dans une maison du 18ème siècle. Il explique s’être installé dans la maison de sa mère sur le même terrain après son départ en maison de retraite et il sollicite une indemnisation de 21.000 € pour les 14 mois écoulés entre le sinistre en juin 2016 et le décès de sa mère en août 2017.
Les promoteurs objectent que le trouble de jouissance, et non la perte de jouissance, a perduré du fait des propriétaires qui ont refusé la création d’une salle de bains provisoire et ils offrent une indemnité de 15.625,72 € TTC correspondant au coût de cette installation évalué par l’expert et assorti d’un taux de TVA de 10%.
Leurs assureurs les MMA rappellent que très vite le promoteur a proposé de prendre en charge provisoirement le coût de la création d’une salle de bains dans une autre pièce et concluent au rejet.
Les constructeurs, l’architecte et leurs assureurs concluent également au débouté du fait de la mise à disposition de l’autre maison.
Qualiconsult s’oppose également à cette estimation personnelle contestable dans le principe et la durée.
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S’agissant de l’impossibilité d’utiliser la maison en l’absence de sanitaire l’expert préconise de limiter ce poste en tenant compte de la possibilité d’utiliser la maison voisine et propose de prendre en compte le prix de l’aménagement des sanitaires qui avaient étant été envisagés avec la création d’une pièce d’eau pour un total de 17 046,24 € TTC avec une TVA à 20%.
Depuis le 2 août 2016 l’expert a condamné l’accès du couloir du rez-de-chaussée, la salle de bains et la pièce attenante du 1er étage ainsi que la salle de bains du 2ème étage pour des raisons de sécurité suite à l’effondrement du mur du 2ème étage. Plus tard des étais ont été installés à l’intérieur de la bâtisse et en 2018 cette partie n’était pas hors d’eau et se dégradait de ce fait.
Quand bien même M. [M] aurait accepté la réalisation de sanitaires à titre provisoire, on peut considérer que le temps de l’organisation par l’expert de la consultation, de la réflexion des nu-propriétaires de la demeure sur les travaux ayant le moins d’impact sur l’aménagement de celle-ci et de la réalisation de ces prestations, M. [M] aurait été privé partiellement de la jouissance de ce bien.
En juillet 2016 l’agence Century 21 a estimé le loyer mensuel pour cette maison de 400 m² habitable à 3.000 €, non critiqué.
Ces éléments conduisent à arrêter à la somme mensuelle de 750 euros la valorisation de la privation partielle de jouissance de la maison occupée à titre gratuit par M. [O] [M] qui a pu emménager dans l’autre construction située sur le même terrain ainsi que des tracasseries liées à l’expertise judiciaire.
Pour ces 14 mois M. loyer percevra 10.500 euros de dommages-intérêts.
Sur le préjudice de jouissance des consorts [M]
Sur la période postérieure de septembre 2017 à août 2022, les quatre propriétaires indivis réclament une indemnité de 147.000 € correspondant au manque à gagner un loyer de
3.000 €.
Les promoteurs n‘offrent aucune somme à ce titre comme les entreprises de travaux et Qualiconsult qui s’opposent à la double indemnisation de la privation de jouissance et du manque à gagner locatif.
Les assureurs les MMA demandent de réduire la prétention à la perte de chance de percevoir une somme correspondant au rendement locatif net avant impôts, après déduction des charges et aléas de la location.
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Il est exact que des entrées d’eau s’aggravant étaient déplorées, que des étais ont été installés avec interdiction d‘accès au couloir du rez-de-chaussée et qu’aucun sanitaire n’était en état de fonctionnement ce qui n’aurait pas permis de louer cette demeure à des tiers moyennant paiement d’un loyer.
S’il n’est pas contesté que les propriétaires pouvaient escompter la fixation d’un loyer de 3.000 € en 2016, le manque à gagner locatif ne peut être supérieur à 75% de cette somme mensuelle soit 2.250 euros par mois.
Pour la période de septembre 2017 à août 2022 (60 mois), c’est une indemnité de 60x.2250 soit 135.000 euros qui leur sera allouée.
Ces trois indemnités porteront intérêts légaux à compter de la présente décision.
- sur la réparation des préjudices de la SCCV Sceneo
La SCCV sollicite la condamnation in solidum à lui régler 31.700 € HT au titre des travaux conservatoires préconisés par l’expert judiciaire pour stabiliser la propriété voisine et permettre la poursuite du chantier, frais de maîtrise d’oeuvre de travaux de reprise et investigations qu’elle a engagés, par les société SGB, Place net, SMABTP, Qualiconsult, Miltat, MAF, Eveha et son assureur AXA.
Elle expose avoir pris en charge les frais nécessaires à la mise en sécurité de la propriété [M] spontanément et de parfaite bonne foi par le financement du confortement et du sondage pour 22.050 € HT puis par la maîtrise d’oeuvre de Geosynthèse pour déterminer la solution réparatoire la plus idoine selon un marché de 9.000 HT et des frais d’investigations de EAV pour 650 € HT.
Elle soutient que ces dépenses sont incontestablement réglées et en lien avec les troubles anormaux du voisinage subis par les consorts [M] et les manquements imputables aux intervenants à l’acte de construire.
Elle consent que l’expert n’a pas émis d’avis sur cette prétention qu’il n’a néanmoins pas rejetée.
Les deux constructeurs ainsi que l’architecte s’y opposent en arguant de l’absence de prise en compte de ce préjudice dans le rapport d’expertise.
L’architecte demande de laisser à sa charge la part du sinistre correspondant au chantier archéologique.
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Effectivement l’expert judiciaire n’a pas répondu sur ce point mais la question ne lui était pas précisément posée par les ordonnances définissant sa mission et il a reconnu que des travaux de confortement avaient été réalisés durant ses opérations et il s’est servi des investigations effectuées par EAV suite à la rupture de la canalisation des eaux usées.
Dans la mesure où ce sont les fautes conjuguées des responsables de l’affaissement du toit de la maison [M] qui ont nécessité l’engagement de frais de confortement et sondage pour 22.050 € HT, de maîtrise d’oeuvre de Geosynthèse pour un marché de 9.000 HT et d’investigations de EAV pour 650 € HT, il sera fait droit à la demande formée par la SCCV et les sociétés SGB, Place net, Miltat et leurs assureurs ainsi que AXA France IARD seront condamnées in solidum à lui allouer une indemnité de 31.700 € HT.
- sur les autres prétentions
La SMABTP et les MMA étant parties à l’instance il n’ a pas d’intérêt à leur déclarer spécialement le présent jugement opposable.
Les parties défenderesses S.A.S. Edelis, SCCV Sceneo, MMA, SGB construction assurée par la SMABTP, Place net assurée par la SMABTP, Miltat et Qualiconsult qui succombent seront condamnées in solidum aux dépens qui incluront le coût du rapport d’expertise judiciaire et des éventuels frais d’exécution forcée aux conditions du code des procédures civiles d’exécution. Le bénéfice de distraction sera accordé à Me Lamirand et Cordier.
Ces parties seront corrélativement déboutées de leur demande fondée sur l’article 700, comme AXA France IARD, et in solidum condamnées à allouer aux demandeurs une indemnité de procédure équitablement arrêtée à la somme de 10.000 euros, en l’absence de justificatif de la somme effectivement acquittée.
Les S.A. Edelis et SCCV Sceneo seront condamnées in solidum à allouer à la S.A.S. Eveha une indemnité de procédure de 2.000 €.
Enfin il n’y a pas lieu d’écarter l’exécution provisoire de la présente décision.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal statuant publiquement par décision contradictoire et susceptible d’appel,
Dit n’y avoir lieu d’homologuer le rapport d’expertise judiciaire,
Déclare irrecevables les prétentions formées par la SCCV Sceneo et la S.A. Edelis à l’encontre de la S.A.S. Eveha et déboute celle-ci de sa demande de dommages-intérêts,
Rejette la demande de désistement des consorts [M] contre la S.A.S. Eveha et la déboute de sa demande indemnitaire,
Rejette les demandes de mise hors de cause,
Dit que les sociétés S.A. Edelis, SCCV Sceneo, SGB construction, Place net TP, S.A.R.L. agence Miltat, S.A.S. Eveha et S.A.S. Qualiconsult ont contribué à la réalisation du trouble anormal de voisinage affectant la demeure des consorts [M] et condamne in solidum la S.A. Edelis assurée par les MMA, SCCV Sceneo assurée par les MMA, SGB construction assurée par la SMABTP, Place net TP assurée par la SMABTP, S.A.R.L. agence Miltat et S.A.S. Qualiconsult à indemniser les préjudices causés aux consorts [M] en leur allouant 198.531,77 euros TTC pour le préjudice matériel et 135.000 euros pour leur préjudice de jouissance,
Condamne in solidum les S.A. Edelis assurée par les MMA, SCCV Sceneo assurée par les MMA, SGB construction assurée par la SMABTP, Place net TP assurée par la SMABTP, S.A.R.L. agence Miltat et S.A.S. Qualiconsult à indemniser le préjudice de jouissance causé à M. [O] [M] pour 10.500 euros,
Dit que ces indemnités porteront intérêts légaux à compter de la présente décision,
Déboute les sociétés SGB construction et Place net TP des demandes tournées contre les consorts [M],
Fixe comme suit la répartition entre les responsables:
SGB construction 55%
S.A.R.L. agence Miltat 20%
Place net TP 15%
S.A.S. Eveha 10%
Rejette les recours formés contre les sociétés MAF et Qualiconsult,
En conséquence condamne à relever et garantir indemnes les sociétés Edelis et Sceneo leurs assureurs les MMA, intégralement, ainsi que les sociétés SGB construction assurée par la SMABTP pour 55%, Place net TP assurée par la SMABTP pour 15%, AXA France IARD assurant Eveha pour 10% et S.A.R.L. agence Miltat assurée par la MAF pour 20%,
Condamne les sociétés SGB construction assurée par la SMABTP pour 55%, Place net TP assurée par la SMABTP pour 15% et S.A.R.L. agence Miltat assurée par la MAF pour 20% à garantir indemne dans ces proportions les MMA assureurs des sociétés Edelis et Sceneo,
Condamne à relever et garantir indemne la société SGB construction les sociétés S.A.R.L. agence Miltat assurée par la MAF à proportion de 20% et AXA France IARD assurant la S.A.S. Eveha pour 10% et la déboute de la demande présentée contre la S.A.S. Qualiconsult et les consorts [M],
Condamne à relever et garantir indemne la société Place net TP les sociétés S.A.R.L. agence Miltat assurée par la MAF à proportion de 20% et AXA France IARD assurant la S.A.S. Eveha pour 10% et la déboute de la demande présentée contre la S.A.S. Qualiconsult et les consorts [M],
Condamne à relever et garantir indemne la S.A.R.L. agence Miltat les sociétés SGB construction assurée par la SMABTP pour 55%, Place net TP assurée par la SMABTP pour 15 % et AXA France IARD assurant la S.A.S Eveha à hauteur de 10%,
Rejette les actions récursoires formées à l’encontre de la S.A.S. Qualiconsult et dit n’y avoir lieu d’examiner les siennes,
Déduit des éventuelles condamnations des MMA et de la MAF le montant de la franchise contractuelle,
Dit que toute condamnation contre la SMABTP interviendra dans les limites de chaque police,
Condamne in solidum les sociétés SGB construction, Place net TP, agence Miltat et les assureurs SMABTP, MAF et AXA France IARD à allouer à la SCCV Sceneo une indemnité de 31.700 € HT au titre des mesures conservatoires et d’investigations avancées durant l’expertise,
Condamne in solidum les sociétés Edelis, Sceneo, MMA, SGB construction assurée par la SMABTP, Place net TP assurée par la SMABTP, Agence Miltat et Qualiconsult aux dépens qui incluront le coût du rapport d’expertise judiciaire et des éventuels frais d’exécution forcée aux conditions du code des procédures civiles d’exécution,
Accorde le bénéfice de distraction à Me Lamirand et Cordier,
Condamne in solidum les sociétés Edelis, Sceneo, MMA, SGB construction assurée par la SMABTP, Place net assurée par la SMABTP, agence Miltat et Qualiconsult à allouer une indemnité de procédure de 10.000 euros aux demandeurs et les déboute corrélativement de ce chef ainsi que AXA France IARD,
Condamne in solidum les S.A. Edelis et SCCV Sceneo à allouer à la S.A.S. Eveha une indemnité de procédure de 2.000 €,
Dit n’y avoir lieu d’écarter l’exécution provisoire de la présente décision,
Rejette toute demande plus ample ou contraire.
Prononcé par mise à disposition au greffe le 23 DECEMBRE 2024 par Mme DUMENY, Vice Présidente, assistée de Madame GAVACHE, greffier, lesquelles ont signé la minute du présent jugement.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/01814"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01814 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZYQ2
AFFAIRE : S.C.I. HERO C/ S.A.S. CLOSED ESCAPE GAME, [C] [X]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.C.I. HERO,
dont le siège social est sis [Adresse 1] - [Localité 5]
représentée par Maître Lydie DREZET de la SELARL DREZET - PELET, avocats au barreau de LYON
DEFENDEURS
S.A.S. CLOSED ESCAPE GAME,
dont le siège social est sis [Adresse 3] - [Localité 4]
non comparante, ni représentée
Monsieur [C] [X],
demeurant [Adresse 2] - [Localité 4]
non comparant, ni représenté
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Lydie DREZET - 485, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
La société Hero SCI a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par actes des 19 et 24 septembre 2024 la société Closed Escape Game SAS et [C] [X] pour voir constater la résiliation du bail commercial qu’elle a consenti à la société Closed Escape Game le 27 septembre 2018 sur les locaux situés à [Localité 6], [Adresse 3], dont le dirigeant monsieur [X] s’est porté caution solidaire des engagements, pour un loyer annuel de 30000 euros HT et HC payable par trimestre d’avance, pour défaut de paiement des causes du commandement délivré le 3 mai 2024, dénoncé à la caution le 5 août, de payer la somme principale de 19485,42 euros au titre des loyers et des charges dus au 1er avril 2024, 2ème trimestre inclus, visant la clause résolutoire du bail, voir autoriser son expulsion, voir condamner solidairement les débiteurs à lui payer la somme provisionnelle de 21894,92 euros au titre des loyers et des charges échus au 17 septembre 2024, 3ème trimestre 2024 compris, avec intérêts au taux légal à compter du 3 mai 2024, une indemnité d’occupation d’un montant équivalent au montant des loyers et des charges jusqu’à la libération effective des lieux outre la somme de 1500 euros au titre des frais irrépétibles.
Régulièrement citée à personne habilitée, la société Closed Escape Game ne comparaît pas.
Régulièrement cité par dépôt d’une copie de l’assignation en l’étude de l’huissier et envoi d’une lettre à son domicile, [C] [X] ne comparaît pas.
SUR CE
Le demandeur produit le bail, l’acte de cautionnement solidaire manuscrit de monsieur [X], le commandement de payer, sa signification à la caution, l’état des inscriptions hypothécaires au 30 août 2024, le décompte des sommes dues, la dénonciation de l’assignation le 24 septembre 2024 aux créanciers inscrits la Caisse d’Epargne et de Prévoyance et la société BNP Paribas. Il convient au vu de ces pièces de constater la résiliation du bail pour défaut de paiement des causes du commandement dans le délai d’un mois, d’ordonner l’expulsion du preneur, de condamner solidairement les défendeurs à payer la somme provisionnelle de 21894,92 euros au titre des loyers et des charges arrêtés au 17 septembre 2024, 3ème trimestre 2024 compris, avec intérêts au taux légal à compter du 3 mai 2024 sur la somme de 19485,42 euros à titre de dommages-intérêts moratoires, outre une indemnité d’occupation d’un montant équivalent à celui des loyers et des charges du mois d’octobre 2024 jusqu’à la libération effective des locaux et la restitution des clés.
Les défendeurs, qui succombent à l’instance, doivent en supporter les dépens.
Ils sont condamnés à payer la somme de 800 euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en premier ressort,
CONSTATONS la résiliation du bail à la date du 4 juin 2024.
CONDAMNONS solidairement la société Closed Escape Game et [C] [X] à payer à la société Hero la somme provisionnelle de 21894,92 (vingt-et-un mille huit cent quatre-vingt-quatorze euros quatre-vingt-douze cents) euros au titre des loyers et des charges arrêtés au mois de septembre 2024, avec intérêts au taux légal à compter du 3 mai 2024 sur la somme de 19485,42 euros.
CONDAMNONS la société Closed Escape Game et tout occupant de son chef à quitter les lieux, si besoin est par expulsion, avec le concours si nécessaire de la force publique et d’un serrurier.
CONDAMNONS solidairement la société Closed Escape Game et [C] [X] à payer une indemnité d’occupation provisionnelle d’un montant équivalent à celui des loyers hors taxes et des charges du mois d’octobre 2024 jusqu’au départ effectif des lieux.
CONDAMNONS in solidum la société Closed Escape Game et [C] [X] aux dépens.
CONDAMNONS in solidum la société Closed Escape Game et [C] [X] à payer à la société Hero la somme de 800 (huit cents) euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/00165"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/00165 | Tribunal judiciaire de Lille | Déboute le ou les demandeurs de l'ensemble de leurs demandes | null | Jex | null | [] | 676b05ce3b0ca3aeee312982 | null | 2024-12-24T19:05:02.814000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 78F | [] | false | null | null | COUR D’APPEL DE DOUAI
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
_______________________
JUGE DE L’EXÉCUTION
JUGEMENT rendu le 23 Décembre 2024
N° RG 24/00165 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YF64
DEMANDEUR :
Monsieur [Y] [N]
[Adresse 2]
[Adresse 2]
[Localité 3]
(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro 2023/4297 du 01/03/2024 rectifiée le 22/03/2024 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de LILLE)
représenté par Me Sandrine CAZIER, avocat au barreau de LILLE, substitué par Me Christophe WERQUIN
DÉFENDERESSE :
S.A. INTRUM DEBT FINANCE AG, venant aux droits de FRANFINANCE, représentée par INTRUM CORPORATE anciennement dénommée INTRUM JUSTITIA
domiciliée : chez INTRUM CORPORATE
[Adresse 1]
[Adresse 1]
[Localité 4]
représentée par Me Francis DEFFRENNES, avocat au barreau de LILLE, substitué par Me Charles DELEMME
MAGISTRAT TENANT L’AUDIENCE : Damien CUVILLIER, Premier Vice-Président Adjoint du tribunal judiciaire de LILLE
Juge de l’exécution par délégation de Monsieur le Président du tribunal judiciaire de LILLE
GREFFIER : Sophie ARES
DÉBATS : A l’audience publique du 06 Septembre 2024, l’affaire a été mise en délibéré au 18 Octobre 2024, prorogé au 23 Décembre 2024
JUGEMENT prononcé par décision CONTRADICTOIRE rendue en premier ressort par mise à disposition au Greffe
Tribunal judiciaire de Lille N° RG 24/00165 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YF64
EXPOSE DU LITIGE
FAITS ET PROCEDURE
Par ordonnance en date du 25 juin 1999 le Président du Tribunal d'instance de NOGENT-SUR-SEINE a enjoint à Monsieur [Y] [N] de payer à la société FRANFINANCE la somme, en principal de 9 435,01 francs outre des frais accessoires pour 597,19 francs, des dépens pour 253,26 francs et des intérêts au taux de 14,76 %.
Cette ordonnance d'injonction de payer a été signifiée à Monsieur [N] le 29 juin 1999.
La formule exécutoire a été apposée sur cette ordonnance le 12 août 1999.
L'ordonnance d'injonction de payer exécutoire a été signifiée à Monsieur [N] le 3 novembre 1999.
Le 17 mars 2017, la société FRANFINANCE a cédé sa créance contre Monsieur [N] à la société INTRUM DEBT FINANCE.
Le 28 septembre 2023, la société INTRUM DEBT FINANCE a fait dresser un procès-verbal de saisie vente sur les biens meubles appartenant à Monsieur [N].
Par exploit en date du 20 mars 2024, Monsieur [N] a fait assigner la société INTRUM DEBT FINANCE devant le juge de l'exécution aux fins, principalement, de contester la validité du titre exécutoire qui lui est opposé et, subsidiairement, d'obtenir des délais de paiement.
Les parties ont comparu le 5 avril 2024.
Après renvois à leur demande, elles ont été entendues en leurs plaidoiries à l'audience du 6 septembre 2024.
PRETENTIONS ET MOYENS DES PARTIES
A cette audience, Monsieur [N], représenté par son avocat, a formulé les demandes suivantes :
« En premier lieu :
prononcer le nullité de la signification du 29 juin 1999 de l'étude de Maître [Z], huissier de justice, qui a emporté la formule exécutoire de l'ordonnance portant injonction de payer du 25 juin 1999,ordonner en conséquence l'absence de titre exécutoire valablement signifié à l'égard de Monsieur [N] par la société INTRUM DEBT FINANCE,
En second lieu ou en conséquence :
ordonner la prescription du titre exécutoire du 25 juin 1999 à l'égard de Monsieur [N],condamner la société INTRUM DEBT FINANCE à payer 1 000 € au titre de l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991,
En second lieu ou à défaut :
permettre à Monsieur [N] de s'acquitter du montant de la dette au titre du contrat et des poursuites initiées par la société INTRUM DEBT FINANCE à hauteur de 50 € par mois. »
Au soutien ses demandes, Monsieur [N] fait d'abord valoir que l'ordonnance d'injonction de payer a été rendue exécutoire au vu d'une signification en date du 29 juin 1999, dont les documents produits par la société INTRUM DEBT FINANCE ne justifient ni de l'existence ni de la régularité.
Tribunal judiciaire de Lille N° RG 24/00165 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YF64
Monsieur [N] soutient ensuite qu'à défaut d'acte interruptif de prescription, le titre qui lui est opposé est prescrit depuis fort longtemps.
Monsieur [N] demande enfin à pouvoir bénéficier de délais de paiement.
En défense, la société INTRUM DEBT FINANCE, représentée par son avocat, a pour sa part formulé les demandes suivantes :
« déclarer, dire et juger régulier, réel et valable le titre exécutoire constitutif de l'ordonnance d'injonction de payer du tribunal d'instance de NOGENT SUR MARNE du 28 mai 1999 et revêtue de la formule exécutoire le 12 août 1999, signifiée à Monsieur [Y] [N] et revêtue de la formule exécutoire,constater, déclarer et juger régulière et valable la qualité à agir de la société INTRUM DEBT FINANCE comme venant aux droits de la société FRANFINANCE et opposable à Monsieur [Y] [N] la cession de créance intervenue,déclarer, dire et juger que la carence probatoire de Monsieur [N] est patente quant à sa volonté d'ordonner la mainlevée de la saisie attribution querellée,en conséquence :débouter Monsieur [Y] [N] de l'ensemble de ses demandes, fins et conclusions,autoriser l'huissier de justice instrumentaire à poursuivre les opérations de saisie querellées,en tout état de cause :condamner Monsieur [Y] [N] à verser à la société INTRUM DEBT FINANCE la somme de 1 500 € sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile,condamner Monsieur [Y] [N] aux entiers dépens de l'instance. »
Au soutien de ses demandes, la société INTRUM DEBT FINANCE fait d'abord valoir qu'en raison de l'existence de plusieurs actes d'exécution antérieurs, le titre exécutoire n'est pas prescrit.
S'agissant des délais de paiement, la société défenderesse soutient que Monsieur [N] a déjà bénéficié de particulièrement longs délais depuis 1999 et qu'il ne saurait être question de lui accorder de nouveaux délais.
Les mensualités proposées par Monsieur [N] ne permettraient de toute façon pas d'apurer la dette.
A l'issue des débats les parties ont été informées que la décision serait rendue, après plus ample délibéré, par jugement mis à disposition au greffe le 18 octobre 2024.
Ce délibéré a dû être prorogé au 23 décembre 2024 en raison d'une surcharge conjoncturelle de travail du magistrat rédacteur.
MOTIFS DE LA DECISION
SUR LA NULLITE DU TITRE EXECUTOIRE
Aux termes de l'article R 121-1 alinéa 2 du code des procédures civiles d'exécution, le juge de l'exécution ne peut ni modifier le dispositif de la décision de justice qui sert de fondement aux poursuites, ni en suspendre l'exécution. Toutefois, après signification du commandement ou de l'acte de saisie ou à compter de l'audience prévue par l' article R. 3252-17 du code du travail, selon le cas, il a compétence pour accorder un délai de grâce.
En l'espèce, l'injonction de payer exécutée a été rendue exécutoire le 12 août 1999. Elle a été signifiée à Monsieur [N] le 3 novembre 1999.
Elle n'a été frappée d'opposition ni après cette signification ni après les premiers actes d'exécution.
Le juge de l'exécution ne peut en aucun cas modifier le titre exécutoire poursuivi. Il n'est pas plus la juridiction de réformation de ce titre. Il ne peut donc pas, comme le demande Monsieur [N], dire irrégulier un titre exécutoire.
Tribunal judiciaire de Lille N° RG 24/00165 - N° Portalis DBZS-W-B7I-YF64
En conséquence, il convient de dire que le juge de l'exécution n'a pas le pouvoir de statuer sur la régularité d'un titre exécutoire.
SUR LA PRESCRIPTION
Antérieurement à 2008, les titre exécutoires judiciaires se prescrivaient par 30 ans.
L'article 3-1 de la loi du 9 juillet 1991, tel qu'issu de la loi n°2008-561 du 17 juin 2008, entrée en vigueur le 19 juin 2008, depuis devenu l'article L 111-4 du code des procédures civiles d'exécution, prévoit désormais que l'exécution des titres exécutoires mentionnés aux 1° et 3° de l'article L 111-3 ne peut être poursuivie que pendant dix ans, sauf si les actions en recouvrement des créances qui y sont constatées se prescrivent par un délai plus long.
L'article 2222 du code civil dispose par ailleurs que la loi qui allonge la durée d'une prescription ou d'un délai de forclusion est sans effet sur une prescription ou une forclusion acquise. Elle s'applique lorsque le délai de prescription ou le délai de forclusion n'était pas expiré à la date de son entrée en vigueur. Il est alors tenu compte du délai déjà écoulé.
En cas de réduction de la durée du délai de prescription ou du délai de forclusion, ce nouveau délai court à compter du jour de l'entrée en vigueur de la loi nouvelle, sans que la durée totale puisse excéder la durée prévue par la loi antérieure.
Aux termes de l'article 2244 du code civil, le délai de prescription ou le délai de forclusion est interrompu par une mesure conservatoire prise en application du code des procédures civiles d'exécution ou un acte d'exécution forcée.
En l'espèce, l'ordonnance d'injonction de payer exécutée est en date du 25 juin 1999. Elle est devenue exécutoire le 12 août 1999 et a été notifiée le 3 novembre 1999.
Ce titre se prescrivait donc initialement en 2029.
Par application des textes ci-dessus rappelés, l'injonction de payer exécutée se prescrivait finalement le 19 juin 2018.
Par ses pièces n°10 et 11, la société INTRUM DEBT FINANCE démontre cependant que, sur le fondement de l'ordonnance d'injonction de payer exécutée, elle a fait réaliser une saisie attribution sur les comptes de Monsieur [N] le 27 avril 2018 et a fait délivrer à ce dernier un commandement de payer le 15 mai 2018.
Ces deux actes d'exécution, non critiqués, ont valablement interrompu le délai de prescription.
En conséquence, il convient de dire que le titre exécutoire n'est pas prescrit.
SUR LA DEMANDE DE DELAIS
Aux termes de l'article 1343-5 du code civil, le juge peut, compte tenu de la situation du débiteur et en considération des besoins du créancier, reporter ou échelonner, dans la limite de deux années, le paiement des sommes dues.
Par décision spéciale et motivée, il peut ordonner que les sommes correspondant aux échéances reportées porteront intérêt à un taux réduit au moins égal au taux légal, ou que les paiements s'imputeront d'abord sur le capital.
Il peut subordonner ces mesures à l'accomplissement par le débiteur d'actes propres à faciliter ou à garantir le paiement de la dette.
La décision du juge suspend les procédures d'exécution qui auraient été engagées par le créancier. Les majorations d'intérêts ou les pénalités prévues en cas de retard ne sont pas encourues pendant le délai fixé par le juge.
Toute stipulation contraire est réputée non écrite.
Les dispositions du présent article ne sont pas applicables aux dettes d'aliment.
En l'espèce, il résulte du commandement de payer en date du 15 mai 2018, dernier acte d'exécution réalisé, non critiqué, qu'il est réclamé paiement à Monsieur [N] d'une somme de 2 906,74 €.
Monsieur [N] justifie par les pièces qu'il verse aux débats percevoir l'allocation adultes handicapés et des prestations sociales pour un montant mensuel de 1 320 €, auxquelles s'ajoutaient en 2023 une ASS de 550 € par mois environ.
Monsieur [N] indique vivre seul (pièce n°11) et s'acquitte d'un loyer résiduel de 170 € environ et des charges courantes.
Monsieur [N] dispose donc de revenus.
Il a par ailleurs déjà bénéficié de très nombreuses années pour s'acquitter de sa dette et les mesures d'exécution prises en 2018 auraient pu alors l'inciter à mettre en œuvre un échéancier, ce qu'il n'a pas fait.
Les paiements mensuels proposés par Monsieur [N] ne permettraient de toute façon pas d'apurer sa dette en 24 mois et il n'est pas justifié de l'existence prévisible d'un événement qui pourrait permettre à Monsieur [N] d'acquitter le solde de sa dette dans les 24 mois.
En conséquence, il convient de débouter Monsieur [N] de sa demande de délais de paiements.
SUR LES DEPENS
Il résulte de l'article 696 du code de procédure civile que la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par une décision motivée, n'en mette la totalité ou une fraction à la charge d'une autre partie.
En l'espèce, Monsieur [N] succombe en ses demandes.
En conséquence, il convient de le condamner aux entiers dépens de l'instance.
SUR LES FRAIS DE PROCEDURE
Il résulte de l'article 700 du code de procédure civile que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer :
1° A l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens ;
2° Et, le cas échéant, à l'avocat du bénéficiaire de l'aide juridictionnelle partielle ou totale une somme au titre des honoraires et frais, non compris dans les dépens, que le bénéficiaire de l'aide aurait exposés s'il n'avait pas eu cette aide. Dans ce cas, il est procédé comme il est dit aux alinéas 3 et 4 de l'article 37 de la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 .
Dans tous les cas, le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à ces condamnations.
Les parties peuvent produire les justificatifs des sommes qu'elles demandent.
La somme allouée au titre du 2° ne peut être inférieure à la part contributive de l'Etat majorée de 50 %.
En l'espèce, les situations économiques respectives des parties justifient qu'il ne soit pas fait application des dispositions de l'article 700 du code de procédure civile.
En conséquence, il convient de débouter les parties de leurs demandes présentées sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le juge de l'exécution, statuant après débats en audience publique, par jugement contradictoire, en premier ressort, mis à disposition au greffe,
DIT que le juge de l'exécution n'a pas le pouvoir de statuer sur la régularité d'un titre exécutoire ;
DIT que le titre exécutoire n'est pas prescrit ;
DEBOUTE Monsieur [Y] [N] de sa demande de délais de paiements ;
CONDAMNE Monsieur [Y] [N] aux entiers dépens de l'instance ;
DEBOUTE les parties de leurs demandes présentées sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile ;
RAPPELLE que le présent jugement est immédiatement exécutoire, le délai d’appel et l’appel lui-même des décisions du juge de l’exécution n’ayant pas d’effet suspensif en application de l’article R12121 du code des procédures civiles d’exécution ;
En foi de quoi le présent jugement a été signé par le juge et le greffier.
La greffière Le Président
Sophie ARES Damien CUVILLIER
Expédié aux parties le : | false | null | [] | {} |
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"24/01145"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01145 | Tribunal judiciaire de Lyon | Déclare la demande ou le recours irrecevable | null | Référés civils | null | [] | 676b07033b0ca3aeee3135f7 | null | 2024-12-24T19:10:11.592000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 30B | [] | false | null | null | MINUTE N° :
ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01145 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZNCF
AFFAIRE : S.C.I. VENT DIVERS C/ S.E.L.A.R.L. MONTRAVERS YANG-TING, S.E.L.A.R.L. BCM, S.A.S. WAWI
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.C.I. VENT DIVERS,
dont le siège social est sis [Adresse 2]
représentée par Maître Axel BARJON de la SELARL BIGEARD - BARJON, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A.S. WAWI, en redressement judiciaire,
dont le siège social est sis [Adresse 3]
représentée par Maître Caroline BAZA de la SELARLU ALTEI CONSEIL, avocats au barreau de PARIS, avocat plaidant et Maître Amna OUERHANI, avocat au barreau de LYON, avocat postulant
INTERVENANTS VOLONTAIRES
S.E.L.A.R.L. MONTRAVERS YANG-TING,
désignée par jugement du tribunal de commerce de Paris du 13 juin 2024 ouvrant une procédure de redressement judiciaire en qualité de mandataire judiciaire de la SAS WAWI
dont le siège social est sis [Adresse 5]
représentée par Maître Caroline BAZA de la SELARLU ALTEI CONSEIL, avocats au barreau de PARIS, avocat plaidant et Maître Amna OUERHANI, avocat au barreau de LYON, avocat postulant
S.E.L.A.R.L. BCM,
désignée par jugement du tribunal de commerce de Paris du 13 juin 2024 ouvrant une procédure de redressement judiciaire en qualité d’administrateur judiciaire de la SAS WAWI
dont le siège social est sis [Adresse 4]
représentée par Maître Caroline BAZA de la SELARLU ALTEI CONSEIL, avocats au barreau de PARIS, avocat plaidant et Maître Amna OUERHANI, avocat au barreau de LYON, avocat postulant
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Axel BARJON - 1211, Expédition
Maître Amna OUERHANI - 3164, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
Par acte sous seing privé en date du 1er avril 2016, la SCI VENT DIVERS a consenti à la société TRIRUN un bail commercial portant sur des locaux sis [Adresse 1].
Le preneur a fait l'objet d'une procédure collective en liquidation judiciaire et le fonds cédé dans le cadre d'une vente judiciaire à la société WAWI.
Arguant d'un non respect de la destination des lieux, le bailleur a fait délivrer le 21 mars 2024 au preneur, un commandement visant la clause résolutoire contenue dans le bail.
Le commandement étant demeuré sans effet, par acte du 13 juin 2024, la SCI VENT DIVERS a assigné en référé la société WAWI en :
* constatation de l’acquisition de la clause résolutoire et expulsion de la requise
* paiement d’une somme de 2 500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l'instance.
En défense la société WAWI ainsi que la SELARL BCM et la SELARL MONTRAVERS YANG-TING, respectivement administrateur judiciaire et mandataire judiciaire de la société WAWI, désignés par jugement du tribunal de commerce de Paris du 13 juin 2024 et intervenants volontaires, demandent au juge des référés de :
- déclarer recevables les interventions volontaires des organes de la procédure sur le fondement de l’article L. 622-23 du Code de procédure civile suite à l’ouverture du redressement judiciaire de la SAS WAWI
- in limine litis, juger que le commandement de payer visant la clause résolutoire signifié le 21 mars 2024 est nul et sans effet et prononcer sa nullité
- juger que la présente action est irrecevable et débouter la SCI VENT DIVERS de l’ensemble de ses demandes, fins et conclusions
- à titre principal si le Président du Tribunal jugeait que le commandement visant la clause résolutoire est valable, juger que les demandes de la SCI VENT DIVERS sont irrecevables et sérieusement contestables et la renvoyer à se pourvoir au fond
- à titre subsidiaire, si le Président du Tribunal jugeait que la clause résolutoire est acquise, accorder à la société SAS WAWI un délai de quatre mois pour procéder au retrait des oeuvres d’art disponibles dans la galerie et satisfaire aux engagements de la société
- condamner à titre reconventionnel la SCI VENT DIVERS à payer à la société WAWI la somme de 11 945 € à titre de provision, pour les travaux d’embellissement des locaux qu’elle a autorisés
- condamner la SCI VENT DIVERS à payer la somme de 2 500 € sur le fondement de l’article 700 du CPC ainsi qu'aux dépens en ce compris les frais de signification de l’opposition au commandement à hauteur de 386,12 €.
La SCI VENT DIVERS dans des écritures qualifiées de récapitulatives maintient sa demande et s'oppose à celle, reconventionnelle des défendeurs.
Il n'est pas justifié de l'état des créanciers inscrits.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Il sera donné acte à la SELARL BCM et à la SELARL MONTRAVERS YANG-TING, respectivement administrateur judiciaire et mandataire judiciaire de la société WAWI, de leurs interventions volontaires.
La suspension des poursuites individuelles du fait de l'ouverture d'une procédure collective à l'encontre de la société WAWI constitue une fin de non-recevoir qui doit être relevée d'office au visa de l'article 125 alinéa 1 du Code de procédure civile.
La demande de la SCI VENT DIVERS sera dès lors déclarée irrecevable et par voie de conséquence, celle reconventionnelle de la société WAWI ainsi que de la SELARL BCM et à la SELARL MONTRAVERS YANG-TING, respectivement administrateur judiciaire et mandataire judiciaire de la société.
L'équité ne commande pas en l'espèce qu'il soit fait application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
La SCI VENT DIVERS, à l'origine de la présente procédure sera condamnée aux dépens de l'instance.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, contradictoire et en premier ressort,
Au principal RENVOYONS les parties à se pourvoir ainsi qu’elles aviseront mais dès à présent,
DONNONS acte à la SELARL BCM et à la SELARL MONTRAVERS YANG-TING, respectivement administrateur judiciaire et mandataire judiciaire de la société WAWI, de leurs interventions volontaires ;
DÉCLARONS irrecevable la demande de la SCI VENT DIVERS au visa de l'article 122 du Code de procédure civile et par voie de conséquence, celle reconventionnelle de la société WAWI ainsi que de la SELARL BCM et à la SELARL MONTRAVERS YANG-TING, respectivement administrateur judiciaire et mandataire judiciaire de la société ;
DISONS n'y avoir lieu à application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile ;
CONDAMNONS la SCI VENT DIVERS aux dépens de l'instance.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
{
"motivations": [
{
"start": 2292,
"end": 4518
}
],
"moyens": null,
"dispositif": [
{
"start": 4518,
"end": 6096
}
],
"annexes": null,
"expose": [
{
"start": 374,
"end": 2292
}
],
"introduction": [
{
"start": 0,
"end": 374
}
]
} | [] | null | [] | null | Tribunal judiciaire | [
"24/01982"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01982 | Tribunal judiciaire de Lyon | Fait droit à une partie des demandes du ou des demandeurs sans accorder de délais d'exécution au défendeur | null | Référés civils | null | [] | 676b07013b0ca3aeee3135d2 | null | 2024-12-24T19:10:10.341000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 72I | [] | false | null | null | MINUTE N° :
JUGEMENT DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01982 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZYWQ
AFFAIRE : Syndicat des copropriétaires [Adresse 3] situé [Adresse 3], S.A C/ S.A.S. COATALIO
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
JUGEMENT - PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE AU FOND
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
Syndicat des copropriétaires [Adresse 3] situé [Adresse 3],
représenté par son syndic en exercice la société FONCIA [Localité 4], S.A, dont le siège social est sis [Adresse 2]
représenté par Maître Philippe FIALAIRE de la SELARL JUGE FIALAIRE AVOCATS, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A.S. COATALIO,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Philippe FIALAIRE - 359, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
Le syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé à [Adresse 5], a fait assigner selon la procédure accélérée au fond devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 11 octobre 2024 la société Coatalio SAS pour la voir condamner à lui payer la somme de 7420,93 euros au titre des charges de copropriété échues au 12 septembre 2024, avec intérêts au taux légal à compter de la sommation du 4 décembre 2023, la somme de 1681,51 euros au titre des charges à échoir sur l’exercice en cours, la somme de 1258 euros au titre de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965, la somme de 1500 euros à titre de dommages-intérêts outre la somme de 1500 euros au titre des frais irrépétibles.
La société Coatalio est propriétaire des lots n°3 et 15 au sein de cette copropriété, et ne paie plus régulièrement ses charges de copropriété depuis plusieurs années. Le syndicat des copropriétaires lui a adressé des sommations de payer puis une mise en demeure par lettre recommandée avec demande d’avis de réception le 8 juillet 2024 mentionnant qu’à défaut de paiement dans le délai de trente jours les provisions non encore échues deviendraient immédiatement exigibles en application de l’article 19-2 de la loi du 10 juillet 1965. Aucun règlement n’est intervenu.
Régulièrement citée à personne habilitée, la société Coatalio ne comparaît pas.
SUR CE
Le syndicat des copropriétaires produit les procès-verbaux des assemblées générales des 7 juin 2022, 21 mars 2023, 12 septembre 2023 et 2 septembre 2024, d’où il apparaît que les comptes des exercices passés ont été approuvés ainsi que les budgets prévisionnels jusqu’à l’exercice du 1er janvier au 31 décembre 2025, ce dernier pour la somme de 12300 euros. Il produit les relevés généraux de dépenses, les appels de fonds concernant la société Coatalio, la mise en demeure adressée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception le 4 décembre 2023 de payer la somme de 6025,97 euros au titre des arriérés de charges de copropriété, visant l’article 19-2 de la loi du 10 juillet 1965, qui dispose qu’à défaut de paiement dans le délai de trente jours, l’intégralité des provisions votées mais non encore échues deviendraient immédiatement exigibles, la mise en demeure en date du 8 juillet 2024 de payer la somme de 311,10 euros au titre des provisions, la situation de compte au 7420,93 euros. Il convient au vu de ces pièces de condamner la société Coatalio à payer la somme de 7420,93 euros au titre des charges échues et impayées arrêtées au 12 septembre 2024, avec intérêts au taux légal à compter de la sommation du 4 décembre 2023 sur la somme de 6025,97 euros à titre de dommages-intérêts moratoires, outre la somme de 1681,51 euros au titre des charges à échoir au 1er octobre 2024 et deux appels de travaux. Les sommes demandées au titre de l’assignation sont prises en compte et non pas leur actualisation lors de l’audience, faute de comparution du défendeur qui n’en a pas eu connaissance.
La société Coatalio est condamnée à payer la somme de 800 euros en application de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965 au titre des frais exposés pour le recouvrement de la créance.
Elle est condamnée à payer la somme de 300 euros à titre de dommages-intérêts compte tenu des difficultés pour les autres copropriétaires de faire face à ses défauts de paiement depuis plusieurs années.
La société Coatalio, qui succombe à l’instance, doit en supporter les dépens.
Elle est condamnée à payer la somme de 800 euros en application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en premier ressort,
CONDAMNE la société Coatalio à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé à [Adresse 5], la somme de 7420,93 (sept mille quatre cent vingt euros quatre-vingt-treize cents) euros au titre des charges de copropriété impayées au 12 septembre 2024, avec intérêts au taux légal à compter du 4 septembre 2023 sur la somme de 6025,97 euros.
CONDAMNE la société Coatalio à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé à [Adresse 5], la somme de 1681,51 (mille six cent quatre-vingt-un euros cinquante-et-un cents) euros au titre des charges à échoir au 1er octobre 2024 devenues exigibles.
CONDAMNE la société Coatalio à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé à [Adresse 5], la somme de 800 (huit cents) euros au titre des frais de l’article 10-1 de la loi du 10 juillet 1965.
CONDAMNE la société Coatalio à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé à [Adresse 5], la somme de 300 (trois cents) euros à titre de dommages-intérêts.
CONDAMNE la société Coatalio aux dépens.
CONDAMNE la société Coatalio à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé à [Adresse 5], la somme de 800 (huit cents) euros en application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente décision.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
{
"motivations": [
{
"start": 2011,
"end": 3447
}
],
"moyens": null,
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{
"start": 3447,
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}
],
"annexes": null,
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{
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}
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{
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"end": 351
}
]
} | [] | null | [] | null | Tribunal judiciaire | [
"24/01874"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01874 | Tribunal judiciaire de Lyon | Expulsion "ferme" ordonnée en référé (sans suspension des effets de la clause résolutoire) | null | Référés civils | null | [] | 676b06ff3b0ca3aeee31358a | null | 2024-12-24T19:10:07.835000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 30B | [] | false | null | null | MINUTE N° :
ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01874 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZYWN
AFFAIRE : Syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé [Adresse 2] C/ S.A.S. MAMO
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
Syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé [Adresse 2],
représenté par son syndic en exercice, la société ADMINISTRATION D’IMMEUBLES P. ROSIER A. MODICA,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
représenté par Maître Caroline PARDI-MEDAIL de la SELARL RAMBAUD-BILLON-PARDI AVOCATS, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A.S. MAMO,
dont le siège social est sis [Adresse 2]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Caroline PARDI-MEDAIL - 742, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
Le syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé à [Adresse 2], a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 9 octobre 2024 la société Mamo SAS pour voir constater la résiliation du bail commercial qu’il lui a consenti le 1er juillet 2013 sur les locaux situés à [Adresse 2], pour un loyer annuel de 4440 euros HT et HC payable par mois d’avance, pour défaut de respect des causes du commandement délivré le 27 juin 2024 d’avoir à exploiter effectivement le fonds de commerce de boulangerie, visant la clause résolutoire du bail, voir autoriser son expulsion, la voir condamner à lui payer la somme provisionnelle de 1396,11 euros au titre des loyers et des charges échus au 9 septembre 2024, une indemnité d’occupation d’un montant équivalent au montant des loyers et des charges jusqu’à la libération effective des lieux outre la somme de 1500 euros au titre des frais irrépétibles.
Régulièrement citée suivant les modalités de l’article 659 du Code de procédure civile, la société Mamo ne comparaît pas.
SUR CE
Le demandeur produit la succession des baux commerciaux, le procès-verbal de constat du commissaire de justice Maître [I] [G] en date du 14 mai 2024 qui décrit la devanture du commerce, dont la porte d’accès est fermée par des plaques, le vitrage endommagé, des brisures visibles, le commerce fermé, la signification de ce procès-verbal par commissaire de justice Maître [K] [J] le 27 juin 2024 à la société Mamo portant commandement d’exploiter le fonds de commerce rappelant qu’à défaut de respect du commandement dans le délai d’un mois, le bail serait résilié, un nouveau procès-verbal de constat du défaut d’exploitation des locaux en date du 30 juillet 2024, l’ensemble des vitrines condamnées par des plaques en bois. Il convient au vu de ces pièces de constater la résiliation du bail pour défaut de respect des causes du commandement dans le délai d’un mois, d’ordonner l’expulsion du preneur, et de le condamner à payer la somme provisionnelle de 1396,11 euros due au titre des loyers et des charges arrêtées au mois de septembre 2024, outre une indemnité d’occupation d’un montant équivalent à celui des loyers et des charges du mois d’octobre jusqu’à la libération effective des locaux et la restitution des clés.
Le défendeur, qui succombe à l’instance, doit en supporter les dépens.
Il est condamné à payer la somme de 800 euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en premier ressort,
CONSTATONS la résiliation du bail à la date du 28 juillet 2024.
CONDAMNONS la société Mamo à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé à [Adresse 2], la somme provisionnelle de 1396,11 (mille trois cent quatre-vingt-seize euros onze cents) euros au titre des loyers et des charges arrêtés au mois de septembre 2024.
CONDAMNONS la société Mamo et tout occupant de son chef à quitter les lieux, si besoin est par expulsion, avec le concours si nécessaire de la force publique et d’un serrurier.
CONDAMNONS la société Mamo à payer une indemnité d’occupation provisionnelle d’un montant équivalent à celui des loyers hors taxes et des charges du mois d’octobre 2024 jusqu’au départ effectif des lieux et à la restitution des clés.
CONDAMNONS la société Mamo aux dépens.
CONDAMNONS la société Mamo à payer au syndicat des copropriétaires de l’immeuble situé à [Adresse 2] la somme de 800 (huit cents) euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
{
"motivations": [
{
"start": 4856,
"end": 13720
}
],
"moyens": null,
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"start": 13720,
"end": 14383
}
],
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"end": 4856
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],
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{
"start": 0,
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"24/00292"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/00292 | Tribunal judiciaire d'Amiens | Déboute le ou les demandeurs de l'ensemble de leurs demandes | null | CTX PROTECTION SOCIALE | null | [] | 6769cf419786ffe39c0ad1a1 | null | 2024-12-23T21:00:01.875000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-23 | 88D | [] | false | null | null | DU VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE
__________________
POLE SOCIAL
__________________
[V] [K]
C/
CARSAT HAUTS-DE-FRANCE
__________________
N° RG 24/00292
N° Portalis DB26-W-B7I-IAPH
EVD/OC
Minute n°
Grosse le
à :
à :
Expédition le :
à :
à :
Expert
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
TRIBUNAL JUDICIAIRE
D’AMIENS
POLE SOCIAL
_
J U G E M E N T
COMPOSITION DU TRIBUNAL
M. Emeric VELLIET DHOTEL, vice-président au tribunal judiciaire d’Amiens chargé du pôle social,
Mme Véronique OUTREBON, assesseur représentant les travailleurs salariés
Mme Brigitte DENAMPS CAZIER, assesseur représentant les travailleurs non salariés
et assistés de M. Olivier CHEVALIER, greffier lors du prononcé par mise à disposition au greffe.
DÉBATS
L’affaire a été examinée à l’audience publique du 25 novembre 2024 du pôle social du tribunal judiciaire d’Amiens, tenue par M. Emeric VELLIET DHOTEL, président de la formation de jugement, Mme Véronique OUTREBON et Mme Brigitte DENAMPS CAZIER, assesseurs, assistés de M. Olivier CHEVALIER, greffier.
ENTRE :
PARTIE DEMANDERESSE :
Madame [V] [K]
4 allée du Beausoleil
Appartement 2163
80090 AMIENS
Comparante et assistée de Maître Jean-Charles HOMEHR de l’AARPI AMIRAL AVOCATS, avocats au barreau d’AMIENS
ET :
PARTIE DEFENDERESSE :
CARSAT HAUTS-DE-FRANCE
11 allée Vauban
59662 VILLENEUVE D’ASCQ CEDEX
Représentée par Mme [E] [J], munie d’un pouvoir en date du 25/11/2024
A l’issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré et le président a avisé les parties que le jugement serait prononcé le 23 Décembre 2024 par mise à disposition au greffe de la juridiction.
Jugement contradictoire et en premier ressort
*****
EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE
Madame [P] [O], bénéficiaire de l’allocation supplémentaire de vieillesse versée par la caisse d’assurance retraite et de santé au travail (Carsat) des Hauts-de-France sur la période du 1er février 1998 au 29 février 2020 pour un montant total de 39.302,01 euros, est décédée le 12 février 2020, laissant pour lui succéder ses deux filles [V] et [W] [K].
Le 7 octobre 2020, la caisse a formé opposition entre les mains du notaire chargé du règlement de la succession, l’informant de sa volonté de procéder au recouvrement de tout ou partie de l’allocation susvisée sur l’actif net successoral excédant le seuil de 39.000 euros, et lui demandant une copie de la déclaration de succession ainsi que le montant précis de l’actif net successoral.
La Carsat Hauts-de-France a, quant à elle, retenu un actif net successoral de 77.179,92 euros après intégration de la somme de 3.770,57 euros au titre du forfait mobilier de 5% (article 764 du code général des impôts) et d’une somme de 1.500 euros au titre des frais funéraires (article 775 du code général des impôts).
Le 22 décembre 2023, la Carsat Hauts-de-France a informé [V] [K] de la récupération de la somme de 38.179,92 euros sur la succession de feue [P] [O], dont à déduire 775,04 euros déjà récupérés, et lui a demandé de procéder au règlement de la somme de 18.702,44 euros représentant sa quote-part de la dette.
En l’absence de règlement, la caisse a mise en demeure [V] [K], par lettre recommandée avec accusé de réception du 15 mars 2024, de régler la somme susvisée.
Saisi du recours administratif préalable formé le 13 mai 2024 par [V] [K], le pôle créances de la caisse a rejeté la contestation suivant lettre du 23 mai 2024.
Procédure :
Suivant requête déposée au greffe le 23 juillet 2024, [V] [K] a saisi le pôle social du tribunal judiciaire d’Amiens d’une demande tendant à l’annulation de la mise en demeure ; à voir juger que la créance de la Carsat Hauts-de-France est inexistante ; et à l’allocation d’une somme de 1.500 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
L’affaire a été évoquée à l’audience du 25 novembre 2024 à l’issue de le président a indiqué qu’elle était mise en délibéré et que la décision serait rendue le 23 décembre 2024 par mise à disposition publique au greffe de la juridiction, en application des dispositions des articles 450 alinéa 2 et 451 alinéa 2 du code de procédure civile.
PRÉTENTIONS ET MOYENS DES PARTIES
[V] [K], assistée de son conseil, se rapporte à sa requête introductive d’instance et maintient l’ensemble de ses prétentions.
La Carsat Hauts-de-France, régulièrement représentée, se rapporte à ses conclusions transmises par voie électronique le 5 novembre 2024, aux termes desquelles elle demande le rejet de l’intégralité des prétentions de la requérante, et la condamnation de cette dernière au paiement de la somme de 18.702,44 euros.
En application des dispositions de l’article 455 du code de procédure civile, il est fait référence à la requête introductive d’instance et aux conclusions ci-dessus pour l’exposé des moyens respectifs des parties.
MOTIVATION
1. Sur la demande principale :
Il résulte de l’article L.815-1 du code de la sécurité sociale que les personnes d'un certain âge dont les revenus sont modestes peuvent bénéficier, sous réserve de remplir une condition de ressources, d'avantages de vieillesse à caractère non contributif, c'est-à-dire sans avoir au préalable versé des cotisations à des régimes de retraite obligatoires. Sont ainsi aidées par la solidarité des personnes qui se trouveraient démunies, faute de telles prestations.
Jusqu’à la réforme de simplification intervenue en 2006, les prestations non contributives étaient caractérisées par un revenu minimal garanti à toute personne âgée d'au moins 65 ans (60 ans en cas d'inaptitude au travail), quelle que soit sa nationalité, et ayant des ressources inférieures à certains seuils. Ce "minimum vieillesse" était constitué de deux dispositifs :
- le premier se composait des avantages de base non contributifs, à savoir l'allocation aux vieux travailleurs salariés (AVTS), l'allocation aux mères de famille, le secours viager, l' allocation spéciale, mais également des avantages contributifs majorés ;
-le second était un complément délivré en cas de besoin sous la forme de l'allocation supplémentaire du Fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui remplaçait depuis la loi du 22 juillet 1993 celle du Fonds national de solidarité (FNS) instituée par la loi du 30 juin 1956.
Les différentes prestations qui constituaient le minimum vieillesse ont été remplacées à effet du 1er janvier 2006 par l'allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA).
En contrepartie du versement de l’allocation supplémentaire (aujourd’hui ASPA), le code de la sécurité sociale a prévu une récupération sur la succession du bénéficiaire, après décès de ce dernier, dans la limite d'un montant fixé par décret.
L’article L.815-13 du code de la sécurité sociale, dans sa version issue de la loi n°2023-1250 du 26 décembre 2023, prévoit à ce titre que les sommes servies au titre de l'allocation sont récupérées après le décès du bénéficiaire dans la limite d'un montant fixé par décret et revalorisé dans les mêmes conditions que celles prévues à l'article L.816-2.
Toutefois, la récupération n'est opérée que sur la fraction de l'actif net qui excède - en France métropolitaine - un seuil dont le montant est fixé à 100.000 euros au 1er septembre 2023 et revalorisé dans les mêmes conditions que celles prévues au même article L.816-2.
[V] [K] se prévaut de ce texte pour soutenir que la Carsat n’est pas fondée à lui réclamer une contribution au remboursement de l’allocation supplémentaire vieillesse, le montant de l’actif successoral étant en effet inférieur à 100.000 euros.
La Carsat Hauts-de- France soutient de son côté :
- que ce texte ne s’applique qu’à l’ASPA, et non à l’allocation supplémentaire versée en applicatif du dispositif préexistant à la réforme de 2006, lequel dispositif a perduré au profit des personnes qui en bénéficiaient déjà. La caisse souligne que l’article 2 de l’ordonnance n°2004-605 du 24 juin 2004 simplifiant le minimum vieillesse prévoit ainsi que les personnes qui, à la date d'entrée en vigueur de la présente ordonnance, sont titulaires de (...) l'allocation supplémentaire mentionnée à l'article L.815-2, dans sa rédaction antérieure à l'entrée en vigueur de la présente ordonnance, continuent à percevoir ces prestations selon les règles applicables avant cette entrée en vigueur, sous réserve de l'application des articles L.815-11, L.815-12 et R.111-2 du code de la sécurité sociale. Elle considère donc que trouvent à s’appliquer à l’espèce les articles L.815-12 ancien, D.815-1 ancien et D.815-2 ancien du code de la sécurité sociale, aux termes desquels le montant à partir duquel le recouvrement sur la succession de l’allocataire des arrérages servis à ce dernier au titre de l’allocation supplémentaire du fonds national de solidarité s’opère sur la partie de l’actif net successoral excédant 39.000 euros (en France métropolitaine) ;
- et que, si l’article 18 de la loi n°2023-270 du 14 avril 2023 ainsi que les articles 2 et 5 du décret n°2023-754 du 10 août 2023 ont relevé le seuil de recouvrement sur la succession en le portant à 100.000 euros, qu’il s’agisse de l’ASPA ou de l’allocation supplémentaire du fonds national de solidarité, cette modification ne s’applique toutefois qu’aux décès survenus à partir du 1er septembre 2023.
Les parties s’accordent donc sur le principe d’une possible récupération, par la caisse, sur la succession d’un allocataire, de tout ou partie des sommes versées. Elles s’opposent en revanche sur le montant du seuil d’actif net successoral à partir duquel la récupération peut s’effectuer : 39.000 euros pour la Carsat Hauts-de-France et 100.000 euros pour [V] [K].
Sur ce point, il est nécessaire de se placer à la date du décès de l’allocataire - en l’occurrence le 12 février 2020 - pour déterminer les texte ayant vocation à s’appliquer.
L’article L.815-13 du code de la sécurité sociale, dans sa version en vigueur en date du 2 mars 2017 au 1er septembre 2023, prévoyait en substance que la récupération des sommes servies au titre de l'allocation n'est opérée que sur la fraction de l'actif net qui excède un seuil dont le montant est fixé par décret, en l’occurrence le montant de 39.000 euros en application de l'article D.815-4 du code de la sécurité sociale susmentionné.
Compte tenu de l'application de la loi dans le temps, les versions ultérieures de l'article L.815-13 du code de la sécurité sociale ne s’appliquent pas au présent litige, et pas davantage le décret n°2023-754 du 10 août 2023 abrogeant l’article D.815-4 du code de la sécurité sociale au profit d’un article D.815-6 qui renvoie à l’article L.815-13 modifié, lequel prévoit que la récupération de l’allocation n'est opérée que sur la fraction de l'actif net qui excède un seuil dont le montant est fixé à 100.000 euros au 1er septembre 2023. En conséquence, pour les décès intervenus avant cette date, le seuil de 39.000 euros demeure applicable en application de l'article D.815-4 du code de la sécurité sociale.
Dès lors, et sans qu’il soit besoin d’opérer une distinction entre ASPA et allocation supplémentaire du fonds national de solidarité, puisque cette distinction est sans incidence sur la solution du litige, il convient de considérer que la Carsat Hauts-de-France peut valablement récupérer les sommes servies à feue [P] [O] sur la succession de cette dernière, et plus spécifiquement sur la fraction de l’actif net successoral défini par les règles du droit commun et excédant le seuil de 39.000 euros.
Il résulte à ce titre du projet de déclaration de succession que l’actif net successoral s’élève à la somme de 96.964 euros, incluant notamment le forfait de 5% appliqué aux meubles meublants ainsi que les frais funéraires déductibles de 1.500 euros.
La Carsat Hauts-de-France peut donc valablement récupérer auprès de la succession de feue [P] [O] la somme de 38.179,92 euros dont à déduire celle 775,04 euros déjà récupérée, soit un solde de 37.404,88 euros.
L'article 870 du code civil dispose que les cohéritiers contribuent entre eux au paiement des dettes et charges de la succession, chacun dans la proportion de ce qu'il y prend.
Il en résulte que [V] [K] est redevable de la moitié de la créance de la Carsat Hauts-de-France, soit une somme de 37.404,88 / 2 = 18.702,44 euros au paiement de laquelle il convient de la condamner.
2. Sur les frais du procès et l’exécution provisoire :
L’article 696 du code de procédure civile énonce que la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n'en mette la totalité ou une fraction à la charge d'une autre partie.
Partie perdante au sens où l’entend ce texte, [V] [K] supportera les éventuels dépens de l’instance.
L’article 700 du code de procédure civile, dans ses dispositions applicables à l’espèce, énonce que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Dans tous les cas, le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à ces condamnations. Les parties peuvent produire les justificatifs des sommes qu'elles demandent.
Partie perdante, [V] [K] ne remplit pas les conditions requises pour bénéficier d’une telle indemnité ; il convient dès lors de rejeter sa demande.
Il n’est pas justifié de la nécessité d’assortir la présent jugement de l’exécution provisoire, laquelle n’est sauf exception pas de droit en contentieux de la sécurité sociale et n’est incidemment pas sollicitée. Elle ne sera donc pas ordonnée.
Décision du 23/12/2024 RG 24/00292
PAR CES MOTIFS
Le pôle social du tribunal judiciaire, statuant après débats en audience publique par jugement contradictoire en premier ressort, publiquement mis à disposition au greffe,
Condamne [V] [K] à payer à la caisse d’assurance retraite et de la santé au travail Hauts-de-France la somme de 18.702,44 euros (dix-huit-mille-sept-cent-deux euros et quarante-quatre eurocentimes),
Dit que [V] [K] supportera les éventuels dépens de la présente instance,
Déboute [V] [K] de sa demande au titre de l’article 700 du code de procédure civile,
Dit n’y avoir lieu à exécution provisoire.
Le greffier Le président
Olivier Chevalier Emeric Velliet-Dhotel | false | null | [] | {} |
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"24/10629"
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DE BOBIGNY
ORDONNANCE STATUANT SUR LA POURSUITE D’UNE MESURE D’HOSPITALISATION COMPLÈTE
-
DÉLAI DE 6 MOIS
ADMISSION A LA DEMANDE D’UN TIERS OU EN CAS DE PÉRIL IMMINENT
N° RG 24/10629 - N° Portalis DB3S-W-B7I-2MEZ
MINUTE: 24/2515
Nous, Laure CHASSAGNE, vice-président agissant par délégation en qualité de Juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de BOBIGNY, suivant ordonnance du 31 octobre 2024, assisté de Annette REAL, greffière, avons rendu la décision suivante concernant :
LA PERSONNE EN SOINS PSYCHIATRIQUES :
Madame [O] [X] [Z]
née le 26 Mars 1984 à [Localité 4] - CAMEROUN
Service MJPM
[Adresse 2]
[Localité 6]
Etablissement d’hospitalisation : GHU [Localité 6] PSYCHIATRIE ET NEUROSCIENCES,
Présent (e) assisté (e) de Me Aline DJEUMAIN, avocat commis d’office
CURATELLE
Mme [T] [R] et M. [Y] [M]
Absents
PERSONNE A L’ORIGINE DE LA SAISINE
Monsieur le directeur du GHU [Localité 6] PSYCHIATRIE ET NEUROSCIENCES
Absent
MINISTÈRE PUBLIC
Absent
A fait parvenir ses observations par écrit le 20 décembre 2024.
Le 17 juillet 2023, le directeur du GHU [Localité 6] PSYCHIATRIE ET NEUROSCIENCES a prononcé la décision d’admission en soins psychiatriques de Madame [O] [X] [Z].
Le 27 juillet 2023, le juge des libertés et de la détention a statué sur cette mesure en application de l’article L. 3211-12, L. 3213-5 ou L. 3211-12–1 du Code de la santé publique.
Depuis cette date, Madame [O] [X] [Z] fait l’objet d’une hospitalisation complète au sein de LA MAISON DE SANTE D’[Localité 5].
Madame [O] [X] [Z] a fait l’objet d’un transfert sur le GHU [Localité 6] PSYCHIATRIE & NEUROSCIENCES en date du 11 avril 2024.
Le 19 Décembre 2024, le directeur de l’établissement a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète de Madame [O] [X] [Z].
Un avis du collège a été rendu en date du 9 juillet 2024.
Le ministère public a fait connaître son avis par conclusions écrites du 20 décembre 2024.
A l’audience du 23 Décembre 2024, Me Aline DJEUMAIN, conseil de Madame [O] [X] [Z], a été entendu en ses observations.
L’affaire a été mise en délibéré à ce jour.
MOTIFS
Sur la poursuite de la mesure de soins psychiatriques
Aux termes de l’article L. 3212-1 du code de la santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l’objet de soins psychiatriques sur la décision du directeur d’un établissement mentionné à l’article L. 3222-1 du même code que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :
1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement ;
2° Son état mental impose des soins immédiats assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous la forme mentionnée au 2° de l’article L. 3211-2-1.
L’article L. 3211-12-1 du même code dispose que l’hospitalisation complète d’un patient ne peut se poursuivre sans que le juge des libertés et de la détention, préalablement saisi par le directeur de l’établissement, n’ait statué sur cette mesure avant l’expiration d’un délai de six mois suivant soit toute décision judiciaire prononçant l’hospitalisation en application de l’article 706-135 du code de procédure pénale, soit toute décision prise par le juge des libertés et de la détention en application de l’article L. 3211-12 du présent code, de l’article L. 3213-5 ou du présent article, lorsque le patient a été maintenu en hospitalisation complète de manière continue depuis cette décision. Toute décision du juge des libertés et de la détention prise avant l’expiration de ce délai sur le fondement de l’un des mêmes articles 706-135, L. 3211-12 ou L. 3213-5 ou du présent article fait courir à nouveau ce délai.
L'hospitalisation complète de Madame [O] [X] [Z] se poursuit depuis le 17 juillet 2023 et cette mesure est régulièrement confirmée par le juge des libertés et de la détention, la dernière ordonnance étant rendue le 15 juillet 2024.
Il résulte des pièces du dossier, et notamment des certificats médicaux mensuels des 13 décembre 2024, 15 novembre 2024, 18 octobre 2024, 20 septembre 2024 et 23 août 2024, des décisions produites au dossier, ainsi que de l'avis motivé du 20 décembre 2024, que Madame [O] [X] [Z] a été transférée le 8 décembre 2022 du service orthopédie au secteur 75G27 où elle était hospitalisée depuis le 23 juillet 2022 suite à une défenestration probablement sous tendue par des éléments délirants dans un contexte d'arrêt du traitement, qu'elle est suivie depuis plusieurs années pour un trouble psychiatrique chronique dans le contexte duquel elle a été hospitalisée à plusieurs reprises, qu'elle présente une attitude provocante, mégalomaniaque, persécutée et de toute puissance, qu'il persiste un syndrome de désorganisation a minima sur le plan intellectuel et idéo affectif, qu'il n'y a aucune remise en cause possible de son attitude et son discours malgré "la carte d'apaisement qui est brandie tout au long de l'entretien."
A l’audience, Madame [O] [X] [Z] indique que les médicaments qu’elle prend à 18 heures sont trop lourds, qu’à l’hôpital, cela se passe bien, qu’elle n’a jamais tenté de se suicider, qu’elle veut bien rester ici avec des sorties.
Il s’en suit que Madame [O] [X] [Z] présente des troubles mentaux qui rendent impossible son consentement et que son état mental impose des soins assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète.
En conséquence, il convient d’ordonner la poursuite de la mesure d’hospitalisation complète de Madame [O] [X] [Z].
PAR CES MOTIFS
Le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bobigny, après débats tenus en audience publique dans la salle d’audience aménagée à l’établissement public de santé de [Localité 7], [Adresse 1] - [Localité 3], statuant au tribunal par décision susceptible d’appel,
Ordonne la poursuite de la mesure d’hospitalisation complète de Madame [O] [X] [Z]
Laisse les dépens à la charge de l’Etat.
Dit que cette ordonnance bénéficie de plein droit de l’exécution provisoire,
Fait et jugé à Bobigny, le 23 Décembre 2024
Le Greffier
Annette REAL
Le vice-président
Juge des libertés et de la détention
Laure CHASSAGNE
Ordonnance notifiée au parquet le à
le greffier
Vu et ne s’oppose :
Déclare faire appel : | false | null | [] | {} |
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"24/03035"
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D'ORLÉANS
DÉCISION DU 23 DECEMBRE 2024
Minute N°
N° RG 24/03035 - N° Portalis DBYV-W-B7I-GY3A
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Xavier GIRIEU, Vice-Président au Tribunal judiciaire d'ORLÉANS chargé des contentieux de la protection ;
GREFFIER : Sophie MARAINE
DEMANDERESSE :
Société [22], dont le siège social est sis : [Adresse 2] – (réf dette 81442) - [Localité 6], Représentée par la SCP SOREL, Avocats au Barreau d'Orléans.
DÉFENDERESSES :
LA [11], dont le siège social est sis : SERVICE SURENDETTEMENT – (réf dette 00050460070704) - [Localité 9], Non Comparante, Ni Représentée.
Madame [R] [H], née le 12 Janvier 1974 à [Localité 18] (GUADELOUPE), demeurant : CCAS DE [Localité 14] - [Adresse 21], Non Comparante, Ni Représentée.
(Dossier 424004312 S. LECOMTE)
Société DRFIP NOUVELLE AQUITAINE GIRONDE, dont le siège social est sis : [Adresse 4] – (réf dette DEFE 23 2900020160) - [Localité 5], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [13], dont le siège social est sis : Chez [16] - [Adresse 24] - (réf dette 5308559136/v022974331) - [Localité 7], Non Comparante, Ni Représentée.
Société SGC [Localité 20] METROPOLE, dont le siège social est sis : [Adresse 1] – (réf dette cantine + fourrière) - [Localité 20], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [19], dont le siège social est sis : [Adresse 12] (réf dette 15959541) - [Localité 8], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [17], dont le siège social est sis : Service Surendettement – (réf dette 683619R033) - [Localité 3], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [15], dont le siège social est sis : [Adresse 23] – (réf dette 220586582) - [Localité 10], Non Comparante, Ni Représentée.
A l'audience du 8 Novembre 2024, les parties ont comparu comme il est mentionné ci-dessus et l'affaire a été mise en délibéré à ce jour.
Copies délivrées aux parties le :
à :
EXPOSE DU LITIGE
Par déclaration enregistrée le 28 février 2024, Madame [R] [H], née le 12 janvier 1974 à [Localité 18] (97), a saisi la Commission de surendettement des particuliers du Loiret d’une demande tendant au traitement de sa situation de surendettement.
Dans sa séance du 28 mars 2024, la Commission de surendettement des particuliers a, après avoir constaté sa situation de surendettement, déclaré son dossier recevable.
Puis elle a, le 30 mai 2024, décidé d'imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
Suivant courrier recommandé avec avis de réception, la SA [22] a contesté les mesures imposées. Le créancier fait valoir que la situation de Madame [H] a été analysée comme irrémédiablement compromise sur la base de ressources déclarées pour un total de 518 euros par mois, sans tenir compte du fait qu’elle dispose du statut de fonctionnaire et qu’elle ne perçoit plus son traitement, car elle s’est placée en disponibilité depuis le 1er septembre 2022, ce qui constitue une mesure par nature temporaire. Il estime qu’un moratoire serait suffisant pour lui laisser le temps d’aller au bout de sa disponibilité et de régler ensuite sa dette prioritaire de 1300 euros au fonds de garantie.
Le dossier de Madame [R] [H] a été transmis par la Commission au juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire d'Orléans le 27 juin 2024 et reçu le 4 juillet 2024.
Madame [R] [H] et ses créanciers ont été convoqués par lettre recommandée avec avis de réception du 14 août 2024 pour l'audience du 20 septembre 2024.
A cette audience, la SA [22], représentée par son avocat, a fait état du montant de sa créance et maintenu les termes de sa contestation. Le créancier a précisé que Madame [H] avait réintégré ses fonctions en septembre 2024.
Madame [R] [H] a comparu. Elle a expliqué être logée par le 115 et nourrie par les Restos du Cœur. Elle a indiqué qu’elle devrait toucher 1700 euros au titre de son salaire.
Il a été décidé de procéder au renvoi de l’affaire afin de permettre à Madame [H] d’apporter ses bulletins de salaire au titre des justificatifs.
L’affaire a été appelée à une seconde audience qui s’est tenue le 8 novembre 2024.
A cette audience, la SA [22], représentée par son avocat, a maintenu les termes de sa contestation et a indiqué ne pas avoir reçu les justificatifs de Madame [H] depuis la précédente audience. Elle a rappelé le montant de sa créance de 22 967,88 euros.
Madame [R] [H] n’a pas comparu à cette seconde audience.
La question de la recevabilité de la contestation principale a été mise d’office dans les débats par le juge.
Aucun autre créancier n'a comparu. En revanche, les créanciers suivants ont écrit, ce qui a été abordé à l’audience :
la société [19] a écrit pour réitérer sa proposition, faite à la Commission de surendettement, d’abandonner sa créance et de considérer ensuite que Madame [H] n’est plus débitrice si le jugement valide cette position ;
la SA [17] a fait état de sa créance de 546,89 euros.
La décision a été mise en délibéré à la date du 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes de l’article L 711-1 du Code de la consommation, le bénéfice des mesures de traitement des situations de surendettement est ouvert aux personnes physiques de bonne foi. La situation de surendettement est caractérisée par l'impossibilité manifeste de faire face à l'ensemble de ses dettes non professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir. Le seul fait d'être propriétaire de sa résidence principale dont la valeur estimée à la date du dépôt du dossier de surendettement est égale ou supérieure au montant de l'ensemble des dettes non-professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir ne fait pas obstacle à la caractérisation de la situation de surendettement.
L'impossibilité de faire face à un engagement de cautionner ou d'acquitter solidairement la dette d'un entrepreneur individuel ou d'une société caractérise également une situation de surendettement.
En application de l’article L 741-1, si l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement fait apparaître que le débiteur se trouve dans la situation irrémédiablement compromise définie au 2e alinéa de l’article 724-1 et ne possède que des biens mentionnés au 1re du même article L 724-1, la commission impose un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
L’article L 724-1 prévoit que lorsqu’il ressort de l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement que les ressources ou l’actif réalisable du débiteur le permettent, la commission prescrit des mesures de traitement dans les conditions prévues aux articles L 732-1, L 733-1, L 733-4 et L 733-7.
Lorsque le débiteur se trouve dans une situation irrémédiablement compromise caractérisée par l’impossibilité manifeste de mettre en œuvre des mesures de traitement mentionnées au 1er alinéa, la commission peut, dans les conditions du présent livre :
- soit imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire si elle constate que le débiteur ne possède que des biens meublants nécessaires à la vie courante et des biens non professionnels indispensables à l’exercice de son activité professionnelle, ou que l’actif n’est constitué que de biens dépourvus de valeur marchande ou dont les frais de vente seraient manifestement disproportionnés au regard de leur valeur vénale ;
- soit saisir, si elle constate que le débiteur n’est pas dans la situation mentionnée au 1°, avec l’accord du débiteur, le juge des contentieux de la protection aux fins d’ouverture d’une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire ;
L’article L 741-4 prévoit qu’une partie peut contester devant le juge des contentieux de la protection, dans un délai fixé par décret (30 jours), le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire recommandé par la commission.
Enfin, l’article L 741-6 prévoit que s'il constate que le débiteur se trouve dans la situation mentionnée au 1° de l'article L 724-1, le juge prononce un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire qui emporte les mêmes effets que ceux mentionnés à l'article L 741-2.
Les créances dont les titulaires n'auraient pas formé tierce opposition dans un délai fixé par décret sont éteintes. Cependant, dans ce cas, les dettes sont arrêtées à la date du jugement prononçant le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
S'il constate que le débiteur se trouve dans la situation visée au 2° de l'article L. 724-1, le juge ouvre, avec l'accord du débiteur, une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire.
S'il constate que la situation du débiteur n'est pas irrémédiablement compromise, il renvoie le dossier à la commission.
1. Sur la recevabilité du recours :
La notification des mesures à la SA [22] a été réalisée le 5 juin 2024.
Le créancier a ensuite envoyé un courrier recommandé avec avis de réception pour contester la décision le 21 juin 2024, soit moins de 30 jours après la notification.
En conséquence, la contestation est recevable en la forme.
2. Sur le bien fondé de la mesure de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire :
En l’espèce, aucun élément ne justifie que la présomption de bonne foi dont bénéficie Madame [R] [H] soit remise en cause.
Madame [R] [H] est divorcée. Elle a deux enfants à charge. Elle travaille dans la fonction publique, cependant son salaire actuel n’est pas connu Elle percevait, lors de l’examen de sa situation par la Commission de surendettement, des prestations familiales et une pension alimentaire.
Madame [R] [H] ne paie pas d'impôt sur ses revenus. Hébergée, selon ses déclarations faites lors de l’audience du 20 septembre 2024, seul le forfait de base qui regroupe l'ensemble des dépenses courantes en matière alimentaire, d'habillement, d'hygiène, mais également certains frais de santé, de transports et dépenses quotidiennes pourra être prise compte,ainsi que la présence de deux enfants à charge, outre le coût des assurances/mutuelle comme a pu le faire la Commission de surendettement.
RESSOURCES :
pension alimentaire: 291,52 euros ;
prestations familiales : 226,41 euros ;
=> TOTAL : 517,93 euros.
CHARGES :
forfait de base : 1063 euros ;
assurances/mutuelle : 41 euros ;
=> TOTAL : 1104 euros.
Dans ces conditions, Madame [R] [H] n’a aucune capacité de remboursement.
Avec deux enfants à charge, la quotité saisissable de ses ressources telle qu'elle résulte des articles L. 3252-2 et L. 3252-3 du Code du travail est nulle.
La question qui se pose est donc de savoir si sa situation est irrémédiablement compromise.
Il doit être constaté tout d’abord qu’il ne s’agit pas du premier dossier de surendettement de Madame [R] [H] pour l’endettement qui est examiné, puisque la Commission retient dans sa décision qu’elle a déjà bénéficié de précédentes mesures pendant 34 mois.
Toutefois, Madame [H] n’a jamais fait l’objet d’une suspension de l’exigibilité des créances, puisque les mesures précédentes avaient consisté en un plan de désendettement. Un moratoire demeure donc possible dans l’hypothèse où, après nouvel examen de sa situation, aucune capacité de remboursement ne serait constatée.
Ensuite, il peut être relevé que Madame [R] [H] a un emploi et a réintégré ses fonctions en septembre 2024, après une disponibilité.
Madame [R] [H] explique, dans le courrier d’accompagnement de son dossier de surendettement, que sa disponibilité prise en septembre 2022 a eu pour objet de lui permettre de s’occuper de sa mère malade. Elle précise que sa mère est décédée le 29 juin 2023.
Elle évoque dans son courrier la perte de son logement, point sur lequel, lors de la première audience, elle a pu indiquer qu’elle était encore dans une situation d’hébergement précaire.
L’ensemble de ces éléments révèle que la situation de Madame [H] a évolué récemment et peut encore évoluer sous l’angle de ses charges.
Enfin, en ne comparaissant pas à la seconde audience, Madame [H] ne permet pas d’actualiser sa situation et de connaître notamment le montant exact de ses ressources actuelles.
Au regard de ces éléments, il ne peut pas être conclu que sa situation est irrémédiablement compromise.
Il y aura donc lieu d'infirmer la décision prise par la Commission en ce sens.
Il conviendra également d’actualiser la créance du bailleur à la somme de 22 767,88 euros, selon le relevé de compte fourni.
L’abandon de sa créance par la société [19] ne peut quant à lui, au vu de la présente décision, qu’être laissé à l’appréciation du créancier lui-même, ce qui serait alors pris en compte par la Commission de surendettement ou le juge dans le montant total du passif.
Les dépens seront laissés à la charge de l'Etat.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en dernier ressort ;
DÉCLARE recevable le recours formé par la SA [22] à l’encontre des mesures imposées par la Commission de surendettement des particuliers du Loiret dans sa décision du 30 mai 2024 au profit de Madame [R] [H], née le 12 janvier 1974 à [Localité 18] (97), et consistant en un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire ;
DIT que la situation de Madame [R] [H] n’est pas irrémédiablement compromise ;
INFIRME en conséquence la décision de la commission de surendettement et renvoie son dossier à la commission ;
FIXE, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance de la SA [22] à l’égard de Madame [R] [H] à la somme de 22 767,88 euros ;
DIT qu’à la diligence du Greffe la présente décision sera notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception à Madame [R] [H] et à ses créanciers et communiquée à la Commission avec la restitution du dossier ;
REJETTE toutes autres demandes ;
LAISSE les dépens à la charge de l’Etat.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au Greffe.
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"24/03301"
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D'ORLÉANS
DÉCISION DU 23 DECEMBRE 2024
Minute N°
N° RG 24/03301 - N° Portalis DBYV-W-B7I-GZO7
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Xavier GIRIEU, Vice-Président au Tribunal judiciaire d'ORLÉANS chargé des contentieux de la protection ;
GREFFIER : Sophie MARAINE
DEMANDERESSE :
Société HAUTS DE BIEVRE HABITAT, dont le siège social est sis : [Adresse 12] – (réf dette 171858/003202106303 [N] [R]) - [Localité 17], Représentée par Me Charlotte TOURNIER, Avocat au Barreau d'Orléans, Substituant la SELARL JEANINE HALIMI, Avocats au Barreau des Hauts de Seine.
DÉFENDEURS :
Madame [N], [K] [R], née le 11 Mars 1988 à [Localité 29] (GUADELOUPE), demeurant : [Adresse 1], Comparante en personne.
(Dossier 124006060 [J] [Z])
SIP [Localité 30], dont le siège social est sis : [Adresse 3] (réf dette 300093600390141 TH18/19/20 [R]) - [Localité 30], Non Comparant, Ni Représenté.
Société DIR SPECIALISEE ASSISTANCE PUB. - HOP, dont le siège social est sis : [Adresse 19] – (réf dette 0010150287 [R]) - [Localité 11], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [16], dont le siège social est sis : [Adresse 33] – (réf dette 0016739276 [R]) - [Localité 15], Non Comparante, Ni Représentée.
SIP [Localité 28], dont le siège social est sis : [Adresse 4] – (réf dette th 22 [R]) - [Localité 28], Non Comparant, Ni Représenté.
Société [27], dont le siège social est sis : [Adresse 31] – (réf dette 6949170L033 [R]) - [Localité 6], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [Localité 17] HABITAT, dont le siège social est sis : [Adresse 12] – (réf dette loc 1718580) - [Localité 17], Non Comparante, Ni Représentée.
Société LOGEMLOIRET, dont le siège social est sis : [Adresse 2] – (réf dette 068747/71 [R]) - [Localité 28], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [23], dont le siège social est sis : [Adresse 13] – (réf dette 10874) - [Localité 14], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [21], dont le siège social est sis : Chez [32] - [Adresse 22] – (réf dette 799323477311) - [Localité 9], Non Comparante, Ni Représentée.
Société SCG [Localité 24], dont le siège social est sis : [Adresse 7] (réf dette cantine) - [Localité 17], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [18], dont le siège social est sis : [Adresse 25] – (réf dette 623619000) - [Localité 10], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [20], domiciliée chez [26], dont le siège social est sis : [Adresse 5] – (réf dette 610833858/N000486998/N00027908 [R]) - [Localité 8], Non Comparante, Ni Représentée.
A l'audience du 8 Novembre 2024, les parties ont comparu comme il est mentionné ci-dessus et l'affaire a été mise en délibéré à ce jour.
Copies délivrées aux parties le :
à :
* * * * * *
EXPOSE DU LITIGE
Par déclaration enregistrée le 8 février 2024, Madame [N] [R], née le 11 mars 1988 à [Localité 29], a saisi la Commission de surendettement des particuliers du Loiret d’une demande tendant au traitement de sa situation de surendettement.
Dans sa séance du 28 mars 2024, la Commission de surendettement des particuliers a, après avoir constaté sa situation de surendettement, déclaré son dossier recevable.
Puis elle a, le 20 juin 2024, décidé d'imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire. La Commission indique dans sa décision que Madame [N] [R] a bénéficié de précédentes mesures pendant 82 mois.
Suivant courrier recommandé avec avis de réception, la société HAUTS-DE-BIEVRE HABITAT a contesté les mesures imposées. Le créancier fait valoir que le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire a un caractère dérogatoire et subsidiaire et que Madame [R] pourrait bénéficier d’un réaménagement de ses dettes sur 84 mois, sa propre créance étant alors remboursée en priorité en tant que bailleur.
Il ajoute que Madame [N] [R] n’a que 36 ans et est en âge de retrouver une situation professionnelle plus avantageuse et plus stable.
Il estime ensuite que toutes les ressources de la débitrice n’ont pas été comptabilisées, alors qu’elle pourrait bénéficier d’un droit à la prestation de jeunes enfants et à la réduction du loyer de solidarité au vu de sa situation familiale.
Ensuite, il fait remarquer que ses charges ont été calculées pour tous les forfaits avec le montant maximum du barème inscrit au règlement intérieur de la Commission de surendettement du Loiret, un forfait chauffage de 116 euros à 120 euros étant appliqué alors qu’elle règle 207 euros par mois.
Enfin, il indique que Madame [R] avait pris l’engagement de régler 150 euros par mois pour sa dette locative en avril 2022, ce qui prouve qu’elle a une capacité de remboursement.
Le dossier de Madame [N] [R] a été transmis par la Commission au juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire d'Orléans le 16 juillet 2024 et reçu le 23 juillet 2024.
Madame [N] [R] et ses créanciers ont été convoqués par lettre recommandée avec avis de réception du 21 août 2024 pour l'audience du 4 octobre 2024.
A cette audience, il a été décidé de renvoyer l’affaire d’office, au regard du courriel de demande de renvoi reçu du contestant la veille.
A la seconde audience, qui s’est tenue le 8 novembre 2024, la société HAUTS-DE-BIEVRE HABITAT, représentée par son avocat, substitué, a maintenu sa contestation et en a repris les termes. Le créancier a estimé que la situation de Madame [R] n’était pas irrémédiablement compromise et a remis ses justificatifs à l’appui de sa contestation.
Madame [N] [R] a comparu. Elle a actualisé sa situation familiale ainsi que ses ressources et ses charges et a remis ses justificatifs.
La question de la recevabilité de la contestation principale a été mise d’office dans les débats.
Il a été accordé à la demanderesse de pouvoir formuler des observations par note en délibéré jusqu’au 22 novembre 2024 et à la défenderesse de pouvoir y répondre jusqu’au 29 novembre 2024, par courriels avec l’accord des parties : aucune note en délibéré n’a cependant été transmise.
Aucun autre créancier n'a comparu. En revanche, les créanciers suivants ont écrit, ce qui a été abordé à l’audience :
le service des impôts des particuliers de [Localité 30] a indiqué que sa créance était de 750,34 euros ;
le service des impôts des particuliers de [Localité 28] a fait état d’une créance soldée ;
la SASU [18] a déclaré avoir abandonné sa créance ;
la société LOGEMLOIRET a mentionné que sa créance était soldée.
La décision a été mise en délibéré à la date du 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes de l’article L 711-1 du Code de la consommation, le bénéfice des mesures de traitement des situations de surendettement est ouvert aux personnes physiques de bonne foi. La situation de surendettement est caractérisée par l'impossibilité manifeste de faire face à l'ensemble de ses dettes non professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir. Le seul fait d'être propriétaire de sa résidence principale dont la valeur estimée à la date du dépôt du dossier de surendettement est égale ou supérieure au montant de l'ensemble des dettes non-professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir ne fait pas obstacle à la caractérisation de la situation de surendettement.
L'impossibilité de faire face à un engagement de cautionner ou d'acquitter solidairement la dette d'un entrepreneur individuel ou d'une société caractérise également une situation de surendettement.
En application de l’article L 741-1, si l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement fait apparaître que le débiteur se trouve dans la situation irrémédiablement compromise définie au 2e alinéa de l’article 724-1 et ne possède que des biens mentionnés au 1re du même article L 724-1, la commission impose un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
L’article L 724-1 prévoit que lorsqu’il ressort de l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement que les ressources ou l’actif réalisable du débiteur le permettent, la commission prescrit des mesures de traitement dans les conditions prévues aux articles L 732-1, L 733-1, L 733-4 et L 733-7.
Lorsque le débiteur se trouve dans une situation irrémédiablement compromise caractérisée par l’impossibilité manifeste de mettre en œuvre des mesures de traitement mentionnées au 1er alinéa, la commission peut, dans les conditions du présent livre :
- soit imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire si elle constate que le débiteur ne possède que des biens meublants nécessaires à la vie courante et des biens non professionnels indispensables à l’exercice de son activité professionnelle, ou que l’actif n’est constitué que de biens dépourvus de valeur marchande ou dont les frais de vente seraient manifestement disproportionnés au regard de leur valeur vénale ;
- soit saisir, si elle constate que le débiteur n’est pas dans la situation mentionnée au 1°, avec l’accord du débiteur, le juge des contentieux de la protection aux fins d’ouverture d’une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire ;
L’article L 741-4 prévoit qu’une partie peut contester devant le juge des contentieux de la protection, dans un délai fixé par décret (30 jours), le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire recommandé par la commission.
Enfin, l’article L 741-6 prévoit que s'il constate que le débiteur se trouve dans la situation mentionnée au 1° de l'article L 724-1, le juge prononce un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire qui emporte les mêmes effets que ceux mentionnés à l'article L 741-2.
Les créances dont les titulaires n'auraient pas formé tierce opposition dans un délai fixé par décret sont éteintes. Cependant, dans ce cas, les dettes sont arrêtées à la date du jugement prononçant le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
S'il constate que le débiteur se trouve dans la situation visée au 2° de l'article L. 724-1, le juge ouvre, avec l'accord du débiteur, une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire.
S'il constate que la situation du débiteur n'est pas irrémédiablement compromise, il renvoie le dossier à la commission.
1. Sur la recevabilité du recours :
La notification des mesures à la société HAUTS-DE-BIEVRE HABITAT a été réalisée le 27 juin 2024.
Le créancier a ensuite envoyé un courrier recommandé avec avis de réception pour contester la décision le 10 juillet 2024, soit moins de 30 jours après la notification.
En conséquence, la contestation est recevable en la forme.
2. Sur le bien fondé de la mesure de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire :
En l’espèce, aucun élément ne justifie que la présomption de bonne foi dont bénéficie Madame [N] [R] soit remise en cause.
Madame [N] [R] est séparée et a deux enfants à charge. Sans emploi, elle perçoit l’allocation d’aide au retour à l’emploi. Elle est bénéficiaire de l’aide au logement et perçoit des allocations familiales.
L’allocation pour l’éducation de l’enfant handicapé qu’elle reçoit ne sera pas comptabilisée dans ses ressources, conformément au régime très spécifique de cette aide, qui concerne spécifiquement un de ses enfants.
Madame [N] [R] ne paie pas d'impôt sur ses revenus. Le montant de son loyer sera actualisé. Les trois forfaits retenus ci-dessous ont vocation à prendre en compte tous les postes de dépenses que Madame [N] [R] peut rencontrer dans la vie quotidienne, avec deux enfants à charge. Le forfait de base regroupe ainsi l'ensemble des dépenses courantes en matière alimentaire, d'habillement, d'hygiène, mais également certains frais de santé, de transports et dépenses quotidiennes. Les dépenses courantes inhérentes à l'habitation, telles que l'eau, l'électricité, la téléphonie, l'assurance habitation, sont comprises dans le forfait habitation. Les frais de chauffage sont inclus dans le troisième forfait. Ces forfaits tiennent compte de l'évolution du coût de la vie et ont été actualisés en 2024.
RESSOURCES :
ARE : : 996,64 euros ;
APL : 291,68 euros ;
allocations familiales : 148,52 euros ;
=> TOTAL : 1436,84 euros.
CHARGES :
forfait de base : 1063 euros ;
forfait habitation : 202 euros ;
forfait chauffage : 207 euros ;
loyer : 440,31 euros (hors provisions liées à l’eau et au chauffage et RLS inclus) ;
=> TOTAL : 1912,31 euros.
Dans ces conditions, Madame [N] [R] n’a aucune capacité de remboursement.
Avec deux enfants à charge, la quotité saisissable de ses ressources telle qu'elle résulte des articles L. 3252-2 et L. 3252-3 du Code du travail est de 160,58 euros.
La question qui se pose est celle de savoir si la situation de Madame [N] [R] est irrémédiablement compromise ou non.
En l'espèce, Madame [W] [S] est jeune, en recherche d’emploi, et a indiqué à l’audience qu’elle avait demandé une validation des acquis de l’expérience pour l’obtention du diplôme d’Etat d’auxiliaire puéricultrice. Elle justifie du fait que cette demande a été déclarée recevable en septembre 2024.
Cependant, la date à laquelle elle pourrait éventuellement bénéficier d’un emploi résultant d’une validation des acquis de son expérience n’est par définition pas connue.
Elle verse également aux débats la preuve que le terme de ses allocations journalières au titre de l’allocation d’aide au retour à l’emploi doit prendre fin en tout début d’année 2025.
Elle indique être inscrite dans des agences d’intérim depuis plusieurs semaines, mais précise ne pas avoir de permis de conduire, ce qui est inévitablement un frein pour des missions.
Surtout, la Commission de surendettement a indiqué dans sa décision qu’elle avait déjà bénéficié de mesures pendant une durée de 82 mois : ainsi, aucun moratoire permettant d’attendre un retour à l’emploi dans le contexte indiqué ci-dessus n’est envisageable, alors qu’il ne lui reste que deux mois maximum de mesures pour l’endettement examiné, la durée d’un plan de désendettement et de toutes mesures ne pouvant excéder 84 mois dans sa situation de locataire non propriétaire d’un bien immobilier.
Faute de capacité de remboursement lors du nouvel examen de sa situation à l’audience du 8 novembre 2024, sa situation doit donc être considérée comme irrémédiablement compromise.
Il y aura lieu en conséquence de confirmer la décision prise par la Commission en ce sens.
Il y aura lieu cependant d’actualiser les créances du service des impôts des particuliers de [Localité 28] et de la société LOGEMLOIRET, qui ont mentionné avant l’audience que leurs créances étaient soldées.
Les dépens seront laissés à la charge de l'Etat.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en premier ressort ;
DÉCLARE recevable le recours formé par la société HAUTS-DE-BIEVRE HABITAT à l’encontre des mesures imposées prises le 20 juin 2024 au profit de Madame [N] [R], née le 11 mars 1988 à [Localité 29], et consistant en un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire ;
DIT que la situation de Madame [N] [R] est irrémédiablement compromise ;
PRONONCE au profit de Madame [N] [R] un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire ;
RAPPELLE que le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire entraîne l'effacement de toutes les dettes non professionnelles et professionnelles du débiteur arrêtées à la date de la décision de la Commission (conformément aux articles L741-6 et L741-2 du Code de la consommation), y compris celle résultant de l'engagement que le débiteur a donné de cautionner ou d'acquitter solidairement la dette d'un entrepreneur individuel ou d'une société, à l'exception :
-des dettes alimentaires ;
-des réparations pécuniaires allouées aux victimes dans le cadre d'une condamnation pénale ;
-des amendes ;
-des dettes dont le prix a été payé à ses lieu et place par la caution ou le co-obligé, personnes physiques ;
-des dettes ayant pour origine des manœuvres frauduleuses commises au préjudice d'un organisme de protection sociale dans les conditions fixées à l'article L. 711-4 du Code de la Consommation ;
-des dettes issues de prêts sur gage souscrits auprès des caisses de crédit municipal ;
FIXE toutefois, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance du service des impôts des particuliers de [Localité 28] devant être prise en compte pour la présente décision, à l’égard de Madame [N] [R], à la somme de 0 euro ;
FIXE également, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance de la société LOGEMLOIRET devant être prise en compte pour la présente décision, à l’égard de Madame [N] [R], à la somme de 0 euro ;
DIT que le greffe procédera aux mesures de publicité en adressant un avis du présent jugement au Bulletin Officiel des Annonces Civiles et Commerciales, cette publication devant intervenir dans un délai de quinze jours à compter de la date du jugement ;
DIT que les créanciers qui n'ont pas été convoqués à l'audience peuvent former tierce-opposition à l'encontre du jugement dans un délai de deux mois à compter de la publication de cette décision ; qu'à défaut, leurs créances seront éteintes ;
DIT que le présent jugement sera notifié par les soins du greffe par lettre simple à la Banque de France afin de permettre l'inscription au fichier FICP prévue à l'article L. 752-2 du Code de la consommation ;
RAPPELLE qu’en application de l’article R.713-10 du Code de la consommation la présente décision est exécutoire de plein droit à titre provisoire ;
LAISSE à la charge du Trésor Public les frais de publicité ;
DIT qu’à la diligence du Greffe la présente décision sera notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception à Madame [N] [R] et à ses créanciers et communiquée à la Commission avec la restitution du dossier ;
REJETTE toutes autres demandes ;
LAISSE les dépens à la charge de l’Etat.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au Greffe.
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"24/02555"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/02555 | Tribunal judiciaire de Bordeaux | Désigne un expert ou un autre technicien | null | REFERES 2ème Section | null | [] | 6769b3468058366e74f93a1a | null | 2024-12-23T19:00:38.003000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-23 | 70E | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
70E
Minute n° 24/
N° RG 24/02555 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z3M6
6 copies
EXPERTISE
GROSSE délivrée
le 23/12/2024
à la SARL CABINET DUCOURAU AVOCAT
la SELARL RACINE BORDEAUX
Me Delphine TRANQUARD
COPIE délivrée
le 23/12/2024
à
2 copies au service expertise
Rendue le VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE
Après débats à l’audience publique du 16 Décembre 2024,
Par mise à disposition au greffe, les parties ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du code de procédure civile.
Par Sandra HIGELIN, Vice-Présidente au tribunal judiciaire de BORDEAUX, assistée de Céline GABORIAU, Greffier.
RG 24/02555
DEMANDEURS
Madame [G] [R]
née le 27 Septembre 1993 à [Localité 6]
[Adresse 9]
[Localité 6]
Monsieur [E] [L]
né le 13 Juillet 1983 à [Localité 12] (LIBAN)
[Adresse 9]
[Localité 6]
Madame [K], [X] [Y]
née le 06 Mai 1966 à [Localité 13] (87 Haute Vienne)
[Adresse 3]
[Localité 6]
Monsieur [S] [J]
né le 11 Juillet 1964 à [Localité 14] (PORTUGAL)
[Adresse 3]
[Localité 6]
Tous représenté par Maître Jean-Marc DUCOURAU de la SARL CABINET DUCOURAU AVOCAT, avocat au barreau de BORDEAUX
DÉFENDEURS
Madame [D] [U]
[Adresse 2]
[Adresse 2]
[Localité 6]
Monsieur [V] [A]
[Adresse 2]
[Adresse 2]
[Localité 6]
Tous deux représentés par Maître Delphine TRANQUARD, avocat au barreau de BORDEAUX
ET RG 24/02610
DEMANDEURS
Madame [D] [U]
née le 19 décembre 1996 à [Localité 16] (33)
[Adresse 2]
[Localité 6]
Monsieur [V] [A]
né le 23 Octobre 1996 à [Localité 6]
[Adresse 2]
[Localité 6]
Tous représentés par Maître Delphine TRANQUARD, avocat au barreau de BORDEAUX
DÉFENDERESSE
La Société ESTIA
société par actions simplifiées, dont le siège social est :
[Adresse 5]
[Localité 8]
Prise en la personne de son(ses) représentant(s) légal(aux) domicilié(s) en cette qualité au dit siège
Représentée par Maître Emilie PECASTAING de la SELARL RACINE BORDEAUX, avocat au barreau de BORDEAUX
EXPOSÉ DU LITIGE
Madame [R] et Monsieur [L] sont propriétaires de l’immeuble situé [Adresse 9]. Madame [Y] et Monsieur [J] sont propriétaires de l’immeuble situé au numéro 11 de cette même rue.
Suivant acte authentique en date du 7 juin 2024 reçu par Maître [H] [O], Notaire
à [Localité 6] (33), Madame [U] et Monsieur [A] ont acquis un immeuble à
usage d’habitation sis [Adresse 10], cadastré section IC n°[Cadastre 4], lequel est mitoyen et confronte de chaque côté les biens situés au numéro 7 et au numéro 11 de cette rue.
Aux fins de procéder à la surélévation de leur immeuble, Madame [U] et Monsieur [A] ont déposé une déclaration préalable de travaux auprès du service de l’urbanisme de la Mairie de [Localité 6].
Parallèlement, ils ont commencé des travaux de rénovation de leur immeuble.
Exposant que ces travaux ont causé sur leur bien des désordres consistant notamment en des fissurations, Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [Y], Monsieur [S] [J] ont, par actes de commissaire de justice délivrés le 29 novembre 2024, en l’instance enrôlée sous le RG n°24/2555, fait assigner Madame [D] [U] et Monsieur [Z] [A] devant le Juge des Référés du Tribunal Judiciaire de Bordeaux afin de voir :
- ordonner et prescrire, au titre de l’article 835 du Code de procédure civile, les mesures conservatoires qui s’imposent pour prévenir le dommage imminent, inhérent aux travaux de démolition et de rénovation mis en oeuvre par eux ;
Pour ce faire, ordonner la suspension des travaux en cours afin qu’ils ne génèrent aucun désordre supplémentaire à l’encontre des fonds voisins, propriétés des demandeurs,
- désigner un expert au visa de l’article 145 du Code de procédure civile,
- condamner les parties défenderesses au titre de l’article 700 du Code de procédure civile à leur verser la somme de 3.000 euros outre aux entiers dépens de l’instance.
Au soutien de leurs prétentions, ils exposent que les travaux de démolition confiés à la société ESTIA par les défendeurs ont causé de graves dégradations structurelles et esthétiques sur leurs habitations mitoyennes, lesquelles affectent tant l’environnement extérieur que l’intérieur. Ils précisent en effet qu’à l’extérieur, il existe des fissurations horizontales, verticales et diagonales touchant les façades, linteaux, soubassement et clôtures et qu’à l’intérieur, sont à déplorer la présence de fissures et infiltrations affectant les murs et plafonds. Ils font valoir que les travaux mettent en péril la stabilité structurelle de leur immeuble et qu’il est donc nécessaire qu’ils soient suspendus. Ils ajoutent qu’une expertise judiciaire doit être ordonnée afin de déterminer les causes et conséquences des dommages.
Madame [U] et Monsieur [A] ont demandé à la présente juridiction de :
- JUGER qu’ils s’en remettent sur la demande d’organisation d’une mesure d’expertise judiciaire, sous les plus expresses réserves et protestations d’usage.
- COMPLETER la mission de l’expert judiciaire comme suit :
Se prononcer sur la date d’apparition des fissures,Déterminer la date d’apparition des infiltrations, Prendre en compte le fait que l’immeuble n’a pas été entretenu pendant de très nombreuses années et donner son avis sur les conséquences,Examiner l’état des murs opposés aux murs mitoyens dans les immeubles des requérants.
- DEBOUTER Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [X] [Y] et Monsieur [S] [J] du surplus de leurs prétentions, fins et conclusions
- DEBOUTER Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [X] [Y] et Monsieur [S] [J] de leur demande au titre de
l’article 700 du Code de Procédure Civile et de condamnation aux dépens
- RESERVER les dépens.
Ils font valoir que la demande d’interruption des travaux est sans objet depuis le 29 novembre 2024, le chantier étant depuis cette date totalement arrêté et surtout, hors d’eau. Ils précisent que si les travaux ont repris alors même qu’ils les avaient interrompus à titre amiable pendant plusieurs semaines, c’est uniquement sur conseil de la société ESTIA afin que le chantier soit mis totalement hors d’eau. Ils indiquent verser aux débats des photographies de l’état de leur immeuble à ce jour démontrant que toutes les précautions ont été prises pour qu’aucune infiltration ou entrée d’eau ne soit possible.
Par acte de commissaire de justice délivré le 10 décembre 2024, en l’instance enrôlée sous le RG n°24/2610, Madame [D] [U] et Monsieur [Z] [A] ont fait assigner la société ESTIA devant la présente juridiction afin de :
- ordonner la jonction des procédures,
- juger que les opérations d’expertise à venir lui seront opposables,
- condamner la société ESTIA à les relever indemne de toute condamnation prononcée à leur encontre.
Au soutien de leurs demandes, ils exposent que la mise en cause de la société ESTIA est nécessaire puisqu’elle a entrepris, depuis le mois de septembre dernier, les travaux sur le bien leur appartenant et qu’il est également essentiel qu’elle confirme dans le cadre de la présente instance que les travaux ont bien été arrêtés et que l’immeuble a été placé hors d’eau.
La SAS ESTIA a indiqué ne pas s’opposer à la mesure d’expertise judiciaire sollicitée, sous toutes protestations et réserves d’usage et a conclu au rejet de la demande de garantie et relever indemne formée à son encontre.
Aux termes de ses écritures, elle confirme avoir cessé tout travaux chez les consorts [U]/[A] et précise avoir procédé à un bâchage de la couverture de l’immeuble.
Evoquée à l’audience du 16 décembre 2024, l’affaire a été mise en délibéré au 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
A titre liminaire, il convient dans l'intérêt d'une bonne administration de la justice de joindre les deux instances (RG n° 24/2555 et RG n°24/2610) sous le seul numéro RG n° 24/2555.
Sur la demande de suspension de travaux
Aux termes de l’article 835 du Code de procédure civile, le président du tribunal judiciaire peut toujours, même en présence d'une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.
Le dommage imminent s'entend du dommage qui n'est pas encore réalisé, mais qui se produira sûrement si la situation présente doit se perpétuer.
En l’espèce, Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [Y], Monsieur [S] [J] sollicitent la suspension des travaux réalisés par Madame [U] et Monsieur [A] au motif qu’ils mettraient en péril la stabilité structurelle de leur bien.
Il résulte toutefois des pièces versées au débat, et notamment du courrier de la société ESTIA du 1er octobre 2024 et des photographies communiquées par les défendeurs, que les travaux en cours dans la maison appartenant aux consorts [U]/[A] ont été stoppés à la demande de ces derniers et que des mesures conservatoires ont été mises en place par la société ESTIA afin d’éviter l’aggravation des désordres, consistant notamment en la mise en place de bâches en toiture.
En conséquence, il y a lieu de considérer que la demande de Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [Y], Monsieur [S] [J] tendant à voir ordonner la suspension des travaux, est devenue sans objet.
Sur la demande d’expertise judiciaire
Selon l’article 145 du Code de procédure civile, s’il existe un motif légitime de conserver et d’établir avant tout procès la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, des mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, notamment en référé.
La mise en oeuvre de cette disposition suppose l’existence d’un litige dont l’objet et le fondement sont suffisamment caractérisés.
En l’espèce, il résulte des pièces produites aux débats par Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [Y], Monsieur [S] [J], et notamment de procès-verbaux de constat dressés le 25 septembre, 28 octobre et 4 novembre 2024 par Maître [N] et du procès-verbal de constatations du 5 novembre 2024 de la compagnie PACIFICA, que la demande d’expertise est fondée sur un motif légitime puisque le litige revêt des aspects techniques qui nécessitent le recours à une telle mesure. En effet, la mesure d’instruction apparaît nécessaire, notamment pour connaître l’origine des désordres constatés.
Dans ces conditions, et sans que la présente décision ne comporte de préjugement quant aux responsabilités et garanties encourues, il sera fait droit à l’expertise sollicitée, la mission de l’expert étant celle précisée au dispositif de la présente décision.
Sur les autres demandes
À ce stade de la procédure, et alors que la question du fond reste entière, tant les frais de consignation que les dépens seront laissés à la charge de Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [Y], Monsieur [S] [J] , sauf à les inclure dans leur éventuel préjudice global et il n’y a pas lieu de faire application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Le Juge des Référés du tribunal judiciaire de Bordeaux, statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, contradictoire, en premier ressort,
ORDONNE la jonction des deux instances (RG n° 24/2555 et RG n°24/2610) sous le seul numéro RG n° 24/2555 ;
Vu l'article 145 du Code de procédure civile,
ORDONNE une mesure d'expertise, tous droits et moyens des parties réservés, et commet pour y procéder :
Monsieur [F] [W]
[Adresse 15]
[Adresse 15]
[Localité 7]
Tél: [XXXXXXXX01]
[Courriel 11]
DIT que l’expert répondra à la mission suivante :
– se rendre sur les lieux en présence des parties et de leurs conseils ou après les avoir dûment convoquées ; se faire communiquer, dans le délai qu'il estimera utile de fixer, tous documents et pièces qu'il jugera nécessaires à l'exercice de sa mission, et notamment l'assignation, ainsi que tous documents contractuels, techniques et administratifs se rapportant aux travaux litigieux; visiter les lieux et les décrire ;
– déterminer la mission et le rôle effectif de chacun des intervenants à la construction ;
– préciser le cas échéant, la date de début effectif des travaux, si un procès-verbal de réception a été établi, et dans la négative fournir à la juridiction les éléments propres à caractériser une réception tacite ou à déterminer à quelle date l'ouvrage était réceptionnable ;
– vérifier si les désordres allégués dans la liste visée dans l’assignation, les conclusions ultérieures, les constats ou expertises amiables auxquelles elles se réfèrent, existent et dans ce cas, les décrire en indiquant leur nature et la date de leur apparition ; préciser l'importance de ces désordres, en indiquant ce qui relève respectivement des malfaçons ou des travaux inachevés, indiquer les parties de l'ouvrage qu'ils affectent, en spécifiant tous éléments techniques permettant d'apprécier s'il s'agit d'éléments constitutifs ou d'éléments d'équipement faisant corps ou non, de manière indissociable avec des ouvrages de viabilité, de fondations, d'ossature, de clos ou de couvert ;
– dire si les désordres étaient apparents ou non, lors de la réception ou de la prise de possession, pour un profane,dans le cas où ces désordres auraient été cachés, rechercher leur date d'apparition ;
– dire si ces désordres apparents ont fait l'objet de réserves, si des reprises ont été effectuées, leur nature, leur date et leur utilité ou leur inefficacité pour remédier aux réserves et indiquer si les réserves ont été levées ;
– pour chaque désordre, dire s’il affecte un élément du gros oeuvre ou un élément d’équipement indissociablement lié au gros oeuvre ; préciser si le désordre est de nature à rendre l’immeuble, actuellement ou à terme certain, impropre à son usage ou à compromettre sa solidité, et préciser en quoi ;
– rechercher la cause des désordres en précisant, pour chacun des désordres, malfaçons ou non conformité, s'il y a eu vice du matériau, malfaçons dans l'exécution, vice de conception, défaut ou insuffisance dans la direction ou le contrôle ou la surveillance du chantier, défaut d'entretien ou de tout autre cause, ou préciser en quoi les travaux réalisés ne sont pas conformes aux prescriptions contractuelles ou aux termes du marché ;
– donner tous éléments quant au défaut d’entretien de l’immeuble pendant de très nombreuses années et donner son avis sur les conséquences éventuelles de ce défaut d’entretien,
– examiner l’état des murs opposés aux murs mitoyens dans les immeubles des requérants.
– donner tous éléments techniques et de fait permettant au juge de déterminer les responsabilités éventuelles encourues par les différents intervenants et, le cas échéant, déterminer, en précisant les motifs techniques présidant à son appréciation, qui a eu un rôle prépondérant, secondaire ou mineur ;
– donner son avis sur les travaux propres à remédier aux désordres constatés, en évaluer le coût hors-taxes et TTC, et la durée, désordre par désordre, à partir des devis que les parties seront invitées à produire, chiffrer le coût des travaux nécessaires pour remédier aux désordres, en préciser la durée, et préciser leur incidence sur la jouissance de l'immeuble;
– donner son avis, en cas d’urgence pour la sécurité des personnes ou la préservation des biens, sur les mesures nécessaires pour remédier au péril ; cet avis sera donné dans une note préalable au rapport d’expertise et communiqué immédiatement et par tous moyens aux parties ;
– donner au juge tous éléments techniques et de fait de nature à lui permettre de déterminer la nature et l'importance des préjudices subis par Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [Y], Monsieur [S] [J] et proposer une base d'évaluation;
– constater l'éventuelle conciliation des parties sans manquer dans ce cas d'en aviser le Magistrat chargé du Contrôle des Expertises;
– établir une note de synthèse et la communiquer aux parties et les inviter à formuler leurs dires et observations récapitulatifs dans un délai de deux mois pour ce faire, et répondre aux dires et observations formulés dans ce délai ;
RAPPELLE QUE, en application de l'article 276 du Code de procédure civile, les observations et dires précédents dont les termes ne seraient pas sommairement repris dans les dires récapitulatifs, seront réputés abandonnés par les parties,
INVITE l'expert à signaler aux parties dans le délai de deux mois à compter de la première réunion d'expertise, les intervenants à la construction dont la présence aux opérations lui semblerait utile,
DIT que l'expert ne pourra recueillir l'avis d'un autre technicien que dans une spécialité distincte de la sienne, et qu'il pourra recueillir des informations orales ou écrites de toutes personnes, sauf à ce que soient précisés leur nom, prénom, adresse, et profession ainsi que, s'il y a lieu, leur lien de parenté ou d'alliance avec les parties, de subordination à leur égard, de collaboration ou de communauté d'intérêt avec elles,
FIXE à la somme de 4.000 € la provision que Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [Y], Monsieur [S] [J] devront consigner par virement sur le compte de la Régie du Tribunal Judiciaire de Bordeaux avec la mention du numéro PORTALIS située en haut à gauche sur la première page de l’ordonnance de référé dans le délai de 2 mois, faute de quoi l’expertise pourra être déclarée caduque,
DIT que l'expert doit établir un devis prévisionnel, l’ajuster en tant que de besoin en fonction de l’évolution de l’expertise, et veiller à ce que la somme consignée corresponde toujours aux coûts prévisibles de l’expertise, au besoin en demandant des consignations complémentaires,
DIT que l'expert devra déposer son rapport en un seul exemplaire au greffe du Tribunal Judiciaire, dans le délai de 8 mois suivant la date de la consignation,
REJETTE toutes autres demandes
DIT que Madame [G] [R], Monsieur [E] [L], Madame [K] [Y], Monsieur [S] [J] conserveront provisoirement les frais de la présente procédure, sauf à les inclure dans leur éventuel préjudice global.
La présente décision a été signée par Sandra HIGELIN, Vice-Présidente, et par Céline GABORIAU, Greffier.
Le Greffier, Le Président, | false | null | [] | {} |
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DU VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE
__________________
POLE SOCIAL
__________________
Société GOODYEAR AMIENS
C/
CPAM DE LA SOMME
__________________
N° RG 24/00090
N°Portalis DB26-W-B7I-H3ID
Minute n°
Grosse le
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Expédition le :
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Expert
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
TRIBUNAL JUDICIAIRE
D’AMIENS
POLE SOCIAL
_
J U G E M E N T
COMPOSITION DU TRIBUNAL
M. Emeric VELLIET DHOTEL, vice-président au tribunal judiciaire d’Amiens chargé du pôle social,
Madame Christiane MANTEN, assesseur représentant les travailleurs salariés
M. François DESERABLE, assesseur représentant les travailleurs non salariés
et assistés de M. David CREQUIT, greffier lors du prononcé par mise à disposition au greffe.
DÉBATS
L’affaire a été examinée à l’audience publique du 2 décembre 2024 du pôle social du tribunal judiciaire d’Amiens, tenue par M. Emeric VELLIET DHOTEL, président de la formation de jugement, Madame Christiane MANTEN et M. François DESERABLE, assesseurs, assistés de M. David CREQUIT, greffier.
ENTRE :
PARTIE DEMANDERESSE :
Société GOODYEAR AMIENS
60 avenue Roger Dumoulin
80080 AMIENS
Représentant : Maître Gabriel RIGAL de la SELARL ONELAW, avocats au barreau de LYON
Dispensé de comparution
ET :
PARTIE DEFENDERESSE :
CPAM DE LA SOMME
8 Place Louis Sellier
80021 AMIENS CEDEX
Représentée par Mme [T] [N]
Munie d’un pouvoir en date du 08/10/2024
A l’issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré et le président a avisé la partie défenderesse présente que le jugement serait prononcé le 23 Décembre 2024 par mise à disposition au greffe de la juridiction.
Jugement contradictoire et dernier ressort
*****
EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE
Suivant requête expédiée le 27 février 2024, la société GOODYEAR AMIENS a saisi le pôle social du tribunal judiciaire d'Amiens d'une demande tendant à lui voir déclarer inopposable la décision de la caisse primaire d’assurance maladie (Cpam) de la Somme en date du 6 septembre 2023 reconnaissant le caractère professionnel de la maladie déclarée par son salarié [F] [Y] dans le cadre du tableau 57 C des maladies professionnelles.
En préalable à la saisine de la juridiction, la société GOODYEAR AMIENS avait exercé un recours administratif préalable devant la commission de recours amiable (CRA) de la Cpam, motif pris du caractère non contradictoire de la procédure d’instruction de la demande de l’assuré social.
La commission n’a pas fait connaître sa décision dans le délai imparti, générant ainsi une décision implicite de rejet.
L’affaire a été évoquée à l’audience du 2 décembre 2024 à l’issue de laquelle le président a indiqué que l’affaire était mise en délibéré et que la décision serait rendue le 23 décembre 2024 par mise à disposition publique au greffe de la juridiction, en application des dispositions des articles 450 alinéa 2 et 451 alinéa 2 du code de procédure civile.
PRÉTENTIONS ET MOYENS DES PARTIES
La société GOODYEAR AMIENS, régulièrement dispensée de comparution, a informé la juridiction par courriel du 27 novembre 2024 se désister de l’instance.
La CPAM de la Somme, régulièrement représentée, accepte le désistement tout en maintenant la demande d’indemnité de procédure formée dans le cadre de ses conclusions au fond notifiées par voie électronique le 25 novembre 2024.
Au regard de l’objet de la demande en son dernier état, il sera statué par jugement rendu en dernier ressort.
MOTIVATION
1. Sur le désistement :
Il résulte des articles 394 et suivants du code de procédure civile que le demandeur peut, en toute matière, se désister de sa demande en vue de mettre fin à l'instance. Le désistement n'est parfait que par l'acceptation du défendeur ; cette acceptation n'est toutefois pas nécessaire si le défendeur n'a présenté aucune défense au fond ou fin de non-recevoir au moment où le demandeur se désiste. Le désistement est exprès ou implicite ; il en est de même de l'acceptation. Il emporte, sauf convention contraire, soumission de payer les frais de l'instance éteinte.
En l’espèce, la Cpam de la Somme a notifié ses conclusions avant la régularisation du désistement, son acceptation est donc nécessaire.
A l’audience, l’organisme indique accepter le principe du désistement.
Il convient en conséquence de dire le désistement parfait, et l’instance éteinte.
2. Sur les frais du procès et l’exécution provisoire :
L’article 399 du code de procédure civile énonce que le désistement emporte, sauf convention contraire, soumission de payer les frais de l'instance éteinte.
Les éventuels dépens de l’instance seront donc supportés par la société GOODYEAR AMIENS.
L’article 700 du code de procédure civile, dans ses dispositions applicables à l’espèce, énonce que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Dans tous les cas, le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à ces condamnations. Les parties peuvent produire les justificatifs des sommes qu'elles demandent.
En l’espèce, l’effet extinctif que comporte le désistement en matière de procédure orale ne fait pas obstacle à l’examen de la demande reconventionnelle de la Cpam de la Somme au titre de l’article 700 du code de procédure civile, dès lors que cette demande avait été formulée avant le désistement, en l’occurrence par voie de conclusions notifiées le 25 novembre 2024.
Au regard des diligences mises en oeuvre par la Cpam de la Somme dans le cadre du suivi de l’instance, qu’il s’agisse de la rédaction de conclusions au fond par le service juridique ou de la présence d’un représentant à l’audience, il convient d’allouer à l’intéressée la somme de 500 euros au paiement de laquelle sera condamnée la demanderesse.
Au regard d’un jugement rendu en dernier ressort, il n’y a pas lieu de prononcer l’exécution provisoire.
PAR CES MOTIFS
Le pôle social du tribunal judiciaire, statuant après débats en audience publique par jugement contradictoire et en dernier ressort, publiquement mis à disposition au greffe de la juridiction:
Dit parfait le désistement d’instance régularisé par la société GOODYEAR AMIENS,
Dit en conséquence l’instance éteinte,
Dit que les éventuels dépens de l’instance demeureront à la charge de la société GOODYEAR AMIENS,
Condamne la société GOODYEAR AMIENS à verser à la caisse primaire d’assurance maladie de la Somme la somme de 500 (cinq cents) euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile,
Dit n’y avoir lieu à exécution provisoire.
Le greffier, Le président,
David Créquit Emeric Velliet Dhotel | false | null | [] | {} |
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"24/00336"
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N° RG 24/00336 - N° Portalis DBYF-W-B7I-JKX4
Affaire : [D]-MAISON DEPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPEES
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE TOURS
°°°°°°°°°
PÔLE SOCIAL
°°°°°°°°°
JUGEMENT DU 23 DECEMBRE 2024
°°°°°°°°°
DEMANDERESSE
Madame [E] [D]
née le 26 Février 1963 à [Localité 6] (UKRAINE), demeurant [Adresse 5],
(bénéficie d’une aide juridictionnelle Totale numéro C372612024003590 du 08/08/2024 accordée par le bureau d’aide juridictionnelle de TOURS)
Représentée par sa fille Mme [I] [D], assistée de Me Mathilde FLEURIOT-REVEILLARD, avocat au barreau de TOURS
DEFENDERESSE
MAISON DEPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPEES,
[Adresse 2] - [Localité 1]
Représentée par M. [L], chargé de contentieux, muni d’un mandat permanent depuis le 05 Mars 2021 ;
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DEBATS ET LORS DU DELIBERE :
Président : Madame P. GIFFARD
Assesseur : Mme N. JOUINT, Assesseur employeur/travailleur indépendant
Assesseur : M. M. JEZY, Assesseur salarié
DÉBATS :
L’affaire ayant été appelée à l’audience publique du 25 novembre 2024, assisté de A. BALLON, faisant fonction de greffier, puis mise en délibéré pour être rendue ce jour, par mise à disposition au greffe de la juridiction ;
Le Tribunal a rendu le jugement suivant :
RAPPEL DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE :
Le 25 mars 2023, Madame [E] [D] a déposé auprès de la MDPH une demande pour bénéficier d’une Prestation de Compensation du Handicap (PCH).
Le 12 mars 2024, la Commission des Droits de l’Autonomie des Personnes Handicapées (CDAPH) a rejeté la demande de Prestation de Compensation du Handicap ( PCH).
Le 14 mai 2024, Madame [D] a formé un Recours Administratif Préalable et Obligatoire en contestation de cette décision.
Par décision du 11 juin 2024, la CDAPH a maintenu sa décision de rejet de la PCH.
Par requête déposée le 24 juillet 2024, Madame [D] [E], représentée par sa fille [I] [D] en application d’un jugement d’habilitation familiale, a saisi le Pôle social du Tribunal Judiciaire de TOURS d’un recours contre cette décision.
Par ordonnance du 26 août 2024, le Président du Pôle Social du Tribunal Judiciaire a ordonné une consultation au titre de l’article R 142-16 du Code de la Sécurité sociale et a commis pour y procéder le Docteur [J], lequel a déposé son rapport le 25 novembre 2024.
A l’audience du 25 novembre 2024, Madame [D] sollicite de :
- la juger recevable et bien fondée en son recours
- annuler la décision du 12 mars 2024 de la CDAPH
- juger qu’elle est éligible à la PCH à compter du premier jour du mois de sa demande ( 23 janvier 2023) sans limitation de durée.
- renvoyer Madame [D] devant la MDPH pour la mise en œuvre de ses droits.
- statuer ce que de droit sur les dépens.
Elle expose qu’elle a fui la guerre en Ukraine avec sa fille et qu’elle réside en France depuis le mois de mars 2022. Elle indique qu’elle a été victime d’un AVC en 2017 et qu’elle présente depuis un important ralentissement idéo-moteur et une diminution de ses capacités cognitives et physiques qui ont nécessité que sa fille soit désignée pour la représenter (jugement du 27 juin 2023). Elle indique que la MDPH lui a déjà accordé une AAH, une carte mobilité inclusion mention priorité et la RQTH.
Elle précise qu’elle présente plus de deux difficultés graves pour les activités suivantes conformément à l’annexe 2-5 :
- mobilité : ne peut sortir seule au risque de se perdre et de chuter sans pouvoir se relever seule
- entretien personnel : ne peut s’habiller seule et ne peut s’habiller de manière adaptée (météo)
- communication : ne parle quasiment pas en ukrainien et est dans l’incapacité d’apprendre le français compte tenu de ses capacités cognitives
- relation avec autrui : ne peut s’orienter dans le temps et l’espace, est incapable de gérer sa sécurité quotidienne (oublie d’éteindre les appareils électriques).
Elle ajoute que les Docteurs [A] et [F] ont indiqué que son état n’était pas susceptible de s’améliorer dans les 10 années à venir.
La MDPH sollicite que le recours de Madame [D] soit jugé mal fondé et qu’elle soit déboutée de ses demandes. Elle demande de confirmer la décision de la CDAPH rejetant la demande de Prestation de Compensation du Handicap.
Elle expose que l’état de santé de Madame [D] doit s’apprécier au jour de la demande et qu’en conséquence la juridiction ne peut se fonder sur des documents postérieurs à la décision ou non transmis à la CDAPH. Elle rappelle que pour évaluer le taux d’incapacité, elle tient compte de l’âge et des capacités fonctionnelles attendues pour cet âge.
Elle soutient que si Madame [D] se plaint d’un ralentissement ideomoteur et d’une asthénie, le certificat médical ne mentionne pas de difficultés dans les déplacements ni dans les manipulations. Il est précisé qu’elle est en mesure de faire sa toilette, de s’habiller, de manger-boire et assurer l’hygiène de l’élimination.
S’agissant des difficultés évoquées pour faire ses démarches administratives ou assurer la gestion de son budget, la MDPH indique qu’elles sont en rapport avec l’absence de maîtrise de la langue française.
La MDPH considère qu’il n’existe pas de déficience cognitive entraînant une difficulté absolue ou deux difficultés graves dans la vie courante permettant de lui attribuer la PCH puisqu’il n’y a pas de déficience grave à la communication ou comportementale, qu’il n’est pas non plus mentionné de difficultés dans la mobilité, la préhension ou l’entretien personnel.
Elle ajoute que les difficultés rencontrées dans la vie courante ne sont pas exclusivement liées au handicap.
Le Docteur [J] a été entendu en son rapport.
MOTIVATION DE LA DÉCISION :
Sur la prestation de compensation du handicap:
Aux termes de l’article L. 245-3 du Code de l’action sociale et des familles, “”la prestation de compensation peut être affectée, dans des conditions définies par décret, à des charges:
1°Liées à un besoin d'aides humaines, y compris, le cas échéant, celles apportées par les aidants familiaux;
2° Liées à un besoin d'aides techniques, notamment aux frais laissés à la charge de l'assuré lorsque ces aides techniques relèvent des prestations prévues au 1° de l’article L. 160-8 du code de la sécurité sociale;
3° Liées à l'aménagement du logement et du véhicule de la personne handicapée, ainsi qu'à d'éventuels surcoûts résultant de son transport;
4° Spécifiques ou exceptionnelles, comme celles relatives à l'acquisition ou l'entretien de produits liés au handicap;
5° Liées à l'attribution et à l'entretien des aides animalières. A compter du 1er janvier 2006, les charges correspondant à un chien guide d'aveugle ou à un chien d'assistance ne sont prises en compte dans le calcul de la prestation que si le chien a été éduqué dans une structure labellisée et par des éducateurs qualifiés selon des conditions définies par décret. Les chiens remis aux personnes handicapées avant cette date sont présumés remplir ces conditions.
L’article D. 245-4 du Code précité précise que le droit à prestation de compensation est ouvert à la personne qui présente une difficulté absolue pour la réalisation d'une activité ou une difficulté grave pour la réalisation d'au moins deux activités, telles que définies dans le référentiel figurant à l'annexe 2-5 et dans des conditions précisées dans ce référentiel.
Les difficultés dans la réalisation de cette ou de ces activités doivent être définitives, ou d'une durée prévisible d'au moins un an.
La liste des activités à prendre en considération sont, selon le référentiel pour l’accès à la Prestation de Compensation du Handicap figurant à l’annexe 2-5 du code de l’action sociale et des familles, les suivantes :
“ Domaine 1 : mobilité.
Activités : - se mettre debout ; - faire ses transferts ; - marcher ; - se déplacer (dans le logement, à l'extérieur) ; - avoir la préhension de la main dominante ; - avoir la préhension de la main non dominante ; - avoir des activités de motricité fine.
Domaine 2 : entretien personnel.
Activités : - se laver ; - assurer l'élimination et utiliser les toilettes ; - s'habiller ; - prendre ses repas (manger, boire).
Domaine 3 : communication.
Activités : - parler ; - entendre (percevoir les sons et comprendre); - voir (distinguer et identifier); - utiliser des appareils et techniques de communication.
Domaine 4 : tâches et exigences générales, relations avec autrui.
Activités : - s'orienter dans le temps ; - s'orienter dans l'espace ; - gérer sa sécurité ; - maîtriser son comportement ; -entreprendre des tâches multiples.
La difficulté est absolue lorsque l’activité ne peut pas du tout être réalisée par la personne elle-même et la difficulté est grave lorsque l’activité est réalisée difficilement et de façon altérée par rapport à l’activité habituellement réalisée.
Par ailleurs il convient de rappeler que le tribunal apprécie le bien fondé de la décision de la CDAPH au regard des éléments qui ont été transmis à celle-ci (avant sa décision) et qu’il appartient à Madame [D] si son état de santé s’est aggravé depuis de former une nouvelle demande auprès de la MDPH.
Madame [D] est âgée de 59 ans à la date de la demande. Il n’est pas produit le certificat de demande émanant du Docteur [Z] du 24 mai 2022 et le tribunal se reportera donc au rapport du Docteur [J], médecin consultant , lequel a pris connaissance de ce certificat médical: Madame [D] a été victime d’un AVC hémorragique en 2017, elle est également atteinte du syndrome de Mendelson (inflammation pulmonaire) et elle a de l’hyper tension artérielle.
Dans son certificat médical, le Docteur [Z] a fait état d’une asthénie, d’un ralentissement idéomoteur permanent, de difficultés (sans plus de précisions) pour la marche à l’extérieur, la motricité fine, la gestion des soins. Elle a selon lui, besoin d’aide humaine pour ses tâches administratives.
La MDPH prétend toutefois que le certificat médical avec la grille d’autonomie qui l’accompagne ne mentionne pas que Madame [D] présente une difficulté absolue pour l’une des activités précitées.
Elle ajoute que Madame [D] ne présente pas davantage une difficulté grave pour la réalisation de deux activités précitées.
Le Docteur [J] qui a examiné les pièces médicales produites au soutien de la demande de PCH et les certificats médicaux des Docteurs [A] et [K] conclut que la MDPH était fondée à refuser la demande de PCH , les critères d’attribution n’étant pas remplis.
La fille de Madame [D] prétend que sa mère :
- ne peut sortir seule au risque de se perdre et de chuter sans pouvoir se relever seule
- ne peut s’habiller seule n’ayant pas la notion du froid-chaud
Ces allégations ne sont toutefois pas démontrées au regard des certificats médicaux produits, y compris ceux des Docteur [K] et [A].
Ainsi la MDPH indique que Madame [D] n’a pas besoin d’une aide technique ou humaine pour se déplacer, qu’elle fait sa toilette seule et s’habille seule au regard de la grille d’autonomie remplie par le Docteur [Z].
La fille de Madame [D] ajoute que sa mère :
- ne parle quasiment pas en ukrainien et est dans l’incapacité d’apprendre une langue étrangère
- ne peut s’orienter dans le temps-l’espace et qu’elle est incapable de gérer sa sécurité quotidienne
Il est avéré que Madame [D] ne parle pas la langue française : toutefois le fait de pouvoir apprendre une nouvelle langue ne figure pas dans la liste d’activités précitée.
Par ailleurs, il ressort du certificat médical du Docteur [K] que les difficultés d’élocution sont très légères, de même que ses difficultés de compréhension et qu’elle ne présente pas de troubles du comportement social.
Les difficultés de jugement sont décrites comme difficilement évaluables ( au regard de la traduction faite par sa fille).
Elle est décrite comme présentant des troubles de concentration et de mémoire légers.
Le Docteur [A] indique que les capacités cognitives de Madame [D] ne sont pas quantifiables compte tenu du barrage de la langue.
Au regard de ces conclusions, il n’est pas démontré que Madame [D] soit désorientée dans le temps- dans l’espace, ou qu’elle soit incapable de gérer sa sécurité, comme allégué.
En revanche, le Docteur [A] retient qu’elle ne peut gérer seule ses démarches administratives et qu’elle ne connaît pas le prix des biens de consommation courante. Ces éléments ont justifié qu’une mesure d’habilitation familiale soit prise à son égard.
Au vu de ces éléments, au regard des certificats médicaux rédigés par les Docteurs [Z], [A] et [K], Madame [D] ne présente pas de difficulté absolue pour réaliser une activité faisant partie de la liste précitée.
Elle ne présente pas davantage une difficulté grave pour réaliser deux activités de la liste précitée.
En conséquence, elle ne peut prétendre au bénéfice d’une Prestation de Compensation du Handicap (PCH).
Si l’état de santé de Madame [D] s’est dégradé depuis la décision de la CDPAH, il lui appartient de déposer une nouvelle demande afin de bénéficier d’une prestation de compensation du handicap.
Au vu de ces éléments, la décision de la Commission des Droits de l’Autonomie des Personnes Handicapées est fondée et sera confirmée. Le recours de Madame [D] sera donc rejeté.
PAR CES MOTIFS :
Le tribunal , statuant publiquement, par jugement contradictoire susceptible d’appel,
DÉBOUTE Madame [E] [D] de son recours. ;
En conséquence, CONFIRME la décision de rejet de la prestation de compensation du handicap (PCH) prise par la Commission des Droits de l’Autonomie des Personnes Handicapées le 11 juin 2024 à l’égard de Madame [E] [D] ;
CONDAMNE Madame [E] [D] aux entiers dépens.
ET DIT que conformément aux dispositions de l'article 538 du code de procédure civile, chacune des parties ou tout mandataire pourra interjeter appel de cette décision dans le délai d'UN MOIS à peine de forclusion, à compter de la notification de la présente décision, par une déclaration faite ou adressée par pli recommandé au greffe de la cour : Palais de Justice - Cour d’Appel - chambre sociale - [Adresse 3] - [Localité 4].
Elle devra être accompagnée d’une copie de la décision.
Ainsi fait et jugé au Tribunal judiciaire de TOURS, le 23 Décembre 2024.
A.BALLON P.GIFFARD
Faisant fonction de greffier Présidente | false | null | [] | {} |
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"24/00049"
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__________________
POLE SOCIAL
__________________
URSSAF PICARDIE
C/
[W] [N]
__________________
N° RG 24/00049
N° Portalis DB26-W-B7I-H2HM
EVD/OC
Minute n°
Grosse le
à :
à :
Expédition le :
à :
à :
Expert
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
TRIBUNAL JUDICIAIRE
D’AMIENS
POLE SOCIAL
_
J U G E M E N T
COMPOSITION DU TRIBUNAL
M. Emeric VELLIET DHOTEL, vice-président au tribunal judiciaire d’Amiens chargé du pôle social,
M. Didier BARDET, assesseur représentant les travailleurs salariés
M. Eric GILOT, assesseur représentant les travailleurs non salariés
et assistés de M. Olivier CHEVALIER, greffier lors du prononcé par mise à disposition au greffe.
DÉBATS
L’affaire a été examinée à l’audience publique du 9 décembre 2024 du pôle social du tribunal judiciaire d’Amiens, tenue par M. Emeric VELLIET DHOTEL, président de la formation de jugement, M. Didier BARDET et M. Eric GILOT, assesseurs, assistés de M. Olivier CHEVALIER, greffier.
ENTRE :
PARTIE DEMANDERESSE :
URSSAF PICARDIE
TSA 60200
21037 DIJON CEDEX 9
Représentée par Maître Laetitia Bérézig, de la SCP BROCHARD-BEDIER, BEREZIG, avocats au Barreau d’Amiens
ET :
PARTIE DEFENDERESSE :
Monsieur [W] [N]
4 Chemin de La Liberté
App. 10
74200 THONON LES BAINS
Représentant : Maître Angélique CREPIN de la SCP CREPIN-HERTAULT, avocats au barreau d’AMIENS, substituée par Maître Agathe AVISSE, avocat au Barreau d’AMIENS,
A l’issue des débats, l’affaire a été mise en délibéré et le président a avisé les parties que le jugement serait prononcé le 23 Décembre 2024 par mise à disposition au greffe de la juridiction.
Jugement contradictoire et en premier ressort
*****
EXPOSE DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE
L’union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales (Urssaf) de Picardie a émis le 18 janvier 2024 à l’encontre de Monsieur [W] [N] une contrainte portant sur la somme de 9.869,00 euros au titre des cotisations, contributions sociales et majorations de retard afférente au 3ème trimestre de l’année 2023.
Cette contrainte a été signifiée le 26 janvier 2024 par acte de commissaire de justice.
Procédure :
C’est dans ces conditions que, suivant lettre recommandée avec accusé de réception expédiée le 2 février 2024, [W] [N] a formé opposition à contrainte devant le pôle social du tribunal judiciaire d’Amiens, motif pris de la liquidation judiciaire de la société dont il était le gérant.
Initialement appelée à l’audience du 13 mai 2024, l’affaire a fait l’objet d’un report puis d’un calendrier de procédure, avant d’être utilement évoquée à l’audience du 9 décembre 2024, à l’issue de laquelle le président a indiqué qu’elle était mise en délibéré et que la décision serait rendue le 23 décembre 2024 par mise à disposition publique au greffe de la juridiction, en application des dispositions des articles 450 alinéa 2 et 451 alinéa 2 du code de procédure civile.
PRÉTENTIONS ET MOYENS DES PARTIES
L’Urssaf de Picardie, représentée par conseil, indique se désister de l’instance, motif pris de la régularisation du compte opérée après réception des pièces de l’opposant. Elle s’oppose à la demande d’indemnité procédurale présentée par l’opposant.
[W] [N], représenté par son conseil, accepté le principe du désistement mais sollicite l’allocation d’une somme de 1.000 euros en application des dispositions de l’article 700 du code de procédure civile.
MOTIVATION
1. Sur le désistement :
L’article 394 du code de procédure civile énonce que le demandeur peut, en toute matière, se désister de sa demande en vue de mettre fin à l'instance. L’article 395 du code de procédure civile précise que le désistement n'est parfait que par l'acceptation du défendeur. Toutefois, l'acceptation n'est pas nécessaire si le défendeur n'a présenté aucune défense au fond ou fin de non-recevoir au moment où le demandeur se désiste.
Il est admis que la personne formant opposition à contrainte a la qualité de défendeur (en ce sens : Cass. Civ. 2ème, 30 juin 2011, n°10-23.577, publié au bulletin).Il en résulte que l’Urssaf de Picardie a en l’espèce celle de demanderesse à l’instance ; il lui est dès lors possible de régulariser un désistement.
Le désistement produit immédiatement son effet extinctif immédiat dès lorsqu’au moment où il est donné il n’appelle pas l’acceptation de la partie adverse (en ce sens : Cass. Civ. 17 mars 1983, n°81-16.263, publié au bulletin). Le maintien d’une demande fondée sur l’article 700 du code de procédure civile ne constitue pas une demande au fond susceptible de faire obstacle à l’effet immédiat du désistement à l’égard de la partie défenderesse à l’instance (en ce sens : Cass. Civ. 2ème, 22 septembre 2005, n°04-13.036, publié au bulletin).
En l’espèce, l’Urssaf de Picardie a indiqué à l’audience se désister de l’instance, motif pris de la régularisation du compte de [W] [N] après réception des pièces produites par l’intéressé. Ce désistement produit son effet immédiat sans qu’il soit besoin d’une acceptation par le défendeur, lequel ne formule pas de demande reconventionnelle autre que celle fondée sur l’article 700 du code de procédure civile, laquelle n’a incidemment été présentée qu’à l’audience.
En conséquence, il y a lieu de constater et de dire parfait le désistement d’instance de l’Urssaf de Picardie.
2. Sur les prétentions accessoires :
Décision du 23/12/2024 RG 24/00049
Selon l’article 399 du code de procédure civile, le désistement emporte, sauf convention contraire, soumission de payer les frais de l’instance éteinte.
En l’occurrence, il appartient donc à l’Urssaf de Picardie de supporter les dépens de l’instance, incluant le coût de signification de la contrainte par acte extrajudiciaire.
L’article 700 du code de procédure civile, dans ses dispositions applicables à l’espèce, énonce que le juge condamne la partie tenue aux dépens ou qui perd son procès à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. Dans tous les cas, le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à ces condamnations. Les parties peuvent produire les justificatifs des sommes qu'elles demandent.
En matière de procédure orale, le désistement écrit du demandeur à l’instance avant l’audience produit immédiatement son effet extinctif (en ce sens : Cass. Civ. 2ème, 12 octobre 2006, n°05-19.096, publié au bulletin). Cette solution n’est cependant pas applicable à l’espèce, dès lors que le désistement ne résulte pas d’un écrit antérieur à l’audience, mais d’une demande formulée lors de l’audience.
Pour autant, il résulte des explications fournies à l’audience que ce n’est qu’après l’émission de la contrainte litigieuse que [W] [N] a produit les éléments permettant la régularisation de son compte, et conduisant par voie de conséquence l’Urssaf de Picardie à régulariser un désistement d’instance. Il en sera déduit que, si [W] [N] avait communiqué en temps utile ces documents à l’Urssaf de Picardie, ce dont il ne justifie pas, l’organisme n’aurait pas été conduit à émettre la contrainte qui est à l’origine de la présente instance.
Dès lors, aucune considération d’équité ne conduit à allouer à [W] [N] l’indemnité de procédure qu’il sollicite. Il convient en conséquence de rejeter la demande.
PAR CES MOTIFS
Le pôle social du tribunal judiciaire d’Amiens, statuant après débats en audience publique par jugement contradictoire en premier ressort, publiquement mis à disposition au greffe de la juridiction :
Constate le désistement d’instance de l’union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales de Picardie de son désistement d’instance,
Dit le désistement parfait et l’instance éteinte,
Dit qu’il appartient l’union de recouvrement des cotisations de sécurité sociale et d’allocations familiales de Picardie de supporter les dépens de l’instance, incluant le coût de signification de la contrainte par acte extrajudiciaire,
Déboute [W] [N] de sa demande au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
Le greffier Le président
Olivier Chevalier Emeric Velliet-Dhotel | false | null | [] | {} |
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"24/00306"
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N° RG 24/00306 - N° Portalis DBYF-W-B7I-JJ4Q
Affaire : [V]-MAISON DEPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPEES
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE TOURS
°°°°°°°°°
PÔLE SOCIAL
°°°°°°°°°
JUGEMENT DU 23 DECEMBRE 2024
°°°°°°°°°
DEMANDERESSE
Madame [J] [V]
née le 21 Décembre 1948, demeurant [Adresse 1]
Comparante en personne
DEFENDERESSE
MAISON DEPARTEMENTALE DES PERSONNES HANDICAPEES,
[Adresse 2]
Représentée par M. [O], chargé de contentieux, muni d’un mandat permanent depuis le 05 Mars 2021 ;
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DEBATS ET LORS DU DELIBERE :
Président : Madame P. GIFFARD
Assesseur : Mme N. JOUINT, Assesseur employeur/travailleur indépendant
Assesseur : M. M. JEZY, Assesseur salarié
DÉBATS :
L’affaire ayant été appelée à l’audience publique du 25 novembre 2024, assisté de A. BALLON, faisant fonction de greffier, puis mise en délibéré pour être rendue ce jour, par mise à disposition au greffe de la juridiction ;
Le Tribunal a rendu le jugement suivant :
RAPPEL DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE :
Le 7 février 2023, le Président du Conseil Départemental d’Indre et Loire a rejeté la demande de carte mobilité inclusion ( CMI) mention invalidité sollicitée par Madame [J] [V].
Le 11 janvier 2024, Madame [V] a sollicité à nouveau une carte mobilité inclusion (CMI) mention invalidité avec la mention besoin d’accompagnement et/ou priorité.
Le 16 avril 2024, la Présidente du Conseil Départemental a rejeté la CMI mention Invalidité en raison du taux d’incapacité compris entre 50 et 79%. La CMI mention priorité a été accordée à titre définitif.
Le 29 avril 2024, Madame [V] a formé un Recours Administratif Préalable et Obligatoire à l’encontre de la décision prise par la Présidente du Conseil Départemental, recours qui a été rejeté par décision du 28 mai 2024.
Par courrier recommandé du 8 juillet 2024, Madame [V] a saisi le Pôle social du tribunal judiciaire d’un recours contre cette décision.
Par ordonnance du 15 juillet 2024, les parties ont été convoquées à l’audience du 25 novembre 2024, ainsi que le Docteur [E] qui a été désigné comme médecin consultant.
Le Docteur [E] a déposé son rapport le 13 novembre 2024.
A l’audience du 25 novembre 2024, Madame [V] expose qu’elle souffre d’une déficience visuelle (dégénérescence de la macula et pôle postérieur) qui se dégrade depuis plusieurs années et qui impacte son quotidien. Elle indique qu’elle présente également une photophobie, une fatigue visuelle, des douleurs oculaires, des larmoiements. Elle déclare être en grande difficulté pour les déplacements extérieurs et qu’elle ne sort plus seule. Elle indique que le transport [5] exige la présentation d’une CMI invalidité pour s’inscrire.
La MDPH demande que le recours de Madame [V] soit rejeté, précisant que celle-ci présente un niveau d’autonomie conservé dans les actes de la vie courante qui fait évaluer son taux d’incapacité comme compris entre 50 et 79 %.
A l’audience, le Docteur [E] a lu son rapport.
MOTIVATION DE LA DÉCISION :
Aux termes de l’article L 241-3 du Code de l’action sociale et des familles,
I. — La carte "mobilité inclusion" destinée aux personnes physiques est délivrée par le président du conseil départemental (...)
Elle peut porter une ou plusieurs des mentions prévues aux 1° à 3° du présent I, à titre définitif ou pour une durée déterminée.
1° La mention "invalidité" est attribuée à toute personne dont le taux d'incapacité permanente est au moins de 80 % ou qui a été classée dans la catégorie mentionnée au 3°de l'article L. 341-4 du code de la sécurité sociale.
Cette mention permet notamment d'obtenir une priorité d'accès aux places assises dans les transports en commun, dans les espaces et salles d'attente ainsi que dans les établissements et les manifestations accueillant du public, tant pour son titulaire que pour la personne qui l'accompagne dans ses déplacements. Elle permet également d'obtenir une priorité dans les files d'attente. Cette disposition doit être rappelée par un affichage clair et visible dans les lieux dans lesquels ce droit s'exerce.
2° La mention "priorité" est attribuée à toute personne atteinte d'une incapacité inférieure à 80 % rendant la station debout pénible.
Elle permet d'obtenir une priorité d'accès aux places assises dans les transports en commun, dans les espaces et salles d'attente ainsi que dans les établissements et les manifestations accueillant du public. Elle permet également d'obtenir une priorité dans les files d'attente;
3° La mention "stationnement pour personnes handicapées" est attribuée à toute personne atteinte d'un handicap qui réduit de manière importante et durable sa capacité et son autonomie de déplacement à pied ou qui impose qu'elle soit accompagnée par une tierce personne dans ses déplacements (...)
La mention "stationnement pour personnes handicapées" permet à son titulaire ou à la tierce personne l'accompagnant d'utiliser, à titre gratuit et sans limitation de la durée de stationnement, toutes les places de stationnement ouvertes au public ( ...)
V bis. — Les décisions prises par le président du conseil départemental sur le fondement du présent article peuvent faire l'objet d'un recours devant le juge judiciaire lorsque la demande concerne la mention "invalidité" ou "priorité" de la carte.
Les décisions prises par le président du conseil départemental sur le fondement du présent article peuvent faire l'objet d'un recours devant le juge administratif lorsque la demande concerne la mention "stationnement" de la carte.»
Selon le guide-barème pour l’évaluation des déficiences et incapacités des personnes handicapés, codifiées à l’annexe 2-4 du Code de l’Action Sociale et des Familles, un taux d'au moins 80 % correspond à des troubles graves entraînant une entrave majeure dans la vie quotidienne de la personne avec une atteinte de son autonomie individuelle.
Cette autonomie individuelle est définie comme l'ensemble des actions que doit mettre en œuvre une personne, vis-à-vis d'elle-même, dans la vie quotidienne. Dès lors qu'elle doit être aidée totalement ou partiellement, ou surveillée dans leur accomplissement, ou ne les assure qu'avec les plus grandes difficultés, le taux de 80 % est atteint. C'est également le cas lorsqu'il y a déficience sévère avec abolition d'une fonction.
Les actes de la vie quotidienne qualifiés d’essentiels sont :
- se comporter de façon logique et sensée
- se repérer dans les temps et les lieux
- assurer son hygiène corporelle
- s’habiller et de déshabiller de façon adaptée
- manger des aliments préparés
- assumer l’hygiène de l’élimination urinaire et fécale
- effectuer les mouvements ( se lever, s’asseoir, se coucher) et les déplacements ( au moins à l’intérieur d’un logement)
Les dispositions précitées imposent qu’un taux d’incapacité de 80 % soit reconnu à Madame [V] pour que celle-ci bénéficie de la CMI mention Invalidité.
Madame [V] sollicite cette carte afin de pouvoir bénéficier du transport [5], service de transport dédié aux personnes à mobilité réduite.
Il n’est pas contesté qu’elle bénéficie d’une aide humaine une heure 30 par semaine pour faire ses courses : il lui a été attribué un GIR 4.
Il ressort des pièces médicales analysées par le Docteur [E] que le dernier bilan ophtalmologique mentionne que l’acuité visuelle à droite est de 2,5/10ème et l’acuité visuelle à gauche est de 2/10ème.
Madame [V] est autonome dans ses déplacements à l’intérieur et son médecin, le Docteur [P] indique qu’elle « emprunte le bus sur une seule ligne qu’elle connaît bien ». Elle utilise une canne de détection pour sécuriser ses déplacements extérieurs, le périmètre de marche n’étant pas limité.
Le certificat médical de demande mentionne que Madame [V] est autonome dans son entretien personnel, qu’elle est en mesure de préparer ses repas (même si elle a des difficultés à transvaser des liquides), de gérer son budget ou son traitement médical.
Elle ne présente pas de déficience cognitive ou de trouble du comportement.
Le Docteur [E] indique que les pièces médicales ne mettent pas en évidence de difficultés graves parmi les actes essentiels de la vie et que le taux d’incapacité est inférieur à 80 %.
Au vu de ces éléments, il n’est pas démontré que la faiblesse de l’acuité visuelle de Madame [V] l’empêche d’être autonome dans la plupart des actes de la vie quotidienne, sauf s’agissant des courses. Par ailleurs, la fonction essentielle de la marche n’est pas abolie même si l’intéressée se déplace à l’extérieur avec une canne.
Au regard du certificat médical de demande, des déclarations de Madame [V] à l’audience, celle-ci ne présente pas de “troubles graves entraînant une entrave majeure dans la vie quotidienne de la personne avec une atteinte de l’autonomie individuelle”
Au regard de sa pathologie et des retentissements sur les actes de la vie quotidienne, le taux d’incapacité de Madame [V] a été justement évalué comme compris entre 50 et 79%.
En conséquence, il convient de confirmer la décision de la Présidente du Conseil Départemental du 28 mai 2024 rejetant la mention Invalidité de sa Carte Mobilité Inclusion (CMI).
PAR CES MOTIFS :
Le tribunal , statuant publiquement, par jugement contradictoire susceptible d’appel,
CONFIRME la décision de rejet de la mention Invalidité de la Carte Mobilité Inclusion ( CMI) prise par la Présidente du Conseil Départemental le 28 mai 2024 à l’égard de Madame [J] [V] ;
CONDAMNE Madame [J] [V] aux entiers dépens.
ET DIT que conformément aux dispositions de l'article 538 du code de procédure civile, chacune des parties ou tout mandataire pourra interjeter appel de cette décision dans le délai d'UN MOIS à peine de forclusion, à compter de la notification de la présente décision, par une déclaration faite ou adressée par pli recommandé au greffe de la cour : Palais de Justice - Cour d’Appel - chambre sociale - [Adresse 3] [Localité 4].
Elle devra être accompagnée d’une copie de la décision.
Ainsi fait et jugé au Tribunal judiciaire de TOURS, le 23 Décembre 2024.
A.BALLON P.GIFFARD
Faisant fonction de greffier Présidente | false | null | [] | {} |
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"24/05743"
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Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE PROLONGATION DE RETENTION
MINUTE: 24/1992
Appel des causes le 23 Décembre 2024 à 10h00 en visioconférence
Div\étrangers
N° étr\N° RG 24/05743 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CL4
Nous, Madame PIROTTE Carole, Vice-Président(e) au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assisté(e) de Mme Samira CHAIB, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;
En présence de [L] [P], interprète en langue arabe, serment préalablement prêté ;
En présence de Maître Antoine PATINIER représentant de M. LE PREFET DU NORD ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [M] [N]
de nationalité Tunisienne
né le 16 Avril 1999 à [Localité 3] (TUNISIE), a fait l’objet :
– d’une interdiction du territoire français d’une durée de cinq ans prononcée par ordonnance sur homologation de peine - CRPC en date du 22 septembre 2023 prononcée par le tribunal judiciaire de Valenciennes
– d’un arrêté ordonnant son placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcé le 24 octobre 2024 par M. PREFET DU NORD , qui lui a été notifié le 24 octobre 2024 à 10h00 .
Par requête du 22 Décembre 2024, arrivée par courrier électronique à 09h39 M. LE PREFET DU NORD invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de QUATRE JOURS, prolongé par un délai de VINGT-SIX JOURS selon l’ordonnance du 28 octobre 2024, prolongé par un délai de TRENTE JOURS selon l’ordonnance du 23 novembre 2024, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de QUINZE JOURS maximum.
En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Anaïs PLICHARD, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER et commis d’office, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations
L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté d’un avocat. Au début, on m’a demandé les empreintes, j’ai donné. Je suis arrivé en Italie mineur. Je suis entré dans un centre et après je suis parti. Je ne savais pas que je pouvais donner mes empreintes pour l’Italie.
Me Anaïs PLICHARD entendue en ses observations : l’administration ne démontre pas que le LPC sera délivré à bref délai malgré les relances. Sur la menace à l’ordre public, je rappelle qu’elle doit être appréciée in concreto. Une seule condamnation ne peut pas suffire à caractériser cette menace. Nous étions en l’espèce sur une CRPC donc il a reconnu les faits.
L’avocat de la Préfecture entendu en ses observations ; sollicite la prolongation de la rétention administrative de l’intéressé. L’administration a fait toutes diligences nécessaires. On sait aujourd’hui qu’il n’a pas la nationalité marocaine. On fonde la demande sur la menace à l’ordre public. Il a été condamné à une ITF. Cela justifie la demande de prolongation.
MOTIFS
Selon l’article L. 742-5 du CESEDA, à titre exceptionnel, le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut à nouveau être saisi aux fins de prolongation du maintien en rétention au-delà de la durée maximale de rétention prévue à l'article L. 742-4, lorsqu'une des situations suivantes apparait dans les quinze derniers jours:
1° L'étranger a fait obstruction à l'exécution d'office de la décision d'éloignement ;
2° L'étranger a présenté, dans le seul but de faire échec à la décision d'éloignement :
a) une demande de protection contre l'éloignement au titre du 5° de l'article L. 631-3 ;
b) ou une demande d'asile dans les conditions prévues aux articles L. 754-1 et L. 754-3 ;
3° La décision d'éloignement n'a pu être exécutée en raison du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l'intéressé et qu'il est établi par l'autorité administrative compétente que cette délivrance doit intervenir à bref délai.
Le juge peut également être saisi en cas d'urgence absolue ou de menace pour l'ordre public.
L'étranger est maintenu en rétention jusqu'à ce que le juge ait statué.
Si le juge ordonne la prolongation de la rétention, celle-ci court à compter de l'expiration de la dernière période de rétention pour une nouvelle période d'une durée maximale de quinze jours.
Si l'une des circonstances mentionnées aux 1°, 2° ou 3° ou au septième alinéa du présent article survient au cours de la prolongation exceptionnelle ordonnée en application de l'avant-dernier alinéa, elle peut être renouvelée une fois, dans les mêmes conditions. La durée maximale de la rétention n'excède alors pas quatre-vingt-dix jours.
Les conditions d’application de l’article susvisé sont réunies dès lors que l’intéressé représente une menace à l’ordre public. En effet, Monsieur [N] a été condamné par le président du tribunal judiciaire de Valenciennes le 22 septembre 2023 à la peine de 18 mois d’emprisonnement et une interdiction du territoire français d’une durée de cinq ans pour des infractions à la législation des stupéfiants.
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par Monsieur le Préfet, il convient d’accorder la prorogation demandée.
PAR CES MOTIFS
Autorisons l’autorité administrative à retenir Monsieur [M] [N] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de QUINZE JOURS à compter du 23 décembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et avisons l’intéressé de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 2] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI (numéro de FAX du greffe de la Cour d’Appel: [XXXXXXXX01]) ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
L’avocat de la Préfecture, L’avocat, Le Greffier, Le Juge,
En visio
décision rendue à 10h33
Ordonnance transmise ce jour à M. LE PREFET DU NORD
Ordonnance transmise au Tribunal administratif de LILLE
N° étr\N° RG 24/05743 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CL4
Décision notifiée à ...h...
L’intéressé, L’interprète, | false | null | [] | {} |
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"24/04038"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
N° RG 24/04038 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z5BF
N° Minute : 24/02393
ORDONNANCE DU 23 Décembre 2024
A l’audience publique du 23 Décembre 2024, devant Nous, Sébastien FILHOUSE, magistrat du siège du Tribunal judiciaire de Bordeaux, assisté de Stéphanie TESSIER, Greffier,
siégeant au Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique [1], dans une salle spécialement aménagée sur l’emprise de l’établissement et répondant aux exigences de l’article L 3211-12-2 du code de la santé publique,
DANS L’INSTANCE ENTRE :
REQUÉRANT :
M. Le directeur CENTRE HOSPITALIER [1]
régulièrement avisé, non comparant,
DÉFENDEUR :
Mme [I] [D] née [T]
née le 01 Septembre 1965
actuellement hospitalisée au Centre Hospitalier Spécialisé [1],
régulièrement convoquée,
comparante assistée de Me Pauline RAYMOND, avocat au barreau de BORDEAUX, avocat commis d’office,
PARTIE INTERVENANTE :
M. [N] [D] (mari) régulièrement avisé, non comparante
MINISTÈRE PUBLIC :
Madame le Vice-Procureur de la République régulièrement avisée, non comparante,
****
Vu le code de santé publique, et notamment ses articles L.3211-1, L.3211-2-1, L.3211-2-2, L.3211-12-1, L.3211-12-2, L.3212-1 à L.3212-12, R.3211-7 à R.3211-18, R.3211-24 à R.3211-26, R.3212-1 et R.3212-2,
Vu l'admission de Madame [I] [D] née [T] en hospitalisation complète, à la demande d'un tiers selon la procédure d’urgence, par décision du directeur du centre hospitalier spécialisé [1] prononcée le 13 décembre 2024,
Vu la décision du directeur du centre hospitalier spécialisé [1] du 16 décembre 2024 maintenant l'intéressée en hospitalisation complète à l'issue de la période d'observation,
Vu la requête du directeur du centre hospitalier spécialisé [1] reçue au greffe le 17 décembre 2024 et les pièces jointes,
Vu l'avis du ministère public du 19 décembre 2024, mis à la disposition des parties,
Vu la comparution de l’intéressée et ses explications à l'audience tenue publiquement au terme desquelles elle déclare faire des déprimes récurrentes en raison d'un passé très douloureux, évoquant depuis lors un diagnostic récent de bipolarité, raison pour laquelle on lui prescrirait depuis son hospitalisation un traitement régulateur d'humeur, ne s'opposant pas au maintien de la mesure le temps de trouver le bon dosage et le bon traitement, et espérant à tout le moins bénéficier de permissions de sortie afin de pouvoir régler des problèmes administratifs afférents à son souhait de se voir verser l'allocation adulte handicapée, mais tout en ne voulant pas que son mari soit au courant, le considérant comme «pervers» à l'instar de ses enfants,
Vu les observations de son avocate qui s'en tient à la position de sa cliente, laquelle se veut adhérente aux soins, nonobstant ses propos à charge à l'encontre de son mari,
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes des dispositions de l'article L.3212-1 du code de la santé publique : « Une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l'objet de soins psychiatriques sur décision du directeur d'un établissement (...) que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies:
1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement;
2° Son état mental impose des soins immédiats assortis (...) d''une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète (...)».
Selon l'article L.3212-3 du code de la santé publique : «En cas d'urgence, lorsqu'il existe un risque grave d'atteinte à l'intégrité du malade, le directeur d'un établissement mentionné à l'article L.3222-1 peut, à titre exceptionnel, prononcer à la demande d'un tiers l'admission en soins psychiatriques d'une personne malade au vu d'un seul certificat médical émanant, le cas échéant, d'un médecin exerçant dans l'établissement. Dans ce cas, les certificats médicaux mentionnés aux deuxième et troisième alinéas de l'article L.3211-2-2 sont établis par deux psychiatres distincts.».
Enfin, en vertu de l’article L.3211-12-1 du code de la santé publique «I. L'hospitalisation complète d'un patient ne peut se poursuivre sans que le magistrat du siège du tribunal judiciaire, préalablement saisi par le directeur de l’établissement (…) ait statué sur cette mesure (…): 1° Avant l'expiration d'un délai de 12 jours à compter de l'admission (…).
II. La saisine mentionnée au I du présent article est accompagnée de l'avis motivé d'un psychiatre de l'établissement d'accueil se prononçant sur la nécessité de poursuivre l'hospitalisation complète.».
Il résulte des éléments figurant au dossier que l’intéressée a été admise au centre hospitalier spécialisé [1] en raison d'une rupture avec l'état antérieur (soit une symptomatologie maniaque avec caractéristiques psychotiques), étant alors constaté une tachypsychie, une fuite des idées, une labilité thymique, une désorganisation psychique et comportementale, des idées délirantes de mécanismes hallucinatoires (visuelles, acoustico-verbales, intra-psychiques) avec adhésion complète aux délires et un syndrome de persécution centré sur son mari.
Les certificats médicaux exigés par les textes figurent au dossier, ils ont été établis dans les délais requis et contiennent des indications propres à répondre aux prescriptions légales.
L'avis médical motivé prévu par l'article L.3211-12-1 § II du code de la santé publique établi le 19 décembre 2024 relève que l'état mental de l'intéressée nécessite toujours des soins assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, en ce que, malgré les progrès constatés, persistent encore un discours flou et imprécis, une tachypsychie, une humeur instable, des idées de persécution visant son conjoint (à l'instar des propos tenus à l'audience) et une position ambivalente par rapport aux soins dispensés.
En toute hypothèse, une sortie prématurée serait de nature à présenter des risques de rechute rapide.
Dans ces conditions, la prise en charge dans un cadre contenant et sécurisé s'impose encore, afin de garantir l'observance des soins, et le cas échéant la réadaptation du traitement, ce qui ne peut se faire qu'en milieu hospitalier. Le maintien de l'hospitalisation complète de Madame [D] s'avère par conséquent nécessaire pour stabiliser son état.
Dès lors, le maintien de l'hospitalisation complète de l'intéressée apparaît à ce jour justifié.
PAR CES MOTIFS
Statuant par mise à disposition au greffe le 23 Décembre 2024, par décision contradictoire rendue en premier ressort après débats en audience publique du 23 Décembre 2024,
Accorde l’aide juridictionnelle provisoire à Mme [I] [D] née [T],
Autorise le maintien de l’hospitalisation complète de Mme [I] [D] née [T],
Dit que la présente décision sera notifiée à :
Mme [I] [D] née [T]
Me Pauline RAYMOND,
M. [N] [D] (mari)
Monsieur le Directeur du Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique [1],
Ministère public.
Dit que les dépens comprenant les frais d’expertise seront supportés par le Trésor Public, en application des dispositions de l’article R 93-2° du Code de Procédure Pénale.
Le Greffier, Le Juge,
Cette décision peut être frappée d’appel dans un délai de 10 jours à compter de la présente notification par déclaration motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de BORDEAUX - [Adresse 3]. Cette déclaration peut notamment être envoyée par courriel à cette adresse : [Courriel 2]
Le ministère public peut, dans tous les cas, interjeter appel dans le même délai.
N° RG : N° RG 24/04038 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z5BF
Ordonnance en date du 23 Décembre 2024
Reçu notification de la présente le
Le patient
signature :
Reçu notification de la présente ordonnance le
le Directeur du Centre Hospitalier Spécialisé [1],
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"24/04443"
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D'ORLÉANS
DÉCISION DU 23 DECEMBRE 2024
Minute N°
N° RG 24/04443 - N° Portalis DBYV-W-B7I-G3SC
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Xavier GIRIEU, Vice-Président au Tribunal judiciaire d'ORLÉANS chargé des contentieux de la protection ;
GREFFIER : Sophie MARAINE
DEMANDERESSE :
Société [25], dont le siège social est sis : [Adresse 23] - (réf dette 521465) - [Localité 7], Représentée par Mme [H] [J], munie d'un pouvoir écrit.
DÉFENDERESSES :
Madame [L], [T] [F], née le 18 Mai 1994 à [Localité 18] (GUADELOUPE) (GUADELOUPE), demeurant : [Adresse 4] - [Localité 8], Non Comparante, Ni Représentée.
(dossier 124039491 [R] [D])
S.A. [19], dont le siège social est sis : Chez INTRUM JUSTITIA - [Adresse 22] – (réf dette 4039090211) - [Localité 11], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [16], domiciliée chez [17], dont le siège social est sis : [Adresse 5] -(réf dette5357860) - [Localité 10], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [24] [Localité 20] [24], dont le siège social est sis : [Adresse 1] – (réf dette 1585626981, 1585626981 23400) - [Localité 7], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [15], dont le siège social est sis : Comptabilité clients - [Adresse 6] – (réf dette TI0006861452//MRH001851607) - [Localité 14], Non Comparante, Ni Représentée.
Société CRCAM CENTRE LOIRE, dont le siège social est sis : [Adresse 13] – (réf dette 7202801181) - [Localité 3], Non Comparante, Ni Représentée.
S.A.S. [26], dont le siège social est sis : [Adresse 2] – (réf dette F00199556, CUFHHTTIF7W//CTFHHTTIGDS) - [Localité 12], Non Comparante, Ni Représentée.
CAF DU LOIRET, dont le siège social est sis : [Adresse 21] – (réf dette 1306715 TROP PERCU) - [Localité 9], Non Comparante, Ni Représentée.
A l'audience du 8 Novembre 2024, les parties ont comparu comme il est mentionné ci-dessus et l'affaire a été mise en délibéré à ce jour.
Copies délivrées aux parties le :
à :
* * * * *
EXPOSE DU LITIGE
Par déclaration enregistrée le 9 août 2024, Madame [L] [F], née le 18 mai 1994 à [Localité 18] (972), a saisi la Commission de surendettement des particuliers du Loiret d’une demande tendant au traitement de sa situation de surendettement.
Le 29 août 2024, la Commission de surendettement des particuliers a, après avoir constaté sa situation de surendettement, déclaré son dossier recevable.
Suivant courrier recommandé avec avis de réception envoyé le 11 septembre 2024, la SA d’HLM [25] a contesté la décision de recevabilité. Le créancier fait valoir l’absence de bonne foi de Madame [L] [F], dans la mesure où il lui a été indiqué en juillet 2024 que son arriéré de loyer pouvait être régularisé si elle pouvait verser les 231 euros du solde, rappel d’aide au logement déduit, ce qu’elle n’a pas fait. Le bailleur fait remarquer que sa démarche consistait à contacter le travailleur social accompagnant Madame [F] pour trouver une aide financière pour obtenir ces 231 euros ou pour prévoir un échéancier, dans la mesure où Madame [F] réglait depuis janvier 2024 une somme de 86 euros en plus du loyer, mais qu’elle n’a pas mis en œuvre les actions permettant cette régularisation, alors même que le rappel d’aide au logement a été partiellement reçu. Il estime que Madame [F] fait donc preuve de mauvaise foi en privilégiant le dépôt d’un dossier de surendettement alors que la dette de loyer représente la majeure partie de son endettement.
Le dossier de Madame [L] [F] a été transmis au juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire d’Orléans le 16 septembre 2024 et reçu le 23 septembre 2024.
Madame [L] [F] et ses créanciers ont été régulièrement convoqués par lettre recommandée du 3 octobre 2024 pour l’audience du 8 novembre 2024.
La SA d’HLM [25], représentée avec pouvoir par Madame [H] [J], employée du bailleur, a comparu et a maintenu sa contestation et ses arguments. Elle a ajouté qu’un respect de la part de Madame [F] de ce qui avait été proposé aurait permis de réduire d’un tiers son endettement.
Madame [L] [F] n’a pas comparu à l’audience.
La question de la recevabilité de la contestation a été mise dans les débats.
Aucun autre créancier n’a comparu. En revanche, un créancier a écrit, ce qui a été abordé à l’audience :
la caisse d’allocations familiales du Loiret a mentionné par courriel sa créance de 712,25 euros.
La décision a été mise en délibéré à la date du 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
L’article L 711-1 du Code de la consommation prévoit que le bénéfice des mesures de traitement des situations de surendettement est ouvert aux personnes physiques de bonne foi. La situation de surendettement est caractérisée par l’impossibilité manifeste de faire face à l’ensemble de ses dettes professionnelles et non professionnelles exigibles et à échoir.
Le seul fait d’être propriétaire de sa résidence principale dont la valeur estimée à la date du dépôt du dossier de surendettement est égale ou supérieure au montant de l’ensemble des dettes professionnelles et non professionnelles exigibles et à échoir ne fait pas obstacle à la caractérisation de la situation de surendettement.
L’article R 722-2 prévoit que la décision rendue par la commission sur la recevabilité du dossier est susceptible de recours devant le juge des contentieux de la protection.
En application de l’article R 722-1, la décision peut faire l’objet d’un recours, dans un délai de 15 jours à compter de sa notification, par déclaration remise ou adressée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception au secrétariat de la commission.
1. Sur la recevabilité du recours :
En l’espèce, la décision de recevabilité de Madame [L] [F] à la procédure de surendettement a été notifiée à la SA d’HLM [25] le 5 septembre 2024.
Le courrier recommandé avec avis de réception adressé par le créancier pour contester cette décision a été envoyé le 11 septembre 2024, soit moins de 15 jours après la notification.
De ce fait, sa contestation est recevable.
2. Sur le fond :
Aux termes de l'article L711-1 du Code de la consommation, une des conditions de l’admission au bénéfice de la procédure de traitement des situations de surendettement est d'être une personne physique.
Il est nécessaire ensuite que la situation de surendettement soit caractérisée par l'impossibilité manifeste de faire face à l'ensemble de ses dettes professionnelles et non professionnelles exigibles et à échoir.
Sont exclus de la procédure les personnes morales, mais également les débiteurs qui ont créé une entreprise individuelle inscrite au RCS, puisque les dispositions relatives au règlement des situations de surendettement ne s'appliquent pas lorsque le débiteur relève des procédures de redressement et de liquidation judiciaire des entreprises, malgré la nature des dettes impayées.
Enfin, une des conditions de l’admission au bénéfice de la procédure de traitement des situations de surendettement est la bonne foi des débiteurs, celle-ci étant présumée.
En l’espèce, Madame [L] [F] a déposé un dossier de surendettement le 9 août 2024.
Il apparaît que son endettement d’un total de 15 458,65 euros est composé de onze dettes auprès de huit créanciers différents.
Sa dette à l’égard de la SA d’HLM [25] représente une somme de 4 169,39 euros, celle-ci prenant en compte le rappel partiel d’aide au logement versé à hauteur de 3 251,32 euros et le rattrapage de la réduction du loyer de solidarité (680,70 euros), crédités début août 2024.
Le bailleur verse aux débats, à l’appui de ses déclarations, un courriel daté du 1er août 2024 par lequel il sollicite auprès de Madame [F] les coordonnées de son assistante sociale et dans lequel il lui précise qu’en cas de versement de 231 euros en plus des 150 euros réglés pour le mois d’août, un règlement des 7 500 euros d’aide au logement bloqués serait alors réalisé et permettrait de mettre fin à la procédure relative au logement.
Il produit également un justificatif relatif aux montants de l’aide au logement auxquels Madame [F] a droit pour les mois d’avril à septembre 2023, puis novembre 2023 à avril 2024 et mai à juillet 2024.
Cependant, il n’est pas établi à travers ces pièces que Madame [F] était en mesure de régler cette somme complémentaire permettant de réduire encore la dette locative.
Il n’est pas non plus démontré qu’elle aurait agi, ou à l’inverse serait restée passive, de manière à empêcher l’octroi d’une aide supplémentaire, ou encore qu’elle aurait cherché à aggraver son endettement.
En outre, les éléments apportés sont relatifs à une créance représentant moins d’un tiers de l’endettement total.
Ces éléments paraissent donc insuffisants pour remettre en cause la présomption de bonne foi dont bénéficie Madame [L] [F].
Il y aura donc lieu de la déclarer recevable à la procédure de surendettement.
La décision de la Commission de surendettement rendue en ce sens sera confirmée.
Les dépens seront laissés à la charge de l'Etat.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en dernier ressort non susceptible de pourvoi ;
DECLARE recevable le recours formé par la SA d’HLM [25] à l’encontre de la décision de recevabilité prise par la Commission de surendettement des particuliers du Loiret au profit de Madame [L] [F], née le 18 mai 1994 à [Localité 18] (972) ;
CONFIRME la décision de recevabilité prise par la Commission de surendettement des particuliers du Loiret au profit de Madame [L] [F] le 29 août 2024 ;
DÉCLARE Madame [L] [F] recevable au bénéfice de la procédure de surendettement des particuliers ;
REJETTE toutes autres demandes ;
LAISSE les dépens à la charge de l’Etat ;
DIT qu’à la diligence du Greffe la présente décision sera notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception à Madame [L] [F] et à ses créanciers et communiquée à la commission avec la restitution du dossier ;
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au Greffe.
LE GREFFIER LE JUGE | false | null | [] | {} |
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"24/10625"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/10625 | Tribunal judiciaire de Bobigny | Dit n'y avoir lieu à prendre une mesure en raison du défaut de pouvoir | null | J.L.D. HSC | null | [] | 6769b1f68058366e74f92dd3 | null | 2024-12-23T18:55:03.061000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-23 | 14K | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BOBIGNY
ORDONNANCE DISANT N’Y AVOIR LIEU A STATUER
(Article L. 3211-12 du Code de la Santé Publique)
N° RG 24/10625 - N° Portalis DB3S-W-B7I-2MDE
MINUTE: 24/2514
Nous, Laure CHASSAGNE, vice-président agissant par délégation en qualité de Juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de BOBIGNY, suivant ordonnance du 31 octobre 2024, assisté de Annette REAL, greffière, avons rendu la décision suivante concernant :
LA PERSONNE EN SOINS PSYCHIATRIQUES :
Monsieur [W] [K] [Y] [L]
né le 18 Avril 1989 au MAROC
[Adresse 1]
[Localité 2]
Etablissement d’hospitalisation: L’EPS [3]
PERSONNE A L’ORIGINE DE LA SAISINE
Madame la directrice de L’EPS [3]
Le 13 décembre 2024, la directrice de L’EPS [3] a prononcé la décision d’admission en soins psychiatriques de Monsieur [W] [U] [L].
Depuis cette date, Monsieur [W] [U] [L] faisait l’objet d’une hospitalisation complète au sein de cet établissement.
Le 18 Décembre 2024, la directrice de l’établissement a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète de Monsieur [W] [U] [L].
Le 23 décembre 2024, directrice de L’EPS [3] a envoyé une télécopie datée du 23 décembre 2024, nous informant de la levée de la mesure de soins sans consentement de Monsieur [W] [U] [L] et que par conséquent la saisine n’a plus lieu d’être ;
Attendu que la saisine de Madame la directrice de L’EPS [3] est devenue sans objet puisque la mesure d’hospitalisation complète a été levée ;
PAR CES MOTIFS
DISONS n’y avoir lieu à statuer sur la saisine de la Directrice de L’EPS [3] en date du 18 Décembre 2024 concernant Monsieur [W] [K] [Y] [L].
Fait, jugé et signé à Bobigny, le23 Décembre 2024
Le juge des libertés et de la détention
Laure CHASSAGNE
Ordonnance notifiée au parquet le à
le greffier
Vu et ne s’oppose :
Déclare faire appel : | false | null | [] | {} |
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"24/04490"
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D'ORLÉANS
DÉCISION DU 23 DECEMBRE 2024
Minute N°
N° RG 24/04490 - N° Portalis DBYV-W-B7I-G3VZ
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Xavier GIRIEU, Vice-Président au Tribunal judiciaire d'ORLÉANS chargé des contentieux de la protection ;
GREFFIER : Sophie MARAINE
DEMANDEURS :
Madame [C], [F], [H] [E] épouse [S], née le 4 août 1968 à [Localité 7], demeurant : [Adresse 1], Représentée par M. [G] [S], son fils, muni d'un pouvoir écrit.
Monsieur [D], [T] [S], né le 4 Juin 1962 à [Localité 11] (LOIR ET CHER), demeurant [Adresse 1], Représenté par M. [G] [S], son fils, muni d'un pouvoir écrit.
(Dossier 124015837 S. ROSKY-BALSON)
DÉFENDERESSES :
Société CRCAM CENTRE LOIRE, dont le siège social est sis : [Adresse 5], Non Comparante, Ni Représentée.
S.C.I. [10], dont le siège social est sis : [Adresse 3] (réf dette Arriérés Charges) - [Localité 2], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [9], dont le siège social est sis : Chez [8] [Adresse 6] – (réf dette 81372888568) - [Localité 4], Non Comparante, Ni Représentée.
A l'audience du 8 Novembre 2024, les parties ont comparu comme il est mentionné ci-dessus et l'affaire a été mise en délibéré à ce jour.
Copies délivrées aux parties le :
à :
EXPOSE DU LITIGE
Par déclaration enregistrée le 27 mars 2024, Madame [C] [E] épouse [S], née le 4 août 1966 à [Localité 7] (41), et Monsieur [D] [S], né le 4 juin 1962 à [Localité 11] (41), ont saisi la Commission de surendettement des particuliers du Loiret d’une demande tendant au traitement de leur situation de surendettement.
Dans sa séance du 30 mai 2024, la commission de surendettement des particuliers a déclaré leur dossier recevable.
Puis, la Commission a préconisé, le 29 août 2024, le rééchelonnement de tout ou partie des créances sur une durée maximum de 73 mois, au taux de 0 %, avec un apurement de la totalité du passif à l’issue. La mensualité maximale de remboursement a été fixée à la somme de 715 euros.
Suivant courrier recommandé avec avis de réception, Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] ont contesté cette décision. Ils font valoir que leur situation a évolué, puisque Monsieur [S] n’est plus en invalidité mais retraité depuis le 1er juillet 2024, et ils demandent de recalculer leurs ressources et charges.
Le dossier de Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] a été transmis par la Commission au juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire d'Orléans le 18 septembre 2024 et reçu le 26 septembre 2024.
Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S], ainsi que les créanciers, ont été convoqués par lettre recommandée avec avis de réception le 4 octobre 2024 à l'audience du 8 novembre 2024.
Monsieur [G] [S], fils de Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S], les représentant avec pouvoir, a comparu à cette audience. Il a maintenu les termes de la contestation de ses parents. Il a indiqué que l’un et l’autre étaient désormais retraités et que son père n’avait plus sa pension d’invalidité depuis son passage à la retraite. Il a actualisé leur situation et a remis les justificatifs relatifs à leurs ressources et charges, complétés en délibéré, comme demandé par le juge à l’audience, par les relevés bancaires du couple.
La question de la recevabilité de leur contestation a été mise dans les débats.
Aucun créancier n'a comparu. En revanche, le créancier suivant a écrit, ce qui a été abordé à l'audience :
la SA [8] a fait état de sa créance de 49 127,46 euros.
La décision a été mise en délibéré à la date du 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Sur la recevabilité de la demande :
Les conditions de recevabilité de la contestation de la décision de la Commission relative aux mesures qu'elle entend imposer sont régies par les dispositions des articles L 733-10 et R 733-6 du Code de la consommation. En vertu de ces dispositions, une partie peut contester devant le juge des contentieux de la protection les mesures imposées par la Commission dans les trente jours de la notification qui lui en est faite, par déclaration remise ou lettre recommandée avec accusé de réception adressée au secrétariat de la Commission.
En l'espèce, la notification des mesures à Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] a été réalisée le 10 septembre 2024.
Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] ont adressé une lettre recommandée avec avis de réception, pour contester la décision, à la Commission de surendettement, le 12 septembre 2024, soit moins de 30 jours après la notification des mesures.
En conséquence, la contestation est recevable en la forme.
Sur la contestation des mesures imposées par la Commission :
Il ressort de l'article L 733-12 du Code de la consommation que le juge, saisi d'une contestation formée contre les mesures que la Commission entend imposer, peut notamment vérifier, même d'office, la validité des créances, des titres qui les constatent ainsi que le montant des sommes réclamées. Il peut également s'assurer que le débiteur se trouve bien dans la situation de surendettement définie à l'article L 711-1 du même Code.
En outre, en vertu des dispositions de l'article L 733-13 du Code de la consommation, le juge saisi d'une contestation des mesures imposées par la Commission prend tout ou partie des mesures définies aux articles L 733-1, L 733-4 et L 733-7 du même code. Il peut également prononcer un redressement personnel sans liquidation judiciaire.
Conformément aux dispositions des articles L731-1 et suivants du Code de la consommation, le montant des mensualités doit être déterminé en fonction de la quotité saisissable du salaire telle que fixée selon les articles L3252-2 et L3252-3 du Code du travail, de manière à ce qu'une partie des ressources nécessaires aux dépenses courantes du ménage lui soit réservée en priorité. La part des ressources nécessaires aux dépenses courantes du ménage est déterminée et mentionnée dans la décision dans les conditions prévues à l’article L 731-2 du Code de la consommation.
En l'espèce, la question de la bonne foi de Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] n’a pas été mise dans les débats, ceux-ci bénéficiant d’une présomption de bonne foi.
Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] sont mariés. Ils n’ont plus d’enfant à charge. Ils sont l’un et l’autre retraités. La retraite de Madame [S] contient également une rente d’invalidité.
Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] ne sont pas imposables sur leurs revenus. Le montant de leur loyer sera actualisé. Les trois forfaits retenus ci-dessous ont vocation à prendre en compte tous les postes de dépenses que Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] peuvent rencontrer dans la vie quotidienne. Le forfait de base regroupe ainsi l'ensemble des dépenses courantes en matière alimentaire, d'habillement, d'hygiène, mais également certains frais de santé, de transports et dépenses quotidiennes. Les dépenses courantes inhérentes à l'habitation, telles que l'eau, l'électricité, la téléphonie, l'assurance habitation, sont comprises dans le forfait habitation et n’ont pas à être prises de manière séparée. Les frais de chauffage sont inclus dans le troisième forfait. Ces forfaits tiennent compte de l'évolution du coût de la vie et ont été actualisés en 2024. Les charges supplémentaires retenues par la Commission de surendettement et justifiées en procédure seront conservées (supplément au titre de la mutuelle et ordures ménagères).
RESSOURCES :
retraite 1 : 948,81 euros ;
retraite 2 : 1270,90 euros ;
=> TOTAL : 2219,71 euros.
CHARGES :
forfait de base : 844 euros ;
forfait habitation : 161 euros ;
forfait chauffage : 164 euros ;
logement : 707,41 euros ;
TOM : 24 euros ;
mutuelle : 13 euros ;
=> TOTAL : 1913,41 euros.
Dans ces conditions, la capacité de remboursement de Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] est de 306,30 euros.
Sans enfant à charge, la quotité saisissable de leurs ressources telle qu'elle résulte des articles L. 3252-2 et L. 3252-3 du Code du travail est supérieure à la capacité réelle de remboursement, puisqu'elle est de 551,10 euros.
La première des deux sommes sera donc retenue pour le plan de désendettement.
Il est en effet prévu par l'article L731-1 du Code de la consommation que, pour le rééchelonnement des dettes, le montant des remboursements est fixé par référence à la quotité saisissable du salaire telle qu'elle résulte des articles L3252-2 et L3252-3 du code du travail, de manière à ce que la part des ressources nécessaires aux dépenses courantes du débiteur lui soit réservée par priorité.
En application de l’article L 733-3 du Code de la consommation, la durée totale des mesures mentionnées à l’article L 733-1 ne peut excéder 7 années. Toutefois, cet article dispose également que les mesures peuvent excéder cette durée lorsqu’elles concernent le remboursement de prêts contractés pour l’achat d’un bien immobilier constituant la résidence principale du débiteur dont elles permettent d’éviter la cession ou lorsqu’elles permettent au débiteur de rembourser la totalité de ses dettes tout en évitant la cession du bien immobilier constituant sa résidence principale.
Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] n’ont jamais bénéficié d'un dossier de surendettement. Ils ne sont pas propriétaires d'un bien immobilier.
Conformément à ces dispositions, il y aura lieu de prévoir un rééchelonnement des créances sur une durée maximale de 84 mois en retenant une mensualité maximale de remboursement de 306,30 euros, comme mentionné ci-dessus.
Au vu de la capacité de remboursement par rapport à l’endettement, un taux d'intérêt de 0 % sera appliqué à toutes les créances.
Aucune créance ne nécessitera d’actualisation.
La créance du bailleur sera remboursée dans un premier temps, conformément aux dispositions de l’article L711-6 du Code de la consommation.
La créance sur crédit à la consommation sera remboursée dans un second temps et partiellement au vu du temps maximal pendant lequel un plan de désendettement peut être mis en place.
Au terme du plan de désendettement, et si les débiteurs ont respecté jusqu'à son terme le plan et n'ont pas été déchus de la procédure, le solde de la créance de second rang sera effacé.
Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] pourront prendre connaissance du montant exact des mensualités à verser en dernière ligne du second tableau annexé.
Ils se devront d'être vigilants quant au respect du plan, une clause de déchéance des mesures étant prévue.
Les tableaux annexés au présent jugement doivent leur permettre de saisir les modalités pratiques des remboursements et de les organiser directement avec les créanciers.
Le plan débutera le 1er février 2025.
Il est rappelé qu’en cas de changement significatif dans leur situation (favorable ou défavorable) qui nécessiterait une révision de ces mesures, Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] pourront déposer un nouveau dossier devant la Commission de surendettement de leur lieu de résidence.
Il conviendra de laisser les dépens à la charge de l'Etat.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en premier ressort ;
DÉCLARE recevable le recours formé par Madame [C] [E] épouse [S], née le 4 août 1966 à [Localité 7] (41), et Monsieur [D] [S], né le 4 juin 1962 à [Localité 11] (41), à l’encontre des mesures qui leur ont été imposées le 29 août 2024 par la commission de surendettement des particuliers du Loiret ;
PRONONCE au profit de Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] les mesures suivantes de nature à traiter leur situation de surendettement et devant débuter le 1er février 2025 :
plan de 84 mois, selon les tableaux joints à la présente décision, avec une capacité de remboursement maximum de 306,30 euros ;
DIT que les mensualités, mentionnées dans les tableaux annexés, débuteront le 1er février 2025 ;
DIT que le taux d'intérêt est de 0 % pour toutes les créances ;
DIT que les paiements devront avoir lieu le 1er de chaque mois ;
DIT que, si les mesures ne sont pas respectées, elles deviendront caduques quinze jours après une mise en demeure d'avoir à exécuter les obligations prévues par le jugement, adressée par le créancier par lettre recommandée avec accusé de réception, restée infructueuse ;
DIT que les mesures sont subordonnées à l’abstention par les débiteurs d’actes qui aggraveraient leur endettement ;
RAPPELLE que les débiteurs se doivent de régler les loyers courants et leurs charges courantes ;
REJETTE toutes autres demandes ;
RENVOIE le dossier à la Commission de Surendettement des Particuliers du Loiret ;
DIT qu’à la diligence du Greffe la présente décision sera notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception à Madame [C] [E] épouse [S] et Monsieur [D] [S] et à leurs créanciers et communiquée à la commission avec la restitution du dossier ;
LAISSE les dépens à la charge de l’Etat.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au Greffe.
LE GREFFIER LE JUGE | false | null | [] | {} |
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"24/00113"
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N° RG 24/00113 - N° Portalis DBYF-W-B7I-JE5N
Affaire : CPAM D’INDRE ET LOIRE-SIGURA
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE TOURS
°°°°°°°°°
PÔLE SOCIAL
°°°°°°°°°
JUGEMENT DU 23 DECEMBRE 2024
°°°°°°°°°
DEMANDERESSE
CPAM D’INDRE ET LOIRE,
[Adresse 2] - [Localité 3]
Représentée par Mme [F], conseillère juridique du service contentieux, munie d’un mandat permanent depuis le 29 septembre 2023
DEFENDERESSE
Madame [B] [J],
demeurant [Adresse 1] - [Localité 3]
Comparante en personne
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DEBATS ET LORS DU DELIBERE :
Président : Madame P. GIFFARD
Assesseur : Mme M. BOUHNIK, Assesseur employeur/travailleur indépendant
Assesseur : Madame C. ALLOCHON, Assesseur salarié
DÉBATS :
L’affaire ayant été appelée à l’audience publique du 18 novembre 2024, assisté de A. BALLON, faisant fonction de greffier, puis mise en délibéré pour être rendue ce jour, par mise à disposition au greffe de la juridiction ;
Le Tribunal a rendu le jugement suivant :
RAPPEL DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE :
Par courrier du 2 septembre 2022, la CPAM d’Indre et Loire a notifié à Madame [B] [J] un indu d’un montant de 1.498,21 € au titre d’indemnités journalières versées à tort du 21 avril 2022 au 26 mai 2022 et au titre de la journée du 25 février 2022.
Par courrier du 20 décembre 2022 notifié le 23 décembre 2022 à Madame [J], la CPAM a reconnu sa maladie au titre de la législation sur les risques professionnels.
Par courrier recommandé reçu par Madame [J] le 1er décembre 2023 la CPAM lui a notifié une mise en demeure de payer la somme de 1.498,21 €.
Par courrier recommandé du 28 février 2024 reçu par Madame [J] le 2 mars 2024, la CPAM lui a notifié une contrainte en date du 28 février 2024 portant sur une somme de 1.498,21 €.
Par requête déposée le 7 mars 2024, Madame [J] a saisi le pôle social du tribunal Judiciaire de TOURS d’une opposition à la contrainte qui lui a été délivrée.
A l’audience du 17 juin 2024, il a été ordonné le renvoi à la demande de Madame [J].
A l’audience du 18 novembre 2024, Madame [J] expose que les indemnités journalières ont été perçues par son employeur. Elle indique ignorer si elle a reçu des indemnités journalières en juillet 2022.
Selon elle, les sommes figurant sur son relevé bancaire ne correspondent pas avec celle évoquées par la CPAM.
Par ailleurs, elle indique avoir été licenciée pour inaptitude professionnelle le 15 juillet 2022 et que son employeur a retenu une somme de 4.612, 38 € au titre des indemnités journalières sur son bulletin de paie de juillet 2022. Enfin elle indique qu’elle n’a jamais travaillé le 25 février 2022 et produit un avis d’arrêt de travail pour cette date.
La CPAM d’Indre et Loire demande au tribunal de :
- déclarer irrecevable l’opposition à contrainte de Madame [J]
- à titre subsidiaire de débouter Madame [J]
- confirmer la contrainte.
Elle soutient que l’opposition de Madame [J] n’est pas recevable, celle-ci ne contestant ni le montant, ni l’existence ou la prescription de la dette. Elle considère donc que cette opposition n’est pas motivée.
Sur le fond, elle expose que l’employeur a fourni une première attestation en date du 3 mars 2022 ne faisant pas état de subrogation : des indemnités journalières ont donc été versées à Madame [J] pour la période du 25 février 2022 au 26 mai 2022.
Elle indique toutefois que l’employeur a fourni une attestation de salaire rectificative le 21 avril 2024 demandant la subrogation pour la période du 26 février 2022 au 26 mai 2022.
La CPAM soutient qu’à compter du 21 avril 2022 et jusqu’au 26 mai 2022 les indemnités journalières ont été versées à Madame [J] alors qu’en vertu de la subrogation, ces sommes auraient dû être versées à l’employeur de Madame [J].
Elle ajoute que suite à la reconnaissance de la maladie professionnelle, les indemnités journalières ont été réévaluées (de 43,40 € à 68,57 €) mais que cette réévaluation est intervenue à compter du 20 décembre 2022, soit après la notification de l’indu.
Elle en déduit qu’au moment de la notification de l’indu, le montant des indemnités journalières n’était que de 43,40 € par jour pour la période allant du 21 avril 2022 au 26 mai 2022.
La CPAM a été invitée à communiquer une note en délibéré sur la journée du 25 février 2022 et Madame [J] a été invitée à justifier des sommes versées sur son compte.
Un rappel a été fait aux parties par mail du 4 décembre 2024.
La CPAM a adressé une note en délibéré le 5 décembre 2024 puis une autre le 19 décembre 2024.
Madame [J] a adressé des pièces et une note les 15 et 19 décembre 2024.
MOTIVATION DE LA DÉCISION :
Sur la fin de non-recevoir pour défaut de motivation de la contrainte :
Aux termes de l'article R.133-3 du code de la sécurité sociale, le débiteur peut former opposition par inscription au secrétariat du tribunal compétent dans le ressort duquel il est domicilié ou par lettre recommandée avec demande d'avis de réception adressée au secrétariat dudit tribunal dans les quinze jours à compter de la signification. L'opposition doit être motivée ; une copie de la contrainte contestée doit lui être jointe.
Par courrier du 6 mars 2024, Madame [J] a contesté l’indu qui lui a été notifié par la CPAM indiquant que l’attestation de paiement des indemnités journalières pour la période du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2022 mentionne que le paiement a été effectué à l’employeur. Elle ajoute que sur ses relevés bancaires les sommes ne correspondent pas et que son employeur a retenu un montant de 4.612, 38 € sur son bulletin de paie au titre des indemnités journalières brutes.
Il se déduit de ce courrier que Madame [J] conteste le montant de l’indu réclamé par la CPAM et verse des documents au soutien de ses allégations.
Dès lors, il convient de juger que son opposition à contrainte, formée dans les délais requis, est motivée et donc recevable.
Sur le fond :
La CPAM réclame le remboursement d’indemnités journalières versées du 21 avril 2022 au 26 mai 2022, soit sur une période de 36 jours : la CPAM n’avait à cette date pas encore reconnu le caractère professionnel de cette maladie et a donc versé des indemnités brutes de 43,40 € , soit des indemnités d’un montant net de 40,49 €.
Le tribunal ne peut donc se baser sur l’attestation d’indemnités journalières produites par Madame [J] laquelle est en date du 4 mars 2024 et tient compte des indemnités revalorisées après reconnaissance de la maladie professionnelle (52,07 € brut, puis 68,57 € au lieu de 43,40 € brut ).
L’analyse des pièces et notes communiquées par les parties permet de constater que :
- Madame [J] a consulté un médecin le 25 février 2022 après midi, lequel a transmis un certificat médical à la CPAM à 16 h 13
- les bulletins de salaire de février et mars 2022 font état d’une absence à compter du 26 février 2022 et Madame [J] a donc été payé par son employeur pour la journée du 25 février 2022, qu’elle ait ou non travaillé ce jour là.
En conséquence, Madame [J] ayant été payée de sa journée du 25 février 2022, elle ne peut solliciter le bénéfice d’indemnité journalière pour cette journée.
L’analyse des bulletins de salaire révèle que l’employeur de Madame [J] a maintenu son salaire :
- le mois de février 2022 a été réglé : 2.640,27 € brut : si le bulletin de mars déduit 282,89 € au titre de l’absence du 26 au 28 février, le bulletin d’avril 2022 re-crédite cette somme de 282,89 €
- le mois de mars a été réglé ainsi que cela apparaît sur le mois d’avril : 2.299,59 € + 344,38 € = 2.643,97 € brut
- le mois d’avril a été réglé : la somme de 1.056,11€ apparaît sur le mois d’avril et la somme de 1.584,16 € apparaît sur le mois de mai 2022 : 2.640,27 € brut
- le mois de mai a été réglé : 2.214,42 € brut + 85,17 € (2640,27 – 2.555,10) sur le bulletin de mai 2022
- le mois de juin a été réglé (à compter du 3 juin toutefois) : 66 € sur juin et 2.400,24 € sur le mois de juillet : soit 2.466,24 €
- le mois de juillet a été réglé (à compter du 4 juillet) jusqu’au 15 juillet 2022 : 1.096,73€
L’analyse des relevés bancaires communiqués par Madame [J] révèle que celle-ci a perçu des indemnités journalières nettes de la CPAM :
- le 28 mars 2022 : 523,37 €
- le 12 avril 2022 : 645,84 €
- le 20 avril 2022 : 521,03 €
- le 31 mai 2022 : 666,82 €
- le 3 juin 2022 : 16,5 €
- le 27 juin 2022 : 1.094,59 €
- le juillet 2022 :
soit une somme globale nette de 3.468,15 € ++++++
Au vu de ces éléments, il apparaît que l’employeur de Madame [J] était fondé à lui réclamer le remboursement d’indemnités journalières lors de l’établissement du solde de tout compte. Si Madame [J] est en désaccord avec les sommes versées par son employeur pendant son arrêt ou avec les sommes déduites de son solde de tout compte, il lui appartient de s’adresser à son employeur et le cas échéant au Conseil de Prud’hommes.
En tout état de cause, la CPAM justifie par les pièces versées aux débats qu’elle a versé à Madame [J] des indemnités journalières du 21 avril 2022 au 26 mai 2022, soit pendant 36 jours, alors qu’à cette date, la salariée bénéficiait d’un maintien de salaire et que son employeur avait demandé la subrogation.
En conséquence, au regard du montant des indemnités journalières brutes versées à l’époque (maladie professionnelle pas encore reconnue), soit 43,40 € par jour, la CPAM est fondée à réclamer à Madame [J] une somme de 1.562,40 €.
Elle est également fondée à réclamer le remboursement de la journée du 25 février 2022 qui a été réglée par l’employeur, soit une somme de 43,40 €.
La CPAM est donc fondée à réclamer le paiement d’une somme de 1.605,80 € brut, soit 1.498,21 € net après déduction de la CSG et CRDS (-6,7%).
En conséquence, il convient de débouter Madame [J] de son opposition, de valider la contrainte émise le 28 février 2024 et de la condamner à payer à la CPAM d’Indre et Loire une somme de 1.498,21 € au titre de l’indu notifié le 2 septembre 2022.
Madame [J] qui succombe sera condamnée aux entiers dépens.
PAR CES MOTIFS :
Le pôle social du tribunal judiciaire de Tours statuant publiquement par jugement contradictoire, en dernier ressort
DÉCLARE recevable l’opposition à contrainte de Madame [B] [J] ;
VALIDE la contrainte émise le 28 février 2024 par la CPAM d’Indre et Loire àl’égard de Madame [B] [J] ;
CONDAMNE Madame [B] [J] à payer à la CPAM d’Indre et Loire une somme de 1.498,21 € au titre de l’indu notifié le 2 septembre 2022 ( indemnités journalières du 25 février 2022 ; du 21 avril 2022 au 26 mai 2022) ;
RAPPELLE que la décision est exécutoire de droit à titre provisoire ;
CONDAMNE Madame [B] [J] aux frais de notification de la contrainte, aux actes nécessaires à son exécution ainsi qu’aux entiers dépens de l’instance.
ET DIT que conformément aux dispositions des articles 605 et 612 du code de procédure civile, la présente décision peut être attaquée devant la COUR de CASSATION par ministère d'un avocat au Conseil d'Etat et à la Cour de Cassation, dans le délai de DEUX MOIS à compter du jour de notification de la présente décision.
Elle devra être accompagnée d’une copie de la décision.
Ainsi fait et jugé au Tribunal judiciaire de TOURS, le 23 Décembre 2024.
A.BALLON P.GIFFARD
Faisant fonction de greffier Présidente | false | null | [] | {} |
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"24/05744"
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Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE PROLONGATION DE RETENTION
MINUTE: 24/1999
Appel des causes le 23 Décembre 2024 à 10h00 en visioconférence
Div\étrangers
N° étr\N° RG 24/05744 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CL5
Nous, Madame PIROTTE Carole, Vice-Présidente au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assistée de Mme Samira CHAIB, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;
En présence de [V] [J], interprète en langue arabe, serment préalablement prêté ;
En présence de Maître Antoine PATINIER représentant de M. LE PREFET DU NORD ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [N] [L]
de nationalité Algérienne
né le 11 Février 1999 à [Localité 3] (ALGERIE),
alias [B] [T] né le 11 décembre 1997 en TUNISIE de nationalité tunisienne,
a fait l’objet :
d’une obligation de quitter le territoire français sans délai de départ volontaire, fixant le pays de destination de la reconduite, lui faisant interdiction de retour sur le territoire français et ordonnant son placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcée le 24/10/2024 par M. PREFET DU NORD , qui lui a été notifié le même jour à 09h30 .
Par requête du 22 Décembre 2024, arrivée par courrier électronique à 09h40 M. LE PREFET DU NORD invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de QUATRE JOURS, prolongé par un délai de VINGT-SIX JOURS selon l’ordonnance du 28 octobre 2024, prolongé par un délai de TRENTE JOURS selon l’ordonnance du 23 novembre 2024, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de QUINZE JOURS maximum.
L’intéressé refuse d’assister à l’audience et de s’entretenir avec son avocat.
Me Anaïs PLICHARD entendue en ses observations : je vous laisse apprécier au regard de cette obstruction. Pour le bref délai, j’estime qu’il n’est pas justifié tout comme la menace à l’ordre public.
L’avocat de la Préfecture entendu en ses observations ; sollicite la prolongation de la rétention administrative de l’intéressé en raison de l’obstruction caractérisée dernièrement en date du 18 décembre 2024.
MOTIFS
Selon l’article L. 742-5 du CESEDA, à titre exceptionnel, le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut à nouveau être saisi aux fins de prolongation du maintien en rétention au-delà de la durée maximale de rétention prévue à l'article L. 742-4, lorsqu'une des situations suivantes apparait dans les quinze derniers jours:
1° L'étranger a fait obstruction à l'exécution d'office de la décision d'éloignement ;
2° L'étranger a présenté, dans le seul but de faire échec à la décision d'éloignement :
a) une demande de protection contre l'éloignement au titre du 5° de l'article L. 631-3 ;
b) ou une demande d'asile dans les conditions prévues aux articles L. 754-1 et L. 754-3 ;
3° La décision d'éloignement n'a pu être exécutée en raison du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l'intéressé et qu'il est établi par l'autorité administrative compétente que cette délivrance doit intervenir à bref délai.
Le juge peut également être saisi en cas d'urgence absolue ou de menace pour l'ordre public.
L'étranger est maintenu en rétention jusqu'à ce que le juge ait statué.
Si le juge ordonne la prolongation de la rétention, celle-ci court à compter de l'expiration de la dernière période de rétention pour une nouvelle période d'une durée maximale de quinze jours.
Si l'une des circonstances mentionnées aux 1°, 2° ou 3° ou au septième alinéa du présent article survient au cours de la prolongation exceptionnelle ordonnée en application de l'avant-dernier alinéa, elle peut être renouvelée une fois, dans les mêmes conditions. La durée maximale de la rétention n'excède alors pas quatre-vingt-dix jours.
Les conditions d’application de l’article susvisé sont réunies dès lors que l’administration est dans l’attente de la délivrance d’un laissez-passer consulaire des autorités marocaines, algériennes ou tunisiennes pour permettre l’exécution forcée de la mesure d’éloignement dont fait l’objet l’intéressé. En effet, l’identitification de Monsieur [L] alias [B] n’est pas encore établie à ce jour. En outre, Monsieur [L] a refusé de donner ses empreintes digitales notamment les 05 et 18 décembre 2024 afin de constituer un dossier d’identification auprès des autorités consulaires tunisiennes, ce qui constitue une obstruction volontaire à la mesure d’éloignement dans les quinze derniers jours.
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par Monsieur le Préfet, il convient d’accorder la prorogation demandée.
PAR CES MOTIFS
Autorisons l’autorité administrative à retenir Monsieur [N] [L] alias [B] [T] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de QUINZE JOURS à compter du 23 décembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et avisons l’intéressé de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 2] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI (numéro de FAX du greffe de la Cour d’Appel: [XXXXXXXX01]) ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
L’avocat de la Préfecture, L’avocat, Le Greffier, Le Juge,
En visio
décision rendue à 12h25
Ordonnance transmise ce jour à M. LE PREFET DU NORD
Ordonnance transmise au Tribunal administratif de LILLE
N° étr\N° RG 24/05744 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CL5
Décision notifiée à ...h...
L’intéressé, L’interprète, | false | null | [] | {} |
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"24/00400"
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-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
JUGEMENT
Procédure accélérée au fond
DU 23 DÉCEMBRE 2024
----------------
N° du dossier : N° RG 24/00400 - N° Portalis DB3F-W-B7I-JZFO
Minute : n° 24/574
PRÉSIDENT : Hervé LEMOINE
GREFFIER : Béatrice OGIER
DEMANDEUR
Syndicat des copropriétaires DE L’ENSEMBLE IMMOBILIER [Adresse 6], sis [Adresse 4]-[Localité 7], représenté par son syndic en exercice le CABINET D’EXPERTISE AUBREE
Chez CABINET D’EXPERTISE AUBREE Syndic
[Adresse 2]
[Localité 3]
représentée par Me Kim RODRIGUEZ, avocat au barreau d’AVIGNON
DÉFENDEUR
S.C.I. MAJU prise en la personne de son représentant légal en exercice
[Adresse 5]
[Localité 1]
représentée par Me Nina DORCHIES, avocat au barreau d’AVIGNON
DÉBATS :
Après avoir entendu à l’audience du 25 Novembre 2024 les parties comparantes ou leurs conseils, le président les a informés que l’affaire était mise en délibéré et que le jugement serait rendu ce jour, par mise à disposition au greffe.
Le :23/12/2024
expédition à :Me DORCHIE-Me RODRIGUEZ
EXPOSÉ DU LITIGE
La S.C.I. Maju était propriétaire, jusqu’en octobre dernier, d’un appartement constituant le lot n° 31 de la [Adresse 6], situé [Adresse 4] à [Localité 7] (84) et régi par les règles de la copropriété.
Cette copropriété a été gérée en la forme coopérative de 2022 à 2024, le président du Conseil syndical exerçant le rôle de syndic.
Lors de l’assemblée générale du 30 octobre 2024, les copropriétaires ont voté pour l’abandon de cette forme de gestion et pour le retour à un syndic professionnel, à savoir la S.A.S. Cabinet d’expertise Aubree à [Localité 3] (84).
Exposant que la S.C.I. Maju ne règle plus ses charges de copropriété en leur intégralité depuis plusieurs années et n’a pas régularisé sa situation malgré les courriers de relance qui lui ont été adressés, et en particulier le courrier recommandé de mise en demeure de payer qui lui a été adressé le 1er septembre 2023 par son conseil, le syndicat des copropriétés de la [Adresse 6] à [Localité 7] (84) a, par acte du 31 juillet 2024, fait citer la S.C.I. Maju devant la présente juridiction aux fins de voir :
- condamner la S.C.I. Maju à payer au syndicat requérant la somme de 18 570,50 euros, somme à parfaire et arrêtée au 1er juillet 2024, outre les intérêts au taux légal majoré de 5 points sur cette somme à compter de la signification du jugement à intervenir,
- condamner la S.C.I. Maju à payer au syndicat requérant les frais nécessaires exposés par le syndic pour le recouvrement des charges de copropriété,
- condamner la S.C.I. Maju à payer au syndicat requérant la somme de 2 000,00 euros à titre de dommages et intérêts pour résistance abusive,
- condamner La S.C.I. Maju à payer au syndicat requérant la somme de 1 500,00 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile, ensemble les entiers dépens de l'instance,
- ordonner l'exécution provisoire du jugement à intervenir.
À l'audience, le syndicat des copropriétaires de l'ensemble immobilier "[Adresse 6]" à [Localité 7] (84), qui est représenté, maintient ses demandes telles que formées dans son acte introductif d'instance, confirmant le bien-fondé de sa demande.
Dans ses écritures en réponse, soutenues à l’audience, la S.C.I. Maju, qui est représentée, conclut au rejet des demandes en paiement formées au titre des années antérieures à l’année en cours, expliquant que les pièces produites, imprécises quant aux lots concernés puisqu’elle était propriétaire, jusqu’en 2022, de trois lots n° 29, 30 et 31 dans cette copropriété, ou incomplètes puisqu’elles ne détaillent pas les sommes réclamées au titre de l’année 2021 et n’expliquent pas les charges réclamées, d’un montant très important, pour l’année 2022. Elle ne conteste pas, par contre, devoir la somme de 2 291,63 euros au titre des charges de l’année 2024, pour la période antérieure à la cession du bien. Estimant la procédure intentée à son encontre abusive, la S.C.I. Maju sollicite la somme de 2 500,00 euros à titre de dommages intérêts pour procédure abusive et celle de 2500,00 euros au titre des frais irrépétibles exposés.
SUR CE, LE TRIBUNAL :
Sur la demande en paiement des charges de copropriété formée par le syndicat des copropriétaires de [Adresse 6] à [Localité 7] (84) :
En application de l’article 10 de la loi N°65-557 du 10 juillet 1965, les copropriétaires sont tenus de participer aux charges entraînées par les services collectifs et les éléments d'équipement commun en fonction de l'utilité que ces services et éléments présentent à l'égard de chaque lot et aux charges relatives à la conservation, à l'entretien et à l'administration des parties communes proportionnellement aux valeurs relatives des parties privatives comprises dans leurs lots.
Aux termes de l’article 19-2 de cette même loi, “à défaut du versement à sa date d'exigibilité d'une provision due au titre de l'article 14-1 (provisions trimestrielles du budget prévisionnel annuel destinées à faire face aux dépenses courantes) ou du I de l'article 14-2 (certaines dépenses pour travaux), et après mise en demeure restée infructueuse passé un délai de trente jours, les autres provisions non encore échues en application des mêmes articles 14-1 ou 14-2 ainsi que les sommes restant dues appelées au titre des exercices précédents après approbation des comptes deviennent immédiatement exigibles. Le président du tribunal judiciaire statuant selon la procédure accélérée au fond, après avoir constaté, selon le cas, l'approbation par l'assemblée générale des copropriétaires du budget prévisionnel, des travaux ou des comptes annuels, ainsi que la défaillance du copropriétaire, condamne ce dernier au paiement des provisions ou sommes exigibles” .
L'approbation des comptes du syndic par l'assemblée générale rend certaine, liquide et exigible la créance du syndicat des copropriétaires relative à la quote-part de charges de chacun des copropriétaires. En conséquence, le copropriétaire, qui n'a pas contesté dans les délais prévus à l'article 42 alinéa 2 de cette même loi la décision de l'assemblée générale ayant approuvé les comptes, n'est plus fondé à s’opposer au paiement des sommes qui lui sont réclamées à ce titre. Cependant, chaque propriétaire est recevable à contester son décompte individuel s'il s'avère que les sommes qui y sont portées en débit ou en crédit ne sont pas en corrélation avec les résolutions de l’assemblée générale.
Si le syndicat des copropriétaires de la [Adresse 6] à [Localité 7] (84) verse aux débats, à l’appui de sa demande, les procès-verbaux des assemblées générales du 19 octobre 2021, du 29 novembre 2022, du 20 mai 223, du 25 novembre 2023, du 20 avril 2024 et du 30 octobre 2024 portant approbation des comptes de l'exercice écoulé, du budget prévisionnel de l'exercice suivant et adoption de divers travaux, qui fondent sa demande en paiement, les autres pièces comptables produites ne permettent de comprendre les sommes réclamées à la société copropriétaire.
En effet, si le grand livre de l’exercice 2021 (pièce 13 du demandeur) fait état d’un solde débiteur du compte de la S.C.I. Maju au 31 décembre 2021 pour un montant de 3 956,94 euros, solde repris dans l’historique du compte de ce copropriétaire (pièce 4 du demandeur), dans la partie “débit”, le syndicat des copropriétaires ne démontre nullement que ce solde de charges concerne les trois lots (n°29, 30 et 31) dont était titulaire cette S.C.I. en 2021 ou si ce solde de charges ne concerne que le lot n°31, objet de la présente procédure. De la même façon, le grand livre de l’exercice 2022 (pièce 13 du demandeur) fait état d’un solde débiteur du compte de la S.C.I. Maju au 31 décembre 2022 pour un montant de 3 508,99 euros, solde repris dans l’historique du compte de ce copropriétaire (pièce 4 du demandeur), dans la partie “crédit”, sans démonstration de la part du syndicat des copropriétaires que ce solde de charges ne concerne que le lot n°31, objet de la présente procédure.
De la même façon, les documents intitulés “récapitulatifs de charges” pour les années 2021, 2022 et 2023 relatifs au lot n° 31 dont était propriétaire la S.C.I. Maju (pièce n° 15 du demandeur) ne laissent pas apparaître clairement que les provisions sur charges (charges générales ou fonds travaux) mises au débit du compte du copropriétaire, peu important qu’elles aient été effectivement réglées ou non, ont été déduites au stade de la régularisation, les titres des diverses colonnes (A, B, C, D et E) des tableaux situés en page 1 de ces documents n’étant pas explicites.
De la même façon, le montant de la régularisation des charges de l’année 2021 figurant au débit du compte de la S.C.I. Maju (2 745,00 euros) est différent du montant figurant, avec cette même appellation, dans le grand livre de l’exercice 2022 (2 695,75 euros). Il en est de même pour le montant de la régularisation des charges 2022 entre le compte du copropriétaire (11 581,38 euros) et l’appel de fonds du mois de juin 2023 (11 132,93 euros) et ceux postérieurs jusqu’au mois de janvier 2024.
Enfin, la copropriété devra justifier de la somme de 10 369,19 euros mise à la charge de la S.C.I. Maju au titre de sa consommation d’électricité pour l’année 2022, en précisant si cette somme ne concerne que le lot n°31 ou non.
Il est également demandé au syndicat des copropriétaires de la [Adresse 6] à [Localité 7] (84) de verser aux débats le règlement de copropriété, à toutes fins utiles.
Par ailleurs, afin d’informer de manière complète la juridiction sur les ventes intervenues, la S.C.I. Maju devra verser aux débats les actes de vente des lots n°29, 30 et 31, et produire une attestation du notaire ayant procédé aux ventes des lots n°29 et 30 sur le montant des sommes versées au syndicat des copropriétaires de la [Adresse 6] à [Localité 7] (84) au titre de l’arriéré de charges concernant chacun de ces lots.
Afin de recueillir ces explications et de permettre la production des pièces sollicitées, il y a lieu d’ordonner la réouverture des débats.
Il sera statué sur les demandes formées par les parties à l'audience de réouverture des débats.
PAR CES MOTIFS
Le Président du tribunal judiciaire, statuant publiquement, selon la procédure accélérée au fond prévue aux articles 481-1 du code de procédure civile et 19-2 de la loi N°65-557 du 10 juillet 1965, par jugement contradictoire et avant dire droit, mis à disposition au greffe,
ORDONNONS la réouverture des débats à l'audience du :
Lundi 10 février 2025 à 14 h 00
INVITONS le syndicat des copropriétaires de la [Adresse 6] à [Localité 7] (84) à :
- verser aux débats le règlement de copropriété,
- à expliquer si le solde du compte de la S.C.I. Maju pour les années 2021 (3 956,94 euros) et 2022 (3 508,99 euros), reporté dans le document intitulé “historique du compte de la S.C.I. Maju du 31 décembre 2021 au 1er juillet 2024", ne concerne que les charges relatives au lot n° 31, objet de la présente procédure, ou concerne également les charges des autres lots dont cette S.C.I. était propriétaire,
- à expliquer les intitulés des colonnes A, B, C, D et E de la première page des documents intitulés “récapitulatif de charges” pour les années 2021 à 2023 et à démontrer que les provisions mises au débit du compte du copropriétaire pendant l’année considérée ont bien été déduites dans le cadre de cette régularisation,
- à expliquer la raison pour la quelle le montant de la régularisation des charges courantes 2021 n’est pas le même dans le grand livre 2022 et dans l’historique du compte du copropriétaire,
- à expliquer la raison pour la quelle le montant de la régularisation des charges courantes 2022 n’est pas le même dans l’appel de fonds du 1er juin 2023 (et ceux postérieurs jusqu’au mois de janvier 2024) et dans l’historique du compte du copropriétaire,
- à justifier de la somme de 10 369,19 euros mise à la charge de la S.C.I. Maju au titre de sa consommation d’électricité pour l’année 2022, en précisant si cette somme concerne uniquement le lot n°31 ou si elle est également relative aux lots n° 29 et 30 dont était copropriétaire la S.C.I. Maju,
INVITONS la S.C.I. Maju à verser aux débats :
- la copie des actes de vente des lots n°29 (vente S.C.I. Maju / Roche), 30 (vente S.C.I. Maju / Semes et Liegeois) et 31 (vente S.C.I. Maju / Urban),
- une attestation du notaire instrumentaire relative au montant des sommes versées au syndicat des copropriétaires au titre de l’arriéré de charges à l’occasion des ventes des lots n° 29 et 30,
SURSOYONS à statuer sur les demandes exposées,
RÉSERVONS les dépens.
La présente décision a été signée par le Président et le Greffier.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT | false | null | [] | {} |
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"start": 4050,
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"24/01669"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01669 | Tribunal judiciaire de Lyon | Accorde une provision | null | Référés civils | null | [] | 676b07003b0ca3aeee3135b3 | null | 2024-12-24T19:10:09.278000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 72A | [] | false | null | null | MINUTE N° :
ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01669 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZWXN
AFFAIRE : Syndic. de copro. [Adresse 4] sis [Adresse 5] C/ [J] [P] [M] divorcée [S], S.E.L.A.R.L. 1629 NOTAIRES
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
Syndic. de copro. [Adresse 4] sis [Adresse 5],
représenté par son syndic en exercice, la société administration d’immeuble R PAUTET, SAS,
dont le siège social est sis [Adresse 2]
représenté par Maître Lydie DREZET de la SELARL DREZET - PELET, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSES
Madame [J] [P] [M] divorcée [S]
née le 25 Novembre 1959 à [Localité 6] (COTE D’IVOIRE), demeurant [Adresse 1]
représentée par Maître Pierre-laurent MATAGRIN, avocat au barreau de LYON
S.E.L.A.R.L. 1629 NOTAIRES,
dont le siège social est sis [Adresse 3]
représentée par Maître Bertrand DE BELVAL de la SELARL DE BELVAL, avocats au barreau de LYON
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Bertrand DE BELVAL - 654, Expédition
Maître Lydie DREZET - 485, Expédition et grosse
Me Pierre-laurent MATAGRIN - 1650, Expédition
ELEMENTS DU LITIGE
Selon exploit en date du 5 septembre 2024, le syndicat des copropriétaires de l'[Adresse 4] a fait citer Madame [J] [S], née [M] ainsi que la SELARL 1629 NOTAIRES aux fins de : vu les articles 834 et 835 du Code de procédure civile, la loi du 10 juillet 1965 et notamment ses articles 6-2 et 20,
- condamner Madame [J] [S] à lui régler la somme provisionnelle de 11 705,53 € se décomposant en 9 355,87 € au titre des charges générales de l’immeuble et 2 349,66 € au titre des charges de chauffage, outre intérêts a compter du 25 mars 2022
- la condamner à régler une provision de 5 000 € à valoir sur les dommages et intérêts pour résistance abusive
- enjoindre à la société 1629 NOTAIRES à procéder au déblocage des fonds entre les mains du Syndicat des Copropriétaires suite à l’opposition
- condamner Madame [J] [S] au paiement de la somme de 5 000 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l’instance.
A cet effet le syndicat précité fait valoir que :
- Madame [J] [S] était copropriétaire des lots 378 et 369 au sein de l’ensemble immobilier soumis au statut de la copropriété dénommée Groupe [Adresse 4] sis [Adresse 5]. Qu'elle ne payait pas ses charges
- le 17 mars 2022 elle a vendu ses lots à la société MONTEZ CHAN. Que le pré état daté avait été transmis au Notaire pour faire état du montant de l’arriéré au jour de la vente et était non contesté par celle-ci. Que toutefois elle n’a pas donné pour instruction au Notaire de libérer immédiatement les fonds en parallèle de la vente et que le Syndicat des Copropriétaires a été contraint de régulariser une opposition entre les mains du Notaire prévue à l’article 20 de la loi du 10 juillet 1965 pour un arriéré s’élevant 11 705,53 €
- depuis plus de deux ans Madame [J] [S] s’oppose sans aucun fondement juridique intelligible à la libération de ces fonds entre ses mains.
En défense Madame [J] [S], née [M] entend que :
- il soit ordonnée à la SELARL 1629 NOTAIRES la répartition des sommes, objet de l’opposition de la manière suivante :
• au profit du Syndicat des Copropriétaires représenté par son Syndic la Régie PAUTET pour un montant de 9 152,05 €
• à son profit pour un montant de 2 363,60 €
- le Syndicat des copropriétaires représenté par son Syndic la Régie PAUTET soit condamné à lui payer la somme de 2 500 € en application de l’article 700 du Code de procédure civile.
La SELARL 1629 NOTAIRES dans ses écritures déclare s'en rapporter sur la demande de déblocage de la somme de 11 705,53 € et sollicite la condamnation de tout succombant au paiement de la somme de 800 € au titre de l'article 700 du CPC.
Dans ses dernières écritures le syndicat des copropriétaires de l'[Adresse 4] maintient ses demandes.
MOTIFS DE LA DECISION
Attendu qu'aux termes de l’article 835 du Code de procédure civile : "Le président du tribunal judiciaire ou le juge du contentieux de la protection dans les limites de sa compétence peuvent toujours, même en présence d'une contestation sérieuse, prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.
Dans les cas où l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable, ils peuvent accorder une provision au créancier, ou ordonner l'exécution de l'obligation même s'il s'agit d'une obligation de faire".
Que conformément à l’article 6-2 du décret du 17 mars 1967 et à l’occasion de la mutation à titre onéreux d’un lot :
1° - le paiement de la provision exigible du budget prévisionnel, en application du troisième alinéa de l’article 14-1 de la loi du 10 juillet 1965, incombe au vendeur
2°- le paiement des provisions des dépenses non comprises dans le budget prévisionnel incombe à celui, vendeur ou acquéreur, qui est copropriétaire au moment de l’exigibilité
3°- Le trop ou moins perçu sur provisions, révélé par l’approbation des comptes, est porté au crédit ou au débit du compte de celui qui est copropriétaire lors de l’approbation des comptes.
Que l’article 20 de la loi du 10 juillet 1965 dispose que : "A défaut d’accord dans un délai de 3 mois après la constitution par le Syndic de l'opposition régulière, il (le Notaire) verse les sommes retenues au Syndicat, sauf contestation de l’opposition devant les Tribunaux par une des parties. Les effets de l’opposition sont limités au montant ainsi énoncé".
Attendu en l'espèce que Madame [J] [S], née [M] reconnaît devoir la somme de 9 152,05 € au titre des charges de copropriété
Que le surplus, soit la somme de 2 349,66 € correspond au solde du versement de la subvention travaux de la part des pouvoirs publics pour l’opération de réfection de l’étanchéité terrasse de l’allée H19, travaux qui ont été réalisés alors que Madame [S] était propriétaire et qu'elle devait supporter.
Que la société MONTEZ CHAN, acquéreur des lots, a reçu le compte final de répartition de ces travaux sur lequel figure cette somme en crédit.
Que Madame [S] n’a néanmoins jamais réglé l’intégralité des provisions travaux nonobstant de multiples demandes du syndic.
Qu'à la demande de l’avocat de Madame [S] le syndic a toutefois réintégré sur son compte le bénéfice de cette subvention sur travaux.
Qu'il s'en suit que le syndicat des copropriétaires de l'[Adresse 4] justifie du caractère non sérieusement contestable de sa créance à l'égard de Madame [J] [S], née [M].
Que Madame [J] [S] sera en conséquence, condamnée à lui régler la somme provisionnelle de 11 705,53 € (9 355,87 € au titre des charges générales de l’immeuble et 2 349,66 € au titre des charges de chauffage), outre intérêts a compter du 25 mars 2022, date de l'opposition sur le prix de vente de l'immeuble.
Qu'il sera enjoint à la société 1629 NOTAIRES à procéder au déblocage des fonds entre les mains du Syndicat des Copropriétaires suite à l’opposition.
Attendu que la demande en dommages et intérêts, même à titre provisionnel, ne relève pas de la compétence du juge des référés, s'agissant de caractériser une faute, un préjudice et un lien de causalité.
Que l’équité commande en l’espèce, qu’il soit fait application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile. Que Madame [J] [S], née [M] sera condamnée à verser au syndicat des copropriétaires de l'[Adresse 4] la somme de 800 €.
Que la SELARL 1629 NOTAIRES sera déboutée de sa demande de ce chef.
Que Madame [J] [S], née [M] sera condamnée aux dépens de l'instance.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par décision contradictoire et en premier ressort,
CONDAMNONS Madame [J] [S], née [M] à verser au syndicat des copropriétaires de l'[Adresse 4] sis [Adresse 5] la somme provisionnelle de 11 705,53 € (9 355,87 € au titre des charges générales de l’immeuble et 2 349,66 € au titre des charges de chauffage), outre intérêts a compter du 25 mars 2022, date de l'opposition sur le prix de vente de l'immeuble ;
FAISONS injonction à la société 1629 NOTAIRES à procéder au déblocage des fonds entre les mains du Syndicat des Copropriétaires suite à l’opposition ;
DISONS n'y avoir lieu a référé s'agissant de la demande en dommages et intérêts ;
CONDAMNONS Madame [J] [S], née [M] à verser au syndicat des copropriétaires de l'[Adresse 4] sis [Adresse 5] la somme de 800 € par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile ;
DÉBOUTONS la SELARL 1629 NOTAIRES de sa demande de ce chef ;
CONDAMNONS Madame [J] [S], née [M] aux dépens de l'instance.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE MARSEILLE
[Adresse 2] ou [Adresse 5]
ORDONNANCE N° 24/01906
SUR DEMANDE DE PROLONGATION DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE
(art L. 742-1 à L. 742-3, L. 743-4, L. 743-6, L. 743-7, L. 743-9, L. 743-13 à L. 743-15, L. 743-17, L. 743-19, L. 743-20, L. 743-24, L. 743-25 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile modifié par la loi n°2024-42 du 26 janvier 2024)
Nous, Cécilia ZEHANI, magistrat du siège, au Tribunal Judiciaire de Marseille, assisté de Jamila BADISSE, Greffier,
siégeant publiquement, dans la salle d'audience aménagée au [Adresse 4] à proximité du Centre de Rétention administrative du [Localité 8] en application des articles L. 742-1, L. 743-4, L 743-6, L. 743-7, L. 743-20 et L. 743-24 du CESEDA
Vu les articles L. 742-1 à L. 742-3, L. 743-4, L. 743-6, L. 743-7, L. 743-9, L. 743-13 à L. 743-15, L. 743-17, L. 743-19, L. 743-20 à L. 743-25 et R. 742-1, R. 743-1 à R. 743-8, R. 743-21 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile ;
Les avis prévus par l’article R 743-3 du CESEDA ayant été donnés par le Greffier ;
Vu la requête reçue au greffe le 22 Décembre 2024 à 14h04, présentée par Monsieur le Préfet du département DES BOUCHES DU RHONE,
Attendu que Monsieur le Préfet régulièrement avisé, est représenté par [O] [C], dûment assermentée,
Attendu que la personne concernée par la requête, avisée de la possibilité de faire choix d'un avocat ou de solliciter la désignation d'un avocat commis d'office , déclare vouloir l'assistance d'un Conseil;
Attendu que la personne concernée par la requête est assistée de Me Mélanie ROBIN avocat commis d’office qui a pris connaissance de la procédure et s’est entretenu librement avec son client ;
Attendu qu'en application de l'article L. 141-2 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile la personne étrangère présentée a déclaré au début de la procédure comprendre et savoir lire la langue arabe et a donc été entendue avec l’assistance d’un interprète en cette langue en la personne de M/Mme [Y] [N], inscrire sur la liste des experts de la cour d’Appel D’AIX EN PROVENCE,
L’interprète ne pouvant être présente en présentiel, prenons attache téléphoniquement avec Madame [Y] pour assurer l’interprétariat au cours de l’audience ;
Attendu qu’il est constant que M. [T] [U], né le 26 février 1987 à [Localité 9] (MAROC), de nationalité Marocaine,
A fait l’objet d'une des sept mesures prévues aux articles L. 722-2, L. 731-1, L. 731-2, L. 732-3,
L. 733-8 à L. 733-12, 741-1, L. 741-4; L. 741-5, L. 741-7, L. 743-16, L. 744-1, L. 751-2 à L. 751-4, L. 751-9 et L. 751-10 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile , et en l'espèce:
a fait l’objet d’un arrêté préfectoral portant obligation de quitter le territoire français
n° 24132678M
en date du 19/12/2024
et notifié le 19/12/2024 à 18h18
édicté moins de trois ans avant la décision de placement en rétention en date du 19/12/2024 notifiée le 19/12/2024 à 18h35,
Attendu qu'il est rappelé à la personne intéressée, ainsi que dit au dispositif, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention ;
SUR LA DEMANDE DE PROLONGATION DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE
Attendu qu’il résulte de l’examen des pièces de la procédure soumise à appréciation qu'un moyen de transport disponible à destination du pays d’origine de la personne intéressée doit être trouvé avant l'expiration du délai de prolongation sollicité ;
SUR LA NULLITÉ :
L'Avocat soulève la nullité de la procédure au motif (conformément aux conclusions écrites jointes à la présente ordonnance) : J’ai déposé des conclusions de nullité, il ressort de la procédure que monsieur n’a pas été assisté d’un inter lors de la notification de l’arrêté de placement et de l’obligation de quitter le territoire, lors de la GAV, durant tout son déroulé, monsieur était assisté d’un interprète. Monsieur a été assisté lors de la notification de l’éloignement le 06/06/2024 dernier, l’absence de cet interprète, constitue une irrégularité, c’est une formalité substantielle qui fait forcément grief à l’intéressé, puisqu’il ne comprend pas la portée et la conséquence des décisions.
Le représentant du Préfet : je vous demande de ne pas y faire droit, monsieur a bénéficier de la procédure d’un interprète, c’est un oubli de la part de la police de faire mention de la présence de l’interprète par téléphone, à cela s’ajoute qu’à son arrivée au centre alors que les droit dont il peut bénéficier, monsieur a signé le registre, il a été porté qu’il comprenait le français, il n’a manifesté aucune observations, il a été placé au CRA de Nice avec la présence de l’interprète, il connait la procédure et les droits. L’OQT, édictée par le préfet de paris l’avait été sans la présence d’un interprète en 2022, il était même fait mention de lecture faite par lui-même. Quand l’interprète a parlé il s’est levé sans qu’aucune traduction ne soit faites, l’article L135-12, le texte depuis le 26/01/2024, indique que cette nullité ne peut être retenu que si elle n’a pas pu être régularisée jusqu’à l’audience, il a eu 4 jours, pour le faire, il a nécessairement rencontré forum, autant d’éléments que monsieur ne rapporte aucun grief. Les conditions de la notification de l’OQT, relève du Tribunal administratif.
La personne présentée déclare : on m’a sorti du CRA de [Localité 14] je suis allé à [Localité 15], ensuite à [Localité 6] pour trouver du travail, la dame de [Localité 13] m’a dit que je pouvais changer de département tout en continuant à signer, on m’a toujours libéré même pour défaut de pointage. Oui je comprends un peu le français, mais pas suffisamment pour comprendre les enjeux de la GAV.
SUR LE FOND :
Le représentant du Préfet : Je vous demande de faire droit à la requête du préfet. Le risque de soustraction est avéré, pas de garanties suffisantes, pas de passeport, pas de domicile effectif et permanent, une assignation à résidence à [Localité 13]. Sur certains PV il résidait à [Localité 12], dans un autre au [Adresse 7] à [Localité 11], on ne sait pas où il réside, il est défavorablement connu de la police, il n’a pas mis à exécution l’OQT de 2022, il n’a pas respecté le pointage qui était mis en place et il a indiqué qu’il souhaitait rester sur le territoire. Nous avons saisi la Maroc pour une demande d’identification.
Observations de l’avocat : En l’absence de passeport et de garanties de représentation je n’ai pas d’observations supplémentaires.
La personne présentée déclare : pour l’assignation à résidence, je pensais avoir le droit de demander à signer au niveau de [Localité 11]. Mon père est décédé, ma mère est malade, je dois travailler pour leur donner de l’argent, j’ai appris un métier, je suis des formations, qui me permet d’évoluer dans mon travail. Je n’ai entrepris aucune démarche à ce jour. J’ai des photos sur mon téléphone, j’ai travaillé dans les champs de fruits et légumes. Je respecte la préfecture. Si vous me demandez de partir, je partirai. A [Localité 14], on ne m’a pas demandé de quitter le territoire. Je vous assure que la dame de [Localité 13] m’avait dit que je pouvais signer ailleurs, ça m’arrange de signer, j’ai signé deux fois, lors de deux contrôles ils ont appelé [Localité 13], et on dit que je pouvais partir à partir du moment ou je déclarais mon adresse. Je pensais que je pouvais de nouveau signer ici à [Localité 11].
MOTIFS DE LA DÉCISION
Sur la demande de prolongation de rétention administrative
SUR LA NULLITÉ :
Attendu qu’il ressort de la procédure que plusieurs documents lui ont été notifiés en langue française, notamment l’OQTF de mars 2022 pris par la préfecture de [Localité 15], qu’il apparait qu’au cours de sa garde à vue prise le 18 décembre 2024, la notification de son placement en garde à vue s’est faite sans interprète, qu’il a exercé ses droits lors de cette notification à savoir faire prévenir un ami, et, également demander un examen médical, que monsieur a donc une conséquence suffisante de la langue et ce d’autant plus qu’il a déjà été placé en Centre de rétention en juin 2024, que par ailleurs, le délai de recours contre l’arrêté de placement au centre de rétention n’est pas encore forclos, qu’il n’y a donc pas de griefs qui puisse être allégué,
Qu’il y a donc de rejeter la nullité soulevée,
SUR LE FOND :
Attendu que la procédure est régulière ;
Attendu qu’il ressort de l’examen des pièces jointes à la requête et des mentions figurant au registre prévu à l’article L. 744-2 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile que la personne retenue a été, dans les meilleurs délais suivant la notification de la décision de placement en rétention, pleinement informée de ses droits et placée en état de les faire valoir à compter de son arrivée au lieu de rétention ;
Attendu que la mesure d’éloignement n’a pu être mise à exécution dans le délai de 96 heures qui s’est écoulé depuis la décision de placement en rétention ;
Attendu qu’il n’est émis aucune critique sur les diligences accomplies jusqu’à présent par l’Administration pour que, conformément aux exigences des articles L. 741-3 et L. 751-9 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, la rétention n’excède pas le temps strictement nécessaire au départ de la personne faisant l’objet de la mesure d’éloignement ;
Attendu que la personne retenue ne remplit pas les conditions d’une assignation à résidence, telles que fixées par l’article L. 743-13 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile, en ce sens qu’elle n’a pas préalablement remis à un service de Police ou à une unité de Gendarmerie un passeport en cours de validité, et ne présente pas des garanties de représentation effectives à défaut de justifier d’un domicile fixe et certain sur le territoire français ou de s’être conformée à de précédentes invitations à quitter la France ;
En ce que monsieur n’a pas respecté l’assignation à résidence du mois de juin, que depuis deux ans et demis, il ne respecte pas l’obligation de quitter le territoire français, qu’il n’a pas remis son passeport, qu’il indique vouloir rester en France, et qu’enfin sa présence sur le territoire national représente une menace à l’ordre public compte tenu des multiples arrestations pour vol aggravé, agression sexuelle, cession illégale de médicaments,
Qu’il y a donc lieu de faire droit à la demande de la préfecture ;
PAR CES MOTIFS
Vu les articles L. 614-1, L. 614- 3 à L. 614-15, L. 732-8, L. 741-10, L. 743-5 et L. 743-20 du Code de l’entrée de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile modifié par la loi n°2024-42 du 26 janvier 2024 pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie, statuant par ordonnance unique ;
SUR LA DEMANDE DE PROLONGATION DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE
REJETONS l’exception de nullité soulevée
DECLARONS la requête recevable,
FAISONS DROIT A LA REQUÊTE de Monsieur le Préfet
ORDONNONS , pour une durée maximale de 26 jours commençant quatre vingt seize heures après la décision de placement en rétention , le maintien dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire, de M. [U] [T]
et DISONS que la mesure de rétention prendra fin au plus tard le 18/01/2025 à 18h35 ;
RAPPELONS à la personne étrangère que, pendant toute la période de la rétention, elle peut demander l'assistance d'un interprète, d'un conseil ainsi que d'un médecin, et communiquer avec son consulat et avec une personne de son choix et qu'un espace permettant aux avocats de s'entretenir confidentiellement avec les étrangers retenus est prévu au Centre de Rétention du [Localité 8] ;
L'INFORMONS également des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions la concernant ;
LUI RAPPELONS qu’il peut déposer une demande d’asile durant tout le temps de sa rétention administrative ;
INFORMONS l’intéressé verbalement de la possibilité d’interjeter appel à l’encontre de la présente ordonnance dans les 24 heures suivant la notification de cette décision, par déclaration motivée transmise par tout moyen (article R.743-11 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile) au greffe du service des rétentions administratives de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, [Adresse 3], et notamment par télécopie au [XXXXXXXX01] ou par voie électronique à l’adresse structurelle suivante : [Courriel 10], ainsi que la possibilité offerte au Préfet et au Ministère public d’interjeter appel sauf pour le Procureur de la République, dans les 24 heures de la notification, à saisir Madame la Première Présidente de la Cour d’appel ou son délégué d’une demande tendant à faire déclarer son recours suspensif ;
FAIT A MARSEILLE
En audience publique, le 23 Décembre 2024 À 10h58
Le Greffier Le Magistrat du siège du tribunal judiciaire
Reçu notification le 23/12/2024
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
N° RG 24/04003 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z4WY
N° Minute : 24/02387
ORDONNANCE DU 23 Décembre 2024
A l’audience publique du 23 Décembre 2024, devant Nous, Sébastien FILHOUSE, magistrat du siège du Tribunal judiciaire de Bordeaux, assisté de Stéphanie TESSIER, Greffier,
siégeant au Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique [1], dans une salle spécialement aménagée sur l’emprise de l’établissement et répondant aux exigences de l’article L 3211-12-2 du code de la santé publique,
DANS L’INSTANCE ENTRE :
REQUÉRANT :
M. Le directeur CENTRE HOSPITALIER [1]
régulièrement avisé, non comparant,
DÉFENDEUR :
M. [M] [V]
né le 20 Janvier 1991
actuellement hospitalisé au Centre Hospitalier Spécialisé [1],
régulièrement convoqué,
comparant assisté de Me Estelle SERRA, avocat au barreau de BORDEAUX, avocat commis d’office,
PARTIE INTERVENANTE :
M. [E] [V] régulièrement avisé, non comparante
MINISTÈRE PUBLIC :
Madame le Vice-Procureur de la République régulièrement avisée, non comparante,
****
Vu le code de santé publique, et notamment ses articles L.3211-1, L.3211-2-1, L.3211-2-2, L.3211-12-1, L.3211-12-2, L.3212-1 à L.3212-12, R.3211-7 à R.3211-18, R.3211-24 à R.3211-26, R.3212-1 et R.3212-2,
Vu l'admission de Monsieur [M] [V] en hospitalisation complète, à la demande d'un tiers selon la procédure d’urgence, par décision du directeur du centre hospitalier spécialisé [1] prononcée le 12 décembre 2024,
Vu la décision du directeur du centre hospitalier spécialisé [1] du 15 décembre 2024 maintenant l'intéressé en hospitalisation complète à l'issue de la période d'observation,
Vu la requête du directeur du centre hospitalier spécialisé [1] reçue au greffe le 16 décembre 2024 et les pièces jointes,
Vu l'avis du ministère public du 19 décembre 2024, mis à la disposition des parties,
Vu la comparution de l’intéressé et ses explications à l'audience tenue publiquement au terme desquelles il pense que l'hospitalisation est encore nécessaire en dépit des progrès réalisés, même s'il aimerait bénéficier de temps de sortie pour voir sa famille,
Vu les observations de son avocate qui s'en remet à la position raisonnable de son client,
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes des dispositions de l'article L.3212-1 du code de la santé publique : « Une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l'objet de soins psychiatriques sur décision du directeur d'un établissement (...) que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies:
1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement;
2° Son état mental impose des soins immédiats assortis (...) d''une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète (...)».
Selon l'article L.3212-3 du code de la santé publique : «En cas d'urgence, lorsqu'il existe un risque grave d'atteinte à l'intégrité du malade, le directeur d'un établissement mentionné à l'article L.3222-1 peut, à titre exceptionnel, prononcer à la demande d'un tiers l'admission en soins psychiatriques d'une personne malade au vu d'un seul certificat médical émanant, le cas échéant, d'un médecin exerçant dans l'établissement. Dans ce cas, les certificats médicaux mentionnés aux deuxième et troisième alinéas de l'article L.3211-2-2 sont établis par deux psychiatres distincts.».
Enfin, en vertu de l’article L.3211-12-1 du code de la santé publique «I. L'hospitalisation complète d'un patient ne peut se poursuivre sans que le magistrat du siège du tribunal judiciaire, préalablement saisi par le directeur de l’établissement (…) ait statué sur cette mesure (…): 1° Avant l'expiration d'un délai de 12 jours à compter de l'admission (…).
II. La saisine mentionnée au I du présent article est accompagnée de l'avis motivé d'un psychiatre de l'établissement d'accueil se prononçant sur la nécessité de poursuivre l'hospitalisation complète.».
Il résulte des éléments figurant au dossier que l’intéressé, souffrant alors de troubles psychiatriques chroniques sans suivi ni traitement de fond, a été admis au centre hospitalier spécialisé [1] (après s'être présenté au SECOP le 11/12/2024 en raison de céphalées et d'hallucinations acoustico-verbales) pour idées délirantes, hallucinations, retentissement émotionnel et retentissement important sur le sommeil.
Les certificats médicaux exigés par les textes figurent au dossier, ils ont été établis dans les délais requis et contiennent des indications propres à répondre aux prescriptions légales.
L'avis médical motivé prévu par l'article L.3211-12-1 § II du code de la santé publique établi le 20 décembre 2024 relève que l'état mental de l'intéressé nécessite toujours des soins assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, en ce que le patient – bien que collaborant – a besoin d'un réajustement thérapeutique et souffre encore d'hallucinations auditives acoustico-verbales envahissantes avec syndrome d'influence, outre des symptômes de type clinophilie, incurie, apragmatisme et émoussement des affects.
En toute hypothèse, une sortie prématurée serait de nature à présenter des risques de rechute rapide.
Dans ces conditions, la prise en charge dans un cadre contenant et sécurisé s'impose encore, afin de garantir l'observance des soins, et le cas échéant la réadaptation du traitement, ce qui ne peut se faire qu'en milieu hospitalier. Le maintien de l'hospitalisation complète de Monsieur [V] s'avère par conséquent nécessaire pour stabiliser son état.
Dès lors, le maintien de l'hospitalisation complète de l'intéressé apparaît à ce jour justifié.
PAR CES MOTIFS
Statuant par mise à disposition au greffe le 23 Décembre 2024, par décision contradictoire rendue en premier ressort après débats en audience publique du 23 Décembre 2024,
Accorde l’aide juridictionnelle provisoire à M. [M] [V],
Autorise le maintien de l’hospitalisation complète de M. [M] [V],
Dit que la présente décision sera notifiée à :
M. [M] [V],
Me Estelle SERRA,
M. [E] [V]
Monsieur le Directeur du Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique [1],
Ministère public.
Dit que les dépens comprenant les frais d’expertise seront supportés par le Trésor Public, en application des dispositions de l’article R 93-2° du Code de Procédure Pénale.
Le Greffier, Le Juge,
Cette décision peut être frappée d’appel dans un délai de 10 jours à compter de la présente notification par déclaration motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de BORDEAUX - [Adresse 3]. Cette déclaration peut notamment être envoyée par courriel à cette adresse : [Courriel 2]
Le ministère public peut, dans tous les cas, interjeter appel dans le même délai.
N° RG : N° RG 24/04003 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z4WY
Ordonnance en date du 23 Décembre 2024
Reçu notification de la présente le
Le patient
signature :
Reçu notification de la présente ordonnance le
le Directeur du Centre Hospitalier Spécialisé [1],
signature | false | null | [] | {} |
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{
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"24/01232"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01232 | Tribunal judiciaire de Bourg-en-Bresse | Maintien de la mesure de soins psychiatriques | null | JLD | null | [] | 6769bed78058366e74f9aaaa | null | 2024-12-23T19:50:00.389000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-23 | 14K | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOURG EN BRESSE
ORDONNANCE
N° RG 24/01232 - N° Portalis DBWH-W-B7I-G54G
N° Minute : 24/00782
Nous, Caroline POMATHIOS, vice-présidente au tribunal judiciaire de BOURG EN BRESSE, assistée de Méryl PASZKOWSKI, greffier,
Vu la décision d’admission en soins psychiatriques contraints prise par le directeur du Centre [4] en date du 13 décembre 2024,
Concernant :
Madame [M] [C]
née le 18 Avril 2001 à [Localité 3] (ROYAUME-UNI)
Vu la saisine en date du 17 Décembre 2024, du Directeur du Centre [4] et les pièces jointes à la saisine ;
Vu les avis d’audience adressés, avec la requête, le 20 décembre 2024 à :
- Madame [M] [C]
Rep/assistant : Me Luc PAROVEL, avocat au barreau [2]
Rep légal : ATMP de l’Ain (Curateur),
- M. LE DIRECTEUR DU [1]
- Mme LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE
Vu l’avis du procureur de la République en date du 20 décembre 2024 ;
Vu le certificat médical de levée de mesure et de sortie définitive du Docteur [W] [D] en date du 23 Décembre 2024 ;
Dans les locaux spécialement aménagés du Centre [4] ;
Attendu qu’il n’y a plus lieu à statuer sur la poursuite de l’hospitalisation complète de Madame [M] [C] compte tenu de la levée des soins sous contrainte dont elle faisait l’objet ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, en premier ressort,
Disons n’y avoir lieu à statuer sur la demande de maintien de l’hospitalisation sous contrainte de Madame [M] [C] ;
Ainsi rendue le 23 Décembre 2024 au Centre [4] par Caroline POMATHIOS assistée de Méryl PASZKOWSKI qui l’ont signée.
Le greffier Le juge
Copie de la présente ordonnance reçue ce jour le 23 Décembre 2024,
Monsieur le Directeur du [1],
Copie de la présente décision adressée ce jour le 23 Décembre 2024 par courriel au curateur/tuteur,
Copie de la présente décision adressée ce jour le 23 Décembre 2024 par lettre simple à la patiente,
Notifié ce jour le 23 Décembre 2024 à Madame le Procureur de la République,
Le greffier, | false | null | [] | {} |
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"24/10591"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/10591 | Tribunal judiciaire de Bobigny | Maintien de la mesure de soins psychiatriques | null | J.L.D. HSC | null | [] | 6769b1f48058366e74f92d47 | null | 2024-12-23T18:55:00.984000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-23 | 14K | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BOBIGNY
ORDONNANCE STATUANT SUR LA POURSUITE D’UNE MESURE D’HOSPITALISATION COMPLÈTE
-
DÉLAI DE 12 JOURS
ADMISSION SUR DÉCISION D’UN REPRÉSENTANT DE L’ETAT
Article L. 3211-12-1 du code de la santé publique
N° RG 24/10591 - N° Portalis DB3S-W-B7I-2L4Y
MINUTE: 24/2513
Nous, Laure CHASSAGNE, vice-président agissant par délégation en qualité de Juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de BOBIGNY, suivant ordonnance du 31 octobre 2024, assisté de Annette REAL, greffière, avons rendu la décision suivante concernant :
LA PERSONNE EN SOINS PSYCHIATRIQUES :
Monsieur [V] [Z]
né le 21 Mars 1984 à
[Adresse 1]
[Localité 3]
Etablissement d’hospitalisation : L’EPS DE [Localité 5]
Absent (e) représenté (e) par Me Aline DJEUMAIN, avocat commis d’office
PERSONNE A L’ORIGINE DE LA SAISINE
MONSIEUR LE PRÉFET DE LA SEINE SAINT DENIS
Absent
INTERVENANT
L’EPS DE [Localité 5]
Absent(e)
MINISTÈRE PUBLIC
Absent
A fait parvenir ses observations par écrit le 20 décembre 2024.
Le 12 décembre 2024, le représentant de l’Etat dans le département a prononcé par arrêté, sur le fondement de l’article L. 3213-1 du code de la santé publique, l’admission en soins psychiatriques de Monsieur [V] [Z].
Depuis cette date, Monsieur [V] [Z] fait l’objet d’une hospitalisation complète au sein de L’EPS DE [Localité 5].
Il ne résulte par ailleurs d’aucun élément figurant au dossier de la procédure que Monsieur [V] [Z] ait fait l’objet par le passé d’une mesure de soins ordonnée en application des articles L. 3213-7 du code de la santé publique ou 706-135 du code de procédure pénale.
Le 17 Décembre 2024 , le représentant de l’Etat a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète de Monsieur [V] [Z] .
Monsieur [V] [Z] a été déclaré en fugue depuis le 16 décembre 2024.
Le ministère public a fait connaître son avis par conclusions écrites du 20 décembre 2024.
A l’audience du 23 Décembre 2024, Me Aline DJEUMAIN, conseil de Monsieur [V] [Z], a été entendu en ses observations;
L’affaire a été mise en délibéré ce jour.
MOTIFS
Sur la poursuite de la mesure de soins psychiatriques
Aux termes de l’article L. 3213-1 du code de la santé publique, le représentant de l’État dans le département prononce par arrêté, au vu d’un certificat médical circonstancié, l’admission en soins psychiatriques des personnes dont les troubles mentaux nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public.
L’article L. 3211-12-1 du même code dispose que l’hospitalisation complète d’un patient ne peut se poursuivre sans que le juge des libertés et de la détention, préalablement saisi par le représentant de l’État dans le département, n’ait statué sur cette mesure :
1° Avant l’expiration d’un délai de douze jours à compter de l’admission prononcée en application des chapitres II ou III du présent titre ou de l’article L. 3214-3 ;
2° Avant l’expiration d’un délai de douze jours à compter de la décision par laquelle le directeur de l’établissement ou le représentant de l’État a modifié la forme de la prise en charge du patient en procédant à son hospitalisation complète en application, respectivement, du dernier alinéa de l’article L. 3212-4 ou du III de l’article L. 3213-3.
En l'espèce, il ressort des pièces du dossier que Monsieur [V] [Z], a été hospitalisé à la demande du représentant de l'Etat, suivant arrêté du préfet de la Seine Saint Denis du 13 décembre 2024 et après avoir été placé provisoirement par décision du maire de [Localité 3] du 12 décembre 2024.
Le certificat médical initial du 12 décembre 2024, établi par le docteur [D] de l’unité mobile de psychiatrie légale de [Localité 4], indique que le comportement du patient révèle des troubles manifestes du comportement suivants :
- Patient interpellé pour menace de crime et délit sur personne dépositaire de l'autorité publique, ayant notamment jeté des projectiles sur une voiture de police,
- Au jour de l'interpellation il présente une très forte réticence, est hostile et méfiant, il refuse de répondre aux questions qui lui sont posées, il présente une bizarrerie du comportement qui évoque une rechute délirante d'une psychose probablement en rupture de soins.
Les certificats médicaux des 24 et des 72 heures indiquent que Monsieur [V] [Z] est en rupture de traitement et de suivi depuis une année, qu'il s'est à de multiples reprises disputé avec son voisinage, qu'il existe une dimension de persécution très palpable, irritable, interprétatif, qu'il n'émet aucune critique sur ses troubles du comportement, que son comportement est imprévisible.
Il ressort de l'avis motivé établi le 20 décembre 2024 que Monsieur [V] [Z] est en fugue de l'unité depuis le 16 décembre 2024 à 19 heures, qu'il n'a donc pas pu être examiné et que les soins sur décision du représentant de l'Etat doivent se poursuivre en hospitalisation à temps complet.
Monsieur [V] [Z], en fugue depuis le 16 décembre 2024, ne comparait pas à l'audience de ce jour.
Son conseil demande la main levée de l’hospitalisation complète exposant que le médecin, auteur de l’avis motivé, n’a pas vu le patient et n’a pas pu conclure que son état nécessitait une hospitalisation sous contrainte.
Il résulte de l'ensemble des éléments joints à la requête et contradictoirement débattus à l'audience que
Monsieur [V] [Z] présente des troubles mentaux qui nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes et/ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public.
En conséquence, il convient d’ordonner la poursuite de la mesure d’hospitalisation complète de Monsieur [V] [Z].
PAR CES MOTIFS
Le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bobigny, après débats tenus en audience publique dans la salle d’audience aménagée à l’établissement public de santé de [Localité 5], [Adresse 2], statuant au tribunal par décision susceptible d’appel,
Ordonne la poursuite de la mesure d’hospitalisation complète de Monsieur [V] [Z] ;
Laisse les dépens à la charge de l’Etat.
Dit que cette ordonnance bénéficie de plein droit de l’exécution provisoire.
Fait et jugé à Bobigny, le 23 Décembre 2024
Le Greffier
Annette REAL
Le vice-président
Juge des libertés et de la détention
Laure CHASSAGNE
Ordonnance notifiée au parquet le à
le greffier
Vu et ne s’oppose :
Déclare faire appel : | false | null | [] | {} |
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"24/05739"
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Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE PROLONGATION DE RETENTION
MINUTE: 24/1993
Appel des causes le 23 Décembre 2024 à 10h00 en visioconférence
Div\étrangers
N° étr\N° RG 24/05739 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CLY
Nous, Madame PIROTTE Carole, Vice-Présidente au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assistée de Mme Samira CHAIB, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;
En présence de [X] [U], interprète en langue arabe, serment préalablement prêté ;
En présence de Maître Antoine PATINIER représentant de M. LE PREFET DU NORD ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [O] [G]
de nationalité Algérienne
né le 12 Décembre 2003 à [Localité 3] (ALGERIE), a fait l’objet :
– d’une obligation de quitter le territoire français sans délai de départ volontaire, fixant le pays de destination de la reconduite, lui faisant interdiction de retour sur le territoire français prononcée le 26 août 2023 par M. PREFET DE SEINE SAINT DENIS, qui lui a été notifié le même jour à 11h50
– d’un arrêté ordonnant son placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcé le 24 novembre 2024 par M. PREFET DU NORD , qui lui a été notifié le 24 novembre 2024 à 13h10 .
Par requête du 22 Décembre 2024, arrivée par courrier électronique à 09h39 M. LE PREFET DU NORD invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de QUATRE JOURS, prolongé par un délai de VINGT-SIX JOURS selon l’ordonnance du 28 novembre 2024, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de TRENTE JOURS maximum.
En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Anaïs PLICHARD, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER et commis d’office, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations
L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté d’un avocat. Je n’ai pas de papier d’identité et je ne peux pas en récupérer ni en France ni en Algérie. J’ai déjà essayé d’avoir un passeport au consulat algérien mais il manquait la signature du président pour les personnes en situation irrégulière. Je suis prêt à quitter la France si je suis libéré aujourd’hui.
Me Anaïs PLICHARD entendue en ses observations : on vise la menace à l’ordre public, or Monsieur n’a jamais été condamné. Il n’a que des mentions FAED. Sur la délivrance du LPC, j’estime qu’il y a un défaut de diligences de l’administration. Elle n’a pas fait les relances habituelles.
L’avocat de la Préfecture entendu en ses observations ; sollicite la prolongation de la rétention administrative de l’intéressé. L’administration a effectué toutes diligences. Il n’a aucun pouvoir d’ingérence auprès des autorités étrangères.
MOTIFS
Selon l’article L. 742-4 du CESEDA, le magistrat du siège du tribunal judiciaire peut, dans les mêmes conditions qu'à l'article L. 742-1, être à nouveau saisi aux fins de prolongation du maintien en rétention au-delà de trente jours, dans les cas suivants :
1° En cas d'urgence absolue ou de menace pour l'ordre public ;
2° Lorsque l'impossibilité d'exécuter la décision d'éloignement résulte de la perte ou de la destruction des documents de voyage de l'intéressé, de la dissimulation par celui-ci de son identité ou de l'obstruction volontaire faite à son éloignement ;
3° Lorsque la décision d'éloignement n'a pu être exécutée en raison :
a) du défaut de délivrance des documents de voyage par le consulat dont relève l'intéressé ou lorsque la délivrance des documents de voyage est intervenue trop tardivement pour procéder à l'exécution de la décision d'éloignement ;
b) de l'absence de moyens de transport.
L'étranger peut être maintenu à disposition de la justice dans les conditions prévues à l'article L. 742-2.
Si le juge ordonne la prolongation de la rétention, celle-ci court à compter de l'expiration de la précédente période de rétention et pour une nouvelle période d'une durée maximale de trente jours. La durée maximale de la rétention n'excède alors pas soixante jours.
Les conditions d’application de l’article susvisé sont réunies dès lors que l’administration est dans l’attente de la délivrance d’un laissez-passer consulaire des autorités algériennes pour permettre l’exécution forcée de la mesure d’éloignement dont fait l’objet l’intéressé.
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par Monsieur le Préfet, il convient d’accorder la prorogation demandée.
PAR CES MOTIFS
Autorisons l’autorité administrative à retenir Monsieur [O] [G] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de TRENTE JOURS à compter du 24 décembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et avisons l’intéressé de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 2] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI (numéro de FAX du greffe de la Cour d’Appel: [XXXXXXXX01].) ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
L’avocat de la Préfecture, L’avocat, Le Greffier, Le Juge,
En visio
décision rendue à 10h42
Ordonnance transmise ce jour à M. LE PREFET DU NORD
Ordonnance transmise au Tribunal administratif de LILLE
N° étr\N° RG 24/05739 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CLY
Décision notifiée à ...h...
L’intéressé, L’interprète, | false | null | [] | {} |
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"24/02578"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/02578 | Tribunal judiciaire de Bordeaux | Désigne un expert ou un autre technicien | null | REFERES 2ème Section | null | [] | 6769b33d8058366e74f939ab | null | 2024-12-23T19:00:30.344000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-23 | 50D | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
50D
Minute n° 24/
N° RG 24/02578 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z3X2
5 copies
EXPERTISE
GROSSE délivrée
le 23/12/2024
à Maître Nicolas SASSOUST de l’AARPI CASTERA – SASSOUST
Maître Martin PEYRONNET de la SELARL MP AVOCAT
COPIE délivrée
le 23/12/2024
à
2 copies au service expertise
Rendue le VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE
Après débats à l’audience publique du 16 Décembre 2024
Par mise à disposition au greffe, les parties ayant été préalablement avisées dans les conditions prévues au deuxième alinéa de l’article 450 du code de procédure civile.
Par Sandra HIGELIN, Vice-Présidente au tribunal judiciaire de BORDEAUX, assistée de Céline GABORIAU, Greffier.
DEMANDEURS
Monsieur [I] [G], [S], [C] [W]
né le 14 Novembre 1987 à [Localité 12]
[Adresse 11]
[Localité 6]
Madame [H], [V] [E]
née le 23 Janvier 1990 à [Localité 13]
[Adresse 11]
[Localité 6]
Tous deux représentés par Maître Martin PEYRONNET de la SELARL MP AVOCAT, avocats au barreau de BORDEAUX
DÉFENDEURS
Monsieur [R] [Y] [F]
né le 16 Décembre 1966 à [Localité 10]
[Adresse 2]
[Localité 4]
Défaillant
Madame [A], [X], [B] [T]
[Adresse 7]
[Localité 5]
Représentée par Maître Nicolas SASSOUST de l’AARPI CASTERA – SASSOUST, avocat au barreau de BORDEAUX
EXPOSÉ DU LITIGE
Par actes de commissaire de justice délivrés le 5 décembre 2024, Monsieur [I] [W] et Madame [H] [E] ont fait assigner Monsieur [R] [F] et Madame [A] [T] devant le juge des référés du tribunal judiciaire de Bordeaux afin de voir désigner un expert au visa de l’article 145 du code de procédure civile.
Ils exposent avoir, selon acte authentique du 9 août 2024, acquis de Monsieur [F] et Madame [T], une maison à usage d’habitation située à [Adresse 11] et avoir constaté dès leur prise de possession des lieux, des remontées humides au moment des épisodes pluvieux, localisées sur les sols du rez-de -chaussée. Ils précisent ne jamais avoir été informés au moment de la vente d’un problème d’humidité d’une telle ampleur et indiquent que la situation se détériore, ce qui justifie qu’une expertise judiciaire soit ordonnée au contradictoire de leurs vendeurs, dont la responsabilité est susceptible d’être engagée sur le fondement de la garantie des vices cachés.
Madame [A] [T] a formulé oralement toutes protestations et réserves d’usage.
Bien que régulièrement assigné, Monsieur [R] [F] n’a pas constitué avocat.
Il y a dès lors lieu de statuer par décision réputée contradictoire.
L’affaire, évoquée à l’audience du 16 décembre 2024, a été mise en délibéré au 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Selon l’article 145 du Code de procédure civile, s’il existe un motif légitime de conserver et d’établir avant tout procès la preuve des faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, des mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, notamment en référé.
L’application de ce texte n’implique aucun préjugé sur la recevabilité et le bien fondé des demandes formées ultérieurement ou sur la responsabilité ou la garantie des personnes appelées comme parties à la procédure, ni sur les chances du procès susceptible d’être engagé. Il suffit de constater qu’un procès est possible, qu’il a un objet et un fondement suffisamment déterminés, qu’il est justifié d’un motif légitime.
En l’espèce, il résulte des pièces produites aux débats par Monsieur [I] [W] et Madame [H] [E], et notamment du procès-verbal de constat dressé le 17 octobre 2024 par Maître [Z] que la demande d’expertise est fondée sur un motif légitime puisque le litige revêt des aspects techniques qui nécessitent le recours à une telle mesure.
En effet, la mesure d’instruction apparaît nécessaire, notamment pour connaître l’origine des désordres constatés.
Dans ces conditions, et sans que la présente décision ne comporte de préjugement quant aux responsabilités et garanties encourues, il sera fait droit à l’expertise sollicitée, la mission de l’expert étant celle précisée au dispositif de la présente décision.
À ce stade de la procédure, et alors que la question du fond reste entière, tant les frais de consignation que les dépens seront laissés à la charge de Monsieur [I] [W] et Madame [H] [E], sauf à les inclure dans leur éventuel préjudice global.
PAR CES MOTIFS
Le juge des référés du tribunal judiciaire de Bordeaux, statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, réputée contradictoire, en premier ressort,
Vu l'article 145 du Code de procédure civile,
ORDONNE une mesure d'expertise, tous droits et moyens des parties réservés, et commet pour y procéder :
Madame [U] [J]
[Adresse 8]
[Localité 3]
Tél: [XXXXXXXX01]
[Courriel 9]
DIT que l’expert répondra à la mission suivante :
– se rendre sur les lieux en présence des parties et de leurs conseils ou après les avoir dûment convoquées ; se faire communiquer, dans le délai qu'il estimera utile de fixer, tous documents et pièces qu'il jugera nécessaires à l'exercice de sa mission, et notamment la citation, ainsi que tous documents contractuels, techniques et administratifs se rapportant à l’immeuble litigieux, et notamment le rapport de diagnostic annexé à l’acte de vente ; visiter les lieux et les décrire ;
– vérifier si les désordres et vices allégués existent et dans ce cas, les décrire en indiquant leur nature ainsi que, si faire se peut, la date de leur apparition,
– préciser l'importance de ces désordres et vices, en indiquant les parties de l'ouvrage qu'ils affectent, en spécifiant tous éléments techniques permettant d'apprécier s'il s'agit d'éléments constitutifs ou d'éléments d'équipement faisant corps ou non, de manière indissociable avec des ouvrages de viabilité, de fondations, d'ossature, de clos ou de couvert ;
– donner aux juges du fond tous éléments concernant la date de la construction et des éventuels travaux ayant pu être réalisés avant la vente par Monsieur [R] [F] et Madame [A] [T]
– rechercher si les désordres et vices étaient apparents lors de l’acquisition, ou s’ils sont apparus postérieurement. Dans le premier cas, indiquer s’ils pouvaient être décelés par un acquéreur profane normalement attentif et diligent et si celui-ci pouvait en apprcier la portée ; fournir tout élément de nature à déterminer s’ils pouvaient être connus du vendeur ; dans le second cas, indiquer s’ils trouvent leur origine dans une situation postérieure à l’acquisition,
– de façon plus générale, donner aux juges du fond tous éléments techniques et de fait permettant de dire si, et pour quelles raisons, l'immeuble est ou non atteint de vices cachés non décelables par un profane,
– préciser si les désordres constatés sont susceptibles de compromettre la solidité de l'ouvrage ou de le rendre impropre à sa destination ,
– dans l'affirmative, dire si ces désordres sont d'ores et déjà apparents dans leur intégralité et, à défaut, fournir tous éléments techniques permettant d'apprécier le délai approximatif probable d'apparition totale ou partielle de cette atteinte à la solidité ou à la destination de l'ouvrage,
– procéder, au besoin en recourant à l'avis d'un sapiteur, à l'estimation de l'éventuelle moins value résultant des vices affectant l'immeuble,
– dans les mêmes conditions, procéder, en tenant compte des désordres constatés, à l'estimation de l'immeuble acquis par Monsieur [W] et Madame [E],
– de façon plus générale donner tous éléments techniques et de fait permettant au juge de déterminer les responsabilités éventuelles encourues ainsi que les préjudices subis par Monsieur [W] et Madame [E] en proposant une base d'évaluation,
– indiquer les travaux propres à remédier aux désordres et vices constatés, en évaluer le coût hors-taxes et TTC, et la durée, en communiquant au besoin aux parties en même temps que son pré-rapport, des devis et propositions chiffrées concernant les travaux envisagés, et ce, en enjoignant les parties de formuler leurs observations écrites dans le délai d'un mois suivant la date de cette communication,
– donner au juge tous éléments techniques et de fait de nature à lui permettre de déterminer la nature et l'importance des préjudices subis par chacun des demandeurs et proposer une base d'évaluation,
– constater l'éventuelle conciliation des parties sans manquer dans ce cas d'en aviser le Juge chargé du Contrôle des Expertises ;
– établir un pré-rapport comportant devis et estimations chiffrées et, un mois avant la date prévue pour le dépôt du rapport définitif, le communiquer aux parties en leur enjoignant de formuler, dans le délai d'un mois suivant cette communication, leurs observations et dires récapitulatifs ;
DIT que l'expert ne pourra recueillir l'avis d'un autre technicien que dans une spécialité distincte de la sienne, et qu'il pourra recueillir des informations orales ou écrites de toutes personnes, sauf à ce que soient précisés leur nom, prénom, adresse, et profession ainsi que, s'il y a lieu, leur lien de parenté ou d'alliance avec les parties, de subordination à leur égard, de collaboration ou de communauté d'intérêt avec elles ;
FIXE à la somme de 4.000 € la provision que Monsieur [I] [W] et Madame [H] [E] devront consigner par virement sur le compte de la Régie du Tribunal Judiciaire de Bordeaux avec la mention du numéro PORTALIS située en haut à gauche sur la première page de l’ordonnance de référé dans le délai de 2 mois, faute de quoi l’expertise pourra être déclarée caduque ;
DIT que l’expert déposera son rapport dans le délai de 8 mois à compter de la consignation ;
DIT que le magistrat du Tribunal Judiciaire de Bordeaux chargé du contrôle des expertises assurera le suivi de la mesure conformément aux articles 232 et suivants du Code de procédure civile ;
DIT que Monsieur [I] [W] et Madame [H] [E] conserveront provisoirement les frais de la présente procédure, sauf à les inclure dans leur éventuel préjudice global.
La présente décision a été signée par Sandra HIGELIN, Vice-Présidente, et par Céline GABORIAU, Greffier.
Le Greffier, Le Président, | false | null | [] | {} |
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"24/10587"
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DE BOBIGNY
ORDONNANCE STATUANT SUR LA POURSUITE D’UNE MESURE D’HOSPITALISATION COMPLÈTE
-
DÉLAI DE 6 MOIS
ADMISSION SUR DÉCISION DU REPRÉSENTANT DE L’ÉTAT
N° RG 24/10587 - N° Portalis DB3S-W-B7I-2L34
MINUTE: 24/2511
Nous, Laure CHASSAGNE, vice-président agissant par délégation en qualité de Juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de BOBIGNY, suivant ordonnance du 31 octobre 2024, assisté de Annette REAL, greffière, avons rendu la décision suivante concernant :
LA PERSONNE EN SOINS PSYCHIATRIQUES :
Monsieur [K] [C]
né le 16 Septembre 1960 à [Localité 3]
[Adresse 1]
GHU service des majeurs protégés
[Localité 3]
Etablissement d’hospitalisation GHU [Localité 3] PSYCHIATRIE & NEUROSCIENCES
Absent (e) représenté (e) par Me Aline DJEUMAIN, avocat commis d’office
TUTELLE
GHU [Localité 3] PSYCHIATRIE & NEUROSCIENCES - SERVICES DES MAJEURS PROTEGES
Absent (e)
PERSONNE A L’ORIGINE DE LA SAISINE
PREFECTURE DE POLICE DE [Localité 3]
Absent
INTERVENANT
GHU [Localité 3]-Psychiatrie & Neurosciences
Absent(e)
MINISTÈRE PUBLIC
Absent
A fait parvenir ses observations par écrit le 20 décembre 2024.
Le 4 juin 2023, le représentant de l’Etat dans le département a prononcé par arrêté, sur le fondement de l’article L. 3213-1 du code de la santé publique, l’admission en soins psychiatriques de Monsieur [K] [C].
Le 15 janvier 2024, le juge des libertés et de la détention a statué sur cette mesure en application de l’article L. 3211-12, L. 3213-5 ou L. 3211-12–1 du code de la santé publique.
Depuis cette date, Monsieur [K] [C] fait l’objet d’une hospitalisation complète au sein du GHU [Localité 3] PSYCHIATRIE & NEUROSCIENCES.
Il ne résulte par ailleurs d’aucun élément figurant au dossier de la procédure que Monsieur [K] [C] ait fait l’objet par le passé d’une mesure de soins ordonnée en application des articles L. 3213-7 du code de la santé publique ou 706-135 du code de procédure pénale.
Le 26 juin 2024, le représentant de l’Etat a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète de Monsieur [K] [C].
Le 4 juillet 2024, le juge des libertés et de la détention a statué sur cette mesure en application de l’article L. 3211-12, L. 3213-5 ou L. 3211-12–1 du code de la santé publique.
Le 17 Décembre 2024, le représentant de l’Etat a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète de Monsieur [K] [C].
Le ministère public a fait connaître son avis par conclusions écrites du 20 décembre 2024.
A l’audience du 23 Décembre 2024, Me Aline DJEUMAIN, conseil de Monsieur [K] [C], a été entendu en ses observations;
L’affaire a été mise en délibéré ce jour.
MOTIFS
Sur la poursuite de la mesure de soins psychiatriques
Aux termes de l’article L. 3213-1 du code de la santé publique, le représentant de l’État dans le département prononce par arrêté, au vu d’un certificat médical circonstancié, l’admission en soins psychiatriques des personnes dont les troubles mentaux nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte, de façon grave, à l’ordre public.
L’article L. 3211-12-1 du même code dispose que l’hospitalisation complète d’un patient ne peut se poursuivre sans que le juge des libertés et de la détention, préalablement saisi par le représentant de l’État dans le département, n’ait statué sur cette mesure avant l’expiration d’un délai de six mois suivant soit toute décision judiciaire prononçant l’hospitalisation en application de l’article 706-135 du code de procédure pénale, soit toute décision prise par le juge des libertés et de la détention en application de l’article L. 3211-12 du présent code, de l’article L. 3213-5 ou du présent article, lorsque le patient a été maintenu en hospitalisation complète de manière continue depuis cette décision. Toute décision du juge des libertés et de la détention prise avant l’expiration de ce délai sur le fondement de l’un des mêmes articles 706-135, L. 3211-12 ou L. 3213-5 ou du présent article fait courir à nouveau ce délai.
L'hospitalisation complète de Monsieur [K] [C] se poursuit depuis le 04 juin 2003 et cette mesure est régulièrement confirmée par le juge des libertés et de la détention, la dernière ordonnance ayant été rendue le 4 juillet 2024.
Il résulte des pièces du dossier, et notamment des certificats médicaux mensuels des 29 novembre 2024, 31 octobre 2024, 3 octobre 2024, 30 août 2024 et 1er août 2024 et des décisions produites au dossier que Monsieur [K] [C], patient connu du secteur de la psychiatrie pour une symptomatologie chronique et résistante, a été hospitalisé à la demande du représentant de l'Etat,qu’ilprésente une désorientation temporo-spatiale persistante et importante avec des troubles cognitifs anciens, qu’il existe un déni total des troubles.
Il ressort en particulier de l'avis médical motivé à six mois du 20 décembre 2024 du Dr [D] que le patient présente une stabilité du tableau clinique, inchangé depuis le dernier certificat, une réticence marquée et inflexible autour des différents propositions qui lui sont faites : entretien soignant ou médical, évolution de sa condition de patient. Il est également fait état d'une désorganisation temporo spatiale persistante et importante, de la présence de troubles cognitifs anciens, d’une symptomatologie délirante inchangée, et d’un comportement étrange du patient dans l’unité.
Monsieur [K] [C] n'a pas souhaité se présenter à l'audience de ce jour. Il est représenté par le conseil de permanence qui s'en rapporte à la décision du tribunal.
Il suit de l'ensemble de ces éléments que Monsieur [K] [C] présente des troubles mentaux qui nécessitent des soins et compromettent la sûreté des personnes et/ou portent atteinte, de façon grave, à l'ordre public.
En conséquence, il convient d'ordonner la poursuite de la mesure d'hospitalisation complète de Monsieur [K] [C].
En conséquence, il convient d’ordonner la poursuite de la mesure d’hospitalisation complète de Monsieur [K] [C] .
PAR CES MOTIFS
Le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bobigny, après débats tenus en audience publique dans la salle d’audience aménagée à l’établissement public de santé de [Localité 4], [Adresse 2], statuant au tribunal par décision susceptible d’appel,
Ordonne la poursuite de la mesure d’hospitalisation complète de Monsieur [K] [C];
Laisse les dépens à la charge de l’Etat.
Dit que cette ordonnance bénéficie de plein droit de l’exécution provisoire.
Fait et jugé à Bobigny, le 23 Décembre 2024
Le Greffier
Annette REAL
Le vice-président
Juge des libertés et de la détention
Laure CHASSAGNE
Ordonnance notifiée au parquet le à
le greffier
Vu et ne s’oppose :
Déclare faire appel : | false | null | [] | {} |
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"24/00586"
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-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
DU 23 DÉCEMBRE 2024
----------------
N° du dossier : N° RG 24/00586 - N° Portalis DB3F-W-B7I-J4IV
Minute : n° 24/588
PRÉSIDENT : Jean-Philippe LEJEUNE
GREFFIER : Béatrice OGIER
DEMANDEUR
Monsieur [Z] [J]
né le [Date naissance 2] 1963 à [Localité 7]
[Adresse 3]
[Localité 4]
représenté par Me Jacques TARTANSON, avocat au barreau D’AVIGNON
DÉFENDEUR
Compagnie d’assurance MACSF prise en la personne de son représentant légal en exercice
[Adresse 1]
[Localité 5]
représentée par Me Laurence BASTIAS, avocat au barreau d’AVIGNON, Me Jean-Marc ZANATI, avocat au barreau de PARIS
DÉBATS :
Après avoir entendu à l’audience du 02 Décembre 2024 les parties comparantes ou leurs conseils, le président les a informés que l’affaire était mise en délibéré et que l’ordonnance serait rendue ce jour, par mise à disposition au greffe.
Le :23/12/2024
exécutoire & expédition
à :Me BASTIAS
expédition à :Me TARTANSON
EXPOSÉ DU LITIGE
Vu l’assignation délivrée le 21 octobre 2024 devant le juge des référés du tribunal de céans par M [J] [Z] à l'encontre de la compagnie d’assurance MACSF,
Vu les conclusions responsives déposées lors de l'audience du 2 décembre 2024 auxquelles référence sera faite pour plus ample exposé des moyens et prétentions ultimes de M [Z] [J] conformément aux dispositions de l’article 455 du Code de Procédure Civile,
Vu les conclusions récapitulatives et responsives déposées lors de l'audience du 2 décembre 2024 auxquelles référence sera faite pour plus ample exposé des moyens et prétentions ultimes de la MACSF conformément aux dispositions de l’article 455 du Code de Procédure Civile,
Faits et prétentions des parties,
M [J] est propriétaire d’une maison à usage d’habitation située à [Localité 6], pour laquelle il a souscrit une assurance multi risques habitation auprès de la M.A.C.S.F.
Constatant l’apparition de fissures suite à un épisode de sécheresse important en
2005, Monsieur [J] avait fait une déclaration à son assureur Cat Nat en
2006, qui a reconnu qu’il devait bénéficier de la garantie CAT NAT.
La M.A.C.S.F. a mandaté le cabinet GAET Expert pour analyser les causes et désordres, déterminer les travaux et y remédier.
Dans le prolongement de la consultation de FONDASOL et de APREC INGENIERIE, le cabinet GAET a préconisé des travaux de reprise en sous-œuvre partielle qui ont été réalisés courant 2013 par la société d’étude et travaux de confortement d’ancrage SETCA.
Malheureusement, de nouveaux désordres sont apparus dès 2016.
C’est alors que le Docteur [J] s’est trouvé dans une situation de blocage,
son assureur CAT NAT n’a pas voulu préfinancer les nouveaux travaux et les entreprises qui sont intervenues, connaissant l’existence des nouveaux désordres et de l’inefficacité des travaux, n’ont pas voulu assumer leur responsabilité.
C’est dans ces conditions que M [J] a été contraint de saisir le Juge des référés qui, par ordonnance du 6 novembre 2023, a désigné Monsieur [W]
[T] comme expert judiciaire.
Une ordonnance du 12 février 2024 a déclaré commune l’expertise en cours à la
MAF, assureur de APREC INGENIERIE.
L’expert, dans un compte rendu d’accédit du 26 avril 2024, et avec l’accord des
parties, doit faire des investigations complémentaires notamment une reconnaissance d’une liaison micropieu/longrine et un forage carotté.
C’est dans ces conditions que l’expert a consulté différentes entreprises pour ces
interventions, et le Juge en charge du contrôle des expertises a rendu une
ordonnance de prorogation de délai et de provision complémentaire d’un montant
de 25 000 euros.
La MACSF demande au juge des référés de :
-Rejeter l’ensemble des conclusions et demandes formulées par la M.A.C.S.F. à
l’encontre du Docteur [J],
-Constater que la garantie de la M.A.C.S.F. n’est pas sérieusement contestable
ni contestée, pas plus que son obligation à financer les travaux de remise en état
de l’immeuble consécutif à l’arrêté de Catastrophe Naturelle dont s’agit.
En conséquence, au visa de l’article 835 du CPC, CONDAMNER la M.A.C.S.F. à verser au Docteur [J], à titre provisionnel, les sommes suivantes :
- 25 000 euros à titre de provision à valoir sur les frais d’expertise judiciaire ;
- 5 000 euros au titre de l’article 700 du CPC.
- Aux entiers dépens.
M [J] demande ainsi au juge des référés de :
-Dire mal fondé Monsieur [Z] [J] en l’intégralité de ses demandes et l’en débouter.
-Juger sérieusement contestable l’obligation à garantie de la MACSF.
-Donner acte à la MACSF de son offre de préfinancement du devis
d’investigations géotechniques de la société SOLUSOLS à hauteur de 19 001,40 euros, sans aucune reconnaissance de garantie et pour le compte de qui il appartiendra.
-Donner acte à la MACSF de ce qu’elle appelle en cause toutes les autres parties
aux opérations d’expertise judiciaire à savoir la société APREC INGENIERIE et son assureur la MAF, la société STECA et son assureur la SMABTP, et le cabinet d’expertise GAET.
-Débouter Monsieur [J] de sa demande au titre des frais irrépétibles.
-Réserver les dépens et les frais irrépétibles.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Sur la demande de provision,
L’article 834 du code de procédure civile dispose que dans tous les cas d'urgence, le président du tribunal judiciaire peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifient l'existence d'un différend.
L'article 835 du même code dispose que le président du tribunal judiciaire ou le juge du contentieux de la protection dans les limites de sa compétence, peuvent toujours même en présence de d'une contestation sérieuse prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.
Dans le cas où l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable, ils peuvent accorder une provision au créancier ou ordonner l'exécution de l'obligation même s'il s'agit d'une obligation de faire.
L’habitation de M [J] a été victime d’un épisode de sécheresse importante qui a donné lieu à des travaux de reprise en sous-œuvre partielle réalisés courant 2013 par la société SETCA société d’étude et de travaux de confortement et d’ancrage SETCA. Cependant suite à l’apparition de nouveaux désordres en 2016, une nouvelle expertise a été réalisée sur l’immeuble et a conclu à la nécessité de réaliser des investigations complémentaires.
Il est constant cependant que le juge des référés ne saurait accorder une provision sur une obligation dont l’existence résulte de l’interprétation d’un contrat ce qui suppose de trancher une contestation sérieuse.
Or, il est manifeste que la société SETCA est intervenue pour poser des micro-pieux et la mesure d’expertise en cours a précisément pour objet de déterminer les responsabilités encourues notamment au regard de l’implantation de ces pieux sous la maîtrise d’œuvre du bureau d’études Aprec. Il conviendra ainsi à l’expertise de déterminer si le désordre invoqué par M [J] est une aggravation de celui de 2015 et relève donc de l’assurance Catastrophe Naturelle ou s’il relève d’un nouveau désordre de construction relevant de la garantie décennale prévue par les articles 1792 et suivants du code civil.
Il se déduit de ces éléments que l’obligation de garantie dont se prévaut M [J] est sérieusement contestable en raison de l’expertise en cours et que la demande de provision sera donc rejetée.
La demande de provision sera donc rejetée.
Sur l’offre de préfinancement,
Il n’y a pas lieu de répondre à une demande de “donner acte” qui ne constitue pas une demande en justice tendant à ce que soit tranché un point litigieux, s’agissant de la mise en cause de plusieurs intervenants aux opérations d’expertise.
En revanche, il convient de constater que la société MACSF formule pour le compte de qui il appartiendra une offre de préfinancement du devis d’investigation géotechnique de la société SOLUSOLS à hauteur de 19001,40 euros sans aucune reconnaissance de garantie
Sur les demandes accessoires ;
Aux termes de l’article 696 du Code de Procédure Civile, la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge de l’autre partie.
Aux termes de l’article 700 du Code de Procédure Civile, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou à défaut la partie perdante à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine au titre des frais exposés et non compris dans les dépens.
Celui-ci tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée,
Il peut même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations dire qu’il n’y a pas lieu à cette condamnation.
Il est constant que seule la mesure d’instruction en cours sera de nature à permettre à la juridiction de fond éventuellement saisie de déterminer à quels intervenants les dommages allégués sont imputables et qu’elle est leur gravité, condition préalable pour la mobilisation de la garantie décennale des constructeurs.
L'équité commande ainsi de réserver les dépens et de rejeter toute demande formée au titre de l’article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Nous, Juge des référés, statuant publiquement, par décision contradictoire, mise à disposition au greffe, exécutoire à titre provisoire et en premier ressort,
Au principal, renvoyons les parties à se pourvoir ; cependant, dès à présent, vu l’article 145 du code de procédure civile,
Tous droits et moyens des parties étant réservés,
Déboutons M [J] de sa demande de condamnation provisionnelle en l’état d’une contestation sérieuse ;
Constatons que la MACSF formule pour le compte de qui il appartiendra une offre de préfinancement du devis d’investigation géotechnique de la société SOLUSOLS à hauteur de 19001,40 euros sans aucune reconnaissance de garantie ;
Rejetons la demande formée par la MACSF au titre des frais irrépétibles,
Réservons les dépens ;
La présente décision a été signée par le Président et le Greffier.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/04675"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/04675 | Tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand | Interprète la décision, rectifie ou complète le dispositif d'une décision antérieure | null | Chambre 1 Cabinet 1 | null | [] | 6769d42c9786ffe39c0b014a | null | 2024-12-23T21:21:01.227000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-23 | 63A | [] | false | null | null | VP/CT
Jugement N°
du 23 DECEMBRE 2024
AFFAIRE N° :
N° RG 24/04675 - N° Portalis DBZ5-W-B7I-J26M / Ch1c1
DU RÔLE GÉNÉRAL
[N] [Z]
Contre :
POLE SANTE REPUBLIQUE
SOCIÉTÉ RELYENS MUTUAL INSURANCE
Grosse : le
la SCP ARSAC
la SELAS SEBAN AUVERGNE
Copies électroniques :
la SCP ARSAC
la SELAS SEBAN AUVERGNE
Copie dossier
la SCP ARSAC
la SELAS LANTERO & ASSOCIES
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE CLERMONT-FERRAND
PREMIÈRE CHAMBRE CIVILE
LE VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE,
dans le litige opposant :
Monsieur [N] [Z]
[Adresse 3]
[Localité 5]
Représenté par Me Maxime PLANTARD de la SCP PLANTARD ROCHAS ROUILLIER VIRY & ROUSTAN BERIDOT, avocat au barreau d’AIX-EN-PROVENCE, avocat plaidant,
Et par Me Henri ARSAC de la SCP ARSAC, avocat au barreau de CLERMONT-FERRAND, avocat postulant
DEMANDEUR
ET :
POLE SANTE REPUBLIQUE
[Adresse 1]
[Localité 4]
Représenté par Me Caroline LANTERO de la SELAS SEBAN AUVERGNE, avocat au barreau de CLERMONT-FERRAND
SOCIÉTÉ RELYENS MUTUAL INSURANCE
[Adresse 2]
[Localité 6]
Représentée par Me Caroline LANTERO de la SELAS SEBAN AUVERGNE, avocat au barreau de CLERMONT-FERRAND
DÉFENDERESSES
LE TRIBUNAL,
composé de :
Madame Virginie THEUL-DIF, Vice-Présidente,
assistée lors du délibéré de Madame Charlotte TRIBOUT, Greffeier.
EXPOSE DU LITIGE
Par jugement en date du 18 novembre 2024, le tribunal judiciaire a indiqué au paragraphe concernant les frais de logement adapté :
“Monsieur [N] [Z] sollicite la somme de 4418,38 € correspondant à l’équipement d’une chaise montante électrique ainsi que la somme de 995,09 euros afin d’adapter les toilettes de son domicile en faisant installer un WC surélevé.
Il rappelle que si les experts n’ont pas retenu ce poste de préjudice, la CCI avait émis un avis favorable sur ce poste de dépenses. Au visa d’une jurisprudence de la deuxième chambre civile de la Cour de cassation, il ajoute que la production de devis, à condition qu’ils soient contradictoirement débattus, est parfaitement valable pour justifier le montant de la dépense.
Les défendeurs s’y opposent, soulignant que les experts n’ont pas retenu de frais de logement adapté et qu’en tout état de cause la production de devis n’est pas suffisante pour être accueillie.
Bien que les experts n’aient pas retenu la nécessité d’aménager le logement de Monsieur
[N] [Z], la CCI a émis un avis différent.
Le logement de Monsieur [N] [Z] présente des escaliers dont l’usage est nécessaire pour qu’il puisse continuer à y vivre, de plus compte tenu de l’enraidissement de sa hanche droite dont les amplitudes sont très limitées, il apparaît nécessaire qu’il puisse bénéficier de toilettes surélevées.
Dès lors, il lui sera alloué la somme de 4418.38 euros et il sera appliqué le taux de 60 %, soit la somme de 2651.02 euros.”
Par requête parvenue au greffe le 13 décembre 2024, Monsieur [N] [Z] a demandé la rectification du jugement précité aux motifs que la somme correspondant aux frais d’adaptation des toilettes, bien qu’accordés, ont été omis à la fois dans la motivation et le dispositif de la décision.
Par message RPVA en date du 16 décembre 2024, le conseil du POLE SANTE REPUBLIQUE et de la SOCIETE RELYENS MUTUAL INSURANCE a été invité à présenter ses observations avant le 19 décembre 2024.
Par message RPVA du 17 décembre 2024, le conseil du POLE SANTE REPUBLIQUE et de la SOCIETE RELYENS MUTUAL INSURANCE a indiqué que ses clients ne s’opposaient pas à la demande de rectification d’erreur matérielle présentée par Monsieur [N] [Z] et qu’ils n’avaient pas d’observation à formuler.
MOTIFS DE LA DECISION
Aux termes de l'article 462 du Code de Procédure Civile, les erreurs ou omissions matérielles qui affectent un jugement même passé en force de chose jugée peuvent toujours être réparées par la juridiction qui l'a rendu.
Le juge est saisi par simple requête de l'une des parties ou celles-ci appelées. Toutefois, lorsqu'il est saisi par requête, il statue sans audience, à moins qu'il n'estime nécessaire d'entendre les parties.
La requête en rectification d'erreur matérielle, qui ne tend qu'à réparer les erreurs ou omissions matérielles qui affectent un jugement et qui ne peut aboutir à une modification des droits et obligations reconnus aux parties dans la décision déférée, n'est pas soumise à un délai de prescription.
Il résulte du jugement précité que les frais de logement adapté accordés à Monsieur [N] [Z] contiennent à la fois l’équipement d’une chaise montante électrique et l’adaptation des toilettes de son domicile et que c’est par erreur que le montant des travaux d’adaptation des toilettes a été omis à la fois dans la motivation et dans le dispositif.
Dès lors, il y a lieu de modifier le paragraphe des frais de logement adaptés dans la motivation, le montant des frais de logement adaptés dans le dispositif et le total de la somme indemnisant le préjudice de Monsieur [N] [Z] en y incluant les frais d’adaptation des toilettes omis.
En conséquence, il sera fait droit à la demande.
PAR CES MOTIFS
Le tribunal judiciaire, après en avoir délibéré conformément à la Loi, statuant par jugement contradictoire et en premier ressort,
DECLARE recevable la requête en rectification d'erreur matérielle en date du 13 décembre 2024 émanant de Monsieur [N] [Z],
DIT que le jugement du 18 novembre 2024 sera rectifié dans ses motifs comme suit :
“Monsieur [N] [Z] sollicite la somme de 4418,38 € correspondant à l’équipement d’une chaise montante électrique ainsi que la somme de 995,09 euros afin d’adapter les toilettes de son domicile en faisant installer un WC surélevé.
Il rappelle que si les experts n’ont pas retenu ce poste de préjudice, la CCI avait émis un avis favorable sur ce poste de dépenses. Au visa d’une jurisprudence de la deuxième chambre civile de la Cour de cassation, il ajoute que la production de devis, à condition qu’ils soient contradictoirement débattus, est parfaitement valable pour justifier le montant de la dépense.
Les défendeurs s’y opposent, soulignant que les experts n’ont pas retenu de frais de logement adapté et qu’en tout état de cause la production de devis n’est pas suffisante pour être accueillie.
Bien que les experts n’aient pas retenu la nécessité d’aménager le logement de Monsieur
[N] [Z], la CCI a émis un avis différent.
Le logement de Monsieur [N] [Z] présente des escaliers dont l’usage est nécessaire pour qu’il puisse continuer à y vivre, de plus compte tenu de l’enraidissement de sa hanche droite dont les amplitudes sont très limitées, il apparaît nécessaire qu’il puisse bénéficier de toilettes surélevées.
Dès lors, il lui sera alloué les sommes de 4418.38 euros et 995.09 € et il sera appliqué le taux de 60 %, soit la somme de 2651.02 euros et 597.05 €.”
DIT que le jugement du 18 novembre 2024 sera rectifié dans son dispositif comme suit :
“FIXE le préjudice subi par Monsieur [N] [Z] , à la somme totale de
55 390.95 euros (CINQUANTE CINQ MILLE TROIS CENT QUATRE VINGT DIX EUROS ET QUATRE VINGT QUINZE CENTS), suivant le détail suivant :
(...)
b) préjudices patrimoniaux permanents :
▪ frais de logement adapté : 3248.07 euros
(...)
“CONDAMNE la société RELYENS MUTUAL INSURANCE à payer à Monsieur [N] [Z], la somme de 55 390.95 euros (CINQUANTE CINQ MILLE TROIS CENT QUATRE VINGT DIX EUROS ET QUATRE VINGT QUINZE CENTS) à titre de réparation de son préjudice corporel”
DIT que les autres dispositions du jugement demeurent inchangées,
DIT que la présente décision sera mentionnée sur la minute et sur les expéditions de la décision rectifiée,
DIT qu’elle sera notifiée comme celle-ci,
LAISSE les dépens à la charge du trésor public,
Ainsi jugé et prononcé les jour, mois et an susdits et ont signé, après lecture faite.
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D'ORLÉANS
DÉCISION DU 23 DECEMBRE 2024
Minute N°
N° RG 24/04492 - N° Portalis DBYV-W-B7I-G3V4
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Xavier GIRIEU, Vice-Président au Tribunal judiciaire d'ORLÉANS chargé des contentieux de la protection ;
GREFFIER : Sophie MARAINE
DEMANDERESSE :
Madame [I], [O], [E] [J] épouse [U], née le 4 Novembre 1951 à [Localité 18] (SOMME), demeurant : [Adresse 6], Comparante en personne.
(Dossier N°124003870 S. ROSKY-BALSON)
DÉFENDERESSES :
Madame [X] [U], demeurant : [Adresse 6] – (réf dette Prêt Familial) - [Localité 3], Comparante en personne.
Société [12], dont le siège social est sis : Chez [19] - [Adresse 1] – (réf dette 50624901712100) - [Localité 8], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [15], dont le siège social est sis : Chez [11] [Adresse 9] – (réf dette 81372631109) - [Localité 7] Non Comparante, Ni Représentée.
Société [10] chez [17], dont le siège social est sis : [Adresse 20] – (réf dette 00857/02706917/X000107753) - [Localité 2], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [13], dont le siège social est sis : Chez [14] - [Adresse 5] - (réf dette 521196033201) - [Localité 4], Non Comparante, Ni Représentée.
Société [16] CHEZ [19], dont le siège social est sis : [Adresse 1] – (réf dette 41787089319002) - [Localité 8], Non Comparante, Ni Représentée.
A l'audience du 8 Novembre 2024, les parties ont comparu comme il est mentionné ci-dessus et l'affaire a été mise en délibéré à ce jour.
Copies délivrées aux parties le :
à :
EXPOSE DU LITIGE
Par déclaration enregistrée le 29 janvier 2024, Madame [I] [J] veuve [U], née le 4 novembre 1951 à [Localité 18] (80), a saisi la Commission de surendettement des particuliers du Loiret d’une demande tendant au traitement de sa situation de surendettement.
Dans sa séance du 14 mars 2024, la commission de surendettement des particuliers a déclaré son dossier recevable.
Puis, la Commission a préconisé, le 29 août 2024, le rééchelonnement de tout ou partie des créances sur une durée maximum de 24 mois, au taux de 0 %, sans apurement ou effacement du passif à l’issue. La mensualité maximale de remboursement a été fixée à la somme de 230,11 euros. La Commission a également préconisé que les mesures soient subordonnées à la vente amiable du bien immobilier.
Suivant courrier recommandé avec avis de réception, Madame [I] [J] a contesté cette décision. Elle fait valoir que, si elle vend le bien immobilier, elle devra alors donner la part qui leur revient à ses enfants et se retrouvera sans logement. Elle indique qu’en déposant un dossier de surendettement, elle espérait bénéficier d’échéances moins importantes et sur une durée de temps plus longue et que c’est le contraire que prévoit la décision.
Le dossier de Madame [I] [J] a été transmis par la Commission au juge des contentieux de la protection du Tribunal judiciaire d'Orléans le 18 septembre 2024 et reçu le 26 septembre 2024.
Madame [I] [J], ainsi que les créanciers, ont été convoqués par lettre recommandée avec avis de réception le 4 octobre 2024 à l'audience du 8 novembre 2024.
Madame [I] [J] a comparu à cette audience. Elle a maintenu les termes de sa contestation et a réitéré le fait qu’elle ne souhaitait pas vendre le bien immobilier, dont elle n’est pas la seule propriétaire, et constitué des parts de ses enfants. Elle a expliqué qu’elle ne pourrait pas tout rembourser par cette vente. Elle a proposé de verser des mensualités de 500 euros par mois en contrepartie, quand bien même celles-ci dépasseraient le montant de la quotité saisissable. Elle a fait état de son attachement au bien immobilier, acquis en 1989 avec son mari, décédé en 2007. Elle a également actualisé ses ressources et ses charges et remis ses justificatifs en la matière.
Sa fille, Madame [X] [U], créancière, a également comparu. Elle a expliqué vivre dans le logement de sa mère. Elle a déclaré qu’elle souhaitait abandonner sa créance.
La question de la recevabilité de la contestation a été mise dans les débats.
Aucun autre créancier n'a comparu. En revanche, les créanciers suivants ont écrit, ce qui a été abordé à l'audience :
la SA [11] a fait état de sa créance de 24 894,76 euros ;
la SAS [14], indiquant agir en qualité de mandataire spécial de la société [21] (représentant [13]) a mentionné une créance de 3 684,92 euros.
La décision a été mise en délibéré à la date du 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Sur la recevabilité de la demande :
Les conditions de recevabilité de la contestation de la décision de la Commission relative aux mesures qu'elle entend imposer sont régies par les dispositions des articles L 733-10 et R 733-6 du Code de la consommation. En vertu de ces dispositions, une partie peut contester devant le juge des contentieux de la protection les mesures imposées par la Commission dans les trente jours de la notification qui lui en est faite, par déclaration remise ou lettre recommandée avec accusé de réception adressée au secrétariat de la Commission.
En l'espèce, la notification des mesures à Madame [I] [J] a été réalisée le 5 septembre 2024.
Madame [I] [J] a adressé une lettre recommandée avec avis de réception, pour contester la décision, à la Commission de surendettement, le 9 septembre 2024, soit moins de 30 jours après la notification des mesures.
En conséquence, la contestation est recevable en la forme.
Sur la contestation des mesures imposées par la Commission :
Il ressort de l'article L 733-12 du Code de la consommation que le juge, saisi d'une contestation formée contre les mesures que la Commission entend imposer, peut notamment vérifier, même d'office, la validité des créances, des titres qui les constatent ainsi que le montant des sommes réclamées. Il peut également s'assurer que le débiteur se trouve bien dans la situation de surendettement définie à l'article L 711-1 du même Code.
En outre, en vertu des dispositions de l'article L 733-13 du Code de la consommation, le juge saisi d'une contestation des mesures imposées par la Commission prend tout ou partie des mesures définies aux articles L 733-1, L 733-4 et L 733-7 du même code. Il peut également prononcer un redressement personnel sans liquidation judiciaire.
Conformément aux dispositions des articles L731-1 et suivants du Code de la consommation, le montant des mensualités doit être déterminé en fonction de la quotité saisissable du salaire telle que fixée selon les articles L3252-2 et L3252-3 du Code du travail, de manière à ce qu'une partie des ressources nécessaires aux dépenses courantes du ménage lui soit réservée en priorité. La part des ressources nécessaires aux dépenses courantes du ménage est déterminée et mentionnée dans la décision dans les conditions prévues à l’article L 731-2 du Code de la consommation.
En l'espèce, la question de la bonne foi de Madame [I] [J] n’a pas été mise dans les débats, celle-ci bénéficiant d’une présomption de bonne foi.
Madame [I] [J] est veuve. Elle est retraitée. Le montant de ses retraites sera actualisé.
Madame [I] [J] n’est pas imposable sur ses revenus. Elle verse en revanche une taxe foncière, dont le montant sera actualisé et mensualisé ci-dessous. Les trois forfaits retenus ci-dessous ont vocation à prendre en compte tous les postes de dépenses que Madame [I] [J] peut rencontrer dans la vie quotidienne. Le forfait de base regroupe ainsi l'ensemble des dépenses courantes en matière alimentaire, d'habillement, d'hygiène, mais également certains frais de santé, de transports et dépenses quotidiennes. Les dépenses courantes inhérentes à l'habitation, telles que l'eau, l'électricité, la téléphonie, l'assurance habitation, sont comprises dans le forfait habitation et n’ont pas à être prises de manière séparée. Les frais de chauffage sont inclus dans le troisième forfait. Ces forfaits tiennent compte de l'évolution du coût de la vie et ont été actualisés en 2024. Il apparaît que l’échéancier mensuel lié à l’électricité du logement dépasse le forfait ci-dessous, aussi un supplément sera pris en compte dans les charges, malgré la présence d’une autre personne dans le logement.
RESSOURCES :
retraite : 1660,74 euros ;
=> TOTAL : 1660,74 euros.
CHARGES :
forfait de base : 625 euros ;
forfait habitation : 120 euros ;
forfait chauffage : 121 euros ;
supplément énergie : 90 euros ;
taxe foncière : 55 euros ;
=> TOTAL : 1011 euros.
Dans ces conditions, la capacité de remboursement de Madame [I] [J] est de 649,74 euros.
Sans enfant à charge, la quotité saisissable de ses ressources telle qu'elle résulte des articles L. 3252-2 et L. 3252-3 du Code du travail est inférieure à la capacité réelle de remboursement, puisqu'elle est de 294,44 euros.
La seconde des deux sommes devrait donc être retenue pour le plan de désendettement.
Il est en effet prévu par l'article L731-1 du Code de la consommation que, pour le rééchelonnement des dettes, le montant des remboursements est fixé par référence à la quotité saisissable du salaire telle qu'elle résulte des articles L3252-2 et L3252-3 du code du travail, de manière à ce que la part des ressources nécessaires aux dépenses courantes du débiteur lui soit réservée par priorité.
Cependant, le dernier alinéa de l’article L731-2 du Code de la consommation précise que, en vue d’éviter la cession de la résidence principale, le montant des remboursements peut, avec l’accord du débiteur et dans des limites raisonnables, excéder la somme calculée par référence à la quotité saisissable du salaire telle qu’elle résulte des dispositions des articles L3252-2 et L3252-3 du Code du travail.
Madame [J] a indiqué qu’elle était prête à verser 500 euros par mois pour conserver le bien immobilier auquel elle est attachée. En outre, sa capacité de remboursement est supérieure au plafond de 500 euros qu’elle a fixé et à la quotité saisissable de ses ressources.
Il pourra donc être retenu une somme maximale de 490 euros par mois au titre des mensualités, dans le cadre du plan de désendettement et comme précisé ci-dessous.
En application de l’article L 733-3 du Code de la consommation, la durée totale des mesures mentionnées à l’article L 733-1 ne peut excéder 7 années. Toutefois, cet article dispose également que les mesures peuvent excéder cette durée lorsqu’elles concernent le remboursement de prêts contractés pour l’achat d’un bien immobilier constituant la résidence principale du débiteur dont elles permettent d’éviter la cession ou lorsqu’elles permettent au débiteur de rembourser la totalité de ses dettes tout en évitant la cession du bien immobilier constituant sa résidence principale.
Madame [I] [J] n’a jamais bénéficié d'un dossier de surendettement. Elle est propriétaire d'un bien immobilier, préservé dans le plan de désendettement décidé par la présente décision. Cependant, l’âge de la débitrice incite à ne pas dépasser la durée maximale de 84 mois prévue par la loi, un tel dépassement n’étant dans l’intérêt d’aucune partie.
Conformément à ces dispositions, il y aura lieu de prévoir un rééchelonnement des créances sur une durée maximale de 76 mois en retenant une mensualité maximale de remboursement de 490 euros, comme mentionné ci-dessus.
Au vu de la capacité de remboursement par rapport à l’endettement, un taux d'intérêt de 0 % sera appliqué à toutes les créances.
Madame [X] [U], créancière de sa mère, a indiqué qu’elle souhaitait abandonner sa créance de 7500 euros, si bien que celle-ci sera fixée à un montant de 0 euro dans le cadre de la procédure de surendettement.
La créance de la société [13] sera actualisée à la somme de 3 684,92 euros, ce montant étant en baisse par rapport à celui contenu dans le plan de désendettement de la Commission de surendettement.
Aucune autre créance ne nécessitera d’actualisation.
Au terme du plan de désendettement, et si la débitrice a respecté jusqu'à son terme le plan et n'a pas été déchué de la procédure, toutes les créances seront soldées : la dernière mensualité sera à adapter pour parvenir à un solde totalement nul, selon les tableaux joints.
Madame [I] [J] pourra prendre connaissance du montant exact des mensualités à verser en dernière ligne du second tableau annexé.
Elle se devra d'être vigilante quant au respect du plan, une clause de déchéance des mesures étant prévue.
Les tableaux annexés au présent jugement doivent lui permettre de saisir les modalités pratiques des remboursements et de les organiser directement avec les créanciers.
Le plan débutera le 1er février 2025.
Il est rappelé qu’en cas de changement significatif dans sa situation (favorable ou défavorable) qui nécessiterait une révision de ces mesures, Madame [I] [J] pourra déposer un nouveau dossier devant la Commission de surendettement de son lieu de résidence.
Il conviendra de laisser les dépens à la charge de l'Etat.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en premier ressort ;
DÉCLARE recevable le recours formé par Madame [I] [J] veuve [U], née le 4 novembre 1951 à [Localité 18] (80), à l’encontre des mesures qui lui ont été imposées le 29 août 2024 par la commission de surendettement des particuliers du Loiret ;
PRONONCE au profit de Madame [I] [J] les mesures suivantes de nature à traiter sa situation de surendettement et devant débuter le 1er février 2025 :
plan de 76 mois, selon les tableaux joints à la présente décision, avec une capacité de remboursement maximum de 490 euros ;
DIT que les mensualités, mentionnées dans les tableaux annexés, débuteront le 1er février 2025 ;
DIT que le taux d'intérêt est de 0 % pour toutes les créances ;
DIT que les paiements devront avoir lieu le 1er de chaque mois ;
DIT que, si les mesures ne sont pas respectées, elles deviendront caduques quinze jours après une mise en demeure d'avoir à exécuter les obligations prévues par le jugement, adressée par le créancier par lettre recommandée avec accusé de réception, restée infructueuse ;
DIT que les mesures sont subordonnées à l’abstention par le débiteur d’actes qui aggraveraient son endettement ;
RAPPELLE que le débiteur se doit de régler les loyers courants le cas échéant et ses charges courantes ;
FIXE, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance de Madame [X] [U] (prêt familial), à l’égard de Madame [I] [J], d’un montant initial de 7 500 euros, à la somme de 0 euro ;
PRECISE que cette créance sera exclue des tableaux joints ayant vocation à organiser les modalités des remboursements ;
FIXE, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance de la société [13] (521196033201), à l’égard de Madame [I] [J], d’un montant initial de 3 782,80 euros, à la somme de 3 684,92 euros ;
REJETTE toutes autres demandes ;
RENVOIE le dossier à la Commission de Surendettement des Particuliers du Loiret ;
DIT qu’à la diligence du Greffe la présente décision sera notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception à Madame [I] [J] et à ses créanciers et communiquée à la commission avec la restitution du dossier ;
LAISSE les dépens à la charge de l’Etat.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au Greffe.
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"23/00332"
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N° RG 23/00332 - N° Portalis DBYF-W-B7H-I5FX
Affaire : [P]-CAISSE DE PREVOYANCE ET DE RETRAITE DU PERSONNEL DE LA SNCF
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE TOURS
°°°°°°°°°
PÔLE SOCIAL
°°°°°°°°°
JUGEMENT DU 23 DECEMBRE 2024
°°°°°°°°°
DEMANDEUR
Monsieur [B] [P]
né le 17 Janvier 1960 à [Localité 4] (ALGERIE), demeurant [Adresse 3]
Non comparant, représenté par Me EMAURE de la SCP REFERENS, avocats au barreau de BLOIS
DEFENDERESSE
CAISSE DE PREVOYANCE ET DE RETRAITE DU PERSONNEL DE LA SNCF, demeurant [Adresse 1]
Représentée par Me GUERET de la SELARL CONVERGENS, avocats au barreau de TOURS
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DEBATS ET LORS DU DELIBERE :
Président : Madame P. GIFFARD
Assesseur : Mme N. JOUINT, Assesseur employeur/travailleur indépendant
Assesseur : M. M. JEZY, Assesseur salarié
DÉBATS :
L’affaire ayant été appelée à l’audience publique du 25 novembre 2024, assisté de A. BALLON, faisant fonction de greffier, puis mise en délibéré pour être rendue ce jour, par mise à disposition au greffe de la juridiction ;
Le Tribunal a rendu le jugement suivant :
RAPPEL DES FAITS ET DE LA PROCÉDURE :
Le 2 juillet 2021, Monsieur [B] [P] a été victime d’un accident du travail pris en charge par la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF au titre de la législation sur les risques professionnels.
Le certificat médical initial mentionnait “hématome pré-rotulien gauche sans fracture dessous. Kinésithérapie à faire”.
Le médecin conseil de la caisse a fixé la date de consolidation au 4 mai 2022.
Par courrier du 7 novembre 2022, la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF a notifié à Monsieur [P] la décision de fixation de son taux d'Incapacité Permanente Partielle (IPP) à 5% à la suite de son accident du 2 juillet 2021.
Le 22 novembre 2022, Monsieur [P] a saisi la commission statuant en matière médicale de la caisse d'une contestation relative à cette décision.
Par courrier du 13 juillet 2023, la commission statuant en matière médicale a rejeté sa contestation.
Par requête déposée au greffe le 28 août 2023, Monsieur [P] a saisi le Pôle Social du Tribunal Judiciaire de TOURS d'un recours contre cette décision.
À l'audience du 9 octobre 2023, Monsieur [P] demande au tribunal de :
-juger qu'il est recevable et bien fondé en sa contestation de son taux d'IPP ;
-ordonner une expertise médicale afin que son taux d'IPP soit relevé ;
-condamner la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF à lui verser la somme de 1.500€ sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile.
Par jugement du 27 novembre 2023, la juridiction a ordonné la réouverture des débats afin que :
- la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF soit convoquée par courrier recommandé avec accusé de réception à l'audience du 18 décembre 2023 ;
- Monsieur [P] adresse à la La Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF ses pièces conformément à l'article 132 du Code de procédure civile ;
A l’audience du 8 avril 2024, Monsieur [P] maintient les demandes formées dans sa requête.
Il expose que le 2 juillet 2021, il a chuté de sa hauteur avec une torsion violente du genou gauche et a ressenti un craquement dans le genou suivi d’un épisode d’hémarthrose rapide.
Selon lui, le Docteur [U] a conclu qu’il présentait une gonarthrose d’évolution rapide du compartiment interne du genou gauche favorisée par la rupture de la racine méniscale.
Il soutient qu’il a dû suivre de nombreuses séances de kinésithérapie, qu’il lui a été prescrit des infiltrations et une intensification de la rééducation le 4 avril 2022. Il déclare qu’à 62 ans, il a des séquelles physiques importantes nécessitant un suivi médical lourd-des soins, outre des séquelles psychologiques car il vit très mal cette situation invalidante, ayant des conséquences sur sa situation professionnelle et sociale.
Il fait état de :
- un certificat du Docteur [X] du 10 mai 2022 rapportant des douleurs et des difficultés à la marche, des douleurs nocturnes, une importante hydarthrose, une chondropathie rotulienne et une arthropathie dégénérative fémoro-tibiale.
- un certificat du Docteur [M] en date du 12 mai 2022 mentionnant une gonarthrose bilatérale des genoux non soulagée par traitement médical
- une infiltration du genou gauche en date du 13 septembre 2022
- une intervention chirurgicale (prothèse du genou) prévue au dernier trimestre 2022.
A l’audience du 8 avril 2024, la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF sollicite que Monsieur [P] soit débouté de ses prétentions, que la décision de la caisse fixant le taux d’IPP à 5% soit confirmée et que Monsieur [P] soit débouté de sa demande au titre de l’article 700 du Code de procédure civile.
Elle expose que Monsieur [P] ne produit aucun élément de nature à contredire le rapport de la CSMM, laquelle est composée d’un expert près la Cour d’Appel et d’un médecin conseil. Elle rappelle que la mesure d’expertise ne doit pas pallier la carence des parties et que l’assuré produit des éléments médicaux postérieurs à la date de consolidation du 4 mai 2022 qui ne peuvent donc être pris en compte pour évaluer les séquelles. Selon elle, il appartient à Monsieur [P] de formuler le cas échéant auprès de la caisse une demande d’aggravation afin que les séquelles en lien avec l’accident du travail, soient réévaluées.
Par jugement du 6 mai 2024, le pôle social du tribunal judiciaire de TOURS a avant dire droit ;
- ordonné une mesure de consultation sur pièces en application de l’article R 142- 16 du Code de sécurité sociale et commis pour y procéder le Docteur [I] avec pour mission de :
- prendre connaissance de l'entier dossier médical de Monsieur [P] en précisant les pièces communiquées par la caisse et par l’assuré ;
- décrire les lésions résultant de l’accident du travail du 2 juillet 2021 ;
- décrire les lésions physiques et éventuellement psychologiques de Monsieur [P] résultant de l’accident du travail
- dire si Monsieur [P] présentait un état antérieur au niveau du genou gauche ;
- émettre un avis sur le taux d’ipp attribué à Monsieur [P] par référence au barème indicatif invalidité des accidents du travail ou au barème indicatif invalidité des maladies professionnelles ;
- faire toutes observations utiles,
- remettre un rapport écrit au tribunal dans un délai de deux mois à compter de la date du présent jugement,
- dit que la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF ( le service médical) devra communiquer au médecin consultant tout document médical utile dès notification du présent jugement,
- dit que la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF devra transmettre au médecin consultant l'intégralité du rapport médical et des éléments ou informations à caractère secret ayant fondé sa décision,
- renvoyé l'affaire à l'audience du 25 novembre 2024, la présente mention valant convocation des parties pour cette date sans nouvel avis.
- sursis à statuer sur les autres demandes.
Le Docteur [I] a déposé son rapport le 23 septembre 2024.
A l’audience du 25 novembre 2024, Monsieur [P] sollicite de :
-juger qu'il est recevable et bien fondé en sa contestation de son taux d'IPP ;
- réévaluer le taux d’IPP de Monsieur [P] compte tenu de l’ensemble des séquelles invalidantes de celui-ci
-condamner la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF à lui verser la somme de 1.500€ sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile.
Il expose qu’il est âgé de 62 ans et qu’il subit de lourdes séquelles : il se déplace très difficilement avec une canne et une jambe bloquée dans une atelle et ne souffre donc pas d’une simple boiterie. Il rapporte également des séquelles psychologiques en lien avec cette situation invalidante.
La Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF sollicite du tribunal l’homologation du rapport du Docteur [I] et demande que Monsieur [P] soit débouté de ses demandes.
Elle sollicite la confirmation de la décision de la caisse fixant le taux d’IPP à 5 % à la date de la consolidation du 4 mai 2022 et que Monsieur [P] soit débouté de sa demande d’article 700 du Code de procédure civile.
Elle indique que Monsieur [P] n’apporte aucune élément de nature à contredire l’avis de la CSMM et du médecin consultant. Elle ajoute qu’il produit des pièces médicales postérieures à la date de la consolidation qui ne peuvent donc être prises en compte.
MOTIVATION DE LA DÉCISION :
L’article L 434-2 du Code de la sécurité sociale énonce que le taux d'incapacité permanente est déterminé d'après la nature de l'infirmité, l'état général, l'âge, les facultés physiques et mentales de la victime ainsi que d'après ses aptitudes et sa qualification professionnelle, compte tenu d’un barème indicatif d’invalidité.
Deux barèmes sont en vigueur :
- le barème indicatif invalidité des accidents du travail
- le barème indicatif invalidité des maladies professionnelles
L’article R 434-32 alinéa 2 du Code de la sécurité sociale précise que lorsque le barème indicatif d’invalidité en matière de maladies professionnelles ne comporte pas de références à la lésion considérée, il est fait application du barème indicatif d’invalidité en matière d’accidents du travail.
Le barème indicatif d'invalidité, annexé à l’article R 434-32 du Code de la sécurité sociale, précise que :
« Les quatre premiers éléments de l'appréciation concernent l'état du sujet considéré, du strict point de vue médical (...) : nature de l’infirmité, l’état général, l’âge, les facultés physiques et mentales.
Le dernier élément concernant les aptitudes et la qualification professionnelle est un élément médico-social »
Le médecin conseil qui a examiné Monsieur [P] le 5 avril 2022 indique dans son rapport : l’IRM réalisée le 8 septembre 2021 a confirmé l’absence de lésion post-traumatique récente et ce dans le cadre de la présence d’un état antérieur dégénératif connu de l’articulation. Le traitement est resté conservateur. Monsieur [P] a bénéficié de prescriptions de soins et d’arrêt de travail jusqu’au 4 mai 2022, pour “gonalgie gauche”. Dans ce contexte, il est permis de considérer que le fait accidentel du 2 juillet 2021 n’a pas entraîné de lésion propre mais qu’il a décompensé l’état antérieur dégénératif et que sa consolidation peut être prononcée au 4 mai 2022, par épuisement des effets imputables. En application du barème des accidents du travail et des maladies professionnelles, un taux d’ipp de 5% est attribué pour majoration d’une gonalgie gauche. L’état antérieur continuera à évoluer pour son propre compte. Un remplacement prothétique étant envisagé sur le genou gauche, un arrêt de travail maladie peut être accepté à compter du 5 mai 2022".
Le médecin consultant désigné par le tribunal conclut que « Monsieur [P] avait pour antécédent une arthrose du genou gauche » qui était connue.
Il précise que s’il n’est pas transmis de document, notamment radiologique antérieur à l’accident, « les lésions mises en évidence par la suite étaient si évoluées qu’elles ne pouvaient être récentes ».(…)
Les différents examens, dont l’IRM, ont confirmé l’existence de lésions anciennes dégénératives évoluées qui ne peuvent être apparues en quelques semaines. L’examen du médecin conseil prend, à juste titre, en considération cet état antérieur déjà très invalidant.
Au total, en se référant au barème des accidents du travail et des maladies professionnelles, chapitre 2.2.2, au vu des constatations du médecin conseil lors de son expertise concernant l’état antérieur et l’état clinique au jour de l’examen, et notamment ses seuls signes cliniques en lien avec l’accident, à savoir une majoration de la boiterie et de la gonalgie gauche, le taux d’IPP de 5 % évalué par le médecin conseil doit être retenu ».
Monsieur [P] n’a pas apporté d’élément médical postérieur à cette mesure de consultation permettant de mettre en doute les conclusions du Docteur [I], lequel fait état d’un état antérieur important.
Si le Docteur [U] avait mentionné dans un certificat du 24 septembre 2021 que « les radiographies réalisées antérieurement à l’accident au mois de juin ne montraient pas encore d’arthrose à gauche alors qu’elles montraient une arthrose fémorotibiale interne stade III à droite », les autres pièces produites par Monsieur [P] faisaient état d’un état antérieur au niveau des deux genoux :
- « les deux genoux présentent une chondropathie fémoro-patellaire avancée » (pièce 4)
- « les radiographies retrouvent une gonarthrose importante (déjà présente en juin 2021 soit avant son accident du travail) » (pièce 5)
- Monsieur [P] avait fait état de « douleurs à la marche, pour monter les escaliers et de douleurs nocturnes » existant avant l’accident du travail (pièce 9)
- il est noté comme antécédents une « gonarthrose fémoro tibiale interne bilatérale, une gonarthrose gauche fémoro-patellaire et fémoro-tibiale médiale » (pièce 10)
- il est mentionné lors de l’accueil par SOS médecins le 19 juillet 2021 que Monsieur [P] « marche habituellement avec une canne sur probable gonarthrose » (pièce 15 et 24)
Il apparaît donc que l’état antérieur mis en évidence par le médecin conseil, confirmé par le médecin consultant, ressort des propres pièces de Monsieur [P].
Le chapitre 2.2 4 Genou du barème des accidents du travail prévoit que l’examen se fait toujours par comparaison avec le côté sain. Toutefois en l’espèce, le genou droit n’est pas sain puisque lui aussi présente un état antérieur dégénératif important.
Il convient par ailleurs de relever que l’accident du 2 juillet 2021 est responsable d’une simple contusion du genou gauche sans fracture et que l’intéressé utilisait déjà une canne avant l’accident.
Au regard du rapport étayé du médecin consultant, de l’état antérieur invalidant documenté, le taux d’incapacité permanente partielle de Monsieur [P] a été justement évalué à 5 % par la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF.
En conséquence, il convient de débouter Monsieur [P] de l’intégralité de ses demandes.
PAR CES MOTIFS :
Le Pôle Social du Tribunal Judiciaire de TOURS statuant publiquement par jugement contradictoire en premier ressort ;
DIT que le taux d’incapacité permanente partielle de Monsieur [B] [P] résultant de l’accident du travail du 2 juillet 2021 a été justement fixé à 5 % par la Caisse de Prévoyance et de Retraite du Personnel de la SNCF ;
DÉBOUTE Monsieur [B] [P] de l’intégralité de ses demandes.
ET DIT que conformément aux dispositions de l'article 538 du code de procédure civile, chacune des parties ou tout mandataire pourra interjeter appel de cette décision dans le délai d'UN MOIS à peine de forclusion, à compter de la notification de la présente décision, par une déclaration faite ou adressée par pli recommandé au greffe de la cour : Palais de Justice - Cour d’Appel - chambre sociale - [Adresse 2].
Elle devra être accompagnée d’une copie de la décision.
Ainsi fait et jugé au Tribunal judiciaire de TOURS, le 23 Décembre 2024.
A.BALLON P.GIFFARD
Faisant fonction de greffier Présidente | false | null | [] | {} |
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"24/05738"
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Au nom du Peuple Français
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE BOULOGNE SUR MER
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE DEMANDE DE MAINTIEN EN RETENTION
MINUTE : 24/1998
Appel des causes le 23 Décembre 2024 à 10h00 en visioconférence
Div\étrangers
N° étr\N° RG 24/05738 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CLX
Nous, Madame PIROTTE Carole, Vice Présidente au Tribunal judiciaire de BOULOGNE SUR MER, juge chargé du contrôle des mesures restrictives et privatives de libertés en droit des étrangers, assistée de Mme CHAIB Samira, Greffier, statuant en application des articles L.742-1, L.743-4, L.743-6 à L.743-8, L. 743-20 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile;
Vu l’article R. 213-12-2 du code de l’organisation judiciaire ;
En présence de [P] [T], interprète en langue arabe, serment préalablement prêté ;
En présence de Maître Antoine PATINIER représentant M. LE PREFET DU PAS DE CALAIS ;
Vu le Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile notamment en ses articles L. 741-1 et suivants ;
Monsieur [B] [I]
de nationalité Marocaine
né le 05 Mars 1990 à [Localité 2] (MAROC), a fait l’objet :
d’un arrêté de placement en rétention administrative pour une durée de quatre jours, prononcé le 20 décembre 2024 par M. LE PREFET DU PAS DE CALAIS , qui lui a été notifié le 20 décembre 2024 à 14h20 .
L'intéressé est connu au système européen EURODAC en qualité de demandeur d'asile aux PAYS-BAS et en ALLEMAGNE.
Par requête du 22 Décembre 2024 reçue au greffe à 13h04, M. LE PREFET DU PAS DE CALAIS invoquant devoir maintenir l’intéressé au-delà de quatre jours, demande l’autorisation de prolonger ce délai pour une durée de VINGT SIX jours maximum.
En application des articles L.743-9 et L. 743-24 du Code de l’Entrée et du Séjour des Etrangers et du Droit d’Asile il a été rappelé à l’intéressé, assisté de Me Anaïs PLICHARD, avocat au Barreau de BOULOGNE-SUR-MER et commis d’office, les droits qui lui sont reconnus pendant la rétention et a été informé des possibilités et des délais de recours contre toutes les décisions le concernant ; qu’il a été entendu en ses observations.
L’intéressé déclare : Je souhaite être assisté d’un avocat. Je veux bien repartir aux PAYS-BAS si je ne peux pas aller en Espagne.
Me Anaïs PLICHARD entendue en ses observations : je n’ai pas relevé d’irrégularité de procédure.
L’avocat de la Préfecture entendu en ses observations ; sollicite la prolongation de la rétention administrative de l’intéressé.
MOTIFS
L’intéressé ne présente pas de garanties suffisantes pour la mise à exécution de la mesure de reconduite à la frontière, des mesures de surveillance sont nécessaires.
Eu égard aux nécessités invoquées par M. LE PREFET DU PAS DE CALAIS, il convient d’accorder la prolongation demandée.
PAR CES MOTIFS
Autorisons l’autorité administrative à retenir : Monsieur [B] [I] dans les locaux ne relevant pas de l’Administration pénitentiaire pour une prolongation de rétention administrative d’une durée maximale de VINGT SIX JOURS soit jusqu’au : 19 janvier 2025
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance par mail au CRA pour remise à l’intéressé qui, en émargeant ci-après, atteste avoir reçu copie et l’avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt quatre heures de son prononcé ; l’informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 1] ) au greffe de la Cour d’Appel de DOUAI ; lui indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier Président de la Cour d’Appel ou son délégué.
L’avocat de la Préfecture, L’Avocat, Le Greffier, Le Juge,
En visio
décision rendue à 12h21
L’ordonnance a été transmise ce jour par mail à M. LE PREFET DU PAS DE CALAIS et au Tribunal administratif de LILLE
N° étr\N° RG 24/05738 - N° Portalis DBZ3-W-B7I-76CLX
Décision notifiée à ...h...
L’intéressé, L’interprète, | false | null | [] | {} |
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"24/04319"
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D'ORLÉANS
DÉCISION DU 23 DECEMBRE 2024
Minute N°
N° RG 24/04319 - N° Portalis DBYV-W-B7I-G3KN
COMPOSITION DU TRIBUNAL :
PRÉSIDENT : Xavier GIRIEU, Vice Président au Tribunal judiciaire d'ORLÉANS chargé des contentieux de la protection ;
GREFFIER : Sophie MARAINE
DEMANDERESSE :
Société [19], dont le siège social est sis : [Adresse 16] - (Réf dette 523034) - [Localité 5], Représentée par Mme [U] [P], munie d'un pouvoir écrit.
DÉFENDEURS :
FRANCE TRAVAIL CENTRE VAL DE LOIRE DIRECTION REGIONALE SERVICE CONTENTIEUX, dont le siège social est sis : [Adresse 8] – (réf dette 6220059J) - [Localité 6], Non Comparant, Ni Représenté.
Monsieur [R] [N], né le 6 Juillet 1971 à [Localité 14] (CONGO), demeurant : [Adresse 9] - [Localité 15], Comparant en personne.
(dossier 124017918 [B] [E])
CAISSE D’EPARGNE LOIRE CENTRE, dont le siège social est sis : [Adresse 18] - (Jugement du 22/08/2023) - [Localité 7], Non Comparante, Ni Représentée.
Société CRCAM CENTRE LOIRE, dont le siège social est sis : [Adresse 10] – (réf dette 84872034261602 Jgt du 22/08/2023) - [Localité 3], Non Comparante, Ni Représentée.
SIP [Localité 15] [Localité 13], dont le siège social est sis : [Adresse 1] (réf dette TH+IR) - [Localité 5], Non Comparant, Ni Représenté.
TRESORERIE [Localité 15] AMENDE, dont le siège social est sis : [Adresse 2] – (réf dette SUMB71187AA) - [Localité 5], Non Comparante, Ni Représentée.
Société CSSE CIT MUNICIPAL DE [Localité 11], dont le siège social est sis : [Adresse 17] – (réf dette30908690100) - [Localité 4], Non Comparante, Ni Représentée.
A l'audience du 8 Novembre 2024, les parties ont comparu comme il est mentionné ci-dessus et l'affaire a été mise en délibéré à ce jour.
Copies délivrées aux parties le :
à :
* * * * *
EXPOSE DU LITIGE
Par déclaration enregistrée le 9 avril 2024, Monsieur [R] [N], né le 16 juillet 1971 à [Localité 14] (REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO), a saisi la Commission de surendettement des particuliers du Loiret d’une demande tendant au traitement de sa situation de surendettement.
Dans sa séance du 20 juin 2024, la Commission de surendettement des particuliers a, après avoir constaté sa situation de surendettement, déclaré son dossier recevable.
Puis elle a, le 29 août 2024, décidé d'imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
Suivant courrier recommandé avec avis de réception, la SA d’HLM [19] a contesté les mesures imposées. Le créancier fait valoir que Monsieur [N], âgé de 53 ans, est cariste et sans emploi, que son secteur d’activité comporte un nombre important d’offres de recrutement et que sa situation n’est donc pas irrémédiablement compromise.
Monsieur [R] [N] et ses créanciers ont été convoqués par lettre recommandée avec avis de réception du 2 octobre 2024 pour l'audience du 8 novembre 2024.
A cette audience, la SA d’HLM [19], représentée avec pouvoir par Madame [U] [P], employée du bailleur, a comparu et maintenu sa contestation. Le créancier a fait remarquer que, depuis le mois de juillet 2024, Monsieur [N] n’avait réalisé qu’un règlement, malgré un plan d’apurement judiciaire en cours, dénoncé depuis, et a donc soulevé la question de la mauvaise foi du débiteur. Il a également fait savoir qu’il s’agissait d’un premier dossier de surendettement et que Monsieur [N] était en mesure de retrouver une activité professionnelle, sa situation n’étant donc pas irrémédiablement compromise.
En réponse, Monsieur [R] [N], qui a comparu à l’audience, a indiqué qu’il était indemnisé par Pôle Emploi et travaillait ponctuellement en intérim. Il a ajouté qu’il venait de trouver un travail la veille de l’audience. Il a actualisé sa situation familiale, ses ressources et ses charges. Il lui a été demandé de fournir ses justificatifs en délibéré, ce qu’il a fait.
La question de la recevabilité de la contestation a été mise d’office dans les débats par le juge.
Aucun autre créancier n’a comparu. Cependant, les créanciers suivants ont écrit, ce qui a été abordé à l’audience :
le Crédit Municipal de [Localité 11] a fait état de sa créance de 4 293,21 euros ;
la [12] a indiqué ne pas avoir d’observations à formuler ;
FRANCE TRAVAIL a déclaré que sa créance était de 7 176,63 euros.
La décision a été mise en délibéré à la date du 23 décembre 2024.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes de l’article L 711-1 du Code de la consommation, le bénéfice des mesures de traitement des situations de surendettement est ouvert aux personnes physiques de bonne foi. La situation de surendettement est caractérisée par l'impossibilité manifeste de faire face à l'ensemble de ses dettes non professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir. Le seul fait d'être propriétaire de sa résidence principale dont la valeur estimée à la date du dépôt du dossier de surendettement est égale ou supérieure au montant de l'ensemble des dettes non-professionnelles et professionnelles exigibles et à échoir ne fait pas obstacle à la caractérisation de la situation de surendettement.
L'impossibilité de faire face à un engagement de cautionner ou d'acquitter solidairement la dette d'un entrepreneur individuel ou d'une société caractérise également une situation de surendettement.
En application de l’article L 741-1, si l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement fait apparaître que le débiteur se trouve dans la situation irrémédiablement compromise définie au 2e alinéa de l’article 724-1 et ne possède que des biens mentionnés au 1re du même article L 724-1, la commission impose un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
L’article L 724-1 prévoit que lorsqu’il ressort de l’examen de la demande de traitement de la situation de surendettement que les ressources ou l’actif réalisable du débiteur le permettent, la commission prescrit des mesures de traitement dans les conditions prévues aux articles L 732-1, L 733-1, L 733-4 et L 733-7.
Lorsque le débiteur se trouve dans une situation irrémédiablement compromise caractérisée par l’impossibilité manifeste de mettre en œuvre des mesures de traitement mentionnées au 1er alinéa, la commission peut, dans les conditions du présent livre :
- soit imposer un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire si elle constate que le débiteur ne possède que des biens meublants nécessaires à la vie courante et des biens non professionnels indispensables à l’exercice de son activité professionnelle, ou que l’actif n’est constitué que de biens dépourvus de valeur marchande ou dont les frais de vente seraient manifestement disproportionnés au regard de leur valeur vénale ;
- soit saisir, si elle constate que le débiteur n’est pas dans la situation mentionnée au 1°, avec l’accord du débiteur, le juge des contentieux de la protection aux fins d’ouverture d’une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire ;
L’article L 741-4 prévoit qu’une partie peut contester devant le juge des contentieux de la protection, dans un délai fixé par décret (30 jours), le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire recommandé par la commission.
Enfin, l’article L 741-6 prévoit que s'il constate que le débiteur se trouve dans la situation mentionnée au 1° de l'article L 724-1, le juge prononce un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire qui emporte les mêmes effets que ceux mentionnés à l'article L 741-2.
Les créances dont les titulaires n'auraient pas formé tierce opposition dans un délai fixé par décret sont éteintes. Cependant, dans ce cas, les dettes sont arrêtées à la date du jugement prononçant le rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
S'il constate que le débiteur se trouve dans la situation visée au 2° de l'article L. 724-1, le juge ouvre, avec l'accord du débiteur, une procédure de rétablissement personnel avec liquidation judiciaire.
S'il constate que la situation du débiteur n'est pas irrémédiablement compromise, il renvoie le dossier à la commission.
1. Sur la recevabilité du recours :
La notification des mesures à la SA d’HLM [19] a été réalisée le 5 septembre 2024.
Le créancier a ensuite envoyé un courrier recommandé avec avis de réception pour contester la décision le 9 septembre 2024, soit moins de 30 jours après la notification.
En conséquence, la contestation est recevable en la forme.
2. Sur le bien fondé de la mesure de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire :
En l’espèce, la présomption de bonne foi dont bénéficie Monsieur [R] [N] a été remise en cause à l’audience par le bailleur, en présence de Monsieur [N], qui a eu la possibilité de répondre aux arguments développés oralement.
Il apparaît, à la lecture du relevé de compte actualisé que le seul règlement de Monsieur [N] réalisé depuis le 6 mars 2024 a consisté en un versement d’une somme de 290 euros, supérieure à sa quote-part de loyer.
Ses relevés bancaires entre le 22 août 2024 et le 22 octobre 2024 révèlent l’absence de rentrées financières et un compte débiteur, si bien qu’il ne paraît pas possible dans ce contexte financier de retenir sa mauvaise foi en raison des non-règlements des loyers, au vu de son incapacité temporaire à payer les loyers.
Monsieur [R] [N] est séparé. Il n’a pas d’enfant à charge. Il est sans emploi. Il percevait, lors de l’examen de sa situation par la commission de surendettement, une allocation au titre de son chômage, ainsi qu’une aide au logement. Cette dernière sera actualisée.
Monsieur [R] [N] ne paie pas d'impôt sur ses revenus. Le montant de son loyer sera actualisé. Les trois forfaits repris ci-dessous ont vocation à couvrir tous les besoins de la vie quotidienne, ainsi que les frais liés à l'habitation de Monsieur [R] [N]. Le forfait de base regroupe ainsi l'ensemble des dépenses courantes en matière alimentaire, d'habillement, d'hygiène, mais également certains frais de santé, de transports et dépenses quotidiennes. Les dépenses courantes inhérentes à l'habitation, telles que l'eau, l'électricité, la téléphonie, l'assurance habitation, sont comprises dans le forfait habitation. Les frais de chauffage sont inclus dans le troisième forfait. Ces forfaits ont été actualisés au niveau national au début de l'année 2024 afin de tenir compte de l'évolution du coût de la vie.
RESSOURCES :
ARE : 856 euros ;
APL : 209,76 euros ;
=> TOTAL : 1065,76 euros.
CHARGES :
forfait de base : 625 euros ;
forfait habitation : 120 euros ;
forfait chauffage : 121 euros ;
loyer : 397,85 euros (RLS inclus) ;
=> TOTAL : 1263,85 euros.
Dans ces conditions, Monsieur [R] [N] n’a aucune capacité de remboursement.
Sans enfant à charge à son domicile, la quotité saisissable de ses ressources telle qu'elle résulte des articles L. 3252-2 et L. 3252-3 du Code du travail est de 124,17 euros.
La question qui se pose est donc de savoir si sa situation est irrémédiablement compromise.
Il doit être constaté en premier lieu que la situation de Monsieur [N] est complexe, puisqu’une majeure partie de son endettement (49 455,32 euros) est exclue du dossier de surendettement, le montant total des dettes pouvant être remises, réaménagées ou effacées dans le cadre du dossier de surendettement étant de 15 621,25 euros.
En second lieu, Monsieur [N] a repris un travail en novembre 2024, cependant les justificatifs qu’il a pu remettre permettent de relever qu’il s’agit d’un emploi intérimaire, par définition précaire et provisoire.
Malgré cela, il doit aussi être constaté que Monsieur [R] [N] n’a jamais bénéficié d’une suspension de l’exigibilité des créances de 24 mois, pour son endettement.
Son employabilité liée à son domaine de compétence professionnelle, l’existence de missions d’intérim en cours en novembre 2024 et le fait que Monsieur [N] n’a jamais bénéficié d’un moratoire font que sa situation ne peut pas être considérée comme irrémédiablement compromise.
Il y aura ainsi lieu d’infirmer la décision prise par la Commission de rétablissement personnel sans liquidation judiciaire.
Il conviendra par ailleurs d’actualiser la créance de la société [19] à la somme de 4 878,51 euros, comme justifié à l’audience.
Les dépens seront laissés à la charge de l'Etat.
PAR CES MOTIFS
Le juge des contentieux de la protection, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en dernier ressort ;
DÉCLARE recevable le recours formé par la SA d'HLM [19] à l’encontre des mesures imposées le 29 août 2024 par la Commission de surendettement des particuliers du Loiret au profit de Monsieur [R] [N], né le 16 juillet 1971 à [Localité 14] (REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO), et consistant en un rétablissement personnel sans liquidation judiciaire ;
DIT que la situation de Monsieur [R] [N] n’est pas irrémédiablement compromise ;
INFIRME en conséquence la décision de la commission de surendettement et renvoie son dossier à la commission ;
FIXE, pour les besoins de la procédure de surendettement, la créance de la SA d’HLM [19] à l’égard de Monsieur [R] [N] à la somme de 4 878,51 euros ;
DIT qu’à la diligence du Greffe la présente décision sera notifiée par lettre recommandée avec demande d’avis de réception à Monsieur [R] [N] et à ses créanciers et communiquée à la Commission avec la restitution du dossier ;
REJETTE toutes autres demandes ;
LAISSE les dépens à la charge de l’Etat.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au Greffe.
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"24/10633"
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DE BOBIGNY
ORDONNANCE STATUANT SUR LA POURSUITE D’UNE MESURE D’HOSPITALISATION COMPLÈTE
-
DÉLAI DE 6 MOIS
ADMISSION A LA DEMANDE D’UN TIERS OU EN CAS DE PÉRIL IMMINENT
N° RG 24/10633 - N° Portalis DB3S-W-B7I-2MGY
MINUTE: 24/2517
Nous, Laure CHASSAGNE, vice-président agissant par délégation en qualité de Juge des libertés et de la détention au tribunal judiciaire de BOBIGNY, suivant ordonnance du 31 octobre 2024, assisté de Annette REAL, greffière, avons rendu la décision suivante concernant :
LA PERSONNE EN SOINS PSYCHIATRIQUES :
Monsieur [C] X SE DISANT [V]
né le 9 Janvier 2001
Domicile Indéterminé en Région Parisienne - DIRP
Etablissement d’hospitalisation : L’EPS DE [4],
Absent (e) représenté (e) par Me Faïza SANOBER, avocat commis d’office
PERSONNE A L’ORIGINE DE LA SAISINE
Madame la directrice de L’EPS DE [4]
Absente
MINISTÈRE PUBLIC
Absent
A fait parvenir ses observations par écrit le 20 décembre 2024.
Le 11 janvier 2024, la directrice de L’EPS DE [4] a prononcé la décision d’admission en soins psychiatriques de Monsieur [C] X SE DISANT [V].
Le 19 janvier 2024, le juge des libertés et de la détention a statué sur cette mesure en application de l’article L. 3211-12, L. 3213-5 ou L. 3211-12–1 du Code de la santé publique.
Depuis cette date, Monsieur [C] X SE DISANT [V] fait l’objet d’une hospitalisation complète au sein de L’EPS DE [4].
Le 1er juillet 2024, la directrice de L’EPS DE [4] a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète de Monsieur [C] X SE DISANT [V].
Le 8 juillet 2024, le juge des libertés et de la détention a statué sur cette mesure en application de l’article L. 3211-12, L. 3213-5 ou L. 3211-12–1 du Code de la santé publique.
Le 19 décembre 2024, la directrice de l’établissement a saisi le juge des libertés et de la détention aux fins de poursuite de l’hospitalisation complète de Monsieur [C] X SE DISANT [V].
Monsieur [C] X SE DISANT [V] a été déclaré en fugue depuis le 12 janvier 2024.
Le Ministère public a fait connaître son avis par conclusions écrites du 20 décembre 2024.
A l’audience du 23 Décembre 2024, Me Faïza SANOBER, conseil de Monsieur [C] X SE DISANT [V], a été entendu en ses observations.
L’affaire a été mise en délibéré à ce jour.
MOTIFS
Sur la poursuite de la mesure de soins psychiatriques
Aux termes de l’article L. 3212-1 du code de la santé publique, une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l’objet de soins psychiatriques sur la décision du directeur d’un établissement mentionné à l’article L. 3222-1 du même code que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies :
1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement ;
2° Son état mental impose des soins immédiats assortis soit d’une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, soit d’une surveillance médicale régulière justifiant une prise en charge sous la forme mentionnée au 2° de l’article L. 3211-2-1.
L’article L. 3211-12-1 du même code dispose que l’hospitalisation complète d’un patient ne peut se poursuivre sans que le juge des libertés et de la détention, préalablement saisi par le directeur de l’établissement, n’ait statué sur cette mesure :
1° Avant l’expiration d’un délai de douze jours à compter de l’admission prononcée en application des chapitres II ou III du présent titre ou de l’article L. 3214-3 ;
2° Avant l’expiration d’un délai de douze jours à compter de la décision par laquelle le directeur de l’établissement ou le représentant de l’État a modifié la forme de la prise en charge du patient en procédant à son hospitalisation complète en application, respectivement, du dernier alinéa de l’article L. 3212-4 ou du III de l’article L. 3213-3.
En l’espèce, il ressort des pièces du dossier et notamment de l’avis motivé du 19 décembre 2024 que le patient a été admis via la SAU d’[2] en SPI pour bizarrerie du comportement et propos incohérents, que le patient est en fugue depuis le 12 janvier 2024 à 16 heures, qu’il n’a donc pas pu être examiné. L’avais rappelle que lors de la seule et unique observation médicale rédigée à son arrivée dans l’unité, il a été noté : “Dit qu’il s’est présenté de son propre chef au urgences d’[2], sur les conseils des forces de l’ordre, assure-t-il. En fait, il aurait demandé à un kiosqie de journaux de [Localité 3] un téléphone mobile, de façon agressive. Les forces de l’ordre l’auraient conduit aux rurgences (...).
L’avis conclut qu’au vu de l’absnece prolongée du patient, de l’examen pratiqué, de l’absence d’une quelconque identité, ni domiciliation, il ne semble pas nécessaire de maintenir la mesure de contrainte.
Au regard de ces éléments et de la fugue du patient depuis le 12 janvier 2024 lequel n’a pas été examiné depuis onze mois par un médecin psychiatre, il convient de dire que n’est pas caractérisée l’existence de troubles mentaux rendant impossible son consentement, que la preuve n’est pas rapportée d’un état mental imposant des soins immédiats, ni de l’existence d’un péril imminent pour sa personne.
Il convient dès lors d’ordonner la mainlevée de la mesure.
PAR CES MOTIFS
Le juge des libertés et de la détention du tribunal judiciaire de Bobigny, après débats tenus en audience publique dans la salle d’audience aménagée à l’établissement public de santé de [4], [Adresse 1], statuant au tribunal par décision susceptible d’appel,
Ordonne la mainlevée de la mesure d’hospitalisation complète dont fait l’objet Monsieur [C] X SE DISANT [V];
Laisse les dépens à la charge de l’Etat.
Fait et jugé à Bobigny, le 23 Décembre 2024
Le Greffier
Annette REAL
Le vice-président
Juge des libertés et de la détention
Laure CHASSAGNE
Ordonnance notifiée au parquet le à
le greffier
Vu et ne s’oppose :
Déclare faire appel : | false | null | [] | {} |
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"24/02262"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE TOULOUSE
CABINET DU JUGE DES LIBERTÉS ET DE LA DÉTENTION
____________________________________________________
ORDONNANCE STATUANT SUR UNE MESURE D'ISOLEMENT
DOSSIER : - N° Portalis DBX4-W-B7I-TUEM
NOM DU PATIENT : [Z] [K] [Y]
Nous, Jacques MARTINON, Juge des Libertés et de la Détention au Tribunal judiciaire de Toulouse, statuant en notre cabinet,
Vu la loi du 05 juillet 2011, modifiée par la loi du 27 septembre 2013, relative aux droits et à la protection des personnes faisant l'objet de soins psychiatriques et aux modalités de leur prise en charge, et son décret d'application du 18 juillet 2011, modifié par le décret du 15 août 2014 ;
Vu la loi n° 2022-46 du 22 janvier 2022 renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire et modifiant le code de la santé publique,
Vu les dispositions des articles L. 3211-12-1 à L. 3211-13, L.3212-1 et suivants, L.3213-1 et suivants, L3222-5-1, R. 3211-7 à R. 3211-45 du code de la santé publique, ainsi que de l'article 17 de la loi n°2022-46 du 22 janvier 2022 renforçant les outils de gestion de la crise sanitaire et modifiant le code de la santé publique ;
[Z] [K] [Y]
né le 01/05/24
se trouvant actuellement à HP [Localité 1]
Vu l'information donnée par le directeur de l'établissement au juge des libertés et de la détention du renouvellement des mesures d'isolement ;
Vu les pièces communiquées en application des dispositions de l'article R3211-12, R3211-35 et R3211-34 II du Code de la santé Publique ;
Vu les observations écrites du procureur de la République ;
[DÉBATS NON PUBLICS – Motivation de la décision occultée]
PAR CES MOTIFS
AUTORISONS le maintien de la mesure d’isolement dont fait l'objet [Z] [K] [Y]
Disons que la présente ordonnance sera notifiée par le greffe sans délai et par tout moyen permettant d'en établir la réception à la personne hospitalisée, au directeur d'établissement et au Ministère Public.
Rappelons que la présente ordonnance est susceptible d'appel devant le premier président de la cour d’appel ou son délégué, dans un délai de vingt quatre heures à compter de sa notification. Le ministère public peut, dans tous les cas, interjeter appel dans le même délai.
Le premier président ou son délégué est saisi par une déclaration d’appel motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel.
Laissons les dépens à la charge de l'État.
Le 23 décembre 2024 à h
Le Juge des Libertés et de la Détention | false | null | [] | {} |
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"24/01989"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01989 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZYWT
AFFAIRE : S.C.I. UNI MUR C/ S.A.S. GASTROVINO AG
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.C.I. UNI MUR,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Maître Roxane DIMIER de la SELARL DPG, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A.S. GASTROVINO AG,
dont le siège social est sis [Adresse 2]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Roxane DIMIER - 1037, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
La société Uni Mur SCI a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 18 septembre 2024 la société Gastrovino AG SAS pour voir constater la résiliation du bail commercial qu’elle lui a consenti le 4 juillet 2019 sur les locaux situés à [Adresse 3], pour un loyer annuel de 10500 euros HT et HC payable par trimestre d’avance, pour défaut de paiement des causes du commandement délivré le 24 mai 2024 de payer la somme principale de 6446,52 euros au titre des loyers et des charges dus, visant la clause résolutoire du bail, voir autoriser son expulsion, la voir condamner à lui payer la somme provisionnelle de 11049,62 euros au titre des loyers et des charges échus au 3ème trimestre 2024, avec intérêts au taux légal à compter du 24 mai 2024 sur la somme de 6446,52 euros et de l’assignation pour le surplus, une indemnité d’occupation d’un montant équivalent au montant des loyers et des charges jusqu’à la libération effective des lieux, la clause pénale de 1325,95 euros outre la somme de 1000 euros au titre des frais irrépétibles.
Régulièrement citée à personne habilitée, la société Gastrovino AG ne comparaît pas.
SUR CE
Le demandeur produit le bail, le commandement de payer, l’état néant des inscriptions hypothécaires au 11 septembre 2024, le décompte des sommes dues. Il convient au vu de ces pièces de constater la résiliation du bail pour défaut de paiement des causes du commandement dans le délai d’un mois, d’ordonner l’expulsion du preneur, de condamner la société Gastrovino AG à payer à la société Uni Mur la somme provisionnelle de 15220,72 euros au titre des loyers et des charges dus au 22 novembre 2024, 4ème trimestre 2024 inclus, avec intérêts au taux légal à compter du 24 mai 2024 sur la somme de 6446,52 euros à titre de dommages-intérêts moratoires, outre une indemnité d’occupation d’un montant équivalent à celui des loyers et des charges du mois de janvier 2025 jusqu’à la libération effective des locaux et la restitution des clés.
La demande formée au titre de l’application de la clause pénale est rejetée, dès lors que seul le juge du fond a toujours la possibilité de la moduler en fonction des éléments de l’espèce, ce qui rend son application sujette à contestation sérieuse par le juge des référés.
Le défendeur, qui succombe à l’instance, doit en supporter les dépens.
Il est condamné à payer la somme de 800 euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en premier ressort,
CONSTATONS la résiliation du bail à la date du 25 juin 2024.
CONDAMNONS la société Gastrovino AG à payer à la société Uni Mur la somme provisionnelle de 15220,72 (quinze mille deux cent vingt euros soixante-douze cents) euros au titre des loyers et des charges arrêtés au 22 novembre 2024, 4ème trimestre 2024 inclus, avec intérêts au taux légal à compter du 24 mai 2024 sur la somme de 6446,52 euros.
CONDAMNONS la société Gastrovino AG et tout occupant de son chef à quitter les lieux, si besoin est par expulsion, avec le concours si nécessaire de la force publique et d’un serrurier.
DISONS n’y avoir lieu à application de la clause pénale.
CONDAMNONS la société Gastrovino AG à payer une indemnité d’occupation provisionnelle d’un montant équivalent à celui des loyers hors taxes et des charges du mois de janvier 2025 jusqu’au départ effectif des lieux.
CONDAMNONS la société Gastrovino AG aux dépens.
CONDAMNONS la société Gastrovino AG à payer à la société Uni Mur la somme de 800 (huit cents) euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/01228"
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ORDONNANCE
N° RG 24/01228 - N° Portalis DBWH-W-B7I-G54A
N° Minute : 24/00779
Nous, Caroline POMATHIOS, vice-présidente au tribunal judiciaire de BOURG EN BRESSE, assistée de Méryl PASZKOWSKI, greffier,
Vu la décision d’admission en soins psychiatriques contraints prise par le directeur du Centre Psychothérapique de l’Ain en date du 12 décembre 2024,
Concernant :
Monsieur [B] [C]
né le 11 Août 1974 à [Localité 2] ALGERIE
actuellement hospitalisé au Centre Psychothérapique de l'Ain ;
Vu la saisine en date du 16 Décembre 2024, du Directeur du Centre Psychothérapique de l’Ain et les pièces jointes à la saisine ;
Vu les avis d’audience adressés, avec la requête, le 20 décembre 2024 à :
- Monsieur [B] [C]
Rep/assistant : Me Luc PAROVEL, avocat au barreau de l’AIN,
- M. LE DIRECTEUR DU CPA
- Mme LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE
Vu le certificat médical du Docteur [Y] [O] en date du 23/12/2024 et aux termes duquel des motifs médicaux font obstacle à l’audition de Monsieur [B] [C] ;
Vu l’avis du procureur de la République en date du 20 décembre 2024 ;
Après avoir entendu, dans les locaux spécialement aménagés du Centre Psychothérapique de l’Ain en audience publique :
- Me Luc PAROVEL, avocat au barreau de l’Ain, désigné d’office, représentant Monsieur [B] [C] ;
* * *
La mesure du patient, âgé de 50 ans, a débuté le 12 septembre 2024 à 17h32 selon la procédure d’hospitalisation en cas de péril imminent.
A l'audience, son Conseil n’a pas d’observation sur la procédure ni sur le bien-fondé des décisions administratives.
I- Sur la régularité de la décision administrative :
La procédure est régulière en la forme et n'appelle pas d'observation.
II – Sur le bien-fondé de l'hospitalisation sous contrainte à temps complet :
Il résulte des certificats médicaux figurant dans la procédure que Monsieur [B] [C], âgé de 50 ans, a fait l’objet d’une hospitalisation complète dans le cadre de la procédure de péril imminent, ce dernier, aux antécédents de schizophrénie paranoïde et avec une psychose chronique, présentant des troubles du comportement majeurs, un passage à l’acte hétéro agressif, un comportement instable, une agitation psycho motrice et une décompensation délirante aiguë.
Dans son certificat médical des 72 heures, le docteur [P] [X] note que le patient, apaisé en début d’entretien mais ayant un discours circulaire sur sa femme et sa fille avec des éléments de persécution envers sa femme, devient agressif, insulte le psychiatre et cherche à lui cracher dessus.
Par avis motivé en date du 19 décembre 2024, le Docteur [O] [Y] atteste que l’hospitalisation complète de Monsieur [B] [C] doit se poursuivre nécessairement en ce que le patient présente une instabilité psychomotrice avec comportement imprévisible, une persistance d’idées délirantes de persécution et de grandeur, des conduites de fugue à répétition, une prise thérapeutique anarchique avec déni des troubles.
Compte tenu de la gravité des motifs de l'hospitalisation sous contrainte et des motifs retenus dans l'avis simple, il convient de maintenir l'hospitalisation sous contrainte en sa forme actuelle dans le but que le patient puisse adhérer aux soins et au vu du danger manifeste actuel pour lui-même et les tiers.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,
Autorisons le maintien de la mesure d’hospitalisation complète de Monsieur [B] [C] ;
Rappelons qu’appel peut être interjeté de cette décision dans un délai de dix jours de sa notification, par déclaration écrite motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de Lyon : [Adresse 1].
Ainsi rendue le 23 Décembre 2024 au Centre Psychothérapique de l’Ain par [I] [R] assistée de [J] [U] qui l’ont signée.
Le greffier Le juge
Copie de la présente ordonnance reçue ce jour le 23 Décembre 2024,
l’avocat,
Monsieur le Directeur du CPA,
Notifié ce jour le 23 Décembre 2024 au patient via le CPA,
Notifié ce jour le 23 Décembre 2024 à Madame le Procureur de la République,
Le greffier, | false | null | [] | {} |
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TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE BORDEAUX
N° RG 24/04006 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z4X4
N° Minute : 24/02388
ORDONNANCE DU 23 Décembre 2024
A l’audience publique du 23 Décembre 2024, devant Nous, Sébastien FILHOUSE, magistrat du siège du Tribunal judiciaire de Bordeaux, assisté(e) de Stéphanie TESSIER, Greffier,
siégeant au Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique [2], dans une salle spécialement aménagée sur l’emprise de l’établissement et répondant aux exigences de l’article L 3211-12-2 du code de la santé publique,
DANS L’INSTANCE ENTRE :
REQUÉRANT :
M. Le directeur CENTRE HOSPITALIER [2]
régulièrement avisé, non comparant,
DÉFENDEUR :
M. [B] [J]
né le 07 Novembre 1997
actuellement hospitalisé au Centre Hospitalier Spécialisé [2],
régulièrement convoqué,
comparant assisté de Me Pauline RAYMOND, avocat au barreau de BORDEAUX, avocat commis d’office,
PARTIE INTERVENANTE :
Mme [Z] [F] régulièrement avisée, non comparante
MINISTÈRE PUBLIC :
Madame le Vice-Procureur de la République régulièrement avisée, non comparante,
****
Vu le code de santé publique, et notamment ses articles L.3211-1, L.3211-2-1, L.3211-2-2, L.3211-12-1, L.3211-12-2, L.3212-1 à L.3212-12, R.3211-7 à R.3211-18, R.3211-24 à R.3211-26, R.3212-1 et R.3212-2,
Vu l'admission de Monsieur [B] [J] en hospitalisation complète, à la demande d'un tiers selon la procédure d’urgence, par décision du directeur du centre hospitalier spécialisé [2] prononcée le 12 décembre 2024,
Vu la décision du directeur du centre hospitalier spécialisé [2] du 15 décembre 2024 maintenant l'intéressé en hospitalisation complète à l'issue de la période d'observation,
Vu la requête du directeur du centre hospitalier spécialisé [2] reçue au greffe le 16 décembre 2024 et les pièces jointes,
Vu l'avis du ministère public du 19 décembre 2024, mis à la disposition des parties,
Vu la comparution de l’intéressé et ses explications à l'audience tenue publiquement au terme desquelles il ne s'oppose pas au maintien de la mesure, notamment en raison du fait qu'il n'ait pas encore de point de résidence pérenne, arguant des difficultés relationnelles avec son père pouvant dégénérer en altercations,
Vu les observations de son avocate qui rappelle que son client ne s'oppose pas à l'hospitalisation en soi mais pas sous le régime des soins sans consentement, car ne souhaitant pas faire l'objet d'une éventuelle mesure d'isolement/contention en cas de difficulté,
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes des dispositions de l'article L.3212-1 du code de la santé publique : « Une personne atteinte de troubles mentaux ne peut faire l'objet de soins psychiatriques sur décision du directeur d'un établissement (...) que lorsque les deux conditions suivantes sont réunies:
1° Ses troubles mentaux rendent impossible son consentement;
2° Son état mental impose des soins immédiats assortis (...) d''une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète (...)».
Selon l'article L.3212-3 du code de la santé publique : «En cas d'urgence, lorsqu'il existe un risque grave d'atteinte à l'intégrité du malade, le directeur d'un établissement mentionné à l'article L.3222-1 peut, à titre exceptionnel, prononcer à la demande d'un tiers l'admission en soins psychiatriques d'une personne malade au vu d'un seul certificat médical émanant, le cas échéant, d'un médecin exerçant dans l'établissement. Dans ce cas, les certificats médicaux mentionnés aux deuxième et troisième alinéas de l'article L.3211-2-2 sont établis par deux psychiatres distincts.».
Enfin, en vertu de l’article L.3211-12-1 du code de la santé publique «I. L'hospitalisation complète d'un patient ne peut se poursuivre sans que le magistrat du siège du tribunal judiciaire, préalablement saisi par le directeur de l’établissement (…) ait statué sur cette mesure (…): 1° Avant l'expiration d'un délai de 12 jours à compter de l'admission (…).
II. La saisine mentionnée au I du présent article est accompagnée de l'avis motivé d'un psychiatre de l'établissement d'accueil se prononçant sur la nécessité de poursuivre l'hospitalisation complète.».
Il résulte des éléments figurant au dossier que l’intéressé – connu du CHU de [Localité 1] pour des troubles psychiatriques – a été admis au centre hospitalier spécialisé [2] (initialement venu accompagné par des proches pour bizarreries comportementales), présentant alors des tensions, un contact altéré, une instabilité psychomotrice, un discours décousu émaillé de coq-à-l'âne et de barrages, une désorganisation psychocomportementale, une faible tolérance à la frustration, des attitudes de prestance, des difficultés de gestion émotionnelle, des idées d'allure délirantes (persécutives voire mystiques), des attitudes d'écoute et un sommeil altéré, sans la moindre conscience de ses troubles.
Les certificats médicaux exigés par les textes figurent au dossier, ils ont été établis dans les délais requis et contiennent des indications propres à répondre aux prescriptions légales.
L'avis médical motivé prévu par l'article L.3211-12-1 § II du code de la santé publique établi le 19 décembre 2024 relève que l'état mental de l'intéressé nécessite toujours des soins assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète en raison d'une désorganisation psychique (bien que moins marquée par rapport au jour de son admission), un contact fluctuant, une tension interne, des idées délirantes de persécution et une conscience partielle des troubles.
En toute hypothèse, une sortie prématurée serait de nature à présenter des risques de rechute rapide.
Dans ces conditions, la prise en charge dans un cadre contenant et sécurisé s'impose encore, afin de garantir l'observance des soins, et le cas échéant la réadaptation du traitement, ce qui ne peut se faire qu'en milieu hospitalier. Le maintien de l'hospitalisation complète de Monsieur [J] s'avère par conséquent nécessaire pour stabiliser son état.
Dès lors, le maintien de l'hospitalisation complète de l'intéressé apparaît à ce jour justifié.
PAR CES MOTIFS
Statuant par mise à disposition au greffe le 23 Décembre 2024, par décision contradictoire rendue en premier ressort après débats en audience publique du 23 Décembre 2024,
Accorde l’aide juridictionnelle provisoire à M. [B] [J],
Autorise le maintien de l’hospitalisation complète de M. [B] [J],
Dit que la présente décision sera notifiée à :
M. [B] [J],
Me Pauline RAYMOND,
Mme [Z] [F]
Monsieur le Directeur du Centre Hospitalier Spécialisé Psychiatrique [2],
Ministère public.
Dit que les dépens comprenant les frais d’expertise seront supportés par le Trésor Public, en application des dispositions de l’article R 93-2° du Code de Procédure Pénale.
Le Greffier, Le Juge,
Cette décision peut être frappée d’appel dans un délai de 10 jours à compter de la présente notification par déclaration motivée transmise par tout moyen au greffe de la cour d’appel de BORDEAUX - [Adresse 4]. Cette déclaration peut notamment être envoyée par courriel à cette adresse : [Courriel 3]
Le ministère public peut, dans tous les cas, interjeter appel dans le même délai.
N° RG : N° RG 24/04006 - N° Portalis DBX6-W-B7I-Z4X4
Ordonnance en date du 23 Décembre 2024
Reçu notification de la présente le
Le patient
signature :
Reçu notification de la présente ordonnance le
le Directeur du Centre Hospitalier Spécialisé [2],
signature | false | null | [] | {} |
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"24/02720"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/02720 | Tribunal judiciaire de Lille | Maintien de la mesure de rétention administrative | null | Juge libertés & détention | null | [] | 6769b4528058366e74f9453a | null | 2024-12-23T19:05:06.630000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-23 | 14Q | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
___________________
Le magistrat délégué par la présidente du Tribunal judicaire
NOTE D’AUDIENCE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA
Audience publique
DATE D’AUDIENCE : 23 Décembre 2024
DOSSIER : N° RG 24/02720 - N° Portalis DBZS-W-B7I-ZCWH - M. LE PREFET DE L’OISE / M. [I] [K] alias [H] [G]
MAGISTRAT : Louise THEETTEN
GREFFIER : Sophie LALOYER
DEMANDEUR :
M. LE PREFET DE L’OISE
Représenté par Me KAO Wiyao, barreau VAL-DE-MARNE
DEFENDEUR :
M. [I] [K] alias [H] [G]
Assisté de Maître LOKAMBA Michel avocat commis d’office ,
En présence de M [O] [J], interprète en langue GEORGIENNE ,
__________________________________________________________________________
DEROULEMENT DES DEBATS
Le représentant de l’administration, entendu en ses observations ;
Persiste dans sa requête - nouveau délai de 26 jours
L’avocat soulève les moyens suivants :
Je m’en remets à votre sagesse
Le représentant de l’administration répond à l’avocat ;
L’intéressé entendu en dernier déclare :
Rien à dire.
DÉCISION
Sur la demande de maintien en rétention :
x RECEVABLE o IRRECEVABLE
xMAINTIEN o REJET o ASSIGNATION A RÉSIDENCE
Le greffier Le magistrat délégué
Sophie LALOYER Louise THEETTEN
COUR D’APPEL DE DOUAI
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LILLE
──────────
LE MAGISTRAT DELEGUE
────
Dossier n° N° RG 24/02720 - N° Portalis DBZS-W-B7I-ZCWH
ORDONNANCE STATUANT SUR LA PROLONGATION D’UNE MESURE DE RÉTENTION ADMINISTRATIVE
Articles L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20 du CESEDA
Nous, Louise THEETTEN, Vice-présidente, magistrat délégué par la présidente du Tribunal judiciaire de LILLE, assisté de Sophie LALOYER, greffier ;
Vu les articles suivants du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA) :
- L.614-1, L.614-13, L.741-10, L.743-5, L.743-20
- L. 741-1, L.741-4, L.741-5, L.741-7, L.744-1, L.751-9, L.751-10
- L. 743-14, L.743-15, L.743-17
- L. 743-19, L. 743-25
- R. 741-3
- R.742-1, R. 743-1 à R. 743-8, R. 743-21
Vu la décision de placement en rétention administrative prise le 20/12/2024 par M. LE PREFET DE L’OISE;
Vu la requête en prolongation de l’autorité administrative en date du 22/12/2024 reçue et enregistrée le 22/12/2024 à 12h19 (cf. Timbre du greffe) tendant à la prolongation de la rétention de M. [I] [K] alias [H] [G] dans les locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire pour une durée de vingt-six jours ;
Vu l’extrait individualisé du registre prévu à l’article
L. 744-2 du CESEDA émargé par l’intéressé ;
PARTIES
AUTORITE ADMINISTRATIVE QUI A ORDONNE LE PLACEMENT EN RETENTION
M. LE PREFET DE L’OISE
préalablement avisé, représenté par Me KAO Wiyao, barreau VAL-DE-MARNE, représentant de l’administration
PERSONNE RETENUE
M. [I] [K] alias [H] [G]
né le 15 Octobre 1973 à [Localité 1] (GEORGIE)
de nationalité Géorgienne
actuellement maintenu en rétention administrative
préalablement avisé et présent à l’audience,
assisté de Maître LOKAMBA Michel avocat commis d’office ,,
en présence de M [O] [J], interprète en langue georgienne ,
LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE, préalablement avisé, n’est pas présent à l’audience.
DÉROULEMENT DES DÉBATS
A l’audience publique, le magistrat délégué a procédé au rappel de l’identité des parties ;
Après avoir rappelé à la personne retenue les droits qui lui sont reconnus par le code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile pendant sa rétention et l’avoir informée des possibilités et des délais de recours contre toutes décisions le concernant ;
L’intéressé a été entendu en ses explications ;
Le représentant du préfet a été entendu en ses observations ;
L’avocat a été entendu en sa plaidoirie ;
Le représentant du préfet ayant répondu à l’avocat ;
L’étranger ayant eu la parole en dernier ;
EXPOSE DU LITIGE
Par décision en date du 20 décembre 2024 notifiée le même jour à 12 heures 15, l’autorité administrative a ordonné le placement de M. [I] [K] alias [H] [G] en rétention dans des locaux ne relevant pas de l’administration pénitentiaire.
Par requête en date du 22 décembre 2024, reçue au greffe le même jour à 12 heures 19, l’autorité administrative a saisi le le magistrat du siège du tribunal judiciaire de LILLE aux fins de voir ordonner la prolongation de la rétention pour une durée de vingt-six jours.
Le conseil du préfet a soutenu oralement sa requête.
Le conseil de M. [I] [K] alias [H] [G] s’en remet à la sagesse du tribunal, relevant l’absence de moyen d’irrégularité.
M. [I] [K] alias [H] [G] n’a pas formé d’observations.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Une demande de routing a été effectuée le 20 décembre 2024 ainsi qu’une demande de laissez-passer consulaire le 22 décembre 2024, et la situation de l’intéressé, sans garanties de représentation effectives, justifie la prolongation de la mesure de rétention. Il sera donc fait droit à la requête de l’administration.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement en premier ressort, par décision assortie de l’exécution provisoire,
DÉCLARONS recevable la requête en prolongation de la rétention administrative ;
ORDONNONS LA PROLONGATION DE LA RETENTION de M. [I] [K] alias [H] [G] pour une durée de vingt-six jours à compter du 24/12/2024 à 12h15.
Fait à LILLE, le 23 Décembre 2024
Notifié ce jour à h mn
LE GREFFIER LE MAGISTRAT DELEGUE
NOTIFICATION DE L’ORDONNANCE AUX PARTIES
DOSSIER : N° RG 24/02720 - N° Portalis DBZS-W-B7I-ZCWH -
M. LE PREFET DE L’OISE / M. [I] [K] alias [H] [G]
DATE DE L’ORDONNANCE : 23 Décembre 2024
NOTIFIONS sur le champ la présente ordonnance aux parties, qui en émargeant ci-après, attestent en avoir reçu copie et les avisons de la possibilité de faire appel, devant le Premier président de la cour d’appel ou son délégué, de la présente ordonnance dans les vingt-quatre heures de son prononcé ; les informons que la déclaration d’appel doit être motivée et peut être transmise par tout moyen (notamment par mail via la boîte structurelle : [Courriel 3]); leur indiquons que seul l’appel formé par le ministère public peut être déclaré suspensif par le Premier président de la cour d’appel ou son délégué.
Information est donnée à M. [I] [K] alias [H] [G] qu’il est maintenu à disposition de la justice pendant un délai de vingt-quatre heures à compter de la notification de la présente ordonnance au procureur de la République, lorsqu’il est mis fin à sa rétention ou lors d’une assignation à résidence. Durant cette période, l’intéressé peut, s'il le souhaite, contacter son avocat et un tiers, rencontrer un médecin et s'alimenter.
Traduction orale faite par l’interprète.
LE REPRESENTANT DU PRÉFET L’INTERESSE
par mail Par visio
L’INTERPRETE LE GREFFIER
L’AVOCAT
par mail
______________________________________________________________________________
RÉCÉPISSÉ
M. [I] [K] alias [H] [G]
retenu au Centre de Rétention de [Localité 2]
reconnait avoir reçu notification de ladite ordonnance en date du 23 Décembre 2024
date de remise de l’ordonnance :
le :
signature de l’intéressé | false | null | [] | {} |
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"24/03183"
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ORDONNANCE DE MAINTIEN D'UNE HOSPITALISATION COMPLETE
(Art L. 3211-12-1 code de la santé publique)
Dossier N° RG 24/03183 - N° Portalis DB22-W-B7I-SUMD
N° de Minute : 24/3069
M. le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [9]
c/ [X] [Y]
NOTIFICATION par courriel contre récépissé au défendeur par remise de copie contre signature
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par courriel contre récépissé à :
- l'avocat
- monsieur le directeur de l’établissement hospitalier
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par lettre simple au tiers
LE : 23 Décembre 2024
- NOTIFICATION par remise de copie à Madame le Procureur de la République
LE : 23 Décembre 2024
______________________________
Le greffier
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
ORDONNANCE
Hospitalisation sous contrainte
l'an deux mil vingt quatre et le vingt trois Décembre
Devant Nous, Madame Constance DAUCE, Vice-Présidente, au tribunal judiciaire de Versailles statuant en application du code de la santé publique assistée de Madame Marie FAUVEL, greffier, à l’audience du 23 Décembre 2024
DEMANDEUR
Monsieur le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [9]
régulièrement convoqué, absent non représenté
DÉFENDEUR
Madame [X] [Y]
[Adresse 4]
[Localité 7]
actuellement hospitalisée au CENTRE HOSPITALIER DE [9]
régulièrement convoquée, présente et assistée de Me Mélodie CHENAILLER, avocat au barreau de VERSAILLES,
tiers
Monsieur [B] [J]-[Y]
[Adresse 4]
[Localité 7]
régulièrement avisé, absent
PARTIE(S) INTERVENANTE(S)
- Madame le Procureur de la République
près le Tribunal Judiciaire de Versailles
régulièrement avisée, absente non représentée
Madame [X] [Y], née le 22 Novembre 1965 à [Localité 8], demeurant [Adresse 4] - [Localité 7], fait l'objet, depuis le 14 décembre 2024 au CENTRE HOSPITALIER DE [9], d'une mesure de soins psychiatriques sous la forme d'une hospitalisation sous contrainte sur décision du directeur d'établissement, en application des dispositions de l'article L. 3212-3 du code de la santé publique, en urgence et à la demande d'un tiers Monsieur [B] [J]-[Y], son fils,
Le 19 Décembre 2024, Monsieur le directeur du CENTRE HOSPITALIER DE [9] a saisi le magistrat statuant en application du code de la santé publique afin qu'il soit statué, conformément aux dispositions des articles L 3211-12-1 à L 3212-12 et des articles L 3213-1 à L 3213-11 du code de la santé publique, sur cette mesure.
Madame le Procureur de la République, avisée, a fait connaître son avis favorable au maintien de la mesure.
A l'audience, Madame [X] [Y] était :
- présente, assistée de Me Mélodie CHENAILLER, avocat au barreau de VERSAILLES.
Les débats ont été tenus en audience publique.
La cause entendue à l'audience, l'affaire a été mise en délibéré au 23 Décembre 2024, par mise à disposition de l'ordonnance au greffe du juge des libertés et de la détention.
DISCUSSION
Il résulte des dispositions de l'article L 3211-12-1 du code de la santé publique qu'il appartient au juge des libertés et de la détention de statuer systématiquement sur la situation des patients faisant l'objet de soins psychiatriques sous forme d'hospitalisation complète, sans leur consentement.
L'article L 3212-1 de ce même code prévoit l'admission d'une personne en soins psychiatrique sous le régime de l'hospitalisation complète, sur décision du directeur d'un établissement habilité, lorsque ses troubles mentaux rendent impossible son consentement et que son état mental impose des soins immédiats assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une hospitalisation complète, ou d’une surveillance régulière justifiant une prise en charge adaptée.
Sur l'irrégularité tenant à la mise en oeuvre de l'hospitalisation sans consentement au visa de l'article L3212-3 du code de la santé publique :
L'article L 3212-3 du code de la santé publique dispose qu'"en cas d'urgence, lorsqu'il existe un risque grave d'atteinte à l'intégrité du malade, le directeur d'un établissement mentionné à l'article L. 3222-1 peut, à titre exceptionnel, prononcer à la demande d'un tiers l'admission en soins psychiatriques d'une personne malade au vu d'un seul certificat médical émanant, le cas échéant, d'un médecin exerçant dans l'établissement. Dans ce cas, les certificats médicaux mentionnés aux deuxième et troisième alinéas de l'article L. 3211-2-2 sont établis par deux psychiatres distincts. [...]"
En l'espèce l'admission de Madame [Y] en soins sans consentement a été réalisée à la demande de son fils, [F] [J], au vu d'un certificat médical unique établi par le Dr [K] [T] lequel fait état d'une patiente calme mais avec un contact limité du fait de sa réticence et de sa méfiance, ainsi que d'une humeur labile. Il est indiqué que la patiente est connue du secteur et a été ramenée aux urgences pour troubles du comportement de type agitation psychomotrice et scènes clastiques dans un contexte de décompensation thymique. l'état de asnté de Madame [Y] imposait alors selon le spécialiste des soins immédiats assortis d'une surveillance constante en milieu hospitalier, soes troubles mentaux rendant impossible son consentement.
Il résulte de ce certificat médical circonstancié et motivé que les conditions posées par l'article précité étaient remplies et que l'état de santé de Madame [Y] a justifié son hospitalisation sur le fondement de l'article L 3212-3 du code de la santé publique.
Ce moyen sera par conséquent rejeté. Sur le fond
Vu le certificat médical initial, dressé le 14 décembre 2024, par le Docteur [T] ;
Vu le certificat médical dit des 24 heures, dressé le 15 décembre 2024, par le Docteur [G] ;
Vu le certificat médical dit des 72 heures, dressé le 17 décembre 2024, par le Docteur [O] ;
Dans un avis motivé établi le 19 décembre 2024, le Docteur [O] conclut à la nécessité du maintien des soins sous la forme d'une hospitalisation complète, considérant que la patiente présente une amélioration fragile de son état avec une persistance de phénomènes de persécution non systématisés. la conscience des troubles est moyenne et elle demeure ambivalente aux soins. le risque de troubles du comportement persiste.
Il convient, au regard de ces éléments, les restrictions à l'exercice des libertés individuelles de Madame [X] [Y], née le 22 Novembre 1965 à [Localité 8], demeurant [Adresse 4] - [Localité 7] étant adaptées, nécessaires et proportionnées à son état mental et à la mise en oeuvre du traitement requis, l'intéressée se trouvant dans l'impossibilité de consentir aux soins en raison des troubles décrits, son état nécessitant encore des soins assortis d'une surveillance constante, de dire que la mesure de soins psychiatriques sous la forme d'une hospitalisation complète sera, en l'état, maintenue.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Rejetons le moyen d'irrégularité invoqué ;
Ordonnons le maintien de la mesure de soins psychiatriques sous forme d'hospitalisation complète de Madame [X] [Y] ;
Rappelons que l'ordonnance du juge des libertés et de la détention est susceptible d'appel devant le Premier Président de la Cour d'Appel de Versailles dans un délai de dix jours à compter de sa notification. Seules les parties à la procédure définies à l'article R.3211-13 du CSP peuvent faire appel (requérant, personne sous soins psychiatriques, préfet ou directeur d'établissement le cas échéant). Le ministère public peut, dans tous les cas, interjeter appel dans le même délai. La déclaration d'appel motivée est transmise par tout moyen au greffe de la Cour d'Appel de Versailles qui en avise sur-le-champ le greffier du tribunal judiciaire et fait connaître la date et l'heure de l'audience aux parties, à leurs avocats, au tiers qui a demandé l'admission en soins et au directeur d'établissement. A moins qu'il n'ait été donné un effet suspensif à l'appel, le premier président statue dans les douze jours de sa saisine. Ce délai est porté à vingt-cinq jours si une expertise est ordonnée. Adresse : Monsieur le Premier Président - Cour d'Appel de Versailles - [Adresse 5] - [Localité 6] (télécopie : [XXXXXXXX02] - téléphone : [XXXXXXXX01] et [XXXXXXXX03] ). Rappelons que sur le fondement des dispositions des articles L 3211-12-4, R. 3211-16 et R 3211-20 du code de la santé publique le recours n'est pas suspensif d'exécution, sauf décision du Premier Président de la Cour d'appel de Versailles déclarant le recours suspensif à la demande du Procureur de la République ;Laissons les éventuels dépens à la charge du Trésor Public ;
Prononcée par mise à disposition au greffe le 23 Décembre 2024 par Madame Constance DAUCE, Vice-Présidente, assistée de Madame Marie FAUVEL, greffier, qui ont signé la minute de la présente décision.
Le greffier Le président | false | null | [] | {} |
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"24/01714"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01714 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZW5E
AFFAIRE : SCI CAVOUR C/ SAS ECOCITE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
SCI CAVOUR,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Maître Jean-paul SANTA-CRUZ de la SCP D’AVOCATS JURI-EUROP, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
SAS ECOCITE,
dont le siège social est sis [Adresse 2]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Jean-paul SANTA-CRUZ - 692, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
Par acte sous seing privé en date du 3 février 2022 la SCI CAVOUR a consenti à la société ECOCITE un bail commercial portant sur des locaux sis [Adresse 2], moyennant le versement d'un loyer annuel de 8280 € payable par trimestre à échoir.
Du retard subsistant dans le paiement des loyers et charges locatives, le bailleur a fait délivrer le 15 avril 2024 au preneur un commandement de payer la somme de 5 146,50 € correspondant aux loyers et charges impayés et visant la clause résolutoire contenue dans le bail.
Le commandement étant demeuré sans effet, par acte du 5 septembre 2024, la SCI CAVOUR a assigné en référé la société ECOCITE en :
* constatation de l’acquisition de la clause résolutoire et expulsion de la requise
* paiement d’une provision de 9 370,13 € au titre des loyers et charges impayés arrêtés à juillet 2024, outre celle de 937,01 € au titre de la clause pénale contractuelle
* paiement d’une indemnité d’occupation mensuelle correspondant au dernier loyer et charges jusqu’à la libération effective des lieux
* paiement d’une somme de 1 500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l'instance.
A l'audience la SCI CAVOUR actualise sa créance à 12 720,67 € au 24 octobre 2024, 4ème trimestre inclus.
La société ECOCITE, régulièrement citée (remise dépôt étude), n'a pas constitué avocat.
L'état des créanciers est néant.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Le bail stipule qu’à défaut de paiement d’un seul terme de loyer ou des charges à leur échéance et un mois après une sommation d'exécuter ou un commandement de payer resté sans effet, le bail sera résilié de plein droit et le bailleur pourra obtenir en référé l’expulsion.
La société ECOCITE ne justifiant pas avoir apuré les sommes dues aux termes des causes du commandement délivré le 15 avril 2024 , il y a lieu de constater la résiliation du bail, conformément aux dispositions de l'article L 145-41 du Code de commerce, et d’ordonner en tant que de besoin à la société ECOCITE ainsi que tous occupants de son chef de quitter les lieux sis [Adresse 2].
La créance d’arriérés de loyers et charges due au jour de l’audience et telle qu'elle résulte du contrat de bail signé entre les parties n’étant pas sérieusement contestable à hauteur de 12 720,67 € au titre des loyers et charges impayés au 24 octobre 2024, 4ème trimestre inclus, il convient de condamner la société ECOCITE au paiement de ladite somme, outre intérêts au taux légal à compter du commandement.
La demande au titre de la clause pénale ne relève pas de la compétence du juge des référés.
La société ECOCITE est de même redevable d’une indemnité mensuelle d’occupation à compter du 1er janvier 2025, équivalente au loyer et charges en cours et jusqu’à la libération effective des lieux.
La demande principale étant reconnue fondée en son principe, il convient de condamner la société ECOCITE à prendre en charge les dépens de l'instance, en ce compris le coût du commandement de payer et en application de l'article 700 du Code de procédure civile, de la condamner à payer à la SCI CAVOUR une indemnité au titre des frais non inclus dans les dépens, que l’équité commande de fixer à la somme de 800 €.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, réputée contradictoire et en premier ressort,
Au principal RENVOYONS les parties à se pourvoir ainsi qu’elles aviseront mais dès à présent,
CONSTATONS qu’à la suite du commandement en date du 15 avril 2024, le jeu de la clause résolutoire est acquis au bénéfice de la SCI CAVOUR à compter du 15 mai 2024;
DISONS que la société ECOCITE et tous occupants de son chef devra avoir quitté les lieux qu’elle occupe sis [Adresse 2], dans un délai d’un mois à compter de la signification de la présente et que passé cette date elle pourra être expulsée avec le concours de la force publique;
CONDAMNONS la société ECOCITE à verser à la SCI CAVOUR la somme provisionnelle de 12 720,67 € au titre des loyers et charges impayés au 24 octobre 2024, 4ème trimestre inclus, outre intérêts au taux légal à compter du commandement ;
Nous DÉCLARONS incompétent pour connaître de la demande au titre de la clause pénale contractuelle ;
CONDAMNONS la société ECOCITE à verser à la SCI CAVOUR une indemnité d’occupation mensuelle équivalente au montant du loyer et des charges en cours à compter du 1er janvier 2025 et jusqu’à la libération effective des lieux ;
CONDAMNONS la société ECOCITE à verser à la SCI CAVOUR la somme de 800 € sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile ;
CONDAMNONS la société ECOCITE aux dépens de l'instance en ce compris le coût du commandement de payer.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
{
"motivations": [
{
"start": 4525,
"end": 6502
}
],
"moyens": null,
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"start": 6502,
"end": 7174
}
],
"annexes": null,
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"start": 328,
"end": 4525
}
],
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{
"start": 0,
"end": 328
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]
} | [] | null | [] | null | Tribunal judiciaire | [
"24/00593"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/00593 | Tribunal judiciaire de Lyon | Accorde une provision | null | Référés civils | null | [] | 676b07003b0ca3aeee3135af | null | 2024-12-24T19:10:09.154000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 54C | [] | false | null | null | MINUTE N° :
ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/00593 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZCXK
AFFAIRE : S.A.R.L. SOLUTIONS ENERGETIQUES DE FRANCE C/ [E] [C]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.A.R.L. SOLUTIONS ENERGETIQUES DE FRANCE,
dont le siège social est sis [Adresse 2] - [Localité 3]
représentée par Maître Laurent BOISIS de la SELARL ELAB AVOCATS, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
Madame [E] [C]
née le 14 Janvier 1966 à [Localité 5],
demeurant [Adresse 1] - [Localité 4]
représentée par Maître Gilles AUBERT de la SELARL AUBERT GILLES - AVOCAT, avocats au barreau de LYON
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Gilles AUBERT - 1053, Expédition
Maître Laurent BOISIS - 2057, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
La société Solutions Energétiques de France SARL a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 12 mars 2024 [E] [C] pour la voir condamner à lui payer la somme provisionnelle de 15500 euros correspondant au retrait des primes “Ma Prime Rénov’” relatives aux devis n°DV383 et DV1402 conclus le 6 avril 2021, outre la somme de 2500 euros au titre des frais irrépétibles.
Madame [C] l’a sollicitée pour effectuer au sein de son domicile situé à [Localité 4], [Adresse 1], les travaux de rénovation énergétique de mise en place d’une isolation thermique des murs par l’extérieur, d’une pompe à chaleur de type air-eau, d’un chauffe-eau solaire individuel. La société Solutions Energétiques de France a sollicité pour le compte de madame [C] les aides mises en place au bénéfice des particuliers, notamment Ma Prime Rénov’ et la prime Certificats d’Economies d’Energies, et elle a convenu avec madame [C] que les primes obtenues seraient imputées directement sur le coût total des travaux. Or l’octroi des aides Ma Prime Renov’ a été définitivement retiré à madame [C] faute d’avoir respecté ses engagements contractuels. L’ANAH lui avait accordé la prime totale de 15500 euros et il ne restait à la charge de madame [C] que la somme de 7762 euros. La société Solutions Energétiques de France est intervenue le 14 décembre 2021 au domicile de la cliente, qui a réceptionné les travaux sans émettre de réserve. Elle a adressé ses factures de 6302,20 euros et 1460 euros les 16 décembre 2021 et 29 juillet 2022. La société Diagnosteam France a le 26 août 2022 dressé un rapport constatant que la réalisation des travaux était satisfaisante. Madame [C] a payé les sommes dues à la société Solutions Energétiques de France, mais les aides accordées par l’ANAH ont fait l’objet d’un retrait total, au motif qu’elle aurait commis des négligences dans l’élaboration de son dossier. Ainsi la société Solutions Energétiques de France n’a pas été réglée de la somme de 15500 euros. Madame [C] a par courriel du 2 février 2023 expliqué avoir volontairement fait obstacle à la finalisation de la procédure au motif que les installations réalisées à son domicile seraient défaillantes. Mise en demeure le 13 juillet 2023 de payer la somme de 15500 euros à la société Solutions Energétiques de France, madame [C] n’a pas répondu. Elle doit donc cette somme à la société Solutions Energétiques de France, qui ne fait pas l’objet de contestations sérieuses, dès lors que les travaux ont été correctement exécutés.
[E] [C] a déposé des conclusions par lesquelles elle sollicite le rejet des demandes et la condamnation de la société Solutions Energétiques de France (SEF) à lui payer la somme de 5000 euros de dommages-intérêts pour abus de procédure et celle de 2500 euros au titre des frais irrépétibles.
Les travaux ne se sont pas déroulés selon les modalités du contrat et un autre matériel a été installé par la société SEF sans l’accord préalable de madame [C]. Elle a fait une déclaration de sinistre auprès de son assureur le Crédit Mutuel et auprès de la société April sensée être l’assureur de la société SEF, qui a répondu qu’elle n’était pas assurée auprès d’elle. Les travaux sont atteints de nombreuses malfaçons et le matériel non conforme à la commande a été posé sans avenant au contrat. Il existe donc des contestations sérieuses.
Aux termes de ses dernières conclusions, la société SEF fait valoir que madame [C] ne s’est jamais plainte de malfaçons avant qu’elle lui demande de transmettre les documents nécessaires à l’ANAH.
SUR CE
La société Solutions Energétiques de France produit le contrat du 6 avril 2021 qui la lie à madame [C], dont le devis précise bien que l’aide Ma Prime Rénov’ est conditionnelle et soumise à la conformité des pièces justificatives et informations déclarées par le bénéficiaire. Les travaux ont été réceptionnés le 14 décembre 2021 et madame [C] n’a pas mentionné de réserves. Il résulte du rapport de la société Diagnosteam France du 26 août 2022, après visite des lieux, que le technicien monsieur [A] [B] a estimé satisfaisante la mise en oeuvre de l’isolation des murs réalisée. Il résulte des échanges de courriels entre les parties que madame [C], lorsqu’elle a été informée début 2023 de ce qu’elle ne percevrait pas la prime de l’ANAH et qu’elle devrait payer la somme de 15500 euros que la société SEF aurait dû percevoir pour elle au titre de la prime, a commencé à se plaindre de la qualité des travaux réalisés, qui font l’objet d’un procès-verbal de constat de Maître [D] [F], commissaire de justice, en date du 21 juillet 2023, qui fait état du caractère inesthétique de l’installation de climatisation et des absences de finitions de la partie isolation externe. Madame [C] ne formule aucun commentaire à propos du défaut de perception de la prime pour la rénovation de l’habitat.
Il convient en conséquence de faire droit à la demande de condamnation de madame [C] à payer la somme provisionnelle de 15500 euros à la société Solutions Energétiques de France, que celle-ci n’a pas reçue en déduction du prix de ses travaux dont elle produit les factures de janvier et juillet 2022, alors que ces travaux ont été terminés depuis près de trois années et réceptionnés sans réserve. Cette créance ne se heurte à l’existence d’aucune contestation sérieuse.
Madame [C], qui succombe à l’instance, doit en supporter les dépens.
Elle est condamnée à payer la somme de 2000 euros en application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,
CONDAMNONS [E] [C] à payer à la société Solutions Energétiques de France la somme provisionnelle de 15500 (quinze mille cinq cents) euros.
CONDAMNONS [E] [C] aux dépens.
CONDAMNONS [E] [C] à payer à la société Solutions Energétiques de France la somme de 2000 (deux mille) euros en application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/01283"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01283 | Tribunal judiciaire de Lyon | Expulsion "ferme" ordonnée en référé (sans suspension des effets de la clause résolutoire) | null | Référés civils | null | [] | 676b07013b0ca3aeee3135bf | null | 2024-12-24T19:10:09.762000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 30B | [] | false | null | null | MINUTE N° :
ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01283 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZQ6Y
AFFAIRE : S.C.I. DE LA GARE C/ S.A.R.L. S2K RENOV
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.C.I. DE LA GARE,
dont le siège social est sis [Adresse 1] - [Localité 3]
représentée par Maître Anne-catherine BEULAIGNE, avocat au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A.R.L. S2K RENOV,
dont le siège social est sis [Adresse 2] - [Localité 4]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Anne-catherine BEULAIGNE - 1605, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
Par acte sous seing privé en date du 1er mai 2018, la SCI DE LA GARE a consenti à la société S2K RENOV un bail commercial portant sur des locaux sis [Adresse 2] [Localité 4], moyennant le versement d'un loyer mensuel de 500 €, payable par trimestre d'avance.
Du retard subsistant dans le paiement des loyers et charges locatives, le bailleur a fait délivrer le 22 mars 2024 au preneur, un commandement de payer portant sur la somme de 5 541,60 € correspondant aux loyers et charges impayés et visant la clause résolutoire.
Le commandement étant demeuré sans effet, par acte du 4 juillet 2024, la SCI DE LA GARE a assigné en référé la société S2K RENOV en :
* constatation de l’acquisition de la clause résolutoire et expulsion de la requise sous astreinte
* paiement de la somme provisionnelle de 5 541,60 € au titre des loyers et charges impayés des mois d'août 2023 à avril 2024
* paiement d’une indemnité d’occupation égale au montant du loyer contractuel jusqu’à la libération effective des lieux
* paiement d'une somme de 1 000 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l'instance.
La société S2K RENOV, régulièrement citée (remise dépôt étude), n'a pas constitué avocat.
L'état des inscriptions est néant.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Le bail stipule qu’à défaut de paiement d’un seul terme de loyer ou des charges à leur échéance et un mois après une sommation d'exécuter ou un commandement de payer resté sans effet, le bail sera résilié de plein droit et le bailleur pourra obtenir en référé l’expulsion.
La société S2K RENOV ne justifiant pas avoir apuré les sommes dues aux termes des causes du commandement délivré le 22 mars 2024, il y a lieu de constater la résiliation du bail, conformément aux dispositions de l'article L 145-41 du Code de commerce, et d’ordonner en tant que de besoin à la société S2K RENOV ainsi que tous occupants de son chef de quitter les lieux sis [Adresse 2] [Localité 4].
Il n'y a pas lieu d'assortir cette obligation d'une astreinte.
La créance d’arriérés de loyers et charges due au jour de l’audience et telle qu'elle résulte du décompte détaillé de la SCI DE LA GARE n’étant pas sérieusement contestable à hauteur de 5 541,60 € au titre des loyers et charges impayés des mois d'août 2023 à avril 2024 inclus, il convient de condamner la société S2K RENOV au paiement de ladite somme, outre intérêts au taux légal à compter du commandement.
La société S2K RENOV est de même redevable d’une indemnité mensuelle à compter du 1er mai 2024, équivalente au loyer et charges en cours, sans majoration et jusqu’à la libération effective des lieux.
La demande principale étant reconnue fondée en son principe, il convient de condamner la société S2K RENOV à prendre en charge les dépens de l'instance et en application de l'article 700 du Code de procédure civile, de la condamner à payer à la SCI DE LA GARE une indemnité au titre des frais non inclus dans les dépens, que l’équité commande de fixer à la somme de 800 €.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, réputée contradictoire et en premier ressort,
Au principal RENVOYONS les parties à se pourvoir ainsi qu’elles aviseront mais dès à présent,
CONSTATONS qu’à la suite du commandement en date du 22 mars 2024, le jeu de la clause résolutoire est acquis au bénéfice de la SCI DE LA GARE à compter du 22 avril 2024 ;
DISONS que la société S2K RENOV et tous occupants de son chef devront avoir quitté les lieux qu’elle occupe sis [Adresse 2] [Localité 4], dans un délai d’un mois à compter de la signification de la présente et que passé cette date elle pourra être expulsée avec le concours de la force publique ;
DISONS n'y avoir lieu à fixation d'une astreinte de ce chef ;
CONDAMNONS la société S2K RENOV à verser à la SCI DE LA GARE la somme provisionnelle de 5 541,60 € au titre des loyers et charges impayés des mois d'août 2023 à avril 2024 inclus, outre intérêts au taux légal à compter du commandement ;
CONDAMNONS la société S2K RENOV au paiement d'une indemnité d’occupation mensuelle, équivalente au montant du loyer et des charges en cours, à compter du 1er mai 2024 et jusqu’à la libération effective des lieux ;
CONDAMNONS la société S2K RENOV à verser à la SCI DE LA GARE la somme de 800 € sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile ;
CONDAMNONS la société S2K RENOV aux dépens de l'instance en ce compris le coût du commandement de payer.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"22/06371"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 22/06371 | Tribunal judiciaire de Versailles | Renvoi à la mise en état | null | Quatrième Chambre | null | [] | 676b0e003b0ca3aeee317a4e | null | 2024-12-24T19:40:01.102000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 58E | [] | false | null | null | Minute n° :
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE VERSAILLES
Quatrième Chambre
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
rendue le
23 DECEMBRE 2024
N° RG 22/06371 - N° Portalis DB22-W-B7G-Q7BA
Code NAC : 58E
JUGE DE LA MISE EN ETAT : Madame BARONNET, Juge
GREFFIER : Madame GAVACHE, Greffière
DEMANDEURS au principal et défendeurs à l’incident :
Madame [F] [O] [C] épouse [Y]
née le [Date naissance 4] 1956 à [Localité 6], demeurant [Adresse 3]
Monsieur [V] [Y]
né le [Date naissance 1] 1953 à [Localité 5], demeurant [Adresse 3]
représentés par Me Pascal FOURNIER, avocat au barreau de VERSAILLES
DEFENDERESSE au principal et demanderesse à l’incident :
Société GARANTIE MUTUELLE DES FONCTIONNAIRES - GMF
Société d’assurances Mutuelles, régie par le Code des Assurances., dont le siège social est sis [Adresse 2]
représentée par Maître Alexandre OPSOMER de la SCP OPSOMER, avocats au barreau de VERSAILLES
Copie certifiée conforme à l’origninal à Me Pascal FOURNIER, Maître Alexandre OPSOMER
délivrée le
DEBATS : A l'audience publique d’incident tenue le 08 novembre 2024, les avocats en la cause ont été entendus en leurs plaidoiries par Madame BARONNET, juge de la mise en état assistée de Madame GAVACHE, greffier puis le Magistrat chargé de la mise en état a avisé les parties que l’ordonnance sera prononcée par sa mise à disposition au greffe à la date du 23 Décembre 2024.
FAITS - PROCEDURE - PRETENTIONS
Monsieur et Madame [Y] sont propriétaires d’une maison d’habitation sise [Adresse 3] assurée auprès de la compagnie GMF.
Constatant l'apparition de désordres sur leur pavillon, les époux [Y] ont adressé le 6 avril 1998 une déclaration de sinistre à la GMF, puis lui ont transmis, le 28 août 2017, une nouvelle déclaration de sinistre portant aggravation des dommages. Le Cabinet EUREXO mandaté par la compagnie d’assurance a déposé son rapport le 28 novembre 2017 et la GMF a opposé un refus de prise en charge à Monsieur et Madame [Y] sur la base de ces conclusions au motif qu’il n’était pas possible d’établir un lien entre les dommages déclarés en 2017 et la sécheresse de 1997 ou encore celle survenue en 2011 et pour laquelle un arrêté est paru en 2012.
Par acte introductif d’instance en date du 4 septembre 2019, Monsieur et Madame [Y] ont saisi le juge des référés près le Tribunal de grande instance de Versailles à l’effet de demander la désignation d’un expert judiciaire afin qu’il donne son avis sur les désordres allégués et leur importance.
Par ordonnance en date du 12 novembre 2019, Monsieur [I] a été désigné en qualité d’expert judiciaire et a déposé son rapport le 19 février 2024.
Selon acte introductif d’instance en date du 1er décembre 2022, Monsieur et Madame [Y] ont assigné la compagnie GMF aux fins de la voir condamner au paiement d’une somme de 200.000 euros à parfaire au titre de la reprise des désordres et la somme de 25.000 euros à titre de dommages et intérêts.
Par conclusions d’incident signifiées le 10 avril 2024, la GMF a saisi le juge de la mise en état aux fins de voir déclarer l’action des époux [Y] irrecevable car prescrite.
Dans ses dernières conclusions d’incident notifiées par RPVA le 5 novembre 2024, elle demande au juge de la mise en état, sur le fondement des articles 122 et 789 du code de procédure civile, de:
- Juger Monsieur et Madame [Y] irrecevables en leurs demandes à l’encontre de GMF en ce qu’ils ne justifient d’aucun intérêt à agir ;
- Condamner Monsieur et Madame [Y] à lui verser une somme de 2.000 € au titre de l’article 700 du code de procédure civile et aux entiers dépens.
Dans leurs conclusions d’incident notifiées par voie électronique le 06 septembre 2024, les époux [Y] demandent au juge de la mise en état, au visa des articles L.114-1 et L.114-2 du code des assurances, dans leur rédaction antérieure au 30 décembre 2021, et des articles 2231 et 2239 et suivants du code civil de :
- Dire leur action non prescrite et recevable.
- Dire la GMF Garantie Mutuelle des Fonctionnaires, mal fondée en sa demande et l’en débouter.
- Condamner la GMF Garantie Mutuelle des Fonctionnaires, à leur payer une indemnité de 3.500 euros au titre de l’article 700 du CPC ainsi qu’aux entiers dépens.
- Constater l’exécution provisoire de droit.
L’incident a été examiné à l’audience tenue le 8 novembre 2024 par le juge de la mise en état qui a mis sa décision en délibéré ce jour.
MOTIFS DE LA DECISION
- Sur la fin de non-recevoir tirée de la prescription
La compagnie GMF soutient qu’il résulte des articles L. 114-1 et L. 114-2 du code des assurances dans leur version applicable au litige que pour les dommages causés par une catastrophe naturelle, la prescription biennale ne commence à courir qu’à compter de la date de publication au journal officiel de l’arrêté interministériel le constatant et qu’en l’espèce l’action en justice engagée par les époux [Y] le 4 septembre 2019 est tardive par rapport aux arrêtés interministériels du 12 mars 1998 publié au Journal Officiel le 28 mars 1998 pour la période du 1er octobre 1993 au 30 juin 1997 et du 17 juillet 2012 pour la période du 1er avril 2011 au 30 juin 2011 d’autant que l’expert judiciaire a indiqué que la sécheresse alléguée, soit celle de 1997, peut être une cause des désordres constatés
Elle considère que la circonstance selon laquelle un expert amiable a été désigné est sans incidence dès lors que l’expertise amiable a été clôturée suite au refus de poursuivre de Monsieur [Y] en date du 10 octobre 2001.
Elle souligne que Monsieur et Madame [Y] avaient connaissance des désordres imputables puisqu’ils ont procédé à une première déclaration de sinistre au mois d’avril 1998 puis une nouvelle déclaration au mois d’août 1999.
Elle en déduit que l’instruction de la déclaration du sinistre sécheresse déclaré en avril 1998 s’étant achevée au mois d’octobre 2001, l’action en indemnisation des préjudices consécutifs à cet épisode de catastrophe naturelle est prescrite pour avoir été engagée au-delà du délai de l’article L. 114-1 du code des assurances.
Les époux [Y] font valoir que la déclaration de sinistre régularisée le 28 août 2017 signifiant l’aggravation a fait courir un nouveau délai et s’inscrivait dans le champ d’application des articles L.114-1 et L 114-2 du code des assurances, dans leur version issue des lois du 21 décembre 2006 pour le premier, et du 31 décembre 1989 pour le second.
Ils soutiennent qu’en régularisant une nouvelle déclaration de sinistre le 28 août 2017, ils n’ont fait que respecter leurs obligations d’assurés, la jurisprudence considérant que l’aggravation d’un désordre garanti précédemment déclaré impose à l’assuré de régulariser une nouvelle déclaration de sinistre.
Ils exposent que l’assureur a interrompu la prescription en désignant dès le 13 septembre 2017 le cabinet EUREXO en qualité d’expert et qu’un nouveau délai de deux ans a recommencé à courir à compter du 13 septembre 2017 d’autant que dans son rapport déposé le 28 novembre 2017, l’expert a confirmé l’existence d’une aggravation et préconisé une reprise en sous-œuvre de l’ouvrage.
En conséquence, en saisissant le juge des référés par une assignation interruptive de prescription le 4 septembre 2019, puis en assignant au fond la GMF le 1er décembre 2022, alors que la mesure ordonnée était en cours d’exécution, ils considèrent avoir agi dans les délais requis en application de l’article 2239 du code civil.
****
En application de l’alinéa 6 de l’article 789 du code de procédure civile, le juge de la mise en état est compétent pour statuer sur une fin de non-recevoir.
Par dérogation, s'il estime que la complexité du moyen soulevé ou l'état d'avancement de l'instruction le justifie, le juge de la mise en état peut décider que la fin de non-recevoir sera examinée à l'issue de l'instruction par la formation de jugement appelée à statuer sur le fond.
Dans ce cas, la décision du juge de la mise en état, qui constitue une mesure d'administration judiciaire, est prise par mention au dossier. Avis en est donné aux avocats. Les parties sont alors tenues de reprendre la fin de non-recevoir dans les conclusions adressées à la formation de jugement.
Aux termes de l’article 122 du code de procédure civile : “Constitue une fin de non-recevoir tout moyen qui tend à faire déclarer l'adversaire irrecevable en sa demande, sans examen au fond, pour défaut de droit d'agir, tel le défaut de qualité, le défaut d'intérêt, la prescription, le délai préfix, la chose jugée.”
En vertu de l’article L. 114-1 du code des assurances dans sa version en vigueur entre le 22 décembre 2006 et le 30 décembre 2021, toutes actions dérivant d'un contrat d'assurance sont prescrites par deux ans à compter de l'événement qui y donne naissance, ce délai ne courant en cas de sinistre, que du jour où les intéressés en ont eu connaissance, s'ils prouvent qu'ils l'ont ignoré jusque-là.
Selon l’article L. 114-2 du même code, la prescription est interrompue par une des causes ordinaires d'interruption de la prescription et par la désignation d'experts à la suite d'un sinistre. L'interruption de la prescription de l'action peut, en outre, résulter de l'envoi d'une lettre recommandée avec accusé de réception, adressée par l'assureur à l'assuré en ce qui concerne l'action en paiement de la prime et par l'assuré à l'assureur en ce qui concerne le règlement de l'indemnité.
****
En l’espèce, pour statuer sur la fin de non-recevoir soulevée par la GMF, il est nécessaire de déterminer si les désordres dénoncés en 2017 sont une aggravation de ceux ayant fait l’objet d’une déclaration de sinistre en 1998, ce qui implique notamment un examen approfondi du rapport d’expertise afin de se prononcer sur la cause des désordres
Il paraît dès lors opportun de décider que cette fin de non recevoir sera examinée à l'issue de l'instruction par la formation de jugement appelée à statuer sur le fond. Les parties seront donc tenues de reprendre cette fin de non-recevoir dans les conclusions adressées à la formation de jugement.
- Sur les autres prétentions
Les dépens et frais irrépétibles de l’incident seront réservés.
L’affaire sera renvoyée à la mise en état du 4 février 2025 pour dernières conclusions au fond et, à défaut, clôture.
PAR CES MOTIFS
Nous, juge de la mise en état, statuant publiquement, par décision contradictoire susceptible d’appel dans les conditions de l’article 795 du code de procédure civile,
Décidons que la fin de non recevoir soulevée par la compagnie GMF sera examinée à l'issue de l'instruction par la formation de jugement appelée à statuer sur le fond,
Réservons les dépens et autres frais irrépétibles,
Renvoyons l’affaire à la mise en état du 4 février 2025 pour dernières conclusions au fond et, à défaut, clôture.
Prononcé par mise à disposition au greffe le 23 DECEMBRE 2024, par Madame BARONNET, Juge, assistée de Madame GAVACHE, Greffière, lesquelles ont signé la minute de la présente décision.
Le Greffier Le Juge de la mise en état | false | null | [] | {} |
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"24/01004"
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Ordonnance N°
du 23 DECEMBRE 2024
Chambre 6
N° RG 24/01004 - N° Portalis DBZ5-W-B7I-JZHQ
du rôle général
AXO ARCHITECTURE (ANCIENNEMENT VALLEIX FAURE VERNAY ARCHITECTURE VFV)
c/
[J] [L] épouse [U]
la SELARLTOURNAIRE ET ASSOCIES
GROSSE le
- la SELARL TOURNAIRE ET ASSOCIES
Copie électronique :
- la SELARL TOURNAIRE ET ASSOCIES
Copies :
- Expert (Mme [N] [T])
- Dossier RG 24/1004
- Dossier RG 21/491 (minute 21/630)
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE CLERMONT-FERRAND
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
rendue le VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE,
par Madame Catherine GROSJEAN, Présidente du Tribunal judiciaire de CLERMONT-FERRAND
assistée de Madame Amandine CHAMBON, Greffière
dans le litige opposant :
DEMANDERESSE
- AXO ARCHITECTURE (ANCIENNEMENT VALLEIX FAURE VERNAY ARCHITECTURE VFV)
[Adresse 4]
[Adresse 4]
[Localité 2]
représentée par la SELARL TOURNAIRE ET ASSOCIES, avocats au barreau de CLERMONT-FERRAND
ET :
DEFENDERESSE
- Madame [J] [L] épouse [U]
[Adresse 1]
[Localité 3]
non comparante, ni représentée
Après débats à l’audience publique du 03 Décembre 2024, l’affaire a été mise en délibéré à ce jour, la décision étant rendue par mise à disposition au greffe.
EXPOSE DU LITIGE
Suivant contrat du 23 octobre 2019, Monsieur [P] [O] et Madame [B] [M] épouse [O] ont confié à la SARL VERNAY-FAURE ARCHITECTURE, assurée auprès de la MAF, la construction de leur maison d’habitation située [Adresse 5] à [Localité 3].
Pour ce faire, le lot « plâtrerie-peinture-isolation » a été confié à la SARL COUGOUL, assurée auprès de la SMABTP, le lot « chape fluide » a été confié à la SARL CENTRE CHAPE AUVERGNE, assurée auprès de la Société MIC INSURANCE COMPANY et le lot « carrelage-faïence » a été confié à Monsieur [G] [K], assuré auprès de la Société MIC INSURANCE COMPANY.
La réception des ouvrages est intervenue le 23 décembre 2020.
Par la suite, Monsieur [P] [O] et Madame [B] [M] épouse [O] ont constaté l’apparition de désordres s’agissant notamment de fissurations diverses.
En dépit des démarches entreprises, aucune solution n’a été trouvée entre les parties.
Monsieur et Madame [O] ont sollicité l’organisation d’une expertise judiciaire.
Suivant ordonnance de référé en date du 28 septembre 2021, Madame [N] [T] a été désignée en qualité d’experte judiciaire.
Suivant ordonnance de référé en date du 22 mars 2022, les opérations d’expertise ont été déclarées communes et opposables à la S.A.S.U. FIMUREX CENTRE EST, la S.A.S.U. JMC POSE, les S.A.R.L. ABS INGENIERIE, PRO ENDUIT 63, SOCOBAT, ENTREPRISE THOMAS et la S.A.S. PARTEDIS BOIS MATERIEUX.
Suivant ordonnance de référé en date du 4 octobre 2022, les opérations d’expertise ont été rendues communes et opposables à la société GROUPAMA RHONE ALPES AUVERGNE, les S.A. ALLIANZ IARD, S.A. SMA, ACTE IARD, L’AUXILIAIRE et MAAF ASSURANCES.
Suivant ordonnance de référé en date du 25 octobre 2022, les opérations d’expertise ont été rendues communes et opposables à Monsieur [S] [R] [F] et la SMABTP.
Par acte en date du 29 octobre 2024, la société AXO ARCHITECTURE, anciennement VALLEIX FAURE VERNAY ARCHITECTURE a assigné Madame [J] [L] épouse [U] devant la Présidente du Tribunal statuant en référé afin d’obtenir, en application des articles 145 et 331 du Code de procédure civile, que les opérations d’expertise en cours lui soient rendues communes et opposables.
A l’audience des référés du 3 décembre 2024 à laquelle les débats se sont tenus, la demanderesse a repris le contenu de son assignation.
Madame [U] n’a pas comparu, ni constitué régulièrement avocat.
Pour le surplus, il est renvoyé à l’assignation.
MOTIFS DE LA DECISION
1/ Sur la demande d’extension des opérations d’expertise
L’article 145 du Code de procédure civile dispose que « S’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé ».
L’article 331 du Code de procédure civile dispose que « Un tiers peut être mis en cause aux fins de condamnation par toute partie qui est en droit d'agir contre lui à titre principal. Il peut également être mis en cause par la partie qui y a intérêt afin de lui rendre commun le jugement. Le tiers doit être appelé en temps utile pour faire valoir sa défense ».
A l’appui de sa demande, la société AXO ARCHITECTURE verse notamment au dossier :
- un acte de vente en date du 11 octobre 2019,
- un diagnostic géotechnique réalisé par le cabinet IGC le 17 avril 2023,
- un rapport d’investigations effectué par la S.A.R.L. DUBOST ASSAINISSEMENT en date du 21 septembre 2023,
- un devis.
Il est constant que la société AXO ARCHITECTURE, anciennement dénommée VALLEIX FAURE VERNAY ARCHITECTURE, s’est vu confier les travaux de construction de la maison d’habitation des consorts [O].
Il est également constant que cette construction est affectée de désordres ayant justifié le prononcé d’une expertise judiciaire ordonnée le 28 septembre 2021 par le juge des référés et pour laquelle de nombreuses parties ont été appelées en cause.
Il ressort des pièces susmentionnées, notamment des rapports géotechnique et d’investigations, que les désordres seraient dus au dysfonctionnement des réseaux d’eaux dans le sol. L’expert estime que « les eaux non générées issues de la propriété voisine » ont contribué à l’apparition des désordres.
L’expert judiciaire préconise la réalisation de travaux de reprise des réseaux d’eaux présents sous la propriété des époux [O] pour un coût estimé à 23.458,37 euros TTC.
Ainsi, la société AXO ARCHITECTURE justifie d’un motif légitime pour voir ordonner que les opérations d’expertise en cours soient déclarées communes et opposables à Madame [U], propriétaire voisine des époux [O].
En conséquence, la demande sera accueillie.
2/ Sur les frais
La société AXO ARCHITECTURE, demanderesse, supportera la charge des dépens.
PAR CES MOTIFS
Le juge des référés, statuant publiquement en premier ressort, par ordonnance réputée contradictoire, prononcée par mise à disposition au greffe,
DÉCLARE communes et opposables à Madame [J] [U], les opérations d’expertise confiées à Madame [N] [T], par ordonnance de référé initiale en date du 28 septembre 2021 et par les ordonnances subséquentes,
DIT, en conséquence, que la partie appelée en cause sera tenue de répondre aux convocations de l’expert et de lui remettre tous les documents que celui-ci estimera nécessaires à l’accomplissement de sa mission, d’assister aux opérations d’expertises ou de s’y faire représenter et d’y faire toutes les observations qu’elle jugera utiles,
ACCORDE à l’expert un délai supplémentaire de quatre mois à compter de la dernière échéance ou prorogation pour déposer son rapport,
DIT qu’une copie de la présente décision sera adressée à Madame [N] [T], experte judiciaire,
LAISSE les dépens à la charge de la société AXO ARCHITECTURE, anciennement dénommée VALLEIX FAURE VERNAY ARCHITECTURE,
RAPPELLE que la présente décision est exécutoire à titre provisoire.
La Greffière, La Présidente, | false | null | [] | {} |
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"24/01143"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01143 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZNN5
AFFAIRE : S.C.I. [Adresse 2] C/ [O] [G], S.A.S.U. L’ATELIER NAILS BY MIMI
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.C.I. [Adresse 2],
prise en la personnes de ses représentants légaux M. [Z] [V], M. [D] [V], Mme [U] [N], M. [P] [V] et Mme [Y] [T],
dont le siège social est sis [Adresse 3]
représentée par Maître Roxane DIMIER de la SELARL DPG, avocats au barreau de LYON
DEFENDEURS
Monsieur [O] [G],
demeurant [Adresse 1]
non comparant, ni représenté
S.A.S.U. L’ATELIER NAILS BY MIMI,
dont le siège social est sis [Adresse 2]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Roxane DIMIER - 1037, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
Par acte sous seing privé en date du 15 mai 2019, la SCI [Adresse 2] a consenti à la SASU l'ATELIER NAILS BY MIMI un bail commercial portant sur des locaux sis [Adresse 2], moyennant le versement d'un loyer annuel de 21 000 € payable par trimestre d'avance.
Monsieur [O] [G] s'est porté caution solidaire par acte distinct du même jour.
Du retard subsistant dans le paiement des loyers et charges locatives, le bailleur a fait délivrer le 2 avril 2024 au preneur, avec dénonce à la caution le 15 avril 2024, un commandement de payer la somme de 15 081,82 € correspondant aux loyers et charges impayés et visant la clause résolutoire contenue dans le bail.
Le commandement étant demeuré sans effet, par actes séparés des 4 et 14 juin 2024, la SCI [Adresse 2] a assigné en référé la SASU l'ATELIER NAILS BY MIMI ainsi que Monsieur [O] [G], caution, en :
* constatation de l’acquisition de la clause résolutoire et expulsion de la requuise
* paiement solidaire d’une provision de 21 233,69 € au titre des loyers et charges impayés au 3 mai 2024
* paiement solidaire d’une indemnité d’occupation mensuelle correspondant au dernier loyer et charges jusqu’à la libération effective des lieux
* paiement in solidum d’une somme de 2 000 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l'instance.
A l'audience, la SCI [Adresse 2] se désiste de sa demande à l'encontre de la SASU l'ATELIER NAILS BY MIMI du fait de la procédure en liquidation judiciaire ouverte à son encontre le 11 juin 2024 et de la remise des clefs du local donné à bail.
Elle actualise sa créance à l'égard de la caution à 21 277,39 € au 24 octobre 2024, date de la remise des clefs.
Les défendeurs, régulièrement cités (remise à personne), n'ont pas constitué avocat.
L'état des créanciers est néant.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Il sera donné acte à la SCI [Adresse 2] de ce qu'elle se désiste de sa demande à l'encontre de la SASU l'ATELIER NAILS BY MIMI, laquelle fait l'objet d'une procédure en liquidation judiciaire.
La créance d’arriérés de loyers et charges due au jour de l’audience à l'égard de la caution et telle qu'elle résulte du contrat de bail signé entre les parties n’étant pas sérieusement contestable à hauteur de 21 277,39 € au 24 octobre 2024, il convient de condamner Monsieur [O] [G] au paiement de ladite somme, outre intérêts au taux légal à compter du commandement de payer du 15 avril 2024.
La demande principale étant reconnue fondée en son principe, il convient de condamner Monsieur [O] [G] à prendre en charge les dépens de l'instance, en ce compris le coût du commandement de payer du 15 avril 2024 et en application de l'article 700 du Code de procédure civile, de le condamner à payer à la SCI [Adresse 2] une indemnité au titre des frais non inclus dans les dépens, que l’équité commande de fixer à la somme de 800 €.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, réputée contradictoire et en premier ressort,
Au principal RENVOYONS les parties à se pourvoir ainsi qu’elles aviseront mais dès à présent,
DONNONS acte à la SCI [Adresse 2] de ce qu'elle se désiste de sa demande à l'encontre de la SASU l'ATELIER NAILS BY MIMI, laquelle fait l'objet d'une procédure en liquidation judiciaire ;
CONDAMNONS Monsieur [O] [G] en sa qualité de caution au paiement de la somme provisionnelle de 21 277,39 € au titre des loyers et charges impayés au 24 octobre 2024, outre intérêts au taux légal à compter du commandement de payer du 15 avril 2024 ;
CONDAMNONS Monsieur [O] [G] à verser à la SCI [Adresse 2] la somme de 800 € sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile ;
CONDAMNONS Monsieur [O] [G] aux dépens de l'instance en ce compris le coût du commandement de payer.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"23/11816"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 23/11816 | Tribunal judiciaire de Lille | Déboute le ou les demandeurs de l'ensemble de leurs demandes | null | JCP | null | [] | 676b05d03b0ca3aeee3129b2 | null | 2024-12-24T19:05:04.861000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 50A | [] | false | null | null | TRIBUNAL JUDICIAIRE
de LILLE
59034 LILLE CEDEX
☎ :[XXXXXXXX01]
N° RG 23/11816 - N° Portalis DBZS-W-B7H-X4QN
JUGEMENT
DU : 23 Décembre 2024
[D] [Y]
C/
S.A. COFIDIS VENANT AUX DROITS DU GROUPE SOFEMO
S.A.S.U. GEF NEGOCES
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
JUGEMENT DU 23 Décembre 2024
DANS LE LITIGE ENTRE :
DEMANDEUR(S)
Mme [D] [Y]
née le 20 Février 1973 à [Localité 5], demeurant [Adresse 3]
représentée par Représentant : Me Jérémie BOULAIRE, avocat au barreau de DOUAI
ET :
DÉFENDEUR(S)
S.A. COFIDIS VENANT AUX DROITS DU GROUPE SOFEMO, dont le siège social est sis [Adresse 4], représenté par Me Xavier HELAIN, avocat au Barreau de l'ESSONNE
S.A.S.U. GEF NEGOCES, dont le siège social est sis [Adresse 2], représenté par Me Bruno METRAL, avocat au Barreau de LYON
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DES DÉBATS À L'AUDIENCE PUBLIQUE DU 28 Octobre 2024
Magali CHAPLAIN, Juge, assisté(e) de Sylvie DEHAUDT, Greffier
COMPOSITION DU TRIBUNAL LORS DU DÉLIBÉRÉ
Par mise à disposition au Greffe le 23 Décembre 2024, date indiquée à l'issue des débats par Magali CHAPLAIN, Juge, assisté(e) de Deniz AGANOGLU, Greffier
RG : 23/11816 PAGE
EXPOSE DU LITIGE
Le 17 avril 2012, dans le cadre d'un démarchage à domicile, [D] [Y] a souscrit un contrat auprès de la société Gef Négoces exerçant sous l'enseigne Domuneo pour l'achat et l'installation d'un kit de capteurs solaires d'une puissance de 2,9 kwc, moyennant le prix global de 21 500 euros TTC.
Le même jour, [D] [Y] a souscrit auprès de la S.A Sofemo, aux droits de laquelle se trouve la S.A Cofidis un contrat de crédit affecté à la réalisation de cette installation, d'un montant de 21 500 euros, remboursable en 180 échéances, au taux débiteur fixe de 5,61 %, après un différé de 11 mois.
L'ouvrage a fait l'objet d'une réception sans réserve le 03 août 2012.
Par actes d'huissier de justice des 9 et 11 août 2023, ont fait assigner en justice respectivement la S.A.S.U Gef Négoces exerçant sous l'enseigne Domuneo et la SA Cofidis, aux fins notamment de voir prononcer la nullité des contrats de vente et de crédit affecté.
L'affaire a été appelée à l'audience du 12 février 2024, lors de laquelle les parties, représentées par leurs conseils ont accepté de soumettre la procédure à l'application de l'article 446-2 du code de procédure civile et l'établissement d'un calendrier de procédure. L'audience de plaidoiries à été fixée au 28 octobre 2024.
A cette audience, les parties, représentées par leur conseil respectif, s’en sont rapportées à leurs dernières écritures, déposées à l'audience et visées par le greffier.
A cette audience, Madame [Y] demande au juge des contentieux de la protection de :
déclarer recevables ses demandes,débouter la S.A Cofidis et la S.A.SU Gef Négoces de leurs demandes,prononcer la nullité du contrat de vente,condamner la S.A.SU Gef Négoces à procéder à ses frais à l'enlèvement de l'installation litigieuse et la remise en état de l'immeuble dans le délai de deux mois à compter de la signification de la décision à intervenir, le tout sous astreinte de 50 euros par jour de retard à compter de la fin de ce délai de deux mois,dire que la S.A Cofidis doit être privée de sa créance de restitution,prononcer en conséquence la nullité du contrat de prêt affecté,condamner solidairement la société Gef Négoces et la S.A Cofidis à lui verser l'intégralité des sommes suivantes :21 500 euros correspondant à l'intégralité du prix de vente de l'installation;19 088,20 euros correspondant au montant des intérêts conventionnels et frais payés par elle en exécution du prêt souscrit,5 000 euros au titre du préjudice moral,4 000 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile,En tout état de cause :prononcer la déchéance du droit aux intérêts de la société Cofidis,en conséquence, condamner la société Cofidis à lui rembourser l'ensemble des intérêts d'ores et déjà réglés par elle au titre de l'exécution normale du contrat de prêt affecté et lui enjoindre de produire un nouveau tableau d'amortissement expurgés des intérêts,condamner solidairement la société Gef Négoces et la société Cofidis aux dépens.
La S.A Cofidis demande au tribunal, sous le bénéfice de l’exécution provisoire pour ses seules demandes, de :
A titre principal,déclarer Madame [Y] prescrite et subsidiairement mal fondée en ses prétentions,en conséquence, la débouter de l'intégralité de ses demandes,A titre subsidiaire, si les contrats de vente et de prêt étaient annulés,condamner la S.A Cofidis à restituer à Madame [Y] la somme de 4 620,65 euros,A titre très subsidiaire,condamner la société Gef Négoces à lui payer la somme de 34 027,20 euros au taux légal à compter du jugement à intervenir,A titre infiniment subsidiaire,Condamner la société Gef Négoces à lui payer la somme de 21 500 euros au taux légal à compter du jugement à intervenir,En tout état de cause,condamner la société Gef Négoces à garantir la S.A Cofidis de toute condamnation qui serait mise à sa charge au profit de l'emprunteur,condamner tout succombant à lui payer une indemnité de 1 500 euros sur le fondement de l'article 700 du code de procédure civile, outre les dépens.
La société Gef Négoces demande au juge de :
déclarer prescrite l'action engagée par Madame [Y],à défaut, la débouter de ses prétentions,subsidiairement :débouter la S.A Cofidis de toutes ses demandes formées à son encontre,condamner Madame [Y] à restituer l'installation,à défaut :l'autoriser à intervenir sur la toiture aux fins de dépose et récupération de l'installation photovoltaïque,condamner Madame [Y] à lui payer la somme de 10 577,64 euros au titre des bénéfices perçus du fonctionnement de l'installation qui correspondent au prix de vente de l'électricité produite pendant dix ans, outre actualisation au jour du jugement,En toute hypothèse,Rejeter toutes demandes formées contre elle,condamner Madame [Y] à lui payer la somme de 5 000 euros de dommages et intérêts pour procédure abusive,écarter l'exécution provisoire de la décision à intervenir,condamner Madame [Y] ou qui mieux le devra à lui payer la somme de 4 000 euros en application de l'article 700 du code de procédure civile, outre les dépens.
Conformément à l’article 455 du code de procédure civile, il sera expressément renvoyé aux écritures des parties pour un plus ample exposé de leurs prétentions et moyens.
L'affaire a été mise en délibéré au 23 décembre 2024 par mise à disposition au greffe.
MOTIFS
Sur la fin de non-recevoir tirée de prescription :
Sur l'action en nullité du contrat principal :
Selon l'article 2224 du Code civil, les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer.
Le point de départ du délai de prescription d'une action commence à courir à compter du moment où son auteur a pris connaissance des faits, ou a décelé les erreurs lui permettant de l'exercer.
Aux termes de l'article 2241 du même code, la demande en justice, même en référé, interrompt le délai de prescription ainsi que le délai de forclusion.
Il ressort des dispositions de l'article 9 du code de procédure civile qu'il incombe à chaque partie de prouver conformément à la loi les faits nécessaires au succès de sa prétention.
En l'espèce, l'action en nullité du contrat de fourniture et de pose d'une installation photovoltaïque diligentée par Madame [Y] a un double fondement : le dol et les irrégularités au regard du formalisme imposé par le code de la consommation affectant le bon de commande.
Sur le moyen pris de la non-conformité du contrat au formalisme imposé par le code de la consommation :
En principe la prescription commence à courir à compter du jour où l'acte irrégulier a été signé.
S'agissant de l'action en nullité du contrat de vente pour non-respect des dispositions du code de la consommation, le point de départ du délai est donc le jour de la signature du bon de commande lorsque l’examen de la teneur de la convention permet de constater l’irrégularité.
En l'espèce, le contrat de vente conclu entre Madame [Y] et la société Gef Négoces exerçant sous l'enseigne Domuneo a été conclu le 17 avril 2012.
Nonobstant l'obligation de vérification de la régularité du contrat financé au moyen du crédit affecté pesant sur la S.A Cofidis, les demandeurs ne peuvent invoquer leur qualité de consommateur et une méconnaissance du droit applicable pour faire échec à cette prescription.
Madame [Y] produit une photocopie du bon de commande qui reproduit, outre les conditions générales de vente, les articles L.121-23 à L.121-26 du code de la consommation dans leur rédaction en vigueur à la date du contrat.
Dans ces circonstances particulières, même si Madame [Y] qui a signé le bon de commande n'est pas une professionnelle de droit de la consommation, on peut admettre qu'en tant que consommatrice normalement avisée, du fait de la reproduction en caractères lisibles sur le bon de commande des dispositions du code de la consommation afférentes aux mentions obligatoires, la requérante a eu connaissance des vices du bon de commande allégués, à les supposer avérés, dès sa signature soit le 17 avril 2012 même si elle peut n’avoir pas pris à cette date l’exacte mesure de toutes les implications juridiques de la signature du bon de commande (notamment s’agissant d’une éventuelle confirmation de la nullité).
Le point de départ du délai de prescription ainsi fixé au vu des pièces aux débats ne porte donc pas une atteinte au principe d'effectivité des droits du consommateur issus du droit de l'Union européenne qui impose uniquement que les dispositions de droit interne ne rendent pas impossible ou excessivement difficile l'exercice des droits de l'ordre juridique européen. Or, le point de départ du délai de prescription ainsi fixé au vu des pièces aux débats et la durée du délai de prescription ne portent pas atteinte au principe d'effectivité des droits du consommateur issus du droit de l'obligation de l'Union européenne.
En conséquence, l'action en nullité fondée sur la non-conformité du bon de commande au formalisme du code de la consommation applicable en matière de démarchage à domicile, introduite suivant exploit introductif d’instance délivré les 9 et 11 août 2023, soit plus de 5 années après la signature du bon de commande litigieux, est prescrite.
- Sur le moyen pris du dol :
Le délai de l'action en nullité ne court, en cas d'erreur ou de dol, que du jour où ils ont été découverts en application de l’ancien article 1304 du code civil dans sa rédaction résultant de la loi n°2007-308 du 5 mars 2007 applicable au présent contrat.
Madame [Y] soutiennent qu'elle a été trompée par la S.A.S.U Gef Négoces lors de la conclusion du contrat de vente au motif que les performances énergétiques et la rentabilité de l'installation qu'elle lui avait promises ne sont pas atteintes, que l'installation ne s'autofinance pas dans la mesure où les revenus liés à la revente d'électricité ne couvrent pas les mensualités d'emprunt, ces éléments qui relèvent des caractéristiques essentielles d'une installation photovoltaïque étant nécessairement entrés dans le champ contractuel.
Elle invoque une faute de la société Cofidis pour avoir participé au dol en consentant un crédit à partir d'imprimés-type délivrés aux démarcheurs et en instaurant un différé de paiement de neuf mois pour augmenter la croyance en l'existence d'un système auto-financé.
La banque lui oppose la prescription affectant ces demandes, ayant selon elle couru depuis la première voire la deuxième facture de production.
Le point de départ du délai de prescription, consistant en la découverte du dol allégué, résultant de pratiques commerciales trompeuses et d'une promesse mensongère de rentabilité et d'autofinancement doit, en l'espèce, être fixé à la date d’émission de la première facture de revente d'électricité.
Madame [Y] fait valoir que la première facture de production d'électricité ne lui permettait pas de vérifier le fonctionnement de l'installation dans des conditions de production optimales en l'absence de toute information sur la productivité donnée par le vendeur avant la signature du contrat.
Elle verse aux débats une expertise réalisée le 15 décembre 2022 par la société Pôle Expert Nord Est de façon non contradictoire qui conclut que le rendement financier moyen de l'installation photovoltaïque ne permet pas de couvrir la mensualité du prêt et que pour amortir le coût de l'installation, une durée de 41 ans d'utilisation est nécessaire. Elle estime que ce n'est qu'à la date de cette expertise et après plusieurs années de production qu'elle a eu une connaissance effective et concrète de la rentabilité de son installation.
Toutefois, d'une part, il ne résulte pas de l’examen du bon de commande, qui a seul valeur contractuelle, la preuve d’une promesse de rentabilité voire d’autofinancement du vendeur à l’égard de l’acheteur dans le cadre de son démarchage. D'autre part, si Madame [Y] allègue qu'il appartenait au vendeur de lui présenter la rentabilité de son produit, et de l’en informer exactement, ce en quoi ce dernier a été défaillant, mais alors que la rentabilité de l'installation n'était pas intégrée au champ contractuel, force est de constater que la requérante pouvait parfaitement se rendre compte, bien avant la réalisation de l'expertise le 15 décembre 2022, par un simple calcul du coût annuel du crédit et en le comparant au montant de la première facture annuelle de revente d'électricité, que l'installation ne pourrait pas s'autofinancer.
La découverte du dol allégué doit en effet être considérée comme acquise dès l'émission de la première facture de revente d'électricité qui date en principe de l’année suivant la signature du contrat d’achat avec ERDF, cette première facture révélant au consommateur la rentabilité de l'installation et les économies d'énergie générées par elle. En l'espèce, Madame [Y] communique les factures de revente d’électricité pour la période du 12 décembre 2013 au 12 décembre 2016, ainsi que la facture de revente du 12 décembre 2021 portant sur la période du 12 décembre 2020 au 12 décembre 2021. Elle pouvait donc se rendre compte de la tromperie du vendeur sur la rentabilité et l’autofinancement de l’installation dès la première facture émise le 12 décembre 2014.
Par suite, en l'absence de contestation quant au fonctionnement et au raccordement de l'installation, il y a lieu de considérer que l'action en nullité pour dol introduite les 9 et 11 août 2023 est prescrite.
Sur l'action en nullité du contrat de crédit et l'action en responsabilité dirigées contre la banque :
En application de l’article L.311-32 du code de la consommation dans sa version applicable à compter du 1er mai 2011 et qui est désormais devenu l’article L.312-55 dudit code, la résolution ou l’annulation d’un contrat de vente entraîne celle du crédit affecté.
Dans la mesure où, d’une part, le contrat de crédit litigieux constitue l'accessoire du contrat de vente, d’autre part, la demande en nullité du contrat de crédit affecté n’est pas articulée de manière autonome par rapport à la demande en nullité du contrat principal, la prescription affectant l’action en nullité du contrat principal affecte également l'action en nullité du contrat de crédit accessoire.
En l'absence de nullité des contrats de vente et de crédit, il n'y a pas lieu à restitution entre les parties.
Dès lors, les demandes de Madame [Y] visant à voir priver la société Cofidis de sa créance de restitution à raison des fautes prétendument commises par elle et à se voir rembourser l'intégralité des sommes qu'ils auraient prétendument versées en exécution du crédit, à savoir l'intégralité du capital prêté et les intérêts conventionnels, sont sans objet.
Concernant l'action en responsabilité, la prescription d'une action en responsabilité contractuelle ne court qu'à compter de la réalisation du dommage ou de la date à laquelle il est révélé à la victime si elle n'en avait pas eu précédemment connaissance.
Madame [Y] fait grief à la banque d'avoir commis des fautes en débloquant les fonds en ne s'assurant pas de la régularité formelle du contrat ni de son exécution complète. Elle fait également grief à la banque d'avoir participé au dol commis par la société venderesse et sollicite le paiement de diverses sommes à son encontre.
La société Cofidis oppose que l'action en responsabilité formée par l’emprunteur est prescrite pour n'avoir pas été engagée dans les cinq ans suivant la signature de l’attestation de livraison intervenue le 3 août 2012 ou le paiement de la première échéance de l'emprunt en août 2013.
Il est rappelé qu'aux termes de l'article 2224 du code civil, les actions personnelles ou mobilières se prescrivent par cinq ans à compter du jour où le titulaire d'un droit a connu ou aurait dû connaître les faits permettant de l'exercer.
La prescription d'une action en responsabilité contractuelle ne court qu'à compter de la réalisation du dommage ou de la date à laquelle il s'est révélé à la victime si celle-ci établit qu'elle n'en avait pas connaissance.
Le dommage résultant de la faute de la banque dans le déblocage des fonds sans avoir vérifié la régularité formelle du contrat de vente et son exécution complète, à la supposer avérée, consiste pour l'emprunteur à devoir rembourser le crédit suite au déblocage fautif des fonds.
Le point de départ du délai de prescription se situe donc soit au moment de la libération des fonds soit au plus tard en l'absence de connaissance de la date de déblocage des fonds lors du prélèvement de la première échéance.
En l'occurrence, il ressort de l’historique de compte produit par la SA Cofidis que le déblocage des fonds est intervenu le 13 août 2012. Cette date sera donc retenue comme étant le point de départ du délai de prescription.
L'exploit introductif ayant été délivré à la société Cofidis le 11 août 2023, l'action en responsabilité fondée sur la faute dans le déblocage des fonds est donc prescrite.
Par ailleurs, l'action en nullité du contrat pour dol étant également prescrite, l'action en responsabilité à l'encontre de la banque pour s'être prétendument rendue complice d'un dol commis par la société venderesse est nécessairement prescrite.
Sur l'action en déchéance du droit aux intérêts contractuels :
En application de l’article L 311-48 du code de la consommation dans sa version applicable en l’espèce, le prêteur qui ne respecte pas certaines exigences du code de la consommation lors de la souscription du crédit est déchu du droit aux intérêts contractuels.
Le couple a la qualité de demandeur principal dans la présente instance et aucune demande en paiement au titre du contrat de crédit affecté n'est formée à son encontre par la S.A Cofidis.
Le prononcé de la déchéance du droit aux intérêts contractuels et la demande subséquente de remboursement des intérêts et frais versés constituent des prétentions soumises à la prescription quinquennale, dont le point de départ se situe au jour de l'acceptation de l'offre de crédit, soit en l'espèce, le 17 avril 2012.
Madame [Y] sera donc également déclarée irrecevable à agir en déchéance du droit aux intérêts contractuels du prêteur.
En conséquence, l'intégralité des demandes formées par Madame [Y] contre la S.A.S.U Gef Négoces et la S.A Cofidis, venant aux droits de la société Groupe Sofemo, doit être déclarée irrecevable.
Sur la demande reconventionnelle de dommages et intérêts pour procédure abusive :
Il ne ressort pas des éléments du dossier que Madame [Y] a agi en justice à l’encontre de la société Gef Négoces avec mauvaise foi et l’intention de nuire, étant rappelé que le seul fait de succomber en ses prétentions ne constitue pas un abus.
La société Gef Négoces ne caractérisant pas la faute commise par la requérante dans le droit d’agir, la demande de ce chef sera donc rejetée.
Sur les demandes accessoires :
En application de l'article 696 du code de procédure civile, Madame [Y] qui succombe sera condamnée aux dépens et sera, en conséquence, déboutée de sa demande au titre des frais non répétibles.
En application de l'article 700 du code de procédure civile, Madame [Y] sera condamnée à payer à la société anonyme Cofidis venant aux droits de la société Groupe Sofemo et à la S.A.S.U Gef Négoces une indemnité de 700 euros chacune.
Selon l'article 514 du code de procédure civile, l'exécution provisoire du jugement est de droit.
PAR CES MOTIFS :
Le juge des contentieux de la protection, statuant après débats tenus en audience publique, par jugement réputé contradictoire, rendu en premier ressort ,
DECLARE irrecevable l'ensemble des demandes de [D] [Y] dirigées contre la S.A.S.U Gef Négoces exerçant sous l’enseigne Domuneo et la société anonyme Cofidis, venant aux droits de la société anonyme Groupe Sofemo ;
DECLARE les demandes de restitution et les demandes en paiement formées par [D] [Y] sans objet ;
DEBOUTE [D] [Y] de sa demande au titre des frais non répétibles ;
CONDAMNE [D] [Y] à payer à la société anonyme Cofidis venant aux droits de la société Groupe Sofemo et à la S.A.S.U Gef Négoces exerçant sous l’enseigne Domuneo la somme de 750 euros chacune au titre de l'article 700 du code de procédure civile ;
CONDAMNE [D] [Y] aux dépens;
RAPPELLE que l'exécution provisoire du présent jugement est de droit.
Ainsi jugé et prononcé par mise à disposition au greffe le 23 décembre 2024.
LE GREFFIER LE JUGE
D.AGANOGLU M. CHAPLAIN | false | null | [] | {} |
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"24/01344"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01344 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZRFS
AFFAIRE : S.A.S. CEETRUS FRANCE C/ S.A.S. EVEN [Localité 4]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.A.S. CEETRUS FRANCE
représentée par NHOOD SERVICES FRANCE SAS,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Maître Sophie BERTHIER-ROHOU, avocat au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A.S. EVEN [Localité 4],
dont le siège social est sis [Adresse 2]
représentée par Maître Fabrice SROGOSZ, avocat au barreau d’AVIGNON, avocat plaidant et Maître Lucas SABATIER, avocat au barreau de LYON, avocat postulant
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Sophie BERTHIER-ROHOU - 1238, Expédition et grosse
Maître Lucas SABATIER - 3345, Expédition
ELEMENTS DU LITIGE
Par acte sous seing privé en date du 8 février 2022, la société CEETRUS France a consenti à Madame [B] [R] aux droits de laquelle vient la société EVEN [Localité 4], un bail commercial portant sur un local, lot n°01 dépendant de la Galerie Marchande du Centre Commercial de [Localité 4] – [Adresse 3], moyennant le versement d'un loyer annuel de base de 140 000 € payable par trimestre d'avance, par prélèvements bancaires automatiques.
Du retard subsistant dans le paiement des loyers et charges locatives, et alors même que le protocole d'accord signé entre les parties le 23 juin 2023 n'avait pas été respecté, le bailleur a fait délivrer le 6 mars 2024 au preneur un commandement de payer la somme de 105 240,79 € correspondant aux loyers et charges impayés au 1er mars 2024 et visant la clause résolutoire contenue dans le bail.
Le commandement étant demeuré sans effet, par acte du 9 juillet 2024, la société CEETRUS France a assigné en référé la société EVEN [Localité 4] en :
* constatation de l’acquisition de la clause résolutoire et expulsion de la requise sous astreinte
* paiement d’une provision de 220 902,67 € TTC au titre des loyers et charges impayés au 1er juillet 2024, outre la somme de 22 090,26 € au titre de l'indemnité forfaitaire de frais contentieux de 10% prévue au bail
* paiement d’une indemnité d’occupation équivalente au double du dernier loyer jusqu’à la libération effective des lieux
* paiement d’une somme de 2 500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l'instance.
La société CEETRUS France entend par ailleurs que soit prononcée la compensation entre le dépôt de garantie versé entre ses mains et la créance réclamée au preneur.
En défense, la société EVEN [Localité 4] demande au juge des référés de :
- se déclarer incompétent au profit du tribunal judicaire de Nice
- à titre subsidiaire, se déclarer incompétent en raison des contestations sérieuses
- débouter la société CEETRUS de ses demandes et la condamner à payer la somme de 3 000 € au titre de l’article 700 du CPC
- à titre reconventionnel, ordonner une mesure expertise à l'effet notamment de fournir à la juridiction en tenant compte des clauses du contrat de bail entre les parties et de ses avenants, tous éléments utiles sur l’entretien des parties communes et l’environnement commercial des lieux loués, et le cas échéant, estimer l’indemnité compensatrice du préjudice subi par le preneur en raison de la défaillance du bailleur dans son obligation de délivrance ou d’entretien
- lui accorder à titre infiniment subsidiaire, des délais de 24 mois.
A l'audience la société CEETRUS France actualise sa créance à 270 359,63 € au 23 octobre 2024, 4ème trimestre inclus, et s'oppose à tout délai.
L'état des créanciers est néant.
MOTIFS DE LA DÉCISION
La société EVEN [Localité 4] n'a pas explicité les raisons pour lesquelles il convenait de se déclarer incompétent au profit du tribunal judicaire de Nice.
Le bail stipule qu’à défaut de paiement d’un seul terme de loyer ou des charges à leur échéance et un mois après une sommation d'exécuter ou un commandement de payer resté sans effet, le bail sera résilié de plein droit et le bailleur pourra obtenir en référé l’expulsion.
La société EVEN [Localité 4] ne justifiant pas avoir apuré les sommes dues aux termes des causes du commandement délivré le 6 mars 2024, il y a lieu de constater la résiliation du bail, conformément aux dispositions de l'article L 145-41 du Code de commerce, et d’ordonner en tant que de besoin à la société EVEN [Localité 4] ainsi que tous occupants de son chef de quitter les lieux, lot n°01 dépendant de la Galerie Marchande du Centre Commercial de [Localité 4] – [Adresse 3], sans qu'il soit besoin d'assortir cette obligation d'une astreinte.
La créance d’arriérés de loyers et charges due au jour de l’audience et telle qu'elle résulte du contrat de bail signé entre les parties n’étant pas sérieusement contestable à hauteur de 270 359,63 € au 23 octobre 2024, 4ème trimestre inclus, il convient de condamner la société EVEN [Localité 4] au paiement de ladite somme, outre intérêts au taux légal à compter du commandement.
La demande au titre de la clause pénale ne relève pas de la compétence du juge des référés.
Il en sera de même s'agissant de la compensation portant sur le dépôt de garantie versé avec l'arriéré locatif.
Il sera relevé que la société EVEN [Localité 4] n'a pas contesté devant le juge du fond la validité du commandement de payer et que les moyens relatifs à un manquement du bailleur à son obligation de délivrance n'ont été soulevés que pour les besoins de la cause.
A tout le moins, sa demande reconventionnelle aux fins d'expertise, sans lien suffisant avec la demande principale de la société CEETRUS France sera déclarée irrecevable.
La société EVEN [Localité 4] sollicite des délais de paiement alors même qu'elle ne justifie pas de sa situation financière comme ne produisant aucune pièce comptable et qu'elle a cessé tout virement à compter de février 2024.
Elle sera en conséquence déboutée de sa demande de ce chef.
La société EVEN [Localité 4] est de même redevable d’une indemnité mensuelle d’occupation à compter du 1er janvier 2025, équivalente au loyer et charges en cours, sans majoration et jusqu’à la libération effective des lieux.
La demande principale étant reconnue fondée en son principe, il convient de condamner la société EVEN [Localité 4] à prendre en charge les dépens de l'instance, en ce compris le coût du commandement de payer et en application de l'article 700 du Code de procédure civile, de la condamner à payer à la société CEETRUS France une indemnité au titre des frais non inclus dans les dépens, que l’équité commande de fixer à la somme de 800 €.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, contradictoire et en premier ressort,
Au principal RENVOYONS les parties à se pourvoir ainsi qu’elles aviseront mais dès à présent,
CONSTATONS qu’à la suite du commandement en date du 6 mars 2024, le jeu de la clause résolutoire est acquis au bénéfice de la société CEETRUS France à compter du 6 avril 2024 ;
DISONS que la société EVEN [Localité 4] et tous occupants de son chef devra avoir quitté les lieux qu’elle occupe : lot n°01 dépendant de la Galerie Marchande du Centre Commercial de [Localité 4] – [Adresse 3], dans un délai d’un mois à compter de la signification de la présente et que passé cette date elle pourra être expulsée avec le concours de la force publique ;
DISONS n'y avoir lieu à fixation d'une astreinte de ce chef ;
CONDAMNONS la société EVEN [Localité 4] à payer à la société CEETRUS France la somme provisionnelle de 270 359,63 € au titre des loyers et charges impayés au 23 octobre 2024, 4ème trimestre inclus, outre intérêts au taux légal à compter du commandement ;
Nous DÉCLARONS incompétent pour connaître de la demande au titre de la clause pénale contractuelle, compensation portant sur le dépôt de garantie versé avec l'arriéré locatif ;
DÉBOUTONS la société EVEN [Localité 4] de ses contestations, demande de délai de paiement, demande reconventionnelle aux fins d'expertise ;
CONDAMNONS la société EVEN [Localité 4] à verser à la société CEETRUS France une indemnité d’occupation mensuelle équivalente au montant du loyer et des charges en cours à compter du 1er janvier 2025, sans majoration et jusqu’à la libération effective des lieux ;
CONDAMNONS la société EVEN [Localité 4] à verser à la société CEETRUS France la somme de 800 € sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile ;
CONDAMNONS la société EVEN [Localité 4] aux dépens de l'instance en ce compris le coût du commandement de payer.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/56333"
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JUDICIAIRE
DE PARIS
■
N° RG 24/56333 - N° Portalis 352J-W-B7I-C5OGW
AS M N° : 2
Assignation du :
05 Août 2024
[1]
[1] 2 Copies exécutoires
délivrées le:
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
rendue le 23 décembre 2024
par Maïté FAURY, Première vice-présidente adjointe au Tribunal judiciaire de Paris, tenant l’audience publique des Référés par délégation du Président du Tribunal, assistée de Anne-Sophie MOREL, Greffier,
DEMANDERESSE
S.A.S.U. LE 19
[Adresse 1]
[Localité 2]
représentée par Maître Léon DAYAN de la SCP DAYAN PLATEAU VILLEVIEILLE, avocats au barreau de PARIS - #P0423
non comparante
DEFENDERESSE
S.A.S.U. LA TABLE DE TUNIS
[Adresse 1]
[Localité 2]
représentée par Me Mei-line LE GOUEFF-DUONG, avocat au barreau de PARIS - #E1621
non comparante
DÉBATS
A l’audience du 23 Décembre 2024 tenue publiquement, présidée par Maïté FAURY, Première vice-présidente adjointe et assistée de Anne-Sophie MOREL, Greffier,
Nous, Président,
Vu l’assignation en référé en date du 05 août 2024 et les motifs y énoncés,
Attendu que la S.A.S.U. LE 19 déclare se désister de son instance ;
Que l’acceptation de la défenderesse, la S.A.S.U. LA TABLE DE TUNIS n’est pas nécessaire, cette dernière n’ayant présenté aucune défense au fond ni fin de non-recevoir au moment où la demanderesse s’est désistée ;
Qu’il convient de constater le dessaisissement de la juridiction ;
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par mise à disposition au greffe, par ordonnance contradictoire et en premier ressort,
Donnons acte à la S.A.S.U. LE 19 de ce qu'elle déclare se désister de son instance ;
Déclarons le désistement d'instance parfait ;
Constatons l'extinction de l'instance et le dessaisissement du tribunal ;
Disons que les dépens seront recouvrés conformément aux dispositions de l’article 399 du Code de procédure civile, sauf accord contraire des parties.
Fait à Paris le 23 décembre 2024
Le Greffier, Le Président,
Anne-Sophie MOREL Maïté FAURY | false | null | [] | {} |
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"21/06186"
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TRIBUNAL JUDICIAIRE DE VERSAILLES
Quatrième Chambre
ORDONNANCE DU JUGE DE LA MISE EN ETAT
rendue le
23 DECEMBRE 2024
N° RG 21/06186 - N° Portalis DB22-W-B7F-QJAE
Code NAC : 62A
JUGE DE LA MISE EN ETAT : Madame BARONNET, Juge
GREFFIER : Madame GAVACHE, Greffière
DEMANDERESSE au principal et défenderesse à l’incident :
COMMUNE DE [Localité 4],
agissant poursuites et diligences de son maire en exercice, M. [E] [G], dûment habilité, domicilié en l’Hôtel de ville de la commune, dont le siège social est sis [Adresse 2]
représentée par Maître Michèle DE KERCKHOVE de la SELARL BVK AVOCATS ASSOCIES, avocats au barreau de VERSAILLES
DEFENDERESSE au principal et demanderesse à l’incident :
S.A.R.L. V.A. EVENEMENTS,
immatriculée au RCS de Paris sous le numéro 414804419, représentée par son représentant légal, domicilié es qualité au siège, dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Me Blanche DE GRANVILLIERS LIPSKIND, avocat au barreau de PARIS, Me Pierre-antoine CALS, avocat au barreau de VERSAILLES
Copie exécutoire à
Copie certifiée conforme à l’origninal à Maître Katell FERCHAUX-LALLEMENT, Maître Michèle DE KERCKHOVE, Me Pierre-antoine CALS
délivrée le
DEFENDERESSE au principal et à l’incident :
S.C.I. GAGNIERES
immatriculé au RCS de PARIS sous le n° 442963302, prise en la personne de son représentant légal domicilié en cette qualité audit siège, dont le siège social est sis [Adresse 3]
représentée par Maître Katell FERCHAUX-LALLEMENT de la SELARL BDL AVOCATS, avocats au barreau de VERSAILLES, Me Sébastien GOULET, avocat au barreau de PARIS
DEBATS : A l'audience publique d’incident tenue le 08 novembre 2024, les avocats en la cause ont été entendus en leurs plaidoiries par Madame BARONNET, juge de la mise en état assistée de Madame GAVACHE, greffier puis le Magistrat chargé de la mise en état a avisé les parties que l’ordonnance sera prononcée par sa mise à disposition au greffe à la date du 23 Décembre 2024.
PROCEDURE
Vu les conclusions d’incident de la SARL V.A EVENEMENTS notifiées par RPVA le 7 octobre 2024,
Vu le message de la SARL V.A EVENEMENTS envoyé par RPVA le 23 octobre 2024 indiquant que les conclusions d’incident avaient été notifiées par erreur et que l’audience d’incident n’avait pas lieu d’être,
Il convient de constater le désistement d’incident de la SARL V.A EVENEMENTS.
L’affaire est renvoyée à l’audience de mise en état virtuelle du 4 février 2025 pour clôture.
PAR CES MOTIFS
Nous, juge de la mise en état, statuant publiquement, par décision contradictoire susceptible d’appel dans les conditions de l’article 795 du code de procédure civile,
Constatons le désistement d’incident,
Renvoyons l’affaire à l’audience de mise en état virtuelle du 4 février 2024 pour clôture.
Prononcé par mise à disposition au greffe le 23 DECEMBRE 2024, par Madame BARONNET, Juge, assistée de Madame GAVACHE, Greffière, lesquelles ont signé la minute de la présente décision.
Le Greffier Le Juge de la mise en état | false | null | [] | {} |
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"24/01720"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01720 | Tribunal judiciaire de Lyon | Désigne un expert ou un autre technicien | null | Référés civils | null | [] | 676b06fe3b0ca3aeee313572 | null | 2024-12-24T19:10:06.814000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 58E | [] | false | null | null | MINUTE N° :
ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01720 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZYOI
AFFAIRE : S.C.I. 275 C/ S.A. PACIFICA
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.C.I. 275,
dont le siège social est sis [Adresse 2] - [Localité 4]
représentée par Maître Samuel BECQUET de la SELEURL SAMUEL BECQUET AVOCAT, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A. PACIFICA,
dont le siège social est sis [Adresse 7] - [Localité 6]
représentée par Maître Alban POUSSET-BOUGERE de la SELARL CVS, avocats au barreau de LYON
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Alban POUSSET-BOUGERE - 215, Expédition
Maître Samuel BECQUET - 806, Expédition et grosse
+ service suivi des expertises, régie et expert
ELEMENTS DU LITIGE
La société 275 SCI a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 13 septembre 2024 la société Pacifica SA pour voir ordonner en application de l’article 145 du Code de Procédure Civile l’expertise des locaux situés à [Localité 10], [Adresse 1], pour décrire le sinistre survenu le 7 mars 2023, dire s’il s’agit d’un dégât des eaux, décrire les travaux exécutés aux fins d’y remédier, les diligences effectuées par la société 275 et par la société Pacifica au titre de la prise en charge du sinistre, chiffrer les préjudices subis par la société 275.
L’immeuble, dont est propriétaire la société 275, est notamment occupé par deux locataires, au bénéfice de baux commerciaux, le Bistrot [8] exploité par la société Les Perles du Jutard, et l’hôtel de [9] exploité par la société du même nom. La société 275 a souscrit une police d’assurance auprès de la société Pacifica, qui intègre une garantie dégât des eaux, qui ne lui a remis aucun document. Le 7 mars 2023 en fin d’après-midi, l’Hôtel de [9] a appris à sa propriétaire qu’une poutre maîtresse du plancher haut du 1er étage s’affaissait, faisant craindre un risque d’effondrement. Les pompiers avait été dépêchés sur les lieux et un ingénieur structure avait fais placer des étais au 1er étage et au rez-de-chaussée. Un arrêté municipal a été pris le lendemain par la Ville de [Localité 10] ordonnant l’évacuation des chambres des 1er et 2ème étages de l’immeuble et interdisant l’accès aux zones étayées du restaurant et de l’hôtel. La société 275 a déclaré son sinistre à la société Pacifica. Elle a pris attache avec [V] [I] ingénieur structure, qui a rendu un premier rapport le 8 mars et indiqué que les dégradations étaient la conséquence de fuites d’eau récurrentes du 2ème étage. La société de maçonnerie Guiraud a adressé un devis à la société 275 d’un montant de 23560,74 euros TTC outre la réalisation de flocage supplémentaire pour 2436 euros. La société Polyexpert dépêchée par la société Pacifica a organisé une expertise amiable qui s’est tenue le 2 mai 2023. Le devis de la société Guiraud a été validé, et les travaux réalisés, contrôlés par monsieur [I]. Or la société Polyexpert n’a pas rendu de rapport et la société Pacifica n’a pas payé les travaux. Le rapport d’expertise intermédiaire enfin communiqué conclut que l’événement garanti est bien un dégât des eaux, en ajoutant que la cause du sinistre n’a pas été identifiée. De ce fait la demande de provision de la société 275 a été rejetée par le juge des référés.
La société Pacifica a déposé des conclusions par lesquelles elle formule toutes protestations et réserves d’usage, notamment s’agissant de sa garantie. Elle demande de compléter la mission de l’expert sur les causes et origines des désordres.
Il avait été déclaré le 21 août 2021 un premier dégât des eaux par la société Hôtel du Nord, exploitant les locaux de l’immeuble auprès de la société 275, et organisé le 11 octobre 2021 une réunion entre experts d’assurance qui indiquait que la responsabilité de l’exploitant était engagée et il avait été constaté des dommages sur le tableau électrique de l’immeuble au 2ème étage. Aucune réparation n’a justifiée et on ignore si la cause des désordres a été supprimée. Lors du sinistre de mars 2023, la société Polyexpert mandatée par la société Pacifica indiquait que la responsabilité de l’Hôtel de [9] pourrait être engagée, du fait de la présence de champignons lignivores causé par l’atmosphère humide des lieux. La société 275 a effectué des travaux aux mois de juin et juillet 2023 et elle en a demandé le remboursement à son assureur Pacifica. Par ordonnance en date du 2 septembre 2024, cette demande en paiement de la somme de 41089,68 euros a été rejetée, estimant qu’il existait une contestation sérieuse, notamment quant à la certitude du sinistre. En effet, le contrat d’assurance exclut les dommages causés par l’humidité, les moisissures lorsqu’ils résultent d’un manque manifeste de réparation. Or le rapport de la société Polyexpert du 7 février 2024 indique qu’il existe une détérioration ancienne de l’angle de la cloison de la salle de bains, avec es fissures apparentes dans la chambre n°202. Les éléments bois du plancher au niveau du 1er étage présentent une attaque cubique causée par des champignons lignivores qui se sont développés grâce à l’atmosphère humide des lieux. Il n’est cependant pas produit les investigations qui auraient été entreprises sur le réseau de plomberie et s’il serait défaillant, alors que monsieur [I] avait écrit qu’il devait être réalisé une vérification du réseau de plomberie du 2ème étage et un sondage du 2ème sommier du plancher.
SUR CE
Il convient de faire droit à la demande d’expertise en application de l’article 145 du Code de procédure civile, aux frais avancés de la demanderesse la société 275, qui y a seule intérêt pour obtenir le remboursement des sommes qu’elle a exposées pour effectuer les travaux de reprise des dégâts occasionnés sur l’hôtel suite au sinistre d’affaissement d’une poutre maîtresse qui supporte le plancher du premier niveau, survenu le 7 mars 2023, dont l’origine n’a pas été établie. La société Pacifica pourrait en effet contester sa garantie si les dommages étaient consécutifs à des manquements à l’entretien de la part du propriétaire des locaux, que pourraient laisser à penser la présence de champignons lignivores.
La demanderesse doit supporter les dépens de l’instance, essentiellement constitués de ces frais d’expertise.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,
ORDONNONS une mesure d’expertise et DÉSIGNONS pour y procéder :
Monsieur [P] [C],
demeurant [Adresse 3] - [Localité 5],
expert près la cour d’appel de Lyon,
avec pour mission, connaissance prise de tous documents utiles, qui lui seront transmis par les parties, après les avoir convoquées ainsi que leurs conseils, de :
- se rendre sur les lieux litigieux, situés à [Localité 10], [Adresse 1] ;
- décrire le sinistre survenu le 7 mars 2023 dans l’immeuble appartenant à la société 275 ;
- décrire l’état de l’immeuble ;
- décrire et préciser les causes et l’origine des désordres survenus ;
- rechercher son origine, et dire spécialement s’il s’agit d’un dégât des eaux ;
- décrire les travaux immobiliers exécutés pour y remédier ;
- décrire les diligences effectuées par la société 275 aux fins de réparation des désordres ;
- décrire les diligences effectuées par la société Pacifica et tous experts mandatés par ses soins, au titre de la prise en charge du sinistre ;
- chiffrer les préjudices subis par la société 275, faire toutes observations sur ces préjudices ;
- faire toute observation utile à la manifestation de la vérité.
FIXONS à la somme de 4000 euros le montant de la somme que le demandeur doit consigner à la régie d’avances et de recettes de la présente juridiction dans le délai de deux mois, soit avant le 28 février 2025, faute de quoi la présente désignation sera caduque.
DISONS que l’expert sera saisi de sa mission dès que la consignation aura été déposée et lui impartissons un délai de douze mois pour déposer son rapport définitif, soit avant le 28 février 2026, qui sera précédé d’un pré-rapport avec indication aux parties d’un délai pour formuler leurs observations, auxquelles il devra répondre.
CONDAMNONS la société 275 aux dépens.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/01395"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01395 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZRWF
AFFAIRE : S.A HLM VILOGIA C/ Association LES MAINS TENDUES DU TONKIN
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
S.A HLM VILOGIA,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
représentée par Maître Alexandra RECCHIA-PAULIN de la SELARL RECCHIA AVOCAT, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
Association LES MAINS TENDUES DU TONKIN,
dont le siège social est sis [Adresse 2]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Alexandra RECCHIA-PAULIN - 1404, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
La société HLM Vilogia SA a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 16 juillet 2024 l’association Les Mains Tendues du Tonkin pour voir constater la résiliation du bail commercial qu’elle lui a consenti le 25 novembre 2022 sur les locaux situés à [Adresse 2], pour un loyer mensuel de 260 euros HT et HC payable par mois d’avance, pour défaut de paiement des causes du commandement délivré le 29 avril 2024 de payer la somme principale de 3240,73 euros au titre des loyers et des charges dus, visant la clause résolutoire du bail, voir autoriser son expulsion, la voir condamner à lui payer la somme provisionnelle de 3865,71 euros au titre des loyers et des charges échus au 6 juin 2024, avec intérêts au taux légal à compter du 29 avril 2024, une indemnité d’occupation d’un montant équivalent au montant des loyers et des charges jusqu’à la libération effective des lieux outre la somme de 1500 euros au titre des frais irrépétibles.
Régulièrement citée par dépôt d’une copie de l’assignation en l’étude de l’huissier et envoi d’une lettre à son domicile, l’association Les Mains Tendues du Tonkin ne comparaît pas.
Lors de l’audience, la société HLM Vilogia se désiste de ses demandes principales mais maintient ses demandes de condamnation aux dépens et au titre des frais irrépétibles.
SUR CE
Le demandeur produit le relevé de compte qui fait apparaître que les sommes dues ont été réglées après la délivrance de l’assignation, ce qui justifie que le défendeur, qui succombe à l’instance, en supporte les dépens.
Il est condamné à payer la somme de 800 euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile puisque la demanderesse a dû exposer des frais pour recouvrer les loyers auxquels elle avait droit.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par décision réputée contradictoire et en premier ressort,
CONSTATONS le désistement des demandes principales.
CONDAMNONS l’association Les Mains Tendues du Tonkin aux dépens.
CONDAMNONS l’association Les Mains Tendues du Tonkin à payer à la société HLM Vilogia la somme de 800 (huit cents) euros par application des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
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"24/00977"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/00977 | Tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand | Désigne un expert ou un autre technicien | null | Chambre 6 - Référés Pdt | null | [] | 676b25aedb7d98d0f44d36a3 | null | 2024-12-24T21:21:02.698000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 54Z | [] | false | null | null | CG/MLP
Ordonnance N°
du 23 DECEMBRE 2024
Chambre 6
N° RG 24/00977 - N° Portalis DBZ5-W-B7I-JZAM
du rôle général
S.N.C. LIDL
c/
Association SECOURS POPULAIRE FRANCAIS
et autresET
la SCP BOISSIER
la SELARL FLORENCE DU CHATELIER
GROSSES le
- la SELARL FLORENCE DU CHATELIER ([Localité 20])
- la SCP BOISSIER
- Me Fabienne BLANCHET
Copies électroniques :
- la SCP BOISSIER
- Me Fabienne BLANCHET
Copies :
- Commissaire de Justice
- Régie
- Dossier
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE CLERMONT-FERRAND
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
rendue le VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE,
par Madame Catherine GROSJEAN, Présidente du Tribunal judiciaire de CLERMONT-FERRAND
assistée de Madame Amandine CHAMBON, Greffière
dans le litige opposant :
DEMANDERESSE
- La S.N.C. LIDL, agissant poursuites et diligences de son représentant légal
[Adresse 1]
[Localité 18]
ayant pour conseils la SELARL FLORENCE DU CHATELIER, avocats au barreau PARIS, plaidant et la SCP BOISSIER, avocats au barreau CLERMONT-FERRAND, postulant
ET :
DEFENDEURS
- L’Association SECOURS POPULAIRE FRANCAIS, prise en la personne de son représentant légal
Prise en son établissement
[Adresse 3]
[Localité 14]
représentée par Me Fabienne BLANCHET, avocat au barreau de CLERMONT-FERRAND
- Madame [B] [C]
[Adresse 9]
[Localité 14]
non comparante, ni représentée
- Monsieur [U] [S]
[Adresse 11]
[Localité 14]
non comparant, ni représenté
- Madame [A] [P]
Actuellement [Adresse 11]
[Localité 14]
non comparante, ni représentée
- La S.C.I. MARGNAT, prise en la personne de son représentant légal
[Adresse 13]
[Localité 14]
non comparante, ni représentée
- Monsieur [J] [I]
[Adresse 6]
[Adresse 19]
[Localité 14]
non comparant, ni représenté
- VILLE DE [Localité 14], Direction de la Voirie, prise en la personne de Monsieur le Maire
[Adresse 4]
[Localité 14]
non comparante, ni représentée
- La S.A.S. ARCHIDISTEC, prise en la personne de son représentant légal
[Adresse 2]
[Adresse 22]
[Localité 15]
non comparante, ni représentée
Après débats à l’audience publique du 03 Décembre 2024, l’affaire a été mise en délibéré à ce jour, la décision étant rendue par mise à disposition au greffe.
~ ~ ~ ~ ~ ~
EXPOSE DU LITIGE
La S.N.C. LIDL a entrepris une opération de construction d’une surface commerciale sur les parcelles cadastrées section LS n°[Cadastre 17], n°[Cadastre 8] et n°[Cadastre 7], voisine de son magasin situé [Adresse 12] à [Localité 14].
Elle indique avoir obtenu un permis de construire le 9 juillet 2023 autorisant la démolition du magasin existant, la démolition des bâtiments récemment acquis et la construction d’une nouvelle surface commerciale en leurs lieu et place.
En raison de l’importance des travaux projetés, elle souhaite faire constater l’état actuel des immeubles avoisinants.
Par actes en date des 14, 17, 23 et 24 octobre 2024, la S.N.C. LIDL a assigné l’ASSOCIATION LE SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS, madame [B] [C], monsieur [U] [S], madame [A] [P], la S.C.I. MARGNAT, monsieur [J] [I], la VILLE DE [Localité 14] Direction de la voirie et la S.A.S. ARCHIDISTEC devant la présidente du tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand statuant en référé afin d’obtenir, en application de l’article 145 du Code de procédure civile, l’organisation d’une mesure de constat contradictoire par commissaire de justice avec mission proposée.
A l’audience du 3 décembre 2024 à laquelle les débats se sont tenus, la S.N.C. LIDL a repris le contenu de son assignation.
Par des conclusions en défense, l’ASSOCIATION LE SECOURS POPULAIRE FRANÇAIS a formulé des protestations et réserves.
Madame [B] [C], monsieur [U] [S], madame [A] [P], la S.C.I. MARGNAT, monsieur [J] [I], la VILLE DE [Localité 14] Direction de la voirie et la S.A.S. ARCHIDISTEC n’ont pas comparu.
Pour le surplus, il est renvoyé à l’assignation.
MOTIFS DE LA DECISION
En application des dispositions de l’article 145 du Code de procédure civile, « S'il existe un motif légitime de conserver ou d'établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d'un litige, les mesures d'instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé ».
Il est de principe que le référé préventif en matière de travaux immobiliers s’inscrit dans le cadre des actions fondées sur les inconvénients anormaux de voisinage qui concernent les voisins qu’ils soient propriétaires ou locataires.
Il convient en outre de rappeler que toute partie établissant l’existence d’un intérêt légitime pourra, en cours de réalisation des travaux, saisir à nouveau le juge des référés afin que soit organisée une mesure d’instruction dans une mission différente.
En l’espèce, l’examen des faits et des pièces produites amène à considérer que la S.N.C. LIDL, qui a entrepris la démolition de plusieurs bâtiments et la construction d’une surface commerciale, justifie d’un motif légitime pour voir ordonner, à titre préventif, une mesure de constat contradictoire par commissaire de justice à ses frais avancés, eu égard à l’importance des travaux projetés.
Cette mesure conservatoire devra permettre d’établir l’état actuel des immeubles avoisinants situés à proximité des travaux avant leur réalisation.
En conséquence, la demande sera accueillie dans les conditions précisées au dispositif de la présente décision.
Les dépens de l’instance resteront à la charge de la S.N.C. LIDL, demanderesse.
PAR CES MOTIFS
Le juge des référés, statuant après débats en audience publique et en premier ressort, par ordonnance réputée contradictoire prononcée par mise à disposition au greffe,
ORDONNE une mesure de constat de commissaire de justice et commet pour y procéder :
Maître [F] [T]
Commissaire de justice
Demeurant [Adresse 10]
[Localité 16]
OU, A DEFAUT,
Maître [R] [E]
Commissaire de Justice
Demeurant [Adresse 21]
[Adresse 5]
[Localité 14]
Avec mission, en se conformant aux règles du Code de procédure civile, de :
Après avoir procédé à une visite ou plusieurs visites des lieux litigieux, en la présence contradictoire des parties et de leurs conseils juridiques ou techniques ou ceux-ci ayant été dûment convoqués, avoir contradictoirement examiné l’ensemble des pièces produites par les parties ou leurs conseils, avoir entendu contradictoirement les parties et leurs conseils en leurs dires et explications ainsi que tous sachants, le cas échéant en s’adjoignant tout sapiteur dans une spécialité autre que la sienne, et avoir effectué d’initiative toutes investigations, diligences ou vérifications lui paraissant utiles à l’échange contradictoire entre les parties et à la solution du litige :
1°) Prendre connaissance et présenter le programme de travaux de la société LIDL - [Adresse 12] à [Localité 14],
2°) Décrire les travaux envisagés,
3°) Dresser un état descriptif précis et détaillé, accompagné de photos si besoin, de l’état actuel intérieur et extérieur des immeubles et parcelles appartenant à chacune des parties, leur structure et leur mode de fondations, ainsi que des voieries et infrastructures avoisinants le lieu des travaux à venir et susceptibles d’être impactés par ces derniers, en précisant si ces bâtiments présentent ou non des dégradations ou des désordres d’ores et déjà visibles, ou encore s’ils présentent un état de vétusté ou un défaut d’entretien, ainsi que la nature des terrains,
4°) Décrire, mesurer et photographier tous désordres ou toutes dégradations afin de permettre l’appréciation, d’une part de la réalité et, d’autre part, de l’éventuelle évolution future desdits désordres,
5°) Plus généralement, fournir toutes indications pouvant apparaître utiles à l'appréciation de la juridiction qui sera saisie.
DIT que le commissaire de justice sera autorisé à pénétrer dans les immeubles édifiés sur les parcelles des compris pour décrire leur état actuel avant les travaux envisagés,
DIT que le commissaire de justice pourra s’adjoindre tout spécialiste de son choix dans une spécialité autre que la sienne, à charge pour lui d’en informer préalablement les parties, le magistrat chargé du contrôle des expertises et de joindre l’avis du sapiteur à son procès-verbal,
DIT que si le sapiteur n’a pas pu réaliser ses opérations de manière contradictoire, son avis devra être immédiatement communiqué aux parties par le commissaire de justice,
DIT que le commissaire de justice fera connaître sans délai son acceptation, qu’en cas de refus ou d’empêchement légitime, il sera pourvu aussitôt à son remplacement,
DIT que le commissaire de justice commis pourra sur simple présentation de la présente ordonnance requérir la communication, soit par les parties, soit par des tiers de tous documents relatifs à cette affaire, et notamment les coordonnées des syndics ou occupants des immeubles concernés,
DIT que le commissaire de justice commis, saisi par le greffe, devra accomplir sa mission en présence des parties ou elles dûment convoquées, les entendre en leurs dires et explications, en leur impartissant un délai de rigueur pour déposer leurs dires écrits et fournir leurs pièces justificatives,
DIT que la S.N.C. LIDL fera l’avance des frais de constat de commissaire de justice et devra consigner au greffe une provision de CINQ CENTS EUROS (500,00 €) TTC avant le 28 février 2025,
RAPPELLE qu’à défaut de consignation dans le délai et selon les modalités imparties, la désignation du commissaire de justice sera caduque à moins que le juge, à la demande d’une des parties se prévalant d’un motif légitime, ne décide une prorogation du délai ou un relevé de la caducité,
DIT que le commissaire de justice devra commencer ses opérations de constat dès qu’il sera averti que les parties ont consigné la provision mise à leur charge,
DIT que lors de la mesure de constat contradictoire, laquelle devra se dérouler dans un délai de deux mois à compter de l’avis donné par le greffe de la consignation de la provision, le commissaire de justice devra, en concertation avec les parties, dresser un programme de ses investigations, et proposer d’une manière aussi précise que possible le montant prévisible de ses honoraires, de ses frais et débours, ainsi que la date de dépôt du procès-verbal de constat avant d’adresser ces informations au juge chargé du contrôle de l’expertise, à l’appui d’une demande d’ordonnance complémentaire fixant le montant de la provision complémentaire ainsi que le délai prévu pour le dépôt du procès-verbal,
DIT qu’après avoir répondu de façon appropriée aux éventuelles observations formulées par les parties, le commissaire de justice commis devra déposer au greffe un procès-verbal de constat avant le 1er août 2025, date de rigueur, sauf prorogation des opérations dûment autorisée par le juge sur demande du commissaire de justice,
DÉSIGNE le magistrat chargé du contrôle des expertises pour suivre la mesure de constat contradictoire et statuer sur tous incidents,
LAISSE les dépens à la charge de la S.N.C. LIDL, demanderesse,
RAPPELLE que la présente décision est exécutoire à titre provisoire.
La Greffière, La Présidente, | false | null | [] | {} |
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"24/00804"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/00804 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZICQ
AFFAIRE : [T] [F] C/ S.A.S. AUTOMOTION BY AUTOSPHERE, S.A.S.U. JAGUAR LAND ROVER FRANCE - DIVISION LAND ROVER FRANCE
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Madame Marie-Christine SORLIN,
Première vice-présidente
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDEUR
Monsieur [T] [F]
né le 23 Mai 1950 à [Localité 9],
demeurant [Adresse 5] - [Localité 9]
représenté par Maître Charles SAVARY de la SARL AKRICH & SAVARY AVOCATS ASSOCIES, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSES
S.A.S. AUTOMOTION BY AUTOSPHERE,
prise en son établissement secondaire sis [Adresse 7] - [Localité 4]
représentée par Maître Luc-marie AUGAGNEUR de la SELARL CVS, avocats au barreau de LYON, avocat postulant et Maître Stéphane PRIMATESTA de la SELARL D’AVOCATS TEN FRANCE, avocats au barreau de POITIERS, avocat plaidant
S.A.S.U. JAGUAR LAND ROVER FRANCE - DIVISION LAND ROVER FRANCE,
dont le siège social est sis [Adresse 1] - [Localité 6]
représentée par Maître Eric ANDRES de la SELARL ANDRES & ASSOCIES, avocats au barreau de LYON, avocat postulant et de Maître Gilles SERREUILLE de la SELARL Cabinet SERREUILLE, avocats au barreau de PARIS, avocat plaidant
Débats tenus à l'audience du 25 Novembre 2024
Notification le
à :
Maître Charles SAVARY - 1965, Expédition et grosse
Maître Eric ANDRES - 769, Expédition
Maître Luc-marie AUGAGNEUR - 215, Expédition
+ service suivi des expertises, régie et expert, Expédition
ELEMENTS DU LITIGE
[T] [F] a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 25 avril 2024 la société Automotion By Autosphère SAS pour voir ordonner l’expertise du véhicule de marque Land Rover modèle Defender, immatriculé [Immatriculation 8] qu’elle lui a vendu le 10 août 2023 au prix de 75558,76 euros, qui est tombé en panne sur l’autoroute le 6 janvier 2024 après des pertes de puissance et une importante fumée blanche s’échappant du pot d’échappement. Le 8 février 2024 le conseiller de la société venderesse a confirmé l’état non roulant du véhicule reçu sur dépanneuse. Monsieur [F] a le 16 février 2024 mis en demeure la société Automotion By Autosphère de résoudre la vente et de lui verser la somme de 76058,76 euros, en vain. Il a fait remorquer le véhicule à son domicile le 10 avril 2024, où il se trouve immobilisé. Il cherche à voir établir les causes et l’origine de l’impropriété du véhicule.
La société Automotion By Autosphère SAS a fait assigner en référé devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon par acte du 12 juillet 2024 la société Jaguar Land Rover France SAS pour voir ordonner la jonction de ce dossier sur le dossier n°24/00804 et dire que l’expertise sollicitée par monsieur [F] sera opposable à la société Jaguar Land Rover France.
Elle a vendu le 4 août 2023 ce véhicule à monsieur [F], qui affichant 24478 kilomètres au compteur. Elle assigne donc en intervention forcée l’importatrice et venderesse originelle du véhicule, qui répond des obligations de garantie des vices cachés dans un délai de 20 ans à compter de la découverte du vice conformément à la jurisprudence désormais en vigueur.
Les deux dossiers ont été joints sous le seul n°24/00804.
La société Jaguar Land Rover France a déposé des conclusions par lesquelles elle formule toutes protestations et réserves d’usage sur la demande d’expertise, dont elle propose une autre mission.
Elle n’est que l’importateur du véhicule et non pas son constructeur ni le réparateur. Le véhicule n’a pas fait l’objet d’un diagnostic de la panne et, en l’état, aucun élément ne suggère l’existence d’un quelconque défaut inhérent au véhicule, dont la panne est susceptible de provenir de multiples causes. On ignore les conditions dans lesquelles le véhicule a été transporté et conservé depuis sa panne.
SUR CE
Il convient de faire droit à la demande d’expertise en application de l’article 145 du Code de procédure civile au vu de l’échange de courriels entre le demandeur et le vendeur du véhicule la société Automotion By Autosphère à propos du remorquage du véhicule dans son garage suite à une perte de puissance du véhicule le 8 février 2024 sur l’autoroute.
Monsieur [F], qui a seul intérêt à la mesure, devra faire l’avance des frais d’expertise donc supporter les dépens, essentiellement constitués de ces frais d’expertise.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, contradictoirement et en premier ressort,
ORDONNONS une mesure d’expertise et DÉSIGNONS pour y procéder :
Monsieur [K] [O],
demeurant [Adresse 2] - [Localité 3],
expert près la cour d’appel de Lyon,
avec pour mission, connaissance prise de tous documents utiles, qui lui seront transmis par les parties, après les avoir convoquées ainsi que leurs conseils, de :
- procéder à l’examen du véhicule de marque Land Rover modèle Defender, immatriculé [Immatriculation 8], qui serait immobilisé au domicile de monsieur [F] ;
- dire si le véhicule est affecté de désordres, les décrire, en indiquer les causes et l’origine, dire s’ils proviennent d’un défaut d’entretien ou d’un entretien non conforme, d’un défaut d’origine inhérent au véhicule, d’une mauvaise exécution d’une intervention sur le véhicule, d’une utilisation inadaptée, de la pose d’accessoires, d’une cause extérieure ...;
- décrire l’historique du véhicule depuis sa première mise en circulation, notamment ses conditions d’utilisation et d’entretien, l’existence d’accidents ou d’autres sinistres, ses conditions de stockage depuis la survenance du désordre ;
- dire si ces désordres existaient, au moins en germe, lors de l’acquisition du véhicule par monsieur [F] ;
- dire si ces désordres étaient décelables par un non professionnel ;
- dire s’ils rendent le véhicule impropre à son usage ;
- dire si des réparations peuvent être envisagées permettant la remise en état du véhicule et en donner une estimation chiffrée ;
- fournir tous renseignements d’ordre technique ou de fait permettant au juge d’apprécier les responsabilités et évaluer les préjudices invoqués, notamment de jouissance.
FIXONS à la somme de 3000 euros le montant de la somme que le demandeur doit consigner au greffe de la présente juridiction dans le délai de deux mois, soit avant le 28 février 2025, faute de quoi la présente désignation sera caduque.
DISONS que l’expert sera saisi de sa mission dès que la consignation aura été déposée et lui IMPARTISSONS un délai de douze mois pour déposer son rapport définitif, soit avant le 28 février 2026, qui sera précédé d’un pré-rapport avec indication aux parties d’un délai pour formuler leurs observations, auxquelles il devra répondre.
CONDAMNONS [T] [F] aux dépens.
Ainsi prononcé par Madame Marie-Christine SORLIN, Première vice-présidente, assistée de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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{
"start": 2169,
"end": 3952
}
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"start": 3952,
"end": 5680
}
],
"annexes": null,
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"start": 293,
"end": 2169
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],
"introduction": [
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"start": 0,
"end": 293
}
]
} | [] | null | [] | null | Tribunal judiciaire | [
"24/01649"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01649 | Tribunal judiciaire de Lyon | Expulsion "ferme" ordonnée en référé (sans suspension des effets de la clause résolutoire) | null | Référés civils | null | [] | 676b07023b0ca3aeee3135df | null | 2024-12-24T19:10:10.724000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 30B | [] | false | null | null | MINUTE N° :
ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01649 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZW32
AFFAIRE : [B] [R] C/ S.A.S. GREEN MEAT
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDERESSE
Madame [B] [R]
née le 19 Novembre 1939 à [Localité 3],
demeurant [Adresse 2]
représentée par Maître Roxane DIMIER de la SELARL DPG, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSE
S.A.S. GREEN MEAT,
dont le siège social est sis [Adresse 1]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Roxane DIMIER - 1037, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
Par acte sous seing privé en date du 15 octobre 2021 Madame [B] [R] a consenti à la société GREEN MEAT un bail commercial portant sur des locaux sis [Adresse 1], moyennant le versement d'un loyer annuel de 10 487 € payable par trimestre et d'avance.
Du retard subsistant dans le paiement des loyers et charges locatives, le bailleur a fait délivrer le 14 juin 2024 au preneur un commandement de payer la somme de 6 031,90 € correspondant aux loyers et charges impayés et visant la clause résolutoire contenue dans le bail.
Le commandement étant demeuré sans effet, par acte du 29 août 2024, Madame [B] [R] a assigné en référé la société GREEN MEAT en :
* constatation de l’acquisition de la clause résolutoire et expulsion de la requise
* paiement d’une provision de 8 952,88 € au titre des loyers et charges impayés, outre celle de 603,19 € au titre de la clause pénale contractuelle
* paiement d’une indemnité d’occupation mensuelle correspondant au dernier loyer et charges jusqu’à la libération effective des lieux
* paiement d’une somme de 800 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l'instance.
A l'audience Madame [B] [R] actualise sa créance à 11 873,86 € au 23 octobre 2024, 4ème trimestre inclus.
La société GREEN MEAT, régulièrement citée (remise dépôt étude), n'a pas constitué avocat.
L'état des créanciers est néant.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Le bail stipule qu’à défaut de paiement d’un seul terme de loyer ou des charges à leur échéance et un mois après une sommation d'exécuter ou un commandement de payer resté sans effet, le bail sera résilié de plein droit et le bailleur pourra obtenir en référé l’expulsion.
La société GREEN MEAT ne justifiant pas avoir apuré les sommes dues aux termes des causes du commandement délivré le 14 juin 2024, il y a lieu de constater la résiliation du bail, conformément aux dispositions de l'article L 145-41 du Code de commerce, et d’ordonner en tant que de besoin à la société GREEN MEAT ainsi que tous occupants de son chef de quitter les lieux sis [Adresse 1].
La créance d’arriérés de loyers et charges due au jour de l’audience et telle qu'elle résulte du contrat de bail signé entre les parties n’étant pas sérieusement contestable à hauteur de 11 873,86 € au 23 octobre 2024, 4ème trimestre inclus, il convient de condamner la société GREEN MEAT au paiement de ladite somme, outre intérêts au taux légal à compter du commandement.
La demande au titre de la clause pénale ne relève pas de la compétence du juge des référés.
La société GREEN MEAT est de même redevable d’une indemnité mensuelle d’occupation à compter du 1er janvier 2025, équivalente au loyer et charges en cours et jusqu’à la libération effective des lieux.
La demande principale étant reconnue fondée en son principe, il convient de condamner la société GREEN MEAT à prendre en charge les dépens de l'instance, en ce compris le coût du commandement de payer et en application de l'article 700 du Code de procédure civile, de la condamner à payer à Madame [B] [R] une indemnité au titre des frais non inclus dans les dépens, que l’équité commande de fixer à la somme de 800 €.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, réputée contradictoire et en premier ressort,
Au principal RENVOYONS les parties à se pourvoir ainsi qu’elles aviseront mais dès à présent,
CONSTATONS qu’à la suite du commandement en date du 14 juin 2024, le jeu de la clause résolutoire est acquis au bénéfice de Madame [B] [R] à compter du 14 juillet 2024 ;
DISONS que la société GREEN MEAT et tous occupants de son chef devra avoir quitté les lieux qu’elle occupe sis [Adresse 1], dans un délai d’un mois à compter de la signification de la présente et que passé cette date elle pourra être expulsée avec le concours de la force publique ;
CONDAMNONS la société GREEN MEAT à verser à Madame [B] [R] la somme provisionnelle de 11 873,86 € au titre des loyers et charges impayés au 23 octobre 2024, 4ème trimestre inclus, outre intérêts au taux légal à compter du commandement ;
Nous DÉCLARONS incompétent pour connaître de la demande au titre de la clause pénale contractuelle ;
CONDAMNONS la société GREEN MEAT à verser à Madame [B] [R] une indemnité d’occupation mensuelle équivalente au montant du loyer et des charges en cours à compter du 1er janvier 2025 et jusqu’à la libération effective des lieux ;
CONDAMNONS la société GREEN MEAT à verser à Madame [B] [R] la somme de 800 € sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile ;
CONDAMNONS la société GREEN MEAT aux dépens de l'instance en ce compris le coût du commandement de payer.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/01433"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/01433 | Tribunal judiciaire de Lyon | Expulsion "ferme" ordonnée en référé (sans suspension des effets de la clause résolutoire) | null | Référés civils | null | [] | 676b07023b0ca3aeee3135eb | null | 2024-12-24T19:10:11.103000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 30B | [] | false | null | null | MINUTE N° :
ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01433 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZTGC
AFFAIRE : [X] [Z] C/ S.A.S. TFI, S.A.S. AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] - POMPES FUNEBRES BONNEL
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDEUR
Monsieur [X] [Z]
né le 25 Janvier 1956 à [Localité 8],
demeurant [Adresse 2] - [Localité 1]
représenté par Maître Bertrand BALAS de la SELARL BALAS METRAL & ASSOCIES, avocats au barreau de LYON
DEFENDERESSES
S.A.S. TFI,
dont le siège social est sis [Adresse 4] - [Localité 5]
non comparante, ni représentée
S.A.S. AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] - POMPES FUNEBRES BONNEL,
ont le siège social est sis [Adresse 3] - [Localité 6]
non comparante, ni représentée
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Bertrand BALAS - 773, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
Par acte sous seing privé en date du 4 novembre 2019, Monsieur [X] [Z] a consenti aux sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL un bail commercial portant sur des locaux sis [Adresse 4] – [Localité 5], moyennant le versement d'un loyer annuel de 15 000 € payable le 1er jour de chaque trimestre civil.
Du retard subsistant dans le paiement des loyers et charges locatives, le bailleur a fait délivrer le 22 avril 2024 aux deux preneurs, un commandement de payer la somme de 10 055,64 € correspondant aux loyers et charges impayés et visant la clause résolutoire contenue dans le bail.
Les commandements étant demeurés sans effet, par acte du 25 juillet 2024, Monsieur [X] [Z] a assigné en référé les sociétés en :
* constatation de l’acquisition de la clause résolutoire et expulsion des requises
* paiement solidaire d’une provision de 15 870 € au titre des loyers et charges impayés au 16 juillet 2024, outre celle de 1 587 € au titre de la clause pénale contractuelle
* paiement solidaire d’une indemnité d’occupation mensuelle correspondant au dernier loyer et charges jusqu’à la libération effective des lieux
* paiement solidaire de la somme de 2 500 € sur le fondement de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l'instance.
A l'audience Monsieur [X] [Z] actualise sa créance en principal à 21 626,32 € au 22 octobre 2024, 4ème trimestre inclus.
Les défendeurs, régulièrement cités (remise dépôt étude), n'ont pas constitué avocat.
L'état des créanciers est néant.
MOTIFS DE LA DÉCISION
Le bail stipule qu’à défaut de paiement d’un seul terme de loyer ou des charges à leur échéance et un mois après une sommation d'exécuter ou un commandement de payer resté sans effet, le bail sera résilié de plein droit et le bailleur pourra obtenir en référé l’expulsion.
Les sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL ne justifiant pas avoir apuré les sommes dues aux termes des causes des commandements délivrés le 22 avril 2024, il y a lieu de constater la résiliation du bail, conformément aux dispositions de l'article L 145-41 du Code de commerce, et d’ordonner en tant que de besoin aux sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL ainsi que tous occupants de leur chef de quitter les lieux sis [Adresse 4] – [Localité 5].
La créance d’arriérés de loyers et charges due au jour de l’audience et telle qu'elle résulte du contrat de bail signé entre les parties n’étant pas sérieusement contestable à hauteur de 21 626,32 € au 22 octobre 2024, 4ème trimestre inclus, il convient de condamner solidairement les sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL au paiement de ladite somme, outre intérêts au taux légal à compter du commandement.
La demande au titre de la clause pénale ne relève pas de la compétence du juge des référés.
Les sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL sont de même solidairement redevables d’une indemnité mensuelle d’occupation à compter du 1er janvier 2025, équivalente au loyer et charges en cours et jusqu’à la libération effective des lieux.
La demande principale étant reconnue fondée en son principe, il convient de condamner solidairement les sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL à prendre en charge les dépens de l'instance, en ce compris le coût des commandements de payer et en application de l'article 700 du Code de procédure civile, de les condamner solidairement à payer à Monsieur [X] [Z] une indemnité au titre des frais non inclus dans les dépens, que l’équité commande de fixer à la somme de 800 €.
PAR CES MOTIFS
Statuant publiquement, par ordonnance mise à disposition au greffe, réputée contradictoire et en premier ressort,
Au principal RENVOYONS les parties à se pourvoir ainsi qu’elles aviseront mais dès à présent,
CONSTATONS qu’à la suite du commandement en date du 22 avril 2024, le jeu de la clause résolutoire est acquis au bénéfice de Monsieur [X] [Z] à compter du 22 mai 2024 ;
DISONS que les sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL et tous occupants de leur chef devront avoir quitté les lieux qu’elles occupent sis [Adresse 4] – [Localité 5], dans un délai d’un mois à compter de la signification de la présente et que passé cette date elles pourront être expulsées avec le concours de la force publique;
CONDAMNONS solidairement les sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL à verser à Monsieur [X] [Z] la somme provisionnelle de 21 626,32 € au titre des loyers et charges impayés au 22 octobre 2024, 4ème trimestre inclus, outre intérêts au taux légal à compter du commandement ;
Nous DÉCLARONS incompétent pour connaître de la demande au titre de la clause pénale contractuelle ;
CONDAMNONS solidairement les sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL à verser à Monsieur [X] [Z] une indemnité d’occupation mensuelle équivalente au montant du loyer et des charges en cours à compter du 1er janvier 2025 et jusqu’à la libération effective des lieux ;
CONDAMNONS solidairement les sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL à verser à Monsieur [X] [Z] la somme de 800 € sur le fondement de l'article 700 du Code de procédure civile ;
CONDAMNONS solidairement les sociétés TFI et AGENCE FUNERAIRE DE [Localité 7] – POMPES FUNEBRES BONNEL aux dépens de l'instance en ce compris le coût des commandements de payer.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY, Greffier.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |
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"motivations": [
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"moyens": null,
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"end": 16108
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"end": 3744
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"end": 1796
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"24/00999"
] | null | Autre | 2024-12-23 | null | 24/00999 | Tribunal judiciaire de Clermont-Ferrand | Désigne un expert ou un autre technicien | null | Chambre 6 - Référés Pdt | null | [] | 676b25afdb7d98d0f44d36cb | null | 2024-12-24T21:21:04.230000 | 2024-12-23T00:00:00 | null | 2024-12-24 | 54G | [] | false | null | null | CG/LJ
Ordonnance N°
du 23 DECEMBRE 2024
Chambre 6
N° RG 24/00999 - N° Portalis DBZ5-W-B7I-JZHA
du rôle général
[O] [Y]
[N] [B]
c/
S.A.R.L. CLE
S.A. SMA
[C] [U]
S.E.L.A.R.L. SUDRE
GROSSES le
- la SELARL POLE AVOCATS
, la SCP TEILLOT & ASSOCIES
, la SELARL TOURNAIRE ET ASSOCIES
Copies électroniques :
- la SELARL POLE AVOCATS
, la SCP TEILLOT & ASSOCIES
, la SELARL TOURNAIRE ET ASSOCIES
Copies :
- Expert
- Régie
- Dossier
TRIBUNAL JUDICIAIRE
DE CLERMONT-FERRAND
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
rendue le VINGT TROIS DECEMBRE DEUX MIL VINGT QUATRE,
par Madame Catherine GROSJEAN, Présidente du Tribunal judiciaire de CLERMONT-FERRAND
assistée de Madame Amandine CHAMBON, greffier
dans le litige opposant :
DEMANDEURS
Monsieur [O] [Y]
[Adresse 1]
[Localité 12]
représenté par la SELARL POLE AVOCATS, avocats au barreau de CLERMONT-FERRAND
Madame [N] [B]
[Adresse 1]
[Localité 12]
représentée par la SELARL POLE AVOCATS, avocats au barreau de CLERMONT-FERRAND
ET :
DEFENDEURS
S.A.R.L. CLE, exerçant sous l’enseigne NATILIA
[Adresse 4]
[Localité 7]
représentée par la SELARL TOURNAIRE ET ASSOCIES, avocats au barreau de CLERMONT-FERRAND
S.A. SMA, ès qualités d’assureur multirisques CMI et ès qualités d’assureur dommages ouvrage
[Adresse 11]
[Localité 9]
représentée par la SCP TEILLOT & ASSOCIES, avocats au barreau de CLERMONT-FERRAND
Monsieur [C] [U], exerçant sous l’enseigne S3TAE
[Adresse 13]
[Localité 8]
non comparant, ni représenté
S.E.L.A.R.L. SUDRE, ès qualités de liquidateur judiciaire de la société ASK CONSTRUCTION
[Adresse 2]
[Localité 5]
non comparante, ni représentée
Après débats à l’audience publique du 03 Décembre 2024, l’affaire a été mise en délibéré à ce jour, la décision étant rendue par mise à disposition au greffe.
EXPOSE DU LITIGE
Suivant attestation en date du 24 mars 2021, Monsieur [O] [Y] et Madame [N] [B] ont confié à la S.A.R.L. CLE, exerçant sous l’enseigne NATILIA, les travaux de construction d’une maison individuelle.
Ils se sont assurés « multirisques construction maison individuelle » auprès de la S.A. SMA.
Les lots « terrassement » et « maçonnerie » ont été attribués à Monsieur [C] [U], exerçant sous l’enseigne S3TAE, et la société ASK CONSTRUCTION, en liquidation judiciaire.
Les travaux ont été réceptionnés sans réserve le 19 juillet 2023.
Monsieur [Y] et Madame [B] ont déploré des désordres et malfaçons affectant les travaux réalisés.
La cabinet SARETEC a été mandaté pour mener les opérations d’expertise amiable.
Il a établi son rapport préliminaire le 23 juillet 2024.
Suivant courriel en date du 29 juillet 2024, la S.A. SMA a refusé d’accorder ses garanties.
Par actes en date des 25 et 29 octobre 2024, Monsieur [O] [Y] et Madame [N] [B] ont assigné la S.A.R.L. CLE, exerçant sous l’enseigne NATILIA, la S.A. SMA ès qualités d’assureur multirisques CMI et dommages ouvrage, Monsieur [C] [U] exerçant sous l’enseigne S3TAE et la S.E.L.A.R.L. SUDRE ès qualités de liquidateur judiciaire de la société ASK CONSTRUCTION devant la Présidente du Tribunal statuant en référé afin d’obtenir, en application de l’article 145 du Code de procédure civile, l’organisation d’une expertise judiciaire.
A l’audience des référés du 3 décembre 2024 à laquelle es débats se sont tenus, les demandeurs ont repris le contenu de leur assignation.
Par des conclusions en défense, la S.A.R.L. CLE a formé des protestations et réserves et proposé un complément de mission de l’expert.
La S.A. SMA a formulé oralement des protestations et réserves.
Monsieur [U] et la S.E.L.A.R.L. SUDRE n’ont pas comparu, ni constitué régulièrement avocat.
Pour le surplus, il est renvoyé aux assignations et conclusions régulièrement déposées.
MOTIFS DE LA DÉCISION
1/ Sur la demande d'expertise
L’article 145 du Code de procédure civile dispose que “S’il existe un motif légitime de conserver ou d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige, les mesures d’instruction légalement admissibles peuvent être ordonnées à la demande de tout intéressé, sur requête ou en référé”.
A l’appui de leur demande, Monsieur [Y] et Madame [B] versent notamment aux débats :
- une attestation générale en date du 24 mars 2021,
- une lise des artisans en date du 27 juin 2022,
- un procès-verbal de réception des travaux en date du 19 juillet 2023,
- un rapport d’expertise amiable réalisé par le cabinet SARETEC en date du 23 juillet 2024,
- un courriel de la S.A. SMA en date du 29 juillet 2024.
Il est constant que Monsieur [Y] et Madame [B] ont confié des travaux de construction d’une maison individuelle à la S.A.R.L. CLE et que Monsieur [U] et la société ASK CONSTRUCTION, en liquidation judiciaire, se sont vus attribuer les lots « terrassement » et « maçonnerie ».
Il est également constant que Monsieur [Y] et Madame [B] se sont assurés multirisques des travaux auprès de la S.A. SMA.
Pour justifier leur demande d’expertise, Monsieur [Y] et Madame [B] exposent que les désordres sont constatés dans le rapport d’expertise et que les travaux de reprise n’ont pas été exécutés. Ils estiment également que les désordres tirés du défaut de conformité de la rampe d’accès, de l’absence de place de stationnement et des risques d’éboulement et d’effondrement du mur de clôture du voisin constituent des désordres de nature décennale que l’assureur doit prendre en charge.
Dans le rapport d’expertise précité, l’expert relève diverses zones de pente dont la plus importante s’élèverait à 25%. Au niveau de la place de parking extérieure, il constate également « une zone de déblais ne permettant pas en l’état le stationnement du véhicule ». Enfin, il relève que le remblai sous le muret des voisins n’est pas soutenu.
Il conclut que ces dommages ne présentent pas une gravité suffisante pour compromettre l’habitabilité normale de l’ouvrage et certains n’intègrent pas l’assiette des garanties, excluant toute mobilisation des garanties du contrat souscrit auprès de la S.A. SMA.
En tout état de cause, il n’appartient pas au juge des référés d’interpréter et d’apprécier la mobilisation des garanties d’un contrat d’assurance. Néanmoins, il apparait que des désordres persistent et que leur prise en charge est encore largement discutée.
De surcroit, la S.A. SMA et la S.A.R.L. CLE n’entendent pas s’opposer à la demande d’expertise judiciaire mais formulent toutes protestations et réserves d’usage.
En conséquence, l’examen des faits et des pièces produites amène à considérer que Monsieur [Y] et Madame [B] justifient d’un motif légitime pour voir ordonner une expertise judiciaire, à ses frais avancés, selon les modalités précisées au dispositif de la présente décision.
2/ Sur la demande de complément de mission de l’expert judiciaire
La S.A.R.L. CLE sollicite que la mission de l’expert soit complétée afin que celui-ci se prononce sur l’empreinte carbone des solutions techniques curatives retenues.
Elle expose que le règlement environnemental 2020 s’impose à tout constructeur pour les nouveaux chantiers dont font parties les réparations.
Cette demande, non circonstanciée au regard des éléments du litige, sera écartée.
3/ Sur les frais
Les dépens de l’instance seront supportés in solidum par Monsieur [O] [Y] et Madame [N] [B].
PAR CES MOTIFS
Le juge des référés statuant après débats en audience publique, en premier ressort, par ordonnance réputée contradictoire, prononcée par mise à disposition au greffe,
ORDONNE une mesure d’expertise et commet pour y procéder :
Monsieur [R] [S]
- expert près la Cour d’appel de RIOM -
Demeurant [Adresse 3]
[Localité 6]
OU, A DEFAUT,
Monsieur [D] [H]
- expert près la Cour d’appel de RIOM -
Demeurant [Adresse 10]
[Localité 5]
Avec mission, en se conformant aux règles du Code de procédure civile, de :
1°) Se rendre sur les lieux situés [Adresse 1] à [Localité 12], en présence des parties et de leurs conseils juridiques ou techniques ou ceux-ci ayant été dûment convoqués, pour y faire toutes constatations utiles sur l’existence des désordres allégués dans l’assignation, et se munir des outils, échelles, ou tous autres équipements permettant de réaliser les investigations nécessaires dès la première réunion sur site ;
2°) Recueillir et consigner les explications des parties, prendre connaissance des documents de la cause, se faire remettre par les parties ou par des tiers tous autres documents utiles, entendre tous sachants et effectuer d’initiative toutes diligences ou vérifications lui paraissant nécessaires à la solution du litige ;
3°) Etablir un historique succinct des éléments du litige en dressant l’inventaire des pièces contractuelles utiles à l’instruction du litige, notamment les polices d’assurances souscrites, et en recherchant les dates de déclaration d’ouverture du chantier, d’achèvement des travaux et de réception de l’ouvrage ;
4°) Indiquer avec précision, pour les travaux litigieux visés dans l’assignation, qui était chargé de les concevoir, de les réaliser, d’exercer le contrôle de leur exécution ou leur coordination ;
5°) S’il y a lieu, inviter les parties dès le début des opérations d’expertise à appeler en la cause les entreprises dont la responsabilité serait susceptible d’être engagée ;
6°) Vérifier l’existence des désordres, malfaçons, non-façons ou non conformités allégués, notamment tels que listés dans le rapport d’expertise amiable établi par le cabinet SARETEC en date du 23 juillet 2024, et les décrire ;
7°) Le cas échéant, fournir toutes indications utiles permettant de fixer judiciairement la date d’ouverture de chantier et la date de réception de l’ouvrage ;
8°) Pour chacun des désordres, préciser :
- leur date d’apparition, et s’ils étaient apparents ou non au moment des visites du bien, à la date du compromis, de la réception de l’ouvrage ou de la prise de possession ;
- si les désordres allégués étaient visibles et décelables par un non-professionnel de la construction ;
- s’ils ont fait l’objet de réserves et/ou de reprises, et dans l’affirmative à quelle date, en indiquant si les travaux de reprise sont satisfaisants ;
- plus précisément en matière de construction, s’ils sont apparus dans l’année qui a suivi la réception des travaux et s’ils ont été dénoncés dans l’année de parfait achèvement ;
- leurs conséquences quant à la solidité, et/ou l’habitabilité, et/ou l’esthétique du bâtiment, et, plus généralement quant à l’usage qui peut en être attendu ou quant à la conformité à sa destination ;
- si les travaux réalisés présentent un risque de dangerosité pour les personnes et/ou un risque d’effondrement ;
9°) Rechercher les causes et les origines des désordres, malfaçons ou non façons, sans omettre de préciser si les travaux litigieux ont été conduits conformément aux documents contractuels, aux règles de l’art habituelles et communément admises en la matière par les professionnels de la branche concernée ou à la réglementation technique spécifique en matière de DTU et si ces désordres proviennent d’erreurs de conception, de vices de construction, de vices des matériaux ou de malfaçons dans leur mise en œuvre ou s’ils présentent toutes les caractéristiques de vices cachés ;
10°) Décrire les travaux nécessaires pour remédier aux désordres, malfaçons ou non façons constatés, en évaluer le coût, la durée et les contraintes pouvant en résulter pour les occupants, au besoin en s’appuyant sur des devis fournis par les parties et en expliquant précisément les solutions possibles ;
11°) Préconiser en cas d’urgence et de péril imminent pour la sécurité des personnes ou la pérennité des biens toutes mesures et travaux conservatoires lui paraissant utiles, en diffusant dès lors une note sans attendre la formalisation du pré-rapport ou du rapport d’expertise ;
12°) Prescrire si besoin un relogement durant lesdits travaux dans des conditions similaires ;
13°) Donner tous éléments techniques et de fait permettant au tribunal :
- de déterminer les responsabilités éventuellement encourues, en proposant en cas de concours de responsabilité entre plusieurs intervenants à la construction des pourcentages de responsabilité ;
- d’apprécier les préjudices de toutes natures éventuellement subis, notamment les préjudices financier et moral, ainsi que les troubles de jouissance, et en proposer une évaluation chiffrée ;
14°) S’expliquer techniquement dans le cadre des chefs de mission ci-dessus énoncés sur les dires et observations des parties qu’il aura recueillis après le dépôt de son pré-rapport et, le cas échéant, compléter ses investigations ;
15°) Proposer, sur la base de ses conclusions et le cas échéant, un compte entre les parties ;
16°) Plus généralement, donner tous éléments pouvant apparaître utiles à la solution du litige.
DIT que l’expert pourra s’adjoindre tout spécialiste de son choix dans une spécialité autre que la sienne, à charge pour lui d’en informer préalablement les parties, le magistrat chargé du contrôle des expertises et de joindre l’avis du sapiteur à son rapport,
DIT que si le sapiteur n’a pas pu réaliser ses opérations de manière contradictoire, son avis devra être immédiatement communiqué aux parties par l’expert,
DIT que l’expert fera connaître sans délai son acceptation, qu’en cas de refus ou d’empêchement légitime, il sera pourvu aussitôt à son remplacement,
DIT que l’expert commis pourra sur simple présentation de la présente ordonnance requérir la communication, soit par les parties, soit par des tiers de tous documents relatifs à cette affaire,
DIT que l’expert commis, saisi par le greffe, devra accomplir sa mission en présence des parties ou elles dûment convoquées, les entendre en leurs dires et explications, en leur impartissant un délai de rigueur pour déposer leurs dires écrits et fournir leurs pièces justificatives,
DIT que Madame [N] [B] et Monsieur [O] [Y] feront l’avance des frais d’expertise et devront consigner au greffe une provision de 3.000,00 euros TTC avant le 25 février 2025,
RAPPELLE qu’à défaut de consignation dans le délai et selon les modalités imparties, la désignation de l’expert sera caduque à moins que le juge, à la demande d’une des parties se prévalant d’un motif légitime, ne décide une prorogation du délai ou un relevé de la caducité,
DIT que l’expert devra commencer ses opérations d’expertise dès qu’il sera averti que les parties ont consigné la provision mise à leur charge,
DIT que lors de la première réunion d’expertise laquelle devra se dérouler dans un délai de deux mois à compter de l’avis donné par le greffe de la consignation de la provision, l’expert devra, en concertation avec les parties, dresser un programme de ses investigations, et proposer d’une manière aussi précise que possible le montant prévisible de ses honoraires, de ses frais et débours, ainsi que la date de dépôt du rapport avant d’adresser ces informations au juge chargé du contrôle de l’expertise, à l’appui d’une demande d’ordonnance complémentaire fixant le montant de la provision complémentaire ainsi que le délai prévu pour le dépôt du rapport,
DIT que l’expert commis devra communiquer aux parties et à leur conseil respectif un pré-rapport contenant l’ensemble de ses appréciations littérales et chiffrées, ainsi que l’ensemble de ses conclusions, au moins un mois avant la date de dépôt du rapport d’expertise, en invitant les parties à présenter leurs observations,
DIT qu’après avoir répondu de façon appropriée aux éventuelles observations formulées par les parties, l’expert commis devra déposer au greffe un rapport définitif de ses opérations avant le 1er novembre 2025, date de rigueur, sauf prorogation des opérations dûment autorisée par le juge sur demande de l’expert,
DÉSIGNE le magistrat chargé du contrôle des expertises pour suivre les opérations d’expertise et statuer sur tous incidents,
DIT n'y avoir lieu à référé sur toutes autres demandes,
CONDAMNE in solidum Monsieur [O] [Y] et Madame [N] [B] à supporter les dépens,
RAPPELLE que la présente décision est exécutoire à titre provisoire.
La Greffière, La Présidente, | false | null | [] | {} |
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"24/00642"
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-=-=-=-=-=-=-=-=-=-=-
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
DU 23 DÉCEMBRE 2024
----------------
N° du dossier : N° RG 24/00642 - N° Portalis DB3F-W-B7I-J545
Minute : n° 24/602
PRÉSIDENT : Jean-Philippe LEJEUNE
GREFFIER : Béatrice OGIER
DEMANDEUR
Madame [S] [E]
née le 10 Janvier 1963 à [Localité 7]
[Adresse 3]
[Localité 1]
représentée par Me Guillaume FORTUNET, avocat au barreau d’AVIGNON
DÉFENDEUR
Monsieur [L] [F]
[Adresse 2]
[Localité 4]
non comparant, non représenté
DÉBATS :
Après avoir entendu à l’audience du 16 Décembre 2024 les parties comparantes ou leurs conseils, le président les a informés que l’affaire était mise en délibéré et que l’ordonnance serait rendue ce jour, par mise à disposition au greffe.
Le :23/12/2024
exécutoire & expédition
à :Me FORTUNET
EXPOSÉ DU LITIGE
Vu l’assignation délivrée le 12 décembre 2024 par madame [S] [E] à l’encontre de Monsieur [F] [L] devant le juge des référés du tribunal de céans, à laquelle référence sera faite pour plus ample exposé des moyens et prétentions ultimes de la demanderesse conformément aux dispositions de l’article 455 du Code de Procédure Civile,
M [F] n’a pas comparu à l’audience.
Faits et prétentions des parties,
Madame [E] est propriétaire d'un appartement situé [Adresse 6] à [Localité 5] dont elle a entrepris la rénovation.
Selon deux devis qu'elle a signés le 25 février 2024, elle a confié à Monsieur [L] [F], artisan auto-entreprenêur, entre autres, le changement de simple à double vitrage de deux fenêtres et le changement baies vitrées avec pose de double vitrage.
Le 15 mars 2024,la requérante a versé à Monsieur [F] deux acomptes correspondant à 40% du montant total des devis.
Durant la dernière semaine du mois de juin 2024, Monsieur [F] a procédé à la dépose des fenêtres et baies vitrées.
Selon devis du 12 août 2024, Madame [E] a aussi confié à Monsieur [F] la pose d'une cuisine et d'une terrasse, avec paiement de provision.
Cependant, Monsieur [F] n'a pas effectué les travaux prévus aux devis.
La mise en demeure qui lui a été adressée par Madame [E] le 4 septembre 2024
est restée vaine.
En réalité, Monsieur [F] a abandonné le chantier ce que Madame [E] a été contrainte de faire constater par Commissaire de justice.
Ainsi, selon acte du 15 octobre 2024, Maître [J] a constaté cet abandon, mais
également l'inachèvement des prestations, mais encore le fait que l'appartement de Madame [E] demeure ouvert « aux quatre vents » puisque la baie vitrée déposée par Monsieur [F] n'a pas été replacée puisque toujours en sa possession.
L'appartement, qui n'est ni hors d'eau ni hors d'air par la faute de Monsieur [F], se dégrade rapidement.
Madame [E] demande au juge des référés de :
-Constater l'abandon par Monsieur [F] du chantier de Madame [E]
-Autoriser Madame [E] à faire réaliser les travaux par une autre entreprise aux frais de Monsieur [F],
-Condamner Monsieur [F] à verser à Madame [E] la somme provisionnelle de 4215,75€ qui correspond au montant minimum des travaux qui restent à effectuer en lieu et place de Monsieur [F],
-Condamner Monsieur [F] à restituer à Madame [E] ses huisseries, et ce sous astreinte dont le montant ne saurait être inférieur à 200€ par jour de retard à compter de
la signification de l'ordonnance de référé à intervenir,
-Condamner Monsieur [F] à verser à Madame [E] la somme de 6500€ à titre de provision à valoir sur la réparation du préjudice qu'elle subit,
-Condamner enfin Monsieur [F] à verser à Madame [E] la somme de 3000€ par application des dispositions de l'article 700 du Code de procédure civile et à prendre en charge les entiers dépens de l'instance,
MOTIFS DE LA DÉCISION
Aux termes des dispositions de l’article 472 du Code de procédure civile, si le demandeur ne comparaît pas il est néanmoins statué sur le fond. Le juge ne fait droit à la demande que dans la mesure où il l’estime régulière, recevable et bien fondée.
Sur les demandes de condamnation de M [F],
L’article 834 du code de procédure civile dispose que dans tous les cas d'urgence, le président du tribunal judiciaire peut ordonner en référé toutes les mesures qui ne se heurtent à aucune contestation sérieuse ou que justifient l'existence d'un différend.
L'article 835 du même code dispose que le président du tribunal judiciaire ou le juge du contentieux de la protection dans les limites de sa compétence, peuvent toujours même en présence d'une contestation sérieuse prescrire en référé les mesures conservatoires ou de remise en état qui s'imposent, soit pour prévenir un dommage imminent, soit pour faire cesser un trouble manifestement illicite.
Dans le cas où l'existence de l'obligation n'est pas sérieusement contestable, ils peuvent accorder une provision au créancier ou ordonner l'exécution de l'obligation même s'il s'agit d'une obligation de faire.
Aux termes de l’article 1222 du code civil, après mise en demeure ; le créancier d’une obligation aussi dans un délai et à un coût raisonnable, faire exécuter lui-même l’obligation ou sur autorisation préalable du juge, détruire ce qui a été fait en violation de celle-ci. Il peut demander au débiteur le remboursement des sommes engagées à cette fin.
En l’espèce, il résulte des pièces versées et notamment du procès-verbal de constat dressé par maître [J] le 15 octobre 2024 que la courette de l’appartement de madame [E] n’est pas couverte, que les joints de carrelage ne sont pas achevés, que les fenêtres ne sont pas posées mais remplacées par des panneaux de contreplaqué. Les clichés photographiques réalisés à partir de la rue permettent de visualiser de grands films plastiques qui obstruent les fenêtres.
Ce procès-verbal permet de confirmer que M [F] a bien abandonné le chantier en cours au domicile de madame [E] alors qu’il avait accepté le chantier comme l’atteste une facture F2024-39 du 12 mars 2024 et un devis du 22 février 2024 portant sur la pose de fenêtre en bois exotique et durable.
Il convient compte tenu de l’urgence et du fait que l’appartement n’est pas hors d’air ni hors d’eau de faire droit aux demandes de madame [E] dès lors que M [F] n’a pas respecté ses engagements contractuels qu’il a librement consenti par l’acceptation des devis.
Les demandes de madame [E] apparaissent ainsi régulières, recevables et bien fondées et il convient d’y faire droit en intégralité. Le montant du préjudice provisionnel de la demanderesse sera cependant évalué plus justement à la somme de 4000 euros.
Sur les demandes accessoires ;
Aux termes de l’article 696 du Code de Procédure Civile, la partie perdante est condamnée aux dépens, à moins que le juge, par décision motivée, n’en mette la totalité ou une fraction à la charge de l’autre partie.
Aux termes de l’article 700 du Code de Procédure Civile, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou à défaut la partie perdante à payer à l’autre partie la somme qu’il détermine au titre des frais exposés et non compris dans les dépens.
Celui-ci tient compte de l’équité ou de la situation économique de la partie condamnée,
Il peut même d’office, pour des raisons tirées des mêmes considérations dire qu’il n’y a pas lieu à cette condamnation.
L'équité commande de condamner M [F] aux entiers dépens ainsi qu'au paiement d'une somme de 1500 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile.
PAR CES MOTIFS
Nous, Juge des référés, statuant publiquement, par décision réputée contradictoire, mise à disposition au greffe, exécutoire à titre provisoire et en premier ressort,
Au principal, renvoyons les parties à se pourvoir ; cependant, dès à présent, vu l’article 145 du code de procédure civile,
Tous droits et moyens des parties étant réservés,
Autoriser Madame [E] à faire réaliser les travaux par une autre entreprise aux frais de Monsieur [F],
Condamnons Monsieur [F] à verser à Madame [E] la somme provisionnelle de 4215,75€ qui correspondant au montant des travaux qui restent à effectuer en lieu et place de Monsieur [F],
Condamnons Monsieur [F] à restituer à Madame [E] ses huisseries dans le délai de 8 jours à compter de la notification de la présente ordonnance,
Disons qu’à défaut, une astreinte d’un montant de 200€ par jour de retard sera due pendant deux mois ;
Condamnons Monsieur [F] à verser à Madame [E] la somme de 4000 € à titre de provision à valoir sur la réparation du préjudice qu'elle subit,
Condamnons M [L] [F] à payer à Madame [E] [S] une somme de 1500 euros au titre de l'article 700 du code de procédure civile ;
Condamnons M [L] [F] aux entiers dépens ;
La présente décision a été signée par le Président et le Greffier.
LE GREFFIER LE PRÉSIDENT | false | null | [] | {} |
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"24/01471"
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ORDONNANCE DU : 23 Décembre 2024
DOSSIER N° : N° RG 24/01471 - N° Portalis DB2H-W-B7I-ZPJ7
AFFAIRE : [G] [L], [B] [V] épouse [L] C/ [D] [X], [S] [Z]
TRIBUNAL JUDICIAIRE DE LYON
ORDONNANCE DE RÉFÉRÉ
PRÉSIDENT : Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président
GREFFIER : Madame Catherine COMBY
PARTIES :
DEMANDEURS
Monsieur [G] [L]
né le 23 Mai 1969 à [Localité 6],
demeurant [Adresse 1] - [Localité 2]
représenté par Maître Hugues DUCROT de la SELARL DUCROT ASSOCIES - DPA, avocats au barreau de LYON
Madame [B] [V] épouse [L]
née le 23 Avril 1971 à [Localité 4],
demeurant [Adresse 1] - [Localité 2]
représentée par Maître Hugues DUCROT de la SELARL DUCROT ASSOCIES - DPA, avocats au barreau de LYON
DEFENDEURS
Madame [D] [X]
née le 04 Août 1989 à [Localité 3],
demeurant [Adresse 1] - [Localité 2]
représentée par Maître Cécile LEBEAUX, avocat au barreau de LYON
Monsieur [S] [Z]
né le 20 Juillet 1990 à [Localité 5],
demeurant [Adresse 1] - [Localité 2]
représenté par Maître Cécile LEBEAUX, avocat au barreau de LYON
Débats tenus à l'audience du 28 Octobre 2024
Délibéré prorogé au 23 décembre 2024
Notification le
à :
Maître Hugues DUCROT - 709, Expédition
Maître Cécile LEBEAUX - 1295, Expédition et grosse
ELEMENTS DU LITIGE
Selon exploit en date du 19 juillet 2024, Monsieur [G] [L] et Madame [B] [L], née [V] ont fait citer devant le Président du tribunal judiciaire de Lyon, Madame [D] [X] et Monsieur [S] [Z] aux fins de : vu notamment les articles 834 et 835 du Code de procédure civile,145 dudit Code ,
- condamner les requis à verser une provision ad litem de 10 000 €
- ordonner une expertise
- les condamner à verser la somme de 2 000 € sur le fondement des dispositions de l’article 700 du Code de procédure civile ainsi qu'aux dépens de l'instance.
A cet effet ils font valoir que :
- ils sont propriétaires d’une maison d’habitation sise [Adresse 1] [Localité 2]. Que Madame [D] [X] et Monsieur [S] [Z] ont obtenu un permis de construire sur un terrain adjacent et ont réalisé des travaux de construction d’une maison individuelle. Qu'ils ont également fait réaliser des travaux d’aménagement de ce terrain, à l’origine pentu, pour disposer d’une terrasse aplanie et de ce fait, ont fait réaliser un enrochement qui vient au contact du mur de clôture en pierre de leur propriété, ces travaux ont été autorisés par un permis modificatif
- cet enrochement ne respecte pas les hauteurs maximales autorisées par le règlement d’urbanisme, ce qui a été régulièrement dénoncé aux services de la Commune, qui ont constaté cet état de fait, mais ont considéré que ce dépassement était dans la tolérance de 5%
- outre, la violation de la règle d’urbanisme, cet enrochement et la plateforme en surplomb de leur propriété qui en résulte, constituent une violation des dispositions de code civil puisqu’elle constitue une vue directe
- en outre, dans la mesure, où, le mur de clôture en pierre, est leur propriété exclusive, la juxtaposition contre celui-ci d’un enrochement, interdira dans l’avenir tout entretien de la clôture. Que par ailleurs, les remblaiements opérés, dont les modalités de drainage et de traitement des eaux pluviales ne sont pas connues, sont susceptibles de générer des dommages pour ce mur de clôture qui n’a pas été conçu pour être exposé à des venues d’eau et de terre, ou absorber les poussées latérales des terres et enrochements provenant de la parcelle voisine
- ils ont donc de légitimes craintes quant à la sécurité de leur propre mur de clôture.
En défense, Madame [D] [X] et Monsieur [S] [Z] demandent au juge des référés de :
- rejeter l'ensemble des demandes de Monsieur et Madame [G] [L]
- leur donner acte à titre subsidiaire de leurs protestations et réserves d'usage sur la demande d'expertise.
MOTIFS DE LA DECISION
Attendu qu'en application de l'article 145 du Code de procédure civile, le juge des référés peut ordonner toute mesure d’instruction légalement admissible s’il existe un motif légitime d’établir avant tout procès la preuve de faits dont pourrait dépendre la solution d’un litige.
Qu'en l'espèce les seules photographies fournies par les demandeurs à l'exclusion de tout constat d'huissier sont insuffisants pour justifier d'un motif légitime pour solliciter au contradictoire de leurs voisins une mesure d'expertise à raison notamment d'une vue directe sur leur fonds, élément dont peut dépendre la solution du litige.
Que Monsieur [G] [L] et Madame [B] [L], née [V] seront en conséquence, déboutés de leur demande aux fins d'expertise et par voie de conséquence, de leur demande de provision ad litem.
Que Monsieur [G] [L] et Madame [B] [L], née [V], à l'origine de la présente procédure, seront condamnés aux dépens de l'instance.
PAR CES MOTIFS,
Statuant publiquement, en premier ressort, par décision contradictoire, tous droits et moyens des parties demeurant réservés ;
DÉBOUTONS Monsieur [G] [L] et Madame [B] [L], née [V] de leur demande aux fins d'expertise et par voie de conséquence, de leur demande de provision ad litem ;
CONDAMNONS Monsieur [G] [L] et Madame [B] [L], née [V] aux dépens de l'instance.
Ainsi prononcé par Monsieur Michel-Henry PONSARD, Vice-président, assisté de Madame Catherine COMBY.
En foi de quoi, le Président et le greffier ont signé la présente ordonnance.
LE GREFFIER, LE PRESIDENT | false | null | [] | {} |